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Constance Arminjon, Constance Arminjon Hachem

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Guides gastronomiques

Petits secrets de grands chefs. Portraits & recettes familiales des grands de la gastronomie

A travers une galerie de 65 portraits, pénétrez dans les cuisines personnelles des chefs et découvrez les recettes qu'ils cuisinent à la maison, en famille ou entre amis. Laissez-vous guider et suivez les chefs dans leur intimité, vous apprendrez ainsi qu'Anne-Sophie Pic a toujours dans son placard une boîte de sardines à l'huile, que Pierre Gagnaire cuisine très peu à la maison, que le péché mignon de Nina Métayer sont les olives farcies aux anchois ou que celui de Kei Kobayashi est le steak frites ! Les chefs présents dans le livre : Yannick Alléno Frédéric Anton John Argaud Armand Arnal Christophe Bacquié Cédric Béchade Georges Blanc Alexandre Bourdas Mauro Colagreco Clémentine Cousseau Christopher Coutenceau Hélène Darroze Julien Dumas Christian Etchebest Pierre Gagnaire Julien Gatillon Alexandre Gauthier Béatrice Gonzalès Gille Goujon Michel Guérard Christopher Hache Jean Edern Hurstel Xavier Izabal Ronan Kervarrec Jean George Klein Kei Kobayashi Arnaud Lallement Aurélien Largeau Stéphanie Le Quellec Christian Le Squer Edouard Loubet Régis et Jacques Marcon Guy Martin Thierry Marx Nicolas Masse Xavier Mathieu Alexandre Mazzia Romain Meder René et Max Meilleur Nina Métayer Christophe Moret Olivier Nasti Jean-Louis Nomicos Bernard Pacaud Alain Passard Gérald Passédat Laurent Petit Anne-Sophie Pic Jean-François Piège Jacques-Laurent Pourcel Eric Pras Fanny Rey Hugo Rohlinger Michel Roth Julien Roucheteau Nicolas Sale Michel Sarran Guy Savoy Christian Sinicropi Jean Sulpice David Toutain César Troisgros Sébastien Vauxion Glen Viel Jean-Pierre Vigato

09/2021

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Haut Moyen Age (Ve au Xe siècl

L'Empire mérovingien. Ve-VIIIe siècle

Des temps mérovingiens, ne surnagent aujourd'hui que quelques images d'Epinal : le vase de Soissons, la culotte du bon roi Dagobert... La modeste notoriété de ces anecdotes n'est même pas méritée. Le coup de hache de Clovis n'est connu que par un seul texte, plutôt tardif, et le brave Dagobert ne fut accusé d'étourderie qu'à partir du XVIIIe siècle. Avant le temps de la mémoire oublieuse, il y eut pourtant une famille qui occupa le trône des Francs entre les environs des années 450 et 751. Trois siècles, c'est plus que toutes les autres dynasties, à l'exception des Capétiens. En outre, les contemporains avaient une haute idée de leurs rois. Ecoutons par exemple un évêque italien, Aurélien qui, dans les années 540, s'adresse à son maître le roi Théodebert Ier (533-548), petit-fils de Clovis : " Passant outre l'éclat céleste de ta famille, je ne dirai pas que si ton sceptre est unique, tes sujets sont nombreux, si ton peuple est divers, ta domination est unifiée, si ton royaume est solide, ton empire est étendu". Le royaume de Théodebert ne constitue pourtant qu'une fraction du monde franc : il coexiste avec d'autres Etats appartenant à d'autres descendants de Clovis, des rois qui s'opposent tout autant qu'ils collaborent. Tel est le monde de Théodebert et de sa famille, celui dont Aurélien est lui-même un sujet : l'empire des Mérovingiens.

09/2023

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Littérature française

L'affaire est dans le sac en papier

Un crime a été commis au 79 de la rue des Cailloux-qui-Moussent. Jean-Jacques de Tréfond-Trévise a été retrouvé assassiné dans son hôtel particulier : La mort avait été provoquée par trente-six coups de hache dans le dos. Cela excluait d'emblée la charge d'éléphants. L'enquête est conduite par la fine fleur de la police française : Se retrouvèrent alors devant l'inspecteur d'Autain : le majordome de la victime, un nain, le valet de chambre de la victime, la cuisinière de la victime, la très jeune veuve de la victime, un nain, le neveu de la victime, un nain, le chauffeur de la victime, le jardinier de la victime, un nain. Dès les premiers interrogatoires, il apparut qu'il n'y avait qu'un seul nain qui ne faisait que bouger tout le temps. Les premières investigations mènent à une découverte décisive : Le jardinier, de nombreux témoignages concordants le décrivirent comme membre d'une secte mystérieuse, les Fils des Soubasky solaires, dont la mission sacrée est d'exterminer les Vieillards Richissimes Récemment Mariés à de Très Jeunes Femmes aux Tendances Lesbiennes, et Ayant Eu des Rapports Incestueux avec Un ou Plusieurs Membres de leur Famille. Coïncidence troublante. Mais le mystère s'épaissit, toutes les hypothèses restent possibles. Qui donc permettra de démasquer le dangereux meurtrier ? Un témoin inattendu ? Marc Balmard, détective piteux et en mal d'enquêtes ? La concierge ?

05/2014

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Littérature française

Idylles vertigineuses

Malgré ses problèmes de santé, l'Américaine Kelly Lawrence McClarsson, seize ans, file le parfait amour avec Mason, jusqu'au jour où il lui annonce son intention de partir étudier en Angleterre. La rupture semble inévitable. Peu après le départ de son petit ami, l'héroïne apprend qu'elle est enceinte et décide, contre l'avis des médecins et de ses parents, de garder l'enfant. Au moment de la naissance de Charlie Johan Parker McClarsson, le 18 octobre 2015, Mason, prévenu par son ex-beau-père, accourt au chevet de Kelly. Une nouvelle idylle serait-elle possible ? Hélas, Mason ignore qu'un séduisant jeune homme du nom de Spencer a jeté son dévolu sur son ancienne dulcinée et n'est pas prêt à céder sa place... Caron Florelle est originaire de l'Ile de la Réunion et grandit dans les montagnes de Cilaos, une petite ville rurale. Très ouverte au monde, écrire lui a toujours été indispensable. Aujourd'hui, la petite fille créative est devenue une jeune femme cherchant à vivre de nouvelles aventures. Comme on le dit chez elle, à la Réunion : ti hache i coupe gros bois, ce qui signifie dans un sens général que même la personne semblant avoir le moins de capacités peut accomplir des exploits. A travers cette expression, l'auteure fait non seulement un clin d'oeil à ses racines mais exprime avec fierté qu'elle a, comme tout le monde, droit à sa chance.

10/2022

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BD tout public

Le Donjon de Naheulbeuk Tome 10 : Quatrième Saison. Partie 1

Le jour se lève sur la Terre de Fangh et il faut se rendre à l'évidence : c'est fini, on n'entendra plus parler des statuettes de Gladeulfeurha, de la Couette de l'Oubli ni de Gontran Théogal, le sorcier véreux. C'est peut-être grâce aux compétences du Ranger, à la hache de jet d'occasion du Nain, aux flèches de l'Elfe ou aux sortilèges étonnants de la Magicienne ? Ou c'est peut-être un coup de chance ? Quoi qu'il en soit, la compagnie au nom incertain a décidé S'arrêter les frais : les baroudeurs veulent rentrer chez eux, car l'aventure ça n'est finalement pas aussi marrant que les descriptions des brochures. On s'ennuie, c'est salissant, ça pue, c'est l'arnaque, on doit faire du camping, il pleut et les gens n'écoutent jamais le chef' du groupe. Mais que va devenir l'Elfe ? Et que peut-on faire de Gluby ? Et comment sortir vivant des collines D'Altrouille sans se faire piétiner par les géants ? Autant de problèmes au réveil, ça peut donner la migraine au guerrier le plus endurci, et ça pourrait bien emmener nos aventuriers bien loin de leur destination première... Ce tome présente le premier volet de l'adaptation eu BD du roman "L'Orbe de Xaraz" (prix Merlin 2010), Saison 4 du Donjon de Naheulbeuk, série en 4 tomes.

