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Christine Rollard, Philippe Blanchot

Extraits

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Critique littéraire

Le livre à venir

Le secret de la littérature, la littérature comme exigence et comme sens et sa voie à venir se trouvent au centre de ces recherches. Avec un savoir passionné et anxieux, il nous est parlé de Proust, d'Artaud, de Broch, de Musil, de Henry James, de Samuel Beckett, de Mallarmé, de plusieurs autres et même de celui qui sera, un jour, le dernier écrivain. Mais peut-être, plus que des auteurs et des livres, est-il question ici du mouvement d'où viennent tous les livres et qui détient, d'une manière encore cachée, l'avenir de la communication et la communication comme avenir.

11/1986

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Critique littéraire

Traduire Kafka

J'écris maintenant à nouveau ce que j'ai entendu, ce qui m'a été confié. Pourtant cela ne m'a pas été confié comme un secret que je devrais garder, seule m'a été immédiatement confiée la voix qui a parlé, le reste n'est pas un secret, plutôt de la poussière de paille ; et ce qui s'envole de tous côtés quand le travail est fait, c'est cela qui peut être communiqué, car cela n'a pas la force de rester tranquille, dans un abandon silencieux, lorsque ce qui lui a donné la vie s'est dissipé en fumée.

04/2019

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Littérature française

L'instant de ma mort

«Je me souviens d'un jeune homme - un homme encore jeune - empêché de mourir par la mort même - et peut-être l'erreur de l'injustice. Les Alliés avaient réussi à prendre pied sur le sol français. Les Allemands, déjà vaincus, luttaient en vain avec une inutile férocité. Dans une grande maison (le Château, disait-on), on frappa à la porte plutôt timidement. Je sais que le jeune homme vint ouvrir à des hôtes qui sans doute demandaient secours. Cette fois, hurlement : «Tous dehors»»

06/2002

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Critique littéraire

L'écriture du désastre

D'une manière qui sollicite la lecture en lui demandant de se renouveler, Maurice Blanchot poursuit la «méditation» qu'il mène (et qui le conduit) depuis de nombreuses années. «L'Écriture du désastre» est peut-être une recherche de l'exigence fragmentaire qui n'est pas recherche inachevée, mais est au-delà de tout accomplissement, au-delà même de tout au-delà - recherche qui dérange tout et d'abord l'écriture, rendant celle-ci discontinue sans la rendre aphoristique, exténuée parfois, défaillante parfois, sans fin, toujours livrée à l'autre.

10/1980

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Policiers

Et on dévora leur coeur

Poursuivi par les tueurs de Miguel Beaufort, l'homme à qui il a volé plus de cinquante mille dollars, Samuel Johnson cherche à sauver sa peau. Tandis qu'une violente tempête de neige s'abat sur le pays, il se voit contraint de se réfugier à Murton Caves, une petite localité perdue au pied de la montagne. Mais le danger qui se terre là est plus grand que celui lancé à ses trousses. Et d'une tout autre nature. Pour survivre, Samuel Johnson va devoir vaincre sa peur, et affronter les gardiens d'un secret qui hante la bourgade depuis plus d'un siècle.

04/2010

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Littérature française (poches)

Le Très-Haut

Je n'étais pas seul, j'étais un homme quelconque. Cette formule, comment l'oublier ? Durant mon congé de maladie, j'allai me promener dans un quartier du centre. Quelle belle ville, me disais-je. En descendant dans le métro, je heurtais quelqu'un, qui m'interpella sur un ton brutal. Je lui criai : "Vous ne me faites pas peur." Son poing se détendit avec une rapidité fascinante, je m'écroulais à terre. Il y eut un attroupement. L'homme essaya en vain de se perdre dans la foule. Je l'entendais protester rageusement : "C'est lui qui m'a bousculé. Qu'on me fiche la paix !" Je n'avais pas de mal, mais mon chapeau avait roulé dans l'eau, je devais être blême, je tremblais. (Je relevais de maladie. On m'avait dit : pas de secousse.) Un agent sortit de la cohue et nous invita calmement à le suivre. Nous montâmes les escaliers, séparés l'un de l'autre par tout un groupe. Lui aussi était pâle et même livide. Au commissariat, sa colère éclata.

