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Constance Arminjon, Constance Arminjon Hachem

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Policiers

La chorale du diable

Martin Michaud a connu un succès fulgurant au Québec avec ses trois premiers polars Il ne faut pas parler dans l'ascenseur, La chorale du diable et Je me souviens, qui lui ont valu de nombreux prix littéraires. Au coeur de ceux-ci, on trouve Victor Lessard, enquêteur tourmenté, rebelle, mais hautement moral du service de police de la Ville de Montréal. En novembre dernier, l'auteur a publié le quatrième volet des enquêtes de Lessard, Violence à l'origine. Salué unanimement par la critique, le roman s'est rapidement hissé en tête des ventes au Québec. La chorale du diable Dans ce qui a tout l'air d'être un drame familial, une femme et ses trois enfants sont sauvagement tués à coups de hache. L'auteur présumé du carnage, le mari, s'est suicidé après s'être tranché la langue. Mais est-ce bien ce qui s'est passé ? Deux jours après, une alerte enlèvement est déclenchée à l'échelle de la province de Québec : une jeune fille dévoilant ses charmes sur Internet a été kidnappée. Par qui ? Pourquoi ? Deux énigmes que vont s'attacher à résoudre en parallèle deux policiers au style rentrededans : Victor Lessard qui, sans compter les cadavres laissés derrière lui, en voit d'autres surgir de son passé, enlaidis par le temps ; et Jacinthe Taillon, son ancienne coéquipière à la Section des crimes majeurs, qui lui voue une haine infernale. Naviguant à travers le fanatisme religieux et la perversité de démons ordinaires, ils vont s'engager dans une valse à quatre temps diabolique entre Montréal, Sherbrooke, Val-d'Or et... le Vatican. Jusqu'à découvrir le secret terrifiant de la chorale du diable.

05/2015

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Policiers

Dans le silence enterré

Katrine Hedstrand, journaliste, vit à Londres. Lorsqu'elle est rappelée à Stockholm au chevet de sa mère qui n'a plus toute sa raison, elle découvre dans les papiers personnels de celle-ci les courriers insistants d'une agence immobilière qui propose des sommes considérables pour une maison située au nord de la Suède, à la frontière avec la Finlande. Katrine, qui n'a jamais entendu parler de cette maison et ne connaît même pas la région natale de sa mère, décide de partir pour Kivikangas. Elle arrive dans une communauté bouleversée par un crime terrible : Lars-Erik Svanberg, un homme âgé qui vit seul depuis des années, a été retrouvé mort, la tête fendue en deux à la hache. Or, Katrine ne va pas tarder à soupçonner que Svanberg en savait long sur l'histoire de Kivikangas et qu'il aurait pu lui apprendre beaucoup sur les jeunes années de sa propre grand-mère, dans une époque bouleversée par la révolution soviétique à laquelle certains, en Suède comme ailleurs, ont cru si passionnément qu'ils ont tout abandonné pour elle. Au point où les vies intimes rencontrent les événements les plus tragiques de l'Histoire, Tove Alsterdal tisse un roman qui est tout ensemble un récit des années 1930 et le portrait de cette contrée de neige et de glace où les destins d'une poignée de jeunes gens idéalistes se sont séparés à jamais. Dans la maison délabrée de sa grand-mère, Katrine va trouver non seulement des souvenirs mais des désirs encore assez palpables pour lui faire traverser, à son tour, les frontières et le temps.

11/2015

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Théâtre

Jeunes publics. Tome 2, Crac dedans ; Iris tient salon ; L'éclaireur

Crac dedans, Stéphanie Mangez (Belgique) - Noé et Rose sont seuls à la maison. Noé doit veiller sur sa petite soeur qui ne peut pas aller dehors. Partir, sortir sans papa ? Pas question ! Le dehors c'est pour les grands, ceux qui sont capables de lutter contre le vent. Mais Rose en a très envie et Noé, son frère de frère, refuse. Pourtant papa a dit : "Les enfants dedans, sauf si..." Rose et Noé vont se questionner, se taquiner, se confronter, s'affirmer. Crac dedans, c'est l'histoire d'une fraternité, une quête de liberté, une invitation à dépasser ses peurs pour mieux grandir. (1H/1F - 14p.) Iris tient salon, Dominick Parenteau-Lebeuf (Canada) - Iris, une petite fille de 7 ans, reçoit un dictionnaire en cadeau de sa mère. Dans ce dictionnaire, elle tombe sur le mot "salon" et est séduite par l'expression "tenir salon". Encouragée par sa mère qui lui dit que c'est un très beau concept disparu et qu'elle a toute la distinction naturelle pour le faire renaître, Iris grandit sur-le-champ de dix centimètres et décide de... tenir salon. (1F - 10p.) L'éclaireur, Emma Haché (Canada) - Bernard l'Ermite cherche à habiter dans tout ce qu'il rencontre. Mais les objets qu'il accumule ne lui disent plus rien. Un jour, son ami Hippolyte, un petit cheval de mer, est emporté par un filet. Bernard se décide à quitter sa montagne d'objets pour aller à son secours, au-delà du monde connu. L'éclaireur, c'est une tentative d'apprivoiser les départs, de dépasser les craintes et de ressentir la joie du dépassement de soi. (11H/4F - 33p.)

08/2015

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Romans historiques

La Duchesse de Langeais

La Duchesse de Langeais, roman de Balzac, est publié en 1834 sous le titre "Ne touchez pas à la hache" dans la revue L'Echo de la jeune France. Mais après une deuxième édition sous son titre définitif en compagnie de Ferragus, il est intégré à l'Histoire des Treize, espèce de société secrète, franc-maçonnerie de l'invention de Balzac, comprenant aussi Ferragus et La Fille aux yeux d'or. Le général de Montriveau est épris de la duchesse Antoinette de Langeais. Avec l'aide des Treize, il la poursuit jusqu'à un monastère espagnol où elle s'est réfugiée sous le nom de soeur Thérèse. Elle consent à recevoir sa visite en présence de la mère supérieure à qui elle fait croire qu'il est son frère. Mais, au dernier moment, elle avoue à la fois son mensonge et son amour caché pour Montriveau. Le roman nous ramène alors à l'époque où la duchesse était une coquette du faubourg Saint-Germain, se souciant peu de son mari et se jouant de ses soupirants. Montriveau avait décidé un jour de l'enlever pour lui dire ce qu'il pensait d'elle avant de se résoudre à ne plus la voir. Profondément amoureuse, elle le poursuit, lui fixe un dernier rendez-vous qu'il rate bêtement. Elle avait alors disparu sans laisser de traces. Les deux amants pourront-ils se retrouver ? Ce roman prend racine dans la réalité : dédié à Franz Liszt, il fut inspiré à Balzac par la duchesse de Castries qui lui infligea l'humiliation d'un refus. Il est aussi de ce fait l'histoire d'une vengeance.

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Histoire de France

Jean le Bon

Le personnage de Jean II le Bon, roi de 1350 à 1364, est d'une ambiguïté extrême. Au vrai, sa nature apparaît comme un véritable défi à la logique. Ainsi le souverain est laid, mais néanmoins séduisant. Jouisseur et insouciant, il se montre en même temps un excellent législateur. Il est naturellement bon, mais il sait aussi se montrer très cruel. Pacifiste, il guerroie. Il fait preuve d'une bravoure généreuse voire prodigue (à la bataille de Poitiers, où le Prince Noir le fait prisonnier, il se livre à une escrime sanglante, la hache d'armes au poing) et cependant il est capable de faire bombarder une ville avec des cadavres décapités sur son ordre. Candide et courtois, il n'en perd pas moins tout contrôle dans des fureurs aveugles. Il dévalue la monnaie plus que de raison en même temps qu'il lutte farouchement contre la vie chère. Brave, "bien-disant", il attire l'adoration du peuple, alors qu'il déchaîne le mépris chez la plupart des historiens modernes. Il a pour passion le luxe, la chasse et les tournois, mais, roi "humaniste", il convie à sa Cour hommes de lettres et savants... Il rattache le Dauphiné et la Bourgogne à la couronne de France pour, plus tard, céder d'un coup un gros morceau du royaume aux Anglais... Un destin pour le moins paradoxal qui le conduit à mourir en Angleterre, après avoir passé plus de la moitié de son règne en captivité. Et ces Anglais qui le pleurent et qui pendant la cérémonie funèbre font brûler autant de torches qu'ils en avaient allumées, au soir de Crécy, pour rechercher leurs morts...

