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Merlin Sheldrake

Extraits

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Histoire internationale

Wall Street re-berlingue l'Afrique

" - (...) cela nous renvoie à l'essentiel du problème : QUI VA PAYER et COMMENT. Il est évident que la CRISE EST MONDIALE, qu'elle affecte fondamentalement notre économie et pour longtemps notre mode de vie. Aucun des pays européens ne peut y faire face seul, pas plus que la Maison Europe d'ailleurs. Pas plus le Japon que nos alliés en Asie, pas plus le Brésil, et pas les Etats-Unis qui sont venus ici nous réclamer de l'aide. Alors qui d'autre ? Sûrement pas l'Inde ou la Chine, ces deux ogres qui attendent la prochaine occasion pour nous sauter à la gorge (...) Que faire alors ? - Nos propres spécialistes doivent étudier l'impasse américaine, se réunir avec les autres pays pour mettre comptes sur table et partager équitablement le secours à apporter à Wall Street, avec les conditions qui s'imposent. (...) La seule solution : l'unité de l'Occident. Il n'est plus question de nous déchirer pour des marchés de broutille, il nous faut survivre tout simplement. Evoquer Berlin 1885 n'est pas une mauvaise idée à l'heure où la Chine et l'Inde festoient à notre place en Afrique. Ce Continent est vierge d'entreprise humaine, comparé aux autres. La concertation et l'union Europe-Amérique du Nord est LA SEULE SOLUTION pour faire reculer nos concurrents asiatiques et nous rendre notre énergie passée. (...) Nous allons travailler en étroite collaboration avec les Chefs d'Etat africains, élus ou non. " Rétablir d'urgence Wall Street, l'antre de la finance internationale ; lui donner en pâture l'Afrique " re-Berlinguée "-3e Millénaire ; " sécuriser " le monde de l'après " 11-Septembre " : telle est la triple mission que le Président des Etats-Unis a confiée à l'agent CIA1 Larry qui va y mettre tout son savoir-faire.

05/2010

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Littérature étrangère

Une autre vie

Parlant de lui à la troisième personne Per Olov Enquist entreprend dans Une autre vie son autobiographie. Il est fascinant, ce parcours qui mena un garçon du Nord de la Suède, tôt orphelin de père, élevé par une mère institutrice très rigoriste jusqu'aux grandes villes fondamentales de l'histoire de la seconde moitié du XXe siècle : Berlin, New York, Los Angeles, Paris. L'enfant qui imaginait que les fils téléphoniques chantent par les nuits glaciales d'hiver vit-il encore dans le journaliste sportif qui couvre les tragiques Jeux olympiques de Munich ? Le jeune étudiant plein de fougue qui côtoya Lars Gustafsson et Gôran Tunstrôm, eux aussi dans leurs vingt ans, subsiste-t-il dans l'homme brisé qui ne sait plus écrire une seule ligne ? La jeune fille que l'enfant chérissait en secret perdure-t-elle comme un leitmotiv tandis que la vie défait un mariage avant de former un nouveau couple, lui aussi fragile ? Avec humour, chaleur et intelligence, Per Olov Enquist reprend chronologiquement sa vie dont certains moments sont étonnants - il fut sauteur en hauteur - ou tragiques - la chute dans l'alcoolisme -, mais il replace aussi son oeuvre littéraire dans le contexte. Ainsi le voyage-enquête dans les pays baltes, à l'origine de l'écriture de L'Extradition des Baltes ; le séjour en Californie dans les "grandes années" de la lutte pour les droits civiques, retranscrit dans les Récits du temps des révoltes ajournées, ou les espoirs déçus de célébrité théâtrale à Broadway. C'est à une réflexion que Per Olov Enquist nous amène, sur notre propre vie, notre époque, les liens entre elles, la question de notre honnêteté intellectuelle, celle de savoir si nous avons été objets ballottés par l'histoire ou vrais maîtres de nos existences.

02/2010

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Littérature française

Consuelo suivi de La comtesse de Rudolstadt

Consuelo et La Comtesse de Rudolstadt, ces deux romans, qui en réalité n'en font qu'un, forment une fresque unique dans l'œuvre de George Sand (1804-1876). Roman historique, roman noir, roman d'initiation, roman d'amour : jamais l'auteur ne s'est autant abandonnée à sa verve, convoquant, pour servir de décor aux aventures de son héroïne, toute l'Europe des Lumières qui est aussi celle des Illuminés. Consuelo, petite bohémienne douée d'une voix splendide, est engagée à l'Opéra de Venise, en même temps que son fiancé Anzoleto. Mais après des débuts triomphants, trahie dans son amour, elle se retire en Bohême, où elle est accueillie comme répétitrice de chant au château des Géants. Cette vie calme est bientôt troublée par sa rencontre avec Albert de Rudolstadt, qui, atteint d'un mal étrange, revit l'histoire tourmentée de ses ancêtres hussites. Consuelo s'attache à le guérir, mais Albert tombe amoureux d'elle et veut l'épouser. Nouvelle fuite, à Vienne cette fois, en compagnie du jeune Haydn, puis à Berlin, où elle rencontre Voltaire à la cour de Frédéric II. Après les fastes d'une vie brillante, elle connaîtra la prison, puis la séquestration par la secte des Invisibles et l'initiation aux rites maçonniques. Au terme de ces extravagantes péripéties, Consuelo retrouvera Albert et renouera avec sa passion de la musique. Ce roman foisonnant justifie mieux que tout autre le jugement d'Alexandre Dumas sur l'auteur : " Génie hermaphrodite, qui réunit la vigueur de l'homme à la grâce de la femme ; qui, pareille au sphinx antique, vivante et mystérieuse énigme, s'accroupit aux extrêmes limites de l'art avec un visage de femme, des griffes de lion, des ailes d'aigle. " Robert KOPP

03/2004

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Faits de société

La traversée des flammes. Turque, allemande et libre

Seyran Ates est une survivante. Née en Turquie, elle rejoint à l'âge de six ans ses parents qui ont émigré en Allemagne, en quête d'une vie meilleure. Mais sa nouvelle existence prend rapidement des allures de cauchemar: la famille vit à sept dans une pièce unique et la petite fille doit se plier aux règles archaïques de la société turque. Forcée d'obéir à son père et à ses frères qui la maltraitent, elle ne sort de chez elle que pour se rendre à l'école, son seul espace de liberté. Seyran comprend que son unique espoir d'échapper à son destin est de réussir son parcours scolaire, même si elle est confrontée chaque jour au racisme des autres élèves. A l'âge de dix-sept ans, aidée par son petit ami allemand, elle décide de fuir le domicile familial, passe son bac et entame des études de droit. Elle travaille dans plusieurs associations où elle milite pour les droits des femmes. Mais cette liberté acquise à force de lutte et d'obstination est ressentie par beaucoup comme une provocation. Victime d'un attentat, Seyran échappe de peu à la mort. Son agresseur est acquitté faute de preuves. Avec une ténacité accrue, la jeune femme se bat pour surmonter les conséquences de sa grave blessure et achève ses études de droit. Aujourd'hui, elle dirige son propre cabinet d'avocats à Berlin et est spécialisée en droit pénal. Un témoignage très fort sur le poids des traditions et les violences faites aux femmes au nom de ces traditions. Le livre est dédié "à toutes les femmes qui, privées de liberté, n'ont ni la possibilité ni le droit de choisir leur vie ".

