Recherche

Albert Camus, Nicola Chiaromonte, Louis Guilloux, Agnès Spiquel-Courdille

Extraits

ActuaLitté

Critique littéraire

Correspondance (1945-1959)

L'amitié entre Albert Camus et Nicola Chiaromonte (1905-1972) est née "d'un rapport humain des plus beaux et vrais : l'hospitalité". Le jeune Camus, qui vient d'achever la rédaction de ses "trois Absurdes", se lie à l'intellectuel italien exilé lors de son passage à Oran au printemps 1941. Militant antifasciste et anticommuniste, ami d'Alberto Moravia et d'Andrea Caffi, Nicola Chiaromonte s'apprête alors à rejoindre les Etats-Unis pour quelques années. A New York, en lisant le Mythe de Sisyphe et L'Etranger, il se découvre une profonde parenté d'esprit et de préoccupation avec l'écrivain français. C'est après Hiroshima que l'intellectuel italien, ayant lié d'étroites relations avec la gauche anticonformiste américaine en prenant part à la fondation de la revue pacifiste politics, suscite la collaboration intellectuelle de son ami français, désireux de nourrir avec lui un nécessaire "commerce social". Cette complicité amicale échappe, dans l'esprit des deux hommes, à l'autorité de l'Etat et des partis. De cet effort partagé naîtront des communautés de réflexion, en particulier les Groupes de liaison internationale, fragiles "flots de résistance" contre la déferlante des idéologies et la restauration des dictatures. Cette correspondance croisée, réunissant quelque quatre-vingt-dix lettres inédites, restitue l'exigence et la fraternité de ce dialogue vécu sous le mode de l'urgence : "Nous sommes comme des témoins, écrit AlbertCamus, en passe d'être accusés. Mais je ne veux pas vous laisser croire que je manque d'espoir. Il y a certaines choses pour lesquelles je me sens une obstination infinie." Il n'y a pas à distinguer ici entre la recherche de la vérité et la chaleur de l'amitié.

06/2019

ActuaLitté

Critique littéraire

Epistolaire, Revue de l'Aire N° 46/2020 : Albert Camus

SOMMAIRE : Geneviève Haroche-Bouzinac, Avant-propos. Dossier : ALBERT CAMUS EPISTOLIER Anne Prouteau et Agnès Spiquel, Ouverture. - DIALOGUES EPISTOLAIRES. Marie-Thérèse Blondeau, "Camus-Grenier : un ami capital" . - Françoise Kleltz-Drapeau, "Ecrire "un roman d'amour" : la correspondance avec Maria Casarès" . - Laurent Bove, "L'absurde et l'esprit d'orthodoxie. La correspondance A. Camus-F. Ponge" . - Samantha Novello, "Un "Mythe de Sisyphe en action" : la correspondance en tant qu'espace politique chez Camus et Chiaromonte" . - Christian Phéline, "D'amitié, en réplique, imaginaire... la lettre publique dans tous ses états" . - L'AMITIE AU SERVICE DE L'OEUVRE. Pierre-Louis Rey, ""Cher ami"" . - Alexis Lager, "La correspondance de Camus avec les poètes : "un long débat avec la poésie" ? " . - David Walker, "Camus - Lettres et théâtre" . - Hans Peter Lund, "L'oeuvre à l'épreuve du doute dans la correspondance d'Albert Camus" PERSPECTIVES Sophie Rothé, "Mutisme, censure et révolte de l'épistolier : Mirabeau à Vincennes" . - Marie Dupond, "La correspondance du géomètre Gaspard Monge (1746-1818). Pratique scientifique et action publique" . - Motasem Alrahabi, Pauline Flepp, Camille Koskas : "Polémiques dans le rituel épistolaire : le cas des correspondances Ponge et Paulhan" . - Béatrice Vernier, "Le Bruit des clés d'Anne Goscinny. Epistolaire et recherche de filiation" CHRONIQUES Guy Basset, Etat de la question : La correspondance d'Albert Camus. - Karin Schwerdtner, "Leïla Sebbar : son oeuvre, ses lettres, ses fragments" , Entretien avec Karin Schwerdtner. - Benoit Melançon, Le Cabinet des Curiosités Epistolaires. RECHERCHE Bibliographie (Agnès Cousson et alia.). - Comptes rendus. - Résumés du Dossier et des Perspectives

