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Cyril Camus

Extraits

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Théâtre

Requiem pour une nonne

Nancy Mannigoe, une servante noire, ancienne prostituée, a assassiné l'enfant de Temple Stevens qui lui avait été confié. Les lecteurs de Faulkner se souviennent de Temple Drake, héroïne de Sanctuaire : abandonnée sur un bord de route par Gowan Stevens, elle avait été violée et placée dans un bordel de Memphis (Tennessee). Huit ans plus tard, quand commence Requiem pour une nonne, Gowan l'a épousée et ils ont eu deux enfants. Après que Nancy a été condamnée à mort, Temple confesse sa part de responsabilité dans le crime. "Nun" désigne une prostituée, une nourrice ou une religieuse. Nancy répond aux trois définitions. La prison lui ouvre, tel un couvent, la voie de la rédemption. Du roman de Faulkner, Camus a adapté les parties scéniques. La faute et l'expiation étaient déjà au coeur de La Chute. La question de la peine de mort ne cessa de le tarauder. Celle de la race enfin : lui qui avait, dès 1939, dénoncé "l'esclavage kabyle" savait que l'Algérie était "notre Louisiane".

09/2016

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Théâtre

L'état de siège

Dans la moins connue de ses pièces, Camus raconte l'apparition de la peste dans une ville maritime, mais le protagonistes ne ressemblent guère à ceux du roman. "Notre XXe siècle est le siècle de la peur", écrivait Camus en 1946. C'est le fil directeur de l'oeuvre. Qu'est-ce qui peut vaincre la peur, sinon l'amour ? C'est-à-dire, dans un contexte politique, la solidarité. Car la pièce est une allégorie de l'Occupation, de la dictature, des totalitarismes. Par là, elle n'a rien perdu de son actualité. Elle montre en effet comment une collectivité (et non un individu, comme dans Caligula) réagit face au malheur. Elle est écrite dans un style lyrique, qui chante l'amour, la solitude de l'homme face à son destin, la communion d'une cité.

10/1998

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Récits de voyage

Aventurier de la vie

Pourquoi part-on à l'aventure ? Que va-t-on chercher dans des contrées lointaines ou dans le dépassement de soi ? Et quels enseignements en tire-t-on pour nous aider à vivre mieux notre vie ? Rémi Camus a notamment descendu le Mékong du Tibet au Vietnam, traversé l'Australie en courant, fait le tour des côtes françaises à la nage... Il livre ici un récit sensible de ces défis très différents qu'il s'était lui-même lancés et qu'il a relevés, en explorant six valeurs essentielles qui guident désormais tous ses choix et ses initiatives. Des paysages, des aventures extraordinaires, mais aussi, avant tout, un homme en quête de sens.

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Théâtre

Caligula suivi de Le malentendu

CALIGULA : C'est une vérité toute simple et toute claire, un peu bête, mais difficile à découvrir et lourde à porter. HELICON : Et qu'est-ce donc que cette vérité, Caïus ? CALIGULA : Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux. HELICON : Allons, Caïus, c'est une vérité dont on s'arrange très bien. Regarde autour de toi. Ce n'est pas cela qui les empêche de déjeuner. CALIGULA : Alors, c'est que tout, autour de moi, est mensonge, et moi, je veux qu'on vive dans la vérité !

09/2006

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Littérature française

P.A.. Petite annonce, avec un portrait de l'auteur à quarante-huit ans et demi, quarante-neuf ans, cinquante ans

Ce livre de conception radicalement nouvelle, et de facture pour le moins déconcertante, pose la Petite Annonce comme genre littéraire. Fait de 999 paragraphes, constellé de renvois, d'appels de notes et de notes proliférant jusqu'à se substituer au texte qu'elles sont censées commenter, ce dispositif s'affirme comme une entreprise de répudiation - momentanée ? - du roman. Car l'idée est que les livres au lieu d'être un espace linéaire tendu vers la fin, doivent se creuser, se poursuivre au cour d'eux-mêmes, gagner en épaisseur. Ces Petites Annonces en guise d'Auto-Portrait, jeu de l'offre et de la demande tous azimuts, ont pour enjeu principal la recherche d'un amant. Et dans cette tentative d'épuisement d'une conscience retirée dans ses terres, où ce que l'on est importe davantage que ce que l'on fait ou pense, la mise à nu passe aussi bien par le génie du lieu. Ainsi entre les partis pris esthétiques des Églogues et la crudité de Tricks, Renaud Camus nous propose ici son «Nohan», territoire intime qui pourrait bien être sa création artistique la plus audacieuse.

