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Correspondance 1890 - 1913

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Critique littéraire

Correspondance 1890 - 1913

Demeurée inédite à ce jour, la correspondance croisée entre Pierre Louis (1870-1925) et Henri de Régnier (1864-1936), procure un étonnant témoignage sur la vie intime et littéraire des deux hommes. Il y est question de leurs amis et relations communes, parmi lesquels André Gide. On y suit également avec passion toute l'évolution de la seconde génération symboliste : les revues de l'époque, le salon de Mallarmé, celui de Heredia, etc. Au hasard des lettres, on retrouve les noms de Schopenhauer, Barrès, Sarah Bernhardt, Jacques-Emile Blanche, Wagner, Judith Gautier, Oscar Wilde, Montesquiou, Debussy, Edmond de Goncourt, Jean de Tinan, Toulet, Léon Blum, Moréas, le Sâr Péladan, Polaire... On trouvera également des lettres de voyage : Louÿs à Séville, Alger et Constantine ; Régnier à Venise. Appelée à devenir la femme d'Henri de Régnier et la maîtresse de Pierre Louis dont elle eut un fils, Tigre, la figure de Marie de Heredia plane sur cet échange épistolaire comme l'élément secret et déterminant des courbes d'une amitié brisée. Intense et complexe, cet échange entre deux écrivains de talent qui ont marqué leur temps dessine le tableau saisissant du monde intellectuel à la veille de la Première Guerre mondiale.

04/2012

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Critique littéraire

Correspondance croisée 1890-1917. Tome 1, 1890-1898

La correspondance croisée de Pierre Louÿs et de son frère Georges fait dialoguer un écrivain qui vivait au cœur des cercles littéraires et artistiques de Paris et un haut fonctionnaire qui occupa les postes diplomatiques les plus importants de son époque. Ces lettres nous fournissent d'intéressants commentaires sur les amitiés littéraires et artistiques de Louÿs avec Mallarmé, Heredia, Régnier, Gide, Valéry, Debussy, Oscar Wilde ; les lettres de Georges donnent à cet échange une dimension historique et politique. Les grands événements de la fin du 19e siècle défilent devant nos yeux avec de savoureux commentaires souvent très informés : le scandale de Panama, le procès d'Oscar Wilde, l'affaire Dreyfus, Fachoda, la crise marocaine, la crise des Balkans et la Première Guerre mondiale.

01/2015

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Critique littéraire

Correspondance croisée 1890-1917. Tome 4, 1913-1917

La correspondance croisée de Pierre Louÿs et de son frère Georges fait dialoguer un écrivain qui vivait au cœur des cercles littéraires et artistiques de Paris et un haut fonctionnaire qui occupa les postes diplomatiques les plus importants de son époque. Ces lettres nous fournissent d'intéressants commentaires sur les amitiés littéraires et artistiques de Louÿs avec Mallarmé, Heredia, Régnier, Gide, Valéry, Debussy, Oscar Wilde; les lettres de Georges donnent à cet échange une dimension historique et politique. Les grands événements de la fin du 19e siècle défilent devant nos yeux avec de savoureux commentaires souvent très informés : le scandale de Panama, le procès d'Oscar Wilde, l'affaire Dreyfus, Fachoda, la crise marocaine, la crise des Balkans et la Première Guerre mondiale. / The daily correspondence (1890-1917) between the writer Pierre Louÿs and his half-brother Georges, a high-ranking diplomat, provides insightful commentary on the major events and on the leading writers and artists of the time, from the Panama Affair to World War I and from Mallarmé to Debussy.

09/2015

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Critique littéraire

Correspondance (1890-1943)

Nul lecteur du Journal d'André Gide n'ignore le nom de Marcel Drouin (1871-1943) : il y est souvent cité avec ferveur et y apparaît comme l'un des plus anciens et intimes amis de l'auteur des Nourritures terrestres, avec Pierre Louÿs et Léon Blum, et avant même Paul Valéry, leurs amis communs. Gide a été immédiatement fasciné par les capacités intellectuelles de son ami normalien, futur professeur à qui d'abord tout réussit (major à Ulm, major à l'agrégation) et au contact duquel il se sent exalté et comme sublimé, si différent soit-il de lui-même. Drouin est aussi le seul philosophe du groupe des "pères fondateurs" de La NRF, où sa culture très diversifiée, sa connaissance de la civilisation allemande et la sûreté de son jugement vont faire autorité. Aux côtés et par l'intermédiaire de son ami et bientôt beau-frère André Gide - dont il va épouser en 1897 la cousine germaine Jeanne Rondeaux, soeur de sa propre femme Madeleine -, Marcel Drouin devient l'un des critiques littéraires importants de La Revue blanche, de L'Ermitage, puis de La NRF à ses débuts. Avec Gide, il échange alors de nombreuses lettres où s'affinent les stratégies éditoriales et s'expriment des jugements multiples qui permettent d'imaginer la richesse des très nombreux entretiens qu'ils ont ensemble, à chaque période de vacances à Cuverville, où s'élaborent des oeuvres travaillées ou corrigées en commun. Ainsi ces lettres nombreuses qui témoignent d'une amitié durable, malgré des hauts et des bas inévitables, sont traversées de questions hautement sensibles : la relation de l'écrivain à la réalité, l'affaire Dreyfus et l'antisémitisme, la liberté de moeurs et l'aveu d'homosexualité, la position des intellectuels face aux totalitarismes... Elles offrent également des vues émouvantes et souvent tendres sur la vie au jour le jour d'une famille singulière et chérie, dont Gide a dit à plusieurs reprises qu'elle n'était nullement visée par le fameux : "Familles je vous hais ! "