03/1985

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Sciences historiques

Cahiers d'Histoire N° 143, juillet-août-septembre 2019 : Migrations & nation : le cas italien

Revenir sur les migrations, encore et toujours. Travail crucial en temps dinstrumentalisation criminelle des craintes suscitées par ces "autres" qui arrivent. Temps où, en Italie, ce mois de septembre 2019, les défenseurs de Matteo Salvini se mobilisent contre un nouveau gouvernement qui acceptera "linvasion" et préparent une "grande journée de la fierté italienne" le 19 octobre. Temps des incessants bégaiements du même, temps des oublis aussi. Oublis des constants déplacements des humains à la surface du globe, des micro-déplacements de villages à villages aux longues migrations transatlantiques. Oublis des conditions de construction des cadres nationaux et des rejeux des formes des appartenances et des identités. Les travaux des sociologues, des géographes, des historiens ont beau se multiplier depuis plusieurs décennies, le développement des savoirs vient buter sur un contexte de luttes économiques tues sur un socle de passions identitaires, qui conduit à faire à nouveau du rejet des immigrants un moteur des politiques de nombreux Etats, en Europe et au-delà. Cela est connu, trop connu. La Méditerranée, grand cimetière africain, le plus grand cimetière de migrants au monde, 30 000 morts depuis 1990 selon lONG United against racism, nous nous devons de tristement répéter ces réalités monstrueuses en ouvrant ce numéro des Cahiers dhistoire qui nous parle dItalie, de cette "botte" immergée en Méditerranée1. Nous devons le répéter en cette année qui célèbre la gloire dun grand migrant de la Péninsule, savant, peintre, dont lhumanité tout entière sapproprie aujourdhui les oeuvres, devenues "patrimoine" pour lhumanité. Né à Vinci, en Toscane, mort à Amboise, dans le royaume de France en 1519, Léonard nous ramène à un temps où lItalie nétait pas une et où le grand savant pouvait vendre son talent dinventeur aux princes qui y menaient avec constance des guerres pour lhégémonie sur de micro territoires. Pascal Brioist a rappelé cela, qui déconstruit à sa façon les mythologies nationalistes2. Les Cahiers dhistoire se sont donc saisis du choix des "Rendez-vous dhistoire" de Blois de faire penser à propos de l "Italie" pour construire ce dossier. LItalie, beau cas décole que ce petit espace intensément divisé par la dense présence humaine, par une exceptionnelle ouverture maritime, si propice à létude de la réalité des migrations et de la diversité de leurs visées comme de leurs formes. Les historiens de lItalie mais aussi des migrations, Mathieu Grenet et Stéphane Mourlane, ont fait le choix de décentrer nos regards par rapport au drame contemporain comme aux flux spectaculaires bien connus de lémigration italienne des 19e et 20e siècles pour évoquer les circulations internes à la Botte et interroger le rôle de ces déplacements de femmes et dhommes dans la construction dune nation unifiable, de fait politiquement unifiée depuis la fin du 19e siècle3. Les contributions rassemblées dans ce dossier des Cahiers dhistoire étudient ces faits migratoires sur un temps long allant du Moyen Age au 20e siècle. Elles rappellent donc de façon salutaire la diversité des configurations sociales des migrations. La migration nest pas le plus souvent un passage de frontière, elle nest pas non plus toujours définitive. Elle est souvent saisonnière, associée à une recherche de travail qui conduit à partir avec le projet de revenir et lorganisation de retours. Elle saccompagne de multiples allers-retours, visant à entretenir des liens que la migration met à mal, notamment entre parents et enfants, comme lévoque ici en particulier Anna Badino à propos du grand mouvement migratoire du sud vers le nord de laprès Seconde Guerre mondiale. Mais les migrations ont souvent été plus courtes : Eleonora Canepari évoque une circulation permanente entre les campagnes et la ville de Rome à lépoque moderne, reprenant les mots évocateurs de lun de ces migrants : "Je vais et viens de Rome selon les occasions" . Toutes les contributions disent la complexité des faits migratoires, entre circulations traditionnelles transfrontalières et refus de la conscription napoléonienne dans les populations rurales des Apennins étudiés par Francesco Saggiorato, situations socialement contrastées des migrants ruraux vers la Florence médiévale évoquée par Cédric Quertier, croisements de multiples mouvements dans le temps, dans lespace, au gré des opportunités politiques comme économiques, des contraintes étatiques, religieuses, tels quévoqués par Matteo Sanfilippo dans le moyen terme des 18e et 19e siècles. Ces études rappellent que les migrations sont de toutes les sociétés et de tous les temps, mais aussi que ce sont les interdictions de circuler qui les transforment en exils quasi définitifs, amplifiant à la fois leur dimension de déracinement et la marginalisation des migrant-es dans les sociétés darrivée.

10/2019

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Littérature érotique et sentim

Moi, guerrière viking

" "Moi guerrière viking" est un livre dont vous êtes l'héroïne. C'est-à-dire que c'est vous qui faites vos propres choix dans l'histoire, et c'est donc vous qui façonnez votre aventure ! Dans ce roman, vous incarnez Vicky Love, une Parisienne d'origine scandinave de vingt-cinq ans. Surdiplômée, elle n'a encore jamais travaillé et s'apprête à faire le grand saut dans la vie active. Du coup, par sécurité, elle a l'intention d'épouser son petit ami, un geek qui a une fâcheuse tendance à la confondre avec les goules de ses jeux vidéo. Mais lorsque celui-ci lui offre une bague venue du fond des âges aux étranges propriétés magiques, la vie de Vicky va basculer. Lors de son stage d'archéologie en Norvège, elle va en effet se retrouver propulsée à l'âge viking ! Nul doute que sa combativité sera fortement mise à l'épreuve, en particulier lorsque sa route croisera celle d'un séduisant guerrier et d'une mystérieuse et redoutable pirate. Tous deux semblent avoir un lien avec sa bague. A Vicky de découvrir lequel pour pouvoir rentrer chez elle, avant que sa vie ne soit brutalement écourtée. Entre autres réjouissances, elle devra apprendre à se battre hache à la main comme les Skjaldmö (guerrières au bouclier), naviguer sur les océans jusqu'aux terres glacées d'Islande à bord des fameux navires vikings, et survivre au froid polaire des nuits arctiques sublimées d'aurores boréales... Au cours de sa quête, elle devra surtout faire des choix cruciaux, notamment au niveau sentimental, qui décideront de son destin. Vous tenez désormais sa vie entre vos mains, c'est à vous de jouer ! "

10/2019

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Guides de France

Paris ludique. 100 lieux et activités pour jouer et s'amuser dans la capitale

Depuis plusieurs années, on assiste à un véritable retour en force du jeu sous toutes ses formes. Le plaisir de jouer séduit désormais un large public de femmes et d'hommes, tous âges et catégories sociales confondus. A Paris, cet engouement est plus visible que jamais : les lieux ludiques ont germé aux quatre coins de la capitale, s'imposant comme une bonne alternative à la routine des sorties resto-ciné. Paris ludique est le premier guide pour adultes qui propose un tour d'horizon des adresses et activités parisiennes dont le concept tourne autour du jeu. Au programme : bars à jeux de société, festivals et conventions, salles d'arcade, cafés dédiés à la culture geek et vidéoludique, immersion en réalité virtuelle, laser games, bars à ping-pong et à pétanque, clubs de karaoké, jeux de piste, visites-enquêtes, fêtes foraines, blind tests, sports ludiques (chute libre en salle, combat au sabre laser, bubble foot, quidditch...), simulateurs de chasse ou de vol, soirées meurtre ou encore les incontournables escape games — un véritable phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur. Sans oublier une ribambelle d'adresses méconnues, aussi délirantes que régressives, qui vous emmèneront sur le ring d'un bar à catch mexicain pour un improbable combat de sumo, au coeur d'un manoir hanté peuplé de créatures sanguinolentes, dans une rage room le temps d'une séance de "défouloir" extrême, dans un centre de lancer de hache ou au fin fond d'une piscine à boules multicolores. Que vous soyez totalement néophyte, joueur occasionnel ou gamer averti, à la recherche de concepts insolites qui sortent des sentiers battus ou de bons plans récréatifs à tester en couple, en famille, entre amis ou collègues, ce guide est fait pour vous !