03/2012

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Sciences politiques

Villepin. La verticale du fou

" Je ne suis pas mort ! ", éructait Dominique de Villepin, au lendemain des cinq semaines d'audience du procès Clearstream. En face de nous se tordait la bouche furieuse d'un homme qui préfère de loin, de très loin, s'abriter derrière des déclamations emphatiques plutôt que de courir le risque de se laisser " ausculter ". Là où Nicolas Sarkozy ne se sent vivant que dans le regard - fût-il acéré - des commentateurs, Villepin, lui, est ce narcisse qui prétend haïr sincèrement le narcissisme. Et les miroirs. Aurait-il peur de ce qu'il risque d'y voir ? S'aimerait-il moins qu'il n'y paraît, lui que nul n'a pourtant jamais vu décoiffé ou négligé ? Qu'il se rassure - au moins un peu : il ne sera pas le seul personnage " ausculté " dans ce livre. Car ce que l'on souhaite brosser, c'est le portrait fragmenté, haché menu, de celui qui est devenu l'un des meilleurs opposants du président. Cela fait quinze ans que Villepin se prépare. Quinze ans qu'il affronte, au moins en pensées, celui qu'immédiatement il a reconnu comme un combattant d'une espèce aussi redoutable que digne d'intérêt : Nicolas Sarkozy. Pendant toutes ces années, Main Juppé et Jacques Chirac lui ont, à leur insu et parfois à leurs dépens, fourni les moyens et les opportunités nécessaires à l'avènement de cette confrontation. Et ceux qu'ils n'ont pas voulu lui donner, Villepin les a arrachés.

01/2010

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Cuisine autres régions

Baronnies et Hautes-Pyrénées gourmandes

Parmi les denrées les plus consommées, il y a le pain. Fabriqué avec la farine de sarrasin, puis plus tard avec celle de froment, et plus récemment avec celle de blé, il est cuit dans le four du village et conservé dans la huche de bois, enveloppé dans un linge blanc. Il accompagne la soupe de midi — une soupe de légumes de saison (chou, carottes, navets, haricots, poireaux) additionnés de graisse de porc ou de lard haché, plus rarement de petit salé de porc. Le pain se trouve sur la table au petit déjeuner avec un gros bol de lait sucré au miel. Le goûter à la mi-journée est très respecté ; il est constitué par des crêpes faites à la farine de sarrasin, passées dans la graisse et prises chaudes. Quant au souper, il ne varie guère d'un jour à l'autre, la soupe étant l'élément principal, quelquefois suivi de pommes de terre écrasées en purée et salées. Malgré le développement des fast-foods et autres caricatures de l'art culinaire, la cuisine des Hautes-Pyrénées est restée fidèle à ses origines. Les légumes du jardin, les produits de la pêche en rivière et de la chasse, les volailles ou les viandes de porc ou de mouton, les fruits sauvages comme ceux de saison composent encore les meilleurs repas. Cet ouvrage propose des recettes oubliées et d'autres, plus novatrices, qui font appel à des denrées locales.

03/2021

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Littérature française

Fors l'honneur. La vie tumultueuse d'un cadet de Gascogne Tome I

Cet ouvrage déroule l'existence aventureuse d'un cadet de Gascogne durant la deuxième moitié du vingtième siècle. C'est un personnage anachronique, mélange de samouraï "fidèle à sa parole même donnée à un chien" et de Grand Ferré défendant, la hache à la main, son pont-levis face aux Godons. Sa vie est une suite de ruptures. La première est tragique, à quatre ans ses parents l'arrachent à l'affection de sa grand-mère qui l'a élevé depuis sa naissance et font de lui un orphelin inconsolable. Bon élève au lycée de Saint-Gaudens, sous-préfecture de la Haute-Garonne, il en est exclu pour avoir violemment contesté l'accusation infamante d'avoir copié en composition. Il se retrouve, début 1956 à dix-neuf ans et demi, sergent en Algérie dans un obscur bataillon d'infanterie. Trois ans plus tard il est lieutenant en charge de faire régner l'ordre et la justice dans un groupe de villages du sud-constantinois. Comme la quasi-totalité de ses camarades officiers subalternes il engage sa parole devant les populations qu'il a pour mission de protéger de ne jamais les abandonner. Lorsque le général de Gaulle change d'avis et sonne le repli, il reste fidèle à son engagement et entre en dissidence, ce qui lui vaut d'être privé de liberté durant deux ans. Il a 28 ans lorsqu'il est rendu à la vie civile.

02/2022

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Sociologie

L'origine de la famille, de la propriété privée et de l'Etat

L'origine de la famille n'est certes pas un livre facile. Non en raison de son style, brillant et incisif, aux antipodes de l'écriture empesée et hermétique qui est si souvent celle des productions académiques ; mais par la diversité des sujets qu'il aborde, par leur caractère insolite pour le lecteur contemporain, par la richesse et la profondeur de ses raisonnements. Considérer l'ensemble de son contenu comme des vérités définitives serait une erreur grave ; mais le négliger, du fait que des pans entiers sont aujourd'hui caducs, en serait une bien plus grave encore. Au-delà des scories laissées par l'avancée des connaissances, L'origine de la famille a établi maintes conclusions aussi solides que vitales pour ceux qui ambitionnent de changer la société. Par-dessus tout, elle incarne et illustre une méthode de raisonnement que nul ne peut s'approprier sans avoir lu - plus exactement, étudié - ce texte fondateur. Il appartient aux marxistes d'aujourd'hui et de demain de reconsidérer les questions soulevées par Engels à la lumière des éléments nouveaux rassemblés depuis lors par la science. Mais il leur appartiendra aussi, et surtout, de mettre ces conclusions en pratique et de renvoyer effectivement les classes sociales, l'exploitation de l'homme par l'homme, l'oppression des femmes et la machine de l'Etat " là où ils seront désormais à [leurs place : au musée des antiquités, à côté du rouet et de la hache de bronze ". (extrait de la préface)