09/2005

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Romans historiques

Les héritiers du secret

Dans la nuit du 15 au 16 mars 1244, tandis que les soldats royaux cernent la forteresse de Montségur, haut lieu cathare, quatre hommes s'évadent. Leur mission : récupérer le trésor caché dans la montagne et le convoyer en lieu sûr, la Lombardie où se sont réfugiés de nombreux "Croyants". L'opération réussit et les quatre évadés échappent ainsi au bûcher de l'Inquisition. Qui peut prouver que cette belle et véridique histoire de deux mondes, " l'un visible, l'autre invisible " n'a pas eu de suite ? Une jeune femme, Corba, et trois jeunes hommes, Hugo, Laurent et Pietro se rencontrent en 1960. Ils viennent d'avoir dix-huit ans. Ils découvrent qu'ils sont tous nés le même jour. Au delà de cette coïncidence, ils sont surtout frappés par des phrases, des comportements, des modes de pensée qu'ils croyaient réservés à leur propre famille seulement. Ces signes de connivence sont d'autant plus étonnants qu'ils n'ont aucun lien de parenté ni d'origine, venant de Rhénanie, du Milanais, de Provence ou du Languedoc. C'est un secret qui les unit, un héritage moral. Nos héros, rejoints par d'autres amis, forment une bande "à la vie" et affrontent de multiples aventures liées aux événements des années 60 : la guerre d'Algérie, la Guerre froide, la construction du mur de Berlin, la reconstitution des mouvements fascistes... Ils déjouent complots et conspirations, luttant contre tous les intégrismes, vivant pleinement leur jeunesse, leur sexualité libre et sans contrainte, leur amitié. A travers cette fresque romanesque, on redécouvre les combats et les engagements, les valeurs et le bonheur de vivre de la jeunesse de cette époque : l'histoire continue.

04/1999

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Sciences politiques

Le monde nucléaire. Arme nucléaire et relations internationales depuis 1945

Depuis soixante ans, l'arme nucléaire est le symbole suprême de la puissance des Etats (au premier rang desquels les deux empires de l'après-guerre) et l'instrument de leur domination sur l'ordre mondial. Autant dire que, faire notre histoire politique et militaire depuis 1945, c'est faire celle d'un " monde nucléaire". A la lecture d'un récit qui restait pourtant à écrire, on comprend comment, dès son invention, l'arme atomique s'est imposée comme un élément central, structurant et fortement stabilisateur des relations internationales. Comment, en plaçant pour la première fois dans la main de l'homme le moyen de sa destruction, elle lui a imposé d'en théoriser (et d'en organiser) la non-prolifération et la non-utilisation. Comment le bombardement d'Hiroshima, s'il a été l'acte de naissance de la Guerre froide, a ouvert une ère de coexistence pacifique. Pourtant, depuis la chute du Mur de Berlin, l'inquiétude renaît. Elle prend un nouveau visage, aux contours moins précis: certains Etats (tels la Corée du Nord ou l'Iran) ne voient-ils pas dans la détention du feu nucléaire un moyen d'assurer leur existence ou de renforcer leur autorité ? Ou des groupes terroristes celui de soumettre, à peu de frais, l'humanité entière à leurs intimidations ? Aujourd'hui comme hier, l'arme nucléaire constitue un objectif ultime pour les uns, une menace suprême pour les autres. Demain, il en sera de même. Cette perspective rend d'autant plus précieuse la lecture d'un ouvrage qui se propose de couvrir l'évolution des armements et des stratégies nucléaires, pour mieux en confirmer l'omniprésence au XXIe siècle et en comprendre le sens.

11/2006

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Sciences politiques

INTERPOL. Policiers sans frontières

Par son histoire, Interpol inquiète. Cette internationale des polices a en effet connu de terribles défaillances. Installée en Autriche, à Vienne, son quartier général a été véritablement aspiré par les nazis à partir de 1938 et mis au service unique des théories policières du IIIe Reich. Comment une organisation internationale a-t-elle pu en arriver là ? Par quelle aberration a-t-elle accepté de déménager à Berlin et de confier ses fichiers à la Gestapo ? Quelles polices ont-elles finalement voté pour l'accession à la présidence de fidèles de Hitler comme Heydrich ou Kaltenbrunner ? Par sa puissance, Interpol intrigue. Blanchie après-guerre par les Alliés, elle a amassé des archives considérables sur des chefs mafieux comme Tommaso Buscetta, des terroristes comme " Carlos ", des escrocs comme " Sobhraj " ou des fauteurs de crimes contre l'humanité comme l'ancien président serbe de Bosnie, Radova Karadzic. Des millions de dossiers sur des millions de malfaiteurs. Une véritable encyclopédie du crime. Mais comment expliquer l'inertie progressive d'Interpol ? Pourquoi l'organisation a-t-elle si longtemps refusé de coopérer à l'arrestation du sinistre docteur Mengele ou encore de Klaus Barbie ? Etait-elle aveugle lorsqu'elle bénéficiait de subventions de la CIA et sourde aux polémiques suscitées ? Par sa récente révolution stratégique, Interpol impressionne. Elle s'est muée en une messagerie électronique mondiale. A partir de sa base lyonnaise, l'organisation offre les services d'une sorte de réseau Internet réservé aux 177 pays membres. Une mémoire active à toutes épreuves. Un œil géant. Mais jusqu'où la coopération des polices " démocratiques " et " dictatoriales " peut-elle aller ? Les policiers sans frontières sont-ils indépendants par rapport à la politique de leurs gouvernements ? Fallait-il vraiment pour réussir, organiser un coup d'Etat d'inspiration anglo-saxonne ?