09/2020

ActuaLitté

Théâtre

Albert Camus

"J'échappe par le théâtre à ce qui m'ennuie dans mon métier d'écrivain", disait Camus à la fin de sa vie, opposant la camaraderie, la solidarité des gens de théâtre à "l'encombrement frivole" et à "l'abstraction qui menace tout écrivain". Sans doute avait-il pressenti dès ses jeunes années la nécessité vitale de cette échappatoire, vécue paradoxalement comme un ancrage dans la communauté des hommes et dans une certaine forme d'action, puisqu'il fondera dès 1935, à Alger, le Théâtre du Travail, puis bientôt le Théâtre de l'Equipe. A la fois auteur, adaptateur, metteur en scène, comédien, machiniste, il se donnera sans compter à ces projets, amorçant une trajectoire théâtrale placée sous le signe de la passion et de la fraternité. Ce livre s'attache à retracer cette trajectoire qui se fracassa au bord d'une route nationale un matin de janvier 1960. Il s'efforce aussi de percevoir et donner à voir les mouvements, les voix, les lumières du théâtre de Camus : un langage en soi, mû par une dynamique propre, mais peuplé d'échos et de reflets qui, parfois, évoquent vivement ou sourdement l'oeuvre du romancier, de l'essayiste, du journaliste, et l'engagement d'un homme.

04/2017

ActuaLitté

Théâtre

Albert Camus

Biographie théâtrale en deux actes qui raconte la vie d'Albert Camus. "Albert Camus m'a ouvert la qualité d'écriture pour le théâtre, celle également de ne jamais donner de rendez-vous... rares sont les gens qui sont à l'heure ! " Voici ses dix mots : le monde, la douleur, la terre, la mère, les hommes, le désert, l'honneur, la misère, l'été, la mer.

12/2019

ActuaLitté

Critique littéraire

Louis Guilloux : devenir romancier

Louis Guilloux, écrivain important du XXe siècle, est encore peu connu et peu étudié. Ici, est montré comment ce fils de cordonnier provincial, pauvre et sans diplôme, devient l'auteur du Sang noir, oeuvre reconnue comme exceptionnelle dès sa publication en 1935. La recherche s'appuie notamment sur les documents inédits du fonds d'archives de l'écrivain, récemment ouvert à la consultation. Cette documentation très riche permet d'analyser les difficultés du métier d'écrivain : exigences éditoriales, participation indispensable à des réseaux d'amis, apprentissage progressif des techniques d'écriture, nécessité de s'exprimer dans les débats du moment, danger d'être enfermé dans une image de romancier du peuple. Louis Guilloux explore des voies de création originales et propose une réflexion toujours stimulante sur la psychologie humaine, les rapports de l'individu et de la société, la culture. La lecture de ses oeuvres gagne à être éclairée par la connaissance croisée des contraintes du métier et des enjeux littéraires et idéologiques de l'entre-deux-guerres.

06/2010

ActuaLitté

Critique littéraire

Dictionnaire Albert Camus

Cet ouvrage, rédigé par une équipe internationale de spécialistes, permet de mieux situer l'importance de l'œuvre et de la pensée d'Albert Camus (1913-1960) dans son temps et dans le nôtre. Intégrant les travaux critiques et historiques les plus récents, il entend ne pas dissocier l'artiste méditerranéen, le penseur moderne, le moraliste classique et le citoyen responsable. Il ouvre des portes multiples sur une œuvre qui est à la fois déjà intemporelle et toujours actuelle. Romancier, dramaturge, essayiste, journaliste visionnaire et courageux, Albert Camus a été le plus jeune lauréat français du prix Nobel de littérature. Peu de ses compatriotes, au XXe siècle, ont obtenu une audience aussi universelle. Sa consécration précoce s'est pourtant accompagnée de critiques acerbes. Jean-Paul Sartre a certes salué un jour " l'admirable conjonction d'une personne, d'une action et d'une œuvre ", mais l'homme a souvent été confondu avec son image. Les engagements du démocrate ont été disqualifiés comme insuffisamment radicaux. L'œuvre enfin a longtemps fait l'objet de malentendus. L'Etranger, La Peste, jugés trop hâtivement, font encore parfois obstacle à la découverte des écrits plus personnels. L'Homme révolté a surtout été lu à travers le prisme d'une controverse de guerre froide. Mais la fidélité des lecteurs, en France et plus encore hors de France, a eu raison de la condescendance des doctes. Aujourd'hui, l'histoire est passée et le temps des procès révolu. Il reste l'essentiel : un grand écrivain tel qu'en lui-même.