11/2019

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Critique littéraire

Correspondance croisée 1890-1917. Tome II, 1899-1905

La correspondance croisée de Pierre Louÿs et de son frère Georges fait dialoguer un écrivain qui vivait au cœur des cercles littéraires et artistiques de Paris et un haut fonctionnaire qui occupa les postes diplomatiques les plus importants de son époque. Ces lettres nous fournissent d'intéressants commentaires sur les amitiés littéraires et artistiques de Louÿs avec Mallarmé, Heredia, Régnier, Gide, Valéry, Debussy, Oscar Wilde; les lettres de Georges donnent à cet échange une dimension historique et politique. Les grands événements de la fin du 19e siècle défilent devant nos yeux avec de savoureux commentaires souvent très informés : le scandale de Panama, le procès d'Oscar Wilde, l'affaire Dreyfus, Fachoda, la crise marocaine, la crise des Balkans et la Première Guerre mondiale.

03/2015

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Critique littéraire

Correspondance croisée, 1890-1917. Tome 3 : 1906-1912

La correspondance croisée de Pierre Louÿs et de son frère Georges fait dialoguer un écrivain qui vivait au cœur des cercles littéraires et artistiques de Paris et un haut fonctionnaire qui occupa les postes diplomatiques les plus importants de son époque. Ces lettres nous fournissent d'intéressants commentaires sur les amitiés littéraires et artistiques de Louÿs avec Mallarmé, Heredia, Régnier, Gide, Valéry, Debussy, Oscar Wilde ; les lettres de Georges donnent à cet échange une dimension historique et politique. Les grands événements de la fin du XIXe siècle défilent devant nos yeux avec de savoureux commentaires souvent très informés : le scandale de Panama, le procès d'Oscar Wilde, l'affaire Dreyfus, Fachoda, la crise marocaine, la crise des Balkans et la Première Guerre mondiale.

06/2015

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Poésie

L'Omelette rouge

Écrit en bordure de Méditerranée, L'Omelette rouge est un objet vocal à lire aussi avec les yeux. Dans une lumière inférieure s'agitent des voix. Les voix sont séquestrées dans des corps véritables dont la liste dressée par ordre d'apparition s'ouvre sur une comédienne travestie que ses ennemis surnommaient l'omelette rouge. Sarah Bernhardt (1844-1923), Gherasim Luca (1913-1994), Alexandre Blok (1880-1921), Charlotte-Élisabeth de Bavière (1652-1722), John Maynard Keynes (1883-1946), Richard Wagner (1813-1883), Louise Bourgeois (1911-2010), Christine Lavant (1915-1973), Jeanne d'Arc (1412-1431), Ingeborg Bachmann (1926-1973), Arnold Schoenberg (1874-1951), Jean-Marie Straub (8 janvier 1933-), Danièle Huillet (1936-2006), Karl Marx (1818-1883), Friedrich Engels (1820-1895), Lénine (1870-1924), Vélimir Khlebnikov (1885-1922), Alexeï Kroutchonykh (1886-1968), Daniil Harms (1904-1942), Eva Hesse (1936-1970) Cy Twombly (25 avril 1928-) Grace Hartigan (1922-2008), Frank O'Hara (1926-1966), Hannah Hoch (1889-1978), Hans Arp (1886-1966), Til Brugman (1888-1958), Hélène Bessette (1918-2000), Jackson Pollock (1912-1956), Razine (1630-1671), Emily Dickinson (1830-1886), Josée Lapeyrère (1944-2007), Erich von Stroheim (1885-1957), Alexandre Pouchkine (1799-1837), Saint Paul de Tarse (15-67). L'astre Poésie est vécu ici comme un soleil flingué sous lequel scintillent des natures mourantes et de petites personnes perdues. Si " la seule poésie est la poésie à faire " (Pasolini), L'Omelette rouge pose en séries de raccords et dans une préoccupation de distance la question vitale : " que faire? ".

05/2011

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Beaux arts

Correspondance (1893-1912)

Riche de près de 300 lettres, la correspondance entre Auguste Rodin (1840-1917) et Antoine Bourdelle (1861-1929) couvre quelque vingt années de création et d'amitié qui voient, de 1893 à 1913, les deux artistes échanger autour de l'art et de la vie. Aux premiers envois qui trahissent des rapports hiérarchiques et déférents s'ensuivent rapidement des lettres où sourdent la sympathie et la complicité. Au praticien Bourdelle et au maître "Monsieur Rodin" succèdent de "chers amis" pleins d'une admiration réciproque. Sous la plume des deux artistes défilent les années et les questions, les doutes et les craintes. On y parle de la taille des marbres, on y dit la peur de ne pouvoir tenir les délais, on y écrit les succès. Ici l'argent qui ne vient pas, les comptes que l'on règle, le conseil esthétique, là les joies que l'on partage. C'est l'histoire de l'art qui se lit et s'écrit, c'est l'histoire, enfin, de deux hommes décidés à s'aider et à collaborer, coûte que coûte.

