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Correspondance avec Alexandre Soljenitsyne et Nadejda Mandelstam

Extraits

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Critique littéraire

Correspondance avec Alexandre Soljenitsyne et Nadejda Mandelstam

Libéré en 1951 après avoir traversé l'expérience des camps les plus durs du stalinisme (notamment les terribles gisements d'or de la Kolyma), Chalamov entreprend avec une ardeur farouche de renouer — à travers son oeuvre, mais aussi grâce à une foisonnante correspondance — les liens rompus avec la vie et la création. L'interlocuteur privilégié est d'abord Alexandre Soljenitsyne. Chalamov confronte, avec celui qui défia aux yeux du monde le système communiste, sa vision de l'internement concentrationnaire. Il rend hommage à Une journée d'Ivan Denissovitch qui vient alors de paraître, mais il n'en dispute pas moins avec son auteur de tous les détails qui font la force, la vérité du témoignage et la nouveauté d'une écriture. Jugeant cette terrible traversée comme un temps absolument funeste, il définit ce que signifie dès lors à ses yeux écrire sur les camps et fait ainsi apparaître, entre lui et le grand prophète slavophile, une fracture qui est encore aujourd'hui au coeur d'une vive polémique. Dans ses échanges avec Nadejda Mandelstam (la compagne fidèle du grand poète), Chalamov exprime son enthousiasme pour son livre Contre tout espoir, large fresque parcourant le monde artistique du XXe siècle russe. Ainsi naît une grande amitié, dont témoignent ces lettres. Quelques envois à des amis du camp viennent compléter le volume.

04/2019

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Critique littéraire

Alexandre Soljénitsyne

Voici la biographie la plus complète à ce jour du grand écrivain russe. Né en 1918, orphelin de père, élevé dans la pauvreté, Alexandre Soljénitsyne fit de brillantes études de mathématiques, physique, histoire, littérature et philosophie. Décoré de l'Armée rouge pendant la Seconde Guerre mondiale, il est arrêté en 1945 pour avoir critiqué Staline, et condamné à huit ans de camp de travail. Après quatre autres années de relégation, il est réhabilité en 1957. En 1962, Khrouchtchev autorise la publication d'"Une journée d'Ivan Denissovitch", mais à partir de 1965, toutes ses oeuvres sont interdites en Union soviétique. Passées clandestinement à l'Ouest, elles sont aussitôt traduites dans plusieurs langues étrangères : "le Premier Cercle", "le Pavillon des cancéreux", de nombreuses nouvelles, enfin l'"Archipel du Goulag", qui lui vaut d'être arrêté en 1974, puis déchu de la citoyenneté soviétique et expulsé. Prix Nobel de littérature en 1970, Soljénitsyne a vécu vingt ans aux Etats-Unis où il a poursuivi la rédaction de sa gigantesque fresque historique commencée en 1936 : "la Roue rouge". Il a regagné en mai 1994 sa patrie, où il est mort (à Moscou) en 2008. Lioudmila Saraskina a eu accès aux archives personnelles de Soljénitsyne, qui lui a également accordé de nombreux entretiens. Il en résulte une biographie passionnante, qui ne manque ni d'action ni de rebondissements haletants et se lit comme le grand roman du combat littéraire et moral contre l'ordre totalitaire. Chaque épisode fourmille de détails qui introduisent le lecteur dans l'univers de celui qui restera comme le géant des lettres russes de la seconde moitié du XXe siècle.

10/2010

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Sciences politiques

Alexandre Soljénitsyne. En finir avec l'idéologie

" C'est avec le cœur pur et une intelligence de bonne foi, écrit Alain Besançon dans son avant-propos, que Daniel Mahoney est parti à l'assaut du massif soljénitsynien. " De fait, son essai original et chaleureux rend justice à la réflexion politique de Soljenitsyne, riche de nuances et d'humanité. Contrairement à ce qu'ont affirmé les élites soi-disant progressistes en Occident, le prix Nobel de littérature ne condamne nullement le monde moderne au profit d'un conservatisme slavophile. Simplement, il se refuse à assimiler le progrès moral au développement technologique, s'inscrivant ainsi à la fois dans le grand héritage littéraire et intellectuel russe et dans la tradition de Platon et d'Aristote, de Burke et de Tocqueville. Par là, il a été le plus éloquent pourfendeur de l'idéologie qui a endeuillé le XXe siècle, et son message n'a rien perdu de son actualité pour une humanité en quête de sens. Alexandre Soljenitsyne est décédé le 3 août 2008 alors que l'ouvrage de Daniel J. Mahoney était sous presse.