02/1997

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Critique littéraire

Ma vie

A neuf ans, Marcel Reich-Ranicki quitte la Pologne pour Berlin. En guise d'adieu, sa maîtresse d'école lui dit : " Tu pars, mon fils, pour le pays de la culture. " Mais aux yeux du jeune Marcel, le " pays de la culture " comporte bien des zones d'ombre. Ce sentiment ambivalent le poursuivra toute sa vie : le bonheur qu'il doit à la littérature, à la musique et au théâtre allemands semble indissociable de la barbarie. En 1938, jeune bachelier, Reich-Ranicki subit, le sort de nombreux juifs. Chassé d'Allemagne, il est enfermé avec les siens dans le ghetto de Varsovie où il connaît les pires humiliations : " Nous avons sans cesse tenté d'oublier notre malheur et de refouler notre peur. La poésie était notre asile, la musique notre refuge. " Avec sa femme, Tosia, il survit à l'enfer, par hasard et de manière dramatique : ils parviennent in extremis à s'échapper. Marxiste dans la Pologne d'après-guerre, Reich-Ranicki est le témoin accablé du sort réservé par les vainqueurs communistes aux juifs ayant survécu à l'Holocauste. De retour en Allemagne, en 1958, il devient critique pour l'hebdomadaire Die Zeit, et fait rapidement autorité dans le monde des lettres. En dépit de cette notoriété, il se sentira toujours en marge, éternel étranger. Des écrivains du " Groupe 47 " aux milieux journalistiques, de Bertolt Brecht à Anna Seghers, en passant par Elias Canetti, Thomas Mann, Böll, Frisch, Grass et bien d'autres, Reich-Ranicki esquisse un tableau haut en couleur de la vie littéraire allemande. Cette autobiographie révèle un critique lucide, un conteur de tempérament et un témoin incorruptible du siècle : Ma vie est à la fois un récit d'apprentissage, une chronique, un essai littéraire, une fresque sociale et une confession privée.

03/2001

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Histoire internationale

Histoire de Munich

De Munich, on connaît d'abord la Kunststadt, la ville d'art, riche de palais et de musées, riche surtout d'une histoire tumultueuse qui remonte à sa fondation, en 1158. Les Wittelsbach y installent leur capitale au XIIIe siècle et y règnent jusqu'en 1918. Fidèles catholiques dans un empire majoritairement protestant, ils imposent leur ville comme la " Rome allemande ", un joyau de l'art baroque. De règne en règne, Munich embellit au gré du mécénat des princes qui la gouvernent, jusqu'à Louis Ier, au XIXe siècle, qui entend la transformer en " oeuvre d'art ". Ville des artistes, Munich accueille tout un milieu cosmopolite et bohème, composé de Kandinsky, Wedekind ou Thomas Mann, qui fait de la cité bavaroise la rivale artistique de Berlin jusqu'en 1914. Mais Munich, c'est aussi la Bierstadt, la ville de la bière, accueillante et conviviale, celle où l'on vient du monde entier pour célébrer l'Oktoberfest. Capitale, certes, mais de la Bavière, Munich n'échappe pas à un certain provincialisme qui la rattrape au xxe siècle. Et si elle retrouve un rôle de premier plan dans l'entre-deux-guerres, c'est au titre de capitale du mouvement nazi : Munich, la ville du putsch raté de 1923, de l'exposition d'art dégénéré de 1937 et des accords tristement fameux de 1938... Sur les ruines de la Seconde Guerre mondiale, les Munichois parviennent à reconstruire une métropole prospère grâce à l'industrie de pointe, soucieuse de préserver son patrimoine sans renoncer aux audaces architecturales, oscillant entre tradition et avant-garde. Dans cet ouvrage richement illustré, Jean-Paul Bled retrace avec brio le destin contrasté de Munich, symbole des pages les plus lumineuses et les plus sombres de l'histoire allemande.

11/2009

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Economie

Le défi asiatique

Et si le XXe siècle n'était pas celui du nouvel "âge des ténèbres" tant redouté par les Occidentaux, mais plutôt l'aube d'une nouvelle histoire de la civilisation humaine? Après trois siècles de domination occidentale, où Londres, Paris, Berlin et Washington ont décidé du sort de la planète, les 5,6 milliards d'individus qui ne vivent pas à l'Ouest aujourd'hui ont cessé d'être des objets de l'histoire mondiale pour en devenir des sujets. Le rêve occidental est enfin à leur portée, la marche asiatique vers la modernité a commencé. Or, plutôt que de se réjouir de cette démocratisation de l'esprit humain, les pays de l'Ouest craignent de perdre leur sacro-saint pouvoir. Car l'Inde et la Chine - sans parler de Taiwan, Singapour, Hongkong ou la Corée du Sud -, en traversant un processus de modernisation fulgurant, ont également changé leur perception d'eux-mêmes et de leur futur, et par là même de leur vision du reste du monde et du regard des Occidentaux sur l'Asie. Aux Occidentaux dorénavant d'accepter cette "desoccidentalisation" de la planète. Ainsi, l'objectif premier de cet ouvrage est d'expliquer le monde à travers le regard des non-Occidentaux, afin que les 12% d'individus vivant en Occident comprennent enfin comment les autres 88% conçoivent le monde. En fin observateur des relations entre l'Asie et l'Occident, Kishore Mahbubani appelle l'Occident à prendre conscience des nouvelles réalités qui émergent dans ce "nouvel hémisphère asiatique". Ce livre nous incite à regarder l'Asie autrement, et par un étonnant phénomène de retour sur soi, à se questionner sur nous-mêmes, sur les mentalités occidentales et la menace, réelle ou fantasmée, d'un " basculement du pouvoir mondial vers l'Est ".

09/2008

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Actualité et médias

Vive l'Allemagne !

"Les Français ne connaissent guère l'Allemagne. Ni les lignes de forces d'une histoire très complexe dont le nazisme n'était pas l'inévitable aboutissement. Ni les conditions du miracle de 1945 qui font aujourd'hui de la République Fédérale, le pays le plus démocratique d'Europe. Ni l'incroyable capacité à absorber sans spasme 17 millions d'Allemands de l'Est au moment de la réunification, là où la France a intégré difficilement 1 million de Pieds Noirs. Ni les règles de fonctionnement atypiques d'une économie consensuelle au cours de cette jungle à laquelle s'assimile le capitalisme mondialisé. Ni les conditions du rebond économique à un moment où le navire était sur le point de sombrer. Prisonniers d'un anti-germanisme primaire et de leur propre pessimisme, nos compatriotes croient l'ascendant allemand irréversible et la tentation impériale inévitable. Rien n'est plus faux. La République Fédérale vient de connaître son apogée économique : la montée de nouveaux concurrents et surtout demain une démographie calamiteuse la condamnent à un relatif déclin. De même n'aspire-t-elle à dominer ni le monde, ni même l'Europe mais à être une "grosse Suisse", prospère, paisible et la plus indifférente possible aux soubresauts de la réalité internationale. Pour nous Européens, est-ce une bonne nouvelle de voir la principale économie d'Europe se vouloir un acteur édenté ? Car contrairement à la vulgate ambiante, Berlin exerce sur l'Union européenne l'influence la moins rude possible. François Mitterrand et Helmut Kohl voulaient une Allemagne européenne de préférence à une Europe allemande. Mais aujourd'hui préférons-nous une République Fédérale aux abonnés absents de l'Histoire ou au contraire prête à exercer un magistère tempéré ?".