05/2013

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Critique littéraire

Correspondance 1897-1919

Stefan Zweig a dix-neuf ans en 1900. A peine sa thèse de philosophie achevée, il échappe aux devoirs de sociabilité qui lui impose sa famille pour se vouer à l'écriture et voyager, de Vienne à Paris, de Londres à la Belgique, du Tyrol aux Etats-Unis, de l'Italie à l'Inde. il rencontre de grands contemporains tels Rilke, Hesse, Schnitzler, Buber, Hofmannsthal ou Romain Rolland auxquels il écrira les lettres rassemblées pour la première fois dans ce volume. Il parvient à faire jouer son théâtre sur les plus grandes scènes, publie des chroniques littéraires dans des revues prestigieuses et met à profit sa familiarité presque instinctive avec les rouages du monde éditorial afin d'imposer en Allemagne le succès de son " cher maître " Emile Verhaeren. Il faut l'expérience de la guerre pour que Zweig découvre le lien qui le rattache à l'Autriche et comprenne les contradictions qui opposent son identité juive et son patriotisme. Il mesure aussi les limites de ses amitiés d'écrivain cosmopolite. Ces lettres passionnantes, dont certaines furent écrites en français, dévoilent au jour le jour les mondes de Stefan Zweig : la bourgeoisie juive viennoise, les réseaux lettrés européens, les revues et maisons d'édition autrichiennes et allemandes, les itinéraires de l'errance distinguée et les terribles " années d'apprentissage " de la guerre. Ce choix de lettres constitue le témoignage d'un des auteurs majeurs de la littérature mondiale sur une période essentielle de l'Histoire européenne.

10/2000

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Critique littéraire

Correspondance 1911-1931

Jean Cocteau (1889-1963) demeura, par-delà les modes, fidèle au souvenir d'Anna de Noailles (1876-1933). Il savait par coeur Lee Eblouissements (1907) quatre ans avant d'en connaître l'auteur. Quand elle mourut, il parla d'elle comme d'"une soeur". En 1963, il lui consacra son dernier livre. Pour la femme-poète fascinante du Coeur innombrable et du Visage émerveillé, "Pallas" moqueuse et "Sibylle" inspirée, la dévotion du Prince frivole s'était muée en une solide amitié, dont témoigne cette correspondance en majeure partie inédite : de 1911 à 1931, trente-six lettres d'elle et quarante-six de lui. Toute une époque y revit, et particulièrement le Cocteau débutant qu'éclaire aussi le témoignage de Jacques-Emile Blanche, révélé en annexe. On comprend comment, au jeune homme fragile de 1911, Anna de Noailles avait insufflé sa foi en la puissance surnaturelle de la poésie.

12/2019

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Critique littéraire

Correspondance. 1914-1919

Aveyron, août 1914. Hortense et Benjamin Vaurs, paysans aveyronnais, comme leurs aïeuls avant eux, subissent la mobilisation des hommes à la guerre. Parti à la guerre à trente-quatre ans, Benjamin laisse derrière lui sa femme Hortense et leurs deux enfants. De ces quatre années de mobilisation, où ils s'écriront quasiment quotidiennement, nous parviendront plus de cinq-cents lettres et cartes postales. Benjamin y traite de son rôle, de l'avancée des troupes et des missions qui lui sont confiées. Elle, décrit son quotidien à la ferme et la gestion de la famille. Clothilde Loubatières, leur arrière-petite-fille, en a sélectionné le meilleur, pour vous proposer un témoignage singulier, exceptionnel et touchant de la Grande Guerre.

06/2019

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Critique littéraire

Correspondance. 1910-1919

Romain Rolland (1866-1944) et Stefan Zweig (1881-1942) : deux écrivains européens parmi les plus brillants de la première moitié du XXe siècle. D'un côté, un grand prosateur français, de l'autre, son plus grand disciple autrichien. Réunis par un même amour des lettres, ils vont entretenir une amitié de plus de trente ans, malgré les ruptures engendrées par les guerres et les désaccords politiques. Deux hommes animés par une même exigence viscérale : se donner un destin singulier dans un monde en proie à la folie. Entreprise avant l'année 1914, cette correspondance regroupe des lettres écrites dans l'angoisse de la déflagration, les rumeurs et les éclats de la Première Guerre mondiale, puis dans les retombées d'un désastre, contre lequel tous deux s'étaient élevés. Ces lettres inédites apportent un témoignage exceptionnel sur un monde disparu et cette amitié fervente qui nous dit que l'autre n'est pas un ennemi, mais notre prochain, avec en filigrane l'idée prémonitoire d'une Europe unie, reposant sur la fraternité entre les hommes et les peuples. Cette édition a été établie par Jean-Yves Brancy, docteur en histoire de l'Université de Toulouse-II. Les lettres de Stefan Zweig écrites en allemand ont été traduites par Siegrun Barat, diplômée des universités de Cologne et de Paris-III.

03/2014

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Philosophie

Correspondance 1933-1963

Si Hannah Arendt (1906-1975) est connue et reconnue aujourd'hui comme l'une des grandes figures de la philosophie et de la pensée politique contemporaine, on la perçoit sans doute moins comme une épistolière. Après avoir pu découvrir sa correspondance avec Karl Jaspers, le public français a désormais accès à ses lettres échangées avec Kurt Blumenfeld (1884-1963), grande figure du sionisme et à qui Hannah Arendt dédia son essai Sur l'antisémitisme. Dans ces lettres s'exprime d'abord une amitié toute gratuite, ce bonheur du partage des idées et du quotidien. Même si l'exil, le déracinement, touche les deux correspondants, l'une résidant aux Etats-Unis, l'autre parti en Israël, le respect et la distance n'entament pas une forte affection réciproque. Et d'un point de vue plus intellectuel, cette correspondance est l'occasion de prolonger la réflexion sur l'antisémitisme et le sionisme, ouverte par le premier tome des Origines du totalitarisme. Une belle leçon de dialogue et de reconnaissance.