08/2008

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Critique littéraire

Alexandre Soljenitsyne, sept vies en un siècle

Cette biographie a un parti pris : s'appuyant sur un corpus de plus de 15 000 pages, depuis Une journée d'Ivan Denissnvitch, L'Archipel du Goulag jusqu'à La Roue rouge, elle laisse l'écrivain évoquer lui-même les étapes d'une vie qui couvre tout le siècle passé. Sept vies au total. Ce fut tout d'abord sa jeunesse dans la Russie stalinienne, avec déjà la passion de l'écriture, puis la terrible guerre contre les Allemands. Vint ensuite le Goulag, dont il fut huit ans le prisonnier, puis le conteur et le grand mémorialiste. Il devait connaître la terrible vie de l'écrivain clandestin et du cancéreux échappant de justesse à la mort - puis celle de l'écrivain porté aux nues par les autorités avant d'être obligé de mener dans la dissidence, souvent aux côtés de Sakharov, un combat dangereux et épuisant pendant onze années. Vint ensuite l'exil en Occident où il conforta, envers et contre tout, sa vision de l'homme., du monde et de l'histoire. En parallèle, il continuait sa longue recherche sur les causes des malheurs de sa patrie, notamment avec La Roue rouge. Ce fut enfin, comme il l'avait prévu, le retour au pays, rendu possible grâce aux bouleversements planétaires auxquels il avait contribué. Puis la mort sur cette terre russe qu'il aimait tant... Cette biographie se veut aussi une "histoire française", car plus que partout ailleurs les écrits de Soljenistsyne ont contribué ici à la faillite de l'idéologie communiste. Olivier Rolin résume très bien cette particularité : "Pour moi, le "Goulag" est une des grandes bornes tragiques du XXe siècle. Même si je suis français, c'est mon histoire". A quoi on ajoutera cette réponse de Bernard Pivot, questionné sur l'invité d'Apostrophes qui l'avait le plus impressionné : "Soljenitsyne, j'ai le souvenir d'un géant". Un Victor Hugo qui aurait connu le bagne !

10/2011

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Littérature étrangère

Contre tout espoir. Souvenirs Tome 2

À côté des noms de Soljenitsyne et de Pasternak, celui de Mandelstam est de ceux qui évoquent la résistance de l'esprit contre le terrorisme stalinien. C'est l'air de la liberté qu'on respire dans ce livre étouffant dont le manuscrit, rédigé sans doute en 1964, est parvenu clandestinement aux États-Unis sous le simple titre de "Souvenirs". Les souvenirs commencent en 1934, lors de la première arrestation d'Ossip Mandelstam, et évoquent ses trois années d'exil à Voronej. Ils s'achèvent avec la mort du poète, dans un wagon de déportation en Sibérie, un jour incertain de 1938. Mais, à l'intérieur de ce cadre, Nadejda Mandelstam, sans jamais parler d'elle-même, évoque de la façon la plus vivante toute une génération intellectuelle et politique, de Boukharine à Akhmatova, de Pasternak à Chklovski, et sa rapide réduction au silence dans les années 1920-1930. À ce titre, cet ouvrage ne constitue pas seulement le commentaire le plus autorisé sur les années les plus dramatiques et les plus fécondes de celui qui est unanimement considéré comme le plus grand poète russe du XXe siècle, mais aussi un témoignage exceptionnel sur l'asphyxie de la culture russe qui a accompagné la prise de pouvoir par Staline.

05/2013

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Littérature étrangère

Contre tout espoir. Souvenirs

A côté des noms de Soljenitsyne et de Pasternak, celui de Mandelstam est de ceux qui évoquent la résistance de l'esprit contre le terrorisme stalinien. C'est l'air de la liberté qu'on respire dans ce livre étouffant dont le manuscrit, rédigé sans doute en 1964, est parvenu clandestinement aux Etats-Unis sous le simple titre de " Souvenirs ". Les souvenirs commencent en 1934, lors de la première arrestation d'Ossip Mandelstam, et évoquent ses trois années d'exil à Voronej. Ils s'achèvent avec la mort du poète, dans un wagon de déportation en Sibérie, un jour incertain de 1938. Mais, à l'intérieur de ce cadre, Nadejda Mandelstam, sans jamais parler d'elle-même, évoque de la façon la plus vivante toute une génération intellectuelle et politique, de Boukharine à Akhmatova, de Pasternak à Chklovski , et sa rapide réduction au silence dans les années 1920-1930. A ce titre, cet ouvrage ne constitue pas seulement le commentaire le plus autorisé sur les années les plus dramatiques et les plus fécondes de celui qui est unanimement considéré comme le plus grand poète russe du XXe siècle, mais un témoignage exceptionnel sur l'asphyxie de la culture russe qui a accompagné la prise de pouvoir par Staline. La sincérité de l'accent, sa simplicité tragique, sa dignité, son humour donnent son plein sens au prénom dont l'auteur avait fait sa devise : Nadejda signifie en russe " espérance ".

03/2012

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Littérature étrangère

Contre tout espoir. Souvenirs Tome 3

À côté des noms de Soljenitsyne et de Pasternak, celui de Mandelstam est de ceux qui évoquent la résistance de l'esprit contre le terrorisme stalinien. C'est l'air de la liberté qu'on respire dans ce livre étouffant dont le manuscrit, rédigé sans doute en 1964, est parvenu clandestinement aux États-Unis sous le simple titre de "Souvenirs". Les souvenirs commencent en 1934, lors de la première arrestation d'Ossip Mandelstam, et évoquent ses trois années d'exil à Voronej. Ils s'achèvent avec la mort du poète, dans un wagon de déportation en Sibérie, un jour incertain de 1938. Mais, à l'intérieur de ce cadre, Nadejda Mandelstam, sans jamais parler d'elle-même, évoque de la façon la plus vivante toute une génération intellectuelle et politique, de Boukharine à Akhmatova, de Pasternak à Chklovski, et sa rapide réduction au silence dans les années 1920-1930. À ce titre, cet ouvrage ne constitue pas seulement le commentaire le plus autorisé sur les années les plus dramatiques et les plus fécondes de celui qui est unanimement considéré comme le plus grand poète russe du XXe siècle, mais aussi un témoignage exceptionnel sur l'asphyxie de la culture russe qui a accompagné la prise de pouvoir par Staline.