04/1997

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Littérature française (poches)

Lettres à un ami allemand

... Je ne déteste que les bourreaux. Tout lecteur qui voudra bien lire les Lettres à un ami allemand dans cette perspective, c'est-à-dire comme un document de la lutte contre la violence, admettra que je puisse dire maintenant que ne n'en renie pas un seul mot. Albert Camus (1948). Les quatre Lettres à un ami allemand, écrites sous l'Occupation et destinées à des publications clandestines, expriment déjà la doctrine de La peste et de L'homme révolté. Elles se placent sous l'invocation de Senancour qui, en une formule saisissante, avait résumé la philosophie de la révolte : " L'homme est périssable. Il se peut ; mais périssons en résistant, et si le néant nous est réservé, ne faisons pas que ce soit une justice ! "

05/2003

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Littérature française

La Dépossession. Ou du remplacisme global

"Lorsqu'à l'été de 1882 mourut Dieu, dans une page deNietzsche, Il fut remplacé par la Science comme instance suprême de la vérité. La nouvelle religion est aussi menacée d'impostures que la précédente, et pourrait bien durer moins, mais elle règne comme aucune avant elle. Elle remplace le regard, l'expérience sensible, le réel tel que l'ont éprouvé, aimé et subi les peuples durant des millénaires, et jusqu'au chagrin. Elle se substitue à tout, elle a réponse à tout, elle se charge de tout. C'est pour l'homme la dépossession suprême. Ses yeux, ses mots, son aptitude à tirer la moindre conclusion de ce qu'il observe ou subit, rien ne lui est plus de rien. Toute pertinence lui est ravie. Taylor comprend cela tout de suite et proclame le remplacement de l'homme par le Système, au nom du Management scientifi que de ce qui sera bientôt le parc humain. Inspiré par les Abattoirs de Chicago, Ford ajoute à la doctrine la chaîne de montage et ouvre la voie à l'industrialisation totale de l'espèce, aux applaudissements rivaux du communisme et du nazisme. Vertueuse synthèse des grands totalitarismes modernes, le remplacisme global, du producteur devenu consommateur de la Terre, fait gratuitement un produit. Pour garantir son interchangeabilité, il procède à sa liquéfaction avant liquidation. Il n'y faut que sa dépossession : de la race (c'est fait), du sexe (c'est en cours), de la conscience (l'école, la culture et la drogue y pourvoient), de son pays (le Grand Remplacement l'assure)". Renaud Camus

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Littérature française (poches)

Carnets. Tome 2, Janvier 1942 - mars 1951

«Poser la question du monde absurde, c'est demander : "Allons-nous accepter le désespoir, sans rien faire ?" Je suppose que personne d'honnête ne peut répondre oui.» Entre 1942 et 1951, Albert Camus rédige, entre autres, La Peste, Les Justes et L'Homme révolté. Si ce deuxième volume des Carnets témoigne de ces créations en devenir, il accueille aussi les instants essentiels d'une vie et l'histoire en train de se faire - l'épuration, la guerre froide.... S'y révèlent une conscience en action, un homme dans toute sa fragilité, épris de beauté.

09/2013

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Littérature française (poches)

Coffret L'absurde en 3 volumes. L'Etranger ; Le mythe de Sisyphe ; Caligula suivi de Le malentendu

L'étranger "Quand la sonnerie a encore retenti, que la porte du box s'est ouverte, c'est le silence de la salle qui est monté vers moi, le silence, et cette singulière sensation que j'ai eue lorsque j'ai constaté que le jeune journaliste avait détourné les yeux. Je n'ai pas regardé du côté de Marie. Je n'en ai pas eu le temps parce que le président m'a dit dans une forme bizarre que j'aurais la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français". Le mythe de Sisyphe "Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide". Avec cette formule foudroyante, qui semble rayer d'un trait toute la philosophie, un jeune homme de moins de trente ans commence son analyse de la sensibilité absurde. Il décrit le "mal de l'esprit" dont souffre l'époque actuelle : "L'absurde naît de la confrontation de l'appel humain avec le silence déraisonnable du monde". Caligula "Caligula :C'est une vérité toute simple et toute claire, un peu bête, mais difficile à découvrir et lourde à porter. Hélicon : Et qu'est-ce donc que cette vérité, Caïus ? Caligula : Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux. Hélicon : Allons, Caïus, c'est une vérité dont on s'arrange très bien. Regarde autour de toi. Ce n'est pas cela qui les empêche de déjeuner. Caligula : Alors, c'est que tout, autour de moi, est mensonge, et moi, je veux qu'on vive dans la vérité !".