09/1988

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Littérature française

La part du feu

"Admettons que la littérature commence au moment où la littérature devient une question. Cette question ne se confond pas avec les doutes ou les scrupules de l'écrivain. S'il arrive à celui-ci de s'interroger en écrivant, cela le regarde ; qu'il soit absorbé par ce qu'il écrit et indifférent à la possibilité de l'écrire, que même il ne songe à rien, c'est son droit et c'est son bonheur. Mais ceci reste : une fois la page écrite, est présente dans cette page la question qui, peut-être à son insu, n'a cessé d'interroger l'écrivain tandis qu'il écrivait ; et maintenant, au sein de l'oeuvre, attendant l'approche d'un lecteur - de n'importe quel lecteur, profond ou vain - repose silencieusement la même interrogation, adressée au langage, derrière l'homme qui écrit et lit, par le langage devenu littérature".

09/2001

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Littérature française (poches)

Thomas l'obscur

"Thomas demeura à lire dans sa chambre. Il était assis sur une chaise de velours, les mains jointes au dessus de son front, les pouces appuyés contre la racine des cheveux, si absorbé qu'il ne faisait pas un mouvement lorsqu'on ouvrait la porte. Ceux qui entraient se penchaient sur son épaule et lisaient ces phrases : " Il descendit sur la plage : il voulait marcher. L'engourdissement gagnait après les parties superficielles les régions profondes du coeur. Encore quelques heures et il savait qu'il s'en irait doucement à un état incompréhensible sans jamais connaître le secret de sa métamorphose. Encore quelques instants et il éprouverait cette paix que donne la vie en se retirant, cette tranquillité de l'abandon au crime et à la mort. Il eut envie de s'étendre sur le sable : las et informe, il épiait le moment où allait paraître la première agonie de sa vie, un sentiment merveilleux qui doucement le délierait de ce qu'il y avait de raidi dans ses articulations et ses pensées. Il vit que tout en lui préparait le consentement : son corps commençait à se détendre ; ses mains ouvertes s'offraient au malheur ; ses yeux mi-fermés faisaient signe au destin ".

06/2006

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Critique littéraire

Ecrits politiques. 1953-1993

"Les écrits politiques de Blanchot ne font pas système, mais défendent des valeurs, ils sont essentiellement une écriture de la réaction, de l'affrontement sans jamais exposer la moindre compromission avec le pouvoir. L'écriture politique de Blanchot est toujours à penser, en ce qu'elle expose chaque fois une inquiétude éthique". Eric Hoppenot.

06/2008

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Heidegger

Notes sur Heidegger

Dans une lettre de 1987, Maurice Blanchot revient dans un post-scriptum essentiel sur son rapport à l'oeuvre du philosophe : "Grâce à Emmanuel Levinas, sans qui, dès 1927 ou 1928, je n'aurais pu commencer à entendre Sein und Zeit, c'est un véritable choc intellectuel que la lecture de ce livre provoqua en moi. Un événement de première grandeur venait de se produire : impossible de l'atténuer, même aujourd'hui, même dans mon souvenir" . Ce choc intellectuel se produit quelques années avant le commencement de l'oeuvre critique de Blanchot et demeure en sa force jusqu'à la fin. Si, du vivant de l'auteur, le lecteur avait pu voir le nom de Heidegger réapparaître dans bien des articles, ce qui lui permettait de savoir cet intérêt, c'est seulement la mort de l'auteur qui révéla, dans ses archives, aujourd'hui déposées à la Houghton Library de Harvard, plus trois cent pages pour l'essentiel tapuscrites du travail que Blanchot aura consacré de la fin des années 40 au début des années 60 à l'étude de l'oeuvre de Heidegger et de la maigre bibliographie secondaire alors existante. Excellent germaniste, Blanchot lit tout ce qui paraît en allemand, et se confronte à la difficulté de faire passer en français le travail de Heidegger sur la langue allemande, une lettre inédite de 1959 à un destinataire inconnu révélant que c'est là, à ses yeux, "l'amitié intellectuelle" que nous devons au philosophe.