05/2013

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Science-fiction

Nadejda

Russie – 1015. Ilya de Mourom, ancien membre des trente preux, vient de passer trois ans dans les geôles du grand-prince Vladimir. Après sa libération, il rencontre le jeune Erouslan, qui se prétend lui aussi chevalier. Ils comprennent que leurs destins sont liés par le nom Nadejda — l'Espérance en langue russe : pour l'un, c'est l'épée tant adorée, mais volée pendant sa détention, pour l'autre, c'est l'unique amour, désormais disparu. Leurs pérégrinations les mèneront d'un bout à l'autre du pays. Ils rencontreront des héros mythiques, des cavalières de la plaine et des guerriers tatars... ainsi que les derniers représentants de l'ancien monde païen : la reine de la mer Noire, le peuple des vodianoï (qui règnent sur les fleuves) et Sviatogor, le géant des monts Sacrés...

06/2017

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Littérature française

Nadejda, attends moi

Philippe, petit-fils d'un colonel de la Garde du tsar Nicolas II qui a tenté de fuir avec sa famille le chaos de la révolution en 1919, croise, dans des circonstances fortuites, le chemin de Nadejda, fille de militants communistes russes. L'improbable se produit. Philippe tombe très vite amoureux de la jeune femme. Mais elle est depuis des années l'amie intime d'un russe de l'émigration récente qui milite avec d'autres en faveur du retour à la démocratie en Russie. Malgré tout, un incident grave pousse Nadejda à fuir Bruxelles où elle vit et à saisir l'offre de Philippe de passer quelques jours de vacances avec lui en France. Elle se retrouve au milieu d'une famille d'inconnus qui succombera presque tous à son charme mais le début de son idylle avec Philippe sera compromis Les circonstances et le hasard vont-ils en décider autrement ou les pressions seront-elles les plus fortes.

11/2018

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Critique littéraire

Mandelstam : jouer-combattre

1er janvier 1917. Saint-Pétersbourg, devant une salle bondé, Mandelstam donne lecture de ses poèmes. " Sa façon de réciter, dit une amie, était plus que rythmée. Il ne scandait pas, il chantait comme un sorcier possédé par une vision. " Dehors, le monde se convulse : révolution de 1905, effondrement de l'Ancien Régime, boucheries de la Première Guerre mondiale, révolutions de 1917... Comment le poème résiste-t-elle à ces bouleversements ? En compressant dans la langue russe un monde européen dilaté vers ses sources : de Rome à la Grèce romaine, puis à une Europe gréco-romaine réunie autour de l'Arménie et des plaines de Voronej là où Dante, Goethe, Eschyle, Tiouttchev, Derjavine et Christian von Kleist rencontrent Villon, Ovide, Homère, Bach, Beethoven, Lermontov et Pouchkine. Mandelstam célèbre, avec un sourire de distance, ce monde qui se meurt puis se reconstruit sous ses yeux. Le monde est glorifié tel qu'il est, parce que " il est " signifie pour le poète " il doit devenir ". De cette poétique, Mandelstam fait une éthique : en pleine période de purges, au moment où le poète alterne malaises et syncopes, sa parole invoque la sérénité : " Tu n'es pas mort encore, tu n'es pas seul encore Tant qu'avec ton amie mendiante Tu peux goûter la majesté des plaines Et le vent neigeux qui tournoie. Dans ta pauvre splendeur, ta puissante misère, Vis calmement, rasséréné. "

01/2011

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Poches Littérature internation

Lettres

Le présent volume regroupe deux cent quarante-sept lettres écrites ou dictées par Ossip Mandelstam, de la première, adressée à ses parents en 1903, à la dernière, rédigée du Goulag en 1938, un mois et demi avant sa mort. Elles ne constituent qu'une partie de sa correspondance, mais c'est un vrai miracle qu'elles aient été conservées : d'ordinaire, sous l'ère stalinienne, on détruisait instantanément toute trace de lien avec un ami ou un parent soudain compromettant, devenu en une nuit un de ces disparus dont on ne savait s'ils étaient détenus ou déjà fusillés. Enjouées ou poignantes, tragiques ou implacables, ces lettres, qui sont souvent de magnifiques déclarations d'amour adressées à Nadejda Mandelstam, renouvellent la connaissance de l'oeuvre et du destin d'un des plus grands poètes russes.