02/2004

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Littérature française

Dans l'ombre de la lumière

Dans l’ombre se tient Elissa dont le prénom (équivalent phénicien de Didon) semblait prédestiné : comme l’héroïne de Virgile, elle a été abandonnée par l’homme qu’elle aimait. Un quart de siècle plus tôt, à Carthage où désormais elle vit, elle a rencontré ce jeune homme féru de rhétorique : Augustinus. Il n’était pas encore l’auteur de très fameux sermons, ni adepte de la religion bientôt officielle : le christianisme. Tous deux pratiquaient la foi manichéenne, favorisant, dans leur hygiène de vie et leur conduite, la victoire de la lumière sur l’obscurité. Très vite Elissa lui a donné un fils, Adeodatus. Puis elle a partagé l’existence quotidienne d’Augustinus, ses débuts dans sa carrière. Elle l’a suivi à Thagaste, a connu sa mère, Monnica, catholique qui tenait le manichéisme pour une hérésie. Ce fut ensuite le long séjour en Italie, où la mère a fini par les rejoindre. Augustinus semble alors traverser une période d’interrogation profonde. Brusquement, il annonce à Elissa son projet de mariage avec une jeune patricienne. Quand Elissa prend la parole, aux premières pages de ce livre, presque douze ans après sa “répudiation”, elle est revenue vivre chez sa soeur et son beau-frère, potier à Carthage. Adeodatus est mort à la fin de l’adolescence, loin d’elle. Partout le manichéisme (auquel elle est restée fidèle) ou les dévotions aux dieux anciens (phéniciens, carthaginois) sont persécutés. Elissa s’est liée d’amitié avec un couple dont le mari infirme, Silvanus, a pour métier de copier sur des parchemins les discours de rhéteurs, d’avocats, ou de l’évêque de Carthage. Par Silvanus et son épouse Victoria, elle apprend le passage prochain à Carthage du nouvel évêque d’Hippo Regius, le très réputé Augustinus. Claude Pujade-Renaud, avec l’habileté qu’on lui connaît, s’attache à subjectiver, par la voix d’un témoin “privilégié”, ce que l’Histoire a pu passer sous silence. Empathie et documentation précise ont été nécessaires à l’élaboration de ce livre qui ne se veut ni roman historique ni pure improvisation fictionnelle : Elissa a bel et bien existé. Sur le mystère que constitue la vie de cette femme après la “rupture”, la romancière déploie toutes les variations que suggère la polysémie du titre. De celui qui a accueilli la révélation de “la lumière divine”, Elissa incarne la part d’ombre. Mais par sa fidélité et sa constance amoureuse elle est à bien des égards, si ignorée qu’elle soit, plus lumineuse que l’homme qui, en quelque sorte sous ses yeux, va rédiger ses Confessions. Par l’entremise du copiste Silvanus, qui ne sait rien de son passé, elle grappille en effet tout ce qu’elle peut apprendre au sujet de cette oeuvre en cours, devenant pour ainsi dire une de ses premières et plus concernées lectrices. Le roman les rend donc indissociables, et sans leur inventer d’improbables retrouvailles, il réfléchit une vie dans et réciproquement par l’autre. Il s’agit bien sûr aussi, pour la romancière comme pour son héroïne, de démêler la trame des motivations (ambition, stratégie, carriérisme) et des influences (la mainmise de la mère sur le destin d’Augustinus) dans un contexte historique qui est tout sauf religieusement neutre. Le roman se construit entre les lignes des mémoires augustiniennes, accompagne les grandes étapes de l’oeuvre du prédicateur sur fond de durcissement de l’intolérance, et aussi de menaces multiples : la vie d’Elissa se poursuit au-delà de la chute de Rome, alors qu’elle-même a accueilli chez elle deux réfugiées, et que le futur saint Augustin prononce son célèbre sermon. Une fois de plus, guettant les moindres traces, interprétant les silences ou les aveux à demi-mots, pressentant les non-dits, déchiffrant le subtil pouvoir du lien maternel, évoquant le corporel, les habitudes, le comportement intime, Claude Pujade-Renaud parvient à élucider ce que seules les femmes (amantes, épouses ou mères) peuvent nous apprendre de ce qu’a négligé l’historiographie des “chers disparus”.

01/2013

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Développement personnel

Life. Chroniques d'une planète en péril

Dans l'avant-propos de ce livre, l'auteur rapporte avec efficacité son cheminement depuis sa descente aux enfers dans la drogue et l'alcoolisme dont il est sorti vainqueur par la seule force de sa volonté. Un livre vérité où il est aussi sérieusement question de notre belle planète. Un livre que l'auteur a écrit sans ambages, sans complaisance, à l'encontre des multinationales de l'agro-alimentaire, les industriels de la mal-bouffe, les destructeurs de la biodiversité. Si le fil conducteur de ce livre est le bien-être avec l'âge, Yves Badyh l'a écrit avec la conviction que le bien-être ne pouvait être dissocié des problèmes environnementaux de toutes sortes, ceux qui nous assaillent de toutes parts au quotidien, quel que soit l'âge. Dans cet ouvrage, Yves Badyh aborde les sujets essentiels du bien vieillir, celui de l'hygiène alimentaire, ce qu'il est préférable d'éviter ou au contraire ce qu'il faut adopter, dans le premier cas en raison de certaines nocivités par rapport à la logique de l'âge, dans le second cas pour compenser les carences indispensables au maintien de notre capital vieillesse. D'autres sujets de premier ordre sont traités, comme celui de la forme physique, sans un excédent de matériel encombrant et couteux. Le laisser-aller constitue précisément un des points les plus importants de ce livre. Notre corps en subit les contre-coups par le fait d'un système de vie de plus en plus accéléré auquel chacun de nous s'y trouve confronté sans pouvoir y faire face avec une saine constance. Pour ceux qui cherchent à perdre du poids sans altérer leur santé, l'auteur les conduits vers des solutions adaptées à chaque condition, toujours avec cette règle absolue d'éviter toute contrainte astreignante. Une partie du livre est consacrée à un thème cher à Yves Badyh, celui de l'influence environnementale sur notre comportement et notre avancée en âge. La pollution, la dégradation de la biodiversité, autant de sujets directement liés à notre capital vieillesse. Pour l'auteur, la vieillesse commence vers 40 ans. C'est à partir de cette étape cruciale de la vie que chacun d'entre nous doit prendre conscience de son évolution métabolique. Un Grand virage à négocier, à ne pas manquer. Une période charnière sur laquelle reposera la solidité des années qui suivront. Une fois ce livre lu et bien assimilé, ceux qui sont concernés par cet incontournable logique de la vie considéreront la vieillesse sous un tout autre aspect. "Je n'attribue aucune légitimité médicale à la rédaction de ce livre, mais un rôle journalistique conforté par mes expériences passées et mes recherches présentes. Aujourd'hui, à soixante dix huit ans, je vis sainement, je vis bien dans mon corps et dans ma tête, et je vis surtout normalement, sans contraintes, en une entière liberté d'esprit. Mes repas quotidiens sont simples, avec une priorité aux poissons et aux légumes. Je ne mange quasiment pas de viande, sauf très ponctuellement, ou par politesse lorsque je suis invité. Ainsi, je ne m'en interdis pas systématiquement la consommation, mais avec une grande modération, et toujours de la viande venant de nos verts pâturages. Quant aux repas du soir, je privilégie les protéines, le plus souvent avec des plats à base d'oeufs, et des fruits. Mes petits écarts sont le chocolat noir, et quand l'occasion se présente, un verre de vin rouge ou de champagne, uniquement de bonne qualité. Je ne mange rien de gras, je ne fume pas, je bois une cuillère à soupe d'huile d'olive chaque matin à jeun, alternée chaque semaine avec un petit verre de jus de citron dans de l'eau tiède et du miel. J'ai une merveilleuse compagne qui me rend pleinement heureux, je fais régulièrement et intensément l'amour avec autant de désir et de plaisir, je pratique quotidiennement le sport à haut niveau. Et je me porte comme si j'avais 50 ans".