11/2009

ActuaLitté

Critique littéraire

Albert Camus, journaliste

Cet ouvrage permet de mieux situer l'importance de l'oeuvre journalistique d'Albert Camus, de ses premiers pas dans la profession comme reporter à Alger Républicain aux mémorables éditoriaux publiés dans les colonnes de Combat pendant la seconde guerre mondiale et les premières années de l'après-guerre, sans oublier les chroniques à L'Express. Le livre analyse éga-lement ses critiques à la presse, fondées sur son expérience pratique du mé-tier, d'une grande résonance contemporaine. Aucun livre, jusqu'à présent, n'avait regroupé et analysé l'ensemble de sa production journalistique dans laquelle s'est forgée sa plume et où appa-raissent déjà son talent, sa sensibilité sociale, l'engagement moral et sa luci-dité. Dès ses débuts, il exerça un journalisme engagé sur le terrain afin de dénoncer les injustices auprès des populations les plus démunies, des humbles, des humiliés. La vie journalistique de Camus est marquée par l'adéquation entre oeuvre et existence, un héritage de son rapport au monde, enraciné dans son enfance : un devoir de témoigner. Dans le contexte actuel de défiance à l'égard des journalistes, de perte de crédibilité des médias d'information traditionnelle, repenser et s'inspirer d'Al-bert Camus journaliste est bien plus que nécessaire. Il est, sans aucun doute, une figure centrale du journalisme du XXe siècle.

05/2019

ActuaLitté

Critique littéraire

Albert Camus. Souvenirs

A dix-sept ans, élève de philosophie au lycée d'Alger, Albert Camus eut pour professeur Jean Grenier. Ainsi commença une amitié qui devait durer toujours. Et Camus a dit lui-même assez souvent l'influence qu'avait eue, sur sa pensée et sur son style, l'auteur des Îles. Le livre de Jean Grenier n'est ni une biographie ni un commentaire de l'œuvre de Camus. C'est une suite de souvenirs strictement personnels, un témoignage dont la discrétion volontaire n'exclut pas la précision. Jean Grenier est ainsi amené à parler de questions qui se sont posées à Albert Camus touchant la politique, la religion, l'Algérie, la création littéraire, etc. Un portrait se dégage peu à peu de cette suite de souvenirs où la vérité est obtenue avec une grande sobriété de moyens et où sont abordés indirectement des problèmes qui nous concernent tous.

11/1968

ActuaLitté

Critique littéraire

ALBERT CAMUS. Une vie

" Une personnalité littéraire a de vrais ennemis pendant sa vie et presque autant de faux amis après sa mort. " A la recherche d'Albert Camus, Olivier Todd, sans gommer ni grossir les qualités ou les défauts de l'homme et de l'écrivain, montre comment l'auteur de L'Etranger et de L'Homme révolté tenta d'accorder sa vie, son œuvre et sa morale. Camus fut algérien et algérois, journaliste, essayiste, romancier, dramaturge, metteur en scène, acteur... Avec cette biographie, sa personnalité apparaît dans toute sa complexité, grâce à de nombreux inédits dans sa correspondance. Camus était charmeur et ombrageux, sincère et théâtral, plein de doutes et arrogant. Il voulait être aimé et y parvint souvent. Il cherchait à être compris et n'y parvint pas toujours. Il parla trop de bonheur pour être heureux et serein. Faut-il pour autant l'imaginer malheureux comme Sisyphe ? Camus reste inclassable, solitaire, solidaire, il ne voulait être ni victime ni bourreau. Pour lui, la souffrance n'avait pas de frontière. Déchiré par la guerre d'Algérie, Camus vécut aussi les amères victoires et les fécondes défaites de la justice et de la violence.

09/1999

ActuaLitté

Critique littéraire

Mon cher Albert. Lettre à Albert Camus

Sur le quartier de Belcourt à Alger où Camus a vécu, la rue de Lyon où il habitait, les bancs de l'école communale, les séances de cinéma dominicales, et les matchs de foot où le futur écrivain tenait le poste de gardien de but, on n'avait recueilli jusqu'ici que des témoignages lacunaires. En réalité, on connaît de la jeunesse de Camus que ce qu'il en a raconté lui-même dans Le premier homme. Pour avoir été voisin rue de Lyon, son camarade d'école, et l'avoir ainsi fréquenté de dix à dix-huit ans, Abel Paul Pitous (1913-2005), son exact contemporain, gardait des images précises de cette époque. Son témoignage, que l'on vient de retrouver, consigné dans les années soixante-dix, ressucite donc pour la première fois non seulement les lieux de l'enfance de Camus, mais aussi un peu de la vie des gens qui l'entouraient et qui comptèrent tant pour lui : sa mère, son oncle sourd et muet, son instituteur, et cette flopée de copains tous passionnés de football. Autant de souvenirs qui restituent aujourd'hui d'une manière formidablement proche et touchante le climat dans lequel Camus a grandi et s'est émancipé.