10/2013

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Critique littéraire

Philippe Soupault

" Poète, vagabond. Voyageur. Contestataire ", Philippe Soupault (1897-1990), fondateur du mouvement surréaliste avec André Breton et Louis Aragon, a vécu en marge, à dessein et par inadvertance. A dessein, il s'est tenu à l'écart des projecteurs, n'aimant ni l'idée ni les servitudes de la gloire. Et c'est par inadvertance qu'il est resté dans l'ombre : trop occupé à vivre, il a oublié de préparer sa postérité... Auteur avec Breton, en 1919, des Champs magnétiques, un des livres les plus marquants du XXe siècle, il est avant tout poète. Mais c'est aussi un romancier de talent (du Bon Apôtre aux Dernières Nuits de Paris), et un critique prolifique, inclassable. Editeur, journaliste à Paris-Soir et à L'Excelsior, directeur de Radio-Tunis, producteur à Radio-France, sa vie professionnelle est variée et passionnante, marquée par de nombreux voyages, de multiples rencontres. Proche de la résistance gaulliste, il connaît les geôles vichystes à Tunis. Considéré comme l'un des plus authentiques écrivains de la littérature française, on le retrouve en 1944 professeur dans une université chic de la côte Est des Etats-Unis. Sa vie, retracée ici à travers son oeuvre et de très nombreux inédits, suit les soubresauts littéraires et politiques du siècle, du mouvement dada aux errances du surréalisme, de la montée du nazisme en Allemagne à la dictature du gouvernement de Vichy, de la création de l'URSS à la décolonisation. De Paris à Mexico, de Tunis à New York en passant par Berlin, Prague et Rio de Janeiro, c'est une longue vie pleine de poèmes et de traversées, cherchant sans cesse un difficile équilibre entre l'écriture, les amitiés et les amours.

04/2010

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Beaux arts

L'art, avec pertes ou profit ? Des compétences de l'art dans l'entreprise

On voit fleurir en Europe des entreprises arty à l'image des entreprises "éthiques" . Ainsi, la banque Neuflize OBC (France) et le groupe Lhoist (Belgique), producteur mondial de chaux, passent régulièrement commande auprès de photographes contemporains ; l'industriel Akzo Nobel (Pays-Bas) a créé une fondation qui accueille des artistes en résidence ; le groupe Teseco (Italie), spécialisé dans le traitement écologique des déchets, a mis en oeuvre un "laboratoire pour l'art contemporain" ; le Deutsche Guggenheim (Berlin), nouveau musée d'art contemporain, est issu d'une joint-venture entre la Deutsche Bank et la fondation Guggenheim. Cet intérêt, voire cette prédilection pour l'art touche les grands groupes comme les petites et moyennes entreprises. Pourtant, l'alliance ne va pas de soi. Dans quel (s) but (s) l'entreprise s'intéresse-t-elle à l'art ? Et avec quelle légitimité ? Quelle finalité l'art peut-il trouver dans le monde du travail ? S'y dévoie-t-il ? A ces questions les auteurs répondent en étudiant différents exemples européens et la particularité française : le pays de l'exception culturelle demeure aussi celui du mécénat modeste, en dépit de signes encourageants, telle la loi du 1er août 2003. Que l'entreprise soit utile à l'art et singulièrement à l'art d'aujourd'hui, les auteurs en sont cependant convaincus. Car ils ont enquêté à l'échelle européenne et relevé, pays par pays, des stratégies et des méthodes entrepreneuriales convaincantes : soutien de projets, production d'oeuvres, collections et fondations d'entreprise. Ils analysent cette capacité de l'art à jouer divers rôles : faciliter l'expression des identités, véhiculer des valeurs culturelles, enrichir le quotidien des salariés... Autant de raisons pour lesquelles l'oeuvre d'art exerce sur l'entreprise une attraction sans précédent.

03/2007

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Histoire de France

Journal d'un adolescent face à la guerre

Il aura fallu que l'auteur soit arrivé au terme d'un long chemin pour se décider à publier ce témoignage extrait d'une chronologie familiale rédigée un peu plus tôt pour les siens où il avait parlé de tout ce qu'il avait subi, lui l'enfant de parents communistes du Blanc-Mesnil, évoquant cet embrigadement forcé pour l'Allemagne nazie. Un voyage qu'il aurait préféré éviter et opéré avec la bienveillance d'un premier patron collabo. Mais combien de jeunes encore adolescents ont-ils été à subir cette ignominie qu'était le service du travail obligatoire, ce triste STO, dont le seul cycle perturbe encore bien des souvenirs et sur lequel peu sont revenus, honteux sans doute de s'être prêtés à cette véritable mascarade ? Quand lui est parvenu cette réquisition des autorités vichyssoises, Jean Rodon s'apprêtait à se fiancer à une petite ouvrière de deux ans sa cadette qui venait de redonner un sens à sa vie, lui qui se destinait à devenir un artiste peintre et qui avait dû renoncer à ses premiers espoirs pour devenir tourneur au sein d'un atelier parisien de mécanique générale. Neveu d'Henri Lozeray, le député communiste du 11ème arr de Paris et fils d'Emile Rodon, l'un des conseillers municipaux du Blanc-Mesnil, il lui a fallu faire un choix difficile en février 1943. Dans un ouvrage fort, il revient sur ces années d'occupation nazie puis sur la découverte d'un enfer, celui d'Hennigsdorf, près de Berlin, où il sera confronté un peu plus de deux années durant à un environnement auquel il n'était pas préparé, entre sévices nazis et obligations de tout ordre.

02/2019

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Histoire internationale

Un officier supérieur suisse dans la SS. Johann Eugen Corrodi (1897-1980)

En juin 1941, un officier supérieur de l'armée suisse traverse clandestinement la frontière pour rejoindre les armées allemandes. Le Biennois Johann Eugen Corrodi (1897-1980), commandant d'un bataillon jurassien, s'engage sous un faux nom dans la Waffen-SS. Il en deviendra le Suisse le plus haut gradé. Admirateur d'Hitler et de son régime, Corrodi a pour ambition de faire une grande carrière militaire. Il l'achèvera comme bras droit du commandant de la Waffen-SS en Italie avant de revenir en Suisse en mai 1945. Un tribunal militaire le condamne à deux ans et demi d'emprisonnement. Militaires et civils dénoncent une peine jugée scandaleusement clémente. Quelles ont été les motivations de l'officier supérieur, ses liens avec les milieux nationaux-socialistes suisses ? Qu'a-t-il réellement fait dans la Waffen-SS, sur le front de l'Est d'abord, en Italie ensuite ? Comment expliquer une peine largement inférieure à celles prononcées par contumace durant la guerre ? Pourquoi n'a-t-il pas été condamné pour trahison ? Ces questions sont longtemps restées sans réponse. Ce livre s'attache à les éclaircir, sur la base de documents suisses, mais aussi étrangers. Il s'efforce constamment d'établir si ce parcours est représentatif ou non de ceux des centaines d'autres Suisses qui se sont engagés au service d'Hitler. L'histoire de la Suisse durant la Seconde Guerre mondiale comprend aussi celle de ces Suissesses et Suisses qui - comme Johann Eugen Corrodi - ont agi pour le Troisième Reich, de celles et ceux qui - comme Maurice Bavaud à Berlin - ont été mis à mort par lui et de celles et ceux qui - comme Carl Lutz à Budapest - ont oeuvré en faveur de ses victimes.

