Recherche

Au nom de l'art 1933-1945. Exils, solidarités et engagements

Extraits

ActuaLitté

Histoire de France

Au nom de l'art 1933-1945. Exils, solidarités et engagements

Le premier livre sur les solidarités artistiques dans l'entre-deux-guerres.

03/2015

ActuaLitté

Littérature étrangère

Oeuvres complètes. Coffret en 2 volumes : Oeuvres poétiques ; Oeuvres en prose

Ce coffret réunit en deux volumes les oeuvres complètes d'Ossip Mandelstam traduites du russe par Jean-Claude Schneider. I. Oeuvres poétiques, en édition bilingue, texte russe en bas de page. La Pierre (1913/1915/1923), Tristia (1922), Le Livre de 1928, Poèmes non rassemblés en recueil ou non publiés (1908-1934), Cahier de Voronej (1935-1937), Poèmes non inclus dans les Cahiers (1935-1937) et, en appendice : Poèmes de jeunesse (1909-1911) et poèmes pour enfants (1925-1926). II. Oeuvres en proses. Le Bruit du temps (1925), Féodossia (1925), Proses éparses, esquisses (1922-1927), Essais, articles (1913-1932), De la poésie (1928), Le Timbre égyptien (1928), La Quatrième Prose (1929-1930), Le Voyage en Arménie (1933), Entretien sur Dante (1933) et, en appendice : écrits de commande ou alimentaires.

03/2018

ActuaLitté

BD tout public

Wotan Intégrale : Tome 1, 2 et 3 : 1939-1940 ; 1941-1943 ; 1943-1945

Louison un enfant amnésique, Etienne un soldat français séduit un temps par les mythologies aryennes et Yin-Tsu une photographe japonaise chargée d'espionner l'Ahnenerbe de Himmler, traversent la guerre et ses événements les plus terribles : la Shoah par balles sur le front de l'Est, les camps de concentration, les sinistres recherches médicales des "docteurs" SS dans les camps. A travers cette fresque sans concession et très documentée, Eric Liberge plonge dans les méandres les plus noirs du nazisme et de l'âme humaine, tout en développant une réflexion philosophique sur les thèmes du choix, de l'engagement et du courage. Explorant les zones d'ombre de chacun de ses personnages, loin de tout manichéisme, il les confronte à l'innommable et montre les conséquences qui en découlent. Eric Liberge déroule la mécanique complexe d'une fiction, où, en dépit de l'horreur, le courage et l'espoir surgissent. Les 162 pages de bande dessinée sont complétées par un dossier historique, présentant notamment des archives familiales de l'auteur.

04/2014

ActuaLitté

Histoire de France

Georges Orselli. Officier, gouverneur des colonies, industriel : un patriote critique

Fils d'instituteur, Georges Orselli (1896-1971) échoue au concours de l'Ecole Polytechnique arrêté par la guerre en 1914. Engagé en 1915, il refuse d'être officier. Il entre à Polytechnique en 1919. Officier d'aviation par passion du vol, ingénieur au Service du matériel et homme de terrain, il fait la guerre au Maroc (1931-1933). Lors du célèbre raid de la Croisière Noire (8 novembre 1933-15 janvier 1934), il est le copilote de son chef, le général Vuillemin, futur Chef d'état-major général de l'Armée de l'Air de 1938 à 1940. Plus jeune Commandant de l'Aviation en 1934, il quitte l'armée en 1938 et entre à L'Air Liquide qui l'envoie au Japon au début de 1939. Mobilisé sur place malgré ses demandes à revenir se battre, il rejoint la France libre en janvier 1941 et s'engage dans la Royal Canadian Air Force, où il fait un nouvel apprentissage d'officier britannique. De Gaulle le récupère et l'envoie en septembre 1941 dans le Pacifique pour commander l'aviation que devaient y fournir les Britanniques, ce qui avorta. Il le nomme alors Gouverneur des Etablissements français d'Océanie où il restera jusqu'en fin 1945 malgré sa demande d'obtenir un commandement dans l'aviation française en début 1944. Gouverneur à la Martinique en 1946-1947, puis en Côte d'Ivoire en 1948, il est mis à la retraite d'office pour s'être opposé à la violente reprise en main de la colonie, ce dont il témoignera devant une Commission d'enquête parlementaire en 1950. En 1949, il entame une carrière d'importateur de matériel industriel allemand, en précurseur de la réconciliation franco-allemande et de la Communauté européenne du charbon et de l'acier créée en 1951.

10/2014

ActuaLitté

Histoire internationale

L'Espagne, passion française 1936-1975. Guerres, exils, solidarités

Au début des années 1930, tandis que l’Espagne proclame la République, tous les regards français se tournent au-delà des Pyrénées. En 1939, l’arrivée de plus de 450 000 hommes, femmes et enfants qui fuient la dictature fasciste. Malgré les camps et la déchirure de l’exil, les Républicains espagnols s’engagent aux côtés des Français dans la Résistance. Dans les années 1950, les Espagnols deviennent une composante importante de la société française. Aujourd’hui, 8% des français sont d’origine espagnole, de notre Premier Ministre au Prix Goncourt 2014, en passant par la Maire de Paris.

