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Elsa Godart

Extraits

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Musique, danse

Sposalizio (conducteur A3). orchestration de Max d’Ollone

Vers 1939, Max d'Ollone compose une orchestration de Sposalizio, oeuvre pour piano solo issue du deuxième volume des Années de pèlerinage de Franz Liszt (1858). Il s'agit de la seule orchestration du compositeur qui nous soit parvenue. L'oeuvre originale est inspirée par le tableau Lo Sposalizio de Raphaël qui dépeint le mariage de la Vierge. Elle est marquée par une introduction pentato­nique, quasi impressionniste, qui structure la pièce au fil de ses retours ; ce motif clôture ainsi les grandes progressions, comme aux mesures 27-29, 66-67 et 106-108. D'Ollone s'efforce de rendre la subtilité de l'écriture pianistique de Liszt tout en exploitant le potentiel de l'orchestre. Au travail sur les nuances, il ajoute un jeu sur les timbres que le piano ne permettait pas. Cet aspect est le plus perceptible lors des répétitions de motifs, comme celle du thème principal à la fin de la pièce, aux ­mesures 120-128 : il est partagé entre les flûtes, clarinettes, violons et violoncelles là où la version originale se limitait à des transpositions à différentes octaves. D'Ollone prend également quelques libertés motivées par la volonté manifeste d'exploiter les possibilités de l'orchestre : on notera ainsi les triolets de violons des mesures 19-26 qui remplacent les arpèges de l'original, ou le retour du thème aux cors mesures 10-14, absent de la version de Liszt. Les nuances sont elles-mêmes amplifiées par l'emploi de plus ou moins de pupitres d'instruments, notamment lors de la section centrale semblable à une marche nuptiale qui se déploie sur un crescendo durant lequel le caractère va de l'intimiste au grandiose (mesures 77-115). L'orchestration s'inscrit dans la grande tradition romantique, conférant à l'oeuvre un ton presque anachronique dans le paysage musical des années 1930. Tout comme Liszt parvenait en son temps à condenser des oeuvres orchestrales en des pièces pianistiques cohé­rentes, Max d'Ollone réalise ici l'exercice inverse en étoffant l'oeuvre originale et en explorant les possibilités offertes par l'orchestre. A un moment où la modernité bat son plein, il montre son attachement au romantisme en proposant une orchestration toute en sensibilité d'une oeuvre de l'un des maîtres de la période. Joffrey Godart, sous la direction scientifique de Pierre Pascal, (département de Musique et Musicologie de l'UFR ALL - Metz de l'Université de Lorraine)

09/2020

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Télévision, radio

Ca tourne mal à la télé. Une histoire tumultueuse des séries, de l'ORTF à Netflix

LE LIVRE Sur le plan des conflits d'ego, des tournages catastrophiques, des caprices de stars et des bides retentissants, la télévision n'a rien à envier au cinéma. Mais vous vous en doutiez. De l'épisode pilote de Game of Thrones, tellement raté qu'il dut être retourné, au scandale provoqué par la fin du Prisonnier, les coulisses du petit écran sont pleines de bruit et de fureur. Les acteurs n'y sont pas toujours heureux. Pour preuve, Paul Michael Glaser a fait un procès à la production de Starsky & Hutch pour non-paiement d'heures supplémentaires dans l'espoir de rompre son contrat et Jeanne Moreau a claqué la porte du tournage d'Urgences avant même d'y faire une guest. Dans la lignée de Ca tourne mal ! et Ca tourne mal... à Hollywood ! , ce livre vous plongera dans les abîmes des séries où tout est possible. Comme qualifier de "rêve" une saison entière de Dallas afin de justifier le retour de Patrick Duffy dont le personnage était mort à l'écran un an auparavant. Ou confier à Jean-Luc Godard la réalisation d'un épisode de l'anthologie Série noire, sachant qu'il va se livrer à un sabotage en règle. Ou bien encore d'imaginer une suite de Casablanca avec David Soul ou un remake du Magnifique avec Antoine de Caunes... Alors, on s'assoit confortablement dans son canapé et on allume la télé. L'AUTEUR Collaborateur régulier de la revue Schnock, Philippe Lombard a déjà pas mal roulé sa bosse d'auteur dédié au cinéma et à la télévision. Son tout premier livre était consacré à Amicalement vôtre, le plus récent évoque la carrière de Lino Ventura. Entre les deux : une quarantaine d'ouvrages sur Michel Audiard, Tintin, Star Wars, Louis de Funès, Tarantino ou encore James Bond.

11/2022

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Cinéma

Mon obsession magnifique. Ecrits, souvenirs, interventions (1962-2010)

Pour la première fois réunis, les textes critiques et autobiographiques du cinéaste Bernardo Bertolucci. L'auteur du Dernier Tango à Paris s'attarde sur certains tournages, raconte ses passions au jour le jour, évoque sa vie et ses admirations. Parrainé par son père, le poète Attilio Bertolucci et par Pier Paolo Pasolini, il commence une carrière de poète, vite interrompue, en devenant l'assistant de Pasolini qui lui offre un scénario pour qu'il le tourne (La Commare secca). Ses très jeunes débuts le propulsent au devant de la scène. Et les films, tous très personnels, s'enchaînent pour ce réalisateur tourmenté, angoissé qui va prendre la tête de la génération postérieure à celle de Fellini, Visconti, Bolognini, Rossellini. Il s'exprime ici sur son esthétique et sa psychologie, dialoguant avec des journalistes, mais aussi avec sa femme Clare Peploe ou avec Wim Wenders, sans pour autant se priver de la parole directe. Il trace des portraits émouvants de Maria Schneider, de Laura Betti, de Marlon Brando, de Robert De Niro, de Godard, de Moravia, de Pasolini, de Kubrick, de Garrel. Il fournit une sorte d'anthologie personnelle de sa cinémathèque privée où Crash côtoie Blanche-Neige et Le Plaisir, et où Robert Bresson et Renoir prennent place près de Bergman et de Chaplin. Le plus littéraire des cinéastes italiens, et peut-être aussi le plus dérangeant, livre un autoportrait qui est presque une auto-analyse. Grand lecteur, Bertolucci est porté aussi bien à la méditation intime (Partner, La Stratégie de l'Araignée, La Luna) qu'à la fresque politique (Le Dernier Empereur, '900). Mais c'est probablement dans le film en huis clos psychologique qu'il manifeste sa plus grande originalité: outre Le Dernier Tango à Paris, Un thé au Sahara ou Prima della rivoluzione.

