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Louis Aragon, Jean Paulhan, Elsa Triolet

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Correspondance

Lettres à Elsa Triolet

Une découverte merveilleuse et attendrissante : les lettres d'amour envoyées par Victor Chklovski à Elsa Triolet, issues du fonds Aragon/Triolet. L'existence de ces Lettres était connue et trois avaient fait l'objet d'une traduction, mais les 64 lettres manuscrites en russe n'avaient jamais été déchiffrées dans leur intégralité et encore moins publiées. Ils s'étaient rencontrés lorsque, en exil comme tant d'autres après la révolution en Russie, ils avaient trouvé refuge à Berlin, devenue pour un temps "la 3e capitale russe". Leur brève liaison n'eut pas de suite pour Elsa, mais laissa le pauvre Victor profondément amoureux d'elle, ne cessant de la poursuivre de ses assiduités et de l'assurer de son amour. Chklovski, déjà écrivain reconnu, écrit à Elsa des lettres passionnées auxquelles celle-ci ne donne pas suite mais qu'elle conserva toute sa vie et qu'Aragon lui-même joignit à ses archives léguées au CNRS et maintenant entreposées à la BNF. Les lettres d'Elsa Triolet à Chklovski n'ont quant à elles jamais été retrouvées, sans doute détruites par la veuve de Chklovski à la mort de celui-ci. Ce sont les lettres d'un écrivain amoureux d'un amour non réciproque, mais qui ne perd pas son sens de l'humour et sa malice , qui allaient devenir sa marque de fabrique. Ce sont aussi les lettres d'un homme auquel celle qu'il aime a enjoint de cesser de lui parler de son amour : "Cesse de m'écrire combien, combien, combien tu m'aimes, parce qu'au troisième "combien" je commence à penser à autre chose." Chklovski se plie à l'injonction, et il tirera rapidement de ses lettres un chef-d'oeuvre : Zoo ou Lettres qui ne parlent pas d'amour (réédité en parallèle dans la collection semi-poche "Petite Bibliothèque Slave".) On assiste alors à la fois à la genèse d'un chef-d'oeuvre, Zoo, et au déroulement d'un amour qui dura toute une vie. "Cher ami", écrit-il à Aragon en 1970, à la mort d'Elsa. "C'est seulement maintenant que je me décide à t'écrire. La mort d'Elsa Triolet m'a bouleversé. Tu sais combien j'ai été amoureux d'Elsa. [...] Si elle m'avait aimé, je serais devenu un génie."

07/2023

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Critique littéraire

Avec Elsa Triolet. 1945-1971

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, ayant perdu ses camarades de jeunesse, fusillés ou disparus en déportation, alors que lui-même est rescapé du camp de concentration de Mauthausen, Pierre Daix rencontre Elsa Triolet. Au temps des premières désillusions, elle devient sa bonne fée, sa conseillère et favorise son entrée à la direction des Lettres françaises. Au fil des pages du récit, l'auteur révèle la place qu'a eue Elsa Triolet dans les relations agitées entre le parti communiste français et l'Union soviétique, et comment elle a su, dans ces moments de fortes tensions, imposer à son compagnon Louis Aragon le comportement le plus juste, le plus digne, tout en poursuivant une oeuvre romanesque riche, émancipée, qui fut couronnée par le prix Goncourt. En dépit de son engagement politique, Pierre Daix ne cherche pas à atténuer ses sympathies, ni ses inimitiés à l'intérieur du Parti. Il rend hommage à Maurice Thorez et parle sans détour de ses affrontements avec Georges Marchais. Cette vision organique de l'appareil communiste constitue, à côté du remarquable portrait d'Elsa Triolet, la double face de ce témoignage unique.

06/2010

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Critique littéraire

Le temps traversé. Correspondance 1920-1964

Aragon doit à son exceptionnelle longévité, que d'aucuns n'hésitent pas aujourd'hui à lui reprocher, comme ils font plus ou moins grief à Jean Paulhan de n'avoir pas été fusillé avec ses camarades du réseau du Musée de l'Homme, d'avoir eu, comme on dit, le dernier mot, au terme de cette traversée du temps qui s'acheva pour lui avec la disparition, en 1966, de son contemporain André Breton, et la mort, en 1968, de l'auteur du Guerrier appliqué, du Pont traversé et des Fleurs de Tarbes, son aîné de treize ans. L'article qu'il lui consacra dans Les Lettres françaises du 16 octobre 1968 - "Le Temps traversé" - prend tout naturellement la suite de ceux - "Lautréamont et nous" - qu'il avait consacrés l'année précédente à la "génération de 1917" , et au souvenir de sa rencontre avec André Breton. Il s'éclaire de leur dialogue épistolaire, où l'on trouvera comme un avant-goût ce que pourrait être leur "correspondance générale" , à laquelle se mêle aussi la voix croisée d'Elsa Triolet. Le "pêle-mêle des événements et des hommes" y touche constamment à ce qui fait l'homme, "dans ses rapports avec les autres" , à ce que, "pour simplifier, dit Aragon, on appelle la politique" . La politique, ou le roman, grâce auquel "le temps, comme un pont, se traverse : à la façon des voitures, mais aussi à la façon d'un fleuve".

03/1994

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Critique littéraire

Elsa Triolet et Lili Brik, les soeurs insoumises

Les deux soeurs Kagan, Lili Brik et Elsa Triolet, sont nées à Moscou à la fin du XIXe siècle. Fameuses pour leur beauté comme pour leur intelligence, elles formèrent un quatuor célèbre avec deux des plus grands poètes du XXe siècle, Vladimir Maïakovski et Louis Aragon. Lili collectionna et stimula les génies avec un oeil infaillible : Pasternak, les peintres Rodtchenko et Malevitch, le compositeur Chostakovitch, le cinéaste Eisenstein ou la danseuse étoile Maïa Plissetskaïa. Elsa, la cadette, fascinée par son aînée, dut livrer bataille pour exister et quitter l'ombre de Lili. Mais Maxime Gorki l'encouragea à écrire et lorsqu'elle fut la première femme à recevoir le prix Goncourt, après s'être illustrée dans la Résistance, Elsa comprit qu'elle avait supplanté sa soeur, confinée au rôle d'inspiratrice et d'égérie. Cette rivalité n'altéra jamais l'amour qui les unissait et le soutien indéfectible qu'elles s'apportèrent mutuellement jusqu'à la mort. Ces figures légendaires de la mythologie soviétique suivirent une longue route dans la nébuleuse communiste et surmontèrent tous les aléas de la politique en URSS ou avec le PCF en France. Elles ne furent jamais des femmes du juste milieu. Armées face aux réalités les plus cruelles, Elsa et Lili étaient prêtes à tout sacrifier pour protéger leur idéal artistique. Lili fut toute sa vie la figure centrale de l'avant-garde russe avec une originalité et des exigences très hautes. Elsa défendit sans relâche sa position et sa vie d'écrivain, tâche que ne lui facilitait pas la présence d'Aragon à ses côtés. Elles avaient plus de courage qui quiconque quand il s'agissait de défendre un talent bafoué ou de réhabiliter la mémoire d'un disparu, elles ne se laissaient pas déranger dans leurs convictions. Ces deux forces de la nature traversèrent le XXe siècle portées par l'idée que la société russe était à recréer de fond en comble et que le fascisme devait être combattu à tout prix. Exaltées par une vision plus romantique que politique de la révolution, elles condamnèrent tardivement les excès du stalinisme. Dans des appartements moscovites truffés de micros, des datchas fleuries, un hôtel particulier parisien et un moulin d'Ile-de-France roula la vie tumultueuse de ces deux "stars" que Pablo Neruda appelait l'une Lili "l'indomptable Lili" et l'autre, Elsa"une épée aux yeux bleus".

03/2015

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Revues

Les annales de la société des amis de Louis Aragon et Elsa Triolet N° 22/2020 : Ce soir (1937-1939)

Ce Soir 1937-1939 Aragon : articles de 1937 à 1938 Elsa Triolet : chroniques de 1938 à 1939 Jean-Richard Bloch : articles de 1937 à 1939 Le rexisme La Suisse en danger Francis Jourdain : articles de 1938 à 1939 Jean Wiéner : articles de 1937 à 1938 Anna Seghers : Le Juge intègre (nouvelle) Geneviève Chovrelat-Péchoux : Mémoire, histoire, écriture. Ben Barka ou "la profanation de l'homme" par Aragon

05/2021

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 2 : Jean Paulhan et Madagascar (1908-1910)

Présenté par Jacqueline Frédéric Paulhan

11/1982

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Critique

Le Juif imaginé. D'Elsa Triolet à Romain Gary

"Nous n'avons qu'un seul Dieu ! Et nous n'y croyons pas ! " ; "Dieu n'existe pas..." Nous n'avons qu'un seul Dieu ! Et nous n'y croyons pas ! " ; "Dieu n'existe pas... et nous sommes son peuple élu ! " : l'humour juif donne ici un modèle pour penser la confusion qui règne en France autour de la notion de judéité littéraire. Car la littérature juive de langue française n'existe pas, et ce livre va vous en parler. Encore faut-il s'entendre : un écrivain juif de langue française est un écrivain dont la judéité produit des effets dans le champ littéraire francophone. A l'image de sa judéité civique que le citoyen juif négocie dans l'espace politique, la judéité littéraire est confrontée à un large spectre de possibilités, dont le camouflage et l'ostentation constituent les deux extrémités. En explorant de façon lumineuse et délicate les oeuvres d'Albert Cohen et d'Elsa Triolet, d'Anna Langfus et de Bernard Frank, de Romain Gary, Georges Perec, Patrick Modiano, Serge Doubrovsky ou Nathalie Azoulai, cette enquête met en évidence l'empreinte profonde de la littérature juive de langue française sur des formes d'écriture (l'autobiographie) ou des événements de la vie littéraire (les prix Goncourt). Importance de la mémoire, centralité de la Shoah, poids des discriminations, phénomènes d'appropriation et de réappropriation culturelle, de symbiose et de séparatisme : en elle se résument les enjeux et les thèmes essentiels de notre modernité.

09/2023

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 6 : Correspondance Jean Paulhan-Roger Caillois (1934-1967)

Qu'est-ce qu'une correspondance, si ce n'est un effort pour dissiper les malentendus, vérifier une entente, c'est-à-dire aussi la remettre constamment en jeu. Si Jean Paulhan et Roger Caillois ont correspondu si fidèlement, c'est sans doute dans la conviction que chacun appréhendait une face irréductible à l'autre de la même vérité. Et cette conviction n'a pas été sans raisons. Car, au-delà de ce qui oppose leurs intuitions, on ne peut qu'être sensible à ce qui les a réunies : à savoir, la contradiction elle-même. Car il y a beaucoup de profane dans le sacré de Paulhan, alors même que Caillois fait surgir une horreur et une fascination bien propres au sacré de la Nature profane. La symétrie de leurs positions est moins le signe d'une séparation radicale que celui d'une nécessaire ambiguïté de la vérité. C'est à l'élucidation de cette vérité que Paulhan et Caillois se sont assujettis. Et la rigueur qu'ils ont constamment exigée l'un de l'autre jusqu'à la fin marque assez qu'ils attendaient de leur dialogue une avancée commune dans l'entente de ce qui se dérobe à toute clarté.

05/1991

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Critique Poésie

Le Fou d’Elsa de Louis Aragon. Le sujet médiéval réinventé

Avec Le Fou d'Elsa, Louis Aragon confirme que le Moyen Age est pour lui une source de fascination et d'inspiration. La Grenade médiévale de Boabdil, Colomb ou le Medjnoûn sont des espaces rêvés, théâtre de rencontre entre l'Orient et l'Occident. Si la référence à la période et les réflexions qu'elle porte ne sont pas nouvelles, elles trouvent une place signifiante dans le poème, produisant un "effet" médiéval. En 1963, comme en 1942, le chant d'amour traditionnel, transcendant les genres littéraires et envisagé comme une solution, continue de répondre aux préoccupations contemporaines du poète. Les expériences amoureuses et poétiques se disent encore et toujours dans la mélancolie du conflit. La rumination lyrique et sa perpétuelle interrogation s'inscrivent dans une tapisserie médiévale et remettent le sujet au centre d'un dispositif de réinvention.

04/2023

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BD tout public

Jean-Louis

Chroniques d'un prof aussi bof que beauf Le job de Jean-Louis ? Prof. Le défi de Jean-Louis ? S'intégrer harmonieusement à l'équipe de son nouveau collège et, surtout, trouver l'âme soeur ! Le problème de Jean-Louis ? Il est gaffeur, lâche, fringué comme l'as de pique, lourdingue, réac à mort et dragueur lamentable. Heureusement Jean-Louis a son jardin secret : une Encyclopédie, dont il poursuit inlassablement la rédaction jour après jour. Parmi les sujets essentiels auxquels s'attaque notre prof d'exception, quelques questions centrales, comme "Qui a inventé la grippe ?" , "D'où vient le célibat ?" , ou encore "A quoi sert le saut en longueur ?" En compagnie de Fabcaro et de son invraisemblable sens de la trogne et de la réplique qui tuent, venez donc faire connaissance avec Jean-Louis, votre nouveau pire ami !

05/2018

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 3 bis : Les Paulhan. Histoire d'une famille nîmoise

Recherches d'archives et généalogie par Bernard Artigues

10/1984

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Littérature française

Le premier accroc coûte deux cents francs

Le prix Goncourt 1944 n'a été décerné qu'en juillet de l'année suivante. L'auteur n'était pas une inconnue : Elsa Triolet, la femme du poète Louis Aragon. Son livre portait un titre intrigant : Le premier accroc coûte deux cents francs, l'un de ces milliers de messages sibyllins envoyés par la radio pour informer la Résistance. Le recueil est formé de quatre nouvelles, chacune reflétant l'activité littéraire de l'écrivaine pendant l'Occupation : telle a paru dans Les Lettres françaises, telle autre aux Editions de Minuit, alors clandestines. C'est évident, par ce choix le Goncourt a tenu à distinguer un livre qui soit un écho de l'histoire en train de s'écrire. Avant Beauvoir, Duras, avant Béatrix Beck et Paule Constant, Elsa Triolet devenait la première femme d'un palmarès prestigieux

06/2023

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Critique littéraire

Aragon et Elsa au Moulin de Villeneuve. Une maison ouverte

En faisant l'acquisition du Moulin de Villeneuve en 1951, Aragon veut donner à Elsa Triolet, l'"éternelle errante", un point d'ancrage. Après des années passées de lieu en lieu, notamment pendant la guerre, tous deux éprouvent le besoin d'un refuge où se poser. Ils en façonneront le moindre recoin. Elsa, qui a étudié l'architecture intérieure, dessine des plans, projette la décoration intérieure des pièces, aménage le parc. Aujourd'hui encore, chaque objet évoque ces illustres occupants. Lieu propice à la création littéraire, le Moulin verra aussi passer leurs amis dont Pablo Picasso, Claude Chabrol, Edmonde-Charles Roux, François Nourissier, Pierre Daix, Pierre et Colette Seghers et d'autres. A sa mort en 1970, Elsa sera enterrée, comme elle en avait exprimé le voeu, au pied des "deux hêtres gigantesques". Louis partagera la même sépulture douze ans plus tard. A travers notamment les écrits de ce couple mythique de la littérature et la correspondance d'Elsa et de sa soeur Lili Brik, l'auteur retrace le lien fort qu'Elsa et Aragon entretinrent avec le Moulin.

10/2013

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Lecture 6-9 ans

Poèmes de Louis Aragon

Poète de la lutte et de l'espérance, il a marqué le temps de l'Histoire, toujours soucieux des autres. Aragon chante avec ferveur la liberté, l'amour, la fraternité, la merveille de vivre.

08/2012

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Critique Poésie

Jean Paulhan. La poésie, clef de la critique

La poésie est partout dans la pensée critique de Jean Paulhan. Il s'agit de montrer, en clarifiant les relations qu'il entretenait avec les poètes, puis en commentant certaines notions clés de son oeuvre, quels liens puissants unissent chez lui l'expérience poétique et la méthode critique.

08/2022

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 9 : Correspondance (1918-1951)

"Les lettres ici rassemblées furent échangées entre André Gide et Jean Paulhan, et s'échelonnent de février 1918 à décembre 1950. Elles s'apparentent étrangement par leur ton, à la fois libre et prudent. On a le sentiment que chacun mesure ce qui est dit, mais dit toujours ce qu'il croit devoir dire. En trente-trois années, il s'agit de décider ce qui va, ou non, paraître dans La Nouvelle Revue Française. On ne perçoit pas ombre de conflits, mais chez chacun des deux interlocuteurs un respect certain pour l'opinion de l'autre. [... ] Le livre que voici va permettre au lecteur curieux muni du texte finalement obtenu de tourner, pour son propre compte, autour de deux portraits singuliers, involontairement tracés, rigoureux et passionnants, celui d'un écrivain célèbre établi dans sa célébrité, André Gide, et celui d'un écrivain encore masqué, Jean Paulhan, qui donne aux autres une attention constante et incroyable d'acuité, qui avance, recule, réfléchit, et conclut sans hésiter. Cela se fait à petit bruit, à brèves notes en quelques lignes, et se poursuit, troué de rares silences, malgré les censures et les guerres. Double portrait de chacun par soi-même, qui bouge et ne s'effacera pas". Dominique Aury.

06/1998

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 4 : Correspondance (1925-1940)

La correspondance échangée entre Jean Paulhan et André Suarès apporte une importante contribution à l'histoire littéraire de l'entre-deux- guerres ; elle enrichit considérablement la connaissance de ces deux écrivains, dont le portrait s'affine et se précise au fil des lettres ; elle éclaire surtout une amitié exemplaire entre deux hommes fort différents l'un de l'autre mais tous deux attachés aux mêmes valeurs : amour de la liberté, goût de la vérité, souci de la beauté. Leur admiration pour les chefs-d'oeuvre du passé ne les enferme pas dans un étroit conservatisme esthétique ; avec une curiosité de bon aloi, ils s'intéressent passionnément aux jeunes écrivains. Leur intérêt, pour la littérature ne les éloigne pas de la vie du monde : devant la montée des périls, l'un et l'autre demeurent attentifs et vigilants. Ardente ferveur, vive sensibilité de Suarès, inlassable patience, admirable générosité de Paulhan : tous deux révèlent une qualité d'âme hors de pair.

10/1987

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 5 : Correspondance (1921-1968)

Il est tout à fait exceptionnel que des relations littéraires se transforment en amitiés véritables, totales, profondes, plus fortes que les vicissitudes historiques adverses dont elles auraient pu sortir brisées. Tel fut pourtant le rapport qui rapprocha étroitement Jean Paulhan et Giuseppe Ungaretti pour près de cinquante ans. Français le premier, d'une famille appartenant aux milieux cultivés du Midi, philosophe et d'abord enseignant, puis écrivain et essayiste des plus compétents et aigus, calviniste tempéré par un scepticisme à toute épreuve, homme d'esprit à la curiosité piquante et inlassable mais de tempérament réservé, presque timide de sa personne, à la voix calme ; italien le second, fils de paysans lucquois à demi analphabètes que la misère familiale avait contraints à l'émigration en Afrique, catholique et croyant après une brève phase d'adolescence athée et libertaire, poète, exubérant de nature, parlant haut et roulant les R, les yeux enflammés, prêt par passion à se laisser aller à des transports de colère : qu'est-ce qui les poussa l'un vers l'autre, pour les tenir unis ensuite pour toujours ? Sans doute, à part l'attirance probable du contraire de soi, d'abord la commune générosité de coeur, un identique sentiment du caractère sacré de l'amitié, une même foi dans l'art et le respect réciproque sur le plan humain et professionnel ; en second lieu l'amour pour leurs deux pays, l'espoir (et le rêve) que dans une Europe à reconstruire de fond en comble, France et Italie, oubliant vieilles rancoeurs et rivalités, pourraient enfm s'avancer côte à côte, comme un exemple de tolérance et de collaboration entre les hommes.

10/1989

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Encyclopédies de poche

Aragon. "Commencez par me lire !"

Comment s'étonner que, né au cœur d'un invraisemblable roman familial -son père, préfet de police, se faisant passer pour son parrain, tandis que sa mère était présentée comme sa sœur -, Louis Aragon ait dès son enfance manifesté goût et talent pour l'écriture, qu'il ait très tôt abandonné ses études de médecine pour se consacrer à la littérature et qu'il soit devenu le grand poète et romancier qu'on sait ? Aucun déterminisme cependant ne devait le mener du surréalisme au communisme. C'est au gré de ses rencontres, avec Breton, Soupault, Max Ernst, Picasso et de leurs amitiés durables, avec Elsa Triolet aussi, qu'Aragon a fixé ses choix, ses engagements, qu'il appliquait sans dissimulation au travers de ses activités de journaliste, d'écrivain, de résistant ou d'homme politique. L'auteur des Beaux Quartiers, des Yeux d'Elsa, d'Aurélien, celui qui, dans La Diane française, avait affirmé " qu'il n'y a pas d'amour heureux " était toujours prêt à affronter la tourmente, aussi bien qu'à reconnaître ses erreurs. Jean Ristat, qui fut l'un des grands témoins des douze dernières années de sa vie, nous le découvre ici, le cite abondamment, fidèle à la consigne qu'Aragon lui-même donnait : " Commencez par me lire " !

09/1997

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Critique littéraire

Ecrits intimes. 1912-1939

Quelle femme et quel écrivain furent plus mal jugés qu'Elsa Triolet ? Froide calculatrice prenant dans ses rêts le trop fragile Aragon... ambitieuse assoiffée de notoriété... tête politique manipulant le poète surréaliste... médiocre romancière dont la réputation surfaite tenait à sa situation d'épouse et d'égérie... n'a-t-on pas murmuré qu'Aragon avait mis la main à la pâte pour que soient publiables ses écrits ? ses écrits intimes inédits viennent faire litière de tous ces partis pris. Des passions de la jeune fille choyée vivant les dernières années du régime tsariste à la cruelle lucidité de 1939, ils dévoilent l'intimité douloureuse d'une femme peu sûre d'elle-même, habitée par la solitude et le sentiment d'une vie qui se perd. On peut y suivre l'évolution de la jeune Elsa Kagan - dont la correspondance fragmentaire avec Maïakovski, éditée pour la première fois en français, manifeste toute la fragilité - devenant Elsa Triolet, une russe exilée. Elle reste " l'étrangère " au coeur du Montparnasse des années 30 avant de rencontrer Aragon et de choisir, dans la douleur plus que dans le bonheur, la vie à ses côtés. Emerge alors, comme le montrent les dernières pages datant de 1938-1939, l'image d'une femme qui s'intègre peu à peu à son pays d'adoption, d'un écrivain russe qui réussit à se transformer en une romancière de langue française de premier plan. Les fragments d'autobiographies, eux aussi inédits, dont Elsa triolet remplissait des petits cahiers d'écoliers viennent compléter la figure de cette femme complexe.

10/1998

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Histoire littéraire

Jean Paulhan après la guerre. Reconstruire la communauté littéraire

Cet ouvrage examine le rôle joué par Jean Paulhan dans la reconstitution d'une communauté littéraire mise à mal par les dissensions héritées de la guerre, ainsi que le questionnement mené par ce dernier sur la valeur littéraire après la guerre dans un champ intellectuel en profonde transformation.

12/2021

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Décoration

Maisons d'artistes

A quoi ressemblent les espaces qu'ont élus pour y vivre, et souvent pour y élaborer leur oeuvre d'art, artistes, écrivains, créateurs ? Avec cet ouvrage. vous pénétrerez dans ces lieux souvent secrets, toujours intimes, comme une visite privée au fil des pages, vous serez invite chez : Aragon et Elsa Triolet, Chateaubriand, Jean Cocteau, Pierre Loti, Stéphane Mallarmé, Claude Monet, Marcel Proust, Jules Verne, Maurice Ravel, Rodin, etc. De Giverny à Nohant en passant par Illiers Combray, vous découvrirez des maisons et des jardins de charme, éléments de notre patrimoine d'aujourd'hui.

01/2021

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Littérature française

Le Monument

Dans une démocratie populaire imaginaire, le gouvernement commande à un sculpteur un monument à Staline. L'artiste devient ici le siège des questions que pose l'art dans une société nouvelle. Va-t-il les résoudre ? Un problème ne se pose pas en dehors du temps et de l'espace. Nous ne sommes plus à l'époque des contes philosophiques où l'on avait loisir d'en situer les données dans un Orient de pure convention. Ici, cadre, événements et personnages sont vraisemblables, le drame est celui d'une étape datée : le roman se termine l'année de la mort de Staline. Mais le propre d'une étape est d'être dépassée. Comment la franchiront Lewka, le sculpteur, ce joyeux garçon né dans un pays de statues et d'architectures, et Torsch, le vieux révolutionnaire, qui a payé de longues années de prison le rêve d'y faire cesser la misère et la faim ?

05/1957

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Littérature française (poches)

Le destin personnel. Suivi de La belle épicière

"Je me suis encore réveillée à midi. C'est que je n'ai pas dormi de la nuit. Une insomnie noire. Le monde nage dans le sang, n'empêche qu'un clou dans mon soulier me fait tout aussi mal, n'empêche que dans cet aujourd'hui de mitrailleuses, on peut trouver la mort en glissant sur une peau de banane. Oui, le coeur peut battre à l'unisson avec des millions d'hommes et avoir en même temps des battements secrets qui ne dépassent pas les limites du coeur. Il y a des crimes passionnels en temps de guerre. Oui, oui, il y en a... Un petit crime dans un coin, malgré la grande machine à hacher la viande. Cette disproportion me dérange bien plus que l'idée du crime même... Une insomnie noire."

03/2019

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Littérature française (poches)

L'âge de nylon.... Tome 1972 : Roses à crédit

La nature a beaucoup donné à Martine, les hommes peu. Elle est belle, elle a le rare don d'aimer. Mais à notre âge de nylon, elle est venue au monde dans des conditions de l'âge de pierre. Aussi le confort moderne, le cosy-corner, seront-ils son premier idéal, et le métier de manucure parmi les miroirs et les parfums d'un salon de coiffure suffit à ses rêves de beauté. Elle est en cela semblable à des millions d'êtres. Daniel Donelle, l'amour de Martine, est déjà au-delà de cet idéal électroménager. Rosiériste ; touché par l'aile de la science, il rêve à un rose nouvelle qui aurait la forme de la rose moderne, et le parfum inégalable de la rose ancienne. Un jour, Daniel créera la rose parfumée Martine Donelle, mais elle ne sera plus un hommage qu'à la souffrance.

11/2010

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Littérature française (poches)

L'âme

Nous sommes à l'Age de Nylon. Les enfants d'aujourd'hui commencent leur vie naturellement dans un monde, où les générations précédentes continuent ou finissent la leur dans la stupéfaction devant les découvertes récentes. Christo, dix douze ans, appartient à l'ère cybernétique où la machine se met à avoir une vie propre, et c'est à partir de données mystérieuses que commence sa quête de l'âme. Cela se passe dans un tiroir secret de Paris. II y a là Nathalie et son mari Luigi-l'inventeur, propriétaire d'une petite usine de jouets mécaniques qui, dans sa cave pleine d'automates, essaye d'approcher l'homme artificiel. Nathalie règne, par la grâce de la bonté, dans son logis, lieu de passage, d'amitié, refuge des solitaires, des traqués, des inquiets. Ceux qui pénètrent jusqu'à elle, jeunes et vieux, lui apportent un peu de la réalité de nos jours. Bizarre milieu où un enfant se tient sur le seuil de l'inconnaissable.

04/1973

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Littérature française (poches)

Les Amants d'Avignon

" Et voilà Juliette Noël, dactylo, à nouveau dans un train. Un train bondé, comme tous les trains. Elle est assise sur sa petite valise, dans le couloir encombré de valises et de gens, et pourtant quatre compartiments de ce wagon sont vides et fermés à ciel. A chaque arrêt, les nouveaux venus secouent ces portes, sur lesquelles on peut lire : Nur für die Wehrmacht. "

03/2007

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Littérature française

Le rossignol se tait à l'aube

"Une dizaine d'hommes et une femme, à la fin d'un dîner, vers la fin de leur vie aussi, sont réunis dans une grande salle ouverte sur un parc. Il n'y aura pas de lumières et cette nuit unique, tant elle est belle, cachera les ravages du temps, rendra incertaines les frontières entre la veille et le rêve. Unité du temps, du lieu, de l'action... ne dirait-on pas trois dimensions pour définir un "volume" ? Les personnages de la tragédie, venus au rendez-vous nocturne, sont tous complices, malgré leurs destins divergents, d'une jeunesse commune, du temps jadis où ils formaient un "groupe" qui a laissé des traces sur le chemin de l'art. On saura d'eux ce que nous en dira la narratrice, seule femme présente, personnage principal du récit. Autour d'elle, la nuit se peuple d'autres ombres, ce qui fut se mêle à ce qui est - faculté de se souvenir et d'oublier -, ses rêves tournent dans l'air nocturne, la dénudant et la masquant. On ne rêve pas ce qu'on veut. Vient l'aube. Le rossignol se tait, et cette nuit, qui contenait toutes les autres, se meurt, défaite par la clarté du jour". Elsa Triolet.

01/1970

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Littérature française

Mille regrets

Macha Méril, grande dame du cinéma, nous parle avec une profonde admiration d'Elsa Triolet, romancière engagée et merveilleuse conteuse. Les regrets sont les peines liées au désir d'un retour du passé. Ces quatre nouvelles décrivent la ronde infernale de ceux qui ont été ballottés dans la tourmente de l'Histoire. Au-delà de l'incertitude d'une époque, il est surtout question d'hommes et de femmes avec leurs peurs, leurs amours, leurs joies, leurs souffrances, surpris par le regard lucide jusqu'à sembler parfois impitoyable, mais toujours fraternel d'Elsa Triolet. Avec finesse et sensibilité, Macha Méril convoque ses propres souvenirs et son expérience pour rendre hommage à celle "qui vit et vibre dans le ciel de la poésie, de l'idéal politique de la pureté, de la justice".

02/2015

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Littérature française

Anne-Marie Tome 1 : Personne ne m'aime

Quand le roman Personne ne m'aime paraît en 1946, il est reçu comme un pavé dans la mare. La France qui rêve 'utopie à la Libération n'est pas prête à supporter le regard critique d'Elsa Triolet. C'est sans doute pourquoi cet ouvrage sous-estimé n'était plus disponible depuis quarante ans. L'héroïne, Jenny Borghèze est une actrice adulée, exubérante et passionnée, mal aimée pourtant par ceux qui prétendent l'aimer et poursuivie de la haine que lui vaut son engagement anti-fasciste. Il inspirera celui de la discrète Anne-Marie, son amie intime, qui devient à son tour l'héroïne du roman. Avec elle se jouera la suite de l'histoire prise dans la grande Histoire : celle de la Résistance. "Personne ne m'aime avait été écrit dans des conditions politiques particulièrement aiguës. Le monde de la confiance et de l'amitié s'écroulait autour de nous, et je butais à chaque pas contre une haine solide et dure, faite de fantasmes et de légendes, de sottise et de malfaisance." Elsa Triolet

02/2014