03/2020

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CD K7 Littérature

Le Maître et Marguerite

Le Maître et Marguerite, « roman-univers » au même titre que Gargantua et Pantagruel, Don Quichotte, La Guerre et la Paix, ou encore La Montagne magique et quelques autres, est incontestablement le grand oeuvre de Mikhaïl Boulgakov (1891-1940). Il l’appelle lui-même son « grand roman » . Son élaboration, son écriture ont occupé, plus ou moins secrètement, les douze dernières années de sa vie. L’étoffe dans laquelle est habilement « coupé » et façonné ce roman est un tissu serré de composantes autobiographiques et de savoirs, mais c’est un tissu dont on ne sent pas le poids. Ce « grand » roman n’est pas volumineux, comparé aux romans les plus célèbres d’un Tolstoï, d’un Dostoïevski ou d’un Victor Hugo. On vient aisément à bout de ses deux parties. Le lecteur non russe n’achoppe même pas sur le premier obstacle que constitue souvent pour lui la mémorisation des prénoms, patronymes et noms de famille, grâce à l’ingéniosité avec laquelle ils sont introduits. En Russie, actuellement, Le Maître et Marguerite est même considéré comme un « livre pour la jeunesse » : cet avatar inattendu de la grande popularité posthume dont il a toujours joui témoigne, en tout état de cause, de l’agrément et de la facilité que présente sa lecture. L’attrait le plus immédiat du roman tient à la richesse et aux rebondissements de son sujet. Le Maître et Marguerite se développe à partir d’une journée de printemps dans un quartier tranquille du Moscou soviétique des années 1920-1930. Sous le regard d’un énigmatique étranger, quantité d’événements « scandaleux », tragiques et comiques déferleront sur la population moscovite et sur quelques individus spécialement ciblés, des événements auxquels les victimes et les pouvoirs publics s’évertueront en vain à trouver des explications rationnelles, se refusant obstinément à leur attribuer une cause « magique ». Le lieu de la scène initiale a tôt fait de s’agrandir et les protagonistes de se multiplier : le cadre de l’action s’élargit à tout Moscou (centre et périphérie), à la Russie, à la Palestine et à tout l’au-delà. Un autre roman commence ici à s’imbriquer dans le roman « moscovite » ; il sera mené à son terme dans trois autres chapitres non consécutifs, ingénieusement intégrés dans le sujet contemporain. Il s’agit bien en effet d’un roman dans le roman, nourri de tout une documentation, biblique, apocryphe et légendaire, qui s’inscrit dans le genre fondé par Renan dans sa Vie de Jésus. Mais le héros en est Pilate plutôt que « Iéchoua » . L’écrivain génial qu’est le Maître, par manque de courage et d’audace, renonce à sauver son oeuvre menacée et préfère disparaître ; la téméraire Marguerite, prête à tout pour retrouver l’écrivain et son manuscrit, conclut une forme de pacte avec le fameux étranger, qui lui dit se nommer Woland, et se voit entraînée, de son plein gré, dans d’extraordinaires aventures. Si, malgré la complexité de son sujet, Le Maître et Marguerite n’est pas d’une lecture ardue, si l’on s’oriente sans effort aux croisements de sa double intrigue, cela s’explique, pensons-nous, par les talents de conteur et d’homme de théâtre que Boulgakov applique ici à sa prose romanesque. Mais comment ce roman pourrait-il être à ce point divertissant s’il ne l’avait pas été en premier lieu pour son auteur ? C’est d’abord pour se « divertir » lui-même d’une existence que des frustrations bien amères lui ont rendue insoutenable que Boulgakov entreprend, en 1928, son roman « sur le diable », d’abord sans intention, et bientôt sans espoir, de le voir jamais publier. Le Maître et Marguerite apparaît bien comme une quête à la fois passionnée et incertaine de Vérité et d’Absolu. La seule Vérité qui s’impose à l’écrivain, à laquelle il se voue avec une grande constance et un grand bonheur, c’est l’écriture. C’est, en définitive, un exploit d’écriture qui est illustré dans et par Le Maître et Marguerite, et qui s’y révèle superbement rédempteur.

01/2011

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Romans historiques

Fleur de lys, feuille d'érable

Je garde toujours en tête les récits relatés par mon entourage sur ce conflit fratricide qui avait ensanglanté et endeuillé le royaume durant trente-neuf ans : les églises prises d'assaut, nettoyées de leurs images et de leurs ornements puis brûlées ; les crucifix traînés dans les rues et fouettés sur les carrefours ; les centaines de conjurés qui criaient "Mort aux papistes !" ; les attaques catholiques dans les agglomérations ennemies où les habitants étaient mutilés à coups de haches, défenestrés ou précipités dans les puits ; "Sanguis fluit" (le sang va couler) qu'inscrivaient les protestants sur les murs alors que les catholiques marquaient d'une croix rouge les maisons des hérétiques qu'ils pillaient puis incendiaient ; les bûchers dans lesquels on jetait des hommes et des femmes accusés de sorcellerie. Au total, huit guerres de religion qui avaient engendré des millions de morts, victimes de la violence, de la famine et de la maladie. Pour Henri IV, Paris valait bien une messe. Pour moi, la Nouvelle- France, véritable chasse gardée catholique, en valait la peine aussi. Karim Tabet est né à Beyrouth (Liban) en 1955. Il poursuit ses études primaires et secondaires au Lycée Franco- Libanais. Titulaire d'une licence de l'Université Américaine de Beyrouth, il obtient une maîtrise en histoire politique de l'Université d'Oxford (Grande Bretagne). Il fait carrière en publicité, travaille dans divers pays du Moyen-Orient et réside entre le Liban et le Canada dont il obtient la citoyenneté. Fleur de lys, feuille d'érable est son second roman après Les mûriers de la tourmente, publié en 2014 en France.

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Beaux arts

Histoire de l'art. L'esprit des formes, Volume 1

Qu'on suive [...] la marche parallèle des statues grecque et française, là des Orantes de l'Acropole aux athlètes de Lysippe et au mausolée de Scopas, ici des vierges et des saints des porches de Chartres à ceux des porches de Bourges en passant là par les frontons du Parthénon et d'Olympie, ici par les rois d'Amiens et les prophètes de Reims. Ou, si l'on préfère puiser au hasard dans le répertoire des formes, sans s'inquiéter des écoles et des techniques, des dates, du prétexte mythique, du caractère local, qu'on compare telle terre cuite grecque trouvée dans les tombes de Tanagra à telle terre cuite chinoise trouvée dans les tombes des Tang, tel bas-relief de Moissac ou d'Arles à tel bas-relief d'Angkor-Vat, tel rinceau d'une église d'Ile-de-France à tel rinceau d'une stupa de l'Inde, telle peinture japonaise du XVe siècle à telle peinture siennoise, et les fresques des chasseurs de rennes aux fresques des Boshimens. On y retrouvera de ces parentés émouvantes qui évoquent l'identité des origines, et font comprendre que des haches de silex ou des ossements humains ne se puissent qu'à peine distinguer les uns des autres, qu'on les découvre sous les alluvions du Missouri ou du Niger ou roulant parmi les galets d'une rivière de France ou d'un torrent de l'Alaska. Il est dès lors naturel que l'intelligence, après avoir, par la grâce des archéologues, classé rigoureusement les formes figurées qui l'expriment en tous lieux et depuis toujours, tende à retrouver sous leurs divergences une sorte d'unité de plan [...].

09/2011

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Science-fiction

Les dossiers secrets de Harry Dickson Tome 3 : Le gouffre des ombres ; Le jardin des Mandragores

Aux environs de Scalby, petite cité proche de la mer du Nord, la vie était des plus paisibles. Jusqu'au jour où un potager fut soudain englouti par un gouffre. Que se tramait-il dans les entrailles de la terre ? Et pourquoi Black Rat, l'assassin à la hache, était-il venu se réfugier dans la région ? Par chance, Harry Dickson et son élève Tom Wills, venus prendre pension à l'auberge des Bons Pêcheurs, vont s'atteler à lever le voile sur les mystères de la lande et de ses profondeurs souterraines. Mais la tâche ne sera pas aisée, surtout quand les deux détectives se retrouveront confrontés à un péril venu de l'espace. D'audacieux cambriolages mettent en émoi les quartiers les plus huppés de la métropole londonienne. De fructueux fric-frac accomplis par de singuliers avortons qui n'hésitent pas à semer la mort. Qui sont ces hideux homoncules aux yeux rouges, pillards et égorgeurs ? C'est ce que devra découvrir Harry Dickson, d'autant que son élève Tom Wills a cessé brusquement de donner de ses nouvelles, ne laissant derrière lui qu'un dessin représentant un dinosaure. La solution se cacherait-elle dans l'inquiétante demeure des soeurs Tanner ? Pour ce troisième tome, Brice Tarvel reprend une plume chargée de fog et nous entraîne une fois encore sur la piste des aventures palpitantes de Harry Dickson. Retrouvez-le, toujours accompagné de son fidèle Tom Wills, dans " Le gouffre des ombres " et " Le jardin des mandragores ".

02/2012

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témoignages personnels

L'Ultime Besoin d'un récit

Génia est née en juillet 1943 à la Maternité d'Elne du Secours suisse aux enfants alors que son père vient de disparaître dans l'usine de mort de Majdanek. Ce n'est que tardivement que Génia a ressenti la nécessité d'écrire son parcours en s'appuyant sur les archives de l'OSE qui l'a prise en charge, tout comme son frère et sa soeur. Sans fard, Génia nous raconte ici sa vie marquée par la Shoah : les maisons d'enfants puis le Foyer de la Voûte, les difficultés du travail, des relations familiales, sans omettre les rencontres importantes et sa volonté d'exprimer sa personnalité par les arts. Dans son avant-propos sur le travail considérable de l'OSE durant l'après-guerre, Katy Hazan écrit : "Le texte de Génia est emblématique des difficultés de la reconstruction, chacun des protagonistes lutte à sa manière pour essayer de s'en sortir. Génia a fait un réel travail d'investigation et d'introspection : partir sur les traces de ses parents, pour recoudre les trous de la toile familiale. Elle a su faire la part des choses, ne pas juger. Elle découvre petit à petit, à l'âge adulte qu'elle n'était pas une enfant abandonnée et que sa mère n'était pas une mauvaise mère. Au contraire, elle montre que ce qu'elle avait vécu comme un abandon recouvrait une situation compliquée, sinon dramatique, celle de l'Histoire avec sa grande hache, selon le mot de Georges Pérec".

08/2022

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Quatrième République

Germaine Leloy, la dernière guillotinée

Le mercredi 10 décembre 1947 à 23h15, le téléphone sonne à la gendarmerie de Baugé, gros bourg du Maine-et-Loire situé à une qua- rantaine de kilomètres d'Angers : un assassinat vient d'être commis au domicile des époux Leloy, marchands de charbon. Albert, le mari, a été retrouvé le crâne fendu. D'après Germaine, son épouse, un individu aurait fait irruption chez eux vers 23 heures, alors qu'Albert était déjà couché et qu'elle s'affairait à des travaux de couture. L'agresseur aurait violemment frappé son époux et l'aurait menacée avant de la blesser au visage et de s'enfuir avec toutes les économies du ménage. Rapidement, les fonctionnaires constatent des incohérences dans les déclarations de la veuve éplorée. Interrogée pendant près de vingt heures, Germaine Leloy finit par craquer : c'est elle qui a massacré son mari à coups de hache, avec la complicité de son amant, Raymond Boulissière, le jeune commis employé par le couple. Commence alors une affaire judiciaire à la fois ordinaire l'homicide conjugal est loin d'être rare dans les annales judiciaires et excep- tionnelle, en ce sens que, condamnée à mort, Germaine Leloy sera la dernière femme à être guillotinée en France. A travers son histoire, Catherine Valenti livre une réflexion sur le statut des femmes en France à la fin des années 1940, dans un pays encore marqué par la guerre. Quelle est la place des femmes au sein de la socié- té et de la famille, où en est alors l'émancipation féminine, comment la justice trait

09/2021

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Littérature française

La galerie des reptiles est fermée à l'heure du déjeuner

La galerie des reptiles est fermée à l'heure du déjeuner est une autre façon de signifier l'injonction du Circulez, il n'y a rien à voir par laquelle la Police conseille aux badauds trop curieux d'abandonner leurs quêtes et enquêtes. Pour les pouvoirs autoritaires, le secret est une nécessité et d'autant plus lorsqu'il s'agit de la gestion de populations qu'on va priver de leurs territoires et de leurs ressources ou d'une accumulation toujours plus grande et plus sauvage, d'avoirs financiers. Mais ce secret est d'autant plus occulté qu'il est masqué par le leurre d'une exhibition permanente qui transforme les citoyens en voyeurs et en proies, quitte à augmenter la férocité du cannibalisme ambiant pour maintenir l'excitation. C'est sur ce paradoxe qu'est construit ce recueil de nouvelles qui dépeint la société contemporaine dans laquelle la Grande Dévoration est plus que jamais à l'oeuvre. Il repose sur le point aveugle du fétiche qui déclenche la transe de l'amant renvoyant dos à dos, les deux formes complémentaires de l'aliénation des femmes : le voile qu'on leur impose pour les assujettir solidement et la pornographie dans laquelle on les noie pour les faire disparaître, l'autre moitié de l'espèce occupant dans un cas comme dans l'autre la totalité de l'espace et rendant impossible toute réorganisation efficace du système économique. C'est au vitriol et à la hache que l'auteure pratique dans ce livre, la critique sociale.

03/2014

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Littérature étrangère

Le peintre et la jeune fille

" Le jour où ils allaient étrangler la jeune fille, le peintre s'était rendu en ville dès le matin ". Ainsi débute ce roman qui met en scène deux personnages : un peintre presque sexagénaire et Elsje, âgée de dix-huit ans. Débarquée à Amsterdam depuis quinze jours, elle a tranché en deux la tête de sa logeuse avec une hache. Sans le nommer, Margriet de Moor raconte l'histoire du peintre Rembrandt : ses deux mariages, la banqueroute où il perd la quasi-totalité de sa fortune, la mort de son épouse fauchée par la peste, son travail acharné pour acheminer les portraits d'un couple amoureux... En contrepoint, l'auteur retrace le destin de la jeune Elsje qui, charmée par le récit de sa belle-soeur, décide de la suivre du Danemark en Hollande. D'abord, le bateau qui l'y emmène est bloqué dans les glaces, puis, une fois arrivée, elle se retrouve à plusieurs reprises confrontée à des situations épineuses. Pourquoi Elsje a-t-elle abattu sa logeuse ? Pourquoi n'a-t-elle officiellement exprimé aucun remords ? Et quelle fut la motivation du peintre, quand, quelques heures après l'exécution de la jeune fille, il s'est approché de son cadavre afin d'immortaliser sa figure par quelques traits de crayon ? L'auteur fait jouer les clairs obscurs, applique les couleurs, impose son tempérament artistique à la manière de son personnage principal. Pour Margriet de Moor, Rembrandt a peint ce qu'il voulait voir, et non pas ce qu'il était convenable de représenter à l'époque. Un impressionniste avant la lettre.

08/2012

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Littérature française

Lignes de jours

Elle lui écrivit : la ligne cousue forme à elle seule un tracé dans le temps de l'oeuvre - la ligne peinte et continue forme à elle seule un tracé dans le temps de l'oeuvre - le trait haché se répète dans le temps de l'oeuvre - le trait blanc est moins utilisé que le trait noir dans le temps de l'oeuvre - la ligne dans l'espace se repère dans le temps de l'oeuvre - le dessin est une ligne du temps de l'oeuvre... Il lui répondit : ce qui fait temps dans la ligne, c'est peut-être l'alternance de ses pleins et de ses vides. Chaque dessin est une couture d'éclats et de césures, de cernes et de jours. Alors ils firent un livre qui noue images et mots, phrases et traces. Les mots n'y parlent pas vraiment des traces, les images n'ornent pas les phrases. Les textes ne prétendent pas expliquer les desseins des dessins, les dessins ne sont pas là pour rendre visibles les desseins des textes. Ni légende illustrée, ni ratiocination sur. Il n'y a là que des échos, et du sens qui circule par-dessus les blancs demeurés entre pièces dessinées et parcelles écrites. Le lecteur est invité à donner lui-même figures à ces intervalles, à les emplir de présences et d'absences. Il coud les bribes, reprise les morceaux, fait passer du fil pour lier les éclats à son gré. A la fin, c'est lui qui comprend, selon sa propre inclination, les desseins de ces dessins.