10/2015

ActuaLitté

Sciences politiques

Sliman Ben Sliman 1905-1986. Biographie, journal et articles

13 Février 1905 : Naissance à Zaghouan 1919-1925 : Elève au Collège Sadiki 1928 : Bachelier en Mathématiques 1929-1935 : Etudiant à la Faculté de Médecine de Paris 1925 - 1934 : Militant à l'Association des Etudiants Musulmans d'Afrique du Nord 1931 : Membre fondateur de la "Fédération des Peuples Colonisés" 1934 : Président du "Comité de Défense des Libertés en Tunisie" 1934 : Adhésion au Néo-Destour 1937 : Membre du Bureau Politique du Néo-Destour au congrès de la rue du Tribunal 1938-1943 : Suite aux événements du 9 avril : Condamnation à 5 ans de Prison au Fort Saint-Nicolas de Marseille 1950 : Exclusion du Néo-Destour 1960-1962 : Fonde et dirige le journal "La Tribune du Progrès" 1967 : Président-Fondateur du "Comité de soutien à la lutte du Peuple Vietnamien" 1973 : Décoration de l'Ordre du Mérite de Bourguiba 1980 : Médaillé du 7ème Congrès Afro-asiatique d'ophtalmologie 06 Février 1986 : Décès du Dr. Sliman BEN SLIMAN.

06/2023

ActuaLitté

Beaux arts

Neufchatel en Bray, tome 2, ville occupée 1941 1942 1943 début 1944. Tome II Éphéméride 1941-1942-1943-début 1944

Après les terribles bombardements du 7 juin 1940, vouloir redonner "une vie" à notre ville encore groggy s'avère une tâche bien délicate, surtout "quand on a dans les pattes" , une armée d'occupation qui s'ingénie à contrarier le moindre de nos projets. Ajouter à cela la prétendue "relève" de nos prisonniers qui s'apparente vite à une nouvelle mascarade montée par l'Etat collaborationniste de Vichy, juste avant que "le couple diabolique Pétain-Laval" mette sur pied le Service du Travail Obligatoire. Aux réquisitions, restrictions, convocations et pressions en tout genre, notre municipalité est parfois amenée à opposer un "non" catégorique, certes avec diplomatie, mais un "non" tout de même, qui engendre quelques épiques affrontements verbaux. A l'inverse, comment vouloir toujours demander à une "jeunesse neufchâteloise" au "sang chaud" de garder en toutes circonstances son "sans froid" ? Fort heureusement la Résistance locale, qui réalise un précieux "travail" , doit parfois faire office de "soupape" en abritant et en fournissant des papiers à nos jeunes réfractaires. Tout comme elle doit s'évertuer à "réparer" les dégâts causés par l'efficace D. C. A. allemande, en cachant au péril de sa vie des aviateurs alliés. En tournant les pages de cette nouvelle éphéméride de Neufchâtel-en-Bray - années 41, 42, 43 et les deux premiers mois de l'année 44 - nous allons redécouvrir les "frasques" et aussi, la face cachée de l'occupation allemande. Dans cet ouvrage : témoignages exclusifs de Marcel Deveaux, Noël des Robert, Renée Hébert, Rolande Alleaume et Jacques Bove.

05/2011

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Exils de guerre 1939-1945

A travers leurs correspondances, quatre jeunes gens âgés de 15 à 18 ans, racontent leurs vies quotidiennes en temps de guerre (1939- 1945) à leurs proches et à leurs amis. Ils livrent leurs pensées, leurs émotions et surtout leur souffrance, physique et morale. Souffrance qui se mue en révolte et résistance face à des événements historiques dont ils deviennent acteurs malgré eux. Un soldat de l'armée française devient tour à tour soldat français en 1940 vivant le cauchemar de Dunkerque, soldat de l'armistice résistant au défaitisme du maréchal Pétain, maquisard au plateau des Glières et finit la guerre en assurant la garde rapprochée du général de Lattre. Une Savoyarde est amenée à jouer un rôle dangereux dans la résistance des Glières.

03/2022

ActuaLitté

Littérature française

Oeuvres complètes. Volume 28, Romans Tome 10 (1942-1947)

Entre 1932 et 1937, Ramuz publie ses derniers grands romans. Explorant tantôt le contexte montagnard, tantôt le décor des rives du lac, la production de ces années illustre de manière particulièrement éloquente la richesse et la variété de la palette de l'écrivain. Adam et Eve, roman du désespoir ontologique publié en 1932, apparaît comme un point culminant de la recherche esthétique de Ramuz. Derborence, en 1934, est un roman à la fois poétique et populaire, qui conjugue imagination et invention, lyrisme et intrigue palpitante, tragédie de la condition humaine et dénouement heureux ; son succès est retentissant, auprès du public mais aussi de la critique. Dans Le Garçon savoyard, publié en 1936, la figure du lac accompagne et module l'intrigue, et c'est à cette présence que le texte doit sa spécificité. Quant à Si le soleil ne revenait pas (1937), dernier roman évoquant la montagne, Ramuz y questionne à sa manière le statut de la modernité en tant que dépassement des sociétés traditionnelles, par le biais d'un récit valaisan ancré dans l'époque contemporaine. Ce volume contient Adam et Eve, Derborence, Le Garçon savoyard et Si le soleil ne revenait pas ; l'édition d'Adam et Eve est accompagnée de deux documents. Le disque qui l'accompagne comprend les quatre versions d'Adam et Eve (préoriginale dans La NRF, 1932, 1933, 1941), les cinq versions de Derborence (1934, 1936 - chez Grasset et à la Guilde du livre -, 1941, 1944), les quatre versions du Garçon savoyard (préoriginale dans Vendredi, 1936, 1937, 1941) et les cinq versions de Si le soleil ne revenait pas (1937, 1938, 1939, 1940, 1941), qu'un logiciel permet de comparer.