10/2014

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Acteurs

Jean-Paul Belmondo. Le Magnifique

Ce livre nous raconte l'histoire d'une passion. Celle qui a saisi un jeune homme de 17 ans pour le théâtre et la comédie. L'adversité sera forte, les obstacles seront nombreux, mais en boxeur émérite, Jean-Paul Belmondo les renversera avec la fougue qu'on lui connaît, parfois d'un rageur bras d'honneur. Il quittera le Conservatoire qui ne l'aimait pas où pourtant il aura noué d'indéfectibles amitiés, et se donnera au cinéma qui va l'aimer à la folie. Il arrive devant les caméras alors que le cinéma est frappé de plein fouet par la Nouvelle Vague et Jean-Paul Belmondo éclaboussera de sa présence les films essentiels de Jean-Luc Godard, dont Pierrot le fou. A partir de là, il sera partout, car il est bon en tout. Cinéma d'auteur, série noire, film de cape et d'épée, comédie populaire... Les parents aimaient Jean Gabin, leurs enfants et petits-enfants s'attachent à Belmondo qui les régale en changeant sans cesse de costume, tantôt flic, tantôt voyou, amoureux ténébreux ou Guignolo rigolo. Mais toujours Magnifique. Et le public qui l'adore fera de Bébel l'un des rois du box-office français. Et d'autant plus quand l'affiche de Borsalino réunira les deux plus grands fauves que le cinéma français ait jamais libérés. Gardant une tendresse, malgré tout, pour le théâtre, Belmondo reviendra sur scène dès la fin des années quatre-vingt-dix et là encore, dans la peau de Cyrano, il triomphera. Dans un livre richement illustré de photos parfois inédites, défileront sous la fine plume de Sophie Delassein la vie et la filmographie de cet Animal à nul autre pareil qui par son talent et la force de son indestructible passion aura conquis le coeur d'un pays tout entier.

09/2021

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Cinéma

La cinéphilie. Invention d'un regard, histoire d'une culture, 1944-1968

La cinéphilie fut une passion française, dévorante et exigeante. Voir des films par centaines, seul ou en bande, mais aussi en discuter, écrire, rencontrer les réalisateurs, fonder des revues, animer des ciné-clubs, se réunir, se combattre : c'est ainsi qu'à Paris, entre la Libération et 1968, les grands cinéastes du XXe siècle connurent la gloire. La cinéphilie a en effet, pour une bonne part, " fabriqué " Alfred Hitchcock, Howard Hawks, Roberto Rossellini, Jean Renoir et autres cinéastes, les plaçant au rang d'auteurs et d'intellectuels qui, à l'instar d'Aragon, de Picasso ou de John Cage, ont fait la culture du XXe siècle. Mais qui étaient ces cinéphiles ? Antoine de Baecque trace ici les portraits de ces jeunes " mordus du cinéma " devenus critiques, cinéastes eux-mêmes, écrivains et journalistes : André Bazin, Eric Rohmer, Henri Langlois, François Truffaut, Jean-Luc Godard, Jacques Rivette, Claude Chabrol, Serge Daney, notamment. Il saisit ces grandes figures dans leur vie, leurs passions et leurs combats, au-delà même du cinéma et de son histoire : ces cinéphiles, influencés par le surréalisme, l'existentialisme, la littérature, le structuralisme, posent en effet un regard différent sur les idées, les arts et les grands débats des années cinquante et soixante. Fondé sur le dépouillement d'archives privées, de trésors cinématographiques (les fonds Truffaut, Bazin, Sadoul, Langlois), et de revues fondatrices (L'Ecran français, les Cahiers du cinéma, Positif, Les Lettres françaises), cet essai reconstitue l'épaisseur des contextes intellectuels et politiques, et propose, à travers une douzaine de portraits de cinéphiles, de groupes, de revues et d'auteurs, la première synthèse sur la cinéphilie française en son âge d'or. Une manière d'ouvrir et d'illustrer, et avec quel brio, une autre histoire culturelle de notre temps.

02/2003

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Poésie

Après, depuis

Après, depuis est un livre de deuil. Cette chose tout à fait commune, ce thème en soi banal se voient traités ici sur un mode particulier, qui fait basculer le ton forcément subjectif de l'expérience unique vers un cadre plus général, non pas impersonnel mais susceptible d'être investi par n'importe quel lecteur. En six étapes, de la chambre vide à la maison à vendre, chacune d'elles rédigées et composées dans un style et un rythme différents, ce livre fait le tour de ce qui reste et de ce qui change après la mort d'un être aimé. Le ton du livre rappelle par moments les grands textes lyriques de John Ashbery, mais aussi la fantaisie des listes telle qu'on la trouve chez Borges ou Sei Sh ? nagon. L'essentiel pourtant est le souci de lisibilité, puis la tentative de dépasser le vécu purement individuel. Après, depuis est une élégie dont la grande ambition est d'offrir un écho, certes décalé mais parfaitement reconnaissable, de la vie de ses lecteurs. Auteur francophone de langue maternelle néerlandaise, Jan Baetens est l'auteur de quelque vingt recueils de poésie, dont SLAM, poèmes sur le basketball, Cent ans de bande dessinée (en vers et en poèmes), Vivre sa vie, une novellisation en vers du film de Jean-Luc Godard ou Ici, mais plus maintenant. Les styles et thèmes de ces livres varient considérablement, mais leur point de départ est toujours le même : la vie quotidienne, refaite et repensée par la littérature. Il est également l'auteur de nombreuses études sur les rapports entre textes et images, dont récemment Le roman-photo (en collaboration avec Clémentine Mélois, éd. du Lombard) et Adaptation et bande dessinée (Les Impressions Nouvelles). Aux éditions JBE, il vient de publier le "? remix ? " d'une collection privée de ciné-romans-photos, Une fille comme toi.

