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Condamnées à mort. L'épuration des femmes collaboratrices, 1944-1951

Extraits

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Résistance

1940-1941 : Les six évasions de Raoul Gaschard

Raoul Gaschard est fait prisonnier par l'armée allemande le 15 mai 1940. Avec Robert Postaire, son complice, ils s'évadent six fois en sept mois.Les trois premières évasions du Stalag IV B, près de Dresde, la quatrième d'un Kommando disciplinaire, les deux dernières au cours de leur quatrième cavale. Raoul Gaschard rédige "à chaud", mai et juin 1941, le récit de ses évasions. Dès 1942, il entre dans la Résistance et fonde l'un des premiers groupes en zone non occupée dans l'est de la Vienne.

05/2021

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Histoire de France

Indochine 1945-1954. Chronique d'une guerre oubliée

La colonisation par la France de l'Indochine (Vietnam, Cambodge, Laos) fut tardive. Elle marqua l'avènement de la IIIème République triomphante et fut le cauchemar de la IVème République de l'après-guerre. Cette longue guerre coloniale fut à la fois un des premiers conflits révolutionnaires moderne, un moment-clé de l'affrontement Ets-Ouest et un chapitre très lourd de l'histoire de la France. Patrice Gélinet a réalisé cette série documentaire exceptionnelle il y a une dizaine d'années pour France Culture. Il a interviewé de très nombreux témoins et acteurs de l'époque : des militaires français et vietcongs, des soldats ordinaires ou des membres-clés des états-majors, mais aussi des personnalités politiques clés et des civils, tous témoins de moments historiques et d'une époque révolue : l'ex-empereur Bao Dai, le militaire Marcel Bigeard, le journaliste Lucien Bodard, Brigitte Friang, correspondante de guerre, Hô Chi Minh, le général Giap, vainqueur des Français à Diên Biên Phu, le général de Lattre, Pierre Messmer, parmi d'autres. Le récit chronologique des faits est complété des notices biographiques des témoins, de cartes et d'une chronologie générale des événements. Une nouvelle référence sur l'histoire de la guerre d'Indochine.

03/2014

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Histoire de France

Dictionnaire de la guerre d'Indochine. 1945-1954

A la différence des grands conflits mondiaux, la guerre d'Indochine est longtemps demeurée le champ clos d'une mémoire encombrée par l'autojustification de ses principaux acteurs et par une approche idéologique ou partisane. Dans le sillage d'une génération d'historiens soucieux de dépassionner l'histoire et d'ouvrir de nouveaux champs de recherche, Jacques Dalloz livre ici une véritable somme des connaissances acquises et renouvelées de cette guerre qui fut à la fois un épisode de la décolonisation, un problème intérieur français et un espace de la guerre froide. Par la rigueur de ses analyses, ce dictionnaire est d'abord un instrument de travail. Il se recommande aussi à tous ceux qui veulent mieux connaître et comprendre ce conflit douloureux que l'on a appelé en son temps la " sale guerre ".

02/2006

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Critique littéraire

Le grand camouflage. Ecrits de dissidence (1941-1945)

Ce petit volume, sous la direction de Daniel Maximin, comprend les sept articles écrits par Suzanne Césaire pour Tropiques, la revue littéraire la plus importante des Antilles : quatorze numéros publiés à Fort-de-France, entre 1941 et 1945, bravant la censure à l'époque de la Résistance, appelée là-bas la "Dissidence". Sept textes, sur les thèmes de la poésie, du surréalisme, des Antilles et des racines africaines, qui manifestent avec force l'entrée des cultures antillaises dans la modernité politique et littéraire, la rupture brutale et ironique avec le carcan des traditions doudouistes des écrits coloniaux, et l'ouverture à tous les vents artistiques des Amériques, d'Europe et d'Afrique. En 1941, André Breton, en route vers New York, fait une escale d'un mois en Martinique, où il se lie d'amitié avec Aimé et Suzanne Césaire. La seconde partie de ce recueil se fait l'écho de ces rencontres (auxquelles participent également Lévi-Strauss, Pierre Mabille, André Masson, Wifredo Lam, Jacqueline Lamba, l'épouse peintre de Breton), fructueuses et marquantes pour chacun : on y trouvera un texte-hommage d'André Breton à Suzanne, des extraits de Martinique, charmeuse de serpents d'André Breton qui dialogue avec André Masson, un texte de René Ménil. Enfin, figurent quelques poèmes d'Aimé Césaire inspirés par Suzanne, et un texte, écrit pour ce recueil, de leur fille Ina Césaire, écrivain et ethnologue, évoquant avec émotion la figure de sa mère. L'ensemble est présenté et mis en perspective par Daniel Maximin.