08/2013

ActuaLitté

Littérature française

Oeuvres complètes. Romans Tome 10 (1942-1947)

Entre 1932 et 1937, Ramuz publie ses derniers grands romans. Explorant tantôt le contexte montagnard, tantôt le décor des rives du lac, la production de ces années illustre de manière particulièrement éloquente la richesse et la variété de la palette de l'écrivain. Adam et Eve, roman du désespoir ontologique publié en 1932, apparaît comme un point culminant de la recherche esthétique de Ramuz. Derborence, en 1934, est un roman à la fois poétique et populaire, qui conjugue imagination et invention, lyrisme et intrigue palpitante, tragédie de la condition humaine et dénouement heureux ; son succès est retentissant, auprès du public mais aussi de la critique. Dans Le Garçon savoyard, publié en 1936, la figure du lac accompagne et module l'intrigue, et c'est à cette présence que le texte doit sa spécificité. Quant à Si le soleil ne revenait pas (1937), dernier roman évoquant la montagne, Ramuz y questionne à sa manière le statut de la modernité en tant que dépassement des sociétés traditionnelles, par le biais d'un récit valaisan ancré dans l'époque contemporaine. Ce volume contient Adam et Eve, Derborence, Le Garçon savoyard et Si le soleil ne revenait pas ; l'édition d'Adam et Eve est accompagnée de deux documents. Le disque qui l'accompagne comprend les quatre versions d'Adam et Eve (préoriginale dans La NRF, 1932, 1933, 1941), les cinq versions de Derborence (1934, 1936 - chez Grasset et à la Guilde du livre -, 1941, 1944), les quatre versions du Garçon savoyard (préoriginale dans Vendredi, 1936, 1937, 1941) et les cinq versions de Si le soleil ne revenait pas (1937, 1938, 1939, 1940, 1941), qu'un logiciel permet de comparer.

08/2013

ActuaLitté

Lecture 9-12 ans

Il ne restera que nos noms. 1942-1943

Paris, un matin d'été 1942, en pleine guerre, David et Fanny, deux enfants français de religion juive, prennent le train avec leurs parents afin de franchir la ligne de démarcation pour s'éloigner de la barbarie nazie. Mais cette ligne ne sera jamais franchie. Leur mère arrêtée et leur père en zone libre, ils séjournent dans une ferme avant d'être raccompagnés à Paris chez leurs grands-parents. Retour à l'école, ennui, peur, attente du courrier, silence de leur mère. Mais où est-elle ? Pourquoi ne leur écrit-elle plus jamais ? Que va-t-il leur arriver ? Avec l'humour et la naïveté de la jeunesse, David nous raconte son histoire, une histoire vraie, celle d'une enfance volée, effacée.

01/2015

ActuaLitté

Histoire de la philosophie

Les visionnaires. 1933-1943

LE POUVOIR LIBERATEUR DE LA PENSEE FACE AUX HEURES SOMBRES DE L'HISTOIRE Les années 1933 à 1943 marquent le chapitre le plus noir de la modernité européenne. Face à la catastrophe, quatre philosophes, Simone de Beauvoir, Simone Weil, Ayn Rand et Hannah Arendt, développent leurs idées visionnaires : sur la relation entre l'individu et la société, l'homme et la femme, le sexe et le genre, la liberté et le totalitarisme, Dieu et l'homme. Leur parcours aventureux les mène de Leningrad de Staline à Hollywood, du Berlin d'Hitler et du Paris occupé à New York ; mais surtout à des pensées révolutionnaires sans lesquelles notre présent - et notre avenir - ne seraient pas les mêmes.

09/2022

ActuaLitté

Littérature française

Les pouvoirs de la parole. Essais et notes (1935-1943)

René Daumal (1908-1944), poète (Le Contre-Ciel), conteur (La Grande Beuverie, Le Mont Analogue), a laissé une oeuvre importante d'essayiste, enfin réunie en deux volumes. L'Evidence absurde et Les Pouvoirs de la Parole mettent à la disposition du lecteur, dans un ordre chronologique, l'essentiel des spéculations philosophiques et des réflexions poétiques de cet écrivain d'une richesse de pensée peu commune. Dans Les Pouvoirs de la Parole, le lecteur trouve, avec les textes de la maturité, les approfondissements théoriques et pratiques de ce qui tient le plus à coeur à Daumal et qui est au centre même de sa vision : la pensée traditionnelle hindoue, comprise, vécue, enseignée comme "métaphysique expérimentale" susceptible de fournir à l'individu le moyen de réaliser son véritable "soi". Daumal, en considérant sur les bases traditionnelles, et incontestablement actuelles, ce que, d'après les doctrines hindoues, il appelle les "pouvoirs de la Parole", étudie en philosophe et en poète les phénomènes du langage dans des analyses d'une immense portée.