06/2021

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Cinéma

Un lézard. Le cinéma des Straubs

A la 6le minute, 25e seconde de la Mort d'Empédocle, un lézard fait irruption en bas du champ et disparaît d'emblée. Il faut s'exercer, la perception aux aguets, pour qu'il ne passe pas inaperçu. Mais une fois qu'on l'a vu, on ne regarde et on ne pense plus le monde comme avant. Car pour Danièle Huilier et Jean-Marie Straub (et pour Rosa Luxembourg) le sort d'un petit reptile a autant d'importance que le sort de la révolution. Ce livre va ainsi à la rencontre d'une oeuvre au pluriel de ses textes, de ses musiques (la têtue géométrie cézannienne comme aplat géologique de l'image), et sans auteur fixe : le nom propre est "l'appréhension instantanée d'une multiplicité" (Deleuze) et celle-ci un événement qui continue aujourd'hui pour les Straubs. Chaque chapitre compose une carte mouvante, qui se répète et se modifie. Il s'agit d'une cartographie tout d'abord italienne, depuis les constellations des films-Pavese et Vittorini et d'un autre Dante exilé au paradis. Dès lors, on dérivera de l'ailleurs-dehors de l'Italie fasciste et " démocratique ", post-fasciste (Fortini), à l'Allemagne nazie et "démocratique", post-nazie (Brecht), à l'Égypte nomadisée, mosaïque de Schoenberg, à ses révoltes trop tôt trop tard d'hier et d'aujourd'hui, à la Palestine hallucinatoire de Kafka... D'où l'interférence avec les visions de Godard ou encore avec le regard-désert d'Antonioni. Donc, un livre-carte, dont les Straubs ne sont pas les sujets mais les passeurs, jusqu'aux derniers films en numérique qui extériorisent un réalisme psychique terrifiant et vivant... Image roche, sur roche, contre le saccage du capitalisme planétaire. Un lézard.

01/2014

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Littérature française

Le festival n'aura pas lieu

Lucien Fabas est envoyé en reportage en 1952 sur le tournage de Mogambo, au Kenya, où il côtoie John Ford, Clark Gable, Ava Gardner et Grace Kelly. Il y rencontre la soeur d'Ava Gardner, Bappie, avec laquelle s'ébauche une liaison qui durera toute leur vie... On retrouve Fabas à partir de 1954, secrétaire général du Festival de Cannes. Il tente d'amadouer les terribles chroniqueuses hollywoodiennes qui boycottent le Festival, puis assiste à Madrid à une rixe entre les toreros vedettes Ordonez et Dominguin pour les beaux yeux d'Ava Gardner. Nouvel épisode romanesque : l'édition 1968 du Festival, troublée et finalement annulée en raison de la révolte des jeunes cinéastes menés par Truffaut et Godard. Passent Louis Malle, Lelouch, Polanski, Welles, Fritz Lang, la Begum... Fabas tente de sauver l'entreprise, en vain, et finit par aller se reposer dans sa propriété en Suisse, où de Gaulle, cousin de Madame Fabas, vient se ressourcer avant de regagner Paris et d'affronter la crise de 1968. La relation intermittente et compliquée avec Bappie se poursuit, tandis que Fabas chasse avec constance les films et les stars dont il doit alimenter le festival ressuscité. En 1972 vient le temps des honneurs, puis celui du retrait. Le roman s'achève à Londres, où vit Bappie, sur l'amorce d'un nouveau départ dans la vie. Un roman à la fois mythologique et mélancolique sur le Festival de Cannes, par l'homme qui en fut le Délégué Général durant 24 ans et le Président durant 12 ans. Gilles Jacob a savamment tissé des morceaux de bravoure purement romanesques et des épisodes inspirés par la vie de son prédécesseur Robert Fabre Le Bret, auquel il prête certains de ses propres sentiments nostalgiques.

04/2015

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Cinéma

Passages à vide. Ellipses, éclipses, exils du cinéma

Que le cinéma reste irréductiblement affaire de plans et non d'images, malgré la pente générale du tout-à-l'image contemporain, semble une cause entendue même des plus rétifs à la logique toujours paradoxale de cet art, bien à part, du présent. Mais que cette affaire se noue également entre les plans, dans leurs interstices et leurs intermittences, autant que dans l'expérience faussement rassurante de leur enregistrement, et comme à contre-image, pour y souffler des puissances insoupçonnées d'absence ou simplement y faire scintiller un peu de temps à l'état pur, voilà qui méritait sans doute, au-delà des seules questions de montage, d'aller y voir de plus près, jusque dans les détails de prime abord les plus insignifiants des films. Ces derniers ne sont jamais indifférents, surtout quand, par-delà les genres et les époques, ils ont comme auteurs des voyageurs de l'intervalle aussi attentifs aux choses que, mettons, Murnau ou Vigo, Ford ou Walsh, Hitchcock, Lang ou Tourneur, pour revenir aux Anciens, Antonioni ou Godard, Wenders ou Douglas, Snow ou Mekas, pour s'en tenir aux Modernes, et qu'on les parcourt à l'aide de boussoles aussi diverses et sensibles que les pensées de Benjamin, Agee ou Daney. Et peut-être s'apercevra-t-on alors que s'il n'y a littéralement rien à voir dans chacun des moments, pris séparément, d'ellipse du récit, d'éclipse de la représentation et d'exil du sujet où paraît vaciller le sens des films, tous ces passages à vide dessinent ensemble, en filigrane des ouvres, l'articulation première qui fait inlassablement tourner la roue des plans. Ils sont, à leur manière, l'Orient du cinéma.

03/2002

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Cinéma

Histoire d'une revue. Tome 1, A l'assaut du cinéma (1951-1959)

