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Anton Beraber Gallimard

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Critique littéraire

La conversation transatlantique. Les échanges franco-américains en poésie depuis 1968

Le dialogue entre la poésie française et la poésie américaine remonte au XIXe siècle. Mais si les Américains en quête de modernité se sont d'emblée tournés vers la France, le courant s'est inversé à partir des années 1970, les poètes français regardant désormais vers les Etats-Unis au moment où la modernité s'essoufflait. Cette étude rend compte de ce phénomène en mettant au jour les enjeux qui ont préoccupé les poésies française et américaine et motivé leurs échanges. Pour y parvenir, elle pose les questions suivantes. Pourquoi les poètes objectivistes (Reznikoff, Zukofsky, Oppen...) ont-ils bénéficié en France d'une réception sans cesse recommencée depuis cinquante ans ? Pourquoi tant de poètes français et américains de la même génération se sont-ils lus, cités et entre-traduits dans les années 1980, au point d'établir une communauté transatlantique ? Comment, après 1968, "dissoudre la solennité poétique" et adapter le "bas voltage" américain dans la langue de Racine ? Comment dire la poésie ? Comment la lecture publique s'institutionnalise-t-elle en France ? "Etre debout et parler" , est-ce encore de la poésie ? Au moment où la poésie en France éprouvait un sentiment d'impasse et entreprenait un bilan de la modernité, la conversation transatlantique lui aura offert un forum pour redéfinir ses formes et sa fonction. S'y sont notamment fait entendre Ashbery, Roche, Roubaud, Royet-Journoud, Albiach, Hocquard, di Manno, Gleize, Leibovici, les Waldrop, Auster, Duncan, Palmer, Bernstein, Hejinian, Watten, Doris, Fourcade, Creeley, Rothenberg, Antin, Heidsieck, Cadiot, Alferi.

01/2021

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Marques et modèles automobiles

Facel Vega 1939-1964, le grand tourisme à la française

Jean Daninos, le créateur de la marque, a offert au monde une série de coupés Grand Tourisme qui pouvaient rivaliser avec les plus grands noms de l'automobile. Les Facel Vega luttaient à armes égales avec les Ferrari, les Aston Martin et autres Mercedes 300 SL... Outre leurs remarquables performances, les Facel Vega possédaient un luxe et un confort inégalé pour cette classe de voitures. Le succès est au rendez-vous, et nombre de célébrités adoptent cette voiture exceptionnelle, ambassadrice du chic parisien. Têtes couronnées, stars hollywoodiennes, capitaines d'industrie, hommes politiques de tous pays... se laissent séduire par cette étonnante grande routière. Assurément sportives, les Facel Vega sont aussi les voitures personnelles des pilotes automobiles : Stirling Moss, Maurice Trintignant et Nano Da Silva Ramos. Pour nos ambassadeurs et nos hommes politiques, Jean Daninos crée la berline Excellence dont le luxe étonnant n'a jamais été surpassé à ce jour dans la production française. La Facellia, lancée en 1959, vient compléter la gamme Facel pour contrer les Porsche, Alfa Romeo et autres MG... Fort de son dynamisme personnel, de ses soutiens politiques, s'appuyant sur des équipes d'ingénieurs et d'artisans au sommet de leur art, il réussira, en dépit d'immenses difficultés, à faire vivre l'entreprise jusqu'en 1964 en lançant successivement la fabuleuse Facel II, la séduisante Facel III, puis la prometteuse Facel 6... Replongez dans l'esprit de cette époque, offrez-vous un voyage dans le temps : vous allez découvrir la passionnante aventure Facel !

11/2023

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BD tout public

La nouvelle encyclopédie de Masse. Tome 1, A-M

Masse, l'un des plus audacieux auteurs de BD, ambitionne d'écrire son Encyclopédie sur les grands mystères du monde. A travers une série d'histoires courtes, il nous propose de son dessin riche une série d'illustrations de concepts aussi divers et variés que : l'anthropocentrisme, la cosmologie, l'expressionnisme ou la métaphysique. Evidemment, l'auteur ne se contente pas ici de " définir " des concepts. Comme une matière qu'on manipule, qu'on travaille, il se les approprie pour apporter son regard drôle et décalé sur la société, la science, la pensée, l'art ou la philosophie. Son dessin expressif en noir et blanc, aux hachures et au tramage précis, rappelle les gravures d'antan et le travail de Gustave Doré. Son ton absurde et son humour, celui des Monty Python - dont il est précurseur ! Initialement parues dans les journaux aussi divers que Télérama ou Fluide glacial, puis réunies en deux volumes dans les années 1980, ces planches ont été entièrement retravaillées pour le présent ouvrage chez 1000 Feuilles. Qu'on se le dise, il s'agit là d'une Nouvelle Encyclopédie de Masse absolument exceptionnelle, puisqu'on y retrouve quasiment que des pages inédites ! Savamment illustré, totalement absurde et avec une bonne dose de poésie, ce premier tome vous révèle sur plus de 300 pages, de A à M (comme "Masse"), tout ce que vous avez besoin de savoir sur le monde. Et vous saurez le reste en consultant le second volume, de M à Z, à paraître dès janvier 2015 !

10/2014

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Théâtre

Mikhaïl Tchekhov / Michael Chekhov. De Moscou à Hollywood, du théâtre au cinéma

Acteur, metteur en scène, théoricien et pédagogue, Mikhaïl Tchekhov (Saint-Pétersbourg, 1891 - Hollywood, 1955) est l'une des figures clés du théâtre du XXe siècle. Sa virtuosité scénique a fait l'admiration non seulement de son maître Stanislavski ou de Meyerhold, mais aussi de Max Reinhardt en Allemagne, d'André Antoine en France, d'Antony Quinn et Marilyn Monroe aux Etats-Unis. Les exercices qui accompagnent sa méthode de formation continuent d'être pratiqués par les acteurs de théâtre et de cinéma. Sa théorie est enseignée très largement dans le monde. Du fait des aléas de l'histoire (Tchekhov a dû quitter l'Union soviétique en 1928), la reconstitution de son parcours (Russie, Allemagne, France, Lituanie, Lettonie, Pologne, Angleterre, Etats-Unis) n'a pu être pleinement réalisée qu'à la toute fin des années quatre-vingt-dix. Ainsi la méthode Tchekhov, très pratiquée dans les pays anglo-saxons, apparaît-elle souvent comme un mode de formation et de travail déconnecté de l'histoire et privé de racines. Or, elle s'est nourrie d'expériences et d'influences que Tchekhov a accumulées, depuis le Système de Stanislavski auquel il a été initié à Moscou, jusqu'à l'eurythmie selon l'anthroposophe Rudolf Steiner. Pour la première fois, des chercheurs, universitaires, pédagogues et praticiens venus des pays où Tchekhov a joué et enseigné, se sont associés pour apporter leurs pièces au puzzle, et suivre de bout en bout la vie et l'oeuvre de Mikhaïl Tchekhov. C'est autour de trois axes : création artistique, formation de l'acteur et multiculturalisme que s'articule ce recueil.

06/2009

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Histoire internationale

Citadins et citoyens dans la Chine du XXe siècle. Essais d'histoire sociale

La Chine, qui a terminé sa révolution et a jeté les bases d'une gigantesque métamorphose, défie les catégories habituelles de la politique. L'énigme chinoise est ici mise en lumière à travers une histoire sociale des villes au XXe siècle, à la veille du basculement qui va faire d'un très ancien pays agraire une société dominée par l'urbain. Cette phase moderne de l'histoire en longue durée des sociétés urbaines chinoises, dans les contextes successifs des " traités inégaux " et des " concessions ", de la dictature du Guomindang et de l'occupation japonaise, de la révolution et du régime maoïstes puis des réformes post-maoïstes, a fait l'objet des travaux de Marie-Claire Bergère à qui ce recueil d'essais rend hommage. Venus de Chine, d'Amérique et d'Europe, les auteurs écrivent moins l'histoire d'une démocratie absente, selon les formes institutionnelles prescrites, que celle d'un social travaillant sur lui-même en présence des pouvoirs qui se partagent le pays, à Shanghai, à Canton, à Tianjin et à Xi'an. Leur plongée au-dessous de la surface événementielle éclaire l'épaisseur historique des transformations, des mobilisations, des impasses et des paradoxes de la société chinoise au XXe siècle. C'est dire que cette histoire sociale revendique pleinement la grande tradition qui cherche dans l'enquête historique sur les sociétés les clés de l'intelligence du politique. Ce livre est en ce sens une grammaire historique du mouvement social et politique chinois actuel qui ne doit pas être réduit à un débat abstrait sur les droits de l'Homme.

04/2010

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Littérature française

Le secret d'Adrienne

" Le Secret d'Adrienne " nous transporte au tout début du vingtième siècle, avant la " Grande Guerre ", dans ce pays rude et varié que l'on nomme le Velay... D'un village imaginaire perché sur les contreforts du Meygal, à la ville du Puy, si proche et si différente de celle que nous connaissons aujourd'hui, l'auteur nous brosse les amours contrariées d'un jeune cultivateur contraint de subir une vie citadine qu'il rejette... Mais quelle mouche a bien pu piquer Adrienne Cantalouve, sa mère, pour tenter de le séparer de " sa " Blanche à tout prix ? Blanche Rabérac, celle qu'il sait depuis l'enfance qu'elle sera un jour sa femme, à tel point qu'il ne fait aucun doute dans tout le canton qu'ils se passeront bague au doigt pour former le couple le plus uni et le plus heureux de toute la région : leur attachement et leur volonté de vivre ensemble sont tellement flagrants ! Pourquoi faut-il que soudain Adrienne ne veuille plus de cette union, au point de se livrer aux manigances les plus sordides pour faire échec aux projets matrimoniaux de son fils et de sa jeune voisine ? De la quincaillerie de l'oncle Isaac aux prairies et forêts des sommets vellaves, de la vieille ville du Puy aux marchés des villages de la montagne, ce nouveau roman de Michel Lacombe nous tisse avec tendresse, sur fond de paysages attachants, une intrigue paysanne riche de ces sentiments et de ces drames humains qu'il sait si bien décrire...

10/2002

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Littérature érotique et sentim

Implacable

"Attablés, nous commandons. Deux cafés. Il sort du papier. Le motif de notre rencontre : une dissertation qu'il a à faire sur le Beau chez Plotin. Il reprend la question ; sa voix ébranle, tonne dans l'esprit ; liquéfié, je perds mes assises, une bombe dans le gosier. Il n'y voit que du feu ; je masque. Enfin, en parlant, la tension retombe. Focus sur ses longs doigts effilés qui déposent dans le noir du café un morceau de sucre. L'oblique de son regard sur ma voix, sur mes mains. Il y a un vers de La Fontaine en écho à son sujet... Que le Beau soit toujours camarade du Bon. Il prend en note. Une fois, puis une autre fois. Croisement fugace de nos yeux. Sans insistance. Que se dit-il ? Oui, il me plaît, c'est sûr. Comment me tromper ! Mais méfiance, allons doucement. Pas de précipitation. Je ne me dis rien. Vivre l'instant. À mort !" R tombe sur A. Un jour venteux du mois de mars. R ému, plonge dans le beau regard vert émeraude de A. Déclin soudain, phénomène passionnel. R est entraîné, subjugué par un élan. En lui, autour de lui, le monde se déconstruit. Au milieu d'un brasier, il perd le sens des réalités, devient la proie d'hallucinations, s'égare de sa vie d'antan... Rémi Madar livre ici la quintessence d'une passion au travers d'une écriture alerte, particulièrement imagée et maîtrisée. Un roman d'une rare intensité dont la tension dramatique laissera sûrement le lecteur stupéfait...

11/2016

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Sciences politiques

Construction de la figure du nouvel ennemi. Essai

Figure du nouvel ennemi de l'Occident, l'islamiste a supplanté le communiste de l'époque de la guerre froide de sorte que le sort du musulman aujourd'hui paraît aussi peu enviable que celui de l'homo sovieticus d'antan. Si aujourd'hui on assiste un peu partout à une instrumentalisation de la religion par des acteurs politiques locaux, dans le cas de l'islam cette instrumentalisation n'a pas été le seul fait des acteurs locaux, loin s'en faut. A cet égard, passé pourtant quasi inaperçu doit être souligné le rôle de chercheurs occidentaux se posant comme intellectuels organiques sans frontières, allant jusqu'à dévoyer le sens du terme "islamisme". C'est ainsi que nombre de jeunes Occidentaux de confession musulmane ont depuis leur naissance assimilé l'idée selon laquelle "islamisme" équivaut à "islam politique". Comme aujourd'hui d'aucuns ne se lassent pas de leur faire comprendre qu'islam et islamisme sont une seule et même chose, certains d'entre eux finissent par penser qu'à moins de renier leur religion, ils n'ont d'autres choix que d'assumer leur "identité d'islamiste". L'amertume du commun des musulmans atteint son comble lorsque celui-ci a l'impression que certains dirigeants des grandes puissances occidentales, obnubilés par des intérêts d'ordre mercantile et/ou géostratégique à court terme, réservent un traitement de faveur aux représentants du wahhabisme dont la politique de transformation de l'islam mondial a généré et financé l'essor de mouvements djihadistes wahhabo-salafistes tels qu'al-Qaïda et Daech.

02/2018

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Récits de voyage

Nos âmes nomades. Sur la route de la soie, de la Turquie à la Chine

Fascinée par la mythique route de la soie, Yanna entreprend de cheminer sur les traces des nomades d'antan, à travers l'Asie centrale, de la Turquie à la Chine. Inspirée par ces destinations improbables, que les marchands et les pèlerins des siècles passés décidèrent d'atteindre contre vents et marées, la voyageuse empruntera cette même route, vieille de plusieurs millénaires. En nomade, elle traverse les monts et les vallées d'Anatolie, les montagnes du Caucase de Géorgie, les plaines tourmentées d'Arménie, les déserts et les royaumes d'Iran, les steppes et les cités ouzbèkes, les immensités kazakhes, les reliefs vertigineux kirghizes, les plateaux inaccessibles du Pamir tadjik, pour rejoindre à travers les oasis de la Chine la fameuse cité de Xi'an, là où jadis la route s'achevait. Mais bien au-delà du désir de cheminer sur cette route empruntée à l'infini, l'écrivaine se plaît à entrevoir, à travers la beauté des cultures rencontrées, un brin de sacré, des bribes d'éternité. Cette route de la soie devient alors son chemin intérieur, sa quête de soi ! Pour rendre grâce à la richesse des ethnies des contrées traversées, et en hommage aux innombrables voyageurs qui sillonnèrent cette route onirique, la poétesse du monde donne la parole aux artistes rencontrés en chemin. Nos âmes nomades est le fruit de ces rencontres, mais aussi le récit d'extraordinaires tribulations dans des régions isolées aux confins de la planète, où aventures de voyage, rites, légendes et partages de coeur se mêlent en un foisonnent sensible et poétique.

01/2019

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Romans historiques

La folie et la gloire

1793. La Terreur règne sur Paris. Chaque jour, les charrettes des condamnés roulent vers l'échafaud sous les huées de la populace. Inspiré par les idéaux de la révolution et ses connaissances médicales, Philippe Pinel, médecin visionnaire nommé à la tête de l'Hospice de Bicêtre s'efforce d'améliorer le sort des malades qui vivent dans des conditions misérables, enchaînés, maltraités, exhibés tels des monstres de foire pour le divertissement des foules. Libéré de ses chaînes, un malade, Guillaume Lalladière, s'échappe. Dissimulé dans un coin de rue obscur, il surprend cette nuit-là la conversation de deux hommes qui complotent à la perte de deux héros de la révolution : Danton et Robespierre. Ramené à l'hospice dans un état psychotique, il s'échappe à nouveau et essaie de déjouer le complot mais personne ne le croit. Seul, le docteur Pinel, le précurseur de la psychothérapie, intrigué par les paroles de ce jeune homme qui a été autrefois le bras droit du banquier Necker, ministre de Louis XVI, découvre la vérité, avec l'aide de Geneviève, avec qui Guillaume a eu une histoire d'amour, et d'un jeune garçon, Jean-Luc, qu'il a pris en amitié. Cette découverte les met tous en danger car les comploteurs sont puissants et déterminés. Ce roman décrit les chemins détournés que peuvent emprunter la folie et l'héroïsme dans une telle période. C'est aussi un hommage au père de la psychiatrie moderne et à tous ceux qui, comme lui, ont combattu la folie des hommes par la raison, la créativité et la compassion.

09/2017

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Autres collections (6 à 9 ans)

Jules et Louise. Sous la flèche de Notre-Dame

Paris, 1859 Jules habite juste à côté de Notre-Dame de Paris. Depuis qu'il est né, la grande dame est en chantier. L'architecte Viollet-Le-Duc et ses artisans entreprennent de lui redonner sa splendeur d'antan. Jules assiste, fasciné, à l'avancée des travaux. Or, en 1859, Viollet-Le-Duc s'apprête à offrir une nouvelle flèche à la cathédrale de Paris. Charpentiers et couvreurs sont à l'ouvrage. Depuis la tour où il a installé son bureau, l'architecte suit toutes les opérations de très près. Il est sur tous les fronts, rien ne lui échappe. Louise est la fille du gardien de Notre-Dame, le seul homme qui habite sur place et possède les clés de la cathédrale. Louise connaît la cathédrale comme sa poche. Elle est son terrain de jeu préféré. Elle y est presque aussi à l'aise qu'un magnifique chat noir qui escalade les toits de la cathédrale. A force de le voir, elle l'a baptisé Suif. Mais les ouvriers n'aiment pas voir un chat noir au milieu de leur chantier. Ils sont superstitieux et cela porte malheur. Ils décident de tendre un piège à Suif pour s'en débarrasser. C'est compter sans l'intervention de Jules qui sauve le chat in extremis. C'est ainsi que Jules et Louise font connaissance. Un jour, des outils et des matériaux commencent à disparaître sur le chantier. Un homme est immédiatement soupçonné : le gardien. Il est le seul à avoir les clés en permanence. Jules et Louise vont devoir prouver son innocence.

03/2022

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Suisse romand

Le Dico romand. Lexique de chez nous

" Le patois local a ceci d'étrange et de fascinant qu'à en rire et à le snober lorsqu'on est jeune adulte, on finit néanmoins par l'adopter en vieillissant. A l'ironie toute enfantine sur le " parler vieillot " fait peu à peu place une sorte d'amour, presque malgré soi, pour le verbe d'antan. " Extrait de la préface de Yann Marguet Créateur du projet et ancien étudiant à l'ECAL/Ecole cantonale d'art de Lausanne, Mathieu Daudelin nous permet de découvrir ou retrouver des termes désuets ou encore d'actualité qui font partie de notre patrimoine culturel et social. Instructif et plein d'humour, ce Dico romand regroupe définitions et expressions de diverses régions. Le graphisme et la conception jouent de manière subtile avec le remarquable travail d'archivage d'Henry Suter, qui a récolté un nombre impressionnant d'entrées attestées ou reconstruites par analyse étymologique. L'édition met en évidence les liens existants entre les termes, propose des citations décalées à saveur régionale, et inclut même un " kouizze " stimulant et formateur ! Henry Suter était un physicien grand voyageur, passionné par la langue française et ses idiomes. Il a compulsé les dictionnaires, les journaux locaux, les sites dédiés aux patois et les ouvrages de référence, pour établir un lexique du parler romand le plus complet possible, illustré par des exemples cocasses qui touchent quelque chose au fond de chaque lecteur : un sentiment de familier, d'identité affective ou parfois d'exotisme chaleureux, une sorte de doux retour aux sources.

04/2021

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Musique, danse

Premières chansons (1942-1949). Avec 1 CD audio

Poussé par Patachou, Georges Brassens est monté sur scène pour la première fois le 26 janvier 1952. C'est à partir de ce jour-là qu'année après année, il a livré toutes les merveilles que nous connaissons : de La mauvaise réputation à Élégie pour un rat de Cave, en passant par Le gorille, La cane de Jeanne, Auprès de mon arbre, Les amours d'antan, La marche nuptiale, Mourir pour des idées, Le temps ne fait rien à l'affaire, La non-demande en mariage, Supplique pour être enterré à la plage de Sète. Mais Brassens avait commencé à écrire des chansons dès son adolescence : 61 chansons restées inconnues du grand public parce qu'il ne les a jamais chantées sur scène ni enregistrées, sont ici publiées. Des chansons qu'il a pourtant déposées à la Sacem à partir de 1942. Ces chansons inédites, il les a systématiquement recopiées dans des cahiers d'écolier. Premières chansons rassemble toutes les chansons que Georges Brassens a transcrites dans trois cahiers entre 1942 et 1949. Elles ont pour titres : Personne ne saura jamais, Le bon Dieu est swing, Souviens-toi du beau rêve, Je pleure, etc. Brassens ayant choisi de ne pas les interpréter, elles ne sont pas passées à la postérité (à l'exception de Maman Papa, du Bricoleur, des Amoureux qui s'bécott' sur les bancs publics et de J'ai rendez-vous avec vous. Le temps est venu de découvrir Brassens d'avant Brassens, Brassens première manière.

03/2016

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Faïence, porcelaine, terre cui

Le secret des couleurs. Céramiques chinoises de Chine et d'Europe du XVIIIe siècle à nos jours

Si notre oeil a pris aujourd'hui l'habitude de percevoir une palette infinie de couleurs se déployant sur toutes sortes d'objets, du panneau publicitaire au dessin animé en passant par l'estampe et la photographie, il n'en a pas toujours été ainsi. En céramique comme au cinéma, la couleur a fait l'objet d'une quête, parfois longue et fastidieuse, mais souvent source d'une émulation sans précédent. Cet ouvrage raconte l'histoire tumultueuse de cette quête de la couleur sur porcelaine en Chine et en France. Il propose de mettre en regard deux moments phares de l'histoire de la porcelaine caractérisés par la volonté d'étendre la palette des émaux sur porcelaine : les tournants du XVIIIe siècle en Chine et du XIXe siècle en France. Un premier volet montre le développement des émaux opaques sur porcelaine et sur cuivre au XVIIIe siècle à travers la très riche collection de porcelaines impériales d'Alfred Baur, les émaux de Canton de la Fondation Zoubov et les porcelaines d'exportation du musée Ariana (Genève). La deuxième partie débute en France au XIXe siècle à la manufacture de Sèvres et suit le périple des différentes missions menées en Chine pour en rapporter des échantillons de couleur, les analyser chimiquement et les imiter ; elle se termine par les expérimentations de l'artiste Fance Franck (1927-2008) sur le rouge sacrificiel. Ouvrant sur la période contemporaine, la dernière partie de l'ouvrage interroge le travail sur la couleur du céramiste autrichien Thomas Bohle (né en 1958).

10/2022

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Littérature française

Le chien Tristan

Roman policier insolite, roman de la beauté, contemplatif et musical, Le chien Tristan est d'abord le roman du romantisme, de sa grandeur et de ses aspects dérisoires. Volontairement cloîtrés au coeur de Rome, ses protagonistes "jouent" à s'identifier aux grands créateurs du xixe siècle, Wagner, Liszt ou Nietzsche. Fous du génie qu'ils n'ont pas, ils sentent que le romantisme, bien plus qu'une exaltation de la passion, est une recherche passionnée d'une vérité à laquelle ils sacrifient leur bonheur et leur équilibre. Hors de leur siècle, de leur pays, hors de toute certitude religieuse, placés devant l'évidence et l'effroi de l'existence, ces "inadaptés" sont pourtant l'image de l'homme contemporain, déraciné du sacré, et n'osant plus s'avouer à lui-même sa quête désespérée du Vrai. Confrontés à une femme qui refuse le rôle de sublime prétexte, ces personnages deviendront les rivaux tragiques et pitoyables d'un être dont le regard détient la vérité sans la conscience : un chien, que sa maîtresse a nommé Tristan. Écrivain, philosophe, journaliste et traducteur, Étienne Barilier est né en 1947 à Payerne dans le canton de Vaud. Son premier récit, Orphée, paraît en 1971 ; il sera suivi d'une quarantaine de romans et d'essais. Lauréat de nombreuses distinctions littéraires, dont le Prix d'honneur de la Ville de Paris en 1978 pour Le chien Tristan, Étienne Barilier a également enseigné la littérature française à l'université de Lausanne entre 2001 et 2013.

08/2022

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Sports

Pilote de ma vie

Comment un homme qui a consacré ses journées, jusqu'à l'âge de vingt-deux ans, aux travaux de la ferme familiale, devient-il vice-champion du monde des pilotes de rallyes? Comment ce même homme devient-il ensuite directeur sportif de Citroën Sport, sans formation ni de gestionnaire ni de manager? Et comment cet homme a-t-il repéré avant tout le monde un jeune prodige du nom de Sébastien Loeb, se transformant alors en mentor, ce qui n'était pas prévu non plus? Guy Fréquelin est cet homme et il répond ici à toutes ces questions. Nous voilà avec lui dans la ferme d'antan puis, et surtout, sur les circuits les plus prestigieux et les routes les plus périlleuses. Nous sommes dans les coulisses des courses, racontées dans le moindre détail. Nous entrons dans son bureau de directeur sportif où il s'en est concocté, des projets. Où Guy Fréquelin a transformé Citroën Sport et a fait de la marque aux chevrons le champion du monde des constructeurs. Enfin, bien sûr, il nous raconte tout de sa rencontre avec Sébastien Loeb et de la montée en puissance du "gamin", aujourd'hui auréolé d'un cinquième titre mondial. Guy Fréquelin a toujours pris son destin en main, allant là où, chaque fois, il se sentait prêt à relever un défi. Guy Fréquelin a toujours "piloté" sa vie. Ce livre est plus qu'un livre de mémoires. C'est un témoignage sur la volonté d'entreprendre. Exemplaire.

01/2009

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Pédagogie

Enseigner et apprendre dans des classes à degrés multiples.. Mémoire du patrimoine pédagogique de l'arc jurassien à l'horizon 2020.

Suite à une demande du canton du Jura, liée à une décision gouvernementale concernant les classes à degrés multiples, une recherche a été menée auprès de deux cercles scolaires comprenant des classes à degrés multiples (celui de Rebeuvelier et celui des Rouges-Terres, le Bémont, les Enfers). On trouvera dans cet ouvrage une analyse fine des enjeux pédagogiques aussi bien qu'un témoignage vivant, compte-rendu nécessairement inachevé d'un patrimoine culturel à dimension collective. Cet ouvrage n'a pas une mission prosélyte, il n'a pas fonction de plaidoyer pour un idéal, il relève d'une dimension exploratoire, dans une perspective empirique à dimension heuristique, dans le cadre des sciences de l'éducation : on y découvre, en fil rouge, un panel de témoignages contemporains quant aux pratiques et au cadre social au coeur même de l'enseignement en classe multi degrés et pluri niveaux. Les images du photographe jurassien Pierre Montavon mettent en relief avec talent la réalité vivante de cette forme d'enseignement qui convoque lieux, personnes, patrimoine et innovations pédagogiques, en des questions prégnantes, en lien avec le monde de l'éducation. Cet ouvrage renvoie également à des capsules vidéos accessibles gratuitement en ligne, volets créés pour l'occasion, qui accompagnent chaque chapitre du présent ouvrage. L'ouvrage comprend six chapitres ouvrant sur les caractéristiques centrales de ces classes à degrés multiples. La recherche a ici une fonction structurante, elle a comme visée centrale de faire émerger les caractéristiques majeures : au nombre de six (collaboration entre élèves, autonomie...).

01/2022

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Traduction

Traduire la littérature grand public et la vulgarisation. Textes en français et anglais

Ce volume réunit 16 contributions de chercheurs internationaux autour d'un sujet encore peu étudié en traductologie, à savoir la traduction de la littérature grand public et de la vulgarisation. Par leur vocation populaire, la vulgarisation scientifique et la littérature grand public souffrent traditionnellement d'un manque de reconnaissance dans la recherche, malgré un lectorat très vaste. La vulgarisation scientifique s'inscrit aujourd'hui dans une démarche reconnue et encouragée, qui consiste à diffuser les résultats de la recherche en dehors des cercles des initiés. Elle procède de la simplification d'un discours plus spécialisé via une démarche de réécriture, voire de traduction intralinguistique. La littérature grand public partage les mêmes objectifs de large diffusion et d'accessibilité, sans pour autant procéder d'une réécriture à partir de formes plus spécialisées. Romans populaires, paralittérature, bestsellers sont autant de termes qui essayent de cerner une catégorie fuyante, vouée à évoluer au cours de l'histoire et à canoniser parfois les feuilletons d'antan. Le critère d'inclusion dans nos analyses est le succès public de ces ouvrages, ce qui permet d'élargir le spectre à des textes littéraires n'affichant pas nécessairement une vocation "? populaire ? " - vocation par ailleurs difficile à identifier - mais qui touchent un public large. L'ouvrage est organisé en 5 grandes sections : Approches théoriques, Approches historiques, Vulgarisation scientifique, Littérature grand public, Expériences de traduction. Le lecteur y trouvera des réflexions théoriques, des études de cas à l'échelle européenne et des retours d'expérience de deux traducteurs de bestsellers littéraires.

03/2024

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Cinéma

French Mania N° 1, automne-hiver 2020

A découvrir dans ce premier numéro de la revue French Mania : La playlist du numéro par Yann Gonzalez Un dîner avec Virginie Ledoyen, retour sur toute une carrière à l'Hôtel Grand Amour La Grande histoire des séries françaises, épisode 1/4 : Les années 60/70 Focus : les séries françaises pas très LGBT firendly Special guest : Les Cinq films français et francophones préférés de Lukas Dhont Vers la parité dans le cinéma français, épisode 1/2 : 2012/2017 Métier : Directrice de casting par Marlène Serour Dossier : Claire Denis, Leos Carax , les éclaireurs et leurs héritiers, analyses et témoignages de Léa Mysius, Morgan Simon, Bertrand Mandico, Anna Cazenave-Cambet et Mati Diop Sang neuf , un scénario inédit en cadavre exquis, épisode 1/11 par Catherine Corsini Reportage sur les cinéastes arabes et africains à l'heure du cinéma de genre Pitch : Hyacinthe , un projet de long métrage d'animation de Gerlando Infuso Anticipation : les écrans et nous en 2030, épisode 1/2 L'Origine du mal : le moodboard du prochain film de Sébastien Marnier Frenchverse : les passions françaises de Wes Anderson En immersion rue Daguerre dans les archives d'Agnès Varda documentariste, avec Rosalie Varda Journal de bord : Antoine Reinartz raconte le tournage de Petite Nature de Samuel Theis Cahier de tendances automne - hiver : Timothée Chalamet , Laetitia Dosch , Antony Cordier, Garance Marillier Nouvelle inédite : Villa Malaparte par Emily Barnett Pépite : Classe tous risques de Claude Sautet Films à croquer : le Kloug du Père-Noël est une ordure Stéphane Foenkinos se la joue Virginie Despentes.

09/2020

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Critique littéraire

L'homme qui voulait être aimé

Georges Kiejman est un homme de combat et un survivant, dont l'ascension singulière épouse l'histoire d'un siècle tumultueux. Né à Paris le 12 août 1932 de parents juifs polonais illettrés qui ont fui la misère, il échappe miraculeusement aux rafles et à la déportation. Réfugié avec sa mère dans le Berry, il ne reverra jamais son père, assassiné à Auschwitz en 1943. S'ensuit un incroyable parcours, de la pièce unique dénuée de tout confort qu'il partage avec sa mère dans le quartier de Belleville de l'après-guerre aux ors de la République. Rapide, intelligent, cultivé, séducteur, mais aussi implacable et déterminé, il devient un avocat réputé dans les années 1960. Il est à la fois le défenseur du monde de l'édition et de celui du cinéma, l'ami de Simone Signoret et François Truffaut, le conseil de Carlo Ponti et de Claude Gallimard. A cette époque, il fait également une rencontre fondamentale en la personne de Pierre Mendès France que lui présente Françoise Giroud dont il est proche. Il se met au service de PMF dans ses campagnes victorieuses comme dans ses échecs et restera son ami jusqu'à sa mort. Epoux de l'actrice Marie-France Pisier, puis de la journaliste Laure de Broglie, il accède à la notoriété en sauvant de la réclusion criminelle à perpétuité le révolutionnaire et braqueur Pierre Goldman. Il sera ensuite de tous les grands procès -avocat de Malik Oussekine, le jeune étudiant frappé à mort par des policiers en 1986, du gouvernement américain contre le terroriste Georges Ibrahim Abdallah, de Mohamed El Fayed dans le cadre de la mort de Lady Diana, puis de Jacques Chirac et de Liliane Bettencourt. A la fin des années 1980, il lie une relation de confiance avec François Mitterrand sous la présidence duquel il sera trois fois ministre et avec lequel il partagera vacances, week-end et conversations sur la littérature. Pour la première fois, Georges Kiejman accepte de raconter. Portraits, choses vues, secrets, dialogues... Au carrefour des arts, de la justice et de la politique, grand amoureux des femmes à qui il rend un hommage pudique, il lève le voile sur ce que cachent sa robe noire et son intelligence ironique : un homme qui voulait être aimé. Ce texte, étincelant, joyeux, traversé d'ombres et de mélancolie, a été écrit par Vanessa Schneider, romancière, grand reporter au Monde, en complicité intellectuelle et littéraire avec Georges Kiejman.

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Critique littéraire

André Gide, André Malraux. L'amitié à l'oeuvre (1922-1951)

André Gide et André Malraux ont fait connaissance en mai 1922, à la suite de la publication par ce dernier d'un article consacré à l'oeuvre de son aîné et à son impact sur la génération nouvelle. L'auteur de Paludes et des Caves du Vatican est impressionné par cet admirateur talentueux, aux vues originales et pénétrantes. Il s'avère de plus qu'il a le sens de l'aventure et que c'est un homme de goût, en art comme en littérature. Aussi se réjouit-il de le voir figurer bientôt parmi les écrivains proches de La NRF ; et il l'autorise à publier une version illustrée du Roi Candaule à l'enseigne des Aldes, sa maison d'édition. Entré chez Gallimard comme directeur artistique et membre du comité de lecture en 1928, André Malraux devient l'éditeur des oeuvres complètes d'André Gide et de très belles rééditions illustrées de ses premières oeuvres. Cette amitié littéraire et éditoriale se double au début des années 1930, d'un engagement commun contre le fascisme, dans le sillage du communisme soviétique. Sans adhérer au Parti, André Gide et André Malraux, prix Goncourt 1933, président ensemble les grands congrès antifascistes de 1933 à 1936. L'un et l'autre font le voyage à Moscou ; André Gide prononce l'oraison funèbre pour Maxime Gorki en 1936 sur la Place Rouge, aux côtés de Staline. Mais on connaît la désillusion lucide et sans appel du Retour d'URSS, qui marque chez André Gide la fin de ce compagnonnage ambigu. André Malraux, pour sa part, s'engageant corps et âme dans le combat auprès des Républicains espagnols. Les deux hommes restent proches au début de l'Occupation ; ils se côtoient sur la Côte d'Azur, avant que Gide ne s'embarque pour l'Afrique du Nord et que Malraux ne s'engage en 1944 dans le combat armé contre l'occupant. Plus espacées jusqu'à la mort d'André Gide en 1951, leurs rencontres - la plupart du temps au Vaneau - restent placées sous le signe d'une chaleureuse amitié, qui n'exclut pas un jugement croisé, et sans complaisance, sur l'évolution et la signification générale de leur oeuvre. Littérature, art, morale, politique et histoire : voilà une amitié à l'oeuvre. Cet album, abondamment illustré, réunit de nombreux documents inédits ainsi que la correspondance échangée entre les deux écrivains.

04/2018

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Littérature étrangère

Le Bruit du temps

" Je n'ai pas envie de parler de moi, mais d'épier les pas du siècle, le bruit et la germination du temps... " Même s'il s'en défend, avec Le Bruit du temps, publié en 1925 et rédigé en Crimée dès 1923, Mandelstam signe son livre le plus autobiogaphique et donc la meilleure introduction qui soit à son oeuvre. Il y évoque le Pétersbourg d'avant la révolution et sa formation de poète : de la bibliothèque (russe et juive) de son enfance à l'étonnant professeur de lettres, V. V. Gippius, qui lui a enseigné et transmis la " rage littéraire ". Mais le livre est aussi une éblouissante prose de poète, qui annonce Le Timbre égyptien. Une prose où le monde sonore du temps (concerts publics, mais aussi intonations d'acteurs, chuintements de la langue russe) constitue la base du récit, une prose qui jaillit d'un regard à travers lequel le monde semble vu pour la première fois, avec une étonnante intensité. Mandelstam compose ainsi une suite de tableaux d'une exposition sur la préhistoire de la révolution. Le livre s'achève au présent sous une chape d'hiver et de nuit (" le terrible édifice de l'Etat est comme un poële d'où s'exhale de la glace "), face à quoi la littérature apparaît " parée d'un je ne sais quoi de seigneurial " dont Mandelstam affirme crânement, à contre-courant, qu'il n'y a aucune raison d'avoir honte ni de se sentir coupable. Pourquoi traduire une nouvelle fois Le Bruit du temps alors qu'il existe déjà deux traductions en français, l'une, médiocre, dans une anthologie de proses de Mandelstam intitulée La Rage littéraire chez Gallimard, jamais rééditée ; l'autre, extrêmement précise, par Edith Scherer, à L'Age d'homme, reprise dans la collection " Titres " chez Christian Bourgois ? Sans doute parce qu'il fallait faire appel à un poète pour donner à entendre dans une langue d'une grande richesse, la musique et l'éclat si particuliers de cette prose. Nous avons commandé cette traduction nouvelle à Jean-Claude Schneider, admiré de poètes allemands comme Hölderlin, Trakl, Bobrowski, qui avait déjà traduit de Mandelstam, à La Dogana, des poèmes de Simple promesse et surtout le magnifique Entretien sur Dante, précédé de La Pelisse.

02/2012

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Art du XXe siècle

Vie ? Ou théâtre ?

Vie ? Ou théâtre ? constitue un cas unique dans le champ de la création du XXe siècle. Il s'agit de la seule ouvre de son auteur, Charlotte Salomon, jeune Allemande juive née en 1916 et assassinée à Auschwitz en 1942. Réfugiée en 1939 dans la région de Nice, elle assiste au suicide de sa grand-mère, qui se défenestre sous ses yeux. Elle découvre alors qu'elle est issue d'une lignée maternelle marquée par les suicides depuis plusieurs générations. Confrontée par ses origines à la double menace du nazisme et d'une tragédie familiale, Charlotte Salomon choisit d'y répondre en créant, entre 1940 et 1942, un roman graphique composé de 781 planches et de plusieurs centaines de calques. L'ensemble - mêlant gouaches, textes et annotations musicales - remet en scène l'histoire de sa famille depuis la Première Guerre mondiale jusqu'à 1940. La force graphique de l'ensemble est frappante, d'autant plus qu'elle n'a été composée qu'à partir des trois couleurs primaires. On retrouve dans certaines gouaches l'influence de George Grosz ou de Modigliani, tandis que d'autres sont des préfigurations troublantes de formes les plus contemporaines du roman graphique. Le projet narratif - où tout se nourrit de son expérience mais se retrouve transmuté - est tout aussi sidérant par sa complexité. A la lecture, Vie ? Ou théâtre ? se présente tout à la fois comme un document historique de premier ordre, une réflexion poussée sur la création artistique et le sens de l'existence, une comédie humaine sur le jeu des passions et un bouleversant roman d'apprentissage d'une jeune femme qui sait sa vie menacée. Parcourue de surcroit d'annotations musicales qui ont amené Charlotte Salomon à présenter sa création comme un Singespiel (un opéra-bouffe), Vie ? Ou théâtre ? est une ouvre d'art totale qui ne présente aucun équivalent. La vie et l'ouvre de Charlotte Salomon ont été redécouvertes en France grâce au roman de David Foenkinos paru en 2014 chez Gallimard, Charlotte. Le Tripode avait pour sa part initié ce projet depuis 2013, sous le conseil d'un autre écrivain, Jonathan Wable. Cette édition de Vie ? Ou théâtre ? présente, pour la première fois au monde, l'intégrale de l'ouvre dans une forme qui correspond à ce que l'auteur avait imaginé : un roman graphique.

10/2015

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Poésie

L'Heure présente. Précédé de La Longue chaîne de l'ancre et suivi de Le Digamma

Ce nouveau livre d'Yves Bonnefoy en Poésie/Gallimard regroupe ses trois derniers écrits poétiques qui mêlent poèmes, proses et réflexions critiques, la poésie étant ainsi toujours escortée par la poétique qui l'explicite et la légitime. Dans La longue chaîne de l'ancre, Yves Bonnefoy explore le rapport de l'écriture en vers et de l'écriture en prose, le passage entre l'une et l'autre se découvrant dans des régions subconscientes dont le poème est l'écoute, mais nullement passive. Il s'agit en fait d'élargir les bases de la conscience. La longue chaîne de l'ancre se révélant comme celle qui arrime l'esprit humain dans les eaux profondes de l'inconscient, lieu de pensée autant que de vie. Avec L'heure présente, proses et poèmes alternent également : les proses pour remuer le sol de la conscience qu'on prend du monde, où restent vives des impressions et des intuitions que la pensée diurne réprime, les poèmes pour tenter d'employer les mots ainsi rénovés et mieux poser les problèmes de l'être, du non-être, du sens et du non-sens, comme ils assaillent notre époque, à "l'heure présente". Poèmes qui sont des questions, mais se laissent pénétrer par des fragments de réponse. Parmi eux le plus important est celui qui donne son titre à l'ensemble, l'auteur y reconnaît ses inquiétudes et ses espérances. Quant au dernier texte, Le Digamma, il s'interroge sur la disparition du digamma du sein de l'alphabet de la langue grecque, disparition qui ne fut peut-être pas ce qu'un des personnages du récit imagine : la cause de l'inadéquation ultérieure de la chose et de l'intellect dans les sociétés du monde occidental. Mais il est probable qu'elle ait retenu l'attention de l'auteur quand, adolescent, il apprit qu'elle avait eu lieu, et que cela lui faisait penser à d'autres disparitions. Par exemple, dans les réseaux des significations conceptuelles, celle du savoir de la finitude. Une sorte de mauvais pli apparaît alors entre l'existence et sa vêture verbale, une bosse sous la parole qui n'en finit pas de se déplacer sans se résorber dans des mots qui en seront à jamais fiction, en dépit des efforts de ce que notre temps a dénommé l'écriture, sans qu'il y ait là à douter, tout de même, de notre besoin de poésie.

02/2014

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Histoire régionale

Mémoires normandes pour une autre histoire de la Normandie

Cet ouvrage n'est ni une nouvelle histoire de la Normandie, ni un inventaire détaillé de ses richesses artistiques et naturelles, mais, dans la continuité du stimulant chantier des Lieux de mémoire dirigé par Pierre Nora, chez Gallimard, de 1984 à 1993, une réflexion de portée historiographique sur la manière dont les Normands eux-mêmes et les "horsains" — tous ceux qui ne sont pas originaires de cet endroit — ont, par le texte et les images, construit, dans la longue durée, une certaine idée de cet espace régional unique en France. Nous avons ainsi privilégié les liens sociaux et culturels qui rattachent ses populations — celles du dedans et celles du dehors — à des sites, à des figures de proue, à des événements fondateurs, qui symbolisent et expriment leur identité commune. Ce livre, fruit de la collaboration de vingt et un chercheurs issus de la France de l'Ouest et d'autres horizons géographiques, s'articule autour de cinq axes complémentaires : Les Normandies ; Particularités et traditions ; Mémoires du passé ; Les Patrimoines ; Stratégies mémorielles. Un fil rouge relie ces parties, la volonté des contributeurs de montrer que les usages des souvenirs de cette province ne peuvent se conjuguer que de façon plurielle : la Basse et la Haute Normandie ; la terre et le ciel ; le bocage et le rivage ; les villes et les campagnes ; les traces de ses annales et leurs transpositions mémorielles dans l'espace public, du débarquement de Guillaume le Bâtard en Angleterre en 1066 au débarquement allié du 6 juin 1944 ; le patrimoine industriel et rural ; les traditions et les productions populaires comme les créations littéraires et les représentations artistiques les plus mémorables du génie national, celles de Pierre Corneille, d'Alexis de Tocqueville, de Gustave Flaubert, de Guy de Maupassant, d'André Maurois, d'Annie Ernaux, de Patrick Grainville, de Nicolas Poussin, de Jean-François Millet, d'Eugène Boudin, de Claude Monet, de Fernand Léger, entre autres. Notre publication ne propose pas seulement un tableau synthétique des interprétations les plus variées des caractères originaux de l'ancienne Neustrie, ni un panorama exhaustif des restes de son tumultueux passé, mais invite aussi à admirer sans réserve, mais avec un autre regard, la beauté et la diversité de ses paysages et de son patrimoine naturel comme la densité et la complexité de son héritage historique et culturel. En somme à revoir, d'un oeil neuf, la Normandie.

03/2021

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Poésie

Ici on consulte le destin

Le mot "destin" que Gérard Macé fait figurer dans le titre énigmatique de son livre appartient tout autant à la mythologie qu'à la cartomancie, et par conséquent définit la double inquiétude d'un poète qui de longue date, entre fatalité et prédication, s'est enjoint d'ausculter par bribes l'enchaînement des scènes de l'enfance en même temps que leur inexorable déformation dans la boule, plus ou moins magique, du rêve. Ce faisant, il nous fait mieux comprendre aussi que l'écriture de soi ne peut être pour le poète qu'une projection fantasmée de la mémoire du monde, de ses rites et de ses fables. Au seuil du livre, Macé s'impose de parler "comme on répond au sphinx" et publie quarante "mots de passe" . En les disposant chacun en quatrain de façon à associer en miroir des images présentant entre elles le plus grand écart, le poète semble avoir cherché, dans le sillage du surréalisme, à résoudre poétiquement les contradictions du réel. Et cela l'a conduit à établir comme poreuse la frontière entre les deux pans cardinaux de la vie humaine, l'éveil et le songe. Il s'est agi ensuite pour lui d'essayer de formuler "ici" la clé de l'énigme, qui tout en neutralisant la sentinelle du Temps lui permettrait de rouvrir un accès harmonieux vers le royaume des morts : "Une porte à tambour /pour entrer dans les rêves /L'esprit toujours léger /mais l'inquiétude au coeur". L'un des charmes de ce recueil tient à la reprise de certains vers d'un poème à l'autre : des bribes de souvenirs, modulées discrètement comme autant de mirages, circulent des premières pages du livre vers les poèmes plus longs des deux dernières parties : "Images de la caverne" et "Sous les nuages de Magellan" . Signe de l'intense et mystérieuse combinatoire entre les éléments du réel, cette dernière section est la transcription d'un rêve quasi-nervalien que fit l'auteur "au cours d'une nuit d'octobre" , et dans lequel il a justement rêvé avoir mis en vers un de ses propres livres paru chez Gallimard en 1995, L'autre hémisphère du temps. Mais à la différence des grands Voyants de la fin du dix-neuvième siècle, la poésie ne tombe pas dans la prose, c'est au contraire une certaine prose qui revient chanter là, apurée, dans le poème.

04/2021

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Evolution

Cette planète n'est pas très sûre. Histoire des six grandes extinctions

Comprendre notre monde actuel à travers ses grandes extinctions Récompensé par le prestigieux prix Goncourt, Alexis Jenni est romancier, mais c'est aussi un passionné de science. Dans cet ouvrage, il fait se côtoyer ses deux grands amours en racontant les cinq extinctions majeures que notre Terre a connues au cours des derniers millions d'années. Il revient évidemment sur celle des dinosaures - la plus célèbre même si ce n'est pas la seule -, comme sur celle des bactéries qui est souvent oubliée. Et il s'interroge sur la sixième, celle d'aujourd'hui, due aux dégâts infligés au vivant par l'activité humaine, dont on peut s'inquiéter qu'elle nous emporte à notre tour. Ce texte est passionnant, ça se lit comme un roman, mais tout y est vrai ; ce qui est encore mieux ! A propos de l'auteur Alexis Jenni, prix Goncourt 2011 pour L'Art français de la guerre (Gallimard), agrégé de biologie, a exercé comme professeur de sciences de la vie et de la terre au lycée Saint-Marc de Lyon. Il est passionné par la science, la littérature, l'histoire et aussi par notre devenir sur cette planète que nous partageons avec tous les êtres vivants. "L'écrivain livre une réflexion sur la littérature et le savoir scientifique". Marie-Laetitia Bonavita, Le Figaro "Jenni, c'est le prof de SVT qu'on aurait aimé avoir, celui qui arrive à nous faire aimer la science à coups d'émerveillement, d'interrogations, d'arguments". Claude Vincent, Les Echos "L'occasion de s'interroger sur notre évolution et enfin de s'émerveiller et de s'intéresser de près au monde vivant". Mathieu Vidard, La Terre au carré, France Inter "C'est son amour pour la culture scientifique qu'Alexis Jenni souhaite aujourd'hui partager. [... ] Un moyen pour lui de faire réfléchir aux fragilités de notre monde. " Par Joséfa Lopez, Judith Chetrit et Caroline Andrieu, Le Monde "En plus d'être biologiste, l'auteur est romancier, et ça se sent : on apprend beaucoup, tout en ayant le sentiment de lire une fiction palpitante. " Sciences et vie junior " Ce livre est un livre du bonheur, celui que la science procure dans l'ivresse de chercher, de découvrir, de comprendre et, par cette voie, permet à chacun d'entre nous de s'enrichir. [... ] L'auteur raconte à la fois pour faire connaître et pour émerveiller ! " Destination Science

11/2023

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Musique, danse

Concerto pour piano (partie de piano). en si mineur op. 3

Le Concerto pour piano en si mineur op. 3 (MoszWV 160) fut composé pendant la période berlinoise de Moszkowski à la Neue Akademie der Tonkunst où il devint professeur en 1872 alors qu'il était encore étudiant. Avec son ami et collègue Philip Scharwenka, il loua la salle de la Sing-Akademie à Berlin pour un concert d'oeuvres originales. La première représentation du concerto pour piano eut lieu le samedi 27 février 1875, sous la direction de Ludwig von Brenner avec le compositeur au piano.
La Symphonie en ré mineur (MoszWV 146) et le Caprice op. 4 (MoszWV 3) étaient également au programme. Le concert fut un succès et Anton Rubinstein en rendit compte positivement. Toutefois, le concerto pour piano est resté inédit à ce jour. Bien que les premières compo­sitions de Moszkowski fussent publiées depuis 1874 et qu'il réservât l'opus 3 à une grande maison d'édition française qu'il avait en tête, il ne trouva pas d'éditeur tout de suite.
Il prit ensuite de la distance vis-à-vis de cette oeuvre qu'il ne désirait plus publier. Il reprit le manuscrit déjà vendu afin de réviser son travail. Tout en rejetant son premier concerto pour piano qu'il jugeait sans valeur, il salua son deuxième concerto pour piano en mi bémol majeur op. 59 (MoszWV 162) comme son meilleur travail. Le premier concerto devint néanmoins connu du public grâce à l'enthousiasme de son dédicataire, Franz Liszt, auquel Moszkowski l'avait joué au printemps 1875 à Weimar.
Liszt organisa un concert privé pour la baronne Olga von Meyendorff, au cours duquel il joua lui-même la partie d'orchestre sur le second piano. On ne connaît pas d'autre exécution publique du Premier Concerto pour piano. Après la mort du compo­siteur, son élève Bernard Pollack essaya de le faire publier chez Peters, mais ne put ni trouver le manuscrit ni convaincre Henri Hinrichsen, le directeur éditorial.
Le concerto était réputé perdu jusqu'à ce qu'il soit retrouvé sous la forme d'une partition manuscrite avec d'autres oeuvres et journaux intimes dans une succession léguée à la Bibliothèque nationale de France. Cent trente-neuf ans après la première représentation publique, une seconde création a eu lieu le 9 janvier 2014 à la Philharmonie de Varsovie avec le pianiste bulgare Ludmil Angelov, le chef d'orchestre Vladimir Kiradjiev et l'Orchestre symphonique Artur Malawski de Rzeszów.

05/2015

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Musique, danse

Concerto pour piano (conducteur). en si mineur op. 3

Le Concerto pour piano en si mineur op. 3 (MoszWV 160) fut composé pendant la période berlinoise de Moszkowski à la Neue Akademie der Tonkunst où il devint professeur en 1872 alors qu'il était encore étudiant. Avec son ami et collègue Philip Scharwenka, il loua la salle de la Sing-Akademie à Berlin pour un concert d'oeuvres originales. La première représentation du concerto pour piano eut lieu le samedi 27 février 1875, sous la direction de Ludwig von Brenner avec le compositeur au piano.
La Symphonie en ré mineur (MoszWV 146) et le Caprice op. 4 (MoszWV 3) étaient également au programme. Le concert fut un succès et Anton Rubinstein en rendit compte positivement. Toutefois, le concerto pour piano est resté inédit à ce jour. Bien que les premières compo­sitions de Moszkowski fussent publiées depuis 1874 et qu'il réservât l'opus 3 à une grande maison d'édition française qu'il avait en tête, il ne trouva pas d'éditeur tout de suite.
Il prit ensuite de la distance vis-à-vis de cette oeuvre qu'il ne désirait plus publier. Il reprit le manuscrit déjà vendu afin de réviser son travail. Tout en rejetant son premier concerto pour piano qu'il jugeait sans valeur, il salua son deuxième concerto pour piano en mi bémol majeur op. 59 (MoszWV 162) comme son meilleur travail. Le premier concerto devint néanmoins connu du public grâce à l'enthousiasme de son dédicataire, Franz Liszt, auquel Moszkowski l'avait joué au printemps 1875 à Weimar.
Liszt organisa un concert privé pour la baronne Olga von Meyendorff, au cours duquel il joua lui-même la partie d'orchestre sur le second piano. On ne connaît pas d'autre exécution publique du Premier Concerto pour piano. Après la mort du compo­siteur, son élève Bernard Pollack essaya de le faire publier chez Peters, mais ne put ni trouver le manuscrit ni convaincre Henri Hinrichsen, le directeur éditorial.
Le concerto était réputé perdu jusqu'à ce qu'il soit retrouvé sous la forme d'une partition manuscrite avec d'autres oeuvres et journaux intimes dans une succession léguée à la Bibliothèque nationale de France. Cent trente-neuf ans après la première représentation publique, une seconde création a eu lieu le 9 janvier 2014 à la Philharmonie de Varsovie avec le pianiste bulgare Ludmil Angelov, le chef d'orchestre Vladimir Kiradjiev et l'Orchestre symphonique Artur Malawski de Rzeszów.

05/2015

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Art contemporain

Monuments de silence. Réappropriations mémorielles dans l’art contemporain

Bunkers de la seconde guerre mondiale désaffectés sur les plages normandes, statues de l'ère soviétique déboulonnés, monuments coloniaux relégués dans l'oubli ; étranges silhouettes, à la fois familières et distantes. Qui décide du paysage mémoriel, de la représentation de la mémoire collective ? Dans Monuments de silence, Anne Bernou interroge et documente la mouvance de la mémoire et la réappropriation par des artistes contemporains de monuments publics du passé, aujourd'hui désinvestis, oubliés ou détruits. De Jochen Gerz et son travail autour des monuments aux morts à la falsification volontaire de la mémoire de Christian Boltanski, des captations de la falaise des Bouddhas géants de Bâmiyân détruits par les talibans de Pascal Convert aux déclinaisons de bunkers opérées par Raphaël Denis, d'Amina Menia et son utilisation des archives des monuments algériens à la réflexion de Thu Van Tran autour des origines et de l'exil, des statues de l'ex-monde soviétique mises en scène par Emilija Skarnulyte aux installations autour de la fragmentation et de l'oubli de Marianne Mispelaëre, plusieurs générations d'artistes figurent dans cet ouvrage, des plus connus aux plus émergents, chacun se penchant à sa façon sur la question de la mouvance de la mémoire et de l'identité ; préfigurant pour certains d'entre eux les mouvements sociaux qui ont surgi aux Etats-Unis notamment, avec le mouvement Black Lives Matters. Chacun sonde, détourne et réactive, avec son langage artistique propre, les tragédies du XXe siècle, le passé colonial, les dominations politiques, et les autoritarismes mémoriels dont la trace parfois monumentale s'impose dans l'espace public. Cette diversité des approches par des artistes qui se confrontent au passé européen plutôt que de l'oblitérer, démontre l'infini registre des regards et des compréhensions, reliant la dimension intime à la dimension historique, dans une réactivation de la mémoire collective génératrice de présent réconcilié. Cet ouvrage porte sur le travail des artistes Mathieu Kleyebe Abonnenc, Niels Ackermann, Sammy Baloji, Joachim Bandau, Guillaume Barborini, Christian Boltanski, Pascal Convert, Sylvain Couzinet-Jacques, Nicolas Daubanes, Raphaël Denis, Leo Fabrizio, Jochen Gerz, Felix Gonzalez-Torres, Marie Havel, Kiluanji Kia Henda, Elizaveta Konovalova, Vladimir Kozin, Roland Anton Laub, Amina Menia, Marianne Mispelaëre, Yan Morvan, Tania Mouraud, Ciprian Muresan, Deimantas Narkevicius, näutil, Mathieu Pernot, Anne Reijniers & Rob Jacobs, Emilija Skarnulyte, Thu-Van Tran, Paul Virilio, VOID (Arnaud Eeckhout & Mauro Vitturini)

03/2023