11/2018

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Critique littéraire

Agent de Soljénitsyne

"Georges Nivat m’ayant demandé, en vue d’une exposition, quelques feuillets sur mes relations agent/auteur avec Alexandre Soljénitsyne sur quelque trente-cinq ans, je me suis pris à relire nos échanges épistolaires au long de cette période. Les pages qui suivent, ni mémoires ni essai, plutôt montage de citations, de commentaires, de bribes de souvenirs, résultent de cette relecture d’un passé au service d’un grand homme et d’une grande œuvre": ainsi Claude Durand rédige-t-il l’avant-propos d’un ouvrage dont le titre sec dément le contenu à proprement parler extra-ordinaire. De l’automne 1974 –date à laquelle Soljénitsyne confie à son éditeur français (le tandem Paul Flamand/Claude Durand) le soin de prendre en mains l’ensemble de son œuvre dans le monde entier– à nos jours, la variété des activités ici racontées, au service d’un homme d’une trempe exceptionnelle, forment la trame romanesque de la narration. Cela va du combat pour mettre en cohérence les droits de traduction d’une œuvre protéiforme dans plus de trente langues à la lutte pour imposer à tous des exigences de qualité d’un auteur particulièrement vigilant. Des démêlés judiciaires opposant l’écrivain à tous ceux qui cherchent à le disqualifier lors de son arrivée en Occident au perfectionnement incessant d'une œuvre enrichie et précisée au fil des ans. Dans ce récit d'un combat sans fin, pointe sous le portrait d'un géant plus vrai que nature l'autoportrait en creux d'un agent en "duettiste" d'exception, dont on devine qu'il doit beaucoup au premier de son goût du secret et de sa passion du pugilat.

09/2011

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Critique littéraire

Emile Erckmann et Alexandre Chatrian. Correspondance inédite (1870-1887)

Cette correspondance entre Emile Erckmann et Alexandre Chatrian couvre les vingt-sept dernières années de leur collaboration. Elle nous éclaire avant tout sur le mystère de leur travail en commun, mais nous permet aussi de mieux connaître deux hommes et citoyens qui ont été très fortement marqués par leur époque et qui ont, de leur côté, contribué de multiples façons au développement intellectuel et social de cette fin de XIXe siècle. Les problèmes qui assaillent les provinces conquises, les prouesses réalisées ou non de la Troisième République, autant de chaudes discussions entre ces deux amis vivant séparés par la distance, mais jamais par l'esprit. Le lecteur trouvera enfin dans ces ouvrages des réponses aux énigmes entourant les romans plus obscurs et surtout leur contribution au théâtre, qui fut loin d'être négligeable. Saurons-nous tout à fait qui furent Emile et Alexandre ? Non, certes pas ! Mais dans ces lettres tout à fait intimes et parfois candides, nous découvrons un peu plus du caractère et de la passion qui anime les deux auteurs de tous ces merveilleux chefs-d'œuvre.

05/2000

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Histoire ancienne

Alexandre et les brahmanes. Les moeurs des brahmanes de l'Inde ; Correspondance d'Alexandre et de Dindime

Les premiers historiens d'Alexandre le Grand mentionnent brièvement que celui-ci, lorsque son expédition de conquête atteignit l'Inde (entre 327 et 324 av. J.C. ), y rencontra des brahmanes et envoya un de ses compagnons s'informer sur eux. Ces données inspirèrent au premier siècle de notre ère l'auteur d'un récit qui rapporte l'entretien qu'aurait eu le conquérant avec l'un des brahmanes, Dandamis. Au IVe siècle, l'évêque Palladios, auteur d'un ouvrage sur les moines, reprit et christianisa ce texte, dans lequel le mode de vie ascétique des brahmanes est implicitement présenté comme une préfiguration, voire un modèle de celui des moines ; il y joignit des données empruntées aux historiens d'Alexandre et d'autres que lui avait rapportées un avocat qui s'était rendu en Inde. Dans la même veine, quelques décennies après Palladios, un auteur anonyme imagina un échange de lettres entre Alexandre et le brahmane Dindime. Le propos de cet ouvrage n'est pas le même que celui de Palladios, car il entend dénoncer le caractère excessif de cet ascétisme, et surtout la contrainte qui l'impose. Il est l'écho de milieux, païens ou même chrétiens, qui réprouvaient l'ascétisme des moines, en particulier leur rejet du mariage. Il lui oppose un concept aristotélicien de la vertu fait de modération et de bon usage des plaisirs.

10/2016

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Critique littéraire

Une amitie capitale. Correspondance Victor Hugo - Alexandre Dumas

Tous deux nés lorsque le siècle avait deux ans, tous deux fils de généraux, qui avaient eu leurs "berceaux troués par la mitraille", il était tout naturel que Victor Hugo et Alexandre Dumas, troquant l'épée des pères contre la plume, devinssent les maréchaux des lettres, menant les troupes romantiques à l'assaut des bastilles académiques, puis se partageant l'empire aux frontières fluctuantes : à Victor, la poésie, à Alexandre le roman, à l'un et l'autre le théâtre. Entre eux, trente ans d'amitié, presque sans nuage dont les quelque cent lettres retrouvées retracent l'histoire, histoire capitale pour la connaissance du mouvement littéraire.