10/2018

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Histoire de France

Tigres sur villers-bocages

La bataille de Normandie est l'une des opérations militaires les plus compliquées. Il ne suffit pas de s'arrêter au combat du Jour J pour s'en persuader. Il faut bien se rendre compte qu'elle se prépare depuis 1942 ? ! Les premières études démarrent dès les lendemains de l'entrée en guerre des Etats-Unis d'Amérique. L'opération Overlord mobilise énormément de ressources économiques avant même que le premier coup de feu ne soit tiré. Son coût astronomique n'a pas encore été calculé. Le sera-t-il un jour ?? Qui osera mettre un chiffre devant l'immonde gaspillage que représente une guerre mondiale pour l'espèce humaine ?? Probablement personne ? ! On peut néanmoins se représenter l'ampleur de l'aventure en parcourant les différentes étapes qui ont conduit à son déroulement, et ce dans les deux camps. Ces pages vont donc vous emmener du 10 Downing Street dans le bureau embué de fumée de havane de Churchill à la Chancellerie du III. Reich au coeur de Berlin. C'est en effet d'abord au niveau politique que les décisions menant à cet affrontement majeur vont se prendre. Elles passent ensuite par Casablanca, où la décision d'attaquer est prise avant même que l'Axe ne soit chassé d'Afrique. Sur les côtes normandes, les Alliés vont retrouver une vieille connaissance qui leur a mené la vie dure dans les sables du désert libyen. Un certain Erwin Rommel a en effet été désigné par Hitler en personne pour faire face à l'inévitable attaque alliée sur les rivages continentaux. Le soldat que l'on dit pourtant proche des séditieux va se dépenser sans compter pour rendre le fameux mur de l'Atlantique infranchissable.

07/2019

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Récits de voyage

Voyage d'un européen à travers le XXe siècle

Au début de 1999, j'ai quitté Amsterdam pour entreprendre un périple d'un an à travers l'Europe. Un dernier état des lieux, en quelque sorte: où en était le continent en cette fin de XXe siècle ? Et en même temps un voyage dans l'histoire, dont j'ai suivi littéralement les traces, tout au long du siècle, d'un pays à l'autre, en commençant en janvier par les vestiges de l'Exposition universelle de Paris et le souvenir de l'effervescente Vienne, pour finir en décembre sur les ruines de Sarajevo. J'ai donc voyagé avec le siècle, empruntant un dédale de routes et de chemins qui m'ont conduit de Londres à Saint-Pétersbourg, de Lisbonne à Berlin... J'ai conversé avec les témoins du siècle: écrivains, politiciens, résistants, officiers. Le petit-fils de Guillaume II, des descendants de réfugiés espagnols dans les Pyrénées françaises, le secrétaire de la reine Wilhelmine, des dizaines d'Européens m'ont raconté leur histoire. Dans ce récit de voyage, il est question du passé et de ce que le passé fait de nous. De discorde et d'incertitude, d'histoire et d'angoisse, de pauvreté et d'espoir. De tout ce qui divise et unit L'Europe d'aujourd'hui. Au fil de quelque mille pages, Geert Mak dresse le tableau des principaux événements du siècle passé. A partir de témoignages et de rencontres, à travers l'expérience intime du voyageur sur des lieux chargés de mémoire, il nous donne à lire la dimension humaine, individuelle, des grandes destinées des peuples. D'une virtuosité rare, cet ouvrage, véritable vade-mecum du XXe siècle, nous entraîne à notre tour dans un voyage unique.

10/2010

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Histoire de France

La division Charlemagne. Les combats des SS français en Poméranie

A l'automne 1944, les Alliés sont arrivés aux frontières du Reich, dont la défaite s'avère de jour en jour plus inéluctable. Pourtant, au camp de Wildflecken, près de Fulda, dans la Rhôn, plus de sept mille Français endossent l'uniforme allemand et prêtent serment à Adolf Hitler, d'être "fidèles et braves jusqu'à la mort". Venus de la Légion des Volontaires français contre le bolchevisme, de la Brigade d'assaut SS n° 7 Frankreich, ils sont, sur l'ordre personnel de Heinrich Himmler, regroupés dans une seule unité française, la 33e Waffen-Grenadier-Division der SS Charlemagne. En trois mois, ces hommes aux origines, aux mobiles et aux caractères les plus divers, sont entraînés au combat selon les méthodes impitoyables de la SS. A la mi-février 1945, ils sont lancés sur le front de Poméranie, que les Russes viennent de crever dans une ruée irrésistible, de la Vistule à l'Oder. La division Charlemagne sera engagée au point le plus exposé, sans appui, sans équipement, sans matériel, sans réserves. Le premier combat se soldera par cinq cents morts et mille disparus en un seul engagement. Reformés à Neustettin et dirigés sur Belgard, les SS français participeront aux combats désespérés pour Körlin et pour Kolberg. La division Charlemagne, ayant à sa tête le général Puaud, sera presque entièrement anéantie le 5 mars 1945 dans la plaine de Belgard. Seul, un bataillon de marche réussira à franchir les lignes russes et à rejoindre Swinemünde sur la mer Baltique. Des sept mille hommes de la division Charlemagne, il ne reste, au 21 mars 1945, que sept cents combattants. Neuf sur dix des hommes qui avaient rejoint ses rangs à Wildflecken sont morts, blessés ou prisonniers. Les survivants mourront à Berlin, dans la dernière semaine de la bataille pour la capitale.

04/2017

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Musique, danse

ARRAU PARLE. Conversations

"Il y a deux ans, Claudio Arrau fêtait à la fois ses quatre-vingts ans et ses soixante-quinze ans de carrière avec un marathon pianistique sans précédent : les Beethoven les plus scabreux et les Liszt les plus lourds en une même soirée. Il y a un secret derrière cette énergie enthousiaste, et cette jouvence. La même année, des entretiens conduits par le journaliste new-yorkais Joseph Horowitz paraissaient en Amérique et livraient une partie du secret. Arrau parlait. Ce livre est d'abord et de toute façon celui d'un témoin majeur de notre siècle : né au Chili, mais formé à Berlin depuis ses huit ans, Arrau a vécu en Européen, en artiste, en témoin partial, passionné et lucide le fabuleux foisonnement culturel de la république de Weimar, stoppé par la montée du nazisme. Il a confronté ses blocages d'enfant prodige transplanté, couvé, devenu adulte et déchu de son auréole, à cette arme spirituelle neuve, la psychanalyse. C'est un homme guéri, mais qui regarde en face ses démons, qui nous parle. Comment s'étant conquis lui-même, il a dû conquérir l'Amérique, alors vendue aux virtuoses secs qui semblaient marcher à l'électricité ; comment il s'accommode depuis trois quarts de siècle de ce piano au bout de ses doigts qui n'est pour lui que comme un membre de plus ; comment l'angoisse, la peur de perdre se sont transmuées pour lui en jubilation tellurique, en joie de jouer et, presque, de jouir : au-delà de tout le paysage culturel qui s'anime, qu'on aurait pu croire austère, ce qui saisit le lecteur de ces entretiens c'est, conquise, ascétique et rayonnante, inattendue et salubre, une moderne (et très antique) morale du plaisir". André Tubeuf.

