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Cahiers Jean Paulhan N° 4 : Correspondance (1925-1940)

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 4 : Correspondance (1925-1940)

La correspondance échangée entre Jean Paulhan et André Suarès apporte une importante contribution à l'histoire littéraire de l'entre-deux- guerres ; elle enrichit considérablement la connaissance de ces deux écrivains, dont le portrait s'affine et se précise au fil des lettres ; elle éclaire surtout une amitié exemplaire entre deux hommes fort différents l'un de l'autre mais tous deux attachés aux mêmes valeurs : amour de la liberté, goût de la vérité, souci de la beauté. Leur admiration pour les chefs-d'oeuvre du passé ne les enferme pas dans un étroit conservatisme esthétique ; avec une curiosité de bon aloi, ils s'intéressent passionnément aux jeunes écrivains. Leur intérêt, pour la littérature ne les éloigne pas de la vie du monde : devant la montée des périls, l'un et l'autre demeurent attentifs et vigilants. Ardente ferveur, vive sensibilité de Suarès, inlassable patience, admirable générosité de Paulhan : tous deux révèlent une qualité d'âme hors de pair.

10/1987

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 5 : Correspondance (1921-1968)

Il est tout à fait exceptionnel que des relations littéraires se transforment en amitiés véritables, totales, profondes, plus fortes que les vicissitudes historiques adverses dont elles auraient pu sortir brisées. Tel fut pourtant le rapport qui rapprocha étroitement Jean Paulhan et Giuseppe Ungaretti pour près de cinquante ans. Français le premier, d'une famille appartenant aux milieux cultivés du Midi, philosophe et d'abord enseignant, puis écrivain et essayiste des plus compétents et aigus, calviniste tempéré par un scepticisme à toute épreuve, homme d'esprit à la curiosité piquante et inlassable mais de tempérament réservé, presque timide de sa personne, à la voix calme ; italien le second, fils de paysans lucquois à demi analphabètes que la misère familiale avait contraints à l'émigration en Afrique, catholique et croyant après une brève phase d'adolescence athée et libertaire, poète, exubérant de nature, parlant haut et roulant les R, les yeux enflammés, prêt par passion à se laisser aller à des transports de colère : qu'est-ce qui les poussa l'un vers l'autre, pour les tenir unis ensuite pour toujours ? Sans doute, à part l'attirance probable du contraire de soi, d'abord la commune générosité de coeur, un identique sentiment du caractère sacré de l'amitié, une même foi dans l'art et le respect réciproque sur le plan humain et professionnel ; en second lieu l'amour pour leurs deux pays, l'espoir (et le rêve) que dans une Europe à reconstruire de fond en comble, France et Italie, oubliant vieilles rancoeurs et rivalités, pourraient enfm s'avancer côte à côte, comme un exemple de tolérance et de collaboration entre les hommes.

10/1989

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Littérature étrangère

Oeuvres complètes. Coffret en 2 volumes : Oeuvres poétiques ; Oeuvres en prose

Ce coffret réunit en deux volumes les oeuvres complètes d'Ossip Mandelstam traduites du russe par Jean-Claude Schneider. I. Oeuvres poétiques, en édition bilingue, texte russe en bas de page. La Pierre (1913/1915/1923), Tristia (1922), Le Livre de 1928, Poèmes non rassemblés en recueil ou non publiés (1908-1934), Cahier de Voronej (1935-1937), Poèmes non inclus dans les Cahiers (1935-1937) et, en appendice : Poèmes de jeunesse (1909-1911) et poèmes pour enfants (1925-1926). II. Oeuvres en proses. Le Bruit du temps (1925), Féodossia (1925), Proses éparses, esquisses (1922-1927), Essais, articles (1913-1932), De la poésie (1928), Le Timbre égyptien (1928), La Quatrième Prose (1929-1930), Le Voyage en Arménie (1933), Entretien sur Dante (1933) et, en appendice : écrits de commande ou alimentaires.