01/2015

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Critique littéraire

Poètes-musiciens. Cendrars, Mandelstam, Pasternak

Ce livre est né d'une intuition et d'une question. L'intuition : il est des textes de poètes qui ne révèlent leur cohérence et leur sens que si on les écoute comme des morceaux de musique. La question : l'écriture poétique peut-elle réellement porter en elle des traces d'écriture musicale, pareil phénomène se prête-t-il à l'analyse ? En s'arrêtant sur certains passages de l'œuvre de trois poètes ayant eux-mêmes pratiqué la musique et la connaissant " de l'intérieur " - Blaise Cendrars, Ossip Mandelstam, Boris Pasternak -, le livre d'Anne Faivre Dupaigre montre comment une certaine méthode de lecture peut placer le lecteur en un " point d'écoute intermédiaire " où le texte apparaît à la fois dans sa texture littéraire et sa texture musicale. Alors se laissent percevoir des phénomènes d'écriture dont l'analyse musicologique peut rendre compte. Chapitre après chapitre se dessinent ainsi les contours d'un certain type de poète, le " poète-musicien ", à propos duquel l'auteur invite à une plongée dans les méandres de la création poétique jusqu'en ces contrées mystérieuses où l'œuvre, s'incarnant en mots plutôt qu'en notes, n'en garde pas moins la trace de la musique qu'elle aurait pu devenir. Offrant un certain nombre de traductions et de commentaires inédits, le livre renouvelle l'approche de trois des plus grands poètes européens du XXe siècle.

05/2006

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Histoire internationale

Deux siècles ensemble (1795-1995). Tome 1, Juifs et Russes avant la Révolution

Dans mon travail d'un demi-siècle sur l'histoire de la révolution russe, je me suis heurté plus d'une fois au problème des relations entre Russes et Juifs. Son dard s'enfonçait à tout bout de champ dans les événements, la psychologie des hommes, et suscitait des passions chauffées à blanc. Je ne perdais pas espoir qu'un auteur me devancerait et saurait éclairer, avec l'amplitude et l'équilibre nécessaires, cet épieu incandescent. Mais nous avons plus souvent affaire à des reproches unilatéraux : soit les Russes sont coupables face aux Juifs, pire, le peuple russe est perverti depuis toujours, cela nous le trouvons à profusion ; soit, à l'autre pôle, les Russes qui ont traité de ce problème relationnel l'ont fait pour la plupart avec hargne, excès, sans vouloir même imputer le moindre mérite à la partie adverse [...]. J'aurais aimé ne pas éprouver mes forces sur un sujet aussi épineux. Mais je considère que cette histoire - à tout le moins l'effort pour y pénétrer - ne doit pas rester " interdite ". L'histoire du " problème juif " en Russie (en Russie seulement ?) est avant tout d'une exceptionnelle richesse. En parler signifie entendre soi-même des voix nouvelles et les donner à entendre au lecteur. (Dans ce livre, les voix juives vont retentir bien plus souvent que les voix russes.) Mais les tourbillons du climat social font que l'on se trouve communément sur le fil du rasoir. On sent peser sur soi, des deux côtés, toutes sortes de griefs et d'accusations, plausibles aussi bien qu'invraisemblables, qui vont en s'amplifiant. Le propos qui me guide au fil de cet ouvrage sur la vie commune des peuples russe et juif consiste à chercher tous les points d'une compréhension mutuelle, toutes les voies possibles qui, débarrassées de l'amertume du passé, puissent nous conduire vers l'avenir. A. S. Voici le premier des trois tomes de Deux siècles ensemble qui couvre la période allant de la fin du XVIIe siècle à la veille de la révolution de 1917.

03/2002

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Littérature étrangère

L'archipel du goulag. Tome 1

Immense fresque du système concentrationnaire en U.R.S.S. de 1918 à 1956, " L'Archipel du Goulag " (ce dernier mot est le sigle de l'Administration générale des camps d'internement) fut terminé par Soljénitsyne en 1968. " Le cœur serré, je me suis abstenu, des années durant, de publier ce livre alors qu'il était déjà prêt : le devoir envers les vivants pesait plus lourd que le devoir envers les morts. Mais à présent que, de toute façon, la sécurité d'Etat s'est emparée de ce livre, il ne me reste plus rien d'autre à faire que de le publier sans délai. " 227 anciens détenus ont aidé Soljénitsyne à édifier ce monument au déporté inconnu qu'est " L'Archipel du Goulag ". Les deux premières parties, qui composent ce premier volume, décrivent ce que l'auteur appelle " l'industrie pénitentiaire ", toutes les étapes par lesquelles passe le futur déporté : l'arrestation, l'instruction, la torture, la première cellule, les procès, les prisons, etc. - ainsi que le " mouvement perpétuel ", les effroyables conditions de transfert. (Les deux parties suivantes consacrées à la description du système et de la vie concentrationnaires feront l'objet du second volume à paraître prochainement.) " L'archipel du Goulag " n'est pas un roman mais, comme l'intitule Soljénitsyne, un essai d'investigation littéraire. La cruauté parfois insoutenable des descriptions, l'extrême exigence de l'auteur vis-à-vis de lui-même et l'implacable rigueur du réquisitoire sont sans cesse tempérées par la compassion, l'humour, le souvenir tantôt attendri, tantôt indigné ; les chapitres autobiographiques alternent avec de vastes aperçus historiques ; des dizaines de destins tragiques revivent aux yeux du lecteur, depuis les plus humbles jusqu'à ceux des hauts dignitaires du pays. La généralisation et la personnalisation, poussée chacune à leur limite extrême, font de " L'Archipel du Goulag " un des plus grands livres jamais écrits vivant au monde, " notre contemporain capital ".