11/2010

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Romans historiques

Par le fer ou le poison

Agrippine, Isabelle d'Angoulême, Marguerite d'Anjou, Marie Tudor, la duchesse de Longueville, Mme de Montespan...par amour, par ambition ou par vengeance, par peur, cruauté, politique, égoïsme ou coquetterie, des femmes ont tué ou fait tuer des hommes, des femmes et même des enfants. Juliette Benzoni dresse les portraits de 16 d'entre-elles au destin tragique. Par amour, par ambition ou par vengeance, par peur ou par cruauté, par fanatisme ou par crédulité, par politique, par égoïsme ou par coquetterie, des femmes ont tué ou fait tuer des hommes, d'autres femmes et même des enfants. Le sang versé est le lien sinistre qui unit l'une à l'autre des créatures aussi dissemblables que Agrippine et Théophano, la cabaretière des faubourgs de Byzance devenue impératrice, qu'Isabelle d'Angoulême ou Marguerite d'Anjou, toutes deux reines d'Angleterre, ou que l'avide Henriette d'Entragues, qui ne put être reine de France et s'en vengea ignoblement, qu'Ana de Mendoza, princesse d'Eboli tuant pour protéger son amour, que l'effroyable Erzsébeth Báthory, ce Gilles de Rais au féminin. Dans chacun de ces récits, le fer brille, la hache s'abat ou bien le poison s'insinue, dans le cadre à la fois tragique et fastueux des grandes cours à travers les siècles. Et il est impossible de dire lesquels étaient les pires, des poisons de Locuste ou ceux de la Voisin, des massacres de Marie Tudor ou de la hideuse trahison de la femme au châle rouge.

06/2018

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Littérature française

Histoire des Treize. trois courts romans d'Honoré de Balzac : Ferragus, La Duchesse de Langeais, La Fille aux yeux d'or

Histoire des Treize est un roman d'Honoré de Balzac paru entre 1833 et 1839. Sous ce titre, Balzac a regroupé trois courts romans : - Ferragus, roman paru pour la première fois en 1833 dans La Revue de Paris, sous le titre Ferragus, chef des Dévorants. - La Duchesse de Langeais, roman paru en 1833 dans L'Echo de la Jeune France, sous le titre Ne touchez pas à la hache, qu'il gardera jusqu'en 1839. - La Fille aux yeux d'or, roman paru en 1834. Les Treize, selon la préface de Balzac, sont "treize hommes également frappés du même sentiment, tous doués d'une assez grande énergie pour être fidèles à la même pensée, assez probes pour ne point se trahir, alors même que leurs intérêts se trouvaient opposés, assez profondément politiques pour dissimuler les liens sacrés qui les unissaient, assez forts pour se mettre au-dessus de toutes les lois, assez hardis pour tout entreprendre, et assez heureux pour avoir presque toujours réussi dans leurs desseins... Enfin, pour que rien ne manquât à la sombre et mystérieuse poésie de cette histoire, ces treize hommes sont restés inconnus, quoique tous aient réalisé les plus bizarres idées que suggère à l'imagination la fantastique puissance attribuée aux Manfred, aux Faust, aux Melmoth ; et tous aujourd'hui sont brisés, dispersés du moins". Il s'agit en fait d'une société secrète qui fait basculer La Comédie humaine dans un univers fantastique, le fameux "fantastique social" tel que le définit Charles Nodier, un genre dans lequel Eugène Sue excellera avec Les Mystères de Paris.

11/2022

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Littérature française (poches)

L'arrêt de mort

Jamais un livre n'aura été, à ce point, l'espace éprouvé de sa loi. Souveraine gravité de l'arrêt de mort ! L'implacable sentence, l'infaillible décret s'abat, comme un couperet, sur chacune de ses pages et, une fois au moins, de la manière la plus visible, non pour séparer en deux parties presque égales, le récit mais, au contraire, pour marquer de sa coupure le passage de l'une à l'autre, de la vie à la mort afin de les confondre ensuite. Il y aura, désormais, ce qui s'est écrit avant l'arrêt, le redoutant et, cependant, fasciné, tournant autour et ce qui s'est écrit après - en même temps ? -, l'acceptant, le subissant ou mieux, l'appliquant. A l'image, peut-être de ce qui, à la suite de "ce profond coup de hache ", s'est creusé au milieu de la paume de J. "...et si cette ligne s'appelle bien ligne de chance, je dois dire que son aspect rendait cette chance tragique ". La loi est regard de la mort. Trois personnages - une même irréfrénable passion - vont vivre et mourir de l'humanité infinie et de la glaciale cruauté de ce regard ; entourés de quelques témoins occasionnels, garants de la plausibilité de l'histoire, vont vivre la mort de l'autre et mourir de leur propre mort. Loi de l'univers et du livre. "Ce qui arriva était arrivé depuis longtemps. " Et quelle est cette parole de mort qui ne serait point silence ? "L'extraordinaire commence au moment où je m'arrête. "

11/1998

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Romans noirs

Cirque mort

Est-ce que Théo est avec toi ? Pour le lieutenant Dapper, le malheur a commencé avec ces mots-là, ce jeudi noir où sa femme l'a appelé parce que leur fils n'était pas rentré à la maison, après la classe. Il enquêtait alors sur la disparition de deux garçons. Peu de temps avant, un événement avait horrifié les habitants de la petite ville : tous les animaux d'un cirque installé pour Noël avaient été décimés à la hache. Depuis que Théo n'est pas rentré, depuis tout un hiver, Dapper, dessaisi de l'enquête, ne parvient pas à se résigner. Parce qu'un enfant disparu n'est jamais un enfant mort. Alors, puisqu'il n'a rien d'autre, il décide de suivre la piste que lui offre une lettre anonyme. Elle mène au centre hospitalier où sont accueillis de jeunes psychotiques. Dans ce lieu étrange, un adolescent, Ilyas, prétend avoir été l'ami de Théo. Dapper reprend espoir, puis comprend qu'il ne savait pas tout de son fils. Et comment en parler à sa femme, dire : J'ai rencontré un garçon qui a des visions et j'ai foi en lui ? Dans ce roman singulier et oppressant, Gilles Sebhan nous emporte sur les pas d'un homme dont peu à peu l'enveloppe se déchire. Dapper est prêt à tout pour retrouver son enfant, y compris à ne plus incarner la raison et la loi comme il a accepté de le faire quinze ans durant.

01/2018

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Loisirs et jeux

Georges N° 39 : Vikings

Georges enfile un casque et s'empare de son bouclier pour vous transporter à l'époque des Vikings ! Grands marins, explorateurs, marchands et guerriers, le peuple viking a navigué et atteint les côtes atlantiques de l'Europe, la Méditerranée, l'Orient et même l'Amérique, 500 ans avant Christophe Colomb. Du VIIe au XIe siècle, ces histoires palpitantes méritent bien un numéro complet ! Matthias Malingrëy signe l'histoire longue ! En voici l'introduction : " A l'âge des Viking, tout au Nord des mers froides, dans la région de Lundrbekkr, se trouvait le petit village de Thorpböth où coulait la rivière Breidbëk. C'est là que vivait Smiör le plus mauvais forgeron du pays. Très réputé pour ses épées tordues, ses haches molles et ses bijoux moches, Smiör ne vendait jamais rien à personne et il était très pauvre... ". L'histoire vraie d'une parenté intrépide avec Erik le rouge qui a découvert le Groenland, et son fils Leifr, qui dix ans plus tard, découvrira l'Amérique ! Cagoule et Lapin vous ont préparé un tuto "Bien réussir sa sortie au musée des Vikings", le tout en deux étapes seulement mais en omettant le plus important... Dans les jeux : un grand banquet avec des objets artisanaux et d'autres anachroniques, une carte des itinéraires de leurs explorations, un viking imposteur à retrouver (celui qui porte un casque à cornes), un labyrinthe habité par des créatures et divinités de la mythologie viking et des navires avec quelques différences... Et pour finir : l'interview d'un constructeur de bateau, la découverte de l'alphabet viking, le futhark, en fabriquant des runes, la recette du pain viking et le mode d'emploi pour se fabriquer une corne à boire en papier mâché !

