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Merlin Sheldrake

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Economie

Le Code du capital. Comment la loi crée la richesse capitaliste et les inégalités

La capacité qu'ont les capitalistes de s'enrichir ou de nuire au bien commun ne tient qu'à un ... code ! Car, en soi, la possession d'une terre, d'un atelier, d'une idée, etc. , ne procure qu'un outil. Celui-ci ne devient une source durable de richesse et de pouvoir opposable à autrui qu'en raison des droits et protections que lui confère son codage juridique. Dans une langue accessible à tous, Katharina Pistor, nous explique la fabrique du capital. Elle raconte l'histoire de l'adaptation du droit pour instituer successivement le codage capitaliste de la terre, de l'entreprise, de la connaissance, de la dette, de la nature. Elle met au jour le rôle des "maîtres privés du code" - ces avocats et banquiers qui élaborent de fait le code public en inventant des contrats et des instruments qu'ils font ensuite valider par la loi. Ce droit conçu par et dans l'intérêt de riches acteurs privés induit à la fois l'accumulation de richesse, l'envol des inégalités et les crises à répétition. Mais, puisque que c'est la loi qui fait le pouvoir du capital, l'auteure peut esquisser la manière de concevoir un autre code qui remettrait le droit des entreprises, des marchés et de la finance au service de l'intérêt commun. Katharina Pistor est professeur de droit comparé à la Law School de l'université de Columbia depuis 2001. Elle a précédemment enseigné à la Harvard Law School et au Max Planck Institute de Hambourg. Co-récipiendaire du prix de recherche Max Planck sur la réglementation financière internationale (2012), elle est également membre de l'académie des sciences de Berlin-Brandebourg.

03/2023

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Ouvrages généraux

L'entrelacs de la vie et de la mort et le sens vital de la connaissance. Etudes franco-allemandes en philosophie et biologie

Diverses interrogations se profilent dans notre situation contemporaine sur rien moins que le sens même de la vie. Les cancers, les 93 millions de personnes atteintes dans le monde par la maladie d'Alzheimer, le retour des maladies infectieuses en lien avec les phénomènes de résistance, enfin le développement de recherches biomédicales visant le rajeunissement voire l'immortalité suggèrent qu'en dépit d'un contexte assez sombre, associé à la nécessaire critique du mode de vie contemporain, le vieillissement ne serait pas une fatalité. Il convient en un premier temps d'interroger à ce propos les philosophes et les scientifiques, afin de préciser où se situent les problèmes dans un monde traversé par des compétitions de toute nature. A cet effet, conjuguer aujourd'hui les efforts de biologistes et philosophes venant de part et d'autre du Rhin consiste à remettre sur le métier un dialogue entre l'Allemagne et la France dont l'histoire des sciences, des arts et des idées témoigne qu'il n'est pas tout à fait sans ressource. Le pari étant que les divergences enrichissent la réflexion. Tel est l'objet des rencontres organisées à Paris par Laurent Cherlonneix, philosophe et lecteur de la Biologie, avec la participation de hauts représentants en provenance notamment de l'université de Heidelberg, Francfort et Berlin ainsi que de l'Ecole Normale Supérieure à Paris et de l'Inserm de Lyon. Il s'agit donc de faire le point sur la portée philosophique de certaines des grandes avancées de la Biologie, telle que la découverte de "la mort cellulaire programmée" et, plus généralement, sur le concept même qu'il conviendrait d'attacher de nos jours à la valeur de la connaissance. [extraits de la Préface de François Gros]

04/2022

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ouvrages généraux

Ernst Kaltenbrunner

Le destin méconnu du " petit Himmler d'Autriche ", un haut dignitaire nazi longtemps négligé, mais terrifiant. A partir de janvier 1943, Ernst Kaltenbrunner, un SS autrichien quasi inconnu en Allemagne, est désigné pour diriger le RSHA, l'Office principal de sûreté du Reich. Ce haut dignitaire nazi devient ainsi le numéro 2 de la SS après Himmler, et aussi le chef de la police de sûreté et du renseignement de l'ensemble du Reich. Pourquoi l'historiographie ne parle-t-elle que très peu de Kaltenbrunner, alors que les autres dirigeants du régime hitlérien, tels Goebbels ou Göring, font l'objet de nombreuses études ? Pourquoi est-il aujourd'hui bien moins connu que Heydrich (assassiné en mai 1942), alors qu'il a occupé les mêmes fonctions et dirigé la politique de terreur nazie dans les deux dernières années de la guerre - qui ont vu le régime se radicaliser et ses politiques criminelles dans le Reich et l'Europe occupée s'intensifier ? D'où vient la mise à l'écart de cet homme qui a pourtant lui aussi été jugé par le Tribunal international de Nuremberg, et qui a fait partie des condamnés à mort en octobre 1946 ? Pendant plusieurs années, Marie-Bénédicte Vincent a cherché à répondre à toutes ces questions en réalisant un véritable travail d'enquêtrice. S'appuyant sur des sources de première main et exhumant des documents inédits (aux Archives fédérales de Berlin et Coblence, ou encore au Mémorial de Mauthausen à Vienne), elle reconstitue la trajectoire personnelle de Kaltenbrunner et retrace à travers lui l'histoire de l'Autriche nazie. Cet ouvrage, appelé à faire date, fait enfin la lumière sur un criminel de guerre longtemps négligé mais ô combien incontournable.

10/2022

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Littérature française

Mémoires d'Outre-Tombe Tome : Livres 25 à 42. 2e édition revue et corrigée

Avec la Restauration, voici venu, pour Chateaubriand, le temps de la politique active (livres XXV à XXXI). Pair de France, ambassadeur à Berlin, à Londres et à Rome, ministre des Affaires étrangères de 1822 à 1824° ; mais aussi journaliste et polémiste redouté il aura marqué de son empreinte le premier de nos régimes parlementaires. Partisan déclaré de la monarchie selon la Charte, il affiche en même temps une ombrageuse fidélité envers la branche aînée des Bourbons, sans pouvoir éviter leur chute lors de la révolution de 1830, sur laquelle il nous livre un témoignage de première main (livres XXXII et XXXIII). Rendu à la vie privée par le régime "°bâtard°" de la "°monarchie ventrue°" qu'il poursuivra de sa vindicte, Chateaubriand va désormais partager son existence entre voyages (à Prague, à Venise) et écriture (livres XXXIV à XLI). S'il participe encore, au début du règne de Louis-Philippe, à la dérisoire agitation carliste, le grand écrivain ne va pas tarder à prendre du recul°: c'est le temps des Mémoires d'outre-tombe, révisés, poursuivis et achevés de 1832 à 1840. Dans le dernier livre (XLII), Chateaubriand ne se contente pas de tracer quelques portraits acérés de ses contemporains les plus emblématiques°: il dresse le bilan de la Révolution qui a transformé la France et il exprime sa confiance dans un avenir de liberté où le christianisme retrouverait son rôle de guide moral et spirituel. Jean-Claude Berchet. Le second volume de cette édition comporte les livres XXV à XLII des Mémoires d'outre-tombe (3e et 4e parties), mais aussi, en appendice, les notes de Sainte-Beuve, les fragments retranchés, ainsi qu'un dossier documentaire et un index des noms de personnes et de personnages.

02/2004

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Littérature française

Gobineau et le gobinisme

A la rencontre de Gobineau : Robert Dreyfus, "Gobineau, qui est-ce ?. " . Bernard Faÿ, Les légendes du comte de Gobineau Abel Bonnard, Gobineau Daniel Halévy, Jacques de Boisjoslin Le romancier : Jean Cocteau, Eloge des Pléiades Alain, Gobineau romanesque Jean Prévost, Le comte de Gobineau et l'amour Le politique et le philosophe : Albert Thibaudet, Tocqueville et Gobineau Ernest-Antoine Seillière, La philosophie religieuse de Gobineau Paul Masson-Oursel, La logique de l'Asie et l'harmonie inter-humaine selon Gobineau Jean Louverné, Gobineau sinologue Gobineau et le gobinisme : Hermann Keyserling, Réflexions sur Gobineau Elie Faure, Destin de Gobineau Clément Serpeille de Gobineau, Le gobinisme et la politique moderne Warren C. Kincaid, L'influence de l'oeuvre scientifique du comte de Gobineau en Amérique et en Scandinavie Textes : Arthur de Gobineau, Notes inédites - Le Village de Saint-Georges - Lettres à Marie Dragoumis - Lettre à dom Pedro II, empereur du Brésil Clément Serpeille de Gobineau, Gobineau et le mouvement gobiniste (Bibliographie) Léon Trotsky, Qu'est-ce que le national-socialisme ? Jean Giraudoux, Combat avec l'Ange (II) L'air du mois : Pierre Drieu la Rochelle, Une semaine à Berlin Jean Guérin, Stavisky Pierre Abraham, Dures extrémités Denis Saurat, Le monstre du Loch Ness et Hitler Georges Rotvand, Fait divers espagnol Jean Vaudal, Lectures René Daumal, Les Ballets Joos Boris de Schloezer, Prodiges musicaux Georgette Camille, Marianne Oswald Denis Marion, Une femme qu'a le coeur trop petit Antonin Artaud, Métro au Studio des Champs-Elysées Eugène Dabit, La loi de lynch aux Agriculteurs - Madame Bovary au Ciné-Opéra Denis Marion, Les Aventures du Roi Pausole, de Granowsky André Lhote, Amédée de La Patelière au Salon d'Automne Roger Brielle, Dessins de Pascin à la Galerie Krogh Pierre Abraham, J'efface tout et je recommence Charles-Albert Cingria, Navigation fluviale L. Rivier, Dictature Henri Pourrat, Janvier

04/1991

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Football

Dans la tête de Zidane

Zinedine Zidane fait partie des figures les plus médiatisées de la planète, mais les premiers mots qui viennent pour parler de lui sont mystère ou énigme. Qui est l'homme derrière le masque, si beau, si lisse ? Sur le fil de son discours et des événements intimes de sa vie, ce livre propose un voyage "dans la tête de Zidane" . Il fait le pari que Zinedine Zidane désire nous dire autre chose que ce que nous percevons de lui. Certes, il concourt à sa propre opacité quand il se retranche dans le silence. Mais quand il choisit de parler, il semble avoir à coeur de livrer ses sentiments et sa réalité profonde. Zidane n'est pas un illusionniste de la parole - et ce, non parce qu'il manque d'esprit, mais parce qu'il tend à faire entendre une vérité nue. Comment Zidane a-t-il construit sa vie d'homme dans la lignée de Smaïl Zidane, ce père qu'il aime passionnément et à qui il dit tout devoir ? De quoi est tissée sa vie amoureuse et sensuelle, voilée par le mythe conjugal qui le présente sous les traits d'un mari immuable dans un mariage parfait ? Quelle place sa mère, en apparence effacée, tient-elle dans son extraordinaire réussite ? De quoi est fait le sidérant pouvoir de mutation dont il témoigne constamment ? Où va aujourd'hui sa trajectoire ? Et que s'est-il passé en cet inoubliable 9 juillet 2006, dans l'arène de Berlin, théâtre du drame que le monde entier appelle désormais le coup de tête de Zidane ? N'impliquait-il réellement que deux protagonistes ; avec Qui, avec Quoi Zinedine Zidane avait-il rendez-vous ce soir-là ? Sabine Callegari est psychanalyste. Elle a publié aux éditions Albin Michel La vie augmentée, comment la psychanalyse change une vie.

05/2022

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ouvrages généraux

La division Nordland. Les volontaires Scandinaves sur le front de l’Est 1941-1945

Des milliers de Norvégiens et de Danois, quelques centaines de Suisses, des dizaines de Suédois et même quelques Britanniques ont combattu dans les rangs de la division Nordland, créée au printemps 1943 sur le modèle de la division Wiking qui luttait en Ukraine depuis le début de la guerre sur le front de l'Est et dont l'auteur a évoqué précédemment l'aventure dans deux autres livres. Cette division Nordland, placée sous les ordres d'un général autrichien, le Brigadeführer Fritz von Scholz, que ses hommes aiment à appeler le vieux Fritz, est dirigée en plein hiver sur le front de Leningrad, face à la poche soviétique d'Orianenbaum, qui résiste depuis 1941 à tous les assauts. Cette fois, ce sont les Russes qui reprennent l'offensive et vont repousser les envahisseurs jusque dans les pays baltes. Les volontaires germaniques se battent à Narva pendant des mois avant de tenter d'établir un front défensif en Estonie, en compagnie des volontaires hollandais, flamands et wallons de la Waffen SS. Malgré le renfort des unités mobilisées en hâte parmi les Estoniens et les Lettons, ils doivent faire retraite jusqu'en Courlande, la vieille terre des chevaliers teutoniques. Au début de l'année 1945, la division Nordland se trouve alors arrachée à l'encerclement et transportée par mer en Poméranie où va échouer la dernière contre-offensive allemande à la fin de l'hiver. Il ne reste plus aux quelques centaines de survivants à bout de forces que de gagner Berlin où ils vont livrer un ultime combat sans espoir, en compagnie de quelques Espagnols et d'un bataillon de marche de volontaires français de la division Charlemagne. Le destin des SS scandinaves trouve finalement son accomplissement dans l'atmosphère du crépuscule des dieux de la capitale du Reich, qui n'est plus que le tombeau de leurs illusions.

06/2023

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Littérature française

Pura Vida. Vie et mort de William Walker

Je suis arrivé en Amérique centrale, il y a quelques années, avec le projet d'y écrire la vie de William Walker, un aventurier nord-américain du XIXe siècle qui avait lancé une expédition assez catastrophique au Mexique, était parvenu plus tard à se faire élire président du Nicaragua, avant de finir fusillé au Honduras, et dont j'avais découvert l'existence à La Havane. Alors que je parcourais ces lieux sur les traces de son armée fantôme, il m'est apparu que cette région du monde, pendant les deux derniers siècles, n'avait pas été plus avare de héros, de traîtres et de lâches que ne l'avaient été les provinces grecques et latines de l'Antiquité. Ici aussi des hommes ont rêvé d'être plus grands qu'eux-mêmes et souvent ont échoué. J'ai commencé de consigner les vies de Simon Bolivar et de Francisco Morazan, d'Augusto César Sandino, assassiné par le premier Somoza, ou encore du Che.50, un agent double envoyé espionner le vrai Che dans la Sierra Maestra. Souvent je prends mes quartiers au fond des cantinas, des bars et des pulquerias. À Managua, j'ai noué des contacts avec d'anciens sandinistes qui me racontent leur révolution. À San Salvador, je rencontre parfois d'ex-guérilleros du Front Farabundo Marti, dont le dernier fait d'armes a été l'attaque de la capitale le 11 novembre 1989, alors que déjà les marteaux-piqueurs attaquaient le mur de Berlin. Le reste du temps, je lis avec application des quotidiens, ceux du jour et de plus anciens achetés sur internet. Et de loin en loin je reviens à La Libertad, minuscule port de pêcheurs sur la côte pacifique, où je retrouve Victor.

01/2004

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Récits de voyage

Le Voyage en Afrique. Anthologie 1790-1890

L'exploration de l'Afrique fut l'une des grandes aventures du XIXe siècle. Issue des interrogations qui hantent les cartographes depuis l'Antiquité sur les mystérieuses sources du Nil, ou qui intriguent les voyageurs depuis la Renaissance sur le sens du cours du Niger, son histoire moderne commence avec la création de l'Association africaine à Londres en 1788, et se poursuit jusqu'au partage du continent à la conférence de Berlin (1884). Une nouvelle géographie que le " conquistador " Stanley parachève : il traverse l'Afrique d'ouest en est en 1889 et publie son récit en 1890. Les explorations de Bruce vers le Nil et de Le Vaillant en Afrique australe suscitèrent un grand intérêt que l'expédition d'Egypte ne fit qu'aviver : une route vers le centre de l'Afrique était peut-être ouverte. Mungo Park le premier décrivit correctement le cours du Niger à la fin du XVIIIe siècle, Caillié alla à Tombouctou en 1828, mais il fallut attendre 1830 pour que le fleuve soit descendu par les frères Lander, dans une aventure fluviale toute picaresque. Des héros flamboyants comme Richard Burton, traducteur des Mille et Une Nuits, cherchèrent les monts de la Lune et les sources du Nil, sans les trouver, alors que des savants efficaces, courageux et modestes comme Heinrich Barth contribuèrent de façon durable à notre connaissance de l'Afrique. Livingstone, pénétré de sa passion anti-esclavagiste, passa plus de vingt ans en Afrique et s'y perdit. Le " scoop " magistral de l'ancien journaliste Stanley le retrouvant à Oujiji et le saluant gauchement d'un banal " Dr Livingstone, I presume... ? " fit la joie des chansonniers pendant des décennies. L'explorateur n'est pas un voyageur ; il est engagé dans un projet scientifique et politique, mais la passion qui l'anime nous entraîne toujours à sa suite.

11/2020

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ouvrages généraux

Douze ans auprès d'Hitler. La secrétaire d'Hitler parle

Quel destin que celui de cette sténographe surdouée engagée dans le staff administratif du parti nazi en 1930, puis remarquée par Hitler qui, à compter de 1933, la prend à son service exclusif. Christa Schroeder restera douze ans dans le sillage du Führer, disponible de jour comme de nuit : à la chancellerie, au Berghof, jusque dans le bunker de Berlin pour ne quitter Hitler que quelques jours avant sa mort. Internée au camp d'Augsbourg en 1945, l'ancienne secrétaire est approchée par un agent français des renseignements franco-américains. Il lui demande de raconter celui qu'elle observa et analysa souvent avec une étonnante perspicacité. Le témoignage de Christa Schroeder est des plus précieux, car si les événements de la Seconde Guerre mondiale nous sont connus, le personnage qui a mis le feu à l'Europe reste largement occulté par les extraits de bandes filmées d'actualités qui nous le montrent vociférant à la face du monde civilisé. Au fil des pages, nous faisons connaissance avec un Hitler vivant dans l'exaltation permanente de nouveaux projets, stupéfait lui-même par les victoires remportées. Les notes de Christa Schroeder font la démonstration de l'impossibilité d'enfermer cette personnalité historique et humaine dans une seule formule. La diversité de ses manifestations, de ses attitudes, de ses réflexes, de ses réactions est telle qu'une analyse des traits fondamentaux de son caractère s'impose. Christa Schroeder prétend n'avoir rien su des horreurs du régime nazi. Il n'y a rien du sens de la perspective ou du mea culpa que l'on trouve dans les mémoires de l'autre secrétaire d'Hitler, Traudl Junge, qui concluait "nous aurions dû savoir". Au contraire, le ton qui imprègne les mémoires de Schroeder est celui de l'amertume.

03/2024

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Littérature française

Les djihadistes aussi ont des peines de coeur

Septembre 2012. Une grenade est jetée dans une épicerie casher du nord de Paris : un blessé léger. Les coupables sont une bande de jeunes âgés de la vingtaine. Tous convertis ou revenus à l'Islam. Leur idole est Mohammed Merah. Ils veulent déclencher en France (et en Syrie, contre " l'hérétique Bachar ") la lutte armée. Au demeurant ils n'ont ni les moyens intellectuels ni matériels de leur combat. Ce sont des pieds-nickelés du djihad dont tous les coups foirent... Cette épopée à la fois tragique et burlesque (qui ne précède que de trois ans les attentats du Bataclan) permet à Morgan Sportès de mettre en scène dans une fiction "au ras du réel" une série de personnages dont il restitue, à travers les dialogues à la langue souvent savoureuse, les fantasmes politico-religieux. Il nous convie à leur table, au Kebab du coin, nous faisant partager leurs problèmes économiques ou amoureux : entre l'" héroïsme de la kalachnikov " et les couches-culottes du bébé qu'on n'a pas les moyens de se payer. Il nous fait entrer aussi dans leurs familles, déchirées par l'engagement du fils, où les pères, redoutés jadis, perdent pied. Il croque ainsi, dans un style hyperréaliste - et sombrement ironique toujours - une galerie de portraits inquiétants : le visage d'un pays mal connu qui est le nôtre pourtant, la France du xxie siècle mondialisé. Morgan Sportès est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages traduits dans de nombreux pays. Parmi eux, L'Appât (Le Seuil 1990) a fait l'objet d'une adaptation cinématographique par Bertrand Tavernier en 1995 (Ours d'or à Berlin) et Tout, tout de suite (Fayard 2011) a reçu le prix Interallié.

08/2021

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Romans historiques

Un bateau pour l'enfer

9 novembre 1938. Après l'assassinat à Paris du conseiller d'ambassade von Rath, Goebbels déclenche dans toute l'Allemagne, à titre de " représailles ", la tristement célèbre nuit de Cristal : incendie des synagogues, pillage des maisons juives... Quelques mois plus tard, en réponse aux protestations qui s'élèvent du monde entier, mais surtout pour des raisons de propagande extérieure, Adolf Hitler autorise les Juifs qui le souhaitent à quitter l'Allemagne. 13 mai 1939. A Hambourg, le SS Saint-Louis, paquebot battant pavillon nazi, largue les amarres. A son bord, 937 passagers, dont 550 femmes et enfants. Tous sont des Juifs allemands. Tous sont munis de visas. Destination : La Havane. C'est à Cuba que les exilés espèrent séjourner, en attendant que leur soit accordé le droit d'entrée aux Etats-Unis. Le 23 mai, alors que le bateau est à la veille de pénétrer dans les eaux territoriales cubaines, Gustav Schröder, capitaine du Saint-Louis, reçoit un câble expédié par le gouvernement de La Havane : MOUILLAGE EN RADE - STOP - NE PAS TENTER D'APPROCHER PORT. Puis l'ordre lui est transmis de faire demi-tour et de ramener sa " cargaison " à Hambourg. Schröder sait le destin tragique qui attend ses passagers s'ils rentrent en Allemagne. Il décide de passer outre et prend contact avec les gouvernements du monde dit libre en leur demandant d'accueillir ses passagers. Roosevelt, le premier sollicité, refuse. Le Canada refuse. Toutes les nations d'Amérique latine refusent. A Berlin, Goebbels exulte : PERSONNE N'EN VEUT ! C'est ainsi que commence l'effroyable errance du Saint-Louis. S'appuyant aussi bien sur des documents d'archives que sur les confidences des survivants, Gilbert Sinoué retrace ici, heure par heure, une épopée dont on pourrait se dire qu'elle n'a pu exister tant elle semble inconcevable.

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Autres philosophes

Walter Benjamin au micro. Un philosophe sur les ondes (1927-1933)

De Walter Benjamin, nous connaissons le visage rond aux cheveux grisonnants et taillés en brosse, affublé de petites lunettes cerclées de métal, que nous donnent encore à voir les photographies de Gisèle Freund. Nous connaissons également son écriture "minuscule et pointue" que contiennent ses innombrables manuscrits et carnets de notes. Mais qu'en est-il de sa voix ? On ignore généralement que le philosophe allemand était aussi un homme de radio. Intervenu près d'une centaine de fois sur les ondes de Berlin et Francfort entre 1927 et 1933, il s'efforça de dépasser les formes journalistiques d'information et de divertissement et de repenser le matériau sonore diffusé sur les ondes. Se prenant au jeu de l'écriture, il s'employa sans relâche à concevoir des émissions remarquables, tant par leur diversité que par leur nombre, retravaillant ses manuscrits jusqu'au moment de leur mise en ondes. A travers ses chroniques littéraires, ses modèles radiophoniques ou ses émissions pour enfants et adolescents, le philosophe berlinois montre l'importance de tenir compte de l'auditeur, bouleversant totalement les programmes établis jusqu'alors. Plus encore, la radio incarnait aux yeux de Benjamin une utopie fondée sur une écoute émancipatrice où celui qui tend l'oreille peut, à tout moment, devenir quelqu'un qui donne à entendre. A sa manière, cet ouvrage de Philippe Baudouin tend à redécouvrir la voix du philosophe. L'ouvrage comprend deux annexes sonores : d'une part, deux extraits de la pièce radiophonique pour enfants " Chahut autour de Kasperl " diffusée à la radio de Cologne le 9 septembre 1932, seuls témoignages sonores du travail du philosophe connus à ce jour, et d'autre part une interview de Stéphane Hessel réalisée par Philippe Baudouin pour France Culture, dans laquelle ce premier affirme reconnaître la voix de Benjamin dans le personnage de Kasperl.

05/2022

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Rugby

Stade Rochelais. L'épopée fantastique des Maritimes, Edition 2023

"En finale, face aux Irlandais du Leinster, tout le monde les donnait perdants. Encore... Les seuls à y avoir cru, ce sont ces vingt-trois types qui nous font rêver depuis des années, qui croient en leurs rêves et les réalisent saison après saison, pour le plus grand bonheur d'une ville, d'une région, et désormais d'un pays tout entier qui s'attache à La Rochelle comme il s'est autrefois pris de passion pour Toulouse. Il y a eu les jeux de mains toulousains, il y a désormais le caractère rochelais. Un jour, dans les dictionnaires d'expressions françaises, on écrira : persévérant comme un Rochelais". En tournant les pages de ce livre-souvenir, revivez les émotions de la saison 2022-2023 et la deuxième Coupe d'Europe conquise par les Maritimes. Match après match, compétition après compétition... Jeune retraité et légende du Stade Rochelais, Romain Sazy analyse son ultime saison en jaune et noir, au coeur d'un long entretien émouvant. Expert du rugby européen sur France 2, Dimitri Yachvili confie son admiration pour l'institution du président Merling : "Le Stade Rochelais est un club à la fois très professionnel et très familial, avec un engouement magnifique, de toute une ville et tout un territoire". En admirant les nombreuses photos de cette nouvelle épopée et du banquet à ciel ouvert sur le port de La Rochelle, on est aussi tenté de s'interroger, l'oeil malicieux : et si ce n'était que le débutd'une longue dynastie maritime ? Thibaut Geffrotin est journaliste indépendant, passionné de rugby. Commentateur du Top 14 et de la ProD2 sur Canal+, ancien commentateur de la Premiership anglaise sur RMC Sport, il est l'auteur de Stade Rochelais, épopée 2022.

11/2023

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Littérature Allemande

Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen

Le titre et le sous-titre — "Le Monde d'hier, Souvenirs d'un Européen" — montrent bien dans quelle perspective Stefan Zweig a écrit cette autobiographie. C'est moins l'auteur lui-même qui est au premier plan des souvenirs que le "Monde" vers lequel se porte son regard devenu nostalgique sous l'effet des forces destructrices à l'oeuvre en 1939-1941, époque où il rédige ce livre. Une première partie est consacrée à l'évocation de la Vienne et de la monarchie austro-hongroise du tournant du siècle, vue par les yeux d'un jeune bourgeois juif ayant édifié sa personnalité dans cet univers de sécurité matérielle et de foisonnement culturel. Vient ensuite le récit d'un itinéraire spirituel placé sous le signe du cosmopolitisme et de l'utopie d'une fraternité des esprits sur lesquels se constitue un pacifisme qui ne sera jamais abandonné. La dernière partie s'achève sur l'expérience ultime de l'auteur : les persécutions nazies, le brasier de la Seconde Guerre mondiale, l'exil au Brésil où il se suicidera avec sa femme un jour de 1942, juste après avoir posté le manuscrit du "Monde d'hier" à son éditeur. Les chapitres sont ordonnés chronologiquement mais forment chacun une unité, une sorte d'essai indépendant brossant le tableau d'une période ou d'un phénomène majeur. le récit est émaillé de portraits d'écrivains amis (Rainer Maria Rilke, Romain Rolland, Henri Barbusse, Emile Verhaeren, Theodor Herzl, Paul Valéry, Sigmund Freud, Arthur Schnitzler,...) et de récits de voyages (Paris des impressionnistes, Berlin des années 20, Russie de l'après-révolution). Stefan Zweig n'a sans doute pas la pénétration et la vision politique d'autres auteurs sur la même époque mais la séduction qu'exercent sa finesse d'écriture et ses descriptions permet de comprendre le succès dont bénéficie toujours ce livre.

01/2023

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Histoire de l'art

Une collecte d'images. Walter Benjamin à la Bibliothèque nationale

Entre 1927 et 1930 à Berlin, puis de 1934 à 1940 à Paris, Walter Benjamin travaille à accumuler des matériaux pour un projet de vaste envergure : retracer, à partir de l'étude des passages parisiens, une "préhistoire du XIXe siècle". La rédaction du texte est sans cesse différée, tandis que l'immense corpus préparatoire semble voué à croître indéfiniment, devenant une somme composite de citations que double parfois, à la manière d'une note de régie, une réflexion ou une remarque énigmatique. Au fil de ses recherches, Benjamin se rend à l'évidence : il faudra que son Livre des passages soit enrichi par des images. Une "documentation visuelle" se constitue bientôt, écrit-il, glanée pour l'essentiel dans les recueils du Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale, où il travaille pendant son exil parisien. Une centaine de notes témoignent de cette collecte et conservent, enfermée dans leurs plis, la mention d'une ou de plusieurs images qui sont restées pour la plupart inconnues jusqu'ici. Steffen Haug a voulu retrouver cette réserve enfouie. Gravures et dessins de presse, tracts, réclames, affiches et photographies, de Meryon et Grandville à Daumier, en passant par la cohorte anonyme et le tout-venant de la production visuelle à grand tirage du XIXe siècle : la moisson rapportée ici est surprenante. Elle invite à lire ou à relire les Passages en faisant à l'image toute la place qu'elle occupe dans la pensée du dernier Benjamin, à l'heure où s'élaborent, sous la menace de temps assombris, son essai "L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique", le projet de livre sur Baudelaire ou ses Thèses sur le concept d'histoire.

06/2022

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Histoire internationale

Mustafa Tchokaï. Une vie pour l'indépendance du Kazakhstan

La France tient une place particulière dans l'histoire de l'indépendance du Kazakhstan. La cause en est qu'entre 1921 et 1941, Mustafa Tchokaï a engagé sa vie en menant la lutte à Paris pour obtenir l'indépendance d'un futur Kazakhstan hors de l'Union soviétique. Avec la Révolution d'Octobre 1917 et la fin de la Russie tsariste, les peuples bachkir, kazakh, ouzbek, kirghize, tatar et turkmène, ont tenté de créer leur état national alors que naissait en Russie l'espoir d'une construction démocratique. Parmi eux, les Kazakhs, avec le gouvernement national Alas Orda d'Orenbourg, et les Ouzbeks, se sont unis pour former à Khokand le gouvernement du Turkestan. Mustafa Tchokaï y occupa le poste de Premier ministre. Après la chute, provoquée par les bolcheviks, de ce gouvernement et son départ pour l'Europe, sa lutte politique a continué en France aux côtés de démocrates russes comme A Kerensky et P Milioukov. La France, en offrant à Mustafa Tchokaï un cadre favorable pour ce combat, est devenue sa seconde patrie jusqu'aux débuts de la seconde Guerre mondiale. C'est pourquoi, alors que la menace nazie se précisait, il n'a pas quitté Paris pour aller aux Etats-Unis comme d'autres réfugiés venus de Russie, préférant partager les difficultés des Français. Mais, arrêté en juin 1941 par les Nazis occupant la France, il est mort à Berlin le 27 décembre de la même année. Le nom de de Mustafa Tchokaï a été donné à un square de Nogent-sur-Marne, où il vécut de 1923 à 1941. L'ouvrage n'est pas seulement utile à ceux qui s'intéressent à l'histoire de l'Asie centrale, il s'adresse à toute personne curieuse de faire la rencontre d'une personnalité hors du commun.

01/2013

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Ouvrages généraux

Carnets de guerre

La "Grande Guerre patriotique" , celle qui débuta en 1941 par une déroute dans la confusion et l'incrédulité et se termina, après quatre ans de sacrifices inouïs, avec le drapeau rouge frappé de la faucille et du marteau flottant sur le toit du Reichstag, Vassili Grossman l'a vue de près. Correspondant de guerre pour Krasnaïa Zvezda, le quotidien officiel de l'Armée rouge, du début à la fin de ce conflit, il a été sur tous les fronts : la défense de Moscou, Stalingrad, bien sûr - expérience qui lui inspira son inoubliable roman Vie et Destin -, l'Ukraine, la Biélorussie, la libération des camps de la mort en Pologne, l'entrée dans Varsovie réduite au silence après l'insurrection, la chute de Berlin. Il a couché sur le papier ce qu'il appelle "la vérité impitoyable de la guerre" , constituée d'anecdotes, de détails révélateurs, de propos, de gestes ou de comportements saisis sur le vif avec un regard empreint d'une profonde humanité dans cette négation de l'humanité que fut la guerre sur le front russe. Ses carnets, par leur liberté de ton et leur préférence marquée pour la vérité profonde des hommes plutôt que pour les vérités officielles, différaient sensiblement de ses dépêches publiées dans L'Etoile rouge et auraient pu valoir de gros ennuis à Grossman s'ils avaient été découverts. Aujourd'hui, l'historien Antony Beevor les sauve de l'oubli en nous en proposant des morceaux choisis reliés entre eux par des indications précieuses sur le déroulement de la guerre, le contexte politique et le cheminement personnel de Grossman, ex-communiste désenchanté, juif athée, et avant tout écrivain, c'est-à-dire chroniqueur à la fois lucide et complice de la condition humaine à une époque qui ne voulait voir que des héros et des traîtres.

02/2023

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BD tout public

Ar-Men. L'enfer des enfers

"J'ai choisi de vivre au fond du monde. Par temps clair, je crois apercevoir la silhouette sombre de la pointe du Raz qui s'avance comme une griffe. Plus à l'ouest, l'île de Sein résiste aux assauts incessants d'une mer jamais tendre... Maigre échine d'une terre que l'on prétend aujourd'hui engloutie. Et puis un chapelet de roches qui court jusqu'à moi : la Chaussée. Pendant des siècles les navires se sont fracassés sur ses récifs meurtriers. Un cimetière. Le territoire sacré du Bag Noz, le vaisseau fantôme des légendes bretonnes. A la barre oeuvre l'Ankou, le valet de la Mort. Au bout de cette Basse Froide, un fût de vingt-neuf mètres émerge des flots. Ar-Men. Le nom breton de la roche où il fut érigé. C'est là où je me suis posé, adossé à l'océan. Loin de tout conflit, de tout engagement, je suis libre. Ici, tout est à sa place... et je suis à la mienne. " Germain, Ar-Men, 1962. Au loin, au large de l'île de Sein, Ar-Men émerge des flots. Il est le phare le plus exposé et le plus difficile d'accès de Bretagne, c'est-à-dire du monde. On le surnomme "l'Enfer des enfers". Germain en est l'un des gardiens. Il y a trouvé sa place exacte, emportant avec lui sa solitude et ses blessures. La porte du phare cède sous les coups de butoir de la mer en furie, et l'eau vient griffer le crépi de l'escalier. Sous le crépi, médusé, Germain découvre des mots, des phrases, une histoire. Un trésor. Le récit de Moïzez. Fortune de mer trouvée parmi les débris d'un bateau fracassé, Moïzez grandit à l'écart des autres sur l'île de Sein. Merlin, natif de l'île, est son compagnon d'aventure, Ys la magnifique, son royaume perdu. Sur la Chaussée de Sein glisse le Bag Noz, le bateau fantôme, piloté par l'Ankou, le valet de la mort, et Moïzez est aux premières loges. Plus tard il participera à la folle entreprise de la construction d'Ar-Men, quatorze ans durant, de 1867 à 1881. Fébrilement, Germain note tout sur un carnet. Après le travail quotidien, une fois répété les gestes précis et nécessaires à l'entretien du phare et de son feu, Germain raconte encore et encore. Blottie au fond de la salle de veille, une silhouette est tout ouïe...

11/2017

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Histoire de France

L'émancipation des Noirs dans la Révolution française (1789-1795)

Le 16 Pluviôse an II-4 février 1794 la Convention vote l'émancipation des Noirs dans toutes les colonies françaises, c'est-à-dire leur droit à la liberté et à la citoyenneté. Bien qu'étant la première abolition dans l'histoire du monde, et la seule à s'être avérée inconditionnelle, elle a été presque systématiquement dénigrée. Elle aurait été votée pour des raisons circonstancielles par une minorité de députés, eux-mêmes peu enthousiastes. A partir des nombreux documents produits par l'immense " révolution du papier " née en 1789, journaux, brochures, - mais aussi archives de gouvernement ou de police - cet ouvrage montre que le retard - très relatif en comparaison de celui d'autres abolitions - mis à appliquer des principes proclamés universels (droit des esclaves à la liberté et droit des mulâtres à l'égalité avec les blancs) - s'explique essentiellement par les contradictions qui parsèment la Révolution lesquelles soulignent pendant ces 4 ans et demi le facteur idéologique de défense du droit naturel. Ainsi le décret du 15 mai 1791, dont les historiens ont systématiquement surévalué les limites, constitue à la fois l'aboutissement et le point de départ de mouvements de solidarité avec les Noirs. De 1789 à 1791, les Amis des Noirs, - essentiellement les futurs Girondins -, Brissot, Clavière, Lanthenas, Pétion, Mirabeau, sensibilisent l'opinion avec vigilance et arguments très appuyés, mais qui souffriront des apostasies ou abandons successifs de figures prestigieuses telles que les Lameth, Lafayette, Sieyes, Duport. Au contraire d'une idée reçue des pamphlets antiesclavagistes thermidoriens, le mouvement comprend aussi à partir de 1791 nombre de futurs montagnards. Ainsi à l'annonce de l'insurrection de Saint-Domingue, des patriotes clament la convergence des deux révolutions, métropolitaine et coloniale. Ils ont pour nom Chaumette, Marat, Dubois-Crancé, Merlin de Thionville, Brival, Lequinio. L'abbé Grégoire et le journaliste Milscent sont aussi de grandes figures de cette abolition ; après avoir été proches en 1791 des Girondins ils se rapprochent en 1793 des Montagnards dans cette radicalisation. De son côté, de mai 1791 à juillet 1794 Robespierre a gardé une cohérence anti-colon comme le montre son avant-dernier rapport inédit. Tous, Girondins, Montagnards et Thermidoriens revendiquèrent un certain anticolonialisme qui, tout en récusant la plupart du temps l'indépendance des colonies, défendait le droit du premier occupant, le mulâtre dans les îles, le Noir en Afrique. Ce continent, il était hors de question pour ces abolitionnistes d'aller le conquérir comme le souhaitaient les colons blancs, comme substitut à l'émancipation.

01/2002

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Histoire de France

Châlons-en-Champagne. Une ville de l'arrière-front au coeur de la Grande Guerre

L'histoire des grandes villes en guerre en 1914-1918 a fait l'objet de nombreuses publications, qu'il s'agisse des capitales — Paris, Londres, Berlin — ou des villes bombardées comme Arras ou Reims. En revanche, le cas d'une ville moyenne, préfecture d'un département, à proximité du front, a rarement été examiné. C'est l'objet de cet ouvrage, qui aborde la question dans toute sa diversité : comment Châlons (alors sur Marne) a-t-elle vécu cette guerre ? Plusieurs dimensions font l'originalité de la Préfecture de la Marne dans le conflit. Avant même d'être une ville de l'arrière-front, Châlons est la capitale de l'état-major de la 6e région militaire (RM). Dans le cadre de la mobilisation de début août 1914, cette structure de la RM s'avère capitale ; elle est notamment évoquée à travers la mobilisation à Châlons de deux Maurice célèbres : Genevoix et Ravel. Après les affres de la bataille des frontières et la courte occupation allemande, Châlons s'installe dans la guerre de positions en accueillant l'état-major de la 4e Armée française, qui joue un rôle essentiel à plusieurs reprises dans l'ensemble des opérations militaires. En 1915, 1917, 1918 notamment, cette armée est au coeur de lourdes opérations. Châlons se trouve à nouveau bombardée en 1918. Durant la "guerre installée" que constitue le front fixe des Vosges à la mer du Nord entre 1915 et 1918, la présence militaire à Châlons est considérable : jusqu'à 20% de la population. C'est toute la vie de la cité qui est touchée par la forte présence militaire française, venant en rythmer la vie quotidienne, et les comportements des autorités civiles et religieuses, comme le fonctionnement public et privé. En 1918, les soldats américains débarquent massivement dans la ville. Cet ouvrage rend enfin justice à une ville dont le rôle durant la Grande Guerre est souvent ignoré, notamment au travers de son rôle fondamental dans la prise en charge des blessés à proximité du front.

10/2019

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Histoire internationale

Il était une fois... les révolutions arabes

"On retrouve la révolution au centre même de l'histoire et de l'imaginaire propres au monde arabe, comme composante de la pensée et comme vecteur de l'action. Elle s'est construite dans un rapport à l'autre, extérieur, fait d'emprunts, de fascination parfois, et de rejet aussi. De par sa localisation, de par son histoire et sa situation de carrefour culturel, l'espace arabe a été un lieu privilégié d'élaboration d'une pensée révolutionnaire, d'effervescence des idées contestataires. On ne s'étonnera pas que, dans un contexte de mondialisation, il devienne un espace privilégié de production révolutionnaire et que le "Printemps arabe' ait ainsi très vite gagné ce statut de laboratoire d'idées et de formes de mobilisation renouvelée." Extrait de l'introduction de Bertrand Badie. Ont contribué à cet ouvrage : Farah Kamel Abdel Hadi, Tarek Moustafa Abdel-Salam, Mayada Adil, Kaouther Adimi, Lama Ali, Zahra Ali, Tammam al Omar, Mehdi Annassi, Iasmin Omar Ata, Christophe Ayad, Bertrand Badie, Benjamin Barthe, Nazim Baya, Akram Belkaïd, Radia Belkhayat, Mounia Bennani-Chraïbi, Myriam Benraad, Sonia Bensalem, Raja Ben Slama, Karim Emile Bitar, Mehdi Boubekeur, Ichraq Bouzidi, Marwan Chahine, Tracy Chahwan, Leyla Dakhli, Zakya Daoud, Delou, Brecht de Smet, Yasmine Diaz, Pauline Donizeau, Tarek El-Ariss, Alaa El Aswany, Moaz Elemam, Salma El-Naqqash, Khaled Fahmy, Mona Fawaz, Jean-Pierre Filiu, Ganzeer, Dalia Ghanem, Kinda Ghannoum, Salah Guemriche, Noha Habaieb, Patrick Haimzadeh, Halim, Narmeen Hamadeh, Sarah B. Harnafi, Ali Hassan, Sulafa Hijazi, Coline Houssais, Incrusted, Intibint, Joseph Kai, Lena Kassicieh, Mazen Kerbaj, Bahgat Korany, Abir Kréfa, Stéphane Lacroix, Ibticem Larbi, Pierre-Jean Luizard, Ziad Majed, Zarifi Haidar Marín, Hind Meddeb, Meen One, Sabrina Mervin, Merieme Mesfioui, Rania Muhareb, Mostafa M Najem, Aude Nasr, Nime, Mohamed Omran, Marc Pellas, Victor Salama, Sara Saroufim, Enas Satir, Alexandra Schwartzbrod, Isabela Serhan, Rima Sghaier, Leïla Shahid, Bahia Shehab, Leïla Slimani, Laila Soliman, ST4 The project, Hamid Sulaiman, Anna Sylvestre-Treiner, Abdellah Taïa, Fawwaz Traboulsi, Willis from Tunis, Sana Yazigi, Ali Mohamed Zaid, Salim Zerrouki.

01/2021

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Histoire de France

Mémoires d'un général d'infanterie au service de la Prusse et de la Russie (1792-1836)

Avec cet ouvrage commence une série de mémoires d'officiers et de soldats ayant combattu contre la France durant les guerres napoléoniennes. C'est la vie d'un homme hors du commun qui nous est présentée : soldat au service du Wurtemberg, il passe au service de la Prusse et devient précepteur du prince Eugène de Wurtemberg, rencontre Napoléon lors des négociations pour le mariage de Jérome Bonaparte avec Catherine de Wurtemberg ; en 1807, il intègre l'armée russe et accède bientôt au grade de lieutenant-colonel puis devient aide de camp de l'empereur Alexandre. Il doit reconnaître et cartographier la frontière Ouest de la Russie et une partie de la Pologne en prévision d'une offensive de Napoléon. Il rendra des mémoires très précis, qui ont été conservés et rassemblés dans cet ouvrage, jusqu'à l'entrée de la Grande Armée en Russie en 1812. Il est alors colonel ; il reste dans l'entourage d'Alexandre et assiste à l'incendie de Moscou. En 1813, après la bataille de Leipzig, où ses observations évitèrent à Schwartzenberg la perte de ses réserves, il quitte la Russie pour le duché de Weimar. Lors de la campagne de 1814, il est chef d'état-major du duc Carl August von Weimar, et relate un aspect peu connu de cette campagne dans le Nord de l'Europe, notamment en Belgique et Hollande. A l'issue de cette campagne, il est envoyé au Congrès de Vienne pour représenter le duc de Weimar. De 1815 à 1817, il est chargé de l'instruction militaire des princes royaux Frédéric et Guillaume de Prusse, futurs roi et empereur. Il a été enterré à la cour des Invalides de Berlin. Sur les milliers de mémoires publiés, les traductions de mémoires d'officiers étrangers sont des raretés. François Gendreau, amateur éclairé, s'est attelé à ce travail colossal, digne des érudits du XIXe siècle, en l'enrichissant d'un appareil critique remarquable. Enfin une vision qui n'est pas franco-française !

01/2002

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Histoire internationale

Fuir le Reich. Les réfugiés juifs de 1933 à 1946

« Autrefois, l’homme n’avait qu’un corps et une âme. Aujourd’hui, il lui faut en plus un passeport, sinon il n’est pas traité comme un homme », notait Stefan Zweig dans ses Souvenirs d’un Européen quelques mois avant son suicide au Brésil.   Ils étaient sans passeport, droit de vivre de l’ère moderne, ces naufragés des années 30 ; hors la loi, c’est-à-dire hors des protections de la loi. Arrêtés aux frontières, interdits de sortie ici, d’entrée là. Fuir l’Allemagne dès 1933, l’Autriche à partir du printemps 1938, puis l’Europe entière en 1941 aura été l’unique préoccupation de centaines de milliers d’errants, juifs pour la plupart. Ainsi Anne Frank, réfugiée juive allemande aux Pays-Bas dès 1933, décrétée apatride par Berlin qui déchoit de leur nationalité tous les Juifs vivant hors des frontières du Reich, n’obtint jamais la nationalité néerlandaise. C’est leur parcours que décrivent minutieusement Debórah Dwork et Robert Jan Van Pelt. Les historiens détaillent le calvaire de ces existences fantômes, hommes, femmes et enfants dont la vie est suspendue à l’obtention d’un visa, d’un affidavit, au passage en fraude d’une frontière, à l’exil vers l’étranger (en Europe, mais aussi à Shanghai, à Sosúa en République dominicaine, en Palestine…). On y apprend comment ces hommes et femmes pour la plupart déjà actifs durent, avant même leur départ, se résoudre à d’indispensables reconversions professionnelles. Ils devinrent, loin de chez eux, des adultes déracinés, sans repères et sans codes.   Dans ce livre, Debórah Dwork et Robert Jan Van Pelt imbriquent brillamment le domaine public et le domaine privé, la mémoire individuelle et l’histoire officielle, la politique des gouvernements et leur répercussion sur la vie de dizaines de milliers d’individus, l’action internationale et les initiatives privées. Ils font revivre avec talent ces individus écrasés, dont l’existence même fut du jour au lendemain jugée coupable. Ils narrent étape après étape l’abandon d’un peuple condamné à mort.

01/2012

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Romans historiques

Plaine des héros

Yves Laplace consacre Plaine des héros à Georges Oltramare, dit le beau Géo dans les années 1930. S'il fallait définir Plaine des héros en une phrase, je dirais qu'à travers ce récit rapporté de Grégoire Dunant – neveu de Georges Oltramare et fils de Casimir Oberfeld (musicien déporté à Auschwitz) – l'obsession antisémite et ses conséquences meurtrières éclatent au sein même d'un roman familial ou d'un roman de formation qui est aussi le nôtre. Tous les faits historiques évoqués sont conformes à la vérité. Ils étaient le plus souvent restés secrets. (Yves Laplace, Prix suisse de littérature 2016, Deux minutes) Drôle de zig, Oltramare le matamore, qui doit son nom d'outre-mer aux origines génoises de sa famille. Celui qu'on appelle aussi le petit Duce de Genève se radicalise. L'argent ne vient plus de Rome mais de Berlin. Sous l'Occupation, il tient une chronique patriotique à Radio-Paris sous le pseudonyme de Charles Dieudonné... Pour Yves Laplace, son personnage incarne le génie suisse : Oltramare ne nous a pas quittés. Il nous colle à la peau : un fond de teint. (...) Oltramare, c'est nous. D'où certaines résonances avec l'actualité. D'où le déni et l'oubli dont il est désormais l'objet là-bas. D'où l'intérêt que le romancier lui porte. Scindé en deux parties, la première sur le ton d'un opéra bouffe, la seconde à la manière d'une enquête sur les traces d'un disparu, et les deux s'articulant, le tout est mi-sérieux mi-délirant, plein d'humour. En réalité, ce tableau d'époque est, par son projet, si original, qu'on peut y lire en creux une exploration sans pareil de l'âme de la non-Suisse. Un pays, que dis-je, un monde, une âme, vu par Grégoire Dunant, neveu d'Oltramare, qui a passé son enfance et son adolescence dans son ombre portée. Extrait de la préface de Pierre Assouline.

01/2020

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Histoire internationale

Carnets de l'interprète de guerre

A l’automne 1941, lorsque, abandonnant ses études de philosophie, de Lettres et d’Histoire, elle s’engage auprès de l’Armée rouge pour devenir interprète, la jeune Elena Rjevskaïa n’imagine pas qu’elle vient d’être happée par les flots incontrôlables de l’Histoire. Au gré des batailles qui grondent en Russie, en Pologne et en Allemagne, elle accompagne les membres de l’état-major soviétique afin de traduire les documents dérobés à l’ennemi et d’interroger les prisonniers de guerre. C’est ainsi qu’elle parcourt, à vingt ans à peine, la distance qui sépare Moscou de Berlin, et entre dans la capitale du Reich avec les troupes russes au printemps 1945. Après la capitulation allemande elle participe à la découverte et l’identification du corps d’Adolf Hitler dans son bunker. Elle est la première à lire les documents personnels d’Hitler mais aussi les carnets de Goebbels ainsi que la correspondance personnelle de sa femme Magda. C’est sur cette trajectoire hors du commun que revient l’auteur, dans des mémoires inédits en français qui éclaircissent plusieurs épisodes de la Deuxième Guerre mondiale et leurs conséquences en Russie. Dans ses mémoires, Elena Rjevskaïa raconte de manière détaillée, documents à l’appui, toute l’histoire de la découverte et de l’identification du corps du Führer, à partir d’un morceau de sa mâchoire et de quelques dents. Avec une rigueur d’historienne, elle revient sur les méthodes d’autopsie précises des corps d’Hitler, d’Eva Braun et des Goebbels, révélant tout des interrogatoires et des déclarations des témoins des derniers jours du troisième Reich et du contenu des carnets de Goebbels, de Martin Borman ou de Rattenhuber, garde-du-corps personnel de Hitler. Rjevskaïa fait ensuite état de la bataille qu’elle a dû mener à son retour en Russie pour faire connaître ce qui a été découvert. Car le pouvoir soviétique, qui entendait entretenir le mythe de la menace nazie, a étouffé l’enquête, dissimulant les preuves et réduisant au silence Elena et son équipe.

04/2011

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Histoire internationale

Michel et Natacha. Vie et amour du dernier Tsar de Russie

Nathalie Wulfert était une femme pour laquelle, selon un contemporain, un homme aurait pu " tout oublier et renoncer à tout ". En la voyant, le grand-duc Michel Alexandrovich, frère du tsar Nicolas II, en tomba éperdument amoureux. Il lui fit la cour, bien qu'elle fiât divorcée et remariée avec l'un des officiers du régiment où il servait. Pour lui, elle divorça une seconde fois et accepta une vie de maîtresse entretenue qui ne lui convenait guère et lui valut la malveillance et l'hostilité de la Cour. Pour elle, il oublia ses devoirs dynastiques afin de l'épouser en cachette, à Vienne, malgré la surveillance policière dont son frère le tsar les entourait. Et seules les balles de ses assassins bolcheviques eurent raison de son amour. Michel et Natacha est l'une des plus belles histoires d'amour de notre siècle et elle nous est racontée à travers leur correspondance intime : des centaines de lettres inédites évoquent leur bonheur et leur désespoir et nous entraînent à travers toute l'Europe, de Saint-Pétersbourg à Paris, de Cannes à Londres, de Berlin à Venise, avec les agents de l'Okhrana, la police secrète du tsar, à leur trousses. Mais cet ouvrage est également une narration saisissante des dernières années de la Russie impériale, de la Première Guerre mondiale et de la révolution qui entraîna la chute de Nicolas il et l'abdication en faveur de son frère. C'est aussi la première biographie complète de Michel II, l'empereur qui ne régna qu'une seule journée. Le dernier tsar de la dynastie des Romanov. A partir de journaux intimes, de lettres et de documents restés longtemps cachés dans les archives soviétiques, Michel et Natacha constitue un document indispensable pour la compréhension des événements qui ont précipité la Révolution et condamné le peuple russe à soixante-dix ans d'une tyrannie infiniment plus cruelle que celle dont il croyait se débarasser.

11/2000

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Histoire internationale

L'invention de l'Europe. De l'Europe de Jean Monnet à l'Union européenne

Le processus d'organisation économique et politique de l'Europe a débuté en 1950 avec le plan Schuman. Il concerne maintenant trois générations d'Européens et bientôt une quatrième. Son originalité est d'avoir déjà une histoire et de demeurer un projet. Or, à chaque étape, les Européens se sont interrogés ; les réticences, les objections et les refus ont été et continuent d'être nombreux. Au point de départ l'objectif principal est d'apaiser l'antagonisme franco-allemand qui avait été à l'origine de trois guerres dévastatrices. On attend des traités européens qu'ils tissent un réseau d'obligations et de solidarités qui évite toute nouvelle dérive solitaire vers une politique de puissance. Cet objectif fondamental a été atteint et la France et l'Allemagne sont devenues les principaux acteurs du projet communautaire. Au noyau initial des Six de la " Petite Europe " des traités de Paris et de Rome, un mouvement progressif d'agrégation a conduit à l'Europe des Neuf et à l'Europe des Douze. Jusqu'en 1989, jusqu'à la destruction du mur de Berlin, le projet communautaire concernait l'Europe occidentale. À la suite de la désintégration de l'Union soviétique, l'Europe s'est réunifiée et les États d'Europe centrale et orientale ont rejoint la Communauté européenne qui s'est élargie aux Quinze et, à partir du 1er mai 2004, aux Vingt-Cinq. Cet élargissement n'est pas encore achevé. Ce livre éclaire les intentions et les réalisations des hommes depuis la génération des pères fondateurs, Monnet, Schuman, Spaak, Adenauer, Gasperi jusqu'aux acteurs d'aujourd'hui. Il prend en compte le projet européen dans toutes ses dimensions : diplomatiques, institutionnelles et juridiques, économiques et monétaires. Il en marque les étapes : Ceca, Marché Commun, Acte Unique, traités de Maastricht, d'Amsterdam et de Rome. Il est attentif aux réactions et aux aspirations des opinions publiques. Il examine les relations avec les États-Unis. À l'aube du vingt-et-unième siècle, il s'interroge enfin sur la place de l'Europe dans le monde contemporain.

06/2005

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Musique, danse

Jesus Elvis junkie blues

Que l'on n'attende pas de ce JESUS ELVIS JUNKIE BLUES une aimable hagiographie collectant les faits à la manière d'un universitaire critique-rock. Ici est un récit sauvage, punk et romantique, innervé par une écriture brûlante, dont le fil conducteur d'électricité, l'affection vasculaire, serait GG Allin, ce diable d'homme, de sa naissance à sa mort. Merle Leonce Bone y raconte cette vie indocile, à sa façon. Le lecteur, en état second, doit s'attendre, au rythme des dérives, à emprunter des portes, basculer et voyager à travers des visions, des anecdotes au factuel chirurgical, des géographies inquiétantes, où l'on y croise tant des figures tutélaires, Nick Cave, Kid Congo Powers, Rowland S. Howard, Blixa Bargeld, Theo Hakola ou Lydia Lunch, à la même enseigne, épique, que des maudits, artisans orfèvres de ce radical underground. Que l'on n'espère pas de ce JESUS ELVIS JUNKIE BLUES qu'il se fasse tour-opérateur, guide touristique sur les sentiers balisés d'une Histoire officielle morte, pourrie sous le botox. Ici est un hommage vibrant à la part la plus sombre, musique du Diable sous Haute Dépendance Stooges, Birthday Party, Scientists, Gun Club & Cramps, d'un certain Rock'n'roll possédé, tapi dans l'ombre, celui des caves, des cryptes, des garages, des marécages et des backrooms. Fruit de trente années d'une passion indéfectible, obsessionnelle, à dénicher des tubercules, creepy, sleaze & swamp, rares, Merle Leonce Bone y conte, néo-dada expressionniste, les scènes musicales de ceux qui, de la fin des années 70 aux années 80 et 90, à Melbourne, Berlin, Adelaide, Sydney, San Diego, Philadelphie, Prague ou Boston, ont dévoué leur vie et leur âme à l'hybridation dangereuse du blues, du rock urbain, de l'art brut, de la shooteuse et du voodoo. Ce qu'est aussi ce Livre d'essence Monstre : un cri de guerre esthétique conspuant l'hygiénisme bigot, consumériste, ambiant.

06/2018

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Sociologie

Bêtes de ville. Petit traité d'histoires naturelles au coeur des villes du monde

"Vive les animaux ! D'accord. Mais vont-ils sauver nos villes ? " Erik Orsenna, de l'Académie française La moule zébrée va-t-elle sauver New York ? Le scorpion Tityus serrulatus terroriser les habitants de São Paulo ? Les kangourous s'ébattre dans la forêt de Rambouillet ? Saviez-vous seulement que toutes ces bêtes vivaient si près de chez vous ? En pleine crise de la biodiversité, nos villes sont devenues des jungles hybrides où se croisent bien plus de créatures que dans nos forêts. Bienvenue aux 33 000 sangliers clandestins des parcs de Berlin, aux léopards des faubourgs de Bombay ou encore aux coyotes de Chicago et aux cougars de Mulholland Drive. Certains ont muté, leurs comportements ou leurs physiques se sont transformés pour survivre à la ville. La souris de Brooklyn résiste aux polluants lourds, l'escargot d'Amsterdam combat l'îlot de chaleur urbain, l'hirondelle de la Côte est réduit sa voilure pour éviter les gratte-ciel. Au travers de 1 001 histoires de bêtes de villes, l'architecte Nicolas Gilsoul nous offre un bestiaire érudit de nos territoires et nous incite à nous reconnecter au vivant. En chemin il dessine de nouvelles perspectives sur l'art de concevoir la ville avec le génie animal. A l'évidence, observer des bêtes, ça rend intelligent. Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres, Nicolas Gilsoul est architecte, paysagiste et docteur en sciences à l'Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement à Paris. Professeur à l'Ecole nationale supérieure d'architecture Paris-Malaquais, il enseigne de Vancouver à Bruxelles. Lauréat de l'Académie de France à Rome, pensionnaire de la villa Médicis, il a remporté de nombreux prix d'architecture. Il publie avec Erik Orsenna en 2018 Désir de villes chez Robert Laffont, dans lequel il explore entre autres les tréfonds de la ville Terrier et les cimes de la ville Canopée.

11/2019