Avril 1951. Dans un petit bureau des Champs-Elysées, Jacques Doniol-Valcroze, Lo Duca et Léonide Keigel feuillettent les premiers exemplaires d'une nouvelle revue voulue par André Bazin : les Cahiers du cinéma. La couverture du premier numéro est déjà jaune, et sera longtemps un signe de ralliement des cinéphiles. Mai 1959. Les Quatre Cents Coups triomphent au Festival de Cannes. Derrière François Truffaut, c'est toute une génération de critiques - de Claude Chabrol à Jean-Luc Godard, Jacques Rivette ou Eric Rohmer - qui passe avec armes (un don certain pour la polémique) et bagages (une passion et une vraie intelligence du cinéma) du côté de la mise en scène. On connaît la suite. Entre ces deux dates. L'histoire des Cahiers du cinéma est celle d'une génération enthousiaste et injuste, brillante et provocatrice, conviviale et divisée, qui va donner naissance à la Nouvelle Vague. La figure centrale de ce noyau de moralistes du cinéma est incontestablement André Bazin qui, selon le mot de Truffaut, fut "un homme célèbre par sa bonté". Du côté de Renoir et Rossellini, défendant le cinéma hollywoodien, pourfendant "une certaine tendance du cinéma français", ces jeunes Turcs inventent, au fil des débats et des polémiques, cette "politique des Auteurs" qu'incarnent des réalisateurs alors méprisés ou incompris tels que Hitchcock, Hawks, Lang, Nicholas Ray ou Minnelli, et qui va révolutionner la critique de cinéma dans le monde. Relisant les textes, traquant les personnages, profitant de sources d'archives inédites, Antoine de Baecque raconte les dix premières années d'une revue qui ne pouvait laisser quiconque indifférent. Il offre ainsi le premier récit du "cinéma vu de la critique", d'une critique qui laisse aujourd'hui encore le lecteur haletant, ravi, parfois irrité, ou à bout de souffle.

04/1991

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Poésie

Ce qui nous restera. Fragments de Tanger et d'ailleurs

Ce qui nous restera est un Cheminement dans les ombres qui nous constituent, dans le mystère et, parfois, dans la grâce. À force d’explorer les rivages du Styx, Philippe Guiguet Bologne parvient ici à retrouver l’âme des choses... Avec Orphée et la mort elle-même, un heureux Icare et un homme à tête de buse au profil de Samuel Beckett, avec El qui déjà hantait de sa divine féminité le précédent Cheminement ; en prenant par la main le sage Hiérophante, si perdu dans nos temps, Djihad le beau pêcheur, Jassim le clown et acrobate triste, Amir qui la nuit se transforme ; en visitant les odalisques d’Henri Matisse pour pieusement les honorer, ou poursuivre une compagnie de mercenaires égarés dans des toiles de Monet et dans d’étranges labyrinthes, puis passer et repasser par les paysages de Palestine, du détroit de Gibraltar, de métropoles européennes et de déserts aux marges du monde, en arpentant le Saint-Sépulcre et la baie de Tanger, ces Fragments et débris sont autant de pépites, des petits trésors, à lire comme des nouvelles ou des contes féériques, reliés par les souffles de la poésie et un fil de Minotaure qui suit, dans leur fuite, Marianne et Ferdinand. Ce qui nous restera est finalement une structure, une geste, un esprit peut-être : on l’aurait aimé en tout cas ; le dernier souffle, comme celui d’Azraël sur la glaise de la Genèse, d’un cinéaste qui après avoir opiniâtrement questionné son monde par son art, lui rendra son âme. Voilà donc, sans doute aussi, un modeste hommage au génie de celui qui a su faire parler l’arrière des images, Jean-Luc Godard, conjugué au temps des obsessions de Philippe Guiguet Bologne.

11/2019

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Acteurs

Gérard Depardieu à nu

Depuis Les Valseuses, Gérard Depardieu s'est construit une filmographie de premiers plan, en collaboration avec les plus grands noms. Pourtant, rien ne prédestinait ce jeune Castelroussin à un tel parcours... Retour sur la trajectoire de cet acteur hors norme. Un colosse aux pieds d'argile Cela ne fait aucun doute : Gérard Depardieu est un acteur hors norme, sa filmographie en atteste. Mais derrière l'acteur se cache une personnalité fragile, avec des failles. Et cela, Gérard Depardieu le sait. C'est ce qui le rend ivre de vie. Il ne cesse de repousser les limites pour se donner davantage d'oxygène et de liberté. Depardieu est un homme libre, " une force qui va ", pour reprendre l'expression de Victor Hugo. Tout commence à Châteauroux, où il naît de parents illettrés le 27 décembre 1948. Ado bagarreur, voleur, inculte, il bégaie : ses mots s'entrechoquent dans sa gueule de bad boy. Jusqu'à sa rencontre avec Jean-Laurent Cochet, metteur en scène et professeur d'art dramatique, qui initie le jeune Gérard au théâtre et lui donne l'envie de rattraper le temps perdu. Dès lors, c'est l'ascension : d'abord avec Les Valseuses (1974), film culte qui fait de lui l'icône d'une génération et d'une époque. Il joue avec les plus grands, pour Godard, Truffaut, Pialat, Resnais, Chabrol, Ridley Scott, Bertolucci... Mais, au-delà de sa filmographie, cette biographie explore également la figure d'un homme qui se déteste après la mort de son fils Guillaume en 2008 ; du rabelaisien qui torture son corps ; de l'homme d'affaires qui côtoie des personnalités atypiques, voire infréquentables (Poutine, Kim Jong-Un...). Une biographie vivante et remuante, à l'image de son sujet qui a toujours dévoré la vie.

04/2022

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Sciences historiques

Joseph Rossé (1892-1951). Alsacien interdit de mémoire

Après Aux sources de l'autonomisme alsacien-mosellan 1871-1945, bien accueilli par la presse et le public, Michel Krempper s'attaque ici à la biographie d'un personnage-clé de cette histoire pour la période de l'entre-deux-guerres. Celui qui, lorsque l'Alsace porte au plus haut les revendications autonomistes, occupe la position la plus éminente : député de Colmar, Joseph Rossé, porte-voix de la Volkspartei, le principal parti alsacien (chrétien-démocrate). Né en 1892 à l'époque du Reichsland Elsa(-Lothringen dans le Sundgau Welsche, c'est cependant à Colmar qu'il exerce ses diverses fonctions et responsabilités. Enseignant, syndicaliste chrétien, puis après son injuste éviction de la fonction publique, rédacteur en chef du principal quotidien catholique alsacien, l'Elsässer Kurier, directeur des éditions Alsatia, conseiller général du Haut-Rhin et surtout député, à qui ses électeurs colmariens accorderont par trois fois leur confiance. C'est également à Colmar qu'il vivra pendant l'annexion de l'Alsace par le Troisième Reich. Joseph Rossé aidera des milliers de compatriotes persécutés par les nazis - emprisonnés politiques comme Robert Schuman le futur "père de l'Europe", menacés de déportation, condamnés à mort, otages pris par centaines - en utilisant l'aura dont il disposait aux yeux de l'occupant du fait de ses deux incarcérations sous la Troisième République comme autonomiste. A partir de sources irréfutables, le livre entraîne aussi au coeur de la résistance anti-hitlérienne allemande qui aboutira à l'attentat du 20 juillet 1944 contre le Führer. II permet de mieux mesurer l'injustice de la décision totalement politique subie par Joseph Rossé en 1947 lors de sa condamnation par un tribunal de l'épuration. Malade, il décédera prématurément à 59 ans derrière les barreaux, ayant au total passé 2450 jours de sa vie en prison. A la grande désolation des milliers d'Alsaciens venus en 1951 se bousculer aux obsèques de l'ancien député colmarien.