10/1974

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Sciences politiques

L'Erreur de l'Occident

" Dans cet essai publié en 1980, l'auteur de L'Archipel du Goulag rappelle que le communisme est un mal universel et s'interroge que ce qui conduit les milieux influents, en Occident, à laisser croire que communisme et Russie ne font qu'un, que l'idéologie et le système communistes sont une spécificité russe, comme les zakouskis ou les ballets du Bolchoï. Qui sont les propagateurs de cette vision du monde où la Russie ferait figure de seul et unique foyer d'infection répandant la pandémie communiste de par le monde ? "

11/2006

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Littérature étrangère

Révolution et mensonge

En marge de ses grands romans, il y a des dizaines d'Ecrits politiques d'Alexandre Soljénitsyne. Ce recueil s'ouvre sur une lettre publique, qui est l'axe de son oeuvre, le moteur de sa vie : pour résister, il faut commencer par se réformer soi-même. Ce bref catéchisme du résistant fut rédigé en février 1974, à la veille de la seconde arrestation et de l'expulsion d'URSS de son auteur. S'ensuivent les Leçons de Février (1983), inspirées par la lecture d'une immense littérature sur la révolution de 1917 et par une amère constatation : la monarchie russe, tricentenaire et encore populaire en 1914, est tombée en trois jours. Faute de savoir penser vrai, parler vrai ? Pour terminer ce recueil, Deux révolutions : la française et la russe (1984), est une réflexion inédite en français, où Soljénitsyne compare le glissement vers mensonge et violence de ces deux révolutions. Quatre ans pour la française, suivis du despotisme bonapartiste, avant de repartir pour une deuxième circonvolution à l'identique. Sept mois pour la russe, puis une longue dictature bolchevique sur presque la moitié du globe. A l'occasion du centenaire de sa naissance et du dixième anniversaire de sa mort, ces trois textes nous aident à comprendre le cheminement de Soljénitsyne au travers du siècle des totalitarismes.

10/2018

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Critique littéraire

Journal de la roue rouge. 1960-1991

Le Journal de la Roue rouge décrit pas à pas l'écriture de l'oeuvre majeure d'Alexandre Soljénitsyne : La Roue rouge. Dans ce "roman" (un peu comme Tolstoï dans Guerre et paix) l'auteur s'interroge sur ses propres origines, il les recherche dans l'histoire, et donc dans l'événement créateur de l'Union soviétique, la révolution de 1917. Il décrypte avec minutie l'enchaînement des faits, mettant en mouvement la matière historique, telle une roue que rien n'arrête dans sa course. Dès sa prime jeunesse, il avait entrevu l'édification de ce projet colossal. Mais ce Journal met en lumière la seule et même motivation profonde de tous ses livres, que ce soit La Roue rouge, Une journée d'Ivan Denissovitch ou L'Archipel du Goulag : écrire au nom des siens, témoigner au nom de tous ceux qui ont été anéantis, réduits au silence et calomniés. Derrière la masse des faits historiques, l'écrivain cherche les causes cachées, accessibles à la seule intuition littéraire. Il devient un super-historien, chargé non seulement de retrouver la vérité, mais de rendre justice à tous ceux que la Roue de l'histoire a écrasés. Chronique de l'écriture d'une oeuvre démesurée qu'il devra interrompre bien avant que soit réalisé le projet initial, Le Journal de la Roue rouge est aussi un véritable journal intime où se reflètent, au coeur même de l'atelier de l'écrivain, son itinéraire spirituel et intellectuel et les principaux faits d'une biographie personnelle qui se fond avec l'Histoire, ainsi lorsque la publication de L'Archipel du Goulag" explose " en Occident. Pour ceux qu'effraie le volume de La Roue rouge, ce Journal peut permettre de l'aborder plus facilement. Toutefois, il est une oeuvre au sens plein du terme, qui se suffit à elle-même et témoigne d'une expérience de création littéraire hors du commun.