05/2019

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Littérature étrangère

Daroussia la douce

A Tcheremochné, dans cette région bousculée par l'histoire que l'on appelle Bucovine, vit Daroussia. Tout le monde se moque d'elle dans le village, de son mutisme, de son prétendu handicap mental. On la dit folle mais Daroussia sait qu'elle n'est pas simple d'esprit. Si elle ne parle jamais aux autres ses pensées fusent sans retenue, et il n'y a qu'au cimetière, seule près de la tombe de son père, que Daroussia la Douce parvient à converser à voix haute. De plus, la simple mention d'une sucrerie provoque d'affreuses migraines chez Daroussia, elle est comme frappée d'une hache mal aiguisée. Pour apaiser la douleur, elle s'immerge dans la rivière ou s'enterre jusqu'à la taille. Un jour, arrive Ivan Tsvytchok, un excentrique fabricant de guimbardes. Tous deux s'entendent à merveille et décident d'habiter sous le même toit. Ivan fait son possible pour aider Daroussia, il parvient même à la faire parler, mais lorsqu'il rentre un jour habillé en soldat soviétique, la souffrance et le mutisme se réveillent... Pour comprendre comment un uniforme et de simples sucreries peuvent ainsi torturer Daroussia, Maria Matios nous plonge dans l'enfance de cette orpheline, une enfance intimement liée au destin de l'ouest ukrainien. Balancée dès la fin de la Première Guerre mondiale entre la Pologne, la Roumanie, l'Allemagne et l'Union soviétique, cette région aussi surnommée la douce Bucovine a lourdement marqué l'identité de ses occupants successifs. Grâce à son style singulier et puissant, Maria Matios parvient à décrire ces chairs meurtries par l'histoire, elle dresse avec justesse le portrait de Daroussia et de ses aînés qui incarnent le XXe siècle européen autant que les crises et combats qui secouent, aujourd'hui encore, cette région du monde.

02/2015

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Littérature française

Le plancher

Le Plancher, c'est l'histoire d'une famille qui bascule dans la folie. 1930, Joséphine et Alexandre quittent le nord de la France pour s'installer dans une ferme des Pyrénées. Joséphine : deux frères à l'asile, ne s'entend avec personne, ne s'entend pas. Quatre enfants viennent au monde : Paule, Simone, Mortné et Jean. Jean sera toujours Jeannot, l'enfant tourmenté, le fragile, le sensible. Il s'engage en Algérie pour ne pas travailler là, dans la ferme familiale, avec le père. Puis il reviendra, comme il pourra, sans plus être tout à fait le même ni un autre. Il retrouve le huis-clos familial, s'y engouffre pour ne plus jamais le quitter. "Les années avancent et avec elles les coups de hache, les éraflures, les entailles, les éviscérations. Les années avancent et elle s essaient, les filles, de courir insouciantes, d'étudier bienveillantes, de grandir, turbulentes. Les années passent et Jeannot tente de comprendre et d'apprendre, d'aimer et de parler. Les années passent et les parents poursuivent l'oeuvre de destruction, souterrainement aidés par les Deux-cents qui n'en finissent pas de maudire, de cracher, d'envier." Jeannot assistera, participera à tout. Les morts, les crimes, les enterrements. Jusqu'au bout, jusqu'à la fin, il gravera à la gouge et au marteau sur le plancher de sa chambre l'histoire du délire familial. Il est là pour ça. Comprenne qui pourra. Le "plancher de Jeannot", exposé sur un mur d'enceinte de l'hôpital Sainte-Anne à Paris, est aujourd'hui visible par tous. Car ceci est une histoire vraie, fouillée de l'intérieur par la langue dont use Perrine Le Querrec pour formuler l'indicible, l'innommable.

03/2018

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Littérature française

L'armoire

" Cette recherche est une réussite et elle mérite de passionner un large public (...). Adulte, Jérôme est entré dans l'armoire des Segal et il en est ressorti à Vienne. " Serge Klarsfeld Sur quatre générations, à mi-chemin de l'histoire et de la littérature, Jérôme Segal cherche ses racines en tirant les fils d'une enquête quasi policière. On découvre ainsi les arrière-grands-parents ayant fait fortune dans un pays défunt, la Galicie de l'empire austro-hongrois, et qui, fuyant la Première Guerre mondiale, se retrouvent à Vienne sans pour autant se mêler à la pauvreté des masses prolétaires juives ; le grand-père, que "l'Histoire avec sa grande hache" oblige à fuir son pays en mai 1938, et le château de Schwadorf où il a vécu, avant d'être interné au stade de Colombes près de Paris ; les parents, militants communistes dans les années 1970, qui participent à Saint-Quentin-en-Yvelines à l'utopie d'une vie nouvelle, bientôt ravagée par l'islamisme... et une armoire qui constitue le pivot entre les chapitres. La quatrième génération est celle de l'auteur lui-même, qui décide en 2004 de faire le chemin inverse de celui de son grand-père, quittant la France pour s'installer à Vienne où le passé de sa famille se fait de plus en plus présent. Dans ce texte à la mesure du monde, l'auteur, devenu citoyen autrichien, en apportant son grain de sel dans la grande et belle conversation entre les vivants et les morts, donne à l'indifférence de l'Histoire le don du concret et de la véracité. La littérature devient, pour reprendre une expression de Claude Lanzmann, une fiction du réel.

11/2020

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Critique

Kafka en 60 minutes

Kafka est l'écrivain de langue allemande le plus lu au monde. Nous lui devons non seulement une oeuvre majeure de la littérature mondiale, mais également une découverte philosophique fondamentale. Kafka parvient à saisir mieux que quiconque l'interdépendance existentielle qui règne entre les hommes : "Ils sont liés entre eux par des cordes" nous dit-il, "et c'est déjà terrible quand les cordes se desserrent autour de l'un d'entre eux et qu'il plonge un peu plus bas que les autres dans le vide, et atroce, quand les cordes qui entourent quelqu'un cèdent, et qu'il tombe". Dans ses récits, il pose un regard sans concessions jusque dans les profondeurs des relations humaines -un regard auquel personne ne peut se soustraire - et met au jour leur structure fondamentale. Même si, dans la vie normale, nous ne nous transformons pas en cancrelat et ne sommes pas exclus et déclarés morts par notre propre famille, nous ressentons, en tant que lecteurs, toute la violence de cette excommunication. Kafka était parfaitement conscient de l'effet cathartique de ses écrits : "(...) un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous". La pensée philosophique de Kafka est présentée ici à travers une sélection de quatre nouvelles et un roman. Qu'est-ce qui caractérise le destin de ses protagonistes ? Qu'est-ce qui les brise ? Y a-t-il un motif de l'échec récurrent, voire constant ? Pourquoi le reconnaissons-nous si bien à partir de nos propres expériences et de nos rêves ? Kafka nous donne-t-il, finalement, la clef pour comprendre la structure ontologique des relations interhumaines ? Cet ouvrage rassemble plus d'une centaine de citations tirées des oeuvres les plus célèbres de Kafka. Il est paru dans la collection à succès "Grands penseurs en 60 minutes" .