05/2016

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Poésie anthologies

Madame tout le monde

Depuis une dizaine d'années, la poésie française est particulièrement vivante. C'est notamment dû à l'apparition d'un grand nombre de voix d'autrices dont les démarches variées explorent des champs inédits. Marie de Quatrebarbes qui, avec Voguer (P.O.L, 2019) et Les vivres (P.O.L, 2021), est l'une des actrices de ce renouveau, est aussi très attentive aux oeuvres de ses consoeurs. Je l'ai donc invitée à composer une anthologie de jeunes femmes poètes pour faire apparaître ces propositions, dont les ressemblances et différences dessineraient une carte des nouveaux territoires du poème. Mais l'entreprise soulevait des questions importantes : ne rassembler que des jeunes femmes avait-il une pertinence poétique, politique ? Ne risquait-on pas de reconduire les clichés sur une écriture prétendument "féminine" ? Une anthologie non-mixte ne reconstituerait-elle pas un cloisonnement artificiel et contre-productif ? A ces questions qu'elle ne pouvait pas ne pas se poser, Marie a répondu en acte, par un parti pris anthographique (comme on dit "muséographique") génial : plutôt que nous faire lire une série d'oeuvres individuelles, Madame tout le monde propose une série de constellations, le travail de chacune des contributrices s'épanouissant - par les revues, les entretiens, les critiques, les traductions - dans son rapport à d'autres oeuvres. Si bien que Madame tout le monde n'est pas toujours femme, pas nécessairement française et pas seulement poète. Avec des contributions de Pauline Allié, Florence Andoka, Amandine André, Babouillec, Sarah Bahr, Rim Battal, Konrad Bayer, Farida Bellet-Belkacem, Katia Bouchoueva, Elsa Boyer, Cléa Chopard, Mona Convert, Carla Demierre, Penthésilée Ferreira, Marie de France, Jackqueline Frost, Laure Gauthier, A.C. Hello, Emmanuèle Jawad, Anne Kawala, Annie Lafleur, Marguerin Le Louvier, Tristan Marquardt, Michèle Métail, Elodie Petit, Muriel Pic, Lisa Robertson, Galina Rymbu, Julie Sas, Marina Skalova, Verity Spott, sabrina soyer, Jorn H. Svaeren, Lucie Taïeb, Lise Thiollier, Laura Vazquez et Victoria Xardel.

12/2021

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Géographie

Demande(s) territoriale(s)

Pourquoi a-t-on (encore) besoin de territoires ? Comment s'expriment les demandes pour que soient créés, recréés, renouvelés des territoires ? Quels types de territoires sont attendus, souhaités ou réclamés ? Cet ouvrage propose de poursuivre la réflexion sur les enjeux contemporains du rapport des sociétés à l'espace, au pouvoir et à l'action en partant du constat que la demande territoriale est la fois sociale, culturelle, économique, politique, environnementale, matérielle et symbolique. Elle met au centre des préoccupations la dynamique de transformation sociale tendant vers une infinité de territoires bien au-delà des seuls territoires offerts par les Etats. Les textes, issus du 3e colloque du Collège international des sciences territoriales, sont organisés en 4 parties : politiques publiques environnementales, d'économie sociale et solidaire ou d'accès à la santé ; implantation universitaire dans la diversité des demandes exprimées et latentes ; demande de données territoriales pour mieux connaître les inégalités, la métropolisation ou la patrimonialisation ; diversité des refus et réticences à l'institutionnalisation ou tactiques utilisées par les territoires existants pour se relégitimer en prenant en compte de nouvelles demandes. Cet ouvrage constate qu'à chaque demande ne correspond pas une offre et réfute l'existence d'un marché territorial régulant les attentes sociales. Bien au contraire, la quête territoriale incomplète, imparfaite et infinie de nombreux collectifs tend à montrer une réinvention continuelle des cadres dans lesquels les sociétés contemporaines organisent les interactions entre les humains, les intérêts, les enjeux. La dimension territoriale de ces actions apparaît alors déterminante pour comprendre ce qui se joue avec la territorialisation des demandes sociales. Ont également contribué à cet ouvrage : Aude Arrighi, Fabienne Barataud, Jacques Baudry, Marie-Aimée Berthelot, Céline Bourbousson, Sébastien Bourdin, Arnaud Brennetot, Julie Chaurand, Johan Desbannet, Pierre Gautreau, Claude Grasland, Marianne Guérois, Eric Kergosien, Déborah Kessler-Bilthauer, Renaud Le Goix, Rachel Levy-Cohen, Malika Madelin, Elsa Martin, Myriam Matray, Florence Nussbaum, Sylvie Occelli, Christophe Parnet, Hugues Pécout, Geisa Z. Rorato, Aldomar A. Rückert, Marta Severo, Catherine Soldano, Jean-Philippe Tonneau, Jean-François Valette, Olivier Vergne.