04/1972

ActuaLitté

Poésie

Poésies. 1934-1943...

"L'homme déconcerte, autant que l'oeuvre. Nul moyen de les inféoder à tel groupe, à tel parti, à tel mouvement. La violence et la grandeur d'un météore surgi d'on ne sait où et qui n'entre dans aucun système solaire. Abrupt au premier contact, mais d'une tendresse qui se révèle peu à peu ; massif, torrentiel, mais d'une extrême finesse. D'un profond pessimisme, mais d'une confiance totale dans les forces de la vie ; obsédé par la souffrance et la misère, mais avide de bonheur et de pureté ; il possède la puissance du primitif et le raffinement du civilisé. Son mépris du jeu mondain de la littérature l'a longtemps privé des suffrages du grand public ; il préférait rester libre, apprécié des seuls connaisseurs. D'une gourmandise universelle, Audiberti s'intéresse à tout ; sa curiosité demeure sans cesse en éveil ; les plus hautes sciences comme les réalités les plus humbles requièrent son attention. Tout fournit prétexte à sa sollicitude. Homme du Midi, natif d'Antibes, il aime le langage ; il le triture et le malaxe avec un plaisir sans mélange. Archaïsmes et néologismes, vocables rares et recherchés, tout lui est bon ; et il ne se prive pas d'innover en matière linguistique. Il soutient un haut grief contre l'habituelle séparation du dire et du faire ; car il veut rétablir la puissance créatrice du langage et, magicien véritable, agir par le langage. Ambition démiurgique dont, le premier, il ressent toute la difficulté" Yves-Alain Favre.

04/1981

ActuaLitté

Littérature étrangère

Journal (1939-1943)

Fils de la poétesse Marina Tsvetaeva, Gueorgui Efron, que l'on appelait Murr, est né en Tchécoslovaquie, le 1er février 1925 et a grandi en France jusqu'à l'âge de quatorze ans. En 1937, son père et sa soeur retournent en URSS, suivis en 1939, par Marina et Murr. Après l'arrestation d'Ariadna et de Sergueï Efron, Gueorgui et sa mère restent seuls, contraints de déménager et de vivre des maigres revenus de Tsvetaeva. Au début de la guerre, Marina Tsvetaeva et son fils sont évacués à Elabouga. Submergée par la misère, la solitude et l'incompréhension, elle se suicide le 31 août 1941. Envoyé au front, son fils fut tué au combat le 7 juillet 1944. Murr commence à tenir son Journal dès son arrivée en URSS. Les dernières notes datent d'août 1943, quelques mois avant sa mort. La première partie de ce document plonge dans la réalité soviétique la plus ordinaire et la plus brutale qui soit. Sa force vient de la disproportion entre sa banalité et les grands bouleversements dont il se fait l'écho. Gueorgui Efron ouvre une Fenêtre sur le monde pour se livrer à une observation continue de l'ordinaire soviétique. Il note une foule de pensées et d'émotions, de faits et de détails quotidiens qui évoquent l'atmosphère de Moscou sous la Terreur, à la veille de la Seconde Guerre mondiale. La seconde partie s'ouvre sur la terrible année 1941. C'est l'invasion de l'URSS par l'Allemagne, l'évacuation précipitée en Tatarie, puis le suicide de Tsvetaeva. Murr, devenu orphelin, désormais livré à lui-même, commence une vie errante et incertaine. Le Journal prend alors une autre dimension et devient un témoignage sur la survie. L'obsession de la faim devient le leitmotiv des années 1942-1943, elle ne le quitte jamais. Quelque chose se brise dans la personnalité du jeune homme. Mais le Journal continue de s'écrire. La vie devient plus oppressante, et se trouve suspendue aux ordres arbitraires. La descente aux enfers se fait en temps réel ; le document est saisissant, non par la puissance de l'émotion, mais par l'adhérence matérielle à la situation, face aux horreurs impassibles du quotidien. L'écriture devient un état second. Le cahier s'arrête lorsque son auteur est happé par la guerre, lorsqu'il n'y a plus de papier ni de crayon.

08/2014

ActuaLitté

Histoire internationale

Journal (1939-1943)