09/2023

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Aviation

Une histoire de l'aviation. Peintures et illustrations mythiques du Fana de l'Aviation

La réalisation de ces images s'est effectuée entre les années 70 et maintenant. Bien entendu, en 45 ans, la façon de faire et le style ou le rendu ont évolué comme les techniques utilisées. Depuis les années 70 jusqu'à 1995 environ, il n'y eut que la gouache Linel, travaillée au pinceau à poil court (dit pour une raison que j'ignore "à retouche") en martre repiquée, de marque Raphaël (8400) et parfois de marque Isabey (6229). A partir de 1995, l'aérographe à l'acrylique s'installe petit à petit et pendant plusieurs années se limite aux fonds pour prendre plus de place dans les parties rendues "au flou" ensuite. Il y a aussi depuis une quinzaine d'années au moins l'ajout par-ci par-là de rehauts ou de filets au crayon de couleur de marque Caran d'Hache Prismalo. Tout cela se fait essentiellement sur papier très fort de 454 grammes parfois contrecollé. A signaler quelques incartades dans la peinture à l'huile sur toile qui est plus facile que la gouache pour les fondus... ce qui est pénible, c'est le temps de séchage, même avec sicatif... et attention aux frottements quand c'est frais ! Ces derniers temps, j'approche l'ordinateur (où l'on peut travailler "gros") à cause de soucis visuels liés à l'âge et commence à toucher à quelques effets comme le flou directionnel ou perspectif... c'est étonnant ! Une fois opéré, le brouillard disparu, reste le problème de l'accommodation et les cristallins en plastique ne feront pas forcément merveille dans la mise au point... "on verra bien" ! On n'évoquera pas l'arthrite digitale pour ne pas trop donner dans le catalogue des pleurs.

10/2021

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Religion

Le livre des proscrits

"Nos portes, nos murailles viennent d'être assiégées, elles ont été ébranlées, elles ont fléchi sous le marteau et la hache. Pas nos coeurs. Ils sont trempés comme de l'acier, et nos fronts, grâce au Christ, sont d'airain. Nous sommes sortis de nos couvents le front haut et serein. Ceux qui avaient brisé les portes, baissaient la tête. Ils rougissaient sous les injures, et les fleurs pleuvaient sur nous. Et Dieu était exalté. "Ils disaient : "Ouvrez, au nom de la loi !" Moi, je n'ai entendu qu'un mot : "Ouvrez au nom de Satan !" Et j'ai fermé au nom de mon Dieu. "Resté seul, dans le réduit obscur où il a fallu cacher le Dieu du tabernacle, je priais, je pleurais, et qui n'aurait pas pleuré?" Ce livre a été publié en 1880, moins d'un mois après les dernières expulsions en France de six mille religieux hors de 261 couvents. Il a été écrit dans un mouvement de souffrance qui peut s'imaginer, par le rude missionnaire au coeur tendre mais pugnace, qu'on ne saurait faire taire. Et qui continue à croire, en toute certitude, que, de ce combat où Dieu met dans la balance son infinie miséricorde et donc sa puissance, la victoire sera, inéluctablement, au bout. Au-delà du témoignage partagé entre larmes et colère blessée, ces pages présentent une série de reportages glanés dans les journaux, dans les informations orales de religieux, toutes communautés confondues, sur les chemins de l'exil. La diversité des sources, le tableau très complet des ordres après ce cataclysme, et ses conséquences à long terme, en font un document inestimable sur des faits aujourd'hui mal connus et peu concevables dans le pays des droits de l'homme.

09/2011

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Littérature française

Fous de brousse. Fable animalière à l'usage des âmes démocrates

Ozon le fourmilion qui vit caché compte bien sur Vié le Criquet pour mettre la pagaille dans la faune de Djué le poisson. Pour preuve, ce dernier ne peut plus vivre dans son marigot : les deux complices l'ont asséché. Il doit accepter des compromis de paix. Alors débute le dur apprentissage de la vie sur la terre ferme. A Nanhanliè, ce grand pays aux ressources inépuisables, tous ne mangent pas à leur faim. Pourtant, Vié et ses frères vont jeter leur dévolu sur la faune alors même que Djué croit la hache de guerre enterrée. Et ils sont armés jusqu'aux dents ! Comment ces miséreux possèdent-ils de si puissants moyens de destruction ? La panique gagne les frères des faunes et les oblige à rendre justice. Mais leur tribunal est fait de coups de théâtre : le juge a Djué en ligne de mire, et les frères des faunes voisines se taisent, se déclarant aucunement concernés par son sort. Entre impunité et indifférence, la solidarité est mise à mal. Jusqu'où iront-ils et à quel prix ? Scelleront-ils leur destin avec celui des fous de brousse ? Dans ce cinquième livre, Alexis Allah fait endosser aux animaux le costume des hommes. En les singeant, les enfants de la brousse cultivent la haine et la violence, non pour survivre mais pour le plaisir de démontrer que la maturité n'a d'égale que la barbarie généralisée et triomphante. L'Afrique est riche ; les Africains sont pauvres, victimes des faiseurs de rois. Sous le masque d'un conte, d'une plume haute en couleur, Alexis Allah pose l'épineux problème de l'ingérence démocratiquement correcte et affirme son attachement à ce continent en flammes.

05/2016

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Sociologie

Pour en finir avec le conflit des sexes

La question du genre masculin/féminin ne cesse de diviser. Entre passions et incompréhensions, il demeure difficile de comprendre les rapports entre les hommes et les femmes, en dépit des évolutions culturelles et sociétales modernes. Nous avions cru pouvoir enfin enterrer la hache de guerre, que c'était fini, mais aux détours d'une réflexion amicale, d'une relation amoureuse ou d'un de ces micro-événements qui maillent notre quotidien, nous sommes renvoyés dans les rôles assignés à notre sexe d'appartenance. Et si les frontières s'étaient juste déplacées ? Les Martiens et les Vénusiennes restent en haut de l'affiche et hantent les têtes de gondoles tandis que les universitaires tentent péniblement de faire entendre sur la scène médiatique leur docte musique composée sur l'infinie variation des relations entre les sexes. Pourquoi sommes-nous quotidiennement confrontés à un affrontement inopérant entre sexes et genre ? Pourquoi en dépit des indéniables avancées juridiques et politiques des gouvernements successifs, des prises de conscience de la société civile, de la multiplication des discours de vulgarisation, avons-nous le sentiment de ne jamais en avoir fini avec les rigidités, les conflits ou les normes archaïques qui régissent les rapports femmes-hommes ? Tenter autre chose ! Vivre une féconde altérité ? Fred et Camille, les acteurs modernes de ce livre, jouent librement avec les conventions et identités de sexe. Ils sont complexes, homme ou femme, parfois l'un et l'autre. Ils enquêtent sur les différentes scènes sociales (couple, espace public, politique, médias, culture...), braconnent sur les terres inhospitalières de l'appartenance sexuée, débusquent les espaces de conflits en arpentant les lieux communs, s'essaient au métissage du genre. Leur ambition ? Offrir le plaisir d'un débat libre, constructif, dédramatisé.