07/2019

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Psychologie, psychanalyse

Les souffrances de Pinocchio. PMA et transmission

Dans nos cabinets d'analystes ces enfants nés de PMA révèlent par leurs paroles le trouble qui les habite à propos de l'histoire de leur conception. Aujourd'hui la petite graine de papa plantée dans le jardin-ventre de maman n'est plus d'actualité pour un nombre croissant de parents comme d'enfants. Si les enfants nés des progrès de la biotechnologie appliquée à la procréation sont supposés être des enfants sans différence avec ceux nés naturellement, l'aventure psychologique et physiologique vécue par leurs parents les marque parfois consciemment, mais toujours inconsciemment d'une difficulté à se considérer (et à être considérés comme) des enfants comme les autres. Parfois les parents n'ont pu que raconter les étapes douloureuses d'un "parcours du combattant" qui a fait naître l'enfant "du miracle", quand ils ont pu en dire quelque chose. Ce n'est alors pas l'histoire de leur désir, mais les avatars de leur besoin de conception qui sont transmis à l'enfant, laissant béante la fantasmatique des origines et ses constructions créatives. Brigitte Allain Dupré explore à partir de son expérience d'analyste jungienne les mouvements psychiques des protagonistes de la PMA, enfants, adultes parents, mais aussi jeunes adultes. A travers l'expérience intime de l'infécondité et le "droit à l'enfant", les fantasmes originaires, la recherche de son histoire, parents comme enfants rencontrent les butées du secret, du non-dit, mais aussi l'omniprésence du discours médical qui vient brouiller la pensée créative nécessaire à la transmission. Avec l'appui de la dimension jungienne de l'inconscient, l'auteur utilise le trésor ancestral des contes pour solliciter chez le lecteur une pensée imaginative sur le sujet avec Pinocchio, la Belle au bois dormant, Elsa et Anna de la Reine des Neiges. Enfin, le commentaire sur l'Annonciation de Lorenzo Lotto apporte lui aussi des images vivantes pour contrebalancer le matérialisme objectif de la procédure médicale et ouvrir à ses dimensions poétiques la notion de transmission.

11/2019

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Musique, danse

Antonio Carlos Jobim

Pianiste, guitariste, flûtiste, chanteur, arrangeur et surtout compositeur, Antonio Carlos Jobim, ou Tom Jobim, comme on le connaît plus familièrement, est, dans l'esprit du grand public, indéfectiblement lié à la bossa nova, à "The Girl from Ipanema" en particulier, deuxième morceau de musique populaire le plus joué et enregistré au monde. Il est l'auteur de centaines de chansons dont plusieurs sont devenues des standards de jazz et ont été interprétées par Dizzy Gillespie, Ella Fitzgerald, Oscar Peterson, ou encore Frank Sinatra... la liste est infinie. Les compositions de Jobim ont apporté un nouveau raffinement à la musique populaire brésilienne et ouvert en grand les portes de celle-ci au jazz. Il est, incontestablement, l'un des plus illustres compositeurs de musique populaire du xxe siècle, comparable à Gershwin en ce qu'il sut, comme lui, composer avec un égal bonheur à la fois dans le domaine classique et dans le domaine populaire et réaliser le mariage des deux. Il est aujourd'hui, au Brésil, considéré comme une figure de légende et il est sans conteste le compositeur de musique populaire le plus célèbre de ce pays.

11/2020

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Sciences historiques

Histoire du flirt. Les jeux de l'innocence et de la perversité 1870-1968

Qu'est-ce que flirter ? Se divertir ? Rêver d'amour ? Jouer avec le feu ? Ou bien est-ce, tout simplement, goûter aux gestes, à ce qu'on dévoile, à ce qu'on devine... Qu'il soit léger ou très poussé, le flirt révèle nos fantasmes et nos interdits. Il en dit long sur le songe autant que sur la société qui le porte. Né dans les salons mondains à la fin du XIXe siècle, le flirt triomphe dans les années 50. Il annonce Mai 68 et la révolution sexuelle : la minijupe a remplacé le corset. Une nouvelle époque commence. C'est cette aventure étonnante que retrace, en historienne, Fabienne Casta-Rosaz : la naissance du mot, celle du geste, et les œuvres de l'esprit qui évoquent cette séduction, de Guy de Maupassant à Simone de Beauvoir, de Clara Malraux à Elia Kazan. Tout en grâce, en souvenirs, cette magnifique histoire du désir mêle l'obéissance et la transgression, le silence et les mots. Avec talent et sensibilité, Fabienne Casta-Rosaz nous raconte cette éducation sentimentale, ce jeu amoureux, ce commencement au charme inestimable : le flirt.

05/2000

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Musique, danse

Mes années Las Vegas

U?ne boîte oubliée dans une cave, des centaines d'ekta-chromes que Line fait tirer par curiosité... Au fil des clichés enfin dévoilés, elle se souvient de son American dream, de sa conquête de New York et d'Hollywood, de ses revues à Las Vegas dont elle fut la reine cinquante ans avant Céline Dion. Dans sa maison du 174, Tropicana Avenue bientôt rebaptisée "l'ambassade de France", Line donne des fêtes d'anthologie où se pressent Ella Fitzgerald, Dean Martin, Frank Sinatra, Judy Garland, Louis Prima, Nat King Cole, Bob Hope ou Cary Grant. Qui mieux que Line Renaud pouvait se souvenir de la grande épopée de Las Vegas, évoquer des instants partagés avec Marlon Brando, Liz Taylor, Gregory Peck ou Elvis Presley...? Qui d'autre qu'elle pouvait nous offrir le récit de sa rencontre avec Hitchcock ou celui de ses rires avec Jane Russell ? Personne ! Line fut le témoin privilégié d'une époque. Avec son ami David Lelait-Helo, elle nous la donne en partage. Sans nostalgie mais avec dérision et gourmandise. Cette histoire-là est un film en technicolor, une histoire folle et moderne dans un décor délicieusement vintage.

09/2018

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Roman d'amour, roman sentiment

L'héritier secret des Fortune. L'héritier secret des Fortune ; Son si séduisant patron - Un nouvel espoir

L'héritier secret des Fortune, Allison Leigh Lorsqu'il rencontre Ella, Ben tombe immédiatement sous son charme. Mais sa beauté n'est pas son unique atout : intelligente et fiable, elle est la partenaire idéale pour l'aider dans son enquête. Car Ben vient d'apprendre que son père lui a menti sur sa véritable identité... Son si séduisant patron, Stella Bagwell Son patron, l'a choisie pour créer une application de rencontres révolutionnaire ! Vivian sent le trouble monter en elle. Si elle ne doute pas de ses compétences, elle craint de ne pas pouvoir gérer les émotions qui la submergent chaque fois qu'elle croise le regard de Wes. Mais si elle accomplit sa tâche avec brio, peut-être qu'il la verra autrement que comme une simple employée... Un nouvel espoir, Karen Rose Smith Lucie ne peut détacher le regard du visage de Chase, son amour de jeunesse. Non seulement il vient de ressurgir dans sa vie après des années de silence, mais en plus il lui annonce qu'ils sont... mariés ! Pourtant, face au sérieux de Chase, Lucie sent le doute l'envahir : et si c'était vrai ? Romans réédités