04/2019

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Littérature anglo-saxonne

Portrait d'aujourd'hui

Dans cette oeuvre à mi-chemin entre le roman et la nouvelle, l'autrice explore et revisite deux de ses relations marquantes, à travers Midget, le personnage principal. Elle rencontre tout d'abord Josepha suite à sa rupture avec Raymond, et en tombe amoureuse. Après un voyage en Europe, les deux jeunes femmes sont séparées. Josepha se marie, Midget aussi, sans que celle-ci ne soit réellement satisfaite, d'ailleurs son époux Basil la trompe ouvertement, la laissant à sa solitude. Midget se retrouve isolée, lorsque Josepha lui écrit une lettre odieuse, dans laquelle elle lui explique qu'elle est malade, enceinte, et critique Basil. Blessée, Midget répondra et entamera par ce biais le deuil de leur relation. Plus tard, les lecteur. ice. s assistent aux prémices des amours de Midget et Althea, leurs errances dans la forêt et leurs réflexions sur leur place dans de monde. Ce roman constitue une exploration d'H. D. par elle-même, de la progression de ses désirs en lien avec le grand traumatisme que fut pour elle la Première Guerre mondiale. "Paint It Today" est un cheminement poétique dans la vie de son autrice, et brouille de temps à autre la frontière entre le roman à clef et l'autobiographie. "Un portrait, une peinture ? Aujourd'hui, on ne peut pas peindre comme on peignait hier. On ne pourra pas peindre demain comme on peint aujourd'hui. Un portrait, une peinture ? Ne le peignez ni à la mode d'hier, passionnée et rigide, ni à celle que l'on s'imaginait hier pour après-demain, quadrillée, hachée, géométrique, prismatique. N'essayez pas de peindre la destruction que l'on imaginait hier pour après-demain, ni les canons de beauté d'hier. Essayez plutôt, de quelque manière que ce soit, de le peindre comme aujourd'hui". H. D.

01/2024

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Gestion

Réinventez votre business avant qu'il ne soit trop tard. Les stratégies gagnantes pour survivre et prospérer dans un monde où tout peut être copié

Le marché est aujourd'hui plus volatil, incertain et complexe qu'à n'importe quelle époque antérieure. Même ceux qui sont à la pointe de l'innovation sont confrontés à la menace de concurrents produisant des copies moins chères. Les dépôts de brevets d'innovations, la position de leader du marché ou les ressources financières ne suffisent plus à protéger une entreprise des imitateurs. Depuis la révolution industrielle, tous les pays qui sont devenus riches ont commencé par copier les autres : les Français ont copié les Britanniques, les Américains ont copié les Allemands et les Japonais ont copié à peu près tout le monde. Pourtant, certaines entreprises pionnières ont réussi à survivre et même à prospérer au cours des siècles. Comment est-ce possible ? Que pouvons-nous faire et que pouvons-nous apprendre des entreprises qui résistent et parviennent à prospérer malgré la concurrence, la mondialisation, les copieurs, les machines intelligentes et les risques de disruption ? Dans ce livre d'enquête et de stratégie, Howard Yu, montre que les entrepreneurs, pionniers et innovateurs ont été des rebelles, des agitateurs d'idées, capables de transformer une industrie ou d'en inventer une nouvelle. Pour réussir et perdurer, les organisations (entreprises du secteur privé et public, entreprises sociales, ONG, etc.) doivent savoir se réinventer, conserver l'esprit de rébellion de leur origine face à l'industrie et savoir insuffler durablement cet état d'esprit au sein de leur structure. La rébellion est une tactique éprouvée qui permet de se réinventer en se disruptant soi-même, plutôt que d'attendre le jour où un concurrent, un copieur ou un nouveau venu le fasse. Il existe en outre des stratégies pour tirer parti de la connectivité omniprésente, de la montée inexorable des machines intelligentes et de l'importance croissante de la créativité. La compétition, c'est pour les perdants. Il faut apprendre à créer de la valeur. A l'aide d'une vingtaine de fascinantes d'études de cas de transformations réussies et de déclins tragiques qui associent théorie et exemples concrets, Howard Yu illustre cinq principes fondamentaux qui couvrent un large éventail d'industries, de pays et d'époques, puis il établit un processus structuré et reproductible : 1 - Comprendre les savoirs de base de son organisation et sa trajectoire. 2 - Acquérir et cultiver de nouvelles disciplines et de nouveaux savoirs. Les connaissances acquises dans un domaine mènent souvent à de nouvelles découvertes dans un autre domaine. C'est ce processus qui ouvre de nouvelles voies de croissance. 3 - Tirer parti des changements sismiques (comme l'inexorable montée en puissance des machines intelligentes et l'émergence d'une connectivité omniprésente). Apprendre à identifier les forces qui compteront le plus dans les décennies à venir et reconfigurer ses compétences avant les autres. 4 - Expérimenter pour éprouver et appuyer l'expérience sur des preuves. Une décision audacieuse a toujours l'air bonne jusqu'à ce qu'elle se révèle fausse. Le plus grand risque qui menace la survie des organisations réside dans les luttes intestines et l'inaction collective à cause de croyances personnelles. L'expérimentation est la fenêtre qui permet de laisser entrer la lumière de l'extérieur. 5 S'immerger profondément dans l'exécution. Penser n'équivaut pas à faire. La prise de conscience n'est pas la même chose que l'engagement. Les plongées profondes sont différentes de la gestion et du management parce qu'elles reposent sur le pouvoir de la connaissance plutôt que sur le pouvoir de position. Ce livre est une feuille de route pour agir dans un monde en constante évolution. C'est la fin de l'empire des gestionnaires ou des directeurs financiers et l'avènement des rebelles.