01/2011

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Questions du quotidien

Je fais la paix avec mon ventre

" Ballonné, douloureux, fâché avec certains aliments... Notre ventre nous en fait parfois voir de toutes les couleurs. Et souvent, impossible de savoir pourquoi il sur-réagit et nous fait courir aux WC ou au contraire, boude pour la semaine. Et si on enterrait la hache de guerre avec nos intestins ? " Michel Cymes On l'a surnommé " deuxième cerveau " et à juste titre ! Aujourd'hui, on sait que notre intestin gère une foule de fonctions essentielles dans l'organisme, dont l'assimilation des nutriments bien sûr, mais aussi nos défenses immunitaires, et même nos émotions ! Mais cet écosystème fragile peut être vite débordé, surtout si on ne lui facilite pas la tâche : des repas pris à la va-vite, du stress, un manque d'activité physique ou encore une alimentation déséquilibrée. La bonne nouvelle : on peut soigner et rééquilibrer son assiette pour apaiser ses intestins. On vous livre tous les conseils pour et en finir avec ces troubles qui nous gâchent la vie. Dans ce cahier, on vous donne : Les clés pour comprendre ce qui se passe dans nos intestins : leurs rôles dans la digestion, dans l'assimilation des nutriments, mais aussi leurs fragilités (porosité, intolérances, constipation...) Les conseils nutrition pour leur faire du bien : un peu de crudités mais pas trop, des aliments sources de probiotiques, des nutriments anti-inflammatoires... Les bons réflexes " hygiène de vie ", avec du sport, des routines massages, les coups de pouce phyto et les tisanes qui l'apaisent. Une semaine de menus " intestins friendly " en fonction de son souci : en finir avec les douleurs quand on est intolérant, retrouver un transit normal en cas de constipation chronique, ou encore se débarrasser des ballonnements liés à une alimentation déséquilibrée.

10/2021

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Développement durable-Ecologie

Ces forêts qu'on assassine

" Je m'installai dans l'hélicoptère et m'apprêtai à vivre la magie de la forêt tropicale d'un autre point de vue. La canopée, véritable toit du monde végétal, se dévoila à mesure que nous nous élevions dans le ciel bleuté. Ici et là émergeaient, comme des sentinelles isolées, des arbres majestueux, sur les branches desquels je pouvais apercevoir, en plissant un peu les yeux, un calao faisant une courte escale dans sa traversée de l'océan végétal. Mais soudain, une fracture, une plaie béante, couleur sang, de terre mise à nu. Le royaume d'émeraude avait fait place à une singulière étendue géométrique, à un immense damier ocre et vert. Plus d'exubérance ni de fantaisie, mais ce même dessin, désolant, austère et monotone sur des kilomètres et des kilomètres. Le responsable : la culture extensive du palmier à huile. " Quand elle survole cette forêt agonisante de Bornéo, Emmanuelle Grundmann sait que la moitié des forêts tropicales ont déjà été rasées par l'homme. Et que chaque année, sur l'ensemble du globe, ce sont environ treize millions d'hectares de forêts qui disparaissent, victimes des haches, tronçonneuses, bulldozers et feux non accidentels. Hier le caoutchouc, aujourd'hui l'huile de palme. Ici les crevettes, là la pâte à papier. Depuis toujours, les ressources de la forêt excitent la convoitise des hommes, qui la pillent, la détruisent, la polluent, en exterminent les espèces animales et en chassent les communautés autochtones, pour le plus grand profit de quelques-uns. Ces forêts qu'on assassine est un livre de combat qui dénonce les conséquences catastrophiques de cette déforestation galopante. Les responsables de ce carnage (entreprises, hommes politiques, institutions internationales) y sont rudement interpellés. Les forêts sont les poumons de la planète. Aujourd'hui, elles sont rongées par un cancer mortel dont nous, les hommes, portons l'entière responsabilité. Espérons que ce livre contribuera à nous ouvrir les yeux et à stopper le massacre avant qu'il ne soit trop tard.

02/2007

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Santé, diététique, beauté

Derrière la porte

"Derrière la porte" est un récit de vie sous forme de confidences, un tête à tête avec le lecteur. L'auteure y décrit le choc, le violences des gestes et l'incompréhension. A travers ses mots de l'enfance se dévoilent l'horreur et la peur. Puis la mort s'installe, lente, insidieuse et sournoise. Elle s'agrippe et s'agglutine. Un chemin vers une condamnation à perpétuité. Dans la seconde partie l'auteure évoque le temps que d'aucuns nomment déni. Un temps en suspens, pour oublier le passé, la mise en cage des souvenirs, un processus de survie. "Survivre, c'est comme des soins palliatifs que l'on s'octroie en attendant la mort." Dans ce temps suspendu, chaque jour devient un combat pour survivre. "Un monde lugubre, sinistre et douloureux qui m'apostrophe sans répit. Un monde qui réclame sa rente à coups de hache." Drogue, alcool sont autant de palliatifs aux pensées morbides. "La fosse aux souvenirs" est là, présence obsédante. La troisième partie ouvre la porte d'une renaissance et les repères d'une enfance bafouée volent en éclat. Des vérités explosent en pleine face. L'auteure nous interpelle ainsi sur les conséquence de l'inceste pour l'enfant devenu adulte. Les déséquilibres identitaires et relationnels, les tourments liés à la sexualité, son hypersexualité par exemple. Un cheminement vers la restauration de son identité se dévoile peu à peu. Révélant sans tabou son homosexualité cette quête se poursuit malgré son manque d'estime et son absence de racines. C'est alors que commence son parcours militant contre l'inceste. Durant dix huit mois son engagement la conduit à lutter contre l'aveuglement sur les méfaits de l'inceste, chez les politiques, les acteurs sociaux, les journalistes... Ce combat la conduira au fond du gouffre, ravagée par l'assaut barbare des souvenirs sans cesse ravivés. Elle comprend alors qu'il lui faut du temps pour, à son tour, reconstruire l'édifice dévasté de son histoire. Pour renaître.

01/2019

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Poésie

Nioques 28-29 Grèce. Grèce Nioques 28 29

GRECE - Une lignée poétique hétérodoxe, méconnue ou inconnue en France Les auteurs : Linda Akende, Katerina Gogou, Constantinos Hadzinikolaou, Dimitra Ioannou, Nikos Karouzos, Jazra Khaleed, Eliza Panagiotatou, Iordanis Papadopoulos, Georges Prevedourakis, Eleni Vakalo. Textes traduits pour la première fois en français par : Michaël Batalla, Ioannis Chondros, Barbara Dimopoulou, Eleni Gioti, Pascal Neveu, Demetra L. Nicolopoulou, Stéphane Nowak Papantoniou, Mélitè Prokovas. La poésie grecque moderne est souvent portée par un lyrisme sentencieux ou à voix basse, au point qu'elle semble avoir du mal à se mettre en phase avec le contemporain. Plusieurs écritures s'efforcent pourtant à quitter cet héritage, ses formes et ses tonalités, à se réinventer, à sortir d'un dedans souvent trop identitaire, à transcrire un quotidien " pas spécialement poétique ", à trahir leur passé. Ce dossier souhaite mettre en avant de telles écritures pour s'affronter au comment (s')écrire pour (s'en) sortir (du canon poétique, de la littérature dite " nationale ", de sa zone de confort... et de ses gonds). Le dossier s'ouvre par La Forêt de Vakalo, texte qui se propose comme une déviation " avant le lyrisme ". Puis on descend au sous-sol avec vue de Karouzos, laboratoire d'une métaphysique strictement matérialiste, pour arpenter ensuite les trottoirs sales de Gogou, lieux d'un discours direct et prosaïque. Dans ces mêmes rues se déroulent les épopées féministes de Ioannou et les murs de cette même zone d'Athènes pourraient être tagués des aphorismes de Prevedourakis, aveux de crise interne et externe. Hadzinikolaou porte son regard sur un autre ciel, invoquant les spectres étrangement familiers de la Shoah, rares au sein de la littérature grecque. Les FORETS post-lyriques de Papadopoulos s'offrent, quant à elles, comme un espace de réflexion par temps pandémique. Khaleed, lui, dans un cut-up balestrinien, dresse un portrait peu touristique de la Grèce actuelle qui sera complété par le récit haché de Akende, transcrit par Panagiotatou. Une contre-généalogie fragmentée, des bribes d'une possible poétique du sortir.