10/2018

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Histoire internationale

Deux siècles ensemble (1917-1972). Tome 2, Juifs et Russes pendant la période soviétique

Le second et dernier volume de l'étude considérable d'Alexandre Soljénitsyne sur les relations entre Juifs et Russes est consacré à la période soviétique de 1917 à 1972. Sur treize chapitres, il expose et analyse successivement la part prise par les Juifs de Russie à la révolution de Février, puis à celle d'Octobre aux côtés des bolcheviks, puis à la guerre civile et aux événements dramatiques des années 20 et 30 ; il se penche sur le dossier douloureux et jusque-là " interdit " de la participation de certains, trop nombreux, à l'appareil répressif soviétique et à l'administration du Goulag, sans omettre d'aborder également, pour finir, les conséquences du pacte germano-soviétique, puis de la " Grande Guerre patriotique ", et l'essor de l'antisémitisme stalinien à la fin des années 40. A la suite de la guerre des Six jours et de la politique indécise du gouvernement soviétique, la communauté juive d'URSS se détache de plus en plus du communisme, mais, parallèlement, rejette la faute de l'échec de la révolution sur les spécificités de l'histoire et du caractère des Russes. Les deux derniers chapitres sont consacrés, d'une part, au début de l'exode à destination d'Israël ou de l'Occident, d'autre part, aux problèmes de l'assimilation de ceux qui restent. Si l'auteur arrête son analyse en 1972, c'est qu'avec la liberté de mouvement recouvrée, les juifs ne se trouvent plus astreints à vivre en Russie : désormais, les rapports entre les deux communautés se situent dans une perspective nouvelle. La méthode suivie est identique à celle du premier volume. Soljénitsyne s'appuie principalement et parfois même quasi exclusivement sur les sources juives et offre un tableau aussi précis que contrasté des périodes étudiées. Une véritable somme, la première du genre, qui, vu son ampleur, pourrait bien être reconnue comme définitive.

09/2003

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Littérature étrangère

Etudes & Miniatures. Edition bilingue français-russe

"C'est un Soljénitsyne qu'on ne connaît pas. Il y a quelque chose d'antique dans cette poésie qui semble venir du fond des âges, de bien plus loin que l'histoire de la Russie. Si l'on y trouve ici ou là des échos des malheurs de la Russie, la tonalité générale reste calme et contemplative, hormis peut-être la pièce qui s'appelle "Honte" où Soljénitsyne apparaît véritablement déchainé. L'auteur de l'Archipel du Goulag — qu'on découvre ici poète — dispense dans ces brefs poèmes une vraie sagesse et nous donne un accès à la beauté cachée du monde."

12/2018

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Littérature étrangère

L'archipel du goulag. Tome 2

" Dans sa lutte inégale contre le pouvoir terrestre, usurpateur et mystificateur, l'homme désarmé n'a pas eu depuis des siècles, sous aucune latitude, de défenseur plus lucide, plus puissant et plus légitime qu'Alexandre Issaïevitch Soljénitsyne... " " C'est probablement le livre de ce siècle. Il va écraser sous sa masse, sous son poids spirituel et temporel, tout ce qui a été publié depuis la guerre... " Ces deux phrases résument les milliers de réactions qui ont salué de toutes parts la publication du premier tome de l'Archipel du Goulag. Ce volume central plonge à présent le lecteur au cœur même de l'histoire et de la géographie de l'Archipel. On assiste à son surgissement, à sa consolidation, à son essaimage et à sa prolifération à la surface de ce pays qui a fini par devenir une sorte d'immense banlieue de ses propres camps, vivant du travail exterminateur d'une nouvelle nation d'esclaves, tout en s'imprégnant peu à peu de ses mœurs et de ses mots. Voici décrite par le menu cette " culture " concentrationnaire qui s'est perpétuée pendant des décennies chez des dizaines de millions d'indigènes de l'Archipel, avec ses rites, ses règles, sa tradition orale, sa hiérarchie et ses castes, jusqu'à engendrer comme une nouvelle espèce infra-humaine -les zeks, peuplade unique dans l'Histoire, la seule sur cette planète à avoir connu une extinction aussi rapide et à la compenser par un mode de reproduction non moins accéléré : les flots successifs d'arrestations massives. Impossible à un seul rescapé de tout vouloir décrire en quelques centaines de pages, précise Soljénitsyne ; ajoutant toutefois : " Mais la mer, pour savoir quel en est le goût, il n'est besoin que d'une gorgée. "

09/1974

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Littérature étrangère

Les tanks connaissent la vérité. Scénario pour écran variable

Inspiré de scènes du Goulag, notamment de soulèvements de camps de prisonniers, ce scénario reconstitue de manière condensée les troubles qui se déroulèrent aux camps d'Ekibastouz en 1951-52 - dont l'auteur fut lui-même témoin - et ceux de Kenguir en 1954, tels que les lui rapportèrent des rescapés. Ecrit par Soljénitsyne à Riazan à l'automne 1959, il n'a jamais été porté à l'écran et est publié ici en traduction pour la première fois.