10/1985

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Histoire internationale

Hiéroglyphes

Après avoir évoqué, dans La Corde raide, son adolescence dans une Vienne encore heureuse, la Palestine des premiers kibboutz, la bohème journalistique du Berlin des années 20, Arthur Koestler fait revivre dans ce volume l'euphorie de son adhésion au communisme (1931 il adhère au Parti communiste allemand), quand les lendemains chantaient en URSS (voyage en URSS de 1932-1933) ; et que, comme l'annonçait Trotsky "le citoyen moyen de la société sans classe" qui s'édifiait à l'Est allait "s'élever au niveau d'un Aristote, d'un Goethe, d'un Marx". Notre édition rassemble en un seul volume Hiéroglyphes I et Hiéroglyphes II. Ce livre autobiographique narrant sa relation personnelle au communisme demeure aussi une étude documentée de l'Europe qui précède la Seconde Guerre mondiale puisque A Koestler voyage en Hongrie, en Autriche, en Allemagne, en Espagne, en France et en Angleterre. L'auteur rapporte les expériences qui ont marqué sa vie notamment lorsqu'il fut accusé d'espionnage au profit d'une puissance étrangère pendant la guerre civile espagnole et emprisonné dans les geôles franquistes ou encore sa détention au camp de Vernet par les autorités françaises (1939). Juif hongrois né à Budapest en 1905, Arthur Koestler fait ses études à Vienne, puis devient journaliste en Palestine. Revenu en Europe, il adhère au Parti communiste allemand, trouvant là une réponse à la menace nazie. Egalement séduit par l'utopie soviétique, il part un an en URSS, puis participe à la guerre civile espagnole. A partir de 1938, ayant rompu avec le Parti communiste, il combattra sans relâche le régime stalinien, notamment à travers son roman majeur, Le Zéro et l'Infini. A partir de 1940, il vit en Angleterre, où il se suicidera avec sa femme en mars 1983. Son ouvre de romancier, philosophe, historien et essayiste lui vaut une renommée mondiale.

10/2013

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Histoire internationale

La nouvelle Allemagne

La réunification a fait de l'Allemagne la nation la plus peuplée d'Europe. Quel est-il, ce pays dirigé par une nouvelle génération politique - du pragmatique Gerhard Schröder à l'ex-rebelle vert Joschka Fischer, ou à l'Allemande de l'Est Angela Merkel - qui a relégué aux livres d'histoire la vieille République d'Helmut Kohl ? Cette fédération de régions puissantes, fières de leur autonomie, qui observent avec inquiétude Berlin, redevenue capitale, retrouver une influence politique et intellectuelle menaçante pour l'ordre fédéral établi ? Douze ans après la chute du Mur, toujours confrontée au difficile relèvement des régions de l'ex-RDA, au choc des cultures qu'ont été les retrouvailles, l'Allemagne ne cesse de ressasser sa relation au passé. Existe-t-il un modèle culturel allemand ? Peut-on être fier d'être allemand cinquante ans après Hitler ? Ces interrogations vont de pair avec d'autres sujets comme la définition de la nationalité, l'intégration des étrangers, la capacité de l'Europe à répondre à de nouveaux défis, dont le terrorisme international. La fin de la guerre froide, la mondialisation et les révolutions technologiques provoquent des changements qui touchent toutes les structures de la société. Le fameux capitalisme rhénan, qui s'appuyait sur un dialogue social bien huilé entre partenaires sociaux, doit s'adapter ; les partis politiques tentent de trouver de nouveaux champs d'action pour retenir leurs militants ; la société civile, qui avait su si bien s'organiser pour structurer la vie démocratique, renonce lentement à un conservatisme désuet dont les valeurs sont ébranlées. Récits, témoignages, analyses : cet ouvrage nous mène au cœur de la nouvelle Allemagne, dont le destin conditionne le projet historique dans lequel les Français et leurs voisins sont désormais engagés : la constitution de la grande Europe.

10/2001

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Beaux arts

Damien Deroubaix. Headbangers ball, Edition français-anglais-allemand

Influencé aussi bien par Pablo Picasso que par la musique métal, l'art de Damien Deroubaix apparaît à première vue comme sombre et révolté. En y regardant de plus près, on saisit pourtant une multitude d'autres références, de nuances et de subtilité. L'oeuvre de l'artiste français de 46 ans, en perpétuelle réinvention, fait l'objet de deux expositions à Saint-Etienne (MAMC+) et à Strasbourg (MAMCS) réunies dans le présent catalogue. Né en 1972 dans une famille ouvrière, Damien Deroubaix grandit dans une banlieue lyonnaise, davantage bercé par une culture populaire que par le lointain monde de la peinture. C'est à l'âge de 18 ans, lors d'une sortie de classe, qu'il se retrouve face au chef-d'oeuvre de Picasso, Guernica. L'artiste évoque encore aujourd'hui un " choc émotionnel " ; il découvre alors sa vocation et se jette à corps perdu dans l'art. Il se forme aux Beaux-Arts de Saint-Etienne puis à Karlsruhe et a depuis réalisé de nombreuses expositions, ainsi que des résidences à Berlin et à New York. Ses oeuvres sont aujourd'hui présentes dans d'importantes collections françaises et internationales dont plusieurs FRAC, le Centre Pompidou ou encore le MoMA de New York. Essentiellement peintre, Damien Deroubaix s'aventure pourtant sur d'autres supports, créant des oeuvres qui se déclinent, se connectent et se télescopent. Le dessin occupe une place primordiale dans son processus de création et, sans se sentir sculpteur, l'artiste ressent parfois le besoin de passer en trois dimensions avec des sculptures et des installations. Il puise son inspiration partout et multiplie les références, de l'histoire de l'art la plus " traditionnelle " à une culture métal beaucoup plus actuelle et subversive...

04/2019

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Littérature étrangère

L'exil éternel. Une traversée du Goulag

Pour le conservateur du musée de l'association Mémorial à Moscou, ce " récit au regard perçant " est l'un des meilleures livres jamais écrits sur le goulag. Pendant plus de trente ans, ces pages saisissantes reposèrent dans un tiroir. Il fallut attendre 1989 pour voir ce récit imprimé par une petite maison d'édition autrichienne, à titre posthume. C'est un chef-d'oeuvre qui sort aujourd'hui de l'oubli. Issue de l'aristocratie autrichienne, Angela Rohr parcourt l'Europe du début du XXe siècle et fréquente les milieux littéraires, scientifiques et politiques : les expressionnistes, les dadaïstes, Freud, Brecht, Rilke... Elle s'essaie à l'écriture, étudie la médecine à Paris, à Berlin et à Vienne, s'initie à la psychanalyse. Avec son mari, elle rejoint l'URSS avec ferveur pour participer à la construction de la "société nouvelle" . Après l'invasion de l'Union soviétique par la Wehrmacht en 1941, ils sont arrêtés parce qu'ils sont autrichiens. Son mari disparaît et Angela est condamnée à cinq ans de Goulag. A l'issue de sa peine, elle est assignée à la relégation définitive, l' "exil éternel" . C'est seulement après la mort de Staline qu'elle peut rentrer à Moscou, en 1957. Elle meurt en 1985, dans la misère, sans savoir que son oeuvre survivra. L'auteure, qui a passé seize années au Goulag, n'explique pas. Elle décrit, dans un style dépouillé, sans artifices ni fioritures, avec une apparente froideur et parfois même quelques pointes d'ironie. C'est d'autant plus bouleversant. Avec son récit au scalpel sur l'humanité broyée par la folie concentrationnaire, Angela Rohr prend place aux côtés des grands témoins du Goulag, Alexandre Soljénitsyne, Evguénia Guinzbourg ou Varlam Chalamov.