10/2013

ActuaLitté

Critique littéraire

La peste d'Albert Camus

Un essai Etude approfondie d'un grand texte classique ou contemporain par un spécialiste de l'œuvre : approche critique originale des multiples facettes du texte dans une présentation claire et rigoureuse. Un dossier Bibliographie, chronologie, variantes, témoignages, extraits de presse. Eclaircissements historiques et contextuels, commentaires critiques récents. Une iconographie Des illustrations nombreuses et variées proposent une interprétation visuelle originale. Un ouvrage efficace, élégant. Une nouvelle manière de lire.

04/1991

ActuaLitté

Philosophie

L'abécédaire d'Albert Camus

De Camus, Hannah Arendt disait en 1952 qu'il était "sans aucun doute pour le moment le meilleur homme en France" parmi ses pairs qu'elle trouvait "tout juste supportables" . Comment expliquer un jugement aussi tranché à l'encontre d'un milieu intellectuel où l'écrivain algérois côtoyait pourtant Jean-Paul Sartre, Maurice Merleau-Ponty ou encore Georges Bataille ? C'est que l'auteur de L'Homme révolté a su incarner, à une époque d'extrême polarisation du débat d'idées, le difficile équilibre de la nuance. Sa lucidité, dont son ami Char disait qu'elle est la blessure la plus rapprochée du soleil, face à la réalité de l'idéologie totalitaire et son refus obstiné de céder aux sirènes du manichéisme ont fait de lui un penseur souvent caricaturé et incompris. Les Justes, Lettres à un ami allemand, Le Mythe de Sisyphe, La Chute... A l'heure de l'immédiateté numérique et de la polémique permanente, il importe plus que jamais d'entendre cette pensée exigeante, tendue comme un fil d'Ariane entre des extrêmes mortifères.

ActuaLitté

Critique littéraire

Albert Camus, citoyen du monde

La pensée de Camus est nourrie d'expériences qui jalonnent sa vie et son oeuvre : les lieux, l'amitié, le langage, la guerre, l'histoire, l'amour. Ces étapes aboutissent à ce que Camus appelle le "royaume", lieu toujours menacé, où les hommes, en lien avec d'autres, peuvent vivre, aimer, sentir, admirer, créer. Cet album retrace l'itinéraire de l'exposition "Albert Camus, citoyen du monde", qui aura lieu du 5 octobre 2013 au 4 janvier 2014, à la Cité du livre d'Aix-en-Provence.

10/2013

ActuaLitté

Biographies

L'enfance d'Albert Camus

Comment la personnalité de Camus s'est-elle forgée ? Comment est née en lui sa vocation d'écrivain ? Où puise-t-elle la force des ressorts de sa pensée, qui a guidé toute une génération ? Quelle sorte d'enfant était-il ? Quel rapport entretient-il avec l'enfance ? Aurélie Palud nous convie à une enquête passionnante à travers la vie et les textes de Camus. Un père absent, un milieu pauvre, une maisonnée féminine où la seule présence masculine est celle des oncles, tous les ingrédients de la sensibilité de Camus sont là. Un pupille de la nation, boursier au lycée jusqu'à la "khâgne africaine", celle d'Alger, une vie de petit blanc au contact des Arabes du quartier, tous les ingrédients de son attention aux autres sont en germe dans son enfance. On suit Albert à travers les lectures qui l'ont imprégné, comme celle de Gide, et les enseignants qui l'ont marqué, en particulier le philosophe Jean Grenier. Aussi à travers ses premières conquêtes féminines, notamment sa "Nadja", Simone Nié, qu'il a enlevée à l'un de ses meilleurs amis et qui deviendra sa première femme. Le récit se termine sur la relation qu'il a bâtie avec ses propres enfants, fruits de son union avec sa seconde femme, Francine Faure.

06/2023

ActuaLitté

Autres philosophes

L'abécédaire d'Albert Camus

De Camus, Hannah Arendt disait en 1952 qu'il était " sans aucun doute pour le moment le meilleur homme en France " parmi ses pairs qu'elle trouvait " tout juste supportables ". Comment expliquer un jugement aussi tranché à l'encontre d'un milieu intellectuel où l'écrivain algérois côtoyait pourtant Jean-Paul Sartre, Maurice Merleau-Ponty ou encore Georges Bataille ? C'est que l'auteur de L'Homme révolté a su incarner, à une époque d'extrême polarisation du débat d'idées, le difficile équilibre de la nuance. Sa lucidité, dont son ami Char disait qu'elle est la blessure la plus rapprochée du soleil, face à la réalité de l'idéologie totalitaire et son refus obstiné de céder aux sirènes du manichéisme ont fait de lui un penseur souvent caricaturé et incompris. Les Justes, Lettres à un ami allemand, Le Mythe de Sisyphe, La Chute... A l'heure de l'immédiateté numérique et de la polémique permanente, il importe plus que jamais d'entendre cette pensée exigeante, tendue comme un fil d'Ariane entre des extrêmes mortifères.