08/2012

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Critique littéraire

Correspondance. 1915-1963

Cette correspondance croisée entre Pablo Picasso (1881-1973) et Jean Cocteau (1889-1963), en grande partie inédite, rassemble 450 pièces enrichies de documents et d'illustrations rares. Substantiellement annotée et commentée, elle court de 1915 à la mort de Cocteau et apporte de ce fait des compléments utiles à leur biographie. La relation qui s'instaure entre les deux artistes est d'emblée dialectique : Picasso consolide chez Cocteau un vocabulaire nouveau, celui de l'avant-garde et de la modernité. Cadeau initie Picasso aux arts du théâtre. Leur collaboration dans Parade (1917) se trouve à l'origine de l'une des plus belles périodes créatrices de l'ceuvre de Picasso, son "rappel à l'ordre" selon l'heureuse formule de Cocteau. Ensuite, qu'elles soient "propagandistes", comme Guernica (1937) et Le Charnier (1945), ou conceptuelles, comme les sculptures construites d'assemblages hétéroclites, les oeuvres de Picasso suscitent chez Cocteau des réflexions peu connues encore aujourd'hui. Or, envisager Picasso et son oeuvre à travers les écrits de son compagnon de route ne peut qu'apporter un regard neuf sur tous les deux : parlant de Picasso, Cocteau médite sur sa propre esthétique et sur sa propre éthique. Mieux, la syntaxe plastique de Picasso trouve chez Cocteau une équivalence littéraire il ressort de la contextualisation de la correspondance que son oeuvre graphique porte souvent l'empreinte tantôt de sa réflexion critique sur le maître espagnol, tantôt de l'influence qu'il subit. Le travail de Picasso n'est pas, lui non plus, exempt d'influence née du style de Cocteau : le goût de l'invention, la virtuosité verbale étourdissante de paradoxes, d'images et de trouvailles de style du poète marquèrent l'univers du peintre.

05/2018

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Critique littéraire

Cahiers 1894-1914. Tome 11, 1911-1912

En octobre 1911, Valéry entame une série de petits " cahiers roses ", ainsi nommés d'après la couleur de la couverture. Dans ces cahiers (F G H I I'J) s'entrecroisent diverses formes scripturales : une écriture en fragments éventuellement publiables, une recherche thématique abstraite, des proses poétiques. Un index à la fin de chaque cahier relève les notions jugées importantes, ainsi Moi, littérature, points de vue, mystère. Valéry ne procède pas ici à l'estompage du moi individuel, bien au contraire. C'est un moment de grande inquiétude voire d'angoisse et de véritables crises, liées peut-être à l'idée d'un possible retour à la littérature sur le conseil de Gide. Apparaissent des réflexions sur la création, sur le travail d'écriture et la fabrication poétique, sur le rapport auteur-oeuvre-lecteur. Sous " mystère ", mot peu représenté. sont indexées de nombreuses notes sur le surnaturel, la religion - le christianisme dans ses dogmes et ses pratiques - et surtout sur la notion de Dieu, et la foi religieuse, débouchant sur une critique du croire. Le futur projet, finalement inabouti, du " Dialogue des choses divines " semble s'y préparer. Une inflexion vers les thèmes philosophiques est sensible : problèmes de la liberté, de la responsabilité, de la relativité du bien et du mal et du fondement de la morale. A ces Cahiers est joint un carnet de 1913. Carnet de poche, il contient quelques repères de la vie quotidienne : carnet d'écrivain, il présente un intérêt particulier du point de vue génétique montrant le premier jet du travail alors parallèle du penseur et du poète : bribes d'idées ou d'incipit que développent les Cahiers, bribes de thèmes ou de vers annonçant ce qui deviendra La Jeune Parque. En 1912 Valéry étend son analyse abstraite au couple Attente / Surprise qui structure le vivant à l'état de veille. Ce chantier, exemplaire en ce sens de la préparation qui préside à l'écriture des Cahiers, est un des rares comportant des brouillons conservés. Ces recherches, à l'inverse de celles sur l'attention et le rêve, ne doivent rien à la psychologie de l'époque. Elles se poursuivent de 1912 à 1915 ; l'ensemble figure dans ce volume. Elles seront reprises ensuite de façon récurrente. La théorie de l'attente et de la surprise figurera plus tard dans l'actif d'un bilan. Importante dans le dessein valéryen d'étudier le fonctionnement total de l'être humain, elle l'est aussi dans la réflexion générale sur le couple continuité / discontinuité. Le grand poème de 1917 montrera comment la recherche abstraite, celle aussi du cahier Somain, peut se transcrire dans un autre langage, celui de la Poésie.