09/2015

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Histoire de France

Un fou s'évade. Souvenirs de 1941-1942

André Postel-Vinay (1911-2007) est inspecteur général des finances et compagnon de la Libération. En octobre 1940, résolument hostile au nazisme et au pétainisme, il s'engage dans la Résistance. Le livre raconte la suite : arrestation par la Gestapo, tentative de suicide, simulation de la folie, évasion de l'asile Sainte-Anne, navigation clandestine vers Gibraltar, arrivée à Londres, entretien avec le général De Gaulle. Postel-Vinay apprend que le Général compte sur lui pour diriger la Caisse centrale de la France libre. Il réintègre alors la fonction publique. En 1974, il est nommé secrétaire d'Etat chargé des travailleurs immigrés, mais il démissionne au bout de six semaines, faute de moyens pour les logements sociaux. Sa distance, sa liberté et son engagement seront restés les mêmes toute sa vie.

11/2008

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Histoire de France

Les Tsiganes au camp de Rivesaltes (1941-1942)

Quoique bien moins nombreux que les Juifs et les Espagnols internés au camp de Rivesaltes, les Tsiganes ont été près de 1500 à "passer" par le camp. Ce chiffre fait de Rivesaltes le camp le plus important dans l'histoire de la persécution des Tsiganes en zone sud. C'est la principale nouveauté de cette étude qui repose essentiellement sur les registres des camps du Languedoc (Agde, Argelès, le Barcarès et Rivesaltes) et sur les archives de diverses préfectures, les témoignages des victimes étant excessivement rares. Autre découverte de ce livre, la grande majorité de ces Tsiganes sont des nomades d'Alsace-Moselle, qu'ils soient évacués en 1939 vers le sud-ouest, partis vers le sud durant l'exode en mai 1940, ou encore expulsés par les Allemands vers la zone libre au deuxième semestre 1940. Dans un premier temps c'est en tant que réfugiés qu'ils sont internés ; ensuite en 1941-1942, l'arrivée des Tsiganes de plusieurs départements résultent cette fois d'une véritable politique d'exclusion physique de la société. L'auteur s'interroge alors, pourquoi certains préfets n'ont envoyé aucun "nomade "de leur département derrière les barbelés, quand d'autres convoyaient vers Rivesaltes des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants. Enfin l'auteur démonte les mécanismes administratifs qui ont permis l'internement de centaines de Français dans un camp créé pour les indésirables étrangers. Une riche iconographie montrera au lecteur l'étendue de la surveillance policière qui entoure les Tsiganes davantage que tout autre groupe de proscrits durant la guerre.

01/2015

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Royaume-Uni

La bataille d'Angleterre. Juillet 1940-mai 1941

La bataille d'Angleterre (juillet 1940-mai 1941) a changé le cours de la Seconde Guerre mondiale. En infligeant à Hitler son premier échec, elle a brisé le mythe de l'invincibilité nazie. Dans la mémoire collective, cette bataille marque le triomphe de la volonté sur la fatalité. Combat d'une nation pour sa survie et d'un peuple pour sa liberté, drame immense par sa portée (3o 000 morts, 2 millions de foyers détruits), elle apparait comme l'un de ces moments où, en quelques semaines, se joue le sort du monde. Loin de toute vision épique, ce livre présente le déroulement des événements - la bataille dans les airs, le plan d'invasion de l'Angleterre, le Blitz - et met en lumière les composantes techniques et logistiques de la bataille, les données politiques, en particulier le râle de Churchill et du peuple anglais, ainsi que les erreurs tactiques et stratégiques commises du côté allemand.