02/2019

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Economie

L'esprit du capitalisme ultime. Démocratie, marché et développement en mode kit Occident/Afrique subsaharienne

Lorsqu'on parle de l'esprit du capitalisme, il s'agit, le plus souvent, d'une pensée analytique ou critique du centre du capitalisme pour le centre du capitalisme. L'esprit du capitalisme ultime dont traite cet ouvrage est issu de la réification de " la fin de l'histoire". A la liberté des "Anciens" et des "Modernes", il propose d'ajouter le fait que la liberté de l'Homme ultime, épilogue de l'Homme moderne d'après "la fin de l'histoire", est de jouir des produits finis en évacuant l'historicité, la mémoire, les identités, les cultures et les subjectivités. L'esprit du capitalisme ultime est donc à la fois un concept et une analyse qui tentent de remédier à la crise de la critique du capitalisme. Il le fait par l'entremise d'une analyse croisée Occident/Afrique subsaharienne afin que le croisement de regard entre ceux qui en pâtissent en premier et ceux qui en profitent en priorité entre en résonance et livre sa vérité. Les démocraties libérales sont dans une situation de quasi-monopole politique depuis la chute du Mur de Berlin. D'où la hausse du prix économique, social et anthropologique à payer pour prétendre vivre en démocratie. N'ayant plus rien à craindre d'un modèle concurrent de type communiste, le capitalisme ultime rationne le monde en démocratie réelle mais le submerge de capitalisme réel assimilé au développement. Se développer, pour l'Afrique subsaharienne, équivaut désormais à devenir un continent capitaliste via une sorte de congruence post-historique entre capitalisme, marché, démocratie libérale postcommuniste et Etat ajusté. Il en résulte une démocratie-monde qui contredit l'idéal démocratique en ce sens qu'elle devient une nouvelle tutelle de l'Occident sur l'Afrique. Cette dernière se voit transformée en pure consommatrice d'une démocratie, d'un marché et d'un développement en mode kit.

12/2018

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Photographie

Tina Modotti

La jeune Tina nait en 1896 près de Venise, dans une famille très pauvre, qui se trouve contrainte d'émigrer aux Etats-Unis pour survivre. Tina fascine tôt par sa beauté et sa forte personnalité : engagée à son arrivée comme ouvrière dans le textile, elle devient mannequin puis actrice, mais préfère la vie de bohème de San Francisco où elle rencontre le célèbre photographe Edward Weston. Le couple part s'installer au Mexique : ils parcourent le pays, photographiant les paysans et la vie quotidienne, fréquentent le milieu artistique de Mexico - Diego Rivera, Frida Kahlo. Profondément touchée par la misère du peuple mexicain, Tina s'engage auprès des communistes et fait ainsi la connaissance de Julio Antonio Mella, le fondateur du parti communiste cubain, dont elle tombe follement amoureuse. Mais, seulement quelques mois après, il est assassiné en pleine rue. Trainée dans la boue pour sa vie "dissolue", Tina est bientôt emprisonnée, puis expulsée du pays. Une vie d'errance commence alors, Berlin, puis Moscou. Tina se radicalise. En adhérant à la pensée soviétique, elle entre littéralement en religion : plus d'amis, plus de photos, plus d'art, une vie de clandestinité. A la fin de la guerre, lorsqu'elle souhaite rentrer, les Etats-Unis la refoulent vers le Mexique où elle passera les deux dernières années de sa vie, fuyant tous ses anciens amis. L'ancienne égérie des artistes à l'allure de vieille dame n'a que 48 ans lorsqu'elle meurt d'une crise cardiaque à l'arrière d'un taxi... à moins qu'elle n'ait été assassinée ? Avec l'exactitude de la biographe et le souffle de la romancière, Bernadette Costa-Prades nous entraîne dans le bouillonnant Mexique post révolutionnaire et l'Europe tourmentée des années 30, pour nous faire découvrir une femme libre et fascinante.

10/2015

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Sciences historiques

Documents diplomatiques français 1971. Tome 1 (1er janvier - 30 juin)

Au cours du premier semestre de l'année 1971, de multiples négociations accaparent l'attention de la diplomatie française, qu'elle en soit partie prenante ou qu'elle les observe avec circonspection. C'est le cas des entretiens bilatéraux américano-soviétiques sur la limitation des armements nucléaires qui se tiennent à Helsinki et à Vienne ; les préliminaires d'une conférence européenne sur la sécurité et la coopération en Europe ; les négociations sur la réduction équilibrée des forces (auxquelles Paris refuse de participer, prétextant du fait qu'elle s'est retirée de l'organisation intégrée de l'OTAN) ; enfin les négociations liées à la question du statut de Berlin. A celles-ci, s'ajoute le dossier de l'élargissement de la CEE : favorable à l'adhésion de la Grande-Bretagne, la France attend qu'elle modère ses exigences en matière de mesures transitoires. Mais les négociations avec l'Algérie, qui remet en cause les relations pétrolières franco-algériennes avec sa décision de la nationalisation, sont bien plus ardues et conduisent à une dégradation des rapports entre les deux pays. L'Afrique noire fait l'objet de toutes les attentions du président Pompidou, qui y effectue un voyage du 3 au 13 février 1971, marquant ainsi l'importance qu'il attache à maintenir des rapports privilégiés avec les pays africains, même si le président de la République insiste sur l'adaptation et le développement de la politique de coopération. Les négociations pour la paix au Vietnam se poursuivent à Paris. Le Quai d'Orsay ne peut que constater la prolongation du conflit vietnamien et son extension au Cambodge où, depuis le coup de force de mars 1970, la diplomatie française hésite entre le soutien au prince Sihanouk réfugié à Pékin et les relations avec le gouvernement Lon Nol qui l'a chassé du pouvoir.

