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Staline Tome 2 : La cour du tsar rouge. 1941-1953

Extraits

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Vichy

Le procès Bousquet. Haute cour de justice 20-23 juin 1949

" Il advient que la justice transforme un innocent en coupable. Mais il est plus rare que l'institution judiciaire transforme un coupable en innocent. Ce fut pourtant le cas de René Bousquet, ancien secrétaire général de la police de Vichy, d'avril 1942 à décembre 1943, et proche de Pierre Laval. Envoyé en Allemagne par ses amis de la Gestapo en juin 1944, Bousquet choisit de rentrer en France en mai 1945 pour y être jugé par la Haute Cour de justice. Comme il l'avait annoncé à ses proches, tout se passa bien pour lui. René Bousquet fut mis en liberté provisoire en juillet 1948 et jugé par la Haute Cour du 21 au 23 juin 1949. Il bénéficia d'un quasi-acquittement. La Haute Cour, composée de parlementaires, pour certains résistants, le releva même de l'indignité nationale pour services rendus à la Résistance... Il put alors entreprendre le front haut une nouvelle carrière dans le monde des affaires. Dénoncé en 1978 par Darquier de Pellepoix, ancien commissaire général aux questions juives, Bousquet se vit rattrapé par son passé, notamment par le drame de la rafle du Vel' d'Hiv en juillet 1942, à laquelle il avait fait procéder par la police française. Une nouvelle plainte ayant été déposée contre lui en 1991, Bousquet fut, avant un nouveau procès, abattu par un dément, à Paris, en juin 1993. Sa mort a interdit à la justice de se prononcer à nouveau. Au-delà de l'intérêt historique de ce déni de justice que fut son procès, demeure une question essentielle : comment la Haute Cour de justice a-t-elle pu acquitter René Bousquet et lui délivrer un véritable brevet de Résistance ? C'est l'énigme que cet ouvrage présente. " Robert Badinter Robert Badinter et Bernard Le Drezen ont retrouvé aux Archives nationales le compte rendu sténographique du procès de René Bousquet en juin 1949. Nous publions ici l'intégralité de ce texte, véritable enregistrement écrit des audiences.

10/2022

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Histoire internationale

Algérie, la révolution trahie (1954-1958)

Messali Hadj, le président de l'Etoile nord-africaine (1926-1927), puis du Parti du peuple algérien (1937-1946), fonde en Algérie, en 1947, le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). En 1952, Messali, pendant son voyage en Orient, prépare sur le plan politique, diplomatique et militaire la guerre d'indépendance. Il n'est pas suivi parla direction du MTLD d'Algérie qui s'est engagée dans la collaboration avec Jacques Chevallier (promoteur d'une politique néo-coloniale en Algérie). La crise du MTLD éclate. En juillet 1954, le MTLD est refondu au congrès d'Homu qui adopte le programme de Messali et charge le Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) d'engager le parti dans la lutte armée. C'est alors que Boudiaf réunit un groupe pour former, avec l'aide de Nasser, le Front de libération nationale (FLN) qui veut fonder l'Algérie sur les principes islamiques. En novembre, le FLN lance une série d'attentats pour devenir l'interlocuteur algérien de la France. Mais Ben Boulatd, chef des Aurès, entre dans la révolution au nom de Messali. Il organise avec Zighout Youcef (chef de la Zone Il — Nord Constantinois — acquise au PPA) l'insurrection du 20 août 1955. Ahane Ramdane regroupe dans le FLN d'Algérie qu'il dirige tous les adversaires de la Constituante. Pour négocier avec Paris, il se démarque du Caire et engage une guerre féroce contre le MNA qui refuse de se dissoudre dans le FLN. En août 1956, au congrès de la Soummam, il dote le FLN d'une doctrine et d'une stratégie en rupture avec celles du mouvement nationaliste. Confronté, après l'envoi du contingent en Algérie, à une année puissante, il lance le terrorisme à Alger. Vaincu, il s'enfuit en Tunisie. Fin 1956, après l'agression de Suez, l'URSS et les Etats-Unis soutiennent le FLN et l'imposent comme l'interlocuteur de la France. En menant la guerre contre le MNA et le syndicat USTA, en caporalisant l'émigration et en lançant le terrorisme, le FLN a détruit le mouvement national créé par Messali. L'Algérie obtiendra son indépendance mais la révolution algérienne est morte en 1958. Avec ce livre, très documenté, Jacques Simon propose une lecture nouvelle de " la guerre d'Algérie ".

12/2018

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Histoire de France

La République se meurt. 1956-1958

Il était une fois... Guy Mollet, la guerre d'Algérie, le rapport Khrouchtchev, les chars de Budapest, l'expédition de Suez, un général Massu, la torture dans la République, un Lacoste Pugilator, la cour de la Sorbonne, les profondeurs poujadistes, des étudiants en colère, la déconfiture de la gauche, les impudences de la droite, quelques printemps sans fleurs, des gouvernements qui sautent, un putsch sous les palmiers, un général de Gaulle qui surgit du désert, quelques raisons de rire ou de pleurer... On n'a pas tous les jours vingt ans. L'auteur a fêté les siens au beau milieu de ce tohu-bohu dont meurent les républiques.

04/1985

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Beaux arts

Staël, la figure à nu. 1951-1955, Edition bilingue français-anglais

A partir de 1951 et jusqu'à sa mort en 1955, Nicolas de Staël fait du nu l'une des clés de voûte de son travail sur le rapport entre le fond et la figure. Le musée Picasso a choisi de mettre en lumière cet aspect fondamental de son oeuvre en réunissant un ensemble rare de peintures et de dessins, pour une grande partie inédits. Les contributions de Maryline Desbiolles, Federico Ferrari, Federico Nicolao et Jean-Louis Andral convient à une véritable redécouverte de cet artiste d'exception.