Rien ne prédisposait le jeune et mondain comte Galeazzo Ciano (1903-1944) à tenir un rôle de premier plan dans les affaires de l'Etat italien, si ce n'est peut-être sa prestance avantageuse et sa conversation brillante. Mais, en 1930, le diplomate en poste à Shanghai épouse Edda, la fille aînée de Benito Mussolini. Désormais, le destin des deux hommes sera indissolublement lié. De responsable de la propagande fasciste, le "héros" de la campagne d'Ethiopie devient en 1936, contre l'avis de la vieille garde qui n'apprécie guère son dilettantisme et ses liens avec l'aristocratie romaine, le nouveau ministre des Affaires étrangères et le numéro deux du régime. Sous son ministère, Ciano tint un journal quasi quotidien des événements, où il relate avec cynisme et sincérité la montée inéluctable de la guerre et la politique hasardeuse suivie par l'Italie. D'abord favorable à un rapprochement avec Hitler, on le voit s'opposer peu à peu, au lendemain de la signature du pacte d'Acier (mai 1939), à la politique pro-germanique agressive de son beau-père. Partisan de la conclusion d'une paix séparée avec les Alliés, puis de la démission du Duce, il est finalement exécuté comme traître en janvier 1944, un an après sa destitution qui conclut le Journal. C'est grâce à son épouse, qui les emporta avec elle, cachés sous sa jupe, dans sa fuite vers la Suisse, que les précieux carnets y furent publiés au lendemain de la guerre. Ce témoignage historique capital sur la Seconde Guerre mondiale, source de première main pour les historiens du fascisme, n'avait jamais été réimprimé en français depuis 1946. Il devient enfin accessible au grand public dans cette nouvelle édition, préfacée, annotée et entièrement révisée par Pierre Milza, professeur émérite à Sciences Po Paris et éminent spécialiste de l'histoire du fascisme (Conversations Hitler-Mussolini, 2013 ; Histoire de l'Italie des origines à nos jours, 2005 ; Mussolini, 1999).

09/2013

ActuaLitté

Critique littéraire

Lettres 1937-1943

Le 30 septembre 1937, Antonin Artaud, expulsé d'Irlande, est "débarqué" au Havre. Quelques jours plus tard, il est transféré à l'asile départemental d'aliénés de Seine-Maritime de Sotteville-lès-Rouen, dans le quartier hommes de Quatre-Mares. Les lettres qu'il rédige alors décrivent avec acuité le vécu d'angoisse et de désespoir d'un aliéné, masquant son identité sous des noms d'emprunt pour manifester toutes ses récriminations avec une énergie hors du commun qui le caractérisera tout au long de sa vie. Il est ensuite placé à Paris, à l'hôpital Sainte-Anne, le 1e avril 1938 ; il y demeurera jusqu'au 27 février 1939. Les lettres présentées confirment l'état pathologique d'Artaud, son obsession : sortir de ces lieux. Malgré ses conditions de vie et d'enfermement, il ne cesse d'écrire, de dessiner, et réclame sans cesse du papier. Après Sainte-Anne. Antonin Artaud est interné à l'asile de Ville-Evrard, où il demeurera jusqu'au 22 janvier 1943. La quantité et la qualité des documents qui sont présentés sont d'une imposante richesse sur l'état psychologique et physique d'Artaud, avec toujours cet impérieux besoin de s'exprimer malgré la maladie, les privations. Compte tenu de la misère régnant alors dans les asiles, qualifiée d'"extermination douce", et du danger que courait l'artiste, sa famille et ses amis vont réussir à obtenir un nouveau transfert pour l'asile de Paraire, à Rodez, en février 1943. Dans ce volume sont transcrites les lettres, dans leur graphie originale, qu'Artaud a rédigées entre 1937 et 1943. Nombreuses sont celles qui furent retenues par l'administration. A Roger Blin ou à André Gide, à Balthus ou au chancelier Hitler, Artaud lance ses invectives, ses suppliques et ses cris de souffrance. Ces écrits témoignent de la puissance d'une pensée fulgurante, météorique, prophétique, géniale dans ses possibilités d'expression et de création, un réservoir d'énergie inépuisable qui va oeuvrer toute sa vie, pour le conduire dans l'au-delà des rivages de la raison.

11/2015

ActuaLitté

Littérature française (poches)

NOUVEAUX ECRITS DE RODEZ. Lettres au docteur Ferdière 1943-1946 et autres textes inédits suivis de six lettres à Marie Dubuc 1935-1937

LETTRES AU DR FERDIERE (1943-1946) ET AUTRES TEXTES INEDITS SUIVIS DE SIX LETTRES A MARIE DUBUC (1935-1937) Préface du Dr Gaston Ferdière Présentation et notes de Pierre Chaleix Investi de ce qu'il croyait être sa mission, Antonin Artaud s'en fut, en 1937, rapporter la canne de Saint Patrick aux Irlandais. Arrêté à Dublin, ramené au Havre, on l'enferme. Pendant neuf ans il ne connaîtra plus que la face du dedans des murs asilaires. En 1940, quand survient l'Occupation, il est à Ville-Evrard. A la souffrance de son internement, s'ajoutent pour le poète la faim, le dénuement. Les efforts conjugués du fidèle Robert Desnos et de son ami Gaston Ferdière, qui dirige en " zone non occupée " l'asile de Rodez, réussissent à faire passer Arthaud en un lieu, où, à défaut de liberté, il trouvera, avec l'amitié, des soins attentifs jusqu'au dévouement. Nous sommes en février 1943. Jusqu'à sa sortie en 1946, Artaud écrira à son médecin, qu'il voit cependant chaque matin, près de cinquante lettres. La reconnaissance et l'affection jalouse côtoyant la revendication - si ce n'est l'aigreur certains jours - projettent sur cet ensemble le reflet incomparablement vrai de la vie du poète interné. Il y a plus : dans ces lettres s'exprime une foi chrétienne, sinon romainement orthodoxe du moins passionnée jusqu'au mysticisme.