03/2021

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Biographies

Chroniques du temps de la guerre (1941-1943)

De 1941 à 1943, Orwell fut engagé par le service indien de la BBC destiné à porter une bonne parole culturelle et politique aux sujets du bon roi George VI du sous-continent asiatique. Esprit libre entre tous, Orwell se passionna rapidement pour sa tâche. Du côté culturel, il s'attacha à faire mieux connaître des auteurs comme Jack London, Jonathan Swift, Bernard Shaw, Shakespeare ou Oscar Wilde. Il improvisa des dialogues autour d'oeuvres d'Anatole France et H.G. Wells. Du côté politique, il tint une chronique hebdomadaire commentant la situation militaire sur le front de l'Est. Cette expérience lui fit prendre conscience de l'importance de la propagande dans le monde contemporain. Elle est directement à l'origine des deux chefs-d'oeuvre qu'il écrivit ensuite : La ferme des animaux et 1984. A travers ces écrits de circonstance, on retrouve le génie d'Orwell à l'état originel.

04/2021

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Ouvrages généraux

Journal de guerre de Jacques Rozier, 1940-1941

" Sur la route nationale qui mène à Vesoul, c'est un encombrement inextricable de voitures hétéroclites . des camions, des camionnettes, des voitures hippos, à pied des hommes de toutes armes, sans ordre et exténués. Maintenant nous comprenons qu'il s'agit bien d'un repli et presque d'une retraite ". Jacques Rozier, originaire de Theneuil en Indre-et-Loire, est ouvrier fraiseur-outilleur aux usines Citroën de 1936 à novembre 1939. Il est appelé sous les drapeaux le 15 novembre 1939 et sera démobilisé le 13 janvier 1941. Simple troufion emporté par la débâcle, il raconte avec des mots simples sa formation au camp de Mailly, sa guerre en Alsace (mai-juin 1940), puis sa traversée de la France dans un camion de blanchisserie. Son témoignage pointe l'incurie de l'encadrement militaire, la faiblesse de l'armement et la désorganisation générale. Ce jeune homme de 22 ans fait preuve d'une grande maturité dans sa perception du pays en cette année 1940. La fuite vers le sud s'achève avec la défaite de la France et sa maladie. Une métaphore involontaire qui résume l'inexorable effondrement du pays et de ses citoyens. Il livre son récit sous la forme d'un carnet de voyage : un journal illustré par de remarquables dessins figuratifs.

04/2021

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Critique littéraire

Correspondance. 1946-1959

On savait Char et Camus frères en amitié. Les quelque deux cents lettres inédites ici rassemblées l'attestent, qui retracent ce que furent les engagements et les travaux communs des deux hommes après-guerre et leur proximité attentive et réciproque. Mais ce qui donne tout son sens à cette correspondance est ce qui l'a peut-être initiée : la rencontre et la reconnaissance de deux oeuvres en même temps que leur convergence dans une époque de démesure et de déraison. Tout comme "l'envie d'écrire des poèmes ne s'accomplit que dans la mesure précise où ils sont pensés et sentis à travers de très rares compagnons" (Char à Camus), le moment de doute dans l'accomplissement d'une oeuvre ne peut que s'appuyer sur "l'ami, quand il sait et comprend, et qu'il marche lui-même, du même pas" (Camus à Char)... Une façon lumineuse, entre Ventoux et Luberon, de rejoindre l'intuition de Julien Gracq qui, avec l'éloignement du temps, voyait se "rapprocher aussi, dans la signification de leurs oeuvres, deux amis dont les silhouettes pouvaient sembler si différentes".