06/2023

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BD tout public

Un portrait de moitié claire

Ce livre est inspiré et nourri par un conte de Philippe Dorin, Moitié Claire qui évoque symboliquement le développement de la sexualité d'une petite fille. Claire a environ 35 ans et comme beaucoup de femmes aujourd'hui, elle ne se fond pas dans le reflet sociétal du modèle féminin. Ses compagnons sont partis les uns après les autres, elle vit seule, et le manque affectif est au centre de sa vie. Partant de ce présent difficile, son portrait part explorer son identité intérieure et secrète. Il se dessine, au fur et à mesure, en scènes successives : les souvenirs d'enfance heureuse ou elle exprime une sexualité libre et innocente, l'abandon, les paroles maladroites de sa mère, ses rivales, les rêves amoureux que fait Claire dans sa misère affective, la souffrance de se sentir différente. Ces scènes la présentent suivant la structure du Conte de Philippe Dorin, en plusieurs parties : L'ambivalence... "Est-ce un jardin ou un parc ?" Le choix et l'interdit... "Ta mère te l'a toujours défendu" Le déchirement entre deux choses... "Haut la hache ! Coupé en deux parties égales" Ainsi, dans le portrait de Claire adulte, flotte et danse l'ombre de Claire enfant. Le récit, en forme de monologue, s'écoule au fil de ses pensées, sans volonté chronologique, la réalité de Claire et son imaginaire sont indissociables. Les images se concentrent sur Claire, elles explorent son corps, s'approchent de sa peau, regardent l'intime, pénètrent en elle, cherchent à voir l'impossible secret. On suit Claire dans sa maison, dans ses longues promenades, dans les paysages mentaux de sa solitude. Un portrait de moitié Claire s'inscrit dans la continuité d'autres livres de Pierre Duba comme Sans l'ombre d'un doute et Racines, tout en s'aventurant dans des paysages plus intimistes sur le questionnement de l'identité, de la femme et de sa sexualité.

03/2012

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Critique littéraire

Le genre humain N° 54 : Alain Fleischer, écrivain

Lorsque qu’en compagnie de Jean-Pierre Vernant, Jacques Le Goff, François Jacob et d’autres, Maurice Olender crée en 1981 la revue "Le Genre Humain", il précise d’emblée que, si dans cette série de volumes collectifs on pourra lire des textes de scientifiques (historiens, sociologues, ou biologistes, démographes et statisticiens), on y découvrira aussi des écrivains et des poètes. C’est ainsi que Georges Perec publiait dans la revue Le Genre humain son célèbre texte "Penser/classer" (dernier texte publié de son vivant, en février 1982). M. Olender avertit ses lecteurs dans l’ouverture du volume (n°1) intitulé La Science face au racisme : "C’est entre science et société que l’on pourra découvrir régulièrement un texte d’écrivain, de poète, qui explorera les arcanes de la langue, grande révélatrice des représentations sociales et laboratoire des catégories de la pensée". Ainsi, peut-on lire dans les volumes du Genre humain des pages inédites de Paul Celan, Yves Bonnefoy, Nancy Huston et tant d’autres. Après avoir consacré un numéro à Jean Pierre Vernant, ce nouveau volume porte sur un homme dont l’oeuvre protéiforme surprend quelquefois la critique tant sa richesse est inhabituelle dans le paysage international aujourd’hui : en effet, Alain Fleischer est un cinéaste (plus de 300 films avec des rétrospectives programmées sur les cinq continents), photographe (innombrables expositions) et plasticien qui a répondu aux commandes de l’architecte Jean Nouvel avec qui il travaille régulièrement. Le présent volume est consacré à Alain Fleischer écrivain, où la mémoire, l’oubli et les "angles morts" de la Shoah sont omniprésents. Découvert comme écrivain par Denis Roche, Alain Fleischer a publié une cinquantaine de livres dont une douzaine de titres importants au Seuil, notamment dans la collection « Fiction & Cie » : La Femme qui avait deux bouches (1999) ; Les Angles morts (2003), La Hache et le Violon (2004), L’Amant en culottes courtes (2006).

08/2013

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Littérature étrangère

Une éducation classique. Récit

Richard Cobb (mort en 1996) passe pour être l'un des grands historiens de ce siècle - ses évocations, fort peu conventionnelles, de la France révolutionnaire ont vite pris rang parmi les classiques. Il a laissé aussi quelques récits, à la frontière du roman et de l'autobiographie, que les connaisseurs mettent au plus haut, et, à la toute première place. Une éducation classique, considéré aujourd'hui dans le monde entier comme son chef-d'œuvre. L'histoire qui nous est ici racontée n'est pas loin d'être incroyable. Elle est simplement vraie, et l'auteur, alors à peine sorti de l'enfance ? en fut l'un des protagonistes à son corps plus ou moins défendant. Ne nous fions pas aux décors " classiques " ni aux héros qui les hantent : un collège anglais dans les années trente, deux adolescents de la bonne société venus là pour apprendre à jouer bientôt leur rôle d'hommes, des professeurs et des parents qui observent l'affaire et ne devinent rien... L'un des deux garçons rue pourtant méchamment dans les brancards. Mais il est indécent dans ces milieux de laisser supposer qu'un sujet bien né puisse être la victime de ce qu'on appelle une enfance malheureuse. On préfère détourner la tête. Jusqu'à ce que le mauvais sujet en question décide que les pires choses elles aussi ont une fin, tue sa très chère mère à coups de hache, camoufle son crime avec une maladresse qui confine à la provocation, se laisse arrêter - et proclame qu'il n'éprouve pas l'ombre d'un remords. Le plus drôle (si l'on ose dire) est que le lecteur, sournoisement impliqué dans l'horreur, approuve le matricide et participe lui-même au terrible geste avec une sorte de soulagement. Publié une première fois en traduction française il y a une dizaine d'années, Une éducation classique avait disparu des circuits de la librairie, au désespoir de plusieurs. La critique à l'époque avait fortement accusé le coup : " Hitchcock, en plus sauvage " (ANNE PONS/L 'EXPRESS).

11/1999

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Déportation

La petite fille du passage Ronce

"Promets-moi de dire au monde ce que des hommes ont été capables de faire à d'autres " . Telle a été l'espérance formulée par Fanny quelques heures avant son assassinat dans les chambres à gaz d'Auschwitz-Birkenau. Aujourd'hui, sa jeune soeur Esther tient sa promesse. Dans les années 1930, sa famille fuyant l'antisémitisme polonais, migre vers la France et s'installe passage Ronce, quartier de Belleville. C'est là qu'Esther grandit avec ses cinq frères et sa soeur, dans ce quartier populaire, avec ses marchés, ses rues poussiéreuses, ses échoppes de cordonniers et de tailleurs. Une existence modeste mais heureuse qui bascule en mai 1940. Il y a d'abord l'arrestation de son frère Marcel puis celle de Samuel, envoyé à Drancy. La rafle du Vel d'Hiv les 16 et 17 juillet 1942 est un coup de hache. Esther ne reverra jamais ses parents. Elle se réfugie chez une gardienne, réussit à gagner la zone libre, revient à Paris où elle est finalement arrêtée lors d'un contrôle d'identité puis internée au camp de Drancy. Birkenau : Esther est rasée, tatouée, on lui assigne une baraque, un kommando. L'enfer commence : le travail forcé, le froid, la promiscuité, les coups, la maladie, la faim. Et la mort, partout. Soixante-quinze ans après la libération des camps, Esther continue de faire vivre la mémoire des siens et d'honorer la promesse faite à sa soeur. La Petite fille du passage ronce est ce récit, mais aussi un projet historique et littéraire différent. Avec la complicité d'Isabelle Ernot, il s'ouvre comme un diptyque : le témoignage est suivi par un dialogue avec les disparus, par des lettres, à sa soeur Fanny et à sa mère Gela, ou encore lors d'une déambulation sur son chemin d'écolière entre Ménilmontant et Belleville. Le récit revient sans cesse vers ce passage Ronce, disparu, qui n'existe plus qu'ici : en cette stèle de mots, vivace et émouvante.

04/2021

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Scandinavie

Les Vikings - Un ouvrage historique et collectif sous la direction de Nota Bene

Un ouvrage historique et collectif sous la direction de Nota Bene Les vikings sont l'objet de bien des fantasmes. A travers les séries, le cinéma, les BD ou encore le jeu vidéo, la pop culture s'est emparée de ce " barbare " bien pratique pour raconter des histoires à grand spectacle. Grand, fort, sûr de lui et maniant la hache comme personne au Moyen Age, le viking serait l'archétype du guerrier idéal. Pourtant, cette image doit être grandement nuancée. Si l'aspect guerrier des vikings est indéniable, il ne représente qu'une fraction de leur histoire. Dans cet ouvrage collectif, Benjamin Brillaud, alias Nota Bene, sa compagne Calie et une équipe d'experts, d'historiens et d'universitaires posent un autre regard sur ces hommes et femmes du Nord, sur leur vie et leurs croyances. Comment vivaient-ils au quotidien et comment s'organisait leur société ? Comment ont-ils réussi à devenir ces navigateurs hors pair qui ont laissé leurs traces sur plusieurs continents ? En quoi croyaient-ils vraiment et comment le christianisme a-t-il pu influencer l'image que nous avons d'eux ? S'il existe déjà de nombreux livres sur les vikings, Les Vikings se veut un ouvrage non seulement très riche en illustrations mais aussi complet, accessible et sérieux qui répond à ces questions et qui s'adresse au passionné d'Histoire comme à l'amateur. En voyageant à travers les siècles et le monde, celui-ci déconstruit les mythes et les idées reçues pour se rapprocher de la réalité historique. Une réalité tout aussi intéressante, si ce n'est plus, que la vision romantique que l'on a du viking ! SOMMAIRE - Chapitre I : Les Origines - Chapitre II : La Société - Chapitre III : Vivre au temps des vikings - Chapitre IV : La Religion préchrétienne nordique - Chapitre V : La Mythologie nordique - Chapitre VI : Des marins hors pair - Chapitre VII : Des grands voyageurs - Chapitre VIII : Les Guerres - Chapitre IX : Portraits de vikings - Chapitre X : La Christianisation - Chapitre XI : L'Héritage des vikings

10/2022

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Histoire ancienne

Mobiliers et sanctuaires dans les provinces romaines occidentales (fin du Ier siècle avant - Ve siècle après J.-C.). La place des productions manufacturées dans les espaces sacrés et dans les pratiques religieuses

Les Rencontres internationales Instrumentum sur le thème Mobiliers et sanctuaires dans les provinces romaines occidentales (fin Ier s. av. - Ve s. ap. J.-C.). La place des productions manufacturées dans les espaces sacrés et dans les pratiques religieuses se sont déroulées du 3 au 5 juin 2015, au Musée d'Histoire et d'Archéologie Carré Plantagenêt du Mans (Sarthe, FR). L'objectif était d'analyser les pratiques religieuses par le biais des nombreux artefacts mis au jour dans les espaces sacrés, qu'ils soient publics ou non, bâtis ou naturels. Les contributions rassemblées dans ce volume portent sur des sites localisés dans les trois Gaules ainsi qu'en Hispanie et en Italie. Une première série d'études abordent les traces matérielles laissées par les fidèles dans les lieux de culte, dans ou aux abords des temples, au sein des galeries ou des cours et des bâtiments annexes. Régulièrement se dessinent des particularités régionales, voire locales, liées aux objets déposés. Parfois, la confrontation entre structures archéologiques et artefacts s'est avérée nécessaire pour conforter la fonction cultuelle du lieu, ou bien pour mettre en évidence certains rites, comme ceux en relation avec les sites naturels ou aquatiques. L'acte religieux est également traité à travers des catégories spécifiques de mobiliers : fibules, vaisselle miniature, sistres, figurines en terre cuite, haches polies, etc., tous ayant, soit servi de support d'offrande, soit joué un rôle dans l'organisation des cérémonies. Enfin, un éclairage particulier est proposé sur quelques sites de la partie occidentale de la Gaule, en relation avec le travail collectif mené dans cette région et l'exposition Des dieux et des hommes. Cultes et sanctuaires en Sarthe et en Mayenne dans l'Antiquité présentée au musée du Mans en 2015. Cet ouvrage offre aux lecteurs un panorama jusque-là inédit sur la pratique religieuse dans l'ouest de l'Empire romain ; une approche fondée sur les artefacts, étudiés ici non pas pour leur valeur intrinsèque mais comme une source d'informations à part entière qui nous conduit au plus près des acteurs de la religion antique.

09/2019

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Préhistoire

La métallurgie du fer en pays Bassar (Nord-Togo) depuis 2400 ans. Tome 1, L'Age du Fer ancien (de 400 avant J.-C. à 130 après J.-C.)

Peu de gens le savent, mais l'Afrique est un continent où la métallurgie du fer a été découverte de façon indépendante et précoce. Les travaux d'un pionnier de l'archéologie au Togo, l'Américain Philip de Barros, depuis quatre décennies, en font une démonstration brillante, même si l'implacable rigueur du scientifique rend sa lecture un peu austère. Son cadre d'étude est le Nord du Togo, en particulier le Pays bassas à quelque 350 km du littoral, en particulier sur le site de Dekpassanware, où des fouilles portant sur plusieurs dizaines d'hectares ont mis au jour des lieux de forgeage, de réduction du fer et de commerce d'outils en métal parmi les plus anciens d'Afrique de l'Ouest. Avoir retrouvé des fourneaux, des tuyères, des marteaux, des enclumes, permet de comprendre ces productions au moins deux fois millénaires. Pour essayer d'approcher la société qui les a fait naître, on doit s'intéresser également aux haches de pierre polie, aux perles décoratives, aux traces des aliments comme aux pratiques funéraires... l'auteur a particulièrement insisté sur la poterie comme élément-dé pour la détermination de la chronologie historique régionale, avec les échanges anciens qu'elle dévoile. Ces très nombreuses trouvailles sorties du sol, si ténues soient-elles aux yeux du profane, nous apportent ainsi des connaissances riches et très originales. Après d'innombrables documents en anglais, Philip de Barros a tenu à publier cette synthèse en français. Son ampleur exige une publication en deux tomes. Celui-ci traite de la fin de l'Age de pierre et de l'Age du Fer ancien, soit d'environ 400 avant notre ère au IIe siècle après J-C. Le second tome (à venir) concernera l'Age du Fer récent, de 1200 jusqu'aux années 1950. Cet ouvrage intéressera, outre les archéologues professionnels et les étudiants en histoire, archéologie, anthropologie, etc., toutes les personnes attachées à la connaissance de l'Afrique ancienne, au premier chef les Togolais, et d'abord ceux du Pays bassar, qui peuvent être fiers du travail de leurs lointains ancêtres.

07/2021

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Généralités

Tempête sur le monde. Ou la faillite du Progrès

Janvier 1933. Dehors, la Dette étale sur les murs ses affiches aux faces défoncées et aux moignons hachés et des malheureux dorment sur les marches du métro — chômeurs — et 75 millions dorment ainsi misérables par le monde, qui passent leurs journées à attendre, queues affamées, à attendre sous la pluie quelque improbable issue. A tous ceux-là le monde moderne avait promis le bonheur, par la prospérité, et aujourd'hui le mot "Misère" se lit en traits hagards sur les faces des inconnus qu'on croise journellement dans la rue. Avec vos machines, avec votre production, avec votre rationalisation, avec votre technocratie vous ne l'avez pas supprimée celle-là. Et les journaux ce soir nous apprennent qu'on se bat à Séville et à Bruxelles — émeutes — sanglantes naturellement ; émeutes hier à Genève et à Sofia, sanglantes également ; émeutes demain à Mexico et à Changhaï, sanglantes toujours ; émeutes journalières en Allemagne et en Russie, et jour après jour la litanie s'égrène monotone, implacablement teintée de souffrance et de sang. Et la crise économique arrête les machines Et des empires s'effondrent. Et les peuples affolés se heurtent aux barreaux des frontières, puis refluent et tourbillonnent avant la panique finale qui les jettera à la gorge les uns des autres comme des rats affamés. Et l'Afrique, nerveuse, inquiète, traversée de remous mystérieux est prête à se soulever. Et l'Asie fermente et bouillonne et se tord sous les coups de mitrailleuse qui claquent sur les corps jaunes. Ainsi achève de passer le rêve immense et orgueilleux, le rêve de l'homme-Dieu et du Paradis sur terre. Le monde moderne issu de la Réforme et de la Révolution de 1789 agonise sous nos yeux. Malgré son triomphe apparent, triomphe généralisé par la grande guerre, il a été frappé à mort, on pourrait presque citer la date exacte, ce fut le 2 août 1914. Dans la vie des individus, des familles et des nations il est de ces instants suprêmes où l'on tient l'avenir entre ses mains, et l'un de ces instants approche. Déjà les balances du Destin oscillent et les signes annonciateurs de l'aube nouvelle pâlissent l'horizon.