05/2023

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Critique littéraire

Lautréamont et Sade

Qu'il soit question de Sade ou de Lautréamont, ce à quoi vise ce livre, c'est à élucider quels rapports entretiennent le mouvement d'écrire et le travail d'une plus grande raison, soit que celle-ci se prépare, soit qu'elle se modifie, soit qu'elle se prépare en se ruinant. Dans le cas de Sade, nous voyons, au moment où Hegel sort à peine du " Stiff " de Tubingen où il se lia à Hölderlin et Schelling, s'affirmer l'exigence d'une dialectique au sens moderne, la prétention de fonder la souveraineté raisonnable de l'homme sur un pouvoir transcendant de négation, lequel exprime et, tour à tour annule, par une expérience circulaire, les notions d'homme, de Dieu, de nature, pour affirmer finalement l'homme intégral, " l'homme unique dans son genre ". Dans le cas de Lautréamont, c'est à une expérience non moins centrale que nous assistons, recherche d'une droiture par le détour qu'est l'écriture, travail géant d'un être enfoui qui peu à peu se lève, s'édifie et à la fin apparaît au jour, prêt à se confondre avec le jour. Seulement, dans cette expérience qu'est Maldoror, le travail s'accomplit à l'intérieur même de l'œuvre : par la gravitation des thèmes, la trituration des images, le retour et la transformation des mots, l'obsession et la métamorphose des motifs - ce qui veut dire qu'ici, " l'espérance d'une tête ", la promesse d'une lucidité ironique, se confond avec la genèse d'une forme.

09/1990

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Littérature française

Premiers récits : le Mythe d’Ulysse. Suivi de L’Idylle (1936) et du Dernier Mot (1935)

A partir de 1932, Maurice Blanchot, journaliste politique, critique littéraire, écrivain à part, a poursuivi une recherche littéraire exigeante qui, à travers de multiples transformations (dont Thomas le Solitaire de 1931-1937), n'aboutira qu'en mai 1940 à Thomas l'Obscur, grand roman dont on a aussitôt remarqué la singularité. Entre-temps, le futur romancier a interrompu ce travail "interminable" (dira-t-il) pour rédiger trois récits brefs, dont le premier, "Le Mythe d'Ulysse" , est demeuré inédit à ce jour, et dont les deux autres, "L'Idylle" et "Le Dernier Mot" , ne seront connus que sous une forme modifiée en 1947. Dans les archives personnelles de l'écrivain sont restées cependant les versions inaugurales de ces trois textes, et ce sont elles dont nous proposons ici la transcription, pour donner ainsi à lire ou à relire ces premiers récits d'un auteur encore confidentiel. "Je vous demande donc de vous rappeler ceci pour bien conduire vos observations : le dernier mot ne peut être un mot, ni l'absence de mot, ni autre chose qu'un mot. Si je me brise sur un bégaiement, j'aurai à rendre des comptes au sommeil, je me réveillerai et tout sera à recommencer".

09/2023

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Littérature française

La communauté inavouable

Il semble désuet de parler de communauté. Notion vague qui renvoie nostalgiquement à un passé lointain où des groupes restreints constituaient l'essentiel du fait social. Et les temps modernes témoignent ou paraissent témoigner non seulement de la perte définitive de l'idée de communauté, mais de l'oubli de ce qui s'est perdu avec cette perte et cependant de ce qui s'est maintenu dans cette perte même. Ce qui s'est maintenu et qu'il est nécessaire de redécouvrir, c'est une exigence ancienne et nouvelle qui concerne l'avenir. Qu'un écrivain, aussi important et, il faut le dire, aussi méconnu que Georges Bataille, ait été fasciné par cette recherche où se jouait, avec son propre sort, le destin de la communauté, du communisme et de la communication, voilà ce qu'on a en général négligé et que Maurice Blanchot, à partir d'un essai de Jean-Luc Nancy, s'est efforcé de retrouver, puis de mettre en lumière en montrant (en essayant de montrer) les voies qui nous ont été ouvertes par l'échec de plusieurs tentatives qu'il a suscitées et qui n'étaient pas destinées à réussir (Contre-attaque, Acéphale, le Collège socratique). Mais de quelle communauté s'agit-il ? Qu'est-ce qui se cache ou se dérobe sous ce nom de communauté ? Et comment un événement aussi singulier que celui de Mai 68 et aussi apparemment banal que la manifestation de Charonne peuvent-ils nous aider à poser cette question et à concevoir certaines réponses possibles ? Enfin, comment un récit, tel que celui que Marguerite Duras a intitulé La Maladie de la mort et qui semble, du moins à une lecture superficielle, le plus éloigné des enjeux dont nous apprenons ici à reconnaître l'importance, peut-il à son tour nous ouvrir des perspectives nouvelles, dans la mesure où il nous met en présence de la plus inavouable des communautés, par le biais d'une écriture surprenante où la communication littéraire s'expose en même temps qu'elle s'abolit ? Voilà quelques-unes des interrogations, parmi d'autres, que nous impose la lecture de ce livre. Car c'est finalement notre temps lui-même qui est interrogé dans son avenir menacé, avenir énigmatique où vacille la possibilité d'un futur. La Communauté inavouable est paru en 1984. La Maladie de la mort, de Marguerite Duras, est également disponible en numérique.