03/2017

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Critique littéraire

Correspondance (1945-1959)

L'amitié entre Albert Camus et Nicola Chiaromonte (1905-1972) est née "d'un rapport humain des plus beaux et vrais : l'hospitalité". Le jeune Camus, qui vient d'achever la rédaction de ses "trois Absurdes", se lie à l'intellectuel italien exilé lors de son passage à Oran au printemps 1941. Militant antifasciste et anticommuniste, ami d'Alberto Moravia et d'Andrea Caffi, Nicola Chiaromonte s'apprête alors à rejoindre les Etats-Unis pour quelques années. A New York, en lisant le Mythe de Sisyphe et L'Etranger, il se découvre une profonde parenté d'esprit et de préoccupation avec l'écrivain français. C'est après Hiroshima que l'intellectuel italien, ayant lié d'étroites relations avec la gauche anticonformiste américaine en prenant part à la fondation de la revue pacifiste politics, suscite la collaboration intellectuelle de son ami français, désireux de nourrir avec lui un nécessaire "commerce social". Cette complicité amicale échappe, dans l'esprit des deux hommes, à l'autorité de l'Etat et des partis. De cet effort partagé naîtront des communautés de réflexion, en particulier les Groupes de liaison internationale, fragiles "flots de résistance" contre la déferlante des idéologies et la restauration des dictatures. Cette correspondance croisée, réunissant quelque quatre-vingt-dix lettres inédites, restitue l'exigence et la fraternité de ce dialogue vécu sous le mode de l'urgence : "Nous sommes comme des témoins, écrit AlbertCamus, en passe d'être accusés. Mais je ne veux pas vous laisser croire que je manque d'espoir. Il y a certaines choses pour lesquelles je me sens une obstination infinie." Il n'y a pas à distinguer ici entre la recherche de la vérité et la chaleur de l'amitié.

06/2019

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Littérature étrangère

Journal 1940-1955

Lorsque commence cette deuxième partie du Journal, Thomas Mann a soixante-cinq ans. Il s'agit donc ici des quinze dernières années de l'écrivain. Installé aux Etats-Unis, dont il ne tardera pas à devenir citoyen, il se fait construire la grande et belle maison de Pacific Palisades, tout près d'Hollywood. Malgré son dépit face à la fortune réalisée par d'autres émigrés comme Werfel, il vit à son aise et en accord avec la politique de Roosevelt. Ce n'est qu'au plus fort de la guerre froide qu'il exprimera de vives réticences à l'égard de la politique américaine, et ce sera l'un des éléments qui détermineront son retour en Europe, puis son installation en Suisse. Il a depuis longtemps accédé à la gloire mondiale. Son premier souci est de terminer son œuvre dans la dignité, car il a une haute idée de lui-même et de sa mission. Pendant les années de la guerre, qu'il vit avec une passion anti-hitlérienne de tous les instants, il termine la vaste fresque de Joseph et ses frères et rédige Le docteur Faustus. Ensuite viendront L'élu et Les confessions du chevalier d'industrie Félix Krull, qu'il reprend après des années et qui connaîtra un énorme succès dans l'Allemagne d'après-guerre. Le Journal nous montre un homme vieillissant mais encore plein de vitalité, avec ses faiblesses - vanité tirée de sa réception à la Maison-Blanche ou de son audience privée chez le pape, amourette de vieillard avec Franzl, le dernier de ses " jouvenceaux divins " - mais aussi avec ses grandeurs face à la souffrance collective et personnelle - la guerre, bien sûr, le suicide de son fils Klaus et la mort de son frère Heinrich. Un témoignage passionnant sur les dernières années d'un grand écrivain.

10/2000

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Critique littéraire

Correspondance. 1911-1924

La correspondance entre Jacques Rivière et Gaston Gallimard est l'histoire d'une amitié aussi improbable que surprenante. Elle commence avec leur rencontre à La N.R.F. N.R.F., en 1911 : Jacques Rivière venait d'être nommé secrétaire de la revue (il en sera le directeur de 1919 à 1925) et Gaston Gallimard cofondateur des Éditions de la N.R.F. (il en deviendra le gérant, puis le directeur). L'affection s'y exprime sans ambages. Ni la séparation due à la guerre, pendant laquelle la revue cesse de paraître, ni les conflits avec ses fondateurs lors de sa reparution en 1919 ne l'interrompent. Elle s'achève avec la dernière lettre de Rivière, le 13 septembre 1924, cinq mois avant sa mort, le 14 février 1925. Les lettres de Jacques Rivière et de Gaston Gallimard nous font témoins des origines et du développement de La N.R.F. et de ses Éditions. Elles résument la brève carrière de Rivière, romancier, critique et essayiste, et les débuts de celle de Gallimard dans l'édition. Elles sont peut-être plus précieuses encore quand elles éclairent la personnalité de deux hommes venus d'univers si éloignés qu'ils peuvent paraître antinomiques, mais qui, tous deux, font coïncider leur entreprise avec ce que la littérature de leur temps compte de meilleur.