03/2022

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Société

Tourism in the Climate Change Era. Le tourisme à l'heure du changement climatique

Ces dernières années ont été les années les plus chaudes jamais enregistrées, et de plus en plus de cataclysmes météorologiques prouvent que le changement climatique n'est plus une hypothèse future, mais bien un phénomène présent. La transition d'un mode de vie à un autre oblige la société à s'adapter, à migrer ou à résister, imprimant d'artificielles mutations à l'environnement. Cet ouvrage cherche à explorer comment l'industrie du tourisme réagit aux effets du réchauffement climatique, tels que la diminution des chutes de neige, la désertification, la fonte des glaces polaires et la montée du niveau de la mer. Entre 2015 et 2021, ce concept a donné naissance à quatre projets distincts à travers le monde, qui sont rassemblés ici dans ce livre : Snow Land (Aux pays des neiges), situé dans les Alpes italiennes des Dolomites ; Water Tour, (La route de l'eau) réalisé en Palestine et en Israël ; Iceberg Souvenir (Souvenir d'iceberg), couvrant le Canada, le Groenland et l'Islande ; et enfin, Lost Paradise (Paradis perdu), situé dans la République des Maldives. Dans les Dolomites, des millions de visiteurs se sont habitués à skier sur 1200 kilomètres de pistes artificielles. Nous assistons à un décalage de la saison d'hiver, avec un très net raccourcissement de la période pendant laquelle la neige naturelle peut être appréciée. Afin d'éviter un effondrement culturel et économique de la communauté locale, les acteurs publics et privés ont réagi en reconstruisant artificiellement l'"hiver". De novembre à mars, les Dolomites changent de peau, transformant ses paysages à couper le souffle en toile de fond en un immense parc de neige artificielle. Un Snow Land. Les niveaux d'eau de la mer Morte et de la mer de Galilée ont définitivement chuté en dessous des seuils critiques, et le Jourdain s'est réduit à un simple filet d'eau boueuse. Le processus de désertification en cours s'accentue, aggravant une crise de l'eau déjà chronique dans la région. Ces sites connaissent néanmoins une augmentation de la fréquentation touristique et, afin d'en tirer parti, les hôtels ont mis en place des installations de baignade mobiles qui suivent pas à pas la baisse du niveau de la mer Morte. Paradoxalement, cette industrie du tourisme montre également ses contradictions en plein désert du Néguev, là où l'eau est par définition absente : des hôtels de luxe et leurs piscines garantissent un passionnant Water Tour, coûte que coûte. Les glaces du cercle arctique reculent, tandis que le Canada, l'Islande et le Groenland font face à des températures plus chaudes. L'écosystème se transforme inexorablement, entraînant des fragmentations de glace plus grandes et plus nombreuses. Dans ce scénario apocalyptique, nous voyons des scènes dans lesquelles des touristes tentent de saisir un morceau d'iceberg fondu du pôle Nord d'une main tout en tenant une perche à selfie de l'autre, impatients de capturer le moment. Du Groenland au Canada, en passant par l'Islande, nous assistons à la vente du " vrai Nord ", avec des forfaits de voyage tout compris offrant l'expérience du changement climatique, y compris un Iceberg Souvenir pour seulement cinq dollars. Les températures océaniques en augmentation constante provoquent le blanchissement de l'une des merveilles naturelles les plus magnifiques au monde : le récif corallien des Maldives. Cette incroyable barrière naturelle est désormais menacée par les impacts du réchauffement climatique. De plus, le tourisme de masse, le dragage des fonds marins pour ériger des îles artificielles et l'accumulation de déchets flottants exacerbent cette catastrophe masquée. En conséquence, les Maldives succombent progressivement à l'érosion marine. Mais si le niveau de la mer monte, l'urbanisation sous-marine augmente également. Dans une tentative à court terme pour attirer plus de visiteurs, des entreprises de luxe transforment certains atolls en une sorte d'Atlantis pour touristes. Pour préserver ce qui reste, des murs marins ont été construits, et les touristes peuvent profiter de la vue à couper le souffle de ce Lost Paradise derrière d'inoubliables barrières en béton massif. Bien que le tourisme semble être un secteur périphérique, il joue en réalité un rôle significatif, représentant 10 % du PIB mondial. Les vacances restent un signe distinctif du statut social de la classe moyenne dans le monde entier ; or, dans un proche avenir, nos vacances rêvées pourraient ne plus être qu'un lointain souvenir. Non sans ironie, cet ouvrage tente d'analyser un thème d'importance planétaire : les effets du changement climatique sur nos modes de vie.

10/2023

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Arbres

Le parfum des forêts. L'homme et l'arbre, un lien millénaire

Exploitation, préservation, plantations, sanctuarisation, les forêts sont au coeur des contradictions de notre civilisation. En un peu plus d'un siècle, les hommes en ont coupé la moitié, donnant une accélération mortifère à notre rupture avec la nature sauvage, commencée il y a quatre mille ans. Le même paradoxe existe depuis l'invention de la hache : en coupant du bois, l'homme se sédentarise et abat toujours plus d'arbres jusqu'à se mettre en péril. Grâce à ses multiples vies, de bûcheron à sourceur de parfum, Dominique Roques nous raconte l'histoire des arbres et de leur exploitation, la fragilité du lien qui nous unit et l'urgence de se réconcilier avec ce dernier refuge contre le bruit et la fureur des hommes. A travers ses voyages, il nous narre le destin de forêts exceptionnelles, liées par les parfums des arbres, intenses et jamais éteints. Les mythiques cèdres du Liban, qui sont à l'origine de l'épopée de Gilgamesh et servirent à ériger le temple de Salomon. Les hêtres d'Europe, symboles de mystère et de danger, exploités pour le précieux charbon de bois. Les séquoias géants de Californie, plus grands arbres au monde, au coeur de l'émergence d'une conscience écologique en Amérique. La forêt équatoriale de Bornéo, convertie en une plantation de palmiers à huile et, au Paraguay, l'histoire du gaïac, le bois bleu et " saint " , dont le sublime parfum pourrait le sauver de la déforestation. A travers ses récits, Dominique Roques nous montre que tout sépare l'arbre, programmé pour une forme d'éternité, et l'homme, sur terre pour un court instant. Quoiqu'il leur arrive, coupées, brûlées, les forêts repoussent, elles ne sont pas rancunières, elles tissent inlassablement ce que nous déchirons. En ignorant leur inestimable beauté, en maltraitant les arbres, c'est avant tout à nous-mêmes que nous faisons du mal. Dans ce livre d'une écriture magnifique, il appelle, à la façon de L'homme qui plantait des arbres, à protéger les forêts sauvages, restaurer celles qui sont dégradées, et replanter, pour faire naître une épidémie de lucidité, un besoin irrépressible de sauver ce qui peut l'être encore.

05/2023