06/2009

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Critique littéraire

Cahiers 1894-1914. Tome 10, 1910-1911

Les années 1910-1912 constituent dans l'œuvre de Valéry une période charnière. Cahiers, blocs-notes et carnets mettent en évidence les voies diverses où il commence à s'engager. Relégués désormais les grands registres, les cahiers de petit format prennent la relève en 1910. Recueils de notes rédigées, ils ont presque le statut d'œuvre à publier. Valéry s'installe dans le texte en fragments d'allure littéraire. Il écrit ou ébauche des pages qui paraîtront dans les années vingt : ainsi le " Log-book de M. Teste " -Teste, héros jamais perdu de vue; ainsi les fragments recueillis dans la plaquette Au crayon et au hasard. puis dans Rhumbs en 1926, et le Cahier B 1910, d'abord reproduit en phototypie. Le manuscrit original, calligraphié. porte les marques de la première lectrice : dans les années vingt, Catherine Pozzi (Karin) sigla de son paraphe CK (ici reproduit) les passages qu'elle appréciait. Rythmant le texte, cette effraction est la trace de l'aventure intellectuelle et affective qui s'est alors jouée. En 1911 Valéry revient, dans des blocs-notes, aux grands axes de sa réflexion : la relation esprit-corps, le langage, le temps, et surtout le rêve dans le cahier " Somnia ". S'il connaît alors sans doute. de seconde main, le Freud de la Traumdeutung révélée par des comptes rendus, Valéry ne cherche pas une " interprétation " des rêves, mais des lois conduisant à une théorie générale liée à sa conception combinatoire du fonctionnement de l'esprit. Deux carnets de poche éclairent cette période et apportent des repères biographiques. Ils montrent un Valéry au quotidien notant des achats, des adresses d'amis, des rendez-vous. Appartenant à un corpus naguère ignoré, ils révèlent les impressions, idées, formules de premier jet qui sont germes de textes. Gênes et ses rues animées, Florence et ses édifices célèbres s'inscrivent dans le carnet " Genoa " rédigé durant un séjour en Italie, et riche de croquis : des statues de Michel-Ange, un portrait de Raphaël, le palais Pitti. Le vécu personnel, sensoriel, affectif, intellectuel s'y inscrit, donnant bientôt naissance à des proses poétiques. Ce qui se cherche ou se pressent, dans ces années, c'est l'expression plus libre d'une sensibilité affleurant au sein même de la pensée abstraite.

06/2006

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 1, 1896-1913

Le premier tome de cette Correspondance générale constitue un véritable monument à la fois littéraire, historique, politique, sociologique. A travers les lettres que l'auteur des Thibault et de Jean Barois adressa à de très nombreux correspondants parmi lesquels figurent les plus grands noms, on peut déchiffrer en filigrane la structure interne des premières années du XX ? siècle avec ses espoirs intellectuels, ses anxiétés, ses curiosités, ses amitiés proches ou lointaines. A la fin de cette première période, Martin du Gard se lie au groupe de la N. R. F. qui lui apportera ses amitiés les plus durables : Gaston Gallimard, Copeau, Gide, Schlumberger. Et c'est alors qu'éclate la Première Guerre mondiale. Le deuxième tome concerne précisément cette période. Martin du Gard est maréchal des logis dans une unité de transports. Il commande à soixante hommes et dispose de vingt camions. Pour lui et ses amis, c'est une période d'écrasement moral. Des proches de l'écrivain sont tués. A leur liste, il devra ajouter en novembre 1918 Margaritis, qui lui écrivait "presque tous les jours". Ainsi la guerre, loin d'interrompre ses amitiés, lui en fit mesurer, de façon tragique, la force et l'importance.

03/1980

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Littérature étrangère

Correspondance. Tome 3 (1894-1912)

En 1895, Strindberg s'installe à Paris. Il délaisse la littérature au profit des sciences : naturelles d'abord, occultes ensuite. C'est le début d'une période marquée par une violente crise mystique, jusqu'au renouveau littéraire avec un texte autobiographique : Inferno. Le retour de Strindberg en Suède, à partir de 1899, annonce une décennie aussi mouvementée et productive que les précédentes. La veine théâtrale est toujours féconde. En 1907, l'écrivain atteint enfin une certaine aisance matérielle et réalise le rêve de sa vie : avoir son propre théâtre - le Théâtre Intime. Il crée alors ses Pièces de chambre : la Maison brûlée, l'Orage, le Pélican, la Sonate des spectres, l'Ile des morts, ensemble de textes qui disputera la célébrité à son théâtre naturaliste des années 1880. Il meurt à Stockholm le 14 mai 1912, laissant derrière lui une oeuvre immense.

10/2012

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Critique littéraire

Correspondance avec sa mère. 1880-1895

"Il était certain que maman ne reprendrait pas connaissance, de sorte que je ne me souciai pas d'appeler mes tantes auprès d'elle ; j'étais jaloux de rester seul à la veiller. Marie ("notre vieille bonne") et moi l'assistâmes dans ses derniers instants, et lorsque enfin son coeur cessa de battre, je sentis s'abîmer tout mon être dans un gouffre d'amour, de détresse et de liberté". Malgré ces lignes célèbres de Si le grain ne meurt, la mère d'André Gide reste un personnage méconnu, si ce n'est inconnu. Cette correspondance inédite nous la fait découvrir. On ne peut parler d'un couple entre la mère veuve et son fils unique, il s'agit plutôt d'un seul être, indéfinissable, contradictoire, prisonnier, vivant par les conflits informulés, les interrogations réciproques renaissantes comme des soupçons, une sorte d'amour inapaisé. Au moment où, dans l'humble plainte de sa mère, André Gide découvre l'un des secrets de la vie, il n'a pas encore pris pleinement conscience de ce qui cependant est déjà son propre secret, et qui prendra tant d'importance. Un ouvrage capital pour la connaissance des années essentielles de "la jeunesse d'André Gide" .