07/1994

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Sciences politiques

Journal. 1952-1964

Maurice Thorez fut le principal dirigeant du Parti communiste français alors que celui-ci occupait une place centrale dans l'échiquier politique. Tombé malade en 1950, il est soigné en URSS et revient en France en 1953. Au cours de cette période, afin de rééduquer son bras droit un temps paralysé, il tient un journal quotidien qu'il poursuit jusqu'à sa mort. Le secrétaire général y évoque autant les rapports de forces internationaux que ses relations personnelles et familiales, le quotidien du petit peuple comme les soubresauts de la vie politique, notamment les débuts de la Ve République et la guerre d'Algérie. Il rend compte de ses nombreuses lectures, apprend le latin, entretient sa maîtrise du russe. Dans ce document de premier ordre pour comprendre la France des années 1950-1960, on croise aussi bien Aragon, Eluard, Mauriac que Khrouchtchev, le général de Gaulle ou Pierre Mendès France. Entre fidélité au grand frère soviétique et passion pour la culture et la langue française, ce journal, édité pour la première fois, éclaire une page essentielle de l'histoire politique tout en offrant un regard singulier sur les évolutions de la société française. Journal édité sous la direction de Jean-Numa Ducange et Jean Vigreux En partenariat avec le journal l'Humanité

08/2020

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Critique littéraire

Correspondance. 1945-1959

Albert Camus et Louis Guilloux font connaissance chez Gallimard durant l'été 1945, à l'instigation de leur ami commun Jean Grenier. Guilloux a déjà derrière lui deux décennies d'engagement et d'écriture et une oeuvre publiée importante. Camus, dont L'Etranger et Le Mythe de Sisyphe ont paru en 1942, n'a que trente-deux ans ; son implication dans Combat lui vaut une notoriété grandissante. Les différences ne manquent pas entre le Breton et l'Algérien. Camus semble plus solaire, Guilloux plus habité par le noir ; le premier est rongé par le doute et le second aspire à la lumière. Mais l'amitié entre les deux hommes est immédiate et durable, et leurs affinités nombreuses : "Je l'aime tendrement et je l'admire, écrira Guilloux en 1952, non seulement pour son grand talent, mais pour sa tenue dans la vie". Ces fils du peuple, qui ont connu la pauvreté et la maladie, sont animés par l'esprit de justice et de fraternité, prenant le parti des malheureux et des opprimés sans jamais s'inféoder à une organisation qui voudrait les représenter. Tous deux partagent une conscience aiguë de la douleur, où ils reconnaissent la "constante justification" de l'homme et dont ils tirent les éléments d'une conduite morale et politique. Cette correspondance croisée ponctue quinze années d'une profonde et tendre affection, nourrie d'innombrables causeries, lectures, promenades et repas partagés. Comme toute amitié, elle eut ses temps forts, telle la visite de Camus à Saint-Brieuc en 1947, durant laquelle le futur auteur du Premier Homme va sur la tombe de son père, enterré au carré des soldats de la Grande Guerre ; ou encore le séjour de Guilloux en 1948 en Algérie, où il partage un repas avec Camus et sa mère.