06/2023

ActuaLitté

Biographies

Dictionnaire amoureux d'Albert Camus

Mohammed Aïssaoui s'est construit avec l'oeuvre d'Albert Camus. Il nous livre ici " son " Camus, celui qui illumine sa vie, qui élargit le coeur et l'esprit, qui console des chagrins du monde. Avec la complicité de Catherine Camus qui lui a donné accès à des documents exclusifs. J'ai longtemps pensé que j'étais le seul être au monde à connaître Albert Camus, à le comprendre, et qu'il n'écrivait que pour moi : c'est mon père, mon frère, mon professeur, mon ami. Il me console des chagrins du monde. Avec lui, je ne me sens jamais seul. Je le comprends mieux que personne, et les autres ne peuvent pas vraiment le comprendre - ils n'ont pas vécu ce que lui et moi avions vécu... La pauvreté, la mère analphabète qui ne lira jamais les livres que l'on a écrits, la honte, la condescendance, l'écartèlement entre notre milieu d'origine et celui auquel nous avons accédé - le vertigineux écart social. Mais aussi le douloureux écartèlement entre deux pays, deux mondes : la France et l'Algérie. Je croyais que Camus avait pris sa plume pour me dire, " tu vois, tu n'es pas seul ". Plus tard, j'ai compris que Camus n'était pas qu'à moi ! On est quelques milliers, quelques millions même, à l'aimer. Quelqu'un qui élargit le coeur et l'esprit. De toute ma vie de journaliste, le moment le plus fort a été la rencontre avec Catherine Camus, à Lourmarin, dans le Lubéron... rue Albert-Camus... Je la considère comme ma soeur, et même comme ma petite soeur malgré ses quelques années de plus que moi. Alors, ce Dictionnaire amoureux, je ne pouvais pas le faire sans elle, sans sa complicité. Je la remercie, ici, pour sa générosité. Et son hospitalité. Lors d'une rencontre, je lui pose une question, à propos du Dictionnaire. Sans trop d'espoir, je lui demande s'il y a des mots qu'elle a envie de voir dans ce livre, des mots auxquels on ne s'attend pas ou même des mots qui pour son père seraient incontournables ? Bingo : elle me répond : " Il y a les dix mots préférés de papa ! " Ce Dictionnaire amoureux - donc totalement subjectif - est enfin le livre de la gratitude, de la reconnaissance et du partage. Je remercierai tous les spécialistes qui m'ont permis de voir des choses que je n'avais pas vues ou pas comprises

11/2023

ActuaLitté

Critique littéraire

Albert Camus, la pensée révoltée

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, Albert Camus est un homme qui a éprouvé la cruauté, le mensonge, la lâcheté, mais aussi l'amitié, la fraternité, le courage. Un homme de cette génération formée par Nietzsche et Marx qui a pris de plein fouet la réalisation caricaturale des idées de l'un par Hitler et de l'autre par Staline. Un homme pour qui la mort de Dieu est un fait, l'absurdité du face-à-face entre le monde et l'homme une vérité - "ma première vérité", dit Camus - qui le conduit à la seconde : "Je me révolte, donc nous sommes". Révolte, pas révolution. Nuance... Camus n'est pas l'homme des lendemains qui chantent mais des présents qui indignent. Articles et interviews de Catherine Camus, Benjamin Stora, Michel Onfray, Alain Finkielkraut, Frédéric Worms, André Comte- Sponville, Alice Kaplan, Jean-François Mattéi, Atiq Rahimi, Boualem Sansal...

10/2013

ActuaLitté

Critique littéraire

Albert Camus, fils d'Alger

Pour la première fois, une biographie s'attache à éclairer le génie d'Albert Camus par le génie de sa terre natale, l'Algérie, et celui de sa ville tant aimée, Alger, sans lesquelles, disait-il, il ne pouvait pas vivre... L'Algérie est l'espace tout entier de son imaginaire et de son engagement. Avec le temps, le conflit et l'exil, elle est même devenue une sorte d'Eden illuminant cette part intime qu'il appelait "obscure" et dont il regrettait, un an avant sa mort, qu'elle ne fût pas davantage perçue. Il fallait un autre fils d'Alger pour comprendre cette dimension sensible de l'écrivain. Alain Vircondelet a grandi dans un quartier populaire, il a fréquenté les mêmes écoles, les mêmes plages, les mêmes lieux qu'Albert Camus. Grâce à son ample connaissance de l'oeuvre, il raconte la douleur de l'exil et la nostalgie d'un pays devenu mythique, lieu de refuge et de consolation.