03/2018

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Critique littéraire

Paulhan Arland. Correspondance 1936-1945

1936-1945 : le sas du siècle. Guerre d'Espagne, Front populaire, menace fasciste, Seconde Guerre mondiale, Résistance, collaboration, Libération, épuration. Les périls se concrétisant de jour en jour, il était intéressant d'observer comment deux hommes, qu'unit une très solide et complexe amitié, vont se comporter dans ce passage à tabac de toutes les valeurs, de toutes leurs valeurs. Marcel Arland ne s'était-il pas déjà penché, à vingt-trois ans, sur " un nouveau mai du siècle ", en posant la question de la mort de Dieu et du rôle de l'écrivain ? Et Jean Paulhan n'avait-il pas publié Le Guerrier appliqué avec pour bande annonce : " L'Origine des guerres " ? Ces quelque trois cents lettres éclairent l'intérieur du sas, tantôt d'une lumière crue, le plus souvent dans une sorte de clair-obscur qu'imposent successivement la précipitation des événements, la chape de l'Occupation et le jeu serré avec le C.N.E. Autre intérêt de cette correspondance : la vie quasi quotidienne de la revue de référence des années trente, La Nouvelle Revue Française. On ne compte plus les lettres où l'on discute sommaire, où l'on mesure l'apport de nouveaux écrivains comme Sartre ou Gary, où l'on pratique Malraux, Gide, Chardonne, Mauriac, Fernandez ou Drieu La Rochelle. Cette lecture croisée nous fait en outre assister à l'élaboration d'œuvres aussi essentielles que Les Fleurs de Tarbes et Terre natale. Le commerce entre les deux hommes est si délié que les divergences de goût - réelles - s'expriment aussi librement que leurs accords, dans une sorte de détente que seule autorise une confiance d'au-delà des mots. Enfin, on suivra de près la chronique privée des familles et des proches. Des lieux - nombreux - d'où elles s'élaborent, les lettres offrent de multiples croquis sur le vif, acerbes ou émus. Concision, fermeté, humour, on a affaire sans conteste à deux maîtres du fragment, lesquels nous livrent ici " l'un des plus beaux monuments épistolaires de l'époque contemporaine " (Jeannine Kohn-Etiemble).

03/2000

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 6 : Correspondance Jean Paulhan-Roger Caillois (1934-1967)

Qu'est-ce qu'une correspondance, si ce n'est un effort pour dissiper les malentendus, vérifier une entente, c'est-à-dire aussi la remettre constamment en jeu. Si Jean Paulhan et Roger Caillois ont correspondu si fidèlement, c'est sans doute dans la conviction que chacun appréhendait une face irréductible à l'autre de la même vérité. Et cette conviction n'a pas été sans raisons. Car, au-delà de ce qui oppose leurs intuitions, on ne peut qu'être sensible à ce qui les a réunies : à savoir, la contradiction elle-même. Car il y a beaucoup de profane dans le sacré de Paulhan, alors même que Caillois fait surgir une horreur et une fascination bien propres au sacré de la Nature profane. La symétrie de leurs positions est moins le signe d'une séparation radicale que celui d'une nécessaire ambiguïté de la vérité. C'est à l'élucidation de cette vérité que Paulhan et Caillois se sont assujettis. Et la rigueur qu'ils ont constamment exigée l'un de l'autre jusqu'à la fin marque assez qu'ils attendaient de leur dialogue une avancée commune dans l'entente de ce qui se dérobe à toute clarté.

05/1991

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 2 : Jean Paulhan et Madagascar (1908-1910)

Présenté par Jacqueline Frédéric Paulhan

11/1982

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 9 : Correspondance (1918-1951)

"Les lettres ici rassemblées furent échangées entre André Gide et Jean Paulhan, et s'échelonnent de février 1918 à décembre 1950. Elles s'apparentent étrangement par leur ton, à la fois libre et prudent. On a le sentiment que chacun mesure ce qui est dit, mais dit toujours ce qu'il croit devoir dire. En trente-trois années, il s'agit de décider ce qui va, ou non, paraître dans La Nouvelle Revue Française. On ne perçoit pas ombre de conflits, mais chez chacun des deux interlocuteurs un respect certain pour l'opinion de l'autre. [... ] Le livre que voici va permettre au lecteur curieux muni du texte finalement obtenu de tourner, pour son propre compte, autour de deux portraits singuliers, involontairement tracés, rigoureux et passionnants, celui d'un écrivain célèbre établi dans sa célébrité, André Gide, et celui d'un écrivain encore masqué, Jean Paulhan, qui donne aux autres une attention constante et incroyable d'acuité, qui avance, recule, réfléchit, et conclut sans hésiter. Cela se fait à petit bruit, à brèves notes en quelques lignes, et se poursuit, troué de rares silences, malgré les censures et les guerres. Double portrait de chacun par soi-même, qui bouge et ne s'effacera pas". Dominique Aury.