09/2013

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Critique littéraire

Correspondance. 1911-1949

Ce volume rassemble pour la première fois l'intégralité de la correspondance échangée entre deux hommes de théâtre hors du commun, Jacques Copeau (1879-1949) et Louis Jouvet (1887-1951), dont l'influence n'a pas cessé de nourrir les pratiques contemporaines. Ce qui les unit d'abord, au-delà d'un compagnonnage exemplaire qui les verra côte à côte au Théâtre du Vieux-Colombier de 1913 à 1922, fut le rêve d'une fraternité artistique idéale, d'une utopie théâtrale. Que les circonstances, différends ou querelles d'amour-propre aient fait dégénérer cette mystique, personne ne le contestera. Mais des premiers spectacles de 1913 à l'aventure mouvementée des deux saisons américaines, en passant par la réalisation des dispositifs fixes des scènes new-yorkaises et parisiennes ou leurs échanges sur "la comédie nouvelle" et sur l'éducation originale du comédien des temps modernes, le dialogue entre Jacques Copeau et Louis Jouvet révèle la complicité émouvante qui les a liés, notamment pendant la Première Guerre mondiale. Leurs lettres composent donc un récit unique, celui d'un don de chacun à l'autre, et cela même après le départ de Louis Jouvet du Vieux-Colombier. Jacques Copeau, alors retiré en Bourgogne à la recherche de formules dramatiques inédites, reste le "patron", auquel le cadet, devenu à son tour un des animateurs incontestés de la scène parisienne, rendra hommage jusqu'à sa mort, en octobre 1949.

10/2013

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Poésie

Poèmes. 1957-1994

"Il y a des blaireaux écrasés, des agneaux qui naissent la tête tranchée, des saumons monstres tapis au fond de lacs écossais opaques, qu'on ferre et qui résistent de toute leur puissance vitale. Il y a des faucons, des brochets, des renards nocturnes, bref toute une galerie de prédateurs sur lesquels règne, cynique et dérisoire, un corbeau mythique du nom de Crow. Ted Hughes n'est pas qu'un poète animalier, comme on a trop vite cru. C'est un explorateur de la cruauté qui est au fond de l'être vivant, bête ou homme. Une espèce de poète darwinien moderne ayant croisé les chemins de la fable celtique ancienne. L'héritier de Yeats l'Irlandais mais aussi du guerrier de la Somme Wilfrid Owen, essayant d'articuler ensemble la beauté, la terreur et la pitié". Jacques Darras.

06/2009

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Littérature française

Journal 1940-1950

Romancier, essayiste, pasticheur, mais aussi dessinateur et homme d'esprit, Philippe Jullian (1919-1977) a laissé plusieurs oeuvres qui font les délices des connaisseurs, comme son Dictionnaire du snobisme ou sa biographie d'Oscar Wilde. Ce que l'on ignorait, c'est qu'il avait tenu un journal intime. De sa jeunesse à Bordeaux durant la Deuxième Guerre mondiale aux brillantes années parisiennes de ses débuts, voici un document essentiel : autobiographie, recueil de mots d'esprit, galerie de portraits... Des gens du monde aux gens de ballet, des Anglais de Paris aux Parisiens anglophiles, c'est le tableau d'une époque.

04/2009

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Poésie

Lettres. 1924-1950

Ces lettres intéressent un quart de siècle, années pendant lesquelles, y compris à travers la régression fasciste, se prépare dans la douleur l'Italie nouvelle. La dictature a ses prisons, ses déportés. Elle ne parvient pas à réduire les exigences de la pensée. La correspondance de Pavese en est l'un des témoignages les plus purs. On chercherait en vain dans ces lettres l'"homme de lettres" qui se regarde écrire.
Etre vrai, n'être que soi, fût-ce au prix du dénuement, sans écran culturel, dans la spontanéité, voire la brutalité du moment, telle est la seule discipline à laquelle se soumette rigoureusement cette correspondance, où Pavese ne craint jamais d'écrire au plus près de la langue parlée, et dans son rythme. D'où le surcroît de présence vivante, dans ces pages, du poète mal apprivoisé qu'il fut, ombrageux Piémontais qui ne peut tolérer davantage la pose dans les échanges intellectuels que l'hypocrisie dans les rapports humains.
Ce provincial amoureux de sa ville de Turin, cet homme tranquille, ce travailleur acharné qui déteste l'aventure, a vécu aussi tragiquement, on le sait, le conflit entre l'art et la vie. Ayant conquis la solitude "virile" où il voyait la condition de la poésie, Pavese n'en a pas moins cherché de toutes ses forces à y échapper par l'amour. Cette lutte se lit d'un bout à l'autre de ce recueil de lettres qui, en cela aussi, peuvent être vues comme une affirmation quotidienne de "pavésisme".