02/2019

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Ecrits sur l'art

La folie du regard

Dans la première partie de cet essai, Laurent Jenny, à travers les images de l'art, s'intéresse aux turbulences du regard. La diversité de ces images révèle en effet que le regard est loin d'être une donnée naturelle, simple et commune. Chaque époque, chaque artiste et chaque medium redessinent une extension différente du visible, et remodèlent des usages dans le champ très vaste qui est celui du visible. Il y a loin des figures paléolithiques superposées émergeant pour quelques rares initiés d'une matrice minérale enveloppante et secrète - aux tableaux luxueux, surchargés de symboles savants et d'allusions aux pratiques sociales que constituent les peintures du Quattrocento. Tout comme les peintures éloquentes de l'âge classique s'opposent, par leur discours implicite, au type de contemplation muette appelé par les tableaux "silencieux" de l'âge moderne, de Manet à Morandi. Ce n'est d'ailleurs pas seulement la connivence du regard avec l'intelligible qui se transforme, mais aussi son appel aux autres sens, notamment le tactile, ainsi qu'en témoigne encore aujourd'hui une oeuvre comme celle de Giuseppe Penone, qui cherche passionnément à étendre la sensibilité optique à la surface entière de la peau. Les technologies de l'image ont aussi leur part dans cette constante redéfinition du voir. La photographie a ainsi délibérément réduit le point de vue au monoculaire et astreint le regard à un battement, non sans effets temporels. A l'inverse, les spectacles immersifs de l' "atelier des lumières" , veulent produire l'illusion que le champ du regard est à la fois mouvant, sans bords et infini jusque sous nos pieds. Cependant le pari que fait Laurent Jenny, qui est aussi celui de l'art, c'est que toutes ces images si diverses nous parlent et nous atteignent au-delà des significations qui ont été celles de leur temps et des intentions de leurs auteurs, au-delà même des circonscriptions de regard qui les régissaient. C'est précisément leur dimension énigmatique qui aiguise notre attention à elles et découvre dans notre propre regard des régions ignorées. Cela ne va pas sans déchirure de nos habitudes perceptives, ni retentissement émotionnel et éthique. Et ce sont ces chocs dont Laurent Jenny s'efforce de rendre compte dans la patience de l'écriture. La seconde partie de cet essai propose donc une déambulation libre et subjective à partir d'images énigmatiques et un approfondissement de leur étrangeté. Laurent Jenny s'y interroge ainsi sur le trouble que produit la facture porcelainée et cruelle des Judith de Cranach ou sur la dimension secrètement apocalyptique d'un tableau supposément aussi galant que "La fête à Rambouillet" de Fragonard. Il questionne l'anachronisme optique des oeuvres "qui ne sont pas de leurs temps" , comme les huiles italiennes de Valenciennes ou de Thomas Jones. Il se penche sur les horizons obstinément bouchés de Courbet, qui font refluer le regard vers la matérialité épaisse des surfaces. Il cherche à comprendre la puissance du monde graphique de Seurat dont les figures "absorbantes rayonnantes" semblent dotées d'une pesanteur nocturne et solitaire intimement liée au monde chromatique restreint du noir et blanc. Il relève les stratégies de Matisse pour domestiquer au-dedans l'espace effrayant du dehors. Dans Louons maintenant les grands hommes, il confronte la sécheresse des photographies de Walker Evans, illustrant la vie nue des petits blancs pauvres d'Alabama et la prose incandescente d'Agee comme deux traductions de la même expérience visible. Et enfin il retrace les tourments de Giacometti vivant une forme de "folie du regard" en essayant vainement de saisir le visage de son modèle japonais Yanaihara. En définitive, à travers ces réflexions et ce parcours dans les images de l'art, il s'agit pour Laurent Jenny de rouvrir le champ du regard à son extension variable, à ses connivences passagères et à son essentielle indétermination.

03/2023

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Poésie

L'état d'enfance. IV

L'Etat d'enfance est un vaste projet littéraire initié en 1992 et dont nous publions aujourd'hui le quatrième volume. Livre d'heures composé de fragments compacts de proses arrachés à la nuit, véritable poésie-sismographe, dont la fine aiguille sensible note le moindre soubresaut, la plus intime variation d'un "vent intérieur" - sautes, griffures de cette aiguille, qui sont autant de signes et de blessures. Le temps est "devenu le regard" , dit Hervé Piekarski dans ce livre ouvert et infini qui est peut-être avant tout une "méditation scopique" . Chaque nuit y creuse un peu plus la nuit, chaque nuit enfonce la nuit-même un peu plus loin, pour aller toucher quelle lumière ? Celle du récit peut-être, de cette grande trame qui nous recouvre comme la nuit recouvre le monde, dans laquelle Piekarski vient griffer le temps, comme le prisonnier dans sa cellule marque en une suite de traits acérés l'accumulation des jours sur le mur. Mais si chaque incise est un jour métaphysique, il reste le mur, et jamais le livre n'esquive la réalité. Ni celle des souvenirs, des maisons du souvenir, ni la présence du bégonia dans la cour, de la radio qui crépite dans la cuisine, des pavillons de banlieue, ou de l'imaginaire du roman noir avec ses berlines sombres sur des parkings, ses coups de revolvers, ses hommes en imperméable et les femmes au rouge-à-lèvres incandescent. Autant de flashes fugaces, de fulgurances de récits pris en route et remis à plus tard, plein de lieux natals, de silhouettes et de légendes. Il s'agit de dresser l'histoire de l'homme, de trouver la coïncidence totale de la langue et du récit, de la langue et du mouvement, mouvement qui réunirait en un seul geste l'origine et la fin. Fin, ou béance, ou faillite. Ce qui menace l'homme chez Piekarski, ce qui dévore jour après jours le foie de Prométhée, ce n'est pas l'aigle (divin), mais lui-même : une "bête sourde et aveugle, issue de la chair de son foie" . Difficile d'échapper à sa propre dévoration. Il faudrait alors poser sur le papier une possibilité de langage, une barque de mots pour traverser ou remonter le temps, l'espace intérieur, le passé, les échos. Ouvrir un trou sans tomber dans l'un de ces "ouvertures partout dans les mémoires" . Le coeur comme les étoiles est en expansion constante, c'est pourquoi il faut prolonger le geste d'écrire, de noter, face à l'accumulation sur soi du temps, de la mort, de la nuit. Barque, "abri" , ou "bivouac" : écrire un lieu qui résiste, un lieu respirable malgré le poids du temps dans sa poitrine. Piekarski tient dans ces pages une position de présence et de retrait simultané, il est en "observation" , comme si le corps pouvait devenir l'espace réversible du temps et de la fiction, de la vie et de la mort, de la fable et du prosaïque. Il ouvre l'espace par le langage, la pente des enfers qu'il nous appartient de descendre ou de monter, chacun dans son mystère et sa nuit propre. Tenir encore le récit pour repousser un peu la faillite humaine, "la faillite mondiale du langage" . Descendre chercher la noirceur et la douleur jusqu'à la rupture avant que "la nuit ne referme son cercle" , avec pour seul bagage une langue poétique qui n'est pas le langage, mais la langue du langage. On songe à Orphée, un Orphée dont l'Eurydice serait le langage et qui ne pourrait en contempler la puissance destructrice sans disparaître soi-même, mais comme le dit Piekarski dans un dernier vertige : "Orphée parce que le monde entier se retourne" .

02/2024

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Histoire internationale

Oneg Shabbat. Journal du ghetto de Varsovie

Avec la publication d'une partie des archives d'Oneg Shabbath chez Fayard, il y a dix ans, la traduction de ce Journal complète l'édifice des voix d'outre-tombe venues du judaïsme de Varsovie. Quelques semaines après l'invasion allemande, pressentant avec beaucoup d'autres que des temps lourds de dangers encore imprécis s'ouvrent devant eux, Ringelblum met sur pied une équipe de collecte d'informations qui se réunit chaque samedi. D'où le nom du groupe, Oneg Shabbath (Onegh Shabbès en yiddish), "la joie du shabbat". La finalité de cette collecte va changer avec le temps : de preuves pour l'après-guerre, elle devient, quand se confirme l'extermination dans la première moitié de l'année 1942, une accumulation de preuves pour les générations à venir. Preuve du désastre sans précédent qui prétend éradiquer un  peuple décrété "en trop" sur la terre. Parallèlement Ringelblum tient son Journal, en yiddish, de façon intermittente, en langage parfois haché, voire sibyllin. Au fur et à mesure que passent les mois, la description de la misère effroyable et volontairement organisée par les Allemands prend le dessus. Comme s'impose aussi la description de la trahison d'une partie des classes dominantes juives, la bassesse de beaucoup, voire la trahison d'une poignée. Mais il met aussi en lumière la solidarité d'un grand nombre et la vivacité de la résistance culturelle à ce martyre. Reste que ce texte est un réquisitoire implacable, par des notations sèches, jamais emportées par une indignation de posture ou outrancière, de l'égoïsme de classe qui structure les sociétés juives. Comme les autres.

11/2017