06/1998

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Critique littéraire

Correspondance. (1920-1950)

La correspondance entre le célèbre écrivain français André Gide et le romaniste allemand et grand érudit Ernst Robert Curtius traite de sujets multiples et passionnants : littérature et écriture, rapports conflictuels entre leurs deux pays, débat politico-culturel, traduction, critique littéraire, etc.

12/2019

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Critique littéraire

Correspondance 1920-1927

Romain Rolland (1866-1944) et Stefan Zweig (1881-1942) : deux écrivains humanistes, symboles d'une "Europe des esprits" humiliée par la Grande Guerre. Les années 1920 incarnent l'espoir d'un monde meilleur et consacrent leur fortune littéraire : L'Ame enchantée, le cycle du Théâtre de la Révolution, la biographie sur Gandhi pour Romain Rolland ; les essais biographiques Trois Maîtres, Le Combat avec le démon, ou La Confusion des sentiments pour Stefan Zweig. Au-delà de l'amitié qui les lie, Rolland et Zweig partagent une même conscience du danger face aux nouvelles idéologies de l'Europe d'après-guerre, où violences et assassinats politiques revêtent déjà un caractère antisémite. Leurs lettres inédites témoignent de cette atmosphère délétère, hantée par les démons du nationalisme, soulignant par contraste l'attraction des deux intellectuels pour la révolution russe et les sagesses orientales. D'une richesse inouïe, cette correspondance nous entraîne dans l'entre-deux-guerres, avec en toile de fond la montée des totalitarismes et l'engrenage qui mena l'humanité d'un conflit à un autre.

09/2015

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Littérature française

CORRESPONDANCE 1920-1935

Parmi tous les correspondants de Valery Larbaud, G. Jean-Aubry fut un de ses meilleurs amis et son biographe. Ce recueil couvre la période de 1920 à 1935 et forme le complément indispensable de l'ouvrage que G. Jean-Aubry a consacré à Valery Larbaud, car il constitue une source importante de renseignements sur sa vie et sur son oeuvre.

01/1971

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Critique littéraire

Correspondance 1945-1970

" Le sang, l'éclat et l'éros - tel fut l'univers de Mishima ; la blancheur spectrale, la pureté meurtrière, le temps orphelin - tel fut celui de Kawabata. Il n'empêche : une phrase, entre toutes, de Kawabata, laisse encore une fois deviner combien les deux écrivains sont proches : " Tout artiste qui aspire au vrai, au bien et au beau comme objet ultime de sa quête est fatalement hanté par le désir de forcer l'accès difficile du monde des démons, et cette pensée, qu'elle soit apparente ou dissimulée, hésite entre la peur et la prière. " C'est peut-être là, dans les enfers, que les deux écrivains se rencontrent le mieux et il n'est pas défendu de penser que, pudique et retenu, Kawabata a secrètement trouvé en Mishima un double allant à l'extrême qui n'a pas manqué, parfois, de le révéler à lui-même. " (Diane de Margerie) Cette correspondance complète et inédite, qui s'étend sur plus de vingt-cinq ans (1945-1970), met en lumière les affinités secrètes entre deux des plus grands écrivains du siècle et souligne l'indéfectible lien qui unissait ces hommes a priori différents mais dont le suicide, à deux ans d'intervalle, révèle l'étrange ressemblance.

11/2005

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Critique littéraire

Cahiers Jean Giono N° 2 : Correspondance Jean Giono - Lucien Jacques (1922-1929)

De 1930 jusqu'à sa mort en 1961, Lucien Jacques continue à porter à Jean Giono une amitié fidèle, malgré quelques désaccords passagers. Et Giono continue à s'appuyer sur cette amitié. De 1934 à 1939 notamment, la naissance de la communauté du Contadour, les convictions pacifistes, la traduction, faite de concert, du Moby Dick de Herman Melville, rapprochent constamment les deux hommes. L'élan de Giono se confronte la sagesse de Lucien Jacques. Et leur enrichissement mutuel, en particulier dans le domaine de leur culture, qui s'élargit toujours davantage, contribue à consolider leur amitié. La courbe de l'évolution politique et intellectuelle de Giono est ainsi précisée, et ses lettres, pleines du même naturel et du même humour que celles de son correspondant, et jamais écrites en vue d'une publication future, forment un précieux contrepoint à une oeuvre diverse et féconde, en même temps qu'un document essentiel à la compréhension de l'homme et de ses livres.