01/1983

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Littérature française

L'entretien infini

"Ecrire, l'exigence d'écrire : non plus l'écriture qui s'est toujours mise (par une nécessité nullement évitable) au service de la parole ou de la pensée dite idéaliste, c'est-à-dire moralisante, mais l'écriture qui, par sa force propre lentement libérée (force aléatoire d'absence), semble ne se consacrer qu'à elle-même qui reste sans identité et, peu à peu, dégage des possibilités tout autres, une façon anonyme, distraite, différée et dispersée d'être en rapport par laquelle tout est mis en cause, et d'abord l'idée de Dieu, du Moi, du Sujet, puis de la Vérité et de l'Un, puis l'idée du Livre et de l'Ouvre, en sorte que cette écriture (entendue dans sa rigueur énigmatique), loin d'avoir pour but le Livre, en marquerait plutôt la fin : écriture qu'on pourrait dire hors discours, hors langage".

11/1969

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Policiers

Mémoire classifiée

Dans un monde consumé par la maladie, les multinationales s'affrontent : elles n'hésitent pas à s'introduire dans la mémoire et les pensées de leurs employés pour s'assurer leur loyauté et lutter contre toute forme d'espionnage industriel. Extracteur de souvenirs, Frank Paramont est contacté par George Warwick, son ex-employeur. Sa mission : neutraliser un mortis memoria, un phénomène dangereux pouvant contaminer le subconscient. Mais, durant le processus, il est victime d'une hallucination... Hallucination, ou réminiscence ? Tandis qu'il s'enfonce peu à peu dans l'univers paranoïaque de sa conscience, des flashs étranges concernant la mort de sa femme surgissent...

09/2013

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Critique littéraire

La condition critique. Articles (1945-1998)

De Faux Pas (1943) à Une Voix venue d'ailleurs (2002). Maurice Blanchot, de son vivant, a recueilli la plupart de ses articles critiques dans ses livres. Il en laissa pourtant certains de côté. Ce sont ces textes que nous avons entrepris de publier. Une première série a donné le volume des Chroniques littéraires du Journal des débats, 1941-1944. Le lecteur trouvera ici la suite : l'ensemble des articles de critique littéraire que publia Blanchot de 1945 à sa mort sans les reprendre dans ses livres. Nous y avons ajouté les textes publiés dans certains courts volumes aujourd'hui indisponibles. Figurent également quelques prières d'insérer signées par Blanchot lors de la publication de ses propres fictions. Voici donc rassemblées des chroniques de presse, des chroniques de revue ou des pièces de circonstance, réponses aux enquêtes, hommages aux disparus. Ou encore ces lettres, qui se firent de plus en plus fréquentes au fil du temps : les adressant aux comités de direction de revues ou aux responsables d'ouvrages collectifs, Blanchot y invoque l'impossibilité où il se trouve de répondre à la demande d'une contribution, mais cette manière d'excuse devient un texte à part entière. Ces miscellanées permettent de découvrir un autre Blanchot. Elles échappent parfois aux motifs dominants de sa pensée. Elles permettent aussi d'en suivre les réélaborations successives. Levinas, Bataille, Mascolo, Derrida, la critique, la Bible, la politique sont là. Sartre, Malraux, Thomas Mann, Beckett, Michaux, Merleau-Ponty, l'affaire Dreyfus aussi. Mais il arrive à ces textes de porter sur des auteurs et des sujets inattendus : Cyrano de Bergerac, Fourier, Adamov, Gracq, Lowry, Caillois, le merveilleux, les prix littéraires, la science-fiction...