12/1971

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Critique littéraire

Correspondance. 1934-1950

André Gide, frais converti au communisme, et le jeune militant enthousiaste Jef Last se lièrent d'amitié en 1934, à l'occasion d'un grand meeting parisien. Dès le printemps suivant, ils voyageaient ensemble au Maroc ; en 1936, Last accompagne Gide en URSS... En 1947, il est encore à ses côtés aux Fêtes de la Jeunesse à Munich. Jusqu'à sa mort, Gide échangea une abondante correspondance avec " ce fou de Jef " (1898-1972), romancier et journaliste hollandais, polyglotte, grand voyageur et personnage pittoresque et haut en couleurs, l'" ami charmant " pour qui il avait éprouvé " cette sorte de sympathie subite et violente, qui bondit par-dessus les barrières factices ". Les quelque 180 lettres inédites publiées ici prennent place au côté des grandes correspondances gidiennes déjà connues, et sont particulièrement intéressantes pour comprendre la " politique " de Gide (le voyage en URSS, la guerre d'Espagne, Munich... ), mais il y est aussi beaucoup question de littérature, de voyages - et d'amitié.

01/1985

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Poésie

Poésies 1943-1959

Prix Nobel de littérature en 1966, Nelly Sachs est née en 1891 dans une famille juive d'Allemagne, pays qu'elle quittera en 1940, fuyant les persécutions nazies pour s'installer définitivement en Suède. L'ensemble de sa quête littéraire est profondément marqué par la Shoah, par la mort, la perte et l'exil. Son écriture, d'un lyrisme vif et dense est très proche de celle de Paul Celan dont elle fut l'amie et avec qui elle a entretenu une célèbre et importante correspondance. Le présent volume regroupe les quatre recueils majeurs de la poétesse : Dans les demeures de la mort (1947), Eclipse d'étoile (1949), Et personne n'en sait davantage (1957), Exode et métamorphose (1959). Cet ensemble veut rendre justice à une oeuvre capitale du XX ? siècle où l'auteure parvient, au-delà des déchirements de l'Histoire et du drame personnel, à refonder un espoir en l'humanité malgré tout.

03/2023

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Histoire de France

Le Corps diplomatique à Vichy (1940-1944)

Dans sa presque totalité, le Corps diplomatique suivit le gouvernement français dans son repli en juin 1940 et se retrouva avec lui à Vichy début juillet. La plupart des chefs de missions diplomatiques, qu'ils aient été nommés à Paris, ou après l'installation à Vichy, étaient des personnages de premier plan. Ainsi peut-on citer : le prince Shah Wali Khan (Afghanistan), S. I. Patino (Bolivie), L. de Souza Dantas (Brésil), Wellington Koo (Chine), M. Fakhry pacha (Egypte), J. F. de Lequerica (Espagne), W. D. Leahy (Etats-Unis), F. Garcia Calderon (Pérou), Bogomolov (URSS), Pouritch (Yougoslavie) ; les deux ministres successif du Portugal, les trois ministres de la Hongrie, les trois du Japon... On y compta sept brillants intellectuels. Ces personnages, dont plusieurs étaient très francophiles et très peu germanophiles, comptèrent beaucoup à divers points de vue dans la société vichyssoise au cours de ces années 1940-1944, surtout au début. A mesure que l'Allemagne perdait du terrain, à partir de la fin 1942, le Corps diplomatique vit son importance numérique diminuer, mais il tint son rang, sous la direction avisée du nonce apostolique, jusqu'à la fin. En août 1944, ce dernier et le ministre de Suisse Walter Stucki furent choisis par le maréchal Pétain pour être les témoins de ses derniers actes. Et Stucki joua un rôle prépondérant aux alentours de la Libération en s'imposant pour maintenir l'ordre dans la capitale provisoire. Le fait que les nations étrangères aient maintenu ou nommé à Vichy de tels diplomates montrent l'importance qu'il attachaient au gouvernement de l'Etat français. A l'inverse on doit constater que le gouvernement formé par le général De Gaulle dut attendre après la libération de la France pour se faire admettre dans le concert des nations : c'est seulement le 23 septembre 1944 qu'on apprit que le président Roosevelt avait enfin consenti à ce qu'un ambassadeur américain représente les Etats-Unis auprès des autorités françaises de fait qui ont leur siège à Paris ; et la reconnaissance officielle n'intervint qu'un mois plus tard. C'est dire l'intérêt de rappeler le souvenir de ce haut personnel diplomatique, afin de porter un jugement éclairé sur le gouvernement de l'Etat français. (Les représentants de Allemagne et de l'Italie à Vichy ont été traités à part).