09/2013

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Littérature française

Contes d'animaux, du loup et du renard

Dans un monde largement rural, les animaux alimentaient fréquemment les conversations. Et il en est de même aujourd'hui, surtout lorsqu'il s'agit de débattre de leur comportement et des rapports que nous pouvons entretenir avec eux. Ainsi, au fil de ces histoires naguère commentées dans les veillées, nous apprenons ce qui caractérise les animaux et ce qui dicte leur attitude. A la lecture des faits et gestes de nos "amis les bêtes", surgissent alors de surprenants parallèles avec ceux des humains. Dans un univers où les hommes sont si proches des animaux, il n'est alors pas rare de voir les uns sous la forme des autres, à cause par exemple d'une fée ou d'un magicien jaloux. Et bien sin., le loup et le renard ne sont pas loin, car il ne saurait y avoir de contes d'animaux sans les y rencontrer et être témoins des multiples tours et facéties qui alimentent leur quotidien ; pour notre plus grand bonheur.

01/2021

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Philosophie

Réflexions sur la guillotine

Dans Folioplus philosophie, le texte philosophique, associé à une œuvre d'art qui l'éclaire et le questionne, est suivi d'un dossier organisé en six points : les mots du texte : Monstre, châtiment, crime ; l'œuvre dans l'histoire des idées : Un combat humaniste ; la figure du philosophe : Le tragique, l'absurde et le combat ; trois questions posées au texte : La peine de mort a-t-elle une utilité ? La peine de mort est-elle une vengeance ? La peine de mort, exemple de barbarie ? ; groupement de textes : La violence, envers de la pensée ; prolongements.

06/2008

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Littérature française

Roman roi

Un oubli immérité recouvre Roman II, roi de Caronie de 1927 à 1930, puis de 1933 à 1948. Cet oubli ne fait que refléter, d'ailleurs, la curieuse opération à laquelle se livrent les autorités actuelles de la République populaire de Caronie, et qui consiste, en somme, à substituer une histoire à une autre. Loin de nous de prétendre que celle qui est enseignée de nos jours dans les écoles du pays, et qu'exposent à l'étranger les nombreux volumes diffusés par les soins du présent régime, soit imaginaire. Non. Les grèves, les mouvements ouvriers, les formations de syndicats, les luttes prolétariennes dont cette Histoire désormais officielle fait état ont sans doute existé. Mais sans doute aussi n'ont-ils pas eu l'importance qu'on leur donne maintenant. Du moins les contemporains, abusés à leur manière, peut-être, mais en sens inverse, ne les ont-ils guère remarqués. Ils vivaient une autre Histoire où s'agitaient d'autres personnages, qui nous sont aujourd'hui restitués. Mais Roman Roi n'est pas seulement un document historique. C'est aussi un drame d'amour et d'aventures sur fond de guerre et de conspirations, le portrait, sensible et profondément humain, tracé par un de ses proches, d'un homme à la personnalité complexe et attachante, et une évocation chatoyante des figures hautes en couleurs qui jouèrent un rôle dans sa vie ou dans son règne, des "dames d'Arkel" , ses aïeules, à son ami le marquis Hito, le jeune ambassadeur du Japon, de "l'Archange" , Gabriel Nomarek, fondateur de l'Arc noir, au maréchal Warohlmeck sans oublier, bien sûr, la fascinante lady Diana Landsor, qui sera la dernière reine de Caronie.

12/1983

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Littérature française

La mort heureuse

Ce Cahier n° 1 contient exclusivement La mort heureuse, texte présenté et annoté par Jean Sarocchi. Il s'agit de la première entreprise romanesque d'Albert Camus, élaborée entre 1936 et 1938 (époque à laquelle il écrivait L'Envers et l'Endroit et Noces). Il travaillait encore à la remanier lorsque se forma en lui le premier projet de L'Étranger, auquel il ne tarda pas à se consacrer entièrement. On aurait donc tort de voir dans La mort heureuse une première version de L'Étranger, malgré la similitude du nom des héros. Le thème de ce premier roman est la recherche têtue du bonheur, fût-ce au prix d'un crime. Ses péripéties sont nourries de l'expérience d'une jeunesse difficile et ardente - pauvreté, maladie, voyages en Europe centrale et en Italie, vie communautaire sur les hauts d'Alger.

06/2005

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Critique littéraire

Répertoire des délicatesses du français contemporain

Par délicatesses on doit entendre ici, bien entendu, subtilités, et de préférence agréables : finesses, élégances, raffinements. Mais on ne peut pas ne pas entendre aussi, et peut-être surtout, délicates questions, points sensibles, occasions de débats, peut-être même de disputes. En ce sens, c'est l'auteur d'un tel livre qui risque fort, le publiant, de se mettre en délicatesse avec ses contemporains...

03/2000

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Critique littéraire

Eloge du paraître

Le paraître est du côté de la civilisation. C'est le moins qu'il puisse faire, puisque c'est lui qui l'a créée. L'homme est sorti de la barbarie le jour où il a commencé à se soucier du regard de l'autre sur lui, et de l'opinion qu'on pouvait entretenir à son sujet, en face. L'homme est sorti de la barbarie le jour où il s'est vu dans un miroir, ou dans le cours, Narcisse, d'une onde claire. L'homme est sorti de la barbarie le jour où il est sorti de l'être : il voulait voir un peu de quoi l'être avait l'air, vu de l'extérieur. Nous appellerons paraître cette légère couche de paranoïa qui a inventé la ville et même la cité, la civilité, la convention, l'art, la morale, la littérature et le geste inutile. Jeune, c'est par vanité qu'on se regarde dans les miroirs ; plus tard c'est par prudence, ensuite par politesse, et finalement par modestie.

05/2000

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Critique littéraire

Graal-Plieux. Journal 1993

" Graal-Plieux " est le nom d'une exposition du peintre Jean-Paul Marcheschi, qui s'est tenue au château de Plieux, dans le Gers, de juillet à septembre 1993. De cette exposition il est peu question, à vrai dire, dans ce volume de journal qui lui doit son titre. Elle en occupe le centre, mais ce centre est creux, pour la simple raison, sans doute, que l'attention qu'elle a demandé rendait impossible, tandis qu'elle durait, d'en tenir aussi la chronique ou d'en faire le commentaire. Aussi bien est-il dans la nature du Graal de se dérober sans cesse à la consistance, à l'emprise et d'abord à la définition. C'est en quoi il ressemble à nos vies. Du moins voit-on du pays, le temps qu'on court après lui.

12/1998

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Littérature française

L'homme révolté

Deux siècles de révolte, métaphysique ou historique, s'offrent justement à notre réflexion. Un historien, seul, pourrait prétendre à exposer en détail les doctrines et les mouvements qui s'y succèdent. Du moins, il doit être possible d'y chercher un fil conducteur. Les pages qui suivent proposent seulement quelques repères historiques et une hypothèse de lecture. Cette hypothèse n'est pas la seule possible ; elle est loin, d'ailleurs, de tout éclairer. Mais elle explique, en partie, la direction et, presque entièrement, la démesure de notre temps. L'histoire prodigieuse qui est évoquée ici est l'histoire de l'orgueil européen.

11/1951

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Littérature française

La vie libre. Discours de Suède

"Je ne puis vivre personnellement sans mon art. Mais je n'ai jamais placé cet art au-dessus de tout. S'il m'est nécessaire au contraire, c'est qu'il ne se sépare de personne et me permet de vivre, tel que je suis, au niveau de tous. L'art n'est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d'émouvoir le plus grand nombre d'hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes." Albert Camus

11/2020

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Critique littéraire

Le château de Seix. Journal 1992

Vendredi 18 décembre, dix heures du matin. Dans la débauche, je pense à l'amour. Dans la relation sentimentale, je ne peux pas oublier les voluptés de rencontre, ou de passage. Tous mes vœux sont farcis de leur contraire, mes phrases de leur négation, mes opinions de leur critique, mes livres de l'invite à ce qu'on les prenne pour l'opposé de ce qu'ils paraissent, et qu'ils ne veulent pas paraître tout à fait. Ma personne même ne se décide à être personne. Suis-je un riche châtelain avec une belle voiture, ou bien un clochard de campagne, promis à des intérieurs de terre battue, parmi des ruines béantes sans fenêtres ? Ai-je envie d'être envié, ou d'être plaint ? Désiré-je être heureux, ou bien souffrir poétiquement ? Suis-je le critique intraitable des mœurs littéraires, de mon temps, ou bien le chantre de la politesse et de la courtoisie, le Philinte qui écrit des petits mots bien aimables à tous ceux de ses confrères qui lui envoient leurs livres ? Un ours, ou un chien de salon ? Un écrivain d'avant-garde, ou ce qu'il en reste, ou un laborieux producteur de copie, qui essaie d'en tirer sa pitance ? Un homme de gauche, ou un fieffé réactionnaire ? Ai-je vraiment envie de me retirer du monde, ou bien si c'est pour qu'il insiste, afin de me serrer plus étroitement contre lui ? Même dans mes vêtements, je n'arrive pas à me décider. Si demain je vais à Toulouse, sera-ce vêtu d'un vieux jean et d'un blouson de cuir, dans l'espoir d'une rencontre avec quelque moustachu en comparable appareil, ou bien dans la tenue de hobereau anglophile qui s'est plus ou moins imposée d'elle-même, ici, entre mon pigeonnier, la boue, mes chiens et les visites de la générale (qui est venue m'apporter, avant hier, du foie gras de sa propre confection) ? Je n'aperçois de tous côtés que des emplois. Ce n'est pas que je n'y crois pas, mais je ne parviens jamais à m'y voir tout à fait. J'ai toujours envie d'être ailleurs, ou d'être quelqu'un d'autre, dont je soupçonne qu'il pourrait être moi tout aussi bien ?

07/1998

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Critique littéraire

ETC. Abécédaire

Abécédaire d'une "œuvre" en grande partie imaginaire, fantasmée, dérobée - d'un désir d'œuvre, plutôt. Carte infiniment extensible, en son principe, et qui pourrait finir, n'y prendrait-on garde, augmenterait-on l'échelle, par devenir si vaste qu'elle recouvrirait entièrement le pays dont elle se prétend la carte - jusqu'à pouvoir se substituer à lui, qui sait (plus précise, même, en de certaines parties, que cette contrée élusive inachevée).

12/1998

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Théâtre

Caligula

Ange en quête d'absolu ? Monstre sanguinaire ? Avant la guerre, Albert Camus conçoit Caligula, ainsi que Sisyphe ou Meursault (L'Étranger), comme un héros de l'Absurde. En 1945, la pièce est reçue comme une fable sur les horreurs du nazisme. Ses versions et ses mises en scène successives, l'évolution de la sensibilité du public ont contribué à faire de Caligula une des figures les plus troublantes de notre théâtre. À l'image du tyran se superposent, dans notre mémoire, les visages de Gérard Philipe, qui créa le rôle, et celui d'Albert Camus, qui mêla toujours au besoin de tendresse et à l'exigence de pureté une étrange «fixation au meurtre» et «cette violence intérieure» (Jean Grenier) qui anime son empereur romain.

06/2012

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Philosophie

Actuelles. Tome 1, Ecrits politiques

Ce volume résume l'expérience d'un écrivain mêlé pendant quatre ans à la vie publique de son pays. [...] Cette expérience se solde, comme il est naturel, par la perte de quelques illusions et par le renforcement d'une conviction plus profonde. J'ai seulement veillé, comme je le devais, à ce que mon choix ne masque rien des positions qui me sont devenues étrangères. Un certain nombre des éditoriaux de Combat, par exemple, figurent ici non pour leur valeur, souvent relative, ni pour leur contenu qui, parfois, n'a plus mon accord, mais parce qu'ils m'ont paru significatifs. [...] Mais ce témoignage ne supportait aucune omission. Je crois avoir fait ainsi la part de mes injustices. On verra seulement que j'ai laissé parler en même temps une conviction qui, elle du moins, n'a pas varié. Et, pour finir, j'ai fait aussi la part de la fidélité et de l'espoir. C'est en ne refusant rien de ce qui a été pensé et vécu à cette époque, c'est en faisant l'aveu du doute et de la certitude, en consignant l'erreur qui, en politique, suit la conviction comme son ombre, que ce livre restera fidèle à une expérience qui fut celle de beaucoup de Français et d'Européens. Aussi longtemps que, serait-ce dans un seul esprit, la vérité sera acceptée pour ce qu'elle est et telle qu'elle est, il y aura place pour l'espoir. [...] Le vrai désespoir ne naît pas devant une adversité obstinée, ni dans l'épuisement d'une lutte inégale. Il vient de ce qu'on ne connaît plus ses raisons de lutter et si, justement, il faut lutter. Les pages qui suivent disent simplement que si la lutte est difficile, les raisons de lutter, elles du moins, restent toujours claires. Albert Camus.

02/1997

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Sociologie

Chroniques achriennes

Tony Duparc et moi avons concocté le mot achrien, il y a quelques années, pour remplacer éventuellement, dans certains cas, homosexuel, qui ne nous satisfaisait pas tout à fait, non plus que ses divers synonymes. Substantif et adjectif, achrien n'a aucune prétention de s'imposer à quiconque, même pas à nous-mêmes : un mot de plus, c'est tout. J'ai appelé Notes achriennes un recueil de fragments sur l'homosexualité, publié par les soins d'Hachette/P.O.L en 1982. Le présent volume, lui, réunit les Chroniques achriennes parues de mois en mois, puis de semaine en semaine, dans Gai Pied, entre août 1982 et août 1983. Ce sont des textes musardiers, buissonniers, qui parlent de tout et de rien, de vous et de moi, d'agacements récurrents et d'engouements subits, du temps qui passe et de l'amour. Je leur ai ajouté un certain nombre de notes, de longueur variable, qui forment à peu près un quart de ce livre et sont, elles, inédites. Elles ne visent évidemment pas, faut-il le dire, à épuiser le sujet.

05/1984

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Ethnologie

Pouvoirs sorciers. Enquête sur les pratiques actuelles de sorcellerie

De nos jours comme jadis, une croyance fonde le violent univers de la sorcellerie : certaines personnes détiendraient des pouvoirs hors du commun et manipuleraient, selon de mystérieux rituels, une force magique. Pendant plusieurs années, remontant d'étranges réseaux, Dominique Camus a côtoyé, dans nos campagnes, les sorciers et leurs clients envoûtés sombrant dans la terreur en raison de la répétition des malheurs, désenvoûteurs, mais aussi demandeurs d'envoûtements guidés par la vengeance, la cupidité ou l'amour, et jeteurs de sorts menant sans scrupule les passions contrariées vers leur assouvissement. Il éclaire les raisons psychologiques et sociales d'une plongée parfois pathétique dans un irrationnel aux antiques racines, reconstitue le déroulement du combat occulte puis en analyse les pratiques. Il rapporte enfin longuement, en témoin, une série de cas jusqu'à leur dénouement. Cette enquête, où l'ethnologue, par son implication dans le jeu magique, fut souvent tenu pour un sorcier, s'avère maintes fois déconcertante et révèle le désir ou l'angoisse capables d'entraîner, aujourd'hui encore, l'étonnant recours à la sorcellerie.

05/2004

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Littérature française

LE DEPARTEMENT DU GERS. Avec un index des noms de lieux et des personnages cités

Le Gers n'est pas un département très métaphysique, à première vue : il manque un peu d'altitude, d'espace perdu, de manque, de "chemins qui ne mènent nulle part" ... Pourtant le ciel, en ces parages, nous accorde une intimité beaucoup plus étroite qu'ailleurs : il n'est pas seulement au-dessus de nos têtes, il nous environne de toute part ; il marche à nos côtés, un bras sur notre épaule, ainsi que l'ange avec Tobie. Le Gers est une invention de la lumière. Mais il y a aussi qu'on finirait par s'envoler presque, à force de monter et descendre, tandis que l'horizon s'ouvre encore, prêt à nous boire, jusqu'à la neige des Pyrénées. Collines, crêtes, routes en balcon, modestes promontoires, tremplins pour le regard et pour le corps : ils sont la carte de la vie sur les hauts, de cette "civilisation des buttes" qui est peut-être l'essence du génie gascon, et le secret de sa fierté, chacun tutoyant l'espace, seul sur son tertre, dans son village ou son manoir, entre sa ferme et la chapelle, près des cyprès trop grands pour leur cimetière. Renaud Camus renoue avec la tradition de la rêverie-promenade. Cela ne l'empêche pas d'avoir quelques humeurs, au passage, de décrire avec précision les lieux, et d'enseigner clairement à se perdre. Un Index remet un peu d'ordre.