05/2014

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Littérature française

La Bicyclette Bleue Tome 7 : Cuba libre ! 1955-1959

Léa et François Tavernier s'embarquent pour Cuba avec leurs enfants. Ils cherchent à y oublier le désastre indochinois dans lequel ils ont été si tragiquement plongés. Mais l'aventure les rattrape à nouveau sur cette île où règne alors Fulgencio Batista, le dictateur que soutient la mafia américaine. Très vite, Charles, le fils adoptif de Léa, se trouve mêlé au mouvement révolutionnaire. Ardemment recherché par la police de Batista, il parvient à rejoindre Fidel Castro et la rebellion qui attendent leur heure dans la sierra Maestra. Folle d'inquiétude, Léa part à sa recherche et le retrouve en compagnie d'Ernesto Guevara qui l'aima en Argentine (voir Noir Tango) et de Camilo Cienfuegos qui devient son amant. Ensemble, ils prennent part aux durs combats de Santa Clara, puis remontent en vainqueurs sur La Havane. Pendant ce temps, François Tavernier, à qui le général Salan d'abord, puis le général de Gaulle ont fait appel, gagne Alger, en mission avec Léon Delbecque, Lucien Neuwirth et le capitaine Jean Pouget qu'il a connu durant le siège de Diên Biên Phu. Là, il assiste aux événements du 13 mai 1958, s'inquiète de la montée du fascisme en Algérie et apprend à se méfier de l'entourage proche du général de Gaulle qu'il soupçonne d'avoir voulu fomenter un coup d'Etat pour assurer son retour au pouvoir. Léa et François se retrouvent finalement à Paris en 1959.

01/1999

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Histoire internationale

Le camp de concentration de Redl-Zipf (1943-1945)

Lorsqu'il est question des camps de concentration nazis dans la bibliographie historique, l'accent est mis sur les camps principaux tels Dachau, Buchenwald, Dora-Mittelbau. Peu d'ouvrages sont dédiés aux camps annexes comme le camp de Redl-Zipf dépendant du camp de concentration autrichien de Mauthausen. Ouvert à l'automne 1943, le camp de Redl-Zipf est pourtant un camp singulier dans la nébuleuse concentrationnaire. Dissimulé dans les caves d'une brasserie, il avait pour mission l'essai des propulseurs des missiles V2 qui devaient assurer à l'Allemagne nazie une victoire finale sur les Alliés. A la toute fin de la guerre, c'est dans ce camp que sera transféré le kommando Bernhard qui avait pour mission de falsifier des livres sterling dans le but de détruire l'économie britannique. Illustrée par de nombreux témoignages et archives d'époque, cette monographie historique montre combien la vie des déportés venus des quatre coins de l'Europe était un véritable enfer. A la bestialité des tortionnaires et à la pénibilité du travail forcé s'ajoutait le climat rigoureux de cette région montagneuse autrichienne. Une fois épuisés et ainsi considérés comme inaptes, les déportés étaient alors transférés au camp central de Mauthausen d'où certains d'entre eux partaient pour la chambre à gaz du château de Hartheim dans le cadre de "l'Aktion 14f13 ".

04/2017

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Religion

Les Ecrits d'Etty Hillesum. Journaux et Lettres, 1941-1943

Ce volume donne une image riche, nuancée et authentique d'une jeune femme d'exception: non pas une sainte étrangère au monde, mais une personnalité audacieuse et libertine. amoureuse de la vie, qui tente de dompter des dons intellectuels et artistiques dont le foisonnement anarchique l'entrave. C'est aussi un merveilleux journal intime. la chronique minutieuse et inlassable d'une passion, avec ses moments exaltants et ses crises de jalousie. et en contrepoint des tentatives toujours recommencées pour reconquérir un peu de distance et de sérénité. En outre, ce qu'on n'a jamais dit, Etty Hillesum a beaucoup d'humour et un vrai talent satirique, qui éclate dans le tableau qu'elle brosse de son entourage, même dans les heures les plus tragiques. crin, cette œuvre nous confronte au mystère d'un cheminement spirituel qui est un refuge sans être un rejet du monde et des hommes, qui semble au contraire être un acquiescement. parfois même un émerveillement, et ce au pire moment de notre histoire.

11/2008

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Histoire internationale

Marcher ou mourir. Les troupes italiennes en Russie, 1941-1943

Entre juillet 1941 et février 1943, jusqu'à 230 000 soldats italiens ont combattu dans les plaines ukrainiennes et russes aux côtés de leurs alliés allemands. Ce qui au départ avait été présenté comme une promenade militaire, dans le sillon d'une Wehrmacht invaincue, s'est terminé par une tragédie épouvantable : devant Stalingrad, après que le front de l'Axe a été brisé par de massives attaques soviétiques à partir de décembre 1942, les colonnes de soldats italiens en déroute, mélangés à des Allemands, des Roumains et des Hongrois, ont entamé une retraite dantesque, à pied, par des températures polaires, constamment harcelés par l'ennemi. Ceux qui ont été capturés sont morts par dizaines de milliers dans les camps soviétiques. Au total, en moins de deux mois, 85 000 Italiens sont morts ou disparus... Ils étaient, certes, du "mauvais côté", mais le témoignage qu'ont laissé de cette gigantesque boucherie certains survivants devenus des écrivains célèbres (notamment Giulio Bedeschi, Egisto Corradi, Eugenio Corti, Nuto Revelli et Mario Rigoni Stern) perpétue de manière émouvante le souvenir de ces soldats transalpins égarés dans une guerre titanesque... au détriment, peut-être, de la complexité historique. Pour la première fois en France, ce livre fait un point complet sur cet épisode tragique de la deuxième guerre mondiale, véritable tournant de la guerre pour l'Italie. Il rappellera aux lecteurs une autre épopée : celle de la retraite de la Grande Armée en 1812.