02/2020

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 3 : Cahier du centenaire (1884-1984)

A peine nous ont-ils quittés, ils passent. Ils changent. Ils ont des moments difficiles. Des noirs. Des aurores ? L'oeuvre forte a plus de vie posthume devant elle qu'elle ne pouvait en recevoir de notre existence. Qu'on ne la perde pas de vue : celle qui n'est plus aimée est morte. S'il y a un tribunal de l'histoire (y en a-t·il un ?), nous en sommes les juges, mais, à défaut d'omniscience, juges de sentiment. Et puisque les morts passent vite, nous ne les veillerons, nous ne les surveillerons jamais assez : chaque jour refaire le point. Où en sommes-nous aujourd'hui avec Jean Paulhan ? Telle était la question qu'il nous semblait souhaitable de poser à l'occasion du centenaire de sa naissance. A sa mort (1968), beaucoup d'articles furent écrits : à les relire on marquerait déjà des différences. Par rapport à ceux que l'on va lire. La personnalité de Jean Paulhan était si "singulière" , ou "curieuse" , qu'elle a déconcerté amis et ennemis. Elle représentait (n'ayons pas peur des "lieux communs" dont il était le défenseur) une puissance, "l'éminence grise des lettres" , en un temps où (Malraux l'a exactement rappelé) la littérature l'emportait sur la politique dans l'intelligentsia française. D'où une situation ambiguë : l'avenir posthume de Jean Paulhan dépendait d'une part de ceux qui n'aspiraient qu'à être publiés dans la N. R. F. , d'autre part de ceux qui dépérissaient à ne pas l'être. Puis la guerre, l'Académie : applaudissements et rancunes. Profitons des derniers témoins. Etudions un texte dont la clarté devient de plus en plus intelligible.

10/1984

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Critique littéraire

Cahiers Jean Cocteau N° 12 : Correspondance 1923-1963

Entre Jacques Maritain (1882-1973) et Jean Cocteau (1889-1963) l'amitié a duré de 1923 jusqu'à la mort du poète. Plus de cent cinquante lettres ou billets, en majeure partie inédits, témoignent sur ces quarante ans de vie intellectuelle et sur les personnalités côtoyées, amis, écrivains, religieux. On peut y suivre dans tous ces méandres l'itinéraire spirituel de Cocteau, dont la quête ne s'arrête pas à l'année 1927. Le contraste des façons d'aimer et de raisonner s'accuse à la fin des années 1920 : en 1928 paraissent le J'adore de Jean Desbordes ("acte public d'adhésion au mal" , dit J. Maritain et Le Livre blanc de Cocteau. Quelques phrases entre 1926 et 1929 : "On communie en Dieu au travers d'une de ses créatures" (J. C.) ; l'homosexualité "porte à l'infini l'empire du sexe"" (J. M.) ; "il n'y a pas toujours diable là où il y a corne" (J. C.) ; "vous voulez à tout prix justifier le péché... l'offrir comme une fleur" (J. M.) ; "il existe en moi un espace très vague, mais intact et blanc comme neige" (J. C.)... Nul ne peut rester insensible à la qualité de ces échanges, à leur ton de délicatesse et de respect mutuel, à l'affectueuse pudeur de leur communion.

03/1993

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Critique littéraire

Correspondance 1928-1940

Le troisième et dernier volume de cette correspondance place d'emblée les deux écrivains dans un temps fort de l'Histoire, celui d'une rupture, d'un tournant sociétal marqué par la grande dépression de 1930. Ce désordre mondial a des répercussions à tous les niveaux de la société : chômage et récession, protectionnismes et replis sur soi, xénophobie et racisme, bref, tous les ingrédients d'une nouvelle guerre sont en germe. Le cadre temporel de cette correspondance est lui aussi éminemment symbolique. 1928 : le pacte signé par les grands pays condamnant le recours à la guerre et prévoyant à terme de la mettre hors-la-loi. 1940 : la France défaite est occupée par l'Allemagne nazie qui va mettre l'Europe à feu et à sang durant cinq ans. Cette décennie va être vécue avec intensité par les deux amis qui en retranscrivent l'atmosphère, les bruits et les couleurs, dans des lettres où l'on sent poindre une émotion sincère, entre inquiétude et exaspération.

08/2016

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Philosophie

Correspondance 1925-1935

Theodor W. Adorno n'a que vingt-deux ans lorsqu'il part pour Vienne, en 1925, y suivre l'enseignement d'Alban Berg. Élève du compositeur pendant quelque six mois, il en devient presque aussitôt l'ami, puis le correspondant fidèle, au cours d'échanges épistolaires qui se poursuivront jusqu'à la mort, en décembre 1935, de celui qu'il n'a cessé d'appeler son " maître ". Leur correspondance, que leurs rencontres interrompent seulement à deux reprises, noue le récit de leur vie et celui de la vie musicale d'une époque. Aux menus événements du quotidien qui sont, pour Adorno, ses démêlés avec l'Université, ses voyages en Italie, son activité de plus en plus engagée dans la presse musicale en faveur de l'avant-garde, malgré son désir constant de composer, et, pour Berg, ses problèmes de santé, son succès inattendu et grandissant, la découverte de la voiture et de la radio, se mêlent comptes rendus de concerts, annonces d'articles, descriptions de compositions en cours, récits de lectures et propos théoriques sur l'atonalité et la technique dodécaphonique. Témoignage vivant d'une amitié nourrie de lectures, de dialogues incessants et d'entraide, toujours plus étroite en dépit de l'exil d'Adorno en Angleterre et de la mise au ban de l'œuvre musicale de Berg, ces quelque cent quarante lettres retracent en même temps un chapitre essentiel de l'histoire de la musique et de l'école de Vienne.

04/2004

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 9, 1945-1950

La guerre se termine. Roger Martin du Gard quitte Figeac pour regagner Nice, peu désireux de revenir à Paris et de regagner le Tertre; il attend que les passions s'apaisent. Il s'y décide enfin. Attentif aux mouvements de pensée et au renouveau qui s'annonce, inquiet de voir l'état révolutionnaire de la France, il résiste aux pressions, redoute les conflits qui se préparent et refuse de "se jeter dans la mêlée ". Il prend vite conscience qu'il est désormais un homme du passé. Il " reste d'un temps sceptique, et se défiant de toutes les certitudes". Il refuse l'"esprit partisan" et rejette la "littérature engagée" que prône désormais Sartre. Malgré les difficultés, il veut garder sa liberté et rester fidèle à soi-même. Lucide, il est l'homme d'entre les deux guerres, " "spectateur passif", mais spectateur". "Dépassé par l'Histoire, je me survis", reconnaît-il. " Entre un présent hostile et dénudé, et le passé qui m'offrait son refuge, j'ai lâchement opté pour le passé, et accepté d'être un "anachronisme". " Il accepte ses limites. Sachant qu'il ne peut parler à la génération nouvelle, il reprend son travail et réfléchit à l'œuvre posthume commencée durant la guerre. Il est soucieux d'" achever harmonieusement sa courbe ". En novembre 1949, il perd brutalement sa femme. Une page se tourne. Malgré le travail qui le délivre de sa souffrance, en 1950 il se sent peu à peu démoralisé; aux ennuis de santé s'ajoutent les nouvelles du monde : Roger Martin du Gard est persuadé de l'imminence d'une conflagration. Le ton de ses lettres se colore parfois de cette angoisse de l'avenir.

11/2006

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Jung

Lettres Jung-White. Correspondance (1945-1960)

Psychologie analytique et théologie catholique peuvent-elles débattre ensemble de l'origine du bien et du mal ? C'est à cet exercice que C. G. Jung et le père dominicain Victor White se livrent de 1945 à 1960 dans leur correspondance. Les deux hommes ont vécu deux guerres et parlent à chaud. Dans une de ses lettres d'après-guerre, White demande à la secrétaire de Jung un rasoir car il souffre à Londres du ravitaillement. On connaît aussi les prémonitions de Jung de la Première Guerre mondiale et le fait qu'il gardait à l'époque un revolver dans sa table de nuit. Sans aucun doute, les deux hommes savent le mal. Mais comment l'expliquent-ils ? Quand White voit l'origine du mal chez l'homme, il ne convainc pas Jung. Aussi quand Jung la devine chez un Dieu complet et non parfait, le blasphème est trop grand pour White. Malgré leur admiration réciproque, les deux hommes ne cesseront de creuser cet écart théorique et ce n'est que l'amitié qui finira par les réunir avant la mort de White. Dans sa préface, Nathalie Pilard propose de réexaminer l'analyse jungienne du mal notamment proposée dans sa Réponse à Job ainsi que la position chrétienne grâce aux éclairages protestant de Barth, et catholique de Journet et Maritain.