03/2019

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Critique littéraire

A Combat . Editoriaux et articles, 1944-1947

Entre le 21 août 1944 et le 3 juin 1947, Albert Camus est rédacteur en chef et éditorialiste à Combat. Ses 165 articles signés, authentifiés, ou légitimement attribuables nous transmettent le témoignage lucide d'un journaliste conscient de ses responsabilités dans une époque où, au sortir de l'Occupation, il faut à la fois réorganiser la vie quotidienne et dessiner l'avenir de la France et de l'Europe. Sur de multiples sujets la politique intérieure ; l'épuration ; la politique étrangère ; les droits, les devoirs et le rôle d'une nouvelle presse ; la politique coloniale, et, en particulier, la nécessité de doter l'Algérie d'un nouveau statut, Camus informe et réagit. On entend dans ces textes la voix passionnée d'un écrivain dans l'histoire, épris de justice, de liberté et de vérité ; mais aussi obstinément soucieux d'introduire la morale en politique et d'exiger le respect de la dignité humaine.

09/2013

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Histoire de France

Histoire de l'épuration

L'épuration n'a pas surgi du néant à l'été 1944 dans une flambée de violences inexplicables. Inscrite dans notre tradition politique, elle est née au début de l'Occupation. Elle fut l'espoir fou de châtier les traîtres puis devint un combat clandestin fait d'intimidations et d'attentats. Elle se heurta à la répression allemande et vichyssoise, et aux représailles sanglantes des " collabos ". À partir de la Libération, l'épuration s'est amplifiée, prise entre des logiques divergentes : conviction de faire la guerre, volonté de rénover le pays, nécessité de rétablir l'ordre républicain. Judiciaire, administrative, économique, professionnelle, politique, syndicale, l'épuration a pris toutes les formes, de façon spontanée ou au milieu de l'apparat institutionnel. Elle a concerné plusieurs centaines de milliers de Français et constitué un bouleversement social sans précédent. Or, malgré son ampleur et ses résultats - contrastés -, les contemporains y ont bientôt vu un échec. Peut-être parce qu'elle ne pouvait être à la hauteur de leurs immenses attentes. La récente et large ouverture des archives permet aujourd'hui de sortir des polémiques stériles ou intéressées pour découvrir les faits. Les acteurs de tous bords ont la parole et nous sommes les témoins des dix années où, au milieu des terreurs de l'Occupation, des joies inouïes de la Libération et des soubresauts de la guerre froide, les Français rêvèrent d'une France nouvelle et pure.

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Vichy

Histoire de l'épuration

L'épuration n'a pas surgi du néant à l'été 1944 dans une flambée de violences inexplicables. Inscrite dans notre tradition politique, elle est née au début de l'Occupation. Elle fut l'espoir fou de châtier les traîtres puis devint un combat clandestin fait d'intimidations et d'attentats. Elle se heurta à la répression allemande et vichyssoise, et aux représailles sanglantes des " collabos ". À partir de la Libération, l'épuration s'est amplifiée, prise entre des logiques divergentes : conviction de faire la guerre, volonté de rénover le pays, nécessité de rétablir l'ordre républicain. Judiciaire, administrative, économique, professionnelle, politique, syndicale, l'épuration a pris toutes les formes, de façon spontanée ou au milieu de l'apparat institutionnel. Elle a concerné plusieurs centaines de milliers de Français et constitué un bouleversement social sans précédent. Or, malgré son ampleur et ses résultats - contrastés -, les contemporains y ont bientôt vu un échec. Peut-être parce qu'elle ne pouvait être à la hauteur de leurs immenses attentes. La récente et large ouverture des archives permet aujourd'hui de sortir des polémiