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Ecrits sur l'abîme. Les derniers romans de Henry James

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Critique littéraire

Ecrits sur l'abîme. Les derniers romans de Henry James

L'invisible, l'indicible, l'insaisissable : entre peur et désir, Henry James n'a cessé d'approfondir la dimension d'inconnu où s'abîme pour lui la conscience. Abîme de l'autre sous les dehors du même ; abîme du regard en son objet obscur ; abîme d'un langage qui dérobe le sens : sur la béance secrète des horizons intimes, les derniers romans tissent des intrigues de mélodrame, drapent les plis multiples d'une écriture où l'excès a partie liée avec le silence. Et, dans l'épaisseur fantasmatique de leur texture, la "folie de l'art" ouvre sur l'Autre Scène. Ecrits sur l'abîme, tels sont, dans l'éclat même de leurs surfaces, Les Ambassadeurs, Les Ailes de la colombe, La Coupe d'or.

10/1996

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Littérature française

Le roman cassé et derniers écrits

René Crevel aux Editions Pauvert Mon corps et moi, préface de Jean Frémon. La mort difficile, préface de Salvador Dali. Les pieds dans le plat, préface de Ezra Pound. Babylone. Détours, préface de Michel Carassou. L'Esprit contre la Raison et autres écrits surréalistes, préface de Annie Le Brun. à la Librairie Arthème Fayard René Crevel, biographie de Michel Carassou.

02/1989

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Littérature française

Henri ou Henry. Le roman de mon père

"Je lui aurais obéi. Je lui ai toujours obéi. Même le soir où on l'a retrouvé allongé sur le tapis chinois de son bureau, le cœur presque arrêté. Le médecin était là avant moi, il m'a chuchoté d'aller lui dire adieu parce qu'il n'arriverait pas vivant à la clinique, il allait mourir dans l'ambulance. Quand je me suis accroupi pour l'embrasser, papa m'a dit de lui servir un whisky sec, bien tassé. Ne fais pas ça, m'a dit maman, tu vas tuer ton père. Je l'ai fait quand même, toujours obéir à papa, j'ai soulevé sa tête pour qu'il soit bien à l'aise pour boire son whisky, qu'il en profite à fond, je n'avais pas lésiné sur la dose, j'ai senti les boucles de sa nuque ma caresser la paume, ça faisait comme un chat un peu lourd et qui semblait avoir froid, je lui ai demandé de ne pas mourir, pas comme ça, pas couché sur le tapis, alors il m'a dit laisse-moi finir ce putain de whisky et tu m'aideras à me relever, ne le bougez surtout pas a dit l'ambulancier, c'est mon père, j'ai dit, j'ai aidé papa à se redresser, à se mettre debout, il ne tenait pas très bien sur ses jambes mais il n'est pas tombé, il s'est appuyé sur moi pour marcher jusqu'à la porte palière où l'attendait la civière pour l'enfourner dans l'ambulance où il devait mourir, et il n'est pas mort, ni dans l'ambulance ni à la clinique, il n'est pas mort ce soir-là, le scotch y fut peut-être pour quelque chose, c'est la preuve en tout cas qu'une fois de plus j'avais bien fait d'obéir à mon père. Et ce livre est tout le contraire, une désobéissance. " Des années et des années après Abraham de Brooklyn et John l'Enfer, Didier Decoin raconte enfin la vie du plus beau de ses héros, Henri Decoin, son père.

05/2006

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Critique littéraire

La muse démocratique. Henry James ou les pouvoirs du roman

Subtil analyste de l'ambiguïté des sentiments humains, excellant à multiplier les points de vue sur les êtres et à susciter la perplexité du lecteur, Henry James figure, à côté de Woolf, Proust, Joyce, Musil, dans le panthéon des très grands écrivains qui ont renouvelé le roman moderne. Ses livres les plus célèbres - Portrait de femme, Le Tour d'écrou, L'Image dans le tapis, Les Bostoniennes - composent d'inoubliables variations sur le thème de l'insondable mystère qu'est la vie de chacun. " On ne peut dire le tout de rien ", écrivait-il volontiers. Mais cet Américain qui avait adopté l'Angleterre comme patrie, cet inconditionnel de la démocratie du Nouveau Monde qui ne se sentait bien que dans l'Ancien, est aussi un témoin particulièrement lucide de l'époque qui finit et de celle qui commence. Avant les autres, il a vu que le mouvement de l'égalisation dans les sociétés modernes, irréversible et d'ailleurs souhaitable, préparait un monde qui verrait la confusion des rôles, le règne tout-puissant de la richesse, la religion triviale de la normalité ; il a pressenti que les sociétés de demain seraient inamicales à l'art, élitiste et hiérarchique par essence. C'est cette face jusqu'à présent cachée de l'œuvre de James qu'explore ici Mona Ozouf, que sa connaissance de l'histoire de l'idée démocratique rend singulièrement apte à entendre, dans ces textes célèbres, un écho nouveau. La muse démocratique a-t-elle devant elle de beaux jours ? Le spectacle d'une humanité grégaire la rebute, le déclin de la vie privée la fait trembler ; les relations entre hommes et femmes la désespèrent. Pour éclairer son inspiration désenchantée, il y a, heureusement, la littérature.

07/1998

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Philosophie

Lettres philosophiques ; Derniers écrits sur Dieu

Face à la production de Diderot, Montesquieu ou encore Rousseau, l'œuvre philosophique de Voltaire ne semble pas peser lourd. On connaît Voltaire conteur, poète, dramaturge, historien, politique... qu'en est-il de Voltaire philosophe ? Les textes réunis dans ce volume, depuis son premier ouvrage polémique - les célèbres Lettres philosophiques - jusqu'à ses derniers écrits sur Dieu, moins connus, invitent à découvrir la singularité de la pensée voltairienne. Ecrites en Angleterre, les Lettres philosophiques (1 734) sont " la première bombe lancée contre l'Ancien Régime " (Gustave Lanson) : avant d'éclater au visage de la royauté de droit divin, elles condamnèrent leur auteur à l'exil. Remettant en cause les certitudes dont étaient pétris les Français d'alors, Voltaire y fustige les autorités en place nourri des théories de Newton et de Locke, il bat en brèche 1e cartésianisme ; attaquant Pascal, il tire à boulets rouges sur l'institution religieuse. Cette hostilité à l'esprit de système ne l'a plus jamais quitté. Farouchement opposé aux articles de la foi, il le fut aussi à l'athéisme, ainsi qu'en témoignent les brochures rédigées vers la fin de sa vie, de Tout en Dieu (1 769) à Il faut prendre un parti (1 775) en passant par Dieu (1 770) et les Lettres de Memmius à Cicéron (1 771), dans lesquelles 1e déisme voltairien se précise en une étonnante synthèse des idées de Leibniz, Malebranche et Spinoza.

01/2006

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Beaux arts

Le musée intérieur de Henry James

Cet essai (illustré d'une quarantaine de reproductions en couleurs dans deux cahiers) sur les rapports de James avec la peinture, à travers son oeuvre imaginaire et son oeuvre critique, est l'occasion d'analyser l'oeuvre du maître américain et aussi sa vie. En effet, intimement lié à des artistes, James était fasciné par la création artistique qu'il comparait constamment à la littérature. Il a analysé de très près la technique des peintres et leur univers, qu'il s'agisse de peintres académiques ou novateurs. Ses nombreux voyages en Italie l'avaient amené, par ailleurs, à s'attarder sur les grands maîtres vénitiens. Son frère, le philosophe William James, peignait, si bien que la peinture faisait partie intégrante de son univers psychique et quotidien. Le livre est divisé en deux parties : un essai en cinq chapitres et un choix de traductions de textes de James sur l'art, correspondant à ces cinq sujets : Venise, les peintres londoniens, les caricatures de Daumier, les lettres et les tableaux de Delacroix et l'oeuvre de John Singer Sargent (qui, par le cosmopolitisme et la haute société, était en quelque sorte son jumeau en peinture). C'est donc aussi un voyage dans l'intimité de James, dans sa conception de la création artistique, du visible et de l'invisible, du dicible et de l'indicible, du mystère. L'essentielle question jamesienne sur les indices d'une réalité cachée est au coeur de cet essai. Profondément européen, et particulièrement tourné vers la France, James était en constant dialogue, explicite ou secret, avec Baudelaire, Delacroix, Zola, sur la question de l'art, et se trouve être, en ce domaine, un précurseur de Proust.

11/2016

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Critique littéraire

Le mariage chez Henry James

Les romans de Henry James n'ont qu'un sujet : le mariage, La création artistique, la culture, l'éducation, le voyage, la mentalité américaine sont subordonnés à ce noeud de l'existence et du signe. Loin de faire du mariage le produit d'une époque, James voit en lui "l'essence de la situation", le signe décisif de l'intelligibilité du temps. Les catégories de Ch.IS. Peirce donnent ici les clés d'une interprétation socio-sémiotique à partir de laquelle le mariage cesse d'être un événement ou un principe d'organisation de l'économie et de la parenté pour se révéler la qualité première, l'expérience intégrale d'une existence, restituables seulement par la création littéraire.

04/2000

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Sciences historiques

Les dernières Dames de Montargis

Voilà juste 500 ans que Renée de France est née, et l'occasion est belle de rappeler tout ce que Montargis doit à cette grande Dame. Mais la publication de l'ouvrage doit peu à ce hasard de calendrier. Depuis de nombreuses années, Anne d'Este et Renée de France sont l'objet de l'attention toute particulière des historiens locaux, et d'Huguette Leloup en particulier. L'ouvrage est l'aboutissement de toutes ces recherches menées au sein de la Société d'Emulation et des Amis du Vieux Montargis.
Renée de France et Anne d'Este sont-elles des figures locales ou des personnages incontournables de l'histoire de France ? Voilà bien le choix que toutes les biographies antérieures se sont contentées de faire. Elles sont les deux, et Huguette Leloup montre, pour la première fois, combien les contingences locales interfèrent avec les réalités nationales. Entre 1560, date de l'arrivée de Renée à Montargis, et 1607, à la mort d'Anne, il y a une "exception montargoise" .
Voilà deux femmes de la Renaissance, éprises d'art et de littérature, destinées par leur naissance à une vie de cour futile. Et voilà que les événements les obligent à assumer leur rôle de Dames, c'est-à-dire à exercer le pouvoir de la seigneurie de Montargis. Elles l'exercent avec un mélange d'autorité et de tolérance, et savent se prévaloir au besoin de leur sang royal, hérité d'Anne de Bretagne et de Louis XII.
La mise en perspective des deux biographies permet de mieux mesurer la liberté que les événements laissent aux deux femmes, et la liberté qu'elles se forgent elles-mêmes. Mais ce pouvoir de femmes s'exerce au milieu de guerres d'hommes, terribles et fratricides, dans une des périodes les plus troublées du royaume de France. "Guerres de religion" , dit-on. Renée, empêchée d'être ouvertement protestante, et Anne, contrainte d'être farouchement catholique : Renée et Anne sont sans doute les premières à avoir compris qu'en fait de "guerres de religion" , il s'agit de guerres de pouvoir, dans lesquelles la religion est prétexte.
Comme toujours... Avoir compris cela a sans doute permis à Montargis d'échapper aux grands massacres. On n'hésitera pas à dire que cet ouvrage savant se lit comme un roman. On garde longtemps en mémoire la réponse de Renée à son assiégeant Malicorne, qui avait mission de l'expulser de son château : "Malicorne, avisez ce que vous entreprenez ; car il n'y a homme en ce royaume qui me puisse commander que le roi : et si vous en venez là, je me mettrai la première sur la brèche pour essayer si vous serez si audacieux que de tuer la fille d'un roi".
Quant à Anne d'Este, est-ce le sang des Borgia qui la transforme en "mère louve" ou un désir légitime de vengeance contre ceux qui ont assassiné son mari et ses deux fils ? Cette lecture des biographies croisées de Renée et d'Anne est donc passionnante, mais elle est aussi nécessaire. Elle donne des clés pour les grandes interrogations de notre temps : interrogations sur les limites de la tolérance, sur l'exercic

09/2010

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Critique littéraire

"L'Art de la fiction", Henry James.... Neuf études

La personne de Henry James se confond avec ce qu'on nomme aujourd'hui l'Ecriture. En mme temps que Les ambassadeurs, Le tour d'crou, La bte de la jungle, James a labor une Thorie Esthtique qui s'avre essentielle pour l'intelligence de la fiction moderne conue comme systme signifiant. Les Carnets, les clbres Prfaces, les essais critiques (notamment le Flaubert) nous conduisent Proust, Joyce, au Nouveau Roman. Mais le foyer de la pense de James reste The Art of Fiction, qui contient en substance tout le romanesque novateur du XXe sicle.

09/1998

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Critique littéraire

Henry James. Le champ du regard

Voici enfin la première étude exhaustive, en langue française, sur Henry James. Laurette Veza établit avec l'auteur des Ailes de la colombe un contrat de complicité, un pacte de ruse : ne rien perdre, ne rien égarer - ce sont les termes mêmes de l'éthique jamesienne - mais ne rien étaler non plus. Réserve , discrétion du témoin à l'affut, du regard aux aguets, de l'observatrice fervente de tous les reflets. Ici se déploie l'étendard blasonné du romanesque, au sens où l'entendait Henry James : mystification tragique, artifices , manoeuvres, stratagèmes et rouerie, jeu infini des suppositions et des conjectures, des masques et des visages. Ce livre, jarnesien en diable, est placé sous le signe de l'opaline, cette substance vitreuse, voilée, qui ne laisse filtrer qu'une lumière diffuse, infiniment secrète.

02/1989

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Beaux arts

Lettre à Henri Matisse. Et autres écRits sur l'art

"Je vous écris assis sur un tas de ruines. Le vent venu de l'Est fait trembler les chênes hauts dans le ciel. Il soulève une poussière d'or et des platanes aux racines meurtries. Le vent et des hommes de plus en plus jeunes à califourchon sur un muret. La mer, là-bas. Blanche, verte, bleue. Une chevelure dérangée par les caprices de la lune. Les bruits de la ville se retirent laissant au vent sa musique sans harmonie. Quelque chose de moderne. Des gifles, des claques, des draps gonflés se déchirent. Tanger tangue. Des têtes retenues par les mains. Le ciel est d'un bleu inquiétant. Ce bleu-là, vous allez l'adopter".

10/2013

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Littérature française

Le Dernier des Mohicans. Un roman d'aventures de James Fenimore Cooper

"Le roman de Bas de Cuir" , dont le titre le plus connu est "Le dernier des Mohicans" , est une vaste épopée qui a pour décor le continent nord-américain, pour personnages les tribus indiennes, et pour contexte social les guerres et la migration vers l'ouest, de 1740 à 1804. Elle est dominée par la haute figure de Natty Bumppo. Le Dernier des Mohicans (The Last of the Mohicans) est un roman historique américain de James Fenimore Cooper, publié pour la première fois en janvier 1826, notamment par un éditeur apprécié et diffusé à l'époque, nommé Carey & Lea[3]. Deuxième[4] des cinq ouvrages composant le cycle des Histoires de Bas-de-Cuir (Leatherstocking), il se situe entre Le Tueur de daims (The Deerslayer) et Le Lac Ontario (The Pathfinder). En juillet 1757, Montcalm remonte le lac Champlain et se dirige avec des soldats "aussi nombreux que les feuilles de la forêt" vers le fort William Henry, tenu par le colonel Munro qui dispose de faibles moyens de défense. C'est le moment que choisissent Cora et Alice, les filles de Munro, pour s'en aller rejoindre leur père. Elles sont accompagnées de David La Gamme, maître en psalmodie, du major Duncan Heyward et d'un guide indien, Magua, qui a tôt fait de les égarer. Fort heureusement les voyageurs rencontrent le chasseur blanc Oil-de-Faucon et ses deux amis mohicans : Chingachgook et son fils, Uncas. Le guide, Magua, est objet de soupçons. Il prend la fuite...

01/2023

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Ecrits sur l'art

Ecrits sur les Nabis

Maurice Denis, né en 1870, mort en 1943, est l'un des peintres fondateurs du mouvement des Nabis qui, en rupture avec les représentations artistiques de l'époque, vont libérer la voie vers une peinture moderne, symboliste et émancipée de toutes les règles qu'impose leur mimétisme. Ses tableaux sont aujourd'hui exposés dans les musées les plus prestigieux et la ferveur grandit autour de son oeuvre singulière. Ecrits sur les Nabis rassemble ses écrits théoriques sur le mouvement nabi, portraits des amis : Sérusier, Bonnard, Vuillard, Ker-Xavier Roussel, Lacombe et autres camarades s'y rencontrent. Ces textes, à la publication secrète ou oubliée, sont les re ? ets d'une époque emblématique pour l'histoire des arts, celle où la fougue des premiers avant-gardes, leurs nouvelles conceptions du monde, s'apprêtent à se répandre comme une trainée de poudre.

11/2022

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Beaux arts

Ecrits sur les peintres

Sont rassemblés ici divers écrits que Robert Desnos a consacrés aux peintres, de 1922 à 1944. A travers ces textes de fantaisie plus que de théorie se marquent des choix qui évoluent avec le temps. C'est d'abord le surréalisme dans les années 20, avec des variations sur la signature de Marcel Duchamp, un éloge de la vie inventive de Picabia, une traversée du surréel devenu réel par la grâce de Max Ernst, Man Ray et quelques autres. Les textes des années 30 sont essentiellement centrés sur des peintres que notre époque redécouvre : Per Krohg, Tihanyi, Papazoff. Enfin, à partir de 1940, les oeuvres de Labisse et de Picasso deviennent les références essentielles pour Desnos. Desnos fut aussi dessinateur et peintre à ses heures : les divers dessins qui ornent ce recueil en témoignent.

09/2011

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Littérature française

Derniers écrits avant le massacre

Ces derniers écrits sont, comme le titre l'indique, antérieurs à la féroce chasse à l'homme orchestrée par Vanessa et sa meute qui, débutée fin décembre 2019, m'a mis au ban de la société française, privé du droit d'exercer mon art, réduit au silence, clochardisé ; fait de moi un paria dont les livres sont désormais disparus ; un accusé qui, n'ayant pas eu le droit de répondre à son accusatrice, dut en 2021 publier Vanessavirus sous forme de samizdat (tirage quasi-clandestin de 200 exemplaires), tels les poètes rebelles dans l'Union soviétique de Brejnev ; un mort-vivant. Merci, mon adorée Vanessa, merci, mon très cher amour, tu peux être fière de toi. Derniers écrits avant le massacre est un livre au ton allègre, le ton Gab la Rafale, le ton d'un écrivain qui persiste dans son être, son style de vie, ses idées politiques et religieuses, ses combats ; un livre où, ingénument provocateur, je creuse ma tombe ; un livre prémonitoire où, lucide, j'annonce la catastrophe, j'anticipe ma mise à mort. La seule chose que, l'écrivant, j'ignorais était le nom de celle qui, lors de cette mise à mort, serait ensemble la diffamatrice, le procureur et le bourreau. A présent, je le sais. G. M. Gabriel Matzneff est l'auteur de neuf romans, de trois recueils de poèmes, de récits, d'essais. Nous réunissons ici des textes écrits entre 2015 et 2019, soit inédits soit parus dans divers organes de presse, en particulier au Point.

12/2078

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Histoire et Philosophiesophie

Autobiographie scientifique. Et derniers écrits

Penseur et philosophe, Max Planck a dominé par sa personnalité toute la science moderne. Pour Albert Einstein, il a " doté le monde d'une grande idée créatrice " dont la découverte deviendrait " la base de toute la recherche en physique au XXe siècle ". C'est dans le domaine de la thermodynamique que fit irruption sa découverte révolutionnaire, en 1900, alors qu'il s'intéressait au rayonnement émis par les corps qu'on échauffe et aux propriétés de la matière avec laquelle ce rayonnement interagit: contrairement à ce que supposait la physique classique, les échanges d'énergie entre le rayonnement et la matière ne peuvent se faire que par paquets discontinus, les quanta. Une hypothèse de quantification vis-à-vis de laquelle Planck lui-même exprima la plus extrême réticence mais qui signa l'acte de naissance de la physique quantique. Au terme de sa vie, à l'âge de quatre-vingt-sept ans, l'illustre savant revient une dernière fois sur son oeuvre et nous livre la démarche même de son esprit au travail. Un témoignage inestimable, suivi de quatre grandes conférences, qui furent aussi ses derniers écrits : " Les faux problèmes de la science ", " La signification et les limites de la science ", " Le concept de la causalité en physique " et, tel un testament spirituel, " Science et religion ".

02/2010

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Critique littéraire

Ecrits sur l'art

Eparse, la critique mallarméenne ne découle pas d'une esthétique préétablie. Elle concourt toutefois à en jeter les fondements en ouvrant des perspectives qui semblent étrangères les unes aux autres : l'objet décoratif, la mode, le livre, la peinture, la musique et la danse ont, au même titre, sollicité la réflexion du poète. Celle-ci s'est nouée à l'écart des cénacles artistiques de son temps. Mallarmé a tissé des liens d'amitié partagée avec des peintres (Manet, Whistler, Berthe Morisot...) ; dans sa revue, La Dernière Mode, entièrement conçue et rédigée par lui, il a élaboré peu à peu une esthétique du quotidien, sur laquelle il réglera sa conception de l'image. De la mode à l'impressionnisme, une même logique se déploie, qui gouverne également l'oeuvre poétique : "Evoquer, dans une ombre exprès, l'objet tu, par des mots allusifs, jamais directs, se réduisant à du silence égal, comporte tentative proche de créer."

10/2018

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Beaux arts

Ecrits sur l’art

Jean Laude a marqué les esprits par ses positions singulières liées à son parcours original : il est historien de l'art mais également ethnologue poète et enseignant. Comme il aimait les sujets neufs et se méfiait des catégories établies, il sut tisser des liens intelligents et sensibles entre les formes d'art moderne occidentales et les oeuvres d'Afrique noire. Après avoir travaillé au Musée de l'Homme tout en suivant les enseignements déterminants de Marcel Griaule et de Claude Lévi-Strauss, puis de Pierre Francastel et d'Etienne Souriau, il fut à son tour un extraordinaire professeur, qui forma des générations d'historiens et d'historiennes de l'art attachés à son attention aux formes et à tout ce qui fait naître, vivre et mourir les oeuvres d'art dans une société donnée. Au moment où l'on s'intéresse de plus en plus à l'anthropologie des formes, chacun de ses textes vaut pour leçon. Ses écrits sur l'art sont réunis pour la première fois dans ce volume.

09/2019

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Ecrits sur l'art

Ecrits sur l'art

Les Ecrits sur l'art rassemblent les articles, préfaces, hommages et études monographiques que Jean Cocteau a consacrés aux artistes qu'il a côtoyés et admirés. Notamment les principaux représentants de l'avant-garde, Gleizes, Picasso, Braque, Dalí, Delaunay, Modigliani, Dufy, Matisse, Lipchitz, Picabia, Man Ray et De Chirico ; tout en y incluant les femmes artistes actives en cette période, Abbott, Krull, Madame d'Ora, Laurencin, Lagut, Fini, Vautier. L'ouvrage contient les éloges aux maîtres du passé qu'il a pris pour modèles : le Greco, le Douanier Rousseau, Watteau, Toulouse-Lautrec, Cappiello, Vermeer, Cézanne, Tiepolo, Rembrandt, de Vinci, Van Gogh, Morisot, Ingres, Delacroix ; ainsi que les témoignages de soutien aux jeunes créateurs qu'il a considérés comme des précurseurs dans leur domaine : Bérard, Harold, Bellmer, Clergue, Buffet, Mathieu, Moretti. Ce volume montre comment Cocteau relie les différentes disciplines artistiques : le dessin, la caricature, la peinture, la décoration d'intérieur, le décor de théâtre, la mode, la photographie, la sculpture, la céramique et la tapisserie. Et révèle ses conceptions sur la création artistique en général, tout en livrant un panorama permettant de saisir l'évolution de l'esthétique dans la première moitié du XX ? siècle.

04/2022

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Ecrits sur l'art

Ecrits sur l'art

On pourrait dire d'Eugène Carrière (1849-1906) qu'il fut l'homme de son temps et qu'il est par là même, incontestablement, du nôtre. Ami des sculpteurs Rodin et Bourdelle, il fut aussi le proche des plus grands écrivains d'alors, dont il exécuta de fameux portraits : Verlaine, Mallarmé, Daudet... Il lui fallut encore se consacrer à l'enseignement en ouvrant en 1890 l'académie Carrière. Henri Matisse et André Derain, entre autres, y seront ses élèves. Et comme artiste peintre, qui peut encore prétendre ne pas connaître ses toiles étonnantes, comme faites de vague et de pudeur, où dominent des clairs-obscurs aux nuances brunes et grises, où formes et contours semblent tendre au fantomatique et l'évanouissement au profit de l'essence même de la présence ? Enfin, bien sûr, comme s'il pouvait s'agir ici d'une évidence, Eugène Carrière n'a pas manqué non plus d'écrire : sur Rodin, Gauguin, Isadora Duncan, sur l'art antique et sur ses propres conceptions de l'art et de son enseignement. Réunis ici, ces textes ne manqueront donc pas de mettre en lumière cet autre aspect de l'existence et de la création d'Eugène Carrière.

11/2022

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Ecrits sur l'art

Écrits sur l'art

Avant de rencontrer "? l'ange terrifiant ? " des Elégies de Duino, achevées en 1922, Rainer Maria Rilke avait croisé le regard énigmatique des anges qui peuplent la peinture italienne, regard faisant signe vers "? le paysage qui brille derrière eux comme une âme qu'ils possèdent en commun ? ". Des deux Lettres de Munich sur l'art en 1897 aux Lettres sur Cézanne en 1907, le poète de langue allemande a éprouvé sa prose au contact des arts visuels, à travers une vingtaine d'études, toutes recueillies dans cette édition, comprenant sept inédits en français. Au cours de cette décennie formatrice, il porta attention tant aux artistes du passé, comme Léonard de Vinci, Fra Bartolomeo, ou Marco Basaiti, qu'aux artistes de son temps, comme Auguste Rodin et Paul Cézanne, mais aussi Heinrich Vogeler et Otto Modersohn, ou, quoiqu'il ne leur consacra directement aucune étude, Clara Westhoff et Paula Modersohn-Becker, qu'il rencontra au sein de la communauté de Worpswede. Ecrire sur les arts, il le dit souvent, c'est avant tout chercher à "? ne pas juger ? ". Etre juste, c'est retrouver dans chaque oeuvre l'étrangeté fascinante de chaque existence singulière, par-delà raisons et fins. "? C'est ainsi que doivent être vues les oeuvres d'art ? : comme de vastes paysages solitaires aux ciels en hautes voûtes, comme de grands arbres sombres, comme des mers s'étendant calmement dans le soir, comme des maisons au loin dans des plaines, comme de beaux enfants qui dorment ou de jeunes animaux qui tètent, comme mille choses de cette vie éternelle et intemporelle que le jour ignore et que l'heure affairée laisse de côté. ? " Dans cette façon étrange qu'ils peuvent avoir de renouer avec la vie cosmique, les arts ont, pour le jeune Rainer Maria Rilke, une portée prophétique, voire messianique. Ils annoncent une vie "? qui ne peut pas encore être vécue aujourd'hui ? ", une vie à venir, une vie nouvelle. En attendant, il reste à faire l'effort, chaque fois, de s'ouvrir à ce qu'on voit, de se défaire du sentiment de peur devant ce qu'on ne comprend pas. "? Nous aurons à nous arrêter souvent devant l'inconnu ? ", dit-il.

10/2023

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Essais

Ecrits sur l'image

Ancien rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma, Alain Bergala est critique de cinéma mais aussi un enseignant, pédagogue et grand spécialiste de l'image fixe. Il a écrit de nombreux textes critiques sur la photographie depuis 1976. L'objectif de cet ouvrage est de rassembler et de rendre accessible à nouveau, une sélection de textes importants parus dans les Cahiers du Cinéma et les Cahiers de la photographie de 1976 à 2020 choisis par l'auteur lui-même avec la complicité d'Agnès Sire. Alain Bergala a créé notamment la collection Ecrit sur l'image aux Cahiers du Cinéma associant un écrivain à un photographe. Parmi les contributions les plus marquantes, elle a donné lieu au premier ouvrage de Sophie Calle, Suite vénitienne, en 1983. Alain Bergala a écrit de nombreux textes pour cette collection tels que Les absences du photographe (1984) à propos de Raymond Depardon, véritable tournant dans l'histoire du médium photographique. L'ouvrage comprendra également d'autres contributions parues dans plusieurs revues et monographies sur des photographes contemporains depuis les années 1980 jusqu'à aujourd'hui parmi lesquels Marie Bovo, Robert Frank, William Klein, Sergio Larrain, Bernard Plossu, Denis Roche, Weegee... Ces textes seront répartis selon trois axes thématiques : l'image absente, l'acte photographique et la relation au modèle, ainsi que les liens entre photographie et cinéma. Cette dernière partie sera principalement constituée d'entretiens à bâtons rompus avec des cinéastes notamment un long et remarquable échange avec Wim Wenders, ainsi qu'une sélection d'essais sur plusieurs réalisateurs dont Abbas Kiarostami. Son approche du médium photographique à travers les prismes de l'image fixe et de l'image mouvement, ouvre sur des points de vue inédits. Avec l'éclairage des connaissances actuelles, ces écrits soulèvent de nombreuses questions qui résonnent encore aujourd'hui fortement dans la pratique des photographes contemporains.

10/2021

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Beaux arts

Ecrits sur l'art

Ingres, grand peintre, était aussi un pédagogue, et ses maximes prises en note par ses élèves disent ce que fut sa doctrine et ses admirations. A travers ce volume de fragments, rassemblés au XIXe siècle et lu par tous les grands artistes - de Degas à Picasso - le rayonnement de "M. Ingres" a été immense.On retrouve dans ce livre l'éloge de la pureté de la ligne, du dessin, de l'exercice de la main - ainsi que des propos moins attendus sur la couleur, l'émotion en peinture, en somme une philosophie « ingriste » plus nuancée que ce que la postérité a retenu. Ingres, c'est aussi un musicien, qui loue Mozart et Haydn, un admirateur éperdu de Raphaël. La synthèse qu'il tente entre la beauté pure des Grecs et les maîtres de la Renaissance ferait-elle de lui un moderne ? En lisant ce recueil, c'est tout l'esprit de ses élèves dans le plus grand atelier du XIXe siècle, leur culture, leurs références et aussi leurs enthousiasmes que l'on partage.Préface d'Adrien Goetz, historien d'art, spécialiste d'Ingres, auteur de Ingres Collages (2005) et de La Dormeuse de Naples (2004).

05/2013

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Beaux arts

Ecrits sur l'art

«Je hais les cuistres qui nous régentent, les pédants et les ennuyeux qui refusent la vie. Je suis pour les libres manifestations du génie humain. Je crois à une suite continue d'expressions humaines, à une galerie sans fin de tableaux vivants, et je regrette de ne pouvoir vivre toujours pour assister à l'éternelle comédie aux mille actes divers. Autant de sociétés, autant d'ouvres diverses, et les sociétés se transformeront éternellement. Mais les impuissants ne veulent pas agrandir le cadre ; ils ont dressé la liste des ouvres déjà produites, et ont ainsi obtenu une vérité relative dont ils font une vérité absolue. Ne créez pas, imitez. Et voilà pourquoi je hais les gens bêtement graves et les gens bêtements gais, les artistes et les critiques qui veulent sottement faire de la vérité d'hier la vérité d'aujourd'hui. Ils ne comprennent pas que nous marchons et que les paysages changent.»Emile Zola.

07/2000

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Beaux arts

Écrits sur l'art

Les écrits historiques de Goethe occupent une place décisive dans l'histoire de la culture allemande, à la charnière entre classicisme et romantisme, à l'aube de la modernité ; leur influence est considérable, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'Allemagne. La présente anthologie n'a pas d'équivalent en langue française. Le lecteur y trouvera des textes ayant trait à la littérature, la peinture, la sculpture, l'architecture, la musique et le théâtre. Ils ne rendent pas simplement compte de l'évolution de Goethe ; ils traduisent également l'exceptionnelle richesse de la réflexion d'un auteur dont l'ambition était d'être un homme universel.

04/1996

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Beaux arts

Ecrits sur l'art

Marcel Proust, le mondain " petit Proust ", a écrit sur tous les arts confondus. Dans ses notes de lecture, souvenirs de salons, portraits, poèmes, pastiches, on cherchera en vain une hiérarchie esthétique ou une prétention théorique. Ce qui gouverne cet ensemble de textes, qui mêle maîtres anciens et artistes contemporains, Beethoven et Gallé, chefs-d'œuvre et pièces sans conséquence, La Comédie humaine et Le Prince des cravates, littérature, peinture et musique, c'est le goût de l'association, l'examen du fragment, l'instant de la vision. Visiter une exposition, raconter un concert, déceler le tableau dans le livre ou encore désosser le style de Flaubert, c'est dépouiller l'idolâtrie, permettre, donc, " à la manière des oculistes ", l'éducation du regard.

08/1999

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Pédagogie

Ecrits sur l'éducation

Considéré l'une des plus importantes figures intellectuelles du XXe siècle, Bertrand Russell a écrit sur de nombreux sujets, parmi lesquels l'éducation occupe une place de choix. Dans cette anthologie, la première du genre en français, Normand Baillargeon et Chantal Santerre ont réuni 18 textes qui présentent les principaux aspects de la vision de l'éducation développée par Russell et son rôle central pour toute société démocratique. Pour Russell, nous devrions éduquer les enfants afin de leur donner le savoir et les habitudes d'esprit nécessaires à la formation d'une opinion indépendante. Favoriser l'esprit de liberté, en respectant la personnalité de l'enfant et en stimulant "l'amour de la pensée aventureuse". Qu'il soit question des finalités de l'éducation, du curriculum, de rôle de l'université ou encore des liens de l'éducation avec le politique ou la pensée critique, les écrits rassemblés dans ce recueil reflètent la grande cohérence des idées défendues par le célèbre mathématicien et philosophe anglais. Des décennies plus tard, il est frappant de découvrir la grande pertinence et l'actualité de ses réflexions, que ce soit concernant les pratiques éducatives, la formation de la personnalité des jeunes enfants, l'éducation intellectuelle, la délicate question de la discipline et de l'autorité, la compétition, l'éducation à la sexualité ou encore les rapports entre éducation et économie.

02/2019

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Ecrits sur l'art

Écrits sur l'art

" Je crois sincèrement que la meilleure critique est celle qui est amusante et poétique ; non pas celle-ci, froide et algébrique, qui, sous prétexte de tout expliquer, n'a ni haine ni amour, et se dépouille volontairement de toute espèce de tempérament ; mais, - un beau tableau étant la nature réfléchie par un artiste, - celle qui sera ce tableau réfléchi par un esprit intelligent et sensible. (...) Pour être juste, c'est-à-dire pour avoir sa raison d'être, la critique doit être partiale, passionnée, politique, c'est-à-dire faite à un point de vue exclusif, mais au point de vue qui ouvre le plus d'horizons. " Baudelaire, ainsi, est tout entier présent dans ces Ecrits sur l'art qui sont l'autre versant de son œuvre et, en effet, selon son vœu, ouvrent bien plus d'horizons. Car dans ces pages écrites de 1845 à ses dernières années, ce n'est pas simplement le critique d'art des Salons que l'on découvre, mais le théoricien du romantisme et de l'imagination, du beau et du comique dans l'art, et finalement l'écrivain de cette modernité qu'il définit - et qui pour nous s'ouvre avec lui.

03/1999

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Ecrits sur l'art

Ecrits sur l'art

Pendant trente ans, Gustave Moreau (1826-1898) nota pour lui-même et pour sa mère des réflexions sur son travail, les sujets qu'il traitait, les oeuvres qui le touchaient, ses lectures, ses rencontres, ses rêves. Ayant interdit la publication de ces textes, il s'y permet une sincérité totale et on y trouvera non seulement des jugements féroces sur ses contemporains les plus illustres, mais surtout les fantasmes du peintre symboliste le plus secret, controversé et troublant de son temps. L'ensemble est établi par Peter Cooke, universitaire anglais, à partir des manuscrits originaux conservés au Musée Moreau, et préfacé par Geneviève Lacambre, ancienne directrice du musée. La première partie du volume rassemble les écrits du peintre sur lui-même et sa propre oeuvre, toute imprégnée par les mythes antiques et les récits bibliques ; la seconde, ceux du Moreau théoricien et critique d'art.

04/2024

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Ouvrages généraux

Ecrits sur l'Asie

1922. Peu après son retour d'Union soviétique, Albert Londres, bien décidé à rester "journaliste au long cours", embarque pour le Japon. Pour le grand public de l'entre-deux-guerres l'Orient est "compliqué", mais l'Extrême-Orient, presque inconnu. A Tokyo dans la cité "née de l'union d'un typhon et d'un tremblement de terre", le reporter de L'Excelsior et du Petit journal capte la fascinante étrangeté du pays du Mikado, et se lie d'amitié avec Claudel, alors ambassadeur de France au Soleil-Levant. Puis en 1925, c'est le départ pour "la Chine en folie" : en rendre compte, c'est dépeindre son effervescence, son bouillonnement, son chaos : les villes de l'empire du Milieu sont comme des théâtres d'ombres où s'affrontent seigneurs de guerre et mercenaires, nationalistes et communistes, bandits et trafiquants d'opium. En Inde, le Raj britannique est lui aussi en proie à l'instabilité ; la revendication monte. Hostile aux Anglais, Albert Londres y suit attentivement les futures voix de l'indépendance, Nehru, Gandhi, Rabintranath Tagore. Loin du bruit et de la fureur du nord, la péninsule indochinoise semble elle baigner dans une torpeur coloniale trompeuse. Car à Saigon bruisse déjà la rumeur de l'agitation naissante : quelques décennies plus tard, Albert Londres y aura ses successeurs, des milliers de journalistes et écrivains venus couvrir la guerre du Vietnam. Son regard, d'une modernité déconcertante, nous donne dans ces écrits un éclairage unique sur l'Asie du début du XXe siècle. Né en 1884, Albert Londres a débuté sa carrière de journaliste en 1906 au quotidien Le Matin. Plus tard, il écrira pour Le Petit journal et L'Excelsior. Ses reportages en URSS, en Amérique du Sud et en Asie ont fait de lui un véritable symbole de la profession de reporter. Créé en 1932 peu après la disparition de Londres dans le naufrage du paquebot Georges-Philippar, le prix qui porte son nom récompense chaque année les "meilleurs reporters francophones".

07/2022