10/1988

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Critique littéraire

Correspondance. 1890-1942

Cette amitié fait rêver. Deux des écrivains les plus doués et les plus intelligents de leur génération se sont rencontrés au début de leur carrière et, malgré leurs différences profondes, sont restés très proches l'un de l'autre jusqu'à la mort du premier plus d'un demi-siècle plus tard. Pour Gide, ce fut " une amitié de plus de cinquante ans, sans défaillances, sans heurts, sans failles et telle enfin que sans doute nous la méritions, si différents que nous fussions l'un de l'autre ". Quant à Valéry, il s'en explique longuement dans une lettre à Paul Léautaud de 1905 où il conclut : " Il y a entre Gide et moi quelque chose qui n'est ni littérature, ni goûts communs ou complémentaires, ni rien qui s'exprime par un calcul régulier mais quelque chose de l'ordre de la vitabilité, de la faculté de se suivre, de s'adapter instantanément, de se deviner avec bonheur... " L'importance de la correspondance qu'ils ont échangée contribue à justifier de telles appréciations : plus de six cents lettres qui s'échelonnent entre 1890 et 1942. Il ne s'agit pas d'une correspondance régulière et l'on ne manque pas d'y déceler des tempi différents. Pendant les trois premières années, les deux futurs amis vont plutôt à la découverte l'un de l'autre et cherchent à se connaître avec un enthousiasme juvénile. Ensuite, jusqu'à la fin du siècle, la correspondance se fait plus dense. Au cours de cette période se situent les échanges les plus riches, même s'ils sont parfois conflictuels. À partir de 1900, les lettres sont plus ou moins espacées sans pour autant que l'amitié ne se démente. Cette nouvelle édition comporte 176 lettres de plus que celle publiée par Robert Mallet en 1955, dont quelques-unes sont parmi les plus désolées que Valéry ait jamais écrites. Elle profite aussi des connaissances acquises et des autres correspondances de Gide et de Valéry publiées depuis cinquante ans.

02/2009

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Critique littéraire

Coffret 3 volumes Correspondance : Tome 1, 1893-1912 ; Tome 2, 1912-1919 ; Repères

Ce coffret contient deux volumes de la correspondance de Victor Segalen soit plus de 1500 lettres - dont 1300 sont inédites - 184 illustrations hors-texte, et un troisième volume qui regroupe des cartes, quelques lettres annexes et un appareil critique (notices descriptives des lettres, bibliographie, index).

09/2004

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Histoire de France

Ecrire, c’est résister. Correspondance (1894-1899)

Innocent du crime de haute trahison dont on l'accuse et condamné à l'issue d'un procès inique, dégradé devant vingt mille Parisiens, déporté en Guyane sur l'île du Diable, le capitaine Dreyfus s'est battu pour la justice et la vérité dès le premier jour de sa mise au secret, le 15 octobre 1894. Son courage face à l'effondrement de son existence et à l'enfermement s'exprime tout entier dans les lettres qu'il adresse à sa famille depuis la prison et le bagne. Avec Lucie, sa jeune épouse, il noue une correspondance exceptionnelle qui défie le temps, l'éloignement et l'épreuve inhumaine de la détention. L'écriture épistolaire, malgré la censure, devient pour Alfred et Lucie le monde de leur résistance et de leur amour. La violence de l'Etat quand il s'acharne sur un innocent et menace ses défenseurs, l'antisémitisme déclaré qui saisit l'opinion publique et pervertit la République, la confiance inébranlable d'un couple en la justice de son pays, l'honneur et la solidarité de toute une humanité : dans ces lettres retrouvées, tout résonne avec notre siècle.

11/2019

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Critique littéraire

Cahiers 1894-1914. Tome 12, 1913-mars 1914

L'année 1913 voit se poursuivre la série des petits cahiers cartonnés répertoriés de K à Q. Valéry consacre de nombreux passages à l'entreprise des Cahiers pour tenter de faire le point sur ses desseins et ses méthodes. C'est déjà le ton de ce qu'il appellera plus tard les "Mémoires de Moi". Investi depuis des années dans l'élaboration de ce qu'il nomme "My Psychology", il revient, avec le but affirmé de "se faire des concepts plus purs", sur des notions déjà examinées : le rêve. la mémoire, l'imagination, la surprise. mais aussi le hasard. Il revendique l'opposition entre sa démarche et celle du philosophe. et désigne connue l'aboutissement de sa réflexion la représentation du "fonctionnement d'ensemble" du vivant "monde, corps, esprit". Esquissant un autoportrait assez explicite, il analyse en moraliste un Ego cherchant en lui la généralité de l'humain. Ce qui frappe c'est l'attention accordée à la question religieuse. l'abondance et la régularité des réflexions dans les Cahiers de cette période. Faut-il y voir un écho des discussions nées de la crise moderniste qui secoue alors le monde catholique ? Ou y repérer une tentative d'interroger le mystère du croire ? Valéry d'autre part réfléchit depuis quelque temps à l'édition possible de ses anciens poèmes, mais le retour à l'écriture poétique n'est pas encore installé. C'est la guerre qui amènera le futur auteur de La Jeune Parque à se réfugier dans un labeur de "moine du Ve siècle". Avant 1911, nulle trace de l'élaboration du poème dans les Cahiers. Si des passages traitent de la poésie, c'est pour préciser un idéal plus que pour définir un but précis. Joint à ces Cahiers, un petit carnet ouvert en août 1914 est un document remarquable par sa variété. Elément parallèle des chantiers valéryens, il contient le premier jet de passages développés ensuite dans les Cahiers. D'août à octobre 1914. Valéry tient aussi un journal, ce qui est rare chez lui. Il note non pas ses réflexions sur un moment tragique, mais des détails de son vécu. Mais surtout le carnet apporte des éléments éclairant la genèse du grand poème. Complément bref du dossier de brouillons, il contient des bribes de vers qui cherchent leur forme définitive et trouveront leur place dans les diverses séquences de La Jeune Parque.

04/2012

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Religion

A nos morts ignorés. Les musiciens et la grande guerre XV

Reynaldo Hahn A nos morts ignorés (1915) Rudi Stephan (1887-1915) Pantherlied / In Nachbars Garten / Am Abend / Abendlied Albert Roussel Light / A Farewell (1918) André Caplet La Croix douloureuse (1916) / Détresse (1918) Ivor Gurney In Flanders / Severn Meadows / All night under the moon (1917) Claude Debussy Berceuse héroïque (1914) Fernand Halphen (1872-1917) Le jour succombe Lili Boulanger (1893-1918) Dans l'immense tristesse (1918) Nadia Boulanger Soir d'hiver (1914-1915) Georges Antoine Wallonie (1917) Marches Oh what a lovely war (1917), Roses of Picardy (1916) Quelle diversité d'expression - littéraire et musicale - dans ces mélodies de la Grande Guerre : elles sont parfois détachées de toute actualité (Stephan, Halphen, Roussel) ; ou elles évoquent les événements tragiques, implicitement (Lili Boulanger) ou avec des tonalités diverses : nostalgique (Gurney, Antoine), mélancolique (Debussy), pathétique et révoltée même chez Caplet tandis que Reynaldo Hahn recherche l'apaisement.

11/2015

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Beaux arts

Correspondance avec les artistes. 1903-1918

Ces lettres, en majorité inédites, forment la correspondance entre Guillaume Apollinaire et les artistes de son temps : peintres, sculpteurs, graveurs, affichistes, décorateurs, illustrateurs... Français et étrangers, ils sont plus d'une centaine à entretenir des relations professionnelles ou personnelles avec le poète d'Alcools et de Calligrammes, dont la critique d'art révèle un goût sûr aux convictions vigoureuses. Les échanges avec Chagall et Gontcharova sont pleins d'estime et d'admiration. Avec André Derain, le Douanier Rousseau, Max Jacob ou Giorgio de Chirico, le travail et l'amitié s'unissent dans un même élan créateur. Entre Apollinaire et Marie Laurencin, la peinture et la poésie épousent l'amour et les regrets. Quand la Grande Guerre disperse les milieux artistiques, les lettres soutiennent Braque, en péril dans les tranchées, et Kisling, évacué après sa blessure dans un corps-à-corps. Cette correspondance éclaire l'itinéraire et la personnalité des artistes les plus illustres, inventeurs de l'art moderne, sans négliger tous ceux qui, aujourd'hui oubliés ou méconnus, ont animé l'univers des ateliers, des galeries et des salons. Elle nous mène à travers l'Europe de la Belle Epoque, creuset du cubisme et de l'abstraction. Elle nous conduit dans un monde déchiré par la guerre, où chacun tente de protéger son art dans les nécessités de l'heure. Elle nous plonge dans l'art vivant du début du XX ? siècle.

11/2009

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Histoire de France

Saleté de guerre ! Correspondance 1915-1916

Voici deux intellectuels de culture protestante, proches de Jaurès, avec leur franc-parler, leurs admirations et détestations, leurs problèmes de pacifistes enfermés dans la guerre. La séparation a produit ces lettres d'où ressort le contraste entre front et arrière, chaque correspondant essayant de comprendre la situation de l'autre et lui demandant de la décrire sans détours. Jules livres ses observations sur la vie des tranchées, les moments chauds à Verdun et dans la Somme, son contact avec la boue et les rats, les poilus et les officiers. De Paris, Marie-Louise raconte la préparation de la revue La Paix par le Droit, les problèmes d'ego au sein de l'équipe, ses démêlés avec la censure. Au contact de hautes personnalités parisiennes et étrangères, elle donne à son mari, et donc aux lecteurs de ce livre, des informations passionnantes sur les coulisses du pouvoir, les missions internationales, les organisations féministes et pacifistes. Et qui mieux que leur amie chargée d'ouvrir le courrier de Barrès pouvait attirer l'attention des Puech sur les lettre d'injures venant du front, dont une contenait des poux destinés au grand embusqué jusqu'au-boutiste ?

10/2015

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Histoire internationale

Bonaparte, Talleyrand et Stapfer, 1800-1903. Correspondance

Bonaparte, Talleyrand et Stapfer, 1800-1903 : [correspondance de Philippe-Albert Stapfer / publiée avec préface par Albert Jahn] Date de l'édition originale : 1869 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

10/2020

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Correspondance

Correspondance 1913-1948

Correspondre n'a jamais été mot aussi juste pour désigner l'activité épistolaire, tant les lettres de Gabriel Bounoure et d'André Suarès sont dans la plus vive adéquation quant à l'art d'écrire et à l'intelligence du coeur. Qui est Gabriel Bounoure ? Un conseiller culturel en poste au Liban et en Syrie, mais surtout un grand critique littéraire, notamment à la Nouvelle Revue française, le plus méconnu et le plus discret de tous. Paul Claudel a eu pour lui ce mot éloquent : "On écrirait volontiers un livre pour vous faire écrire une page". L'oeuvre d'André Suarès, maître trop secret de la littérature française, semble pâtir de sa prolixité et du caractère orageux de l'écrivain. Mais son Voyage du Condottière suffit, pour les amoureux du style, de l'art et de l'esprit, à le placer au centre de la bibliothèque de tout gentilhomme-lecteur. Cette correspondance inédite, enfin dévoilée, rend justice à l'un comme à l'autre. C'est une introduction immersive à l'oeuvre de Suarès comme un manuel de critique littéraire, le témoignage d'une amitié profonde et sincère, l'occasion d'un renversement généreux des rôles de maître et de disciple, un portrait et un autoportrait de Suarès, un lieu de méditations et enfin l'expression chevaleresque d'une quête spirituelle partagée par deux âmes libres et ardentes. Entre 1913 et 1948, leurs échanges sont traversés par les échos de deux guerres mondiales (sublimes lettres du capitaine Bounoure), les difficultés morales, physiques et matérielles : et toujours la poésie s'éprouve comme le seul refuge et la seule consolation pour les temps obscurs. Cette édition a été établie, présentée et annotée par Edouard Chalamet. Cette édition a été établie, présentée et annotée par Edouard Chalamet-Denis. Elle comporte une chronologie croisée, un essai de Gabriel Bounoure ("Dernière parole de Suarès") et un index des noms et des oeuvres.