06/2013

ActuaLitté

Littérature française

Albert Camus oeuvre N°5

Rassemblant des camusiens de formation différente, venus d'horizons et de pays différents, le colloque "Albert Camus : oeuvre fermée, oeuvre ouverte ?" qui, en juin 1982, s'est tenu au Centre Culturel International de Cerisy-la-Salle, sous la direction de Raymond Gay-Crosier et de Jacqueline Lévi-Valensi, a mis en évidence, à travers des approches parfois contradictoires, mais généralement complémentaires, la complexité d'une pensée et d'une oeuvre trop souvent soumises à des simplifications ou des schématisations arbitraires. De nouvelles lectures, fondées sur des recherches d'ordre littéraire ou philosophique ; linguistique ou méthodologique, mais aussi sur les apports de la psychanalyse ou de la réflexion philosophique, permettent de mieux cerner cette pensée et cette oeuvre dans leur unité et leur cohérence interne, où, cependant, elles ne s'enferment pas, de mieux mesurer leur possibilité d'ouverture aux prolongements multiples et féconds, de mieux les situer dans leur singulière actualité.

02/1985

ActuaLitté

Critique littéraire

L'Etranger d'Albert Camus

Un essai Etude approfondie d'un grand texte classique ou contemporain par un spécialiste de l'œuvre : approche critique originale des multiples facettes du texte dans une présentation claire et rigoureuse. Un dossier Bibliographie, chronologie, variantes, témoignages, extraits de presse. Eclaircissements historiques et contextuels, commentaires critiques récents. Une iconographie Des illustrations nombreuses et variées proposent une interprétation visuelle originale. Un ouvrage efficace, élégant. Une nouvelle manière de lire.

01/1992

ActuaLitté

Biographies

Louis Germain (1884-1966). Instituteur et père spirituel d'Albert Camus

Le nom de Louis Germain est étroitement attaché à celui d'Albert Camus. Si, aujourd'hui, un lecteur curieux cherche à se renseigner sur ce fameux instituteur, en entrant le nom de Louis Germain sur Internet, il est automatiquement renvoyé vers Albert Camus. Et il découvre alors cette lettre du 19 novembre 1957 adressée par l'écrivain à l'instituteur de son enfance. Albert Camus vient de recevoir le Prix Nobel : "Mais quand j'ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous". Reconnaissant élève, Camus lui dédiera ses Discours de Suède. Sans ce prix Nobel ni cette lettre de reconnaissance, le nom de Louis Germain ne résiderait plus que dans la mémoire des rares personnes qui l'ont côtoyé. Nous en concluons qu'avec ce courrier, Albert Camus a immortalisé son instituteur de 7e. Grâce aux écrits de son illustre élève et aux biographies qui lui ont été consacrées, chacun peut se faire une idée assez précise du M. Germain instituteur. Il est proposé ici de vous faire mieux connaître cet homme, lui qui fut bien plus qu'un simple enseignant de la République dans cette Algérie qui l'a vu naître et mourir.

05/2021

ActuaLitté

Critique littéraire

Louis Guilloux. Un écrivain dans la presse

Louis Guilloux (1899-1980) n'est pas seulement l'écrivain de Sang noir, du Jeu de patience ou de Coco perdu. Il a été aussi journaliste, en particulier à L'Intransigeant (au début des années vingt) et à Ce soir (à la fin des années trente). Echotier, critique de cinéma, critique littéraire, traducteur, il a touché à tous les genres, mais n'a guère fréquenté le reportage. Il a aussi offert contes, nouvelles ou enquêtes à des revues ou journaux divers (Vendredi, Le Populaire, Excelsior, Floréal, Le Petit Journal, Paris-soir, L'œuvre, Preuves). La presse est aussi un matériau pour son oeuvre : il s'inspire d'articles de journaux, et construit des personnages de journalistes. La presse est un monde essentiel pour la compréhension de cet écrivain. Ce monde, où il paraît mal à l'aise, structure son existence quotidienne ; il disait être un grand lecteur de journaux. Il y a projeté un destin, fait ses gammes, vécu des frustrations, laissant un corpus significatif.