11/2022

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Littérature française

Arcane 17

C'est lors de son séjour au Canada, en pleine guerre, en 1944, qu'André Breton écrit Arcane 17. Dans le tarot des bohémiens, l'arcane 17 est l'Etoile, symbole d'espérance, de liberté et d'amour. Mais c'est aussi Elisa, la compagne du poète, sa seule inspiratrice. C'est à elle qu'il dédie ce récit de rêve. Le manuscrit d'Arcane 17, l'un de trésors de la Bibliothèque littéraire Jacques-Doucet, est publié ici pour la première fois. Le texte, bien connu, est écrit à la main par Breton dans un " cahier de grande école buissonnière " de 48 pages. La partie illustration, elle, est totalement inédite. Les collages, les photos, les objets trouvés sont annotés par André Breton et constituent la clef pour comprendre Arcane 17. Notre édition contient également la transcription précise du manuscrit ainsi que le texte complet d'Arcane 17. Henri Béhar, biographe d'André Breton, professeur de littérature française à la Sorbonne Nouvelle, directeur du Centre de recherches sur le Surréalisme et de la revue Mélusine, présente dans un essai brillant ce texte majeur du Surréalisme.

09/2008

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Normandie

Le normand qui libéra le corps des femmes. et autres histoires inspirées de faits réels

Savez-vous qu'un médecin Normand, originaire de la région de Falaise, inventa le soutien-gorge au XIXe siècle ?? Que l'amiral Dumont d'Urville donna le nom de sa femme bien aimée à une terre française de l'Antarctique ?? Qu'un producteur de calvados inhuma Elisa, son grand amour, dans un cercueil rempli de la célèbre eau-de-vie ?? Que peut-être le camembert n'existerait pas si Marie Harel n'avait pas donné asile à un prêtre réfractaire pendant la Révolution ?? Les six nouvelles histoires de Mireille Grosjean peuvent paraître plus légères que celles auxquelles elle nous a habitués avec ses précédents recueils. Nous en voulons pour preuve le destin de la Duparc, surnommée Marquise, qui passa des bras de Corneille à ceux de Racine et de Molière, et marqua le théâtre du Grand Siècle. N'avait-elle pas la beauté du Diable ?? Enfin, Saint-Pierre-Tarentaine se souvient d'un couple à problèmes, qui essaya de les résoudre avec l'assistance coquine d'un désenvoûteur... Mireille Grosjean remet au goût du jour des histoires de la Normandie connues ? - et moins connues ? - racontées comme elle sait le faire avec sensibilité et sensualité.

10/2021

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Littérature francophone

May

Belle est lasse de sa vie parisienne, lasse de son époque. Elle décide de tout quitter, et d'investir sa fortune dans l'achat d'un domaine du 18ème siècle, à Broclemet, dans le nord de la France. Elle est alors à mille lieues d'imaginer que May, l'ancienne propriétaire, a semé des lettres, comme autant de petits cailloux blancs sur le chemin de leurs destins croisés. Prémonition, hasard ? Belle en est persuadée : ces courriers lui sont directement adressés, et cela bouscule sa conception rationnelle de l'existence. Commence alors, entre les deux femmes, un dialogue à travers le temps, un jeu de piste par-delà la mort. Le château livrera-t-il ses secrets les mieux enfouis ? Entourée de Jasmine, sa meilleure amie, de Marc et Elisa, le gardien du domaine et son épouse, Belle parviendra-t-elle à s'arracher à son ancienne existence, à s'enraciner, à bâtir un avenir solide et enchanté pour sa fille Victoire ? Un roman qui nous transporte dans le temps, nous fait voyager à travers les époques, et nous entraine dans le tourbillon, les tourments et les passions de personnages en mal de racines et en quête de transmission.

10/2021

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Littérature anglo-saxonne

Nick

La vie de Nick Carraway. Avant Gatsby. Avant de se retrouver dans l'entourage de Daisy Buchanan et Jay Gatsby, Nick Carraway, comme nombre de ses compatriotes américains, s'est engagé pour défendre le territoire français durement frappé par la Première Guerre mondiale. Sur place, la désillusion est de taille : prisonnier d'un combat qui n'est pas le sien, errant seul à travers la violence des assauts et les spectres d'un passé qui ne le quitte jamais, il cherche désespérément une échappatoire à sa condition. Jusqu'au jour où, en permission à Paris, il rencontre Ella, une jeune fille excentrique, qui habite un grenier, au-dessus d'un théâtre. Troublé, Nick espère avoir trouvé le chemin de la rédemption. Il ignore encore que celle-ci ne s'offre qu'à ceux qui ont vraiment touché le fond. Michael Farris Smith s'empare de Gatsby le Magnifique, monument de la littérature américaine, pour mieux le faire sien. De Paris à la Nouvelle-Orléans, il mêle l'intime et l'histoire, et achève son récit quelques jours avant le début du livre de F. Scott Fitzgerald, que nous ne relirons plus jamais de la même façon.

11/2022

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Science-fiction

Le nouveau monde 1 : Les oubliés

Tome 1 : Les oubliés Comment réagiriez-vous si vous découvriez que tout ce que l'on vous apprend depuis votre naissance n'est que mensonge ? An 250 après la IVème guerre mondiale. Le monde tel que nous le connaissons n'existe plus. Seules quelques grandes villes subsistent et ont réussi à survivre grâce aux coupoles les protégeant du monde extérieur. Chaque année au mois de juin, le N.O.M (Nouvel Ordre Mondial) organise des tests sur les jeunes de seize ans, afin de savoir quelle sera leur destinée (métier, lieu de vie, etc...). Et chaque année, lors de ces tests, des jeunes disparaissent. Ce sont les Oubliés. Personne ne sait ce qu'ils deviennent, et personne n'ose intervenir, par peur d'être exclu de la communauté. Cette année c'est au tour d'Eléa, de Simon et d'Aurore, trois amis d'enfance, de subir les tests. Mais tout ne va pas se passer comme prévu et ils vont devoir remettre en cause tout ce qu'ils savent de leur monde et de ce qu'on leur apprend depuis seize ans, avant d'être à nouveau réunis.