05/2023

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Critique littéraire

André Gide, Jean Amrouche. Correspondance 1928-1950

Composée de près de 150 lettres échangées entre 1928 et 1950, cette correspondance s'est développée principalement à partir de 1943, date à laquelle Jean Armouche, ayant conquis à Tunis l'amitié de Gide devient l'un de ses interlocuteurs privilégiés. Une première période permet surtout de faire connaissance avec Amrouche, ce Kabyle qui vient à Gide sans rien renier de sa culture, et qui espère même la développer au contact de l'influence française. La seconde période (120 lettres entre 1943 et 1950) constitue un document d'histoire littéraire, dans la mesure où la fondation de l'Arche en 1943 va d'abord unir les efforts des deux hommes à Alger, puis entraîner Amrouche dans le maquis éditorial parisien. L'autre grande affaire de ces relations est la préparation, puis la réalisation des entretiens radiophoniques, Amrouche inventant un genre qui allait être sa plus belle réussite. De façon plus discrète se révèle une dimension historique : après les démêlés de Gide avec les communistes, c'est Amrouche qui se trouve de plus en plus écartelé entre son amour de la culture française et sa fidélité à ses origines. Au total, c'est un dialogue complet qui s'établit, donnant à la figure du dernier Gide un éclairage nouveau en la replaçant dans l'atmosphère de l'après-guerre.

11/2010

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Correspondance

Correspondance entre andré gide et jean malaquais - 1935-1950. 1935-1950

Dialogue entre deux écrivains, l'un célèbre, l'autre débutant, cette correspondance se situe sur fond de polémiques politiques, quand Gide rompt avec le stalinisme, quand Malaquais parvient en 1942 à quitter la France avec l'aide de Gide. Installé en Amérique, il allait, avec Planète sans visa, écrire le grand roman de la France occupée.

08/2023

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Littérature étrangère

Correspondance générale. 1940-1975

Entre "l'adolescent hypersensible et malade" qu'il dénonçait en lui-même et le génie provocant et scandaleux, entre l'ami secret et l'homme public exposé et persécuté, trente-cinq années de correspondance permettent de suivre le cheminement exceptionnel de Pier Paolo Pasolini. Certain de son destin de poète, il trace "involontairement", comme il aimait à dire, un autoportrait d'une sincérité absolue. Une place privilégiée est réservée aux lettres de jeunesse : envoyées à ses compagnons d'études et à quelques jeunes filles, elles révèlent l'extraordinaire vitalité du poète en formation. Dès l'installation à Rome, les lettres, sans perdre leur caractère intime, appartiennent déjà à l'histoire politique et littéraire : correspondants plus illustres, étapes d'une carrière professionnelle éclatante, parsemée d'embûches, de calomnies, mais aussi de triomphes. Le choix que propose la traduction française montre la diversité des amitiés et des intérêts de Pasolini, constamment soucieux d'entretenir le dialogue, avec des inconnus et avec des ennemis, avec des disciples et avec des maîtres.

10/1991

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 3 bis : Les Paulhan. Histoire d'une famille nîmoise

Recherches d'archives et généalogie par Bernard Artigues

10/1984

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résistances, sauvetages

Résistances. (1940-1945) ((Coédition Arte Editions)). (1940-1945)

Pendant la traversée des années noires, la Résistance n'est pas une, mais multiple. L'agent de renseignement qui espionne une base sous-marine, la femme à bicyclette qui assure les liaisons, le saboteur qui fait sauter une usine, le combattant qui jette une grenade sur un convoi, le maquisard qui attaque une unité de la Wehrmacht, le radio parachuté, le cheminot qui relève les horaires des trains ont tous été résistants. Ils n'ont pas fait la même résistance. Ils ont fait l'histoire de la Résistance. Ce livre propose par un récit vivant de raconter, dans sa diversité, l'armée des ombres, fantassins et chefs mêlés, à travers les destins croisés d'une trentaine de femmes et d'hommes, célèbres ou méconnus, aux profils très différents : Emmanuel d'Astier de la Vigerie, Lucie et Raymond Aubrac, Pierre Brossolette, Jeanne Bohec, Henri Frenay, Georges Guingouin, Denise Jacob, Jean Moulin, Serge Ravanel, Marcel Rayman, Henri Rol-Tanguy parmi beaucoup d'autres. Par l'auteur et réalisateur du documentaire Résistances (Une coproduction ARTE France & Kuiv-Michel Rotman, diffusion ARTE).

10/2022

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Revues

Cahiers Valery Larbaud N° 59, 2023 : Marie Laurencin - Valéry Larbaud : correspondance, 1920-1929

Contributeurs : Jan Baetens, Elisa Borghino et Delphine Viellard.

06/2023

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BD tout public

Wotan Intégrale : Tome 1, 2 et 3 : 1939-1940 ; 1941-1943 ; 1943-1945

Louison un enfant amnésique, Etienne un soldat français séduit un temps par les mythologies aryennes et Yin-Tsu une photographe japonaise chargée d'espionner l'Ahnenerbe de Himmler, traversent la guerre et ses événements les plus terribles : la Shoah par balles sur le front de l'Est, les camps de concentration, les sinistres recherches médicales des "docteurs" SS dans les camps. A travers cette fresque sans concession et très documentée, Eric Liberge plonge dans les méandres les plus noirs du nazisme et de l'âme humaine, tout en développant une réflexion philosophique sur les thèmes du choix, de l'engagement et du courage. Explorant les zones d'ombre de chacun de ses personnages, loin de tout manichéisme, il les confronte à l'innommable et montre les conséquences qui en découlent. Eric Liberge déroule la mécanique complexe d'une fiction, où, en dépit de l'horreur, le courage et l'espoir surgissent. Les 162 pages de bande dessinée sont complétées par un dossier historique, présentant notamment des archives familiales de l'auteur.

04/2014

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Critique littéraire

Correspondance 1920-1931

Ces lettres sont échangées alors que Stefan Zweig est consacré dans le monde entier comme un grand écrivain. C'est aussi l'époque de la maturité personnelle. On y trouve exprimées les satisfactions de l'homme à qui tout réussit, et la lassitude de celui à qui la vie semble échapper, qui accepte douloureusement ce qu'il considère comme le passage d'une jeunesse non vécue à une vieillesse subie... Parmi les interlocuteurs de Zweig, on trouve les plus grands esprits de son temps - Romain Rolland, à qui le lie une amitié fidèle, Gorki, Freud, ainsi que des éditeurs, des peintres, des musiciens, jeunes gens voulant entrer en littérature ou hommes de lettres européens... Stefan Zweig, doué d'une pensée politique d'une clairvoyance et d'une hauteur de vue rares, s'entretient avec ses correspondants de la construction européenne, des risques et des conflits liés à l'engagement des intellectuels, de son rapport au judaïsme, de sa position complexe sur les Etats-Unis et la Russie soviétique - qui le fascine et le choque à la fois -, de sa peur de l'antisémitisme, de pacifisme, mais aussi de problèmes monétaires ou économiques... On voit ici un homme de convictions aux prises avec son temps. Un témoignage exceptionnel dans cette période si riche de l'histoire mondiale.

02/2003

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Critique littéraire

Correspondance. 1920-1959

La correspondance entre André Breton et Benjamin Péret - 1920-1959 - revêt une importance majeure pour la connaissance du surréalisme, non seulement parce qu'elle représente une source inédite de l'histoire du mouvement depuis son origine mais, surtout, parce qu'elle constitue un exemple rare, sinon unique, d'une collaboration étroite et d'une amitié de toute une vie entre deux poètes. Breton disait de Péret : "J'en parle de trop près comme d'une lumière qui jour après jour [...] m'a embelli la vie". Tandis que Péret déclarait : "Je suis, à coup sûr, moins qualifié que quiconque pour parler d'André Breton parce que je ne pourrai jamais disposer du recul nécessaire pour apprécier une oeuvre et surtout une vie qui m'est si amicalement proche depuis près de quarante ans". Cette correspondance montre, loin des idées toutes faites, la véritable nature de cette relation reposant sur des affinités électives, des inclinations et des goûts sensiblement différents, mais en même temps complémentaires et indissociables. Comme le souligne Claude Courtot : "Ce principe supérieur ne serait-ce pas le signe d'une personnalité unique - trop écrasante pour un seul homme - [...] et qu'ils s'efforceront de rassembler ?". On assiste à un dialogue mené sur un pied d'égalité n'excluant ni les désaccords ni les nuances et qui apporte un démenti aux caricatures faisant de Breton un chef autoritaire et dominateur et de Péret le fidèle exécutant dans l'ombre du maître. Tout au long de ces presque quarante années d'échange se succèdent des moments sombres ou lumineux : toute une vie à la hauteur de l'idée de liberté, d'émancipation de l'esprit et de transformation sociale que le surréalisme s'était fixée dès sa naissance.

12/2017

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Critique littéraire

Correspondance (1945-1959)

L'amitié entre Albert Camus et Nicola Chiaromonte (1905-1972) est née "d'un rapport humain des plus beaux et vrais : l'hospitalité". Le jeune Camus, qui vient d'achever la rédaction de ses "trois Absurdes", se lie à l'intellectuel italien exilé lors de son passage à Oran au printemps 1941. Militant antifasciste et anticommuniste, ami d'Alberto Moravia et d'Andrea Caffi, Nicola Chiaromonte s'apprête alors à rejoindre les Etats-Unis pour quelques années. A New York, en lisant le Mythe de Sisyphe et L'Etranger, il se découvre une profonde parenté d'esprit et de préoccupation avec l'écrivain français. C'est après Hiroshima que l'intellectuel italien, ayant lié d'étroites relations avec la gauche anticonformiste américaine en prenant part à la fondation de la revue pacifiste politics, suscite la collaboration intellectuelle de son ami français, désireux de nourrir avec lui un nécessaire "commerce social". Cette complicité amicale échappe, dans l'esprit des deux hommes, à l'autorité de l'Etat et des partis. De cet effort partagé naîtront des communautés de réflexion, en particulier les Groupes de liaison internationale, fragiles "flots de résistance" contre la déferlante des idéologies et la restauration des dictatures. Cette correspondance croisée, réunissant quelque quatre-vingt-dix lettres inédites, restitue l'exigence et la fraternité de ce dialogue vécu sous le mode de l'urgence : "Nous sommes comme des témoins, écrit AlbertCamus, en passe d'être accusés. Mais je ne veux pas vous laisser croire que je manque d'espoir. Il y a certaines choses pour lesquelles je me sens une obstination infinie." Il n'y a pas à distinguer ici entre la recherche de la vérité et la chaleur de l'amitié.

06/2019

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Critique littéraire

Correspondance. 1920-1959

La fervente et fidèle amitié de Jean Paulhan et Henri Pourrat (1887-1959) peut étonner, tant paraît grande la distance entre leurs expériences et leurs environnements, l'un à Paris au coeur de la vie littéraire et intellectuelle, l'autre isolé dans son Auvergne natale, aux environs d'Ambert, animé par le goût presque exclusif pour la vie et la culture paysannes. Elle se noue toutefois au début des années 1920, après que Paulhan a proposé au poète des "Montagnards" (1918) de rédiger des notes critiques pour La NRF. En quarante ans d'échanges et de services, de préoccupations et d'activités communes, les deux écrivains ont été "du même voyage" (Paulhan) et se sont donné, à tous les plans, personnels et professionnels, "la vraie poignée de main" (Pourrat). Eclairant les travaux et les jours des deux hommes, dans des contextes parfois douloureux, leur correspondance est pour l'essentiel consacrée à leurs activités littéraires pour la NRF, maison d'édition et revue. Paulhan conseille, avec soin et admiration, mais sans complaisance, le romancier du Mauvais garçon et de La Cité perdue ; et l'éditeur soutient son ami auvergnat dans la grande entreprise de collecte et de transposition littéraire des contes populaires qui l'occupera après guerre, et dont il composera le trésor universel. Paulhan restera enfin toujours attaché à cette critique bienveillante qu'exerce Pourrat dans les colonnes de la revue, portant souvent sur des ouvrages où la nature et la vie rurale occupent le premier plan. S'y dessine la défense d'un régionalisme ouvert et large, qui est autant celui d'un terrien fraternel que celui d'un moraliste et d'un croyant, attaché à la beauté de l'incarnation, au sens de la vie et au salut des hommes : "Si l'homme ne reste pas en liaison et en amitié avec les choses naturelles, il se déshumanise".

02/2020

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Correspondance

Correspondance 1941-1944

Paris, 1941 : "la température est gravement malade" , ironise Jean Tardieu avec les termes imposés par la censure dans les cartes interzones. A Francis Ponge, exilé au sud de la ligne de démarcation, il raconte à mots couverts son quotidien fébrile, tiraillé entre poésie et ravitaillement. Dans cette insolite correspondance, provoquée par le désordre de la guerre, émaillée d'allusions à décrypter, on peut lire le détail de leur travail poétique et leurs stratégies éditoriales, tout comme le désarroi affectif, les incertitudes professionnelles ou les privations matérielles. On peut aussi déchiffrer entre les lignes les positions politiques et tâcher de reconstituer ce qui est tu des activités clandestines. Les deux poètes sont alors engagés dans des expérimentations décisives pour leur oeuvre à venir, tandis que le paysage éditorial est bouleversé du nord au sud par l'occupation allemande. A travers leurs lettres, ce sont ainsi les réseaux parisiens et lyonnais de la littérature en guerre qui se donnent à voir. D. H.

12/2022