03/2014

ActuaLitté

Littérature française

Albert et Louis

Albert Camus et Louis Ferdinand Céline ensemble ? Improbable rencontre ! Pourtant c’est au dialogue entre ces deux hommes que l’auteur nous propose d’assister. L’un, Céline, de retour d’exil après avoir été condamné à mort par contumace et qui semble renouer avec le succès après la publication de D’un château l’autre, l’autre, Camus, de plus en plus contesté pour ses prises de position à propos de la guerre d’Algérie et qui pense lui-même à s’exiler. Le racisme affiché de Céline et celui sous-jacent reproché par certains à Camus ne sont pourtant pas les seuls éléments de cet échange. Céline, qui s’apprête à confier un secret à Camus veut d’abord s’assurer d’être considéré par lui comme un interlocuteur à part entière. L’Etranger et Mort à crédit seront les principaux supports de cette confrontation conduisant les deux hommes à revisiter certains aspects de leur enfance, à se découvrir mutuellement, pour qu’enfin, à l’issue de cet échange, Louis dévoile ce qui l’a poussé à vouloir rencontrer Albert.

05/2011

ActuaLitté

Critique littéraire

Correspondance. 1945-1959

Albert Camus et Louis Guilloux font connaissance chez Gallimard durant l'été 1945, à l'instigation de leur ami commun Jean Grenier. Guilloux a déjà derrière lui deux décennies d'engagement et d'écriture et une oeuvre publiée importante. Camus, dont L'Etranger et Le Mythe de Sisyphe ont paru en 1942, n'a que trente-deux ans ; son implication dans Combat lui vaut une notoriété grandissante. Les différences ne manquent pas entre le Breton et l'Algérien. Camus semble plus solaire, Guilloux plus habité par le noir ; le premier est rongé par le doute et le second aspire à la lumière. Mais l'amitié entre les deux hommes est immédiate et durable, et leurs affinités nombreuses : "Je l'aime tendrement et je l'admire, écrira Guilloux en 1952, non seulement pour son grand talent, mais pour sa tenue dans la vie". Ces fils du peuple, qui ont connu la pauvreté et la maladie, sont animés par l'esprit de justice et de fraternité, prenant le parti des malheureux et des opprimés sans jamais s'inféoder à une organisation qui voudrait les représenter. Tous deux partagent une conscience aiguë de la douleur, où ils reconnaissent la "constante justification" de l'homme et dont ils tirent les éléments d'une conduite morale et politique. Cette correspondance croisée ponctue quinze années d'une profonde et tendre affection, nourrie d'innombrables causeries, lectures, promenades et repas partagés. Comme toute amitié, elle eut ses temps forts, telle la visite de Camus à Saint-Brieuc en 1947, durant laquelle le futur auteur du Premier Homme va sur la tombe de son père, enterré au carré des soldats de la Grande Guerre ; ou encore le séjour de Guilloux en 1948 en Algérie, où il partage un repas avec Camus et sa mère.

09/2013

ActuaLitté

Critique littéraire

Le Premier Homme d'Albert Camus

"Quand Camus mourut dans un accident d'auto, le 4 janvier 1960, on trouva à proximité du véhicule le manuscrit inachevé d'un roman autobiographique de cent quarante-quatre pages, Le Premier Homme. En tête, Camus avait inscrit une dédicace à sa mère illettrée : "Intercesseur : Vve Camus. A toi qui ne pourras jamais lire ce livre". La première partie du roman retrace une "recherche du père". A quarante ans, Jacques Cormery (masque transparent de l'auteur) se rend en effet sur la tombe de son père, Henri Cormery, tué au début de la guerre de 14-18 et enterré à Saint-Brieuc. Jacques prend alors brusquement conscience qu'il est aujourd'hui plus âgé que ne l'était son père au moment de sa mort. Cette révélation bouleverse en lui l'ordre du temps. A l'image des colons qui l'avaient précédé en Algérie, Henri Cormery était le "premier homme" ; Jacques, à son tour, devient le "premier homme". Faute de témoignages suffisants, cette "recherche du père" se révélera décevante. Mais elle permettra à Jacques de recomposer l'univers de son enfance, de confesser ses fautes à sa mère, et d'ouvrir son esprit et son coeur à un passé lointain, celui des premiers temps de la colonisation. Jamais, depuis sa première oeuvre, L'Envers et l'Endroit (1937), Camus ne s'était livré avec autant d'intimité sur lui-même et sur ses proches". Pierre-Louis Rey.

02/2008

ActuaLitté

Biographies

Albert l'étranger, Camus l'Algérien

Albert Camus est né dans la misère et a su bien la décrire dès l'âge adulte. Il aimait beaucoup l'Algérie au point de ne pouvoir vivre ailleurs. Cependant, soixante ans après sa mort accidentelle, beaucoup d'intellectuels, de critiques littéraires, de politiques, sur les deux rives de la Méditerranée, ne lui accordent pas la moindre circonstance atténuante. Et même mort, Albert Camus divise encore son monde, à son sujet. La Méditerranée, comme seul juge, n'y peut rien. Lorsque la politique via l'histoire des visions restreintes' prend le dessus sur la littérature, les gens sensés et avisés rangent leur plume ! Il y a donc comme un arrêt total de toute une vie sociétale. Et le désert culturel frappe déjà à nos portes... ! Après Mohammed Moulessehoul : l'autre Yasmina Khadra, Slemnia Bendaoud enchaîne avec un autre auteur. Dans cet ouvrage, le portrait d'Albert Camus y est caricaturé. Ses écrits, ses idées, sa philosophie, ses positions, ses réflexions, sa vie littéraire, en quelque sorte, y sont décortiqués et analysés.

09/2021

ActuaLitté

Critique littéraire

Le "journalisme moral" d'Albert Camus

Le journalisme fut la passion mais aussi l'arme d'Albert Camus pour un monde plus juste, plus clément pour l'homme. De ses premiers écrits pour "Alger Républicain" et "Le Soir Républicain", à ses appels à la résistance au nazisme dans le "Combat" clandestin, à ses éditoriaux flamboyants puis de plus en plus désenchantés dans Combat de l'après-guerre, aux derniers textes qu'il écrit pour "L'Express", il eut pour souci constant de mettre en évidence un positionnement éthique constant.

05/2014

ActuaLitté

Critique littéraire

Lire les Carnets d'Albert Camus

Albert Camus a vingt-deux ans quand il commence à écrire régulièrement dans ses "Cahiers" ; il ne cessera pas jusqu'à sa mort. Il en préparait alors la publication ; elle sera posthume, sous le titre de Carnets. Ces textes, aussi inclassables que divers (laboratoire de l'oeuvre, "choses vues", notes de lectures, impressions de voyages, réflexions philosophiques et, de plus en plus vers la fin de sa vie, notations intimes) sont souvent cités ; ils n'avaient jamais été étudiés en tant que tels. Ils le sont ici, par des chercheurs d'horizons divers, qui interrogent les modalités et les enjeux de cette écriture très spécifique. Les Carnets prennent ainsi toute leur place dans l'oeuvre camusienne, dont ils mettent au jour les ressorts secrets. Au coeur de cette écriture fragmentaire, l'exigence artistique de Camus est aussi manifeste qu'ailleurs ; et c'est à ses Carnets qu'en 1937 - il a alors vingt-quatre ans - il confie sa certitude, qui ne se démentira pas : "Écrire, ma joie profonde !". Lire les Carnets se révèle indispensable pour qui veut vraiment connaître Camus...

02/2012

ActuaLitté

Critique littéraire

Albert Camus, Des pays de liberté

Depuis sa disparition accidentelle le 4 janvier 1960, Albert Camus hante les consciences par sa figure absente, touche ses lecteurs par la beauté de son écriture, et rend les sociétés nostalgiques de la liberté pour laquelle il s'était inlassablement battu. De telles qualités, littéraires autant que politiques, s'unissent dans son oeuvre inachevée et sa vie brève. Cette unité est restée souvent méconnue. Il était temps de retrouver Albert Camus dans la pensée héroïque qui fut la sienne et son écriture du monde où demeurent, comme des étoiles dans la nuit, des pays de liberté et de justice. Fondée sur des sources inédites, éclairée par l'étude de sa postérité, cette biographie restitue l'humanité d'un écrivain souvent seul et d'un intellectuel longtemps rejeté, prêt aux combats les plus essentiels. Un éclairage précieux sur la vie et l'oeuvre d'Albert Camus.

01/2020

ActuaLitté

Littérature française

Mon cher Albert. Lettre à Camus

"J'ai besoin d'invoquer votre visage, le fantôme de votre présence pour instaurer entre nous un tant soit peu d'intimité épistolaire. [...] me mettre dans vos pas, revisiter les moments de votre vie étroitement noués à votre oeuvre. l'une et l'autre inscrivent en profondeur leurs effets de résonance en moi." En native de la même terre, Martine Mathieu-Job interroge avec une affectueuse complicité le lien d'Albert Camus à l'Algérie en s'intéressant surtout à deux périodes clés : son enfance, qui a nourri un rêve utopique brisé par l'histoire coloniale, et les années trente qui ont forgé son éducation esthétique et politique. Sous le signe d'une Méditerranée lumineuse et tragique, le dialogue avec le "philosophe-artiste" aide plus que jamais à penser les questions toujours brûlantes du rapport à l'altérité, à la justice, à la haine et à la solidarité.

05/2021