01/2023

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Critique littéraire

Correspondance. 1902-1913

Lorsque Rainer Maria Rilke naît à Prague en 1875, Rodin a déjà trente-cinq ans. Fort de ses premiers succès, il est en passe de s'imposer, en quelques décennies, comme l'un des sculpteurs les plus talentueux et innovants de son époque. De son côté, le jeune Rilke se destine tôt à l'écriture, et publie dès 1896 ses premiers recueils de poèmes. Peu après avoir découvert l'oeuvre de Rodin, notamment grâce à son épouse, la sculptrice Clara Westhoff, il reçoit la commande d'un livre sur l'artiste et se rend à Paris pour le rencontrer. Pour la première fois rassemblée, cette correspondance retrace, de 1902 à 1913, la relation entre deux hommes a priori dissemblables : le jeune poète désargenté maîtrisant encore mal la langue française et le sculpteur au faîte de son art et de sa gloire, à la tête d'une véritable entreprise chargée de la diffusion de son oeuvre. Rilke donne du "Maître" à Rodin et analyse son oeuvre dans de longues lettres, tandis que les réponses du sculpteur sont lapidaires, sans pourtant dissimuler son affection pour le jeune poète. De 1905 à 1906, Rodin engage Rilke comme secrétaire et l'héberge à Meudon. Une brouille survient, puis se dissipe. Ils renoueront des rapports soutenus entre 1908 et 1911, à l'hôtel Biron, futur musée Rodin, que Clara Westhoff fait découvrir à son mari. Le poète a beaucoup publié, il est reconnu - ils sont désormais sur un pied d'égalité. Considéré en Allemagne comme le "gardien à la porte rodinienne" , Rilke affirmera plus tard que c'est grâce à Rodin que Paris aura longtemps été le seul point d'attache dans sa vie de déraciné. Cette correspondance dessine un échange émouvant, à la croisée des générations, des disciplines artistiques, des langues et des cultures, entre deux personnalités hors du commun, et témoigne, avant l'heure, d'un véritable esprit européen.

11/2018

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Philosophie

Correspondance. 1913-1962

Ecrites un demi-siècle durant, de la veille du premier conflit mondial (1913) à la fin de la Guerre d'Algérie (1962), les 492 lettres et cartes échangées par Louis Massignon (1883-1962) et Jacques Maritain (1882-1973), Raïssa Maritain (1883-1960) y figurant plus passagèrement, apparaissent comme un des grands dialogues spirituels du xxe siècle. Un concert intérieur tendu et vibrant qui unit deux hommes apparemment dissemblables mais que soude l'essentielle vérité : celle de leur foi en Christ. En effet, si Maritain est l'homme de la clarté radieuse, d'explicitations calmes et rigoureuses, proche des milieux artistiques et cheville ouvrière d'un néo-thomisme où la raison rayonne, portée par la grâce, un défenseur d'Israël persécuté, Louis Massignon, professeur au Collège de France, initiateur de l'islamologie mystique par ses travaux sur Hallaj, incarne la passion doloriste et sacrificielle d'un catholicisme issu de Huysmans et de Charles de Foucauld, une âme encordée à la Croix du Golgotha, marquée par le message de Gandhi, dont la vocation fut la défense des plus pauvres, au premier rang desquels les victimes de l'ordre colonial et le peuple palestinien. Massignon-Maritain, fraternellement dissemblables, que des combats et des dévotions communes surent néanmoins rapprocher : un amour pèlerin pour Notre-Dame de la Salette, une vision tragique commune de l'histoire, imprégnée du millénarisme d'un Léon Bloy, qui trouva à s'exprimer lors des multiples conflits qui marquèrent leur siècle. Un jalon essentiel, catholique, humaniste et mystique, pour la compréhension du XXe siècle. Producteur à France-Culture (Mauvais Genres), collaborateur du Monde des livres, François Angelier, auteur de travaux sur François de Sales, Hello, Huysmans, Claudel, Massignon et Bernanos, travaille depuis vingt ans sur la figure, la pensée et l'action de Louis Massignon. Michel Fourcade enseigne l'histoire religieuse et culturelle contemporaine à l'Université Paul Valéry-Montpellier III. Il préside le Cercle d'études Jacques et Raïssa Maritain, après leur avoir consacré sa thèse (Feu la modernité ? Maritain et les maritainismes, Arbre bleu éditions, 2020) et de nombreux travaux. Secrétaire et archiviste du Cercle d'études Jacques et Raïssa Maritain jusqu'en 2014, René Mougel a été notamment l'artisan de la publication des oeuvres complètes de Jacques et Raïssa Maritain (17 vol.), et de leur correspondance avec le cardinal Journet (6 vol.)

11/2020