09/2010

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Littérature française (poches)

Aminadab

"Il faisait grand jour. Thomas qui jusque-là avait été seul vit avec plaisir un homme d'aspect robuste, tranquillement occupé à balayer devant sa porte. Le rideau de fer du magasin était à demi levé. Thomas se pencha un peu et aperçut à l'intérieur une femme couchée dans un lit qui tenait toute la place laissée libre par les autres meubles. Le visage de la femme, quoique tourné vers le mur, n'échappait pas à la vue : doux et fiévreux, tourmenté et pourtant déjà gagné par le repos, voilà ce qu'il était, Thomas se redressa. Il n'avait qu'à continuer sa route. Mais l'homme qui balayait l'interpella : Entrez, dit-il tandis que son bras se tendait vers la porte et indiquait le chemin à suivre".

05/2004

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Critique littéraire

Chroniques littéraires du Journal des débats. Avril 1941-août 1944

"Jamais Maurice Blanchot n'aura écrit autant de chroniques littéraires que pendant ces années de guerre. Entre avril 1941 et août 1944, chaque semaine, un article recense un ou plusieurs livres récemment parus : romans, poèmes, essais donnent lieu à une réflexion singulière, toujours plus sûre de sa propre rhétorique, livrée davantage à l'écho de l'impossible ou aux sirènes de la disparition. Une critique de jugement ouvre la voie à une critique d'interprétation. Entre les circonstances de la guerre, ce qu'elles rendent possible ou impénétrable, et les fondements de l'acte littéraire, variables au gré des références classiques ou modernes qu'il emprunte, ce sont aussi les théories que Blanchot développera parfois bien plus tard, de La Part du feu à L'Entretien infini et même à L'Ecriture du désastre, qui se trouvent ici esquissées. Non sans contradictions ni pas de côté, et dans la certitude fiévreuse d'une oeuvre qui commence. Environ un tiers de ces chroniques avait déjà été repris dans Faux Pas, en 1943. C'est tout le reste que nous éditons ici. On y lira des textes sur Dante, Rabelais, Descartes, Montesquieu, Blake, Hoffmann, Jarry ou encore Joyce... On y verra revenir Giraudoux, Mallarmé, Valéry, les surréalistes français et les romantiques allemands. Ces articles révèlent la généalogie d'un critique qui a transformé l'occasion de la chronique en nécessité de la pensée". Christophe Bident.

10/2007

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Littérature française (poches)

Le chevalier sur le fleuve

10 août 1792. Prise des Tuileries. Un aristocrate libertin, Jean Lebleau, traverse le Palais, échevelé, comme fou, non pas à cause des événements mais parce qu'il s'est pris de passion pour le flotteur de bois Eugène Talboutier dont il veut retrouver la trace. Cette quête les entraîne, lui et son valet Jacques, de Paris jusqu'au rives de l'Yonne, qu'ils remontent jusqu'à Clamecy, où ils doivent se réfugier sous la fausse identité de " bons citoyens de la République ". Lebleau se lie d'amitié avec un prêtre constitutionnel qui l'envoie prêcher les vertus républicaines dans les campagnes ! Jacques s'engage dans les guerres de Vendée. Démasqué, Lebleau est fait prisonnier, et c'est Eugène Talboutier qui l'emmène sur son train de bois jusqu'à Paris, où il doit être jugé. Eugène, honteux d'avoir succombé aux charmes du chevalier, sera, à son procès, son témoin à charge le plus accablant.

05/1990

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Sciences politiques

Chroniques politiques des années trente (1931-1940)

Cette édition présente pour la première fois les articles politiques signés par Maurice Blanchot dans l'entre-deux-guerres. Avant même d'adresser à Jean Paulhan son premier roman Thomas l'obscur (Gallimard, 1941), Blanchot était déjà l'auteur de plusieurs centaines d'articles destinés à des publications telles que La Revue Universelle, Le Journal des Débats, Le Rempart, Aux Ecoutes, Combat et L'Insurgé. Véritable chronique des années trente, ces articles témoignent de la volonté de ressaisir dans l'actualité les moyens d'agir sur elle. Blanchot voudrait en finir avec la "France corrompue" et affirme, comme pour précipiter le destin des mouvements "non-conformistes" de l'époque, que seule la révolution est urgente et "nécessaire" . Ce volume offre aux Ecrits politiques, 1953-1993 (Cahiers de La NRF, 2008), la contradiction de "l'autre Blanchot" (Michel Surya, Tel, 2015), dont le positionnement politique, pour être inverse, n'en est pas moins radical.