01/2018

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Histoire de France

Les 256 de Souge. Fusillés de 1940 à 1944

Le Comité du Souvenir des Fusillés de Souge a pour objet social d'honorer la mémoire des 256 résistants et patriotes fusillés par les nazis au camp de Souge en Gironde de 1940 à 1944. L'ouvrage témoigne de "qui étaient ces fusillés", tant du point de vue de leur état civil, que, de leurs situations personnelle ou professionnelle, de leurs engagements( idéologiques notamment) très divers, ainsi que de leurs actions de résistances, conditions d'arrestations et processus ( ou pas) de condamnations et d'exécutions. Des éléments de contextualisation introduiront l'ouvrage. Un tableau chronologique fera ressortir, en regard des principales dates marquantes du conflit mondial, les décisions du Reich, déterminant la politique de répression vis-à-vis des résistants. La reproduction de documents émanant de la Préfecture de la Gironde illustrera l'action de Vichy vis-à-vis de ceux que les rapports de police appelaient les "terroristes -communistes ". Quelques éléments de réflflexion montreront pourquoi Souge est après le Mont Valérien le 2e lieu de fusillades en France. Le corps du livre sera composé des biographies des fusillés. S'il subsiste encore quelques inconnus, le Comité a collecté leur état civil, et les archives, familiales, du comité, départementales, celles du ministère des Armées, et d'organismes agréés qui à la Libération ont validé les actions de Résistance, permettant, en s'appuyant sur les ouvrages généraux existants, et pour l'écrasante majorité, de pouvoir rédiger ces biographies. Le choix de classement sera par date de fusillades et ensuite par ordre alphabétique, car, s'il y a eu des fusillés isolés, l'histoire d'un groupe, qu'il s'agisse d'otages ou de résistants condamnés, vaut souvent pour les fusillades massives. Une iconographie conséquente (photos, fac-similés de lettres, etc.) et des "paroles d'enfants et petits enfants de fusillés" introduiront la dimension humaine portée par les familles des fusillés.

09/2014

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Poésie

uvre complètes, tome 1. L'Amour la Terre - 1946-1956. L'Amour la Terre - 1946-1956

Depuis son décès en 1992, l'oeuvre de François Jacqmin n'a fait que croître en notoriété et en importance dans le paysage poétique francophone. Fondée sur ses trois recueils majeurs (Les Saisons, Le Domino gris, Le Livre de la neige), elle a fait l'objet de plusieurs rééditions et éditions posthumes. Ce volume inaugure une vaste entreprise d'édition critique et génétique de l'intégralité de l'oeuvre publiée et inédite. Celle-ci débute avec la publication des écrits de jeunesse.

11/2022

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Critique littéraire

Choix de lettres 1923-1993

Il est exceptionnel d'avoir accès à une correspondance s'étendant sur une période continue de soixante-dix années et, de surcroît, à des lettres qui témoignent d'une manière aussi transparente de l'appréciation de l'amitié. Ces lettres sont d'abord une conversation de l'esprit, et souvent, cette conversation semble viser un auditoire au-delà du destinataire de la lettre : "J'ai parfois l'impression de m'adresser à d'autres lecteurs en même temps qu'à toi" , écrivit-il à un de ses amis. Sans doute l'aspect le plus remarquable du parcours de Thomas, lorsque l'on considère la période de l'histoire dans laquelle il s'est déroulé, réside dans son refus d'accepter le jugement nihiliste de l'époque prôné par ses pairs. Pour lui, humaniste convaincu, le désespoir représentait l'ultime mal : "Ce n'est pas vers l'ombre qu'il faut se tourner, mais vers un espace de lumière [... ] je suis persuadé que le grand, le seul crime - c'est le désespoir - quand la fine pointe de l'espoir (de l'espoir en rien, à l'état pur), n'est plus là - c'est vraiment le fil de la vie qui se rompt". "Mystérieux, secret, discret" , ce sont les mots dont la critique se sert habituellement à l'égard d'Henri Thomas. Espérons que ce choix de lettres jettera une lumière là où il y avait de l'ombre, en éclairant notamment la parenté de Thomas avec Herman Melville, un écrivain qu'il décrivait ainsi : "Un homme seul, aux écoutes de la terre et de la mer, et qui trouve au plus lointain, sur les confins du réel et de la fiction, ce qu'on peut nommer sa vérité [... ]" . Joanna Leary.

06/2003

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Littérature étrangère

El. Suivi de Le divorce comme mesure hygiénique

1923 : Mercedes Pinto est expulsée d'Espagne à la suite de sa conférence Le divorce comme mesure hygiénique. Elle s'installe en Uruguay, puis à Cuba (1935-1943), enfin au Mexique. 1921-1926 : Edward Weston photographie Tina Modotti, en Californie puis au Mexique. 1926 : Mercedes Pinto publie El, roman dans lequel la narratrice est victime de la paranoïa maladive de son époux. 1952 : Autre exilé espagnol au Mexique, Luis Bunuel adapte El au cinéma. 1976: Mercedes Pinto est enterrée à Mexico. Pablo Neruda signe son épitaphe : Mercedes Pinto vit dans le souffle de la tempête, avec le coeur à tous vents. Energiquement seule. Urgemment vivante.

05/2012

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Correspondance

Correspondance entre andré gide et jean malaquais - 1935-1950. 1935-1950

Dialogue entre deux écrivains, l'un célèbre, l'autre débutant, cette correspondance se situe sur fond de polémiques politiques, quand Gide rompt avec le stalinisme, quand Malaquais parvient en 1942 à quitter la France avec l'aide de Gide. Installé en Amérique, il allait, avec Planète sans visa, écrire le grand roman de la France occupée.

08/2023

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Religion

Biographie d'Yvonne-Aimée de Malestroit (1901-1951). Tome 1, La sainte enfance (1901-1922), 2ème édition

Après un silence contraint d'un quart de siècle pendant lequel il avait été interdit d'écrire sur Yvonne Beauvais (1901-1951), le cardinal Seper, préfet de la Congrégation de la foi, a invité l'abbé René Laurentin à reprendre l'étude de ce dossier hors du commun. La vie brève qu'il a publiée en 1985: Un amour extraordinaire. Yvonne-Aimée de Malestroit, a été plébiscitée à plus de 30 000 exemplaires. Fondatrice et première supérieure générale des Augustines Hospitalières, Mère Yvonne-Aimée fut reconnue héroïne nationale par le général de Gaulle. Il tint à la décorer personnellement. Sa conduite généreuse et risquée pendant la guerre n'était qu'une manifestation de sa charité sans bornes. Après huit monographies exploratoires sur ses charismes, une étude d'ensemble s'imposait. Cette biographie en plusieurs volumes s'achèvera par un bilan des charismes ordinaires et extraordinaires et, surtout, de la sainteté qui les inspire. Voici d'abord l'enfance d'Yvonne Beauvais. Jamais les premiers pas d'une destinée ne furent plus significatifs et plus décisifs. A neuf ans, elle écrit de son sang un pacte de don total au Christ, que suit et vérifie à la lettre une ascension irrésistible et sans défaillances, mais à travers une nuit spirituelle semée de rares étoiles. La sainteté des enfants est le plus caché des chefs-d'œuvre de Dieu. C'est une chance rare d'y pénétrer, grâce à une documentation unique en son genre. Yvonne a beaucoup à nous apprendre en notre siècle où la crise de l'éducation proprement chrétienne fait dire à Daniel Ange : " Ce sont les saints du siècle prochain qu'on assassine. " Cette vie est un aboutissement, écho limpide de cette enfance. Après trois nouvelles années de silence, l'abbé Laurentin la publie sous sa seule responsabilité, solution jugée préférable, en dialogue avec les autorités qui n'ont pas à préjuger du résultat. Selon la méthode qui a fait le succès de ses autres biographies, le père Laurentin cherche, non à discuter ou à démontrer, mais à montrer. Cette vie limpide parle d'elle-même.

09/2001

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Economie

Inflation, État et opinion en France de 1944 à 1952

Issu d'une thèse de doctorat dirigée par M. François Caron sur La politique des prix en France de 1944 à 1952, cet ouvrage retrace l'histoire de la plus violente inflation enregistrée en France à l'époque contemporaine avec un indice des prix officiels qui augmente de 25 fois entre 1938 et 1952. A partir d'une documentation exceptionnelle par son ampleur et par sa diversité, Michel-Pierre Chélini s'attache à présenter l'ensemble des facteurs qui participent au processus inflationniste de ces années de reconstruction ; au-delà d'une simple politique des prix rapidement dépassée dès 1945, on mesure le rôle de la volatilité des salaires, du déficit budgétaire et du déficit des paiements extérieurs. Au fil du récit, le lecteur voit se dérouler les différentes étapes du processus : le dérapage de 1944-1945 qui aurait pu être contenu, l'incohérence de 1946 et l'impuissance de 1947, le redressement enfin de 1948-1949, malheureusement provisoire. " La politique des prix est ainsi analysée dans une triple perspective : pour elle-même d'abord, sous le double aspect de la réglementation et du contrôle ; elle est ensuite replacée dans le cadre de la politique économique, monétaire, budgétaire, fiscale et planificatrice, replacée enfin dans le mouvement général de l'économie. La fin des pénuries aurait dû marquer la fin de l'inflation. Il n'en fut rien avant quatre ans (1948-1952). Michel-Pierre Chélini nous aide à comprendre pourquoi. Il y eut bien une inflation à la française, associée à des pratiques spécifiques, soit trop, soit insuffisamment dirigistes, selon les secteurs et selon les moments ". François Caron

12/1998

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Histoire de France

Lettres, notes et carnets. Tome 2, 1942 - mai 1958

Les Lettres, notes et carnets révèlent tout un pan de l'oeuvre littéraire de Charles de Gaulle, très différent dans l'esprit et dans la forme de ses ouvrages de réflexion et de souvenirs. Présentés pour la première fois dans l'ordre chronologique et enrichis de nombreux inédits, ces documents, réunis et publiés après sa mort par son fils, l'amiral de Gaulle, relèvent d'une démarche plus immédiate et spontanée. L'épistolier ou le diariste laisse apparaître ici un de Gaulle que le mémorialiste s'interdit de montrer: l'homme privé, le personnage en quelque sorte officieux, capable de s'abandonner à un élan de tendresse comme d'exprimer sans fioritures le fond de sa pensée. Hormis ses écrits de jeunesse, les textes de ses conférences d'histoire prononcées en captivité puis à Saint-Cyr et à l'Ecole de guerre, ceux de ses allocutions devant les officiers de son bataillon, quelques études sur les questions de défense nationale et des résumés d'entretiens, l'essentiel des Lettres, notes et carnets émane ainsi de plus de soixante années de correspondance et de notations personnelles. De 1907 au 9 novembre 1970, Charles de Gaulle a entretenu avec ses proches ainsi qu'avec la plupart de ses interlocuteurs politiques, français et étrangers, et quantité d'intellectuels, d'artistes et d'écrivains une relation épistolaire d'une ampleur et d'une richesse considérables. Ses carnets, tenus depuis l'adolescence, constituent l'autre volet de ses écrits intimes. Ils montrent comment l'homme, à travers le temps, s'est construit, a forgé ses idées et inventé son univers. " Pardonnez-moi ! Je n'aime que la France ", y écrit de Gaulle au lendemain de la Libération. Cet aveu suffirait à résumer l'histoire de toute sa vie.

06/2010

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Lecture 9-12 ans

Il ne restera que nos noms. 1942-1943

Paris, un matin d'été 1942, en pleine guerre, David et Fanny, deux enfants français de religion juive, prennent le train avec leurs parents afin de franchir la ligne de démarcation pour s'éloigner de la barbarie nazie. Mais cette ligne ne sera jamais franchie. Leur mère arrêtée et leur père en zone libre, ils séjournent dans une ferme avant d'être raccompagnés à Paris chez leurs grands-parents. Retour à l'école, ennui, peur, attente du courrier, silence de leur mère. Mais où est-elle ? Pourquoi ne leur écrit-elle plus jamais ? Que va-t-il leur arriver ? Avec l'humour et la naïveté de la jeunesse, David nous raconte son histoire, une histoire vraie, celle d'une enfance volée, effacée.

01/2015

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Histoire de France

Les vampires : éliminations et sabotages. Résistance, 1943-1945

Novembre 1942, la Wehrmacht envahit la zone libre, entraînant de fait l'implantation des services de police et de répression allemands au sud de la Loire. Ces derniers ne peuvent trouver une véritable efficacité sans le concours du régime de Vichy. Ainsi, des Français sans vergogne, agents de la Sipo-SD ou de l'OPA, miliciens, collaborateurs de tout poil aux motivations souvent plus vénales qu'idéologiques, deviennent les auxiliaires zélés de l'occupant. Pour la Résistance, dont les bases sont déjà solidement établies, le pouvoir de nuisance de ces traîtres représente un danger capital. Dans la région clermontoise, Émile Coulaudon, futur commandant des FFI d'Auvergne, décide de former une unité spéciale en charge des éliminations de « collabos ». Créé à partir du groupe sédentaire rassemblé par Lucien Blanchet, le corps franc des Vampires s'organise progressivement et devient opérationnel. Exécutions et sabotages spectaculaires sont le quotidien de ces combattants de l'ombre qui, pour parvenir à leurs objectifs, doivent régulièrement infiltrer les informateurs de l'ennemi et fréquenter la pègre locale. Entraînés par des chefs inflexibles comme « Bernard », « Cristal » ou « Carpentier », les membres du corps franc prélèvent le tribut du sang et instaurent un climat de psychose chez certains collaborateurs. Traqués tant par la police de Vichy et la Milice que par les services allemands, ils rendent coup pour coup dans la lutte sans merci qui s'est engagée. Loin des combats glorieux du mont Mouchet ou de la Truyère, les Vampires vont ainsi écrire une des pages les plus délicates et méconnues de la Résistance.

03/2015

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Militaire

Un élève-pilote français aux USA. 1943-1946

Du haut de ses 18 ans, Adrien, natif de la région de Bougie (Algérie), engagé volontaire, rejoint fin 1943 Casablanca pour intégrer "Le Centre de Préparation du Personnel Naviguant" au sein duquel il fut "inscrit d'office" pour suivre des cours de pilotage aux USA. Embarqué avec le 14ème détachement pour une traversée périlleuse, il découvre Boston avec ses camarades, avant d'être transféré en Alabama où les attendait une organisation militaire implacable et méticuleuse, pour accéder au niveau de maîtrise exigé permettant d'être incorporé en qualité de pilote dans les forces armées. Ce furent ensuite diverses étapes Formatrices dans le Colorado, en Caroline du Sud, dans le Michigan, dans le cadre de la "formation en escadrilles". L'auteur nous fait ainsi découvrir différents visages de l'Amérique de l'époque, avec en apothéose la visite de son détachement par le Général de Gaulle, suivie peu après du fait de la fin de la guerre, du rapatriement de sa formation en métropole, précédant le retour sur le sol de son enfance... Ce témoignage authentique révèle un fait demeuré ignoré en France, à savoir la formation outre-Atlantique de plus de 4000 pilotes, radios, navigateurs, mécaniciens et mitrailleurs Français, dans le cadre des Centres de Formation du Personnel Naviguant en Amérique (CFPNA), qui ont "concouru à la victoire finale".

07/2021

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Histoire internationale

Je suis le dernier Juif. Treblinka (1942-1943)

Octobre 1942. Chil Rajchman a 28 ans quand il est déporté à Treblinka. Il échappe à la chambre à gaz en devenant tour à tour trieur de vêtements, coiffeur, porteur de cadavres ou « dentiste ». Le 2 août 1943, il participe au soulèvement du camp et s'évade. Après plusieurs semaines d'errance, le jeune homme se cache chez un ami près de Varsovie. Dans un carnet, il raconte ses dix mois en enfer. À la Libération, il est l'un des 57 survivants parmi les 750 000 Juifs de Treblinka. Aucun camp n'avait été aussi loin dans la rationalisation de l'extermination de masse. Ce texte, publié pour la première fois, est unique. Écrit dans l'urgence, avant même la victoire sur les nazis, il s'inscrit parmi les plus grands.Un texte tenaillé par la seule et impérieuse volonté de transmettre une « invraisemblable » vérité. Serge Kaganski, Les Inrockuptibles.

11/2011

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BD tout public

Hergé, le feuilleton intégral. Volume 9, 1940-1943

Le volume 9 de cette série du Feuilleton intégral réunit quatre épisodes de l'oeuvre d'Hergé qui constituent, par le caractère exceptionnel et très inhabituel de leur support, une parenthèse de publication. Peu connue, elle vient s'inscrire entre le défunt Petit Vingtième et le futur journal Tintin. Hormis le temps d'une brève apparition dans Le Soir Jeunesse, les aventures de Tintin vont, faute de papier, devoir se poursuivre dans un espace réduit à des strips de plus en plus modestes, au bas d'une page du Soir, un quotidien placé sous le contrôle de l'Occupant, précipitant Hergé dans un milieu compromettant qu'il n'avait pas particulièrement recherché. La parenthèse ne nous apparaît que considérée sous cet éclairage car les quatre titres vont constituer une révolution tant graphique que narrative dont les effets vont peser durable- ment sur la façon dont Hergé concevra les aventures du reporter. Cette période, commencée en octobre 1940, s'achèvera avec le prologue du Temple du soleil (renommé plus tard Les 7 Boules de cristal) interrompu par la libération de Bruxelles, en septembre 1944. Cette partie de l'aventure, poursuivie dès 1946 dans le journal Tintin, sera intégrée au volume suivant pour une raison impérative de continuité narrative.

10/2017

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Religion

Michel Favreau, prêtre docker à Bacalan (1949-1951)

Michel Favreau est décédé à 28 ans le 7 avril 1951, écrasé par une palanquée de madriers lâchée accidentellement d'une grue au niveau du bassin à flot n°2 du port de Bordeaux. Bacalan a une longue tradition de prêtres et de religieuses investis auprès de la population. Le parcours de Michel Favreau, originaire de la Vendée, est emblématique de cette présence et de cette pratique dont de nombreux Bacalanais gardent la mémoire. Arrivé à Bordeaux en septembre 1949, Michel Favreau participe à la construction de la "chapelle du gaz", intègre l'équipe de la Mission Ouvrière de Bordeaux et travaille comme docker jusqu'à son accident mortel. Ce livre témoigne des conditions d'exercice d'un prêtre-ouvrier, nourrit le débat incessant entre spirituel et temporel, la place de l'Église et de la religion dans un milieu "hostile". Il est un document précieux sur les conditions de vie et de travail des ouvriers, et plus particulièrement des dockers dans les années d'après-guerre. Il enrichit l'histoire du quartier populaire de Bacalan, foyer industriel et maritime de Bordeaux qui va déclinant dans les années 1950 pour constituer un territoire en friche jusqu'à susciter un intérêt foncier dans les années 2010. Les éditions Pleine Page ont déjà publié six ouvrages sur ce quartier de Bordeaux et son histoire ; celui-ci vient opportunément poursuivre ce travail.

11/2011

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Documentaires jeunesse

Les enfants de la Résistance : Le journal de 1940 à 1943

François, Eusèbe et leur amie Lisa découvrent, à 13 ans, la vie en temps de guerre et entrent d'eux-mêmes en résistance contre l'Allemagne... Retrouvez leur journal et plongez dans le quotidien des héros de la série à succès Les enfants de la Résistance, de Vincent DUGOMIER et Benoît ERS. A travers de nombreux documents d'époque, suivez les évènements qui ont agités la France occupée, ainsi que les actions d'éclats de la Résistance et de la France libre.

10/2020

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Balkans

Enver Hoxha. Albanie, les années rouges (1944-1991)

Enver Hoxha, qui a dirigé l'Albanie marxiste-léniniste de 1944 à sa mort en 1985, échappe à toutes les classifications. Dans ce petit pays des Balkans à l'histoire tourmentée, il a théorisé et mis en oeuvre un totalitarisme qui n'a aucun équivalent dans le monde, où l'absurde côtoyait les pires exactions. Rares sont les historiens à s'être intéressés à la personne et à la déraison de ce tyran atypique. Dans cet essai biographique, Bertrand Le Gendre renouvelle le regard porté sur lui en retraçant pas à pas son itinéraire, sa vision du monde et sa pathologie. Le "camarade Enver" se méfiait de tout et de tous. Il a rompu successivement avec la Yougoslavie du maréchal Tito, avec l'URSS poststalinienne puis avec la Chine de Mao Zedong. Barricadé derrière des frontières hermétiquement closes, il ne s'estimait en sécurité que seul au monde, reclus dans un pays exsangue, fermé à toute modernité. Ce livre s'emploie aussi à expliquer le soutien dont Hoxha a bénéficié en France de la part de militants maoïstes, de personnalités hors partis et de "touristes politiques" , étudiants pour la plupart, en quête durant leurs vacances d'été d'un modèle de société idéale. En 1991, lorsque l'Albanie en a fini avec le communisme que ces derniers encensaient, elle a sombré dans le chaos. Sa liberté était à ce prix.