01/1994

ActuaLitté

Sciences historiques

Billom 1941-1943

Les résistants les plus actifs de l'Armée secrète et le Premier Corps franc d'Auvergne opéraient sur l'ensemble de l'Auvergne. Face à eux, les services de renseignement et de sécurité nazis, commandés par Hugo Geissler, exerçaient leur répression à une échelle interrégionale. Les criminels de guerre sont comme les criminels de droit commun. Ils ont un mode opératoire particulier. Enquêter sur Billom (Puy-de-Dôme) peut permettre de comprendre les rafles de Murat (Cantal), mais aussi celles de Saint-Maurice (Puy-de-Dôme) ou d'ailleurs. Il est nécessaire d'enquêter et de travailler sur une grande échelle, en décloisonnant et en reliant les faits. La préparation et les enquêtes sur ce livre ont été une véritable aventure pleine de pistes suivies, de découvertes et de rebondissements. Ainsi apparaissent au grand jour des visages et des histoires de personnes dont on ignorait pratiquement tout, qui n'avaient rien dit à leurs proches, dont les noms étaient manquants, mal orthographiés ou sobrement gravés sur la pierre.

12/2013

ActuaLitté

Histoire internationale

Journal 1943-1944

Leïb Rochman écrit son Journal entre 1943 et 1944 au moment où il vit caché derrière une double cloison chez une paysanne polonaise puis dans une fosse creusée dans une étable avec d'autres compagnons polonais, allemands, russes ou ukrainiens. Il ne livre jamais sa localisation exacte, il cite toujours, avec une extrême prudence, un village ou un lieu-dit à une certaine distance. Ils passent des jours entiers, en rang d'oignons, les visages tournés vers le mur sans possibilité de s'asseoir. Avec talent, Leïb Rochman réussit à faire entendre le monde extérieur, l'écho des animaux, les détonations des tueries, les conversations de leur hôte avec les villageois. Le texte frappe par la force de leurs relations, de l'amour qui les lie entre eux et avec le peuple juif, et qui leur permet de survivre. Leib Rochman nous fait entendre une voix folle de douleur mais il raconte aussi qu'en dépit de tout, lui et ses compagnons continuent d'observer l'essentiel des lois du judaïsme. Il nous livre ici une conception du monde pétrie de Torah (Pentateuque et plus largement Premier Testament) qui se déploie au fil des pages. Jusque dans son approche des animaux domestiques, des souris et des mulots, des déflagrations et du tonnerre des combats et, bien sûr, des eaux qui les submergent dans leur dernière cachette, l'empreinte divine, le caractère cataclysmique et annonciateur d'une ère nouvelle - ou de la fin du monde - sont omniprésents. Leur foi constitue l'un des aspects les plus poignants de ce témoignage. Ils ne cessent d'être portés par leur aspiration à construire une vie nouvelle comme à se reconstruire en tant qu'êtres humains, libres, dans un lieu où les Juifs seraient enfin les maîtres de leur destin. Un Etat juif, précise Rochman en Eretz-Israël. Là même où il s'éteindra en 1978.

02/2017

ActuaLitté

Philosophie

Correspondance 1925-1935

Theodor W. Adorno n'a que vingt-deux ans lorsqu'il part pour Vienne, en 1925, y suivre l'enseignement d'Alban Berg. Élève du compositeur pendant quelque six mois, il en devient presque aussitôt l'ami, puis le correspondant fidèle, au cours d'échanges épistolaires qui se poursuivront jusqu'à la mort, en décembre 1935, de celui qu'il n'a cessé d'appeler son " maître ". Leur correspondance, que leurs rencontres interrompent seulement à deux reprises, noue le récit de leur vie et celui de la vie musicale d'une époque. Aux menus événements du quotidien qui sont, pour Adorno, ses démêlés avec l'Université, ses voyages en Italie, son activité de plus en plus engagée dans la presse musicale en faveur de l'avant-garde, malgré son désir constant de composer, et, pour Berg, ses problèmes de santé, son succès inattendu et grandissant, la découverte de la voiture et de la radio, se mêlent comptes rendus de concerts, annonces d'articles, descriptions de compositions en cours, récits de lectures et propos théoriques sur l'atonalité et la technique dodécaphonique. Témoignage vivant d'une amitié nourrie de lectures, de dialogues incessants et d'entraide, toujours plus étroite en dépit de l'exil d'Adorno en Angleterre et de la mise au ban de l'œuvre musicale de Berg, ces quelque cent quarante lettres retracent en même temps un chapitre essentiel de l'histoire de la musique et de l'école de Vienne.

04/2004

ActuaLitté

Critique littéraire

Lettres au petit Franz (1943-1944)

François Sentein raconte dans les Nouvelles minutes d'un libertin, publiées aux mêmes éditions, sa rencontre avec un improbable voleur de livres, en particulier d'éditions originales des classiques, surnommé Corneille. Avec Jean Genet, alias Corneille, se noue très vite une relation amicale, et Sentein discerne immédiatement les capacités littéraires d'un jeune malfrat qui n'a jusqu'alors rien publié. Il lira tout le premier théâtre, détruit depuis, de Genet, et assistera à la composition de Notre-Dame-des-Fleurs qu'il corrigera et ponctuera. Dans les quelques années qui précèdent sa gloire littéraire, Genet est comme l'on sait menacé de relégation, et c'est de prison qu'il s'adresse surtout à Sentein, seul à l'aider ou presque, prenant soin des moindres demandes d'un ami plutôt exigeant. Annotées par Claire Degans avec l'aide de François Sentein, ces lettres offrent pour la première fois une vision directe, et extrêmement émouvante, des débuts d'un des plus grands écrivains de notre siècle.

10/2000

ActuaLitté

Poches Littérature internation

Né au bon moment. 1935-1975

Comment devient-on David Lodge ? Pourquoi choisit-on le rire comme langage absolu, la comédie comme ligne de vie (et de fuite) ? Dans ce livre, notre Anglais préféré se dévoile comme jamais, avec une pudeur et une simplicité bouleversantes. Loin des mémoires tournant à l'autocélébration, Lodge rend hommage aux autres, à ceux qui ont traversé sa vie (parents, enfants, amis écrivains) et ce morceau de siècle avec lui, gamin anglais né en 1935, à quelques encablures de la guerre. Au-delà du roman d'une vie, Né au bon moment raconte le parcours d'un catholique profondément irrévérencieux, mais aussi habité par le doute et le paradoxe.

09/2017

ActuaLitté

Philosophie

La vie de Simone Weil. Avec des lettres et d'autres textes inédits de Simone Weil

Simone Weil (1909-1943) occupe une place tout à fait singulière dans l'histoire de la philosophie française contemporaine. Sans doute son acharnement à vivre en conformité absolue avec ses principes y est-il pour beaucoup et l'image de cette femme atteinte de tuberculose se laissant mourir, à Londres, en 1943, des privations qu'elle s'est imposées parce qu'elle n'est plus en état de combattre, illustre mieux qu'aucun autre de ses actes la nature de son engagement (physique autant que moral et intellectuel) du côté des pauvres, des démunis, des humiliés, des vaincus. Vérité et justice, tel est l'idéal qu'elle poursuit en véritable croisé. Elle le nourrira d'un travail intellectuel acharné et d'un engagement résolu dans tous les grands combats politiques de son temps : disciple d'Alain, agrégée de philosophie (1931), pénétrée des traditions chrétienne, grecque et hindoue, mais lectrice tout aussi éclairée des découvertes de la science moderne, elle s'établit comme ouvrière chez Alsthom puis Renault (1934-1935), s'engage aux côtés des combattants antifranquistes pendant la guerre d'Espagne (1936), se fait ouvrière agricole en 1941, avant de rejoindre la France libre en 1942-1943. Le destin exceptionnel de cette femme en quête d'absolu est ici raconté avec minutie et souci d'exactitude par quelqu'un qui l'a aimée et ne s'en cache guère. Son travail fait aujourd'hui référence.

07/1998

ActuaLitté

Beaux arts

L'art moderne. 1905-1945

La première moitié du XXe siècle est marquée par de profonds bouleversements - développement des techniques, guerres mondiales, révolutions scientifiques, énergie atomique, psychanalyse - qui ébranlent les certitudes et les valeurs des siècles précédents. Les artistes ne se contentent plus de refléter les ruptures et les révolutions de leur époque, mais les devancent et les assument à travers la mise en question des normes de la figuration - aussi bien la forme que la couleur. Cette restructuration donne naissance à de multiples mouvements esthétiques. L'Art moderne analyse les mouvements les plus connus en peinture, en sculpture et en architecture - le fauvisme, le cubisme, l'expressionnisme, l'abstraction, le futurisme, le surréalisme, le constructivisme - mais aussi des tendances plus discrètes à l'époque telles que le réalisme magique ou la Nouvelle Objectivité. Des encadrés biographiques et des légendes d'oeuvres mettent en valeur la singularité des grandes personnalités - Picasso, Kandinsky, Matisse - dont les recherches auront une influence fondamentale sur l'art de la seconde moitié du XXe siècle.

01/2019

ActuaLitté

Histoire de France

Prisonnier de guerre (1939-1943)

Avant d'être professeur de dessin d'art à l'Ecole des Beaux-Arts de Rennes pendant trente ans, de 1948 à 1978, François Garnier, après son service militaire en Algérie en 1935-36, a combattu en 1939-1940 avant de connaître la captivité en France puis en Allemagne et en Autriche de 1940 à 1943. Il a laissé des récits, des lettres et surtout une importante oeuvre picturale décrivant la vie dans les camps. Il a l'art de saisir les moments essentiels de cette vie difficile, parfois tragique, le désoeuvrement, l'attente, la promiscuité, les occupations les plus banales et répétitives toilette, lessive, repas les moments pénibles de travail forcé dans le froid la proximité des déportés politiques l'arrivée des Russes morts mais aussi les moments plus conviviaux : jeux de cartes, chorale, musique. Il a fait des portraits de ses compagnons, croqué les attitudes des gardiens et des prisonniers et tout ceci avec des moyens matériels réduits. Sur les 70 oeuvres présentées, 66 sont inédites et n'ont figuré dans aucune exposition depuis 1945.