04/2017

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Histoire de France

Mai 68, révolution par l'idée

"Au printemps 1968, dans les rues de Paris, une révolution de la révolution a donc eu lieu, juge Blanchot, qui nous invite à vivre et à penser les luttes politiques hors de tout horizon d'une prise de pouvoir, en accord avec l'injonction marxienne à "la révolution en permanence"". Jean-François Hamel et Eric Hoppenot.

04/2018

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Littérature française (poches)

L'arrêt de mort

Jamais un livre n'aura été, à ce point, l'espace éprouvé de sa loi. Souveraine gravité de l'arrêt de mort ! L'implacable sentence, l'infaillible décret s'abat, comme un couperet, sur chacune de ses pages et, une fois au moins, de la manière la plus visible, non pour séparer en deux parties presque égales, le récit mais, au contraire, pour marquer de sa coupure le passage de l'une à l'autre, de la vie à la mort afin de les confondre ensuite. Il y aura, désormais, ce qui s'est écrit avant l'arrêt, le redoutant et, cependant, fasciné, tournant autour et ce qui s'est écrit après - en même temps ? -, l'acceptant, le subissant ou mieux, l'appliquant. A l'image, peut-être de ce qui, à la suite de "ce profond coup de hache ", s'est creusé au milieu de la paume de J. "...et si cette ligne s'appelle bien ligne de chance, je dois dire que son aspect rendait cette chance tragique ". La loi est regard de la mort. Trois personnages - une même irréfrénable passion - vont vivre et mourir de l'humanité infinie et de la glaciale cruauté de ce regard ; entourés de quelques témoins occasionnels, garants de la plausibilité de l'histoire, vont vivre la mort de l'autre et mourir de leur propre mort. Loi de l'univers et du livre. "Ce qui arriva était arrivé depuis longtemps. " Et quelle est cette parole de mort qui ne serait point silence ? "L'extraordinaire commence au moment où je m'arrête. "

11/1998

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Fantastique

L'Ecume Bleue

2022, Alerte rouge météorologique, une tempête de niveau 5, Dorothy, s'abat sur les côtes françaises. Ce phénomène se propage partout autour du globe. Les océans et les mers ne sont plus sûrs. Que se passe-t-il ? D'étranges créatures marines font surface, des bateaux disparaissent, les niveaux océaniques et marins débordent à des niveaux jamais vus, l'écume se répand... Combien de temps cela va-t-il durer ? Drake était un mort en survie au milieu des océans, un être hors normes. Ni homme, ni poisson, le sans terre et sans racine, le sauveteur au destin autodestructeur. Plongez la tête la première dans ce thriller apocalyptique saupoudré de fantastique à glacer le sang.

01/2022

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Loisirs et jeux

Le carnet de Christine - Lignes, 96p, A5 - Jacquard Bleu Gris Taupe

Plus qu'un simple carnet, My Notebook est l'accessoire tendance qu'il vous faut ! Design et pratique, il sera le parfait compagnon de vos prises de notes et de vos créations à la maison, au bureau ou en voyage. Unique, My Notebook est personnalisable : choisissez votre prénom ou celui de vos proches dans une liste de plusieurs centaines de prénoms disponibles et optez pour le graphisme et les couleurs qui vous ressemblent parmi une large sélection de couvertures. De format nomade (A5 : 148x210 mm ; 48 ou 96 pages), il se glissera facilement dans votre sac. Alliant confort d'écriture, avec son élégant papier couleur crème, et maniabilité, avec sa couverture souple au toucher velouté, il s'adaptera à tous vos besoins et à toutes vos envies, que vous préfériez les pages blanches, les petits ou grands carreaux (quadrillage Séyès), les portées musicales ou les lignes simples ! Pour vous-même ou pour offrir, My Notebook est le "it-carnet" à votre image. Compagnon indispensable de vos activités, léger et multi-usage, il ne vous quittera plus. Avec plus de 20 000 possibilités de personnalisation et ses gammes enfants et adultes, My Notebook est la nouvelle référence du cahier personnalisé. Vous êtes unique, My Notebook aussi !