09/2014

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Littérature française

Pépère

Le jour de ses 100 ans, Albert Binot, dit Pépère, décide de tenir un journal de bord. Estimant que l'on n'arrive pas à son âge par hasard, il se défend d'être un vieux con et dans ce cahier qu'il souhaite léguer à son arrière-petit-?ls, il fait dé?ler les faits marquants de son passé et de son présent. Libraire jusqu'à la ?n du XXe siècle, il se souvient : du temps où l'on imprimait encore les livres sur du papier - où l'on se déplaçait même pour les acheter, des femmes de sa vie, d'une in?rmière dévouée, à l'asile Elisa où il réside depuis trois ans, du copain de promenade, de sa voisine de palier abîmée par Alzheimer. De l'amour à la mort les frontières vont s'avérer poreuses. Son journal durera 100 jours, 100 petits chapitres et autant de tranches de vie, soutenus par des vignettes piochées tantôt dans un imagier fétiche, tantôt dans son propre imaginaire. Sage et malicieux, drôlement poétique, Pépère est un roman sur ce qui fout le camp mais aussi sur ce que l'on voudrait garder jusqu'au bout.

05/2012

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Littérature étrangère

Romans et nouvelles. Tome 2, 1909-1931

ROMANS ET NOUVELLES - I1885 - 1908 La Ronde / Ah, quelle mélodie ! / En attendant le dieu vaquantL'Amérique / Un héritage / Mon ami UpsilonLe prince est dans la salle / L'Autre / La Fortune / Le FilsLes Trois Elixirs / La Fiancée / Mourir / La Petite ComédieLes Comédiennes / Fleurs / Le Veuf / Le Dernier AdieuUn jeune homme sensible / La Femme d'un sage / L'ApothéoseLes morts se taisent / Pour une heure / La SuivanteLa Dernière Lettre d'Andreas Thameyer / Frau Berta GarlanUn succès / Le Sous-Lieutenant Gustel Géronimo l'aveugle et son frère / LégendeUn bienfait n'est jamais perdu / La Cravate verte / L'EtrangèreMusic-Hall / La Danseuse grecque / La PrédictionLe Destin du baron de Leisenbohg / La Nouvelle ChansonL'Ombre de Gabriel / Histoire d'un génieLa Mort du vieux garçon / Vienne au crépuscule. ROMANS ET NOUVELLES - II 1909 - 1931 La Flûte de Pan / Le Triple Avertissement / L'Assassin Le Journal de Redegonda / Frau Beate et son fils Docteur Graesler, médecin thermaliste Le Retour de Casanova / L'Appel des ténèbres La Dernière Lettre d'un homme de lettres Mademoiselle Else / La Femme du Juge / La Nouvelle rêvée Les Dernières Cartes / La Révolte des Boxers / L'Aventurier Thérèse. Chronique d'une vie de femme / Le Second.

09/2001

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Littérature étrangère

Carte du labyrinthe

Trois personnages se croisent, s'aiment, se quittent et se fuient. Bon mari et bon père, Jaime mène une vie rangée dont il ne cesse de vouloir s'échapper. Il collectionne en cachette les photos de nus qu'il développe pour ses clients, en particulier celles que lui apporte Alberto. Elisa est amoureuse d'Alberto. Tout va bien jusqu'au jour où elle se réveille dans une zone industrielle, à moitié nue. Elle ne se souvient de rien. Chacun cherche sa voie et tous cherchent l'amour dans un chassé-croisé mélancolique. Perdus dans un labyrinthe sans issue qui mélange à loisir les histoires vécues, les vies fantasmées, les mensonges, les trois personnages racontent tour à tour leur existence dans une langue limpide et pleine de vitalité. Ce qui avait commencé comme une lecture amusante et brillante devient une histoire profonde et émouvante sur l'identité, le bien et le mal. Peu à peu on se prend de tendresse pour les personnages, on les suit dans leur labyrinthe, on plonge avec eux dans l'urgence de vivre, le désir de changement, le besoin d'amour... Une histoire qui ne vous quitte plus.

04/2011

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Littérature étrangère

Africville

Années 1930. Kath Ella refuse de suivre son destin tout tracé de fille de couleur et quitte Africville, un quartier fondé par d'anciens esclaves en Nouvelle-Ecosse, au Canada. Après une histoire d'amour marquée par le deuil, elle donnera naissance à un fils, Omar, qui sera rebaptisé Etienne. Années 1960. Etienne, dont la pâleur lui permet de passer pour un Blanc, vit en Alabama. Il est déchiré entre ses racines noires et la peur de perdre la vie qu'il est en train de construire. Années 1980. A la mort de son père, Warner se lance dans une quête de ses origines, qui le mènera dans ce qui reste d'Africville mais aussi dans une prison d'Etat au fin fond du Mississippi. Trois destins, trois personnages aux prises avec la réalité sociale de leur époque et les aléas de la vie. Pas de pathos ni de velléité moralisatrice. Les héros de ce roman sont des êtres vrais, de chair et de sang. En toile de fond, Africville, à la fois aimant et repoussoir, dont l'empreinte se transmet de génération en génération.

08/2020

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Littérature française

Nouvel an chinois

On ne sait jamais trop quand défilera le carnaval chinois dans le quartier de Saint-Ambroise. C'cfit en tout cas l'hiver, un jour de janvier ou février. Un jour comme les autres pour Ezéchiel qui, depuis la mort de son père, occupe les longues journées qu'il ne passe plus au lycée en fantasmes flamboyants et débridés. Ezéchiel qui, de que§tions sans réponses en désirs sans fond, s'épuise à comprendre un monde qui se dérobe. Tandis que l'insaisissable Melsa Coën prend peu à peu, dans ses rêveries, la place d'une mère absente à tous comme à elle-même. Seule sa soeur maintient le lien comme elle peut, continuant pour Ezéchiel le récit de sa vie au loin, perchée «dans une cabane dans les arbres». C'elt pourtant ce jour-là, au son des gongs et des cymbales, que choisit le fune§te Demontfaucon, alias Nosferatu, pour revenir prêcher sa haine... Dans ce roman écrit avec l'énergie syncopée de l'improvisation, tout commence dans le grand balancement du désir et de la répulsion qui porte les personnages de cette nouvelle dramaturgie urbaine.

03/2015