02/2024

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Histoire internationale

Journal politique 1937-1943. Coffret 2 tomes

Gendre (il est marié avec sa fille chérie Edda) et favori de Mussollini, Galezzo Ciano a été son ministre des Affaires étrangères de juin 1936 à janvier 1943. A ce titre, il a joué un rôle déterminant dans le rapprochement avec l'Allemagne nazie (l'Axe Rome-Berlin) avant de s'en mordre les doigts. L'invasion de la Tchécoslovaque par le IIIe Reich au printemps 1939, en violation des accords de Munich signés quelques mois auparavant, lui ouvre les yeux sur la violence d'Hitler et le caractère unilatéral d'une alliance qui va précipiter l'Italie dans la guerre et Mussollini à sa perte. Dès lors, il va faire ce qu'il peut pour s'en détacher… en vain. Devenu la bête noire des nazis, il est “remercié” par Mussollini juste après Stalingrad. Cheville ouvrière du renversement du Duce en juillet 1943, Ciano est remis par les nazis à la République de Salò, qui l'exécute après une parodie de procès en janvier 1944. En dépit des supplications de sa fille, Mussollini a laissé faire. Ciano est mort mais ses notes quotidiennes, prises au jour le jour, sont sauvées miraculeuseument. Voici leur première édition intégrale en français. Ciano y raconte les événements et y dépeint les hommes d'une plume de maître ; non seulement Mussollini sur lequel son témoignage est incomparable mais aussi sur les hiérarques du fascisme -dévorés par leurs rivalités - et ses interlocuteurs nazis à commencer par Hitler - qu'il redoute - Ribbentropp qu'il hait - sans oublier Goering qu'il méprise. Défilent aussi Goebbels, Goering ; Pétain et Laval ; Franco et Horthy ; le cruel Ante Pavelic… Un témoignage sincère et terrible qui évoque “les damnés” de Visconti ; une des meilleures sources sur la descente aux enfers du fascisme ; doté d'un appareil critique de premier ordre et d'une présentation substantielle de Maurizio Serra.

04/2015

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Critique littéraire

Correspondance 1946-1954

D'origine arménienne, créateur de la Turkish Oil Company et grand homme d'affaires, Calouste Gulbenkian rencontra Alexis Leger, alors directeur de cabinet d'Aristide Briand (1925). Gulbenkian avait une des fortunes les plus colossales de son temps et une collection de peinture reconnue mondialement. En France, il se partageait entre un hôtel particulier avenue d'Iéna surmonté d'une terrasse avec volière d'oiseaux et un parc au-dessus de Deauville, Les Enclos, où il projetait de construire une maison. La correspondance entre l'homme d'affaires et le poète diplomate, archivée à la Fondation Calouste Gulbenkian de Lisbonne, commence après l'exil aux États-Unis de celui-ci et se termine un an avant la mort de Gulbenkian (1946-1954). Elle est composée de 52 lettres d'Alexis Leger (surnommé Douglas), longues et denses, et de 37 lettres de Calouste Gulbenkian (surnommé aussi Douglas.). Devinant les difficultés morales et financières d'Alexis Leger, le milliardaire et philanthrope lui proposa une allocation régulière, en échange de quoi il obtiendrait de la part de l'ancien diplomate des informations régulières sur la situation politique internationale vue des États-Unis. La conversation entre les deux hommes entrelace deux thèmes principaux : les préoccupations liées, en pleine guerre froide, aux menaces d'une éventuelle troisième guerre mondiale ; les projets d'aménagement du parc des Enclos. On découvre donc deux visages nouveaux de Saint-John Perse : un diplomate aux visions planétaires, marqué par son expérience personnelle du désastre de l'entrée en guerre et informé aux sources américaines ; un paysagiste, connaisseur en terre et climat normands et expert en botanique. Le ton amical de la conversation permet des évocations plus intimes, en particulier chez ces deux hypocondriaques, les préoccupations de santé, le deuil et la tristesse de l'éloignement. La publication de cette passionnante correspondance, totalement inédite, a été possible grâce à l'autorisation et à la générosité de la Fondation Calouste Gulbenkian.

02/2013

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Critique littéraire

Correspondance. 1946-1959

On savait Char et Camus frères en amitié. Les quelque deux cents lettres inédites ici rassemblées l'attestent, qui retracent ce que furent les engagements et les travaux communs des deux hommes après-guerre et leur proximité attentive et réciproque. Mais ce qui donne tout son sens à cette correspondance est ce qui l'a peut-être initiée : la rencontre et la reconnaissance de deux oeuvres en même temps que leur convergence dans une époque de démesure et de déraison. Tout comme "l'envie d'écrire des poèmes ne s'accomplit que dans la mesure précise où ils sont pensés et sentis à travers de très rares compagnons" (Char à Camus), le moment de doute dans l'accomplissement d'une oeuvre ne peut que s'appuyer sur "l'ami, quand il sait et comprend, et qu'il marche lui-même, du même pas" (Camus à Char)... Une façon lumineuse, entre Ventoux et Luberon, de rejoindre l'intuition de Julien Gracq qui, avec l'éloignement du temps, voyait se "rapprocher aussi, dans la signification de leurs oeuvres, deux amis dont les silhouettes pouvaient sembler si différentes".

03/2017

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Critique littéraire

Correspondance (1945-1959)

L'amitié entre Albert Camus et Nicola Chiaromonte (1905-1972) est née "d'un rapport humain des plus beaux et vrais : l'hospitalité". Le jeune Camus, qui vient d'achever la rédaction de ses "trois Absurdes", se lie à l'intellectuel italien exilé lors de son passage à Oran au printemps 1941. Militant antifasciste et anticommuniste, ami d'Alberto Moravia et d'Andrea Caffi, Nicola Chiaromonte s'apprête alors à rejoindre les Etats-Unis pour quelques années. A New York, en lisant le Mythe de Sisyphe et L'Etranger, il se découvre une profonde parenté d'esprit et de préoccupation avec l'écrivain français. C'est après Hiroshima que l'intellectuel italien, ayant lié d'étroites relations avec la gauche anticonformiste américaine en prenant part à la fondation de la revue pacifiste politics, suscite la collaboration intellectuelle de son ami français, désireux de nourrir avec lui un nécessaire "commerce social". Cette complicité amicale échappe, dans l'esprit des deux hommes, à l'autorité de l'Etat et des partis. De cet effort partagé naîtront des communautés de réflexion, en particulier les Groupes de liaison internationale, fragiles "flots de résistance" contre la déferlante des idéologies et la restauration des dictatures. Cette correspondance croisée, réunissant quelque quatre-vingt-dix lettres inédites, restitue l'exigence et la fraternité de ce dialogue vécu sous le mode de l'urgence : "Nous sommes comme des témoins, écrit AlbertCamus, en passe d'être accusés. Mais je ne veux pas vous laisser croire que je manque d'espoir. Il y a certaines choses pour lesquelles je me sens une obstination infinie." Il n'y a pas à distinguer ici entre la recherche de la vérité et la chaleur de l'amitié.

06/2019

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Critique littéraire

Correspondance. 1944-1959

Le 19 mars 1944, Albert Camus et Maria Casarès se croisent chez Michel Leiris, lors de la fameuse représentation-lecture du Désir attrapé par la queue de Pablo Picasso. L'ancienne élève du Conservatoire national d'art dramatique, originaire de La Corogne (Galice) et fille d'un ancien président du Conseil de la Seconde République espagnole exilé à Paris en 1936, n'a alors que vingt-deux ans. Parlant parfaitement français, elle a débuté sa carrière d'actrice en 1942 au Théâtre des Mathurins, au moment où Albert Camus publiait L'Etranger et Le Mythe de Sisyphe chez Gallimard. Albert Camus vit alors seul à Paris, la guerre l'ayant éloigné depuis deux ans de son épouse Francine, enseignante à Oran. Sensible au jeu, au tempérament et à la beauté de l'actrice, Albert Camus lui confie le rôle de Martha pour la création de sa pièce Le Malentendu en juin 1944. Et durant la nuit du Débarquement en Normandie, sortant d'une soirée chez leur ami Charles Dullin, Albert Camus et Maria Casarès deviennent amants. Il ne s'agit là encore que du prélude à une grande histoire amoureuse ; car Maria décide de mettre fin à cette relation qui lui semble sans avenir, au vu de la situation conjugale de son amant. Mais quatre ans exactement après leur première déclaration, le 6 juin 1948, Albert et Maria se retrouvent, par un heureux hasard, sur un boulevard parisien ; leur histoire commune reprend alors, plus passionnée que jamais, et sans interruption jusqu'à la mort accidentelle de l'écrivain, au début de l'année 1960. Durant toutes ces années, Albert et Maria n'ont jamais cessé de s'écrire, notamment lors des longues semaines de séparation dues à leur engagement artistique et intellectuel, aux séjours au grand air ou aux obligations familiales. Sur fond de vie publique et d'activité créatrice (les livres et les conférences, pour l'écrivain ; les tournées avec la Comédie-Française et le TNP pour l'actrice), leur correspondance croisée, demeurée inédite jusqu'à ce jour, révèle quelle fut l'intensité de leur relation intime, s'éprouvant dans le manque et l'absence autant que dans le consentement mutuel, la brûlure du désir, la jouissance des jours partagés, les travaux en commun et la quête du véritable amour, de sa parfaite formulation et de son accomplissement. Nous savions que l'oeuvre d'Albert Camus était traversée par la pensée et l'expérience de l'amour, jusqu'aux dossiers préparatoires du Premier Homme. La publication de cette immense correspondance révèle la pierre angulaire de cette constante préoccupation : l'amour, l'inévitable amour. "Quand on a aimé quelqu'un, on l'aime toujours", confiait Maria Casarès bien après la mort d'Albert Camus ; "lorsqu'une fois, on n'a plus été seule, on ne l'est plus jamais".

11/2017

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Littérature étrangère

Journal 1940-1955

Lorsque commence cette deuxième partie du Journal, Thomas Mann a soixante-cinq ans. Il s'agit donc ici des quinze dernières années de l'écrivain. Installé aux Etats-Unis, dont il ne tardera pas à devenir citoyen, il se fait construire la grande et belle maison de Pacific Palisades, tout près d'Hollywood. Malgré son dépit face à la fortune réalisée par d'autres émigrés comme Werfel, il vit à son aise et en accord avec la politique de Roosevelt. Ce n'est qu'au plus fort de la guerre froide qu'il exprimera de vives réticences à l'égard de la politique américaine, et ce sera l'un des éléments qui détermineront son retour en Europe, puis son installation en Suisse. Il a depuis longtemps accédé à la gloire mondiale. Son premier souci est de terminer son œuvre dans la dignité, car il a une haute idée de lui-même et de sa mission. Pendant les années de la guerre, qu'il vit avec une passion anti-hitlérienne de tous les instants, il termine la vaste fresque de Joseph et ses frères et rédige Le docteur Faustus. Ensuite viendront L'élu et Les confessions du chevalier d'industrie Félix Krull, qu'il reprend après des années et qui connaîtra un énorme succès dans l'Allemagne d'après-guerre. Le Journal nous montre un homme vieillissant mais encore plein de vitalité, avec ses faiblesses - vanité tirée de sa réception à la Maison-Blanche ou de son audience privée chez le pape, amourette de vieillard avec Franzl, le dernier de ses " jouvenceaux divins " - mais aussi avec ses grandeurs face à la souffrance collective et personnelle - la guerre, bien sûr, le suicide de son fils Klaus et la mort de son frère Heinrich. Un témoignage passionnant sur les dernières années d'un grand écrivain.

10/2000