03/2015

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Beaux arts

Deux soeurs. Yvonne et Christine Rouart, les muses de l'impressionnisme

Tout le monde connaît les sœurs Rouart... sans pourtant les connaître : peintes par Renoir, au piano, elles sont aussi mythiques que les Danseuses de Degas ou les Tournesols de Van Gogh. Leurs visages sont des icônes de l'Impressionnisme.Filles du peintre et collectionneur Henry Lerolle, les belles Yvonne et Christine ont grandi au milieu d'artistes de génie. Renoir, Degas, mais aussi Debussy, Ernest Chausson, ou encore Claudel, Gide et Mallarmé étaient des familiers, toujours enclins à peindre ces deux jeunes filles modèles, à les photographier, à jouer du piano avec elles.C'est Degas, le peintre préféré de leur père, qui a l'idée de les marier aux frères Eugène et Louis Rouart, les fils de son ami, le collectionneur Henri Rouart.Issues d'un milieu libéral, elles allaient se heurter au caractère impétueux et sombres des deux énergumènes, pourtant venus comme elles d'une famille éprise d'art, jusqu'à la folie.Elles avaient tout pour être heureuses... L'amour sera leur grande blessure. Leurs mariages, par des chemins détournés, les conduiront de l'insouciance au désenchantement. Jusqu'à la tragédie.Derrière les lourds rideaux de ces hôtels particuliers fréquentés par tant d'artistes exceptionnels, ou dans les ateliers des peintres, c'est tout un univers qui renaît avec ses passions et des drames, ses secrets et ses ombres. Ce monde, Dominique Bona le fait revivre dans cette biographie foisonnante, à travers l'aventure de deux sœurs au destin brisé.

02/2012

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Religion

Nous avons cru à l'amour. Pierre et Marie-Christine Lemarié

Pierre et Marie-Christine Lemarié ont témoigné, pendant plus de quarante ans, de l'amour puissant qui les unissait et qui, pour eux, trouvait sa source dans l'amour même de Dieu. Après avoir découvert la spiritualité de l'unité, au sein du mouvement des Focolari, s'intensifie en eux le désir d'une vie chrétienne plus authentique. Ils comprennent qu'il leur est alors possible de se sanctifier en vivant, à chaque instant, la Parole de Dieu, en cherchant à être Paroles vivantes. A travers les nombreux écrits qu'ils ont laissés, l'auteur nous permet de comprendre ce que cet engagement signifie aujourd'hui et les répercussions que cela a pu avoir sur leurs cinq enfants. Au fil des pages, ce couple, ordinaire et extraordinaire à la fois, devient le signe fort et sensible que, dans le monde actuel, il est possible de consacrer sa vie à Dieu tout en étant marié. Après une vie intense, cette histoire semblera s'achever prématurément dans des circonstances tragiques. En ne cachant pas les faiblesses, en évoquant les difficultés surmontées, en racontant aussi les nombreux moments de plénitude et de joies partagées, ce livre montre combien cette vocation de chrétiens " réalisés " s'adresse à tous et qu'elle permet de s'épanouir et d'être heureux, en se donnant aux autres.

11/2006

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Littérature française

Goya. Le musée espagnol de Louis-Philippe

"C'est une coutume aujourd'hui d'anéantir les populations et les villes, mais de sauver les musées, à l'abri. Un musée qui fut très beau, dont il ne reste rien, est donc une exception qui fait rêver. Il dut sa vie, et aussi sa mort, à Louis-Philippe, qui n'eut pas le gloire et l'idée de laisser à la France plus de quatre cents tableaux de l'Ecole espagnole. Détrôné, on lui rendit ces tableaux qui furent vendus et dispersés. On lit dans L'Education sentimentale que Pellerin, le peintre, "en voulait à la révolution, à cause du Musée espagnol définitivement perdu". J'ai voulu savoir comment ce Musée était né, ce qu'il était comment les Français l'avaient vu, ce qu'ils en avaient compris et retenu. Il m'a semblé que c'était une occasion de traverser, et d'éclairer, une époque, ou encore ce qu'on appelle de nos jours un sondage d'opinion". José Cabanis.