07/1998

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Littérature française

Contes du petit peuple, des lutins et des farfadets

Aux veillées, on entendait dire, naguère, que les lutins pouvaient s'installer dans les maisons et s'octroyer le rôle de génie domestique. Les conteurs affirmaient aussi que les korrigans et les farfadets menaient d'infernales sarabandes dans les clairières et qu'il n'était guère profitable de troubler leurs réjouissances. Ce recueil de contes nous montre par le détail les différents aspects du mode de vie du «petit peuple» et les rapports qu'il entretient avec les humains. Et ceux-ci ne sont pas toujours ceux que l'on croit.

04/2015

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Religion

Enquête sur les saints guérisseurs

Face à des problèmes de santé, de très nombreuses personnes ont recours aux saints guérisseurs. Ce livre, richement illustré des photographies de l'auteur, est une enquête passionnante sur cette pratique dans la France du XXIe siècle, au travers des différents saints invoqués. Qui sont ces saints si puissants ? Où peut-on les trouver et y recourir ? Quelle est leur renommée ? Leur sphère d'influence (saints locaux et saints régionaux) ? Comment les contacter et utiliser leur influence pour soigner les maladies des hommes et des animaux ? Leur action est-elle avérée ? Tous les rituels et prières dévoilés dans ce livre ont été livrés directement à l'auteur par des personnes ayant elles-mêmes recours à ce processus thérapeutique.

10/2019

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Littérature française

Le lac de Caresse. Prose de rien

L'élégie, poème lyrique qui exprime une plainte douloureuse, un état d'âme mélancolique, trouve ici son expression dans la prose. Le récit du Lac de Caresse rejoint l'élégie par sa tonalité, ses thèmes, l'expression d'une peine amoureuse, d'un mal à vivre et à écrire cette peine, les regrets qui l'accompagnent et qui touchent, au-delà des circonstances et de l'anecdote, l'être au plus vif. "Fort échaudé par les leçons de l'existence, d'une part il ne veut plus rien dire du tout, prétend ne plus émettre le moindre sens, n'aspire qu'à sa disparition locutoire ; cependant il ne trouve de soulagement à son affliction, d'un autre côté, ni d'aide pour traverser la nuit, que dans l'écriture sans relâche d'un livre, si petit soit-il. C'est donc Le Lac de Caresse, prose de rien ou etc. (accessoirement un décevant plan d'eau des ruiniformes Dolomites : si vous avez le coeur sensible, on ne vous le recommande pas du tout)".

05/1991

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Littérature française

Roman furieux

Si Roman Roi était en quelque sorte La Chute, Roman Furieux serait Après la chute. Le Roman qu'on a vu régner tant bien que mal, parmi les intrigues, les drames, les passions et les crimes, sur ce royaume obscur et menacé, la Caronie, voici qu'il a maintenant perdu son trône (1948). Il pourrait perdre bien autre chose, l'amour, une certaine idée de soi, la foi, l'espérance et la tête ; et devenir ainsi, comme le Roland de l'Arioste, proprement fou furieux. S'éloignant toujours plus de sa patrie, de la femme qu'il aime, de son rôle, de son destin et de lui-même, il n'a plus pour histoire qu'une errance de tous les exils. Du moins le mène-t-elle, à travers les lieux les plus beaux, Athènes, Ravello, Florence, Paris, l'Auvergne, les côtes de Cornouailles ou celles de Galice, les hautes solitudes de la Castille romane ou les jardins du Portugal. Il ne peut se retrouver, ou se perdre définitivement avec elles, que dans la métropole des illusions, Hollywood. Ce ne sera que l'avant-dernière étape.

01/1987

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Littérature française

Mademoiselle. Moeurs d'une capitale

Mademoiselle, c'est une lycéenne contemporaine. Seuls intéressent cette Parisienne insatisfaite ses amies, les sorties, le sexe parfois un peu cru. Nous la suivons au cours de son année de Terminale ES : au milieu du fourmillement lycéen, Louise se penchera un temps sur le parcours singulier de son professeur de philosophie. Un voyage la marquera profondément, la sortant provisoirement de sa torpeur. Mais quoi qu'elle fasse, quoi que ses proches fassent, elle s'enferme progressivement dans un monde inconsistant.

09/2018