01/2010

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Littérature étrangère

La Roue rouge Tome 4 : Mars dix-sept

" Faire passer à travers soi la révolution russe ", la revivre telle que l'ont faite ou subie des dizaines de personnes appartenant à toutes les classes de la société, c'est ce que nous propose Soljenitsyne dans la Roue rouge, la grande œuvre de sa vie qui l'a absorbé durant vingt années, de 1969 à 1989. Les deux premiers " Nœuds ", Août quatorze et Novembre seize, constituaient le prologue de la tragédie. Le troisième " Nœud ", Mars dix-sept, est le cœur de l'œuvre. Il nous fait vivre jour après jour le déroulement de la révolution de Février, du jeudi 8 mars (23 février selon le calendrier julien) au samedi 31 mars. Le premier volume suit l'émeute courant dans les rues de Pétrograd ; le second montre le piège qui se referme sur le tsar et le contraint à abdiquer ; le troisième et le quatrième nous plongent dans les remous qui secouent le pays sans gouvernail. Le présent volume, quatrième et dernier de Mars dix-sept, couvre les neuf derniers jours du mois. Point d'événements sensationnels, mais le glissement impitoyable d'une avalanche. Le Gouvernement Provisoire, paralysé par la surenchère démagogique du Soviet des Députés ouvriers et soldats, laisse s'installer l'anarchie. De plus en plus nombreux, les soldats désertent et rentrent chez eux partager les terres. A la campagne, pillages et incendies se multiplient : la paysannerie règle ses vieux comptes. Dans deux beaux chapitres désespérés, un officier et un propriétaire terrien prédisent la mort de la Russie qu'ils aimaient. Mais, en même temps, que de riches forces vives ont été libérées ! Les juifs fêtent l'abolition des discriminations nationales et confessionnelles. Le peuple se réveille et s'initie à la démocratie. Et, sur le front, soldats russes et allemands fraternisent, " les mains posées sur les barbelés comme des voisins les posent sur une clôture ". Un ordre nouveau va-t-il pouvoir s'instaurer ? Tout semble encore possible. Mais le retour de Lénine s'organise et, dans le dernier " Nœud ", Avril dix-sept, on verra s'imposer le radicalisme révolutionnaire.

08/2001

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Poches Littérature internation

Nos jeunes

Ce petit livre est un portrait de la jeunesse russe des années soviétiques. Libérée de tous les tabous, heureuse, dynamique, bâtissant dans l'enthousiasme un nouveau monde - telle est l'image qu'en donnait la propagande, telle est l'image dans nos mémoires. En trois tableaux, Soljénitsyne montre l'envers du décor.

01/2008

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Histoire internationale

La Russie sous l'avalanche

"Aujourd'hui, tout le monde reconnaît que la Russie est bel et bien écrasée. D'aucuns affirment que les choses n'auraient pas pu se passer autrement, qu'il n'y avait pas d'autre voie, qu'on devait faire face à des difficultés passagères. Mais ceux qui ont du bon sens savent bien qu'il existait une autre voie, la juste voie, et qu'un peuple dispose toujours de ressources pour la trouver. Que la vérité soit là, j'en suis persuadé, mais cette controverse appartient désormais au passé : ce qui compte maintenant, c'est de réfléchir tous ensemble au moyen de sortir de sous les décombres. Cela fait douze ans que la Russie est entrée dans une nouvelle période de crise qui touche en profondeur la vie politique comme celle de la société tout entière. En publiant cet ouvrage - le dernier que je consacre à toutes ces questions -, je n'espère pas contribuer dans l'immédiat à trouver les voies de notre guérison. Je ne suis qu'un témoin parmi d'autres de ce siècle qui, pour la Russie, n'en finit pas d'être atroce, et, si j'ai écrit ce livre, c'est pour fixer ce que nous avons vu, ce que nous voyons, ce que nous endurons. Bien sûr, je suis loin d'être le seul à dresser ce bilan et à réfléchir à toutes ces questions. Il existe dans notre pays bon nombre de gens qui partagent mon point de vue ou en sont proches. De nombreux articles ont été publiés, dans lesquels nos maux et nos tares sont analysés en détail, mais de façon dispersée. Alors il faut bien que quelqu'un prenne sur lui de s'extraire un moment du tourbillon de la vie pour faire la synthèse de tout cela."

10/1998

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Littérature étrangère

La confiture d'abricots et autres "récits en deux parties"

A propos de ce recueil, Natalia Dmitrievna, veuve du Prix Nobel de littérature, précise : « L'idée de composer des récits « binaires », en deux parties, était venue depuis longtemps à l'esprit de mon mari, mais il lui était impossible de s'y atteler avant d'en avoir terminé avec l'épopée historique de la Roue rouge. Il commença à rédiger ces histoires dans la première moitié des années 1990, qui coïncident avec notre retour chez nous, en Russie. Chacun de ces récits fut publié en russe sitôt écrit. » Sept d'entre eux ont paru en français en ordre dispersé dans trois petits volumes intitulés Nos jeunes, Ego, Deux récits de guerre. Deux restaient inédits. Le présent volume regroupe les neuf. Le principe en est simple : chaque texte se subdivise en deux parties distinctes qui se font écho par un thème commun, mais dissociées par un intervalle de temps, une rupture dans le mode narratif, une anecdote tout à fait différente. Ces brefs chefs-d'ouvre montrent des scènes de la vie soviétique à diverses époques et explorent les ressorts de l'âme humaine -élévation, ruse, servilité, déchéance - au pays du socialisme réel.

08/2012

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Littérature étrangère

Nos jeunes. Récit en deux parties

Ce petit livre est un portrait de la jeunesse russe des années soviétiques. Libérée de tous les tabous, heureuse, dynamique, bâtissant dans l'enthousiasme un nouveau monde - telle est l'image qu'en donnait la propagande, telle est l'image dans nos mémoires. En trois tableaux, Soljenitsyne montre l'envers du décor.

01/1997