09/2013

ActuaLitté

Divers

Rome 1934-Paris 1935. 2. rome 1934-paris 1935 2022

Résumé : Dans ce deuxième tome, nous retrouvons, après avoir brusquement quitter l'Allemagne, Jan Karta en Italie où sévit le régime fasciste de Mussolini. En transit sous le beau soleil romain, il attend nonchalamment que le temps passe et que la fortune lui sourit de nouveau afin de s'offrir un billet pour les Etats-Unis. Accueilli par la comtesse Eleonora Rossi Dorsini, une vieille amie de son père, Jan se voit confier une mission discrète : espionner sa future belle-fille. Une enquête délicate ou amitié et politique ne font pas toujours bon ménage. Et Jan Karta quitte promptement l'Italie où il n'est pas le bienvenu. Dans le train qui l'emmène à Paris, il lie conversation avec son voisin de cabine, un français fort sympathique. Mais durant le voyage l'homme succombe à une crise cardiaque et avant de s'éteindre, il prie Jan Karta de retrouver son fils à Paris... Cette quatrième enquête plonge notre héros dans un Paris tantôt pluvieux, tantôt enneigé, froid comme les protagonistes de cette histoire cruelle et sanglante où la Cagoule, l'organisation secrète sévit. Pour en savoir plus : édition revue et corrigée, nouvelles couleurs et dossier historique.

06/2022

ActuaLitté

Histoire de France

Maquisards et partisans 1943-1944

Ce Guide Militaria vous invite à vous plonger au coeur des maquis français et à découvrir la silhouette des combattants de l'intérieur qui ont grandement contribué à la libération du territoire national. Cette silhouette semble figée dans une image d'Epinal, mais la réalité est toute autre. L'auteur, à travers plus de 25 personnages reconstitués sur mannequins vivants et à l'aide de pièces authentiques, restitue l'apparence spécifique des maquisards région par région, sans oublier les personnels alliés parachutés afin de les instruire et les agents du renseignement en France occupée.

05/2018

ActuaLitté

Sociologie

En exil sur l'Altiplano. Parcours identitaires des exilés de langue allemande en Bolivie (1933-1945)

Cet ouvrage s'attache au destin méconnu de milliers d'Allemands et d'Autrichiens qui gagnèrent la Bolivie entre 1933 et 1945. Contraints à l'exil par le régime national-socialiste, comme plusieurs centaines de milliers d'autres personnes, parce qu'ils étaient (désignés) juifs ou opposants politiques, six à sept mille réfugiés de langue allemande trouvèrent refuge dans la république andine. La Bolivie était à l'époque un pays mal connu, le plus pauvre d'Amérique du Sud. Les défis que durent y relever les exilés furent uniques : la simple adaptation physique était compliquée par l'altitude et les conditions climatiques extrêmes ; l'intégration dans un pays encore semi-colonial, à la société très clivée, était presque impossible. Les stratégies identitaires adoptées pour surmonter ces difficultés et tenter de se reconstruire sont ici abordées à partir d'une histoire du quotidien : celle des parcours de milliers d'exilés anonymes, longtemps restés dans l'ombre des grands noms de l'exil intellectuel, allemand et autrichien. Entre difficultés économiques et inquiétudes pour les proches restés en Europe, les réfugiés reconstituèrent en Bolivie une société de l'exil animée par des rencontres et des conflits, comme par des activités culturelles, caritatives et politiques. Sont aussi analysés le regard que les exilés portèrent sur leur société d'accueil et les populations amérindiennes, majoritaires dans le pays andin, ainsi que la réception de cette vague d'immigration européenne dans un pays qui n'y était pas préparé. Ainsi, cette étude opère une double translation : en restituant à la république andine - pays du monde qui accueillit le plus grand nombre de réfugiés en regard de sa population globale - sa juste place sur la carte de l'exil ; en faisant des exilés de langue allemande qui y trouvèrent refuge, au-delà des représentations victimaires, les acteurs de leurs parcours identitaires.

10/2020

ActuaLitté

Histoire de France

KLB, journal de Buchenwald (1943-1945)

Le résistant Jean Hoen amorce au camp d’internement de Compiègne et poursuit au camp de concentration de Buchenwald, où il est déporté le 3 septembre 1943, la rédaction d’un « reportage vécu » sur son parcours et sa confrontation avec l’univers des camps nazis. Sa trajectoire au camp de Buchenwald suit un chemin singulier en raison de son âge et de son état de santé fragile, qui le font classer parmi les invalides. Il évoque avec minutie ses camarades, la vie quotidienne, l’univers du camp, livre aussi ses réflexions sur la condition humaine face à la violence et la misère extrêmes. Jean Hoen ne prétend pas faire oeuvre d’analyste, sa vision n’est ni historique, ni distanciée. Il assume son regard brut, celui d’un homme entré dans l’âge mûr et porteur d’un idéal patriotique forgé par ses origines lorraines, l’épreuve du feu durant la Première Guerre mondiale et son engagement dans la Résistance à Marseille. Cette voix « immédiate » est devenue très rare, au regard des témoignages livrés plusieurs décennies après les faits. Son récit sur Compiègne est publié à la Libération, celui sur Buchenwald demeurait par contre inédit.

09/2013