03/1985

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Critique littéraire

Entretiens de Francis Ponge avec Philippe Sollers

Ces entretiens ont été réalisés Pour la radio, en 1967. Leur intérêt vient notamment des informations que Ponge livre sur lui-même, sur sa biographie, son travail, ses livres les plus importants. Sa célébrité n'a cessé de croître depuis ces entretiens et il a été unanimement reconnu comme un maître décisif dans l'ordre des recherches sur le langage. Mais ces entretiens dépassent le " cas Ponge ". Ils sont indispensables pour comprendre l'histoire littéraire depuis la première Guerre Mondiale jusqu'à " l'avant-garde " des années 60, la période surréaliste et post-surréaliste, les débats sur la " fin de la littérature " et la signification de l'écriture. Ponge-Sollers, ou le dialogue littéraire entre deux " classiques ", déjà, du siècle qui vient de finir.

05/2001

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Histoire de France

La question d'Orient sous Louis-Philippe

En 1830, la Grèce obtient son indépendance. L'Empire ottoman aux multiples nationalités est en crise. Les Turcs moribonds sont chassés d'Alger. Cette brillante victoire sur le dey ne sauve pas pour autant le trône de Charles X. Après les Trois Glorieuses (27, 28 et 29 juillet), Louis-Philippe Ier, le roi issu des barricades, hérite de cette conquête qu'il va poursuivre. Les Français se heurtent désormais à la résistance d'Abd el-Kader et à celle du bey de Constantine. Le débat colonial est ouvert par la presse et les députés discutent âprement. Depuis l'Egypte, Méhémet Ali défie le sultan de Constantinople, Mahmud II, et cherche à lui ravir le califat. Les deux hommes s'opposent. Ils se font la guerre en 1832-1833 puis en 1839-1840. La bataille de Nezib le 24 juin 1839 sonne le glas du Vieil Homme malade. Pour Lamartine, "la Turquie est un turban vide". Pour éteindre le brasier, défendre leurs intérêts, protéger les routes commerciales, garantir la sécurité des chrétiens et soucieuses de maintenir l'équilibre européen, les nations interviennent dans la question d'Orient. Dans ces bras de fer, les puissances ont recours à l'espionnage, à la diplomatie, à la politique de la canonnière et à la force militaire terrestre. La Russie exerce une pression de plus en plus forte sur les détroits du Bosphore et des Dardanelles, ainsi que sur la Perse et au Caucase. Se sentant menacée aux Indes, l'Angleterre attaque l'Egypte, rétablit la souveraineté turque au Proche-Orient et envahit l'Afghanistan. Ces rivalités en Asie centrale sont qualifiées de "Grand Jeu" ou de "Tournoi des ombres". Quant à la France, elle se taille la part du lion en Afrique du Nord. Le duc d'Aumale s'empare de la smala d'Abd el-Kader le 16 mai 1843. Bugeaud bat les Marocains sur l'oued Isly le 14 août 1844. La colonisation de l'Algérie permet à la monarchie de Juillet de renouer avec la civilisation romaine. Le lobby africain devient puissant mais au moment de la révolution de 1848, il n'y a pas de place outre-mer pour une "chouannerie orléaniste".

05/2015

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Histoire de France

Buchoz-Hilton. Ennemi-bouffon de Louis-Philippe

Pendant toute la durée de la monarchie de Juillet - les dix-huit ans du "règne de la Poire"-, Louis Buchoz-Hilton, dit la Poire Molle, s'est moqué de Louis-Philippe, premier et dernier roi des Français, usurpant son surnom, multipliant frasques et écrits insolites pour mieux le vilipender, faisant usage d'un humour parfois absurde pour davantage le ridiculiser. Constamment harcelé par la police, il est devenu l'hôte privilégié des cours d'assises et des prisons parisiennes. La vie de Buchoz-Hilton recouvre bien d'autres facettes où le cocasse rivalise avec le sérieux : mêlé au "complot de Bruxelles" visant à faire assassiner l'empereur de Russie, il a été, à l'en croire, héros de la révolution de 1830 et ami de l'empereur de Chine, il s'est fait fabricant de cirage, directeur de journal, éleveur de chèvres, auteur de contes politico-animaliers, pourfendeur des abus des professions règlementées... C'est cette "odyssée aventureuse" que raconte Christian Feucher dans cc livre, en usant du ton qui sied à un tel personnage et avec la rigueur que suppose une biographie basée sur une abondante documentation historique.

02/2015