11/2015

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Littérature étrangère

Les insouciants

Billy Lange est né en 1909 sur l'île de Wight, en Angleterre, où son père est skipper pour un riche baron juif allemand. Enfant, Billy est fasciné par la fille du baron, l'insaisissable et volontaire Karin von Weinbrenner. Après la Première Guerre mondiale qui a obligé les parents de Billy à émigrer en Allemagne, les deux jeunes gens se recroisent sur la propriété du baron, près de Francfort. Au fil des ans, alors que la société perd ses repères moraux et que l'Allemagne marche vers la Seconde Guerre mondiale, Billy et Karin se découvrent des points communs : les chevaux, le jazz, la vitesse, un tenace rêve d'évasion. Et, tandis que Billy se trouve une "situation" chez IG Farben, Karin, si représentative d'une certaine jeunesse argentée, part mener une vie de bohême à Berlin. Face à la montée du nazisme, aux traitements infligés au baron et à son entourage, Billy et Karin vont faire front, taraudés par une même question : faut-il rester ou se résoudre à fuir ? Le roman entrelace les souvenirs de Billy : son enfance anglaise, l'emprisonnement de son père soupçonné d'espionnage pendant la Première Guerre mondiale, le refuge dans une Irlande secouée par l'IRA, la fuite en Allemagne auprès du baron, l'entre-deux-guerres où se mêlent insouciance et signes annonciateurs d'un nouvel ordre des choses. Peter Behrens poursuit son ouvre semi-autobiographique et offre un éclairage subtil et une fine compréhension de la "grande Histoire" à travers les itinéraires de ses personnages. Profondément émouvant, Les insouciants est une histoire d'amour, une épopée historique, et une réflexion lucide sur la violence de l'Europe du XXe siècle. Un roman magistral.

02/2017

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Histoire internationale

Histoire du Cameroun au XXe siècle

L'histoire politique du Cameroun au XXe siècle, comme celle de beaucoup de pays d'Afrique noire sur la même période, est assimilable, au regard des faits, à une longue et laborieuse quête de libération. Cette quête démarre après la Conférence de Berlin et la mise en oeuvre effective des processus européens de colonisation territoriale du continent africain, et d'asservissement de ses populations. Durant la période coloniale, qui démarre ainsi après 1884, les populations du Cameroun, comme la plupart des populations africaines, sont, par la contrainte, dépouillées de leurs droits politiques, économiques et sociaux. Ces injustices sont progressivement corrigées sous la pression des populations du Cameroun et de la communauté internationale naissante. L'indépendance nationale consacre la libération politique du Cameroun de la tutelle des Nations Unies. Mais la période postcoloniale n'est cependant pas l'âge d'or des libertés politiques et de la démocratie au Cameroun. Bien au contraire ! Le pluralisme politique et la démocratisation deviennent, après la levée de la tutelle des Nations Unies, les exigences les plus emblématiques du combat politique d'une partie non négligeable de l'élite camerounaise, au point de leur apparaître comme consubstantiels de l'émancipation coloniale. L'objet de ce livre est, entre autres, de rendre exhaustivement compte de la longue quête et de la conquête laborieuse des droits politiques, économiques et sociaux des Camerounais au XXe siècle. La première partie du livre est consacrée à la période coloniale. La deuxième partie rend compte de la gouvernance politique durant les années de la présidence Ahmadou Ahidjo, le premier président de la République du Cameroun. La troisième et dernière partie du livre analyse la présidence Paul Biya, le deuxième président de la République du Cameroun.

11/2016

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Romans historiques

Passé au bleu de Prusse

Un roman historique à l'aube du xxe siècle dans cette province orientale de l'Empire allemand aux confins de celui des tsars, avec ces terres plates, infinies, dominées de part et d'autre par de grandes propriétés où l'ordre ancien règne encore. Entre la Prusse et Berlin va se jouer le destin d'une famille aristocratique liée aux sphères du pouvoir. Destin d'un père, le baron Ludwig et de ses deux enfants, Frédéric et Alexandra ainsi que de leurs domestiques. Tragédie en trois actes où le sort de chacun va être intimement lié à l'histoire de l'Allemagne. Durant le premier acte, avant 1914, tout paraît encore immuable dans un monde qui semble idéal pour cette société de junkers tout puissants. On est encore dans la Belle Epoque et " l'Allemagne heureuse de Guillaume II ". Mais bientôt l'acte deux, acte majeur qui arrive avec la crise de juillet 1914 et ses enjeux diplomatiques. La Prusse est envahie brièvement par les troupes russes en août 1914 et tout va basculer durant ces quelques semaines où la propriété est occupée. Le dernier acte se confond avec la chute des aigles russe et allemand. C'est la défaite et l'amertume, les troubles qui suivent l'abdication de l'empereur, la crainte de la contagion révolutionnaire. Chacun de ces épisodes marque l'histoire des personnages, leurs idées politiques aussi bien que leurs sentiments entre la douceur de vivre et la tourmente : découverte de la vie et ses premiers émois, plaisirs de la haute société, entrée en scène d'un bel officier russe et amour de guerre, frustration de la défaite, violence des combats sur le front ou dans la guerre civile, déchirements familiaux, espoir déçu d'un retour au passé d'avant 14 et volonté de maintenir ce passé prestigieux.

07/2015

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Histoire internationale

Journal politique 1937-1943. Coffret 2 tomes

Gendre (il est marié avec sa fille chérie Edda) et favori de Mussollini, Galezzo Ciano a été son ministre des Affaires étrangères de juin 1936 à janvier 1943. A ce titre, il a joué un rôle déterminant dans le rapprochement avec l'Allemagne nazie (l'Axe Rome-Berlin) avant de s'en mordre les doigts. L'invasion de la Tchécoslovaque par le IIIe Reich au printemps 1939, en violation des accords de Munich signés quelques mois auparavant, lui ouvre les yeux sur la violence d'Hitler et le caractère unilatéral d'une alliance qui va précipiter l'Italie dans la guerre et Mussollini à sa perte. Dès lors, il va faire ce qu'il peut pour s'en détacher… en vain. Devenu la bête noire des nazis, il est “remercié” par Mussollini juste après Stalingrad. Cheville ouvrière du renversement du Duce en juillet 1943, Ciano est remis par les nazis à la République de Salò, qui l'exécute après une parodie de procès en janvier 1944. En dépit des supplications de sa fille, Mussollini a laissé faire. Ciano est mort mais ses notes quotidiennes, prises au jour le jour, sont sauvées miraculeuseument. Voici leur première édition intégrale en français. Ciano y raconte les événements et y dépeint les hommes d'une plume de maître ; non seulement Mussollini sur lequel son témoignage est incomparable mais aussi sur les hiérarques du fascisme -dévorés par leurs rivalités - et ses interlocuteurs nazis à commencer par Hitler - qu'il redoute - Ribbentropp qu'il hait - sans oublier Goering qu'il méprise. Défilent aussi Goebbels, Goering ; Pétain et Laval ; Franco et Horthy ; le cruel Ante Pavelic… Un témoignage sincère et terrible qui évoque “les damnés” de Visconti ; une des meilleures sources sur la descente aux enfers du fascisme ; doté d'un appareil critique de premier ordre et d'une présentation substantielle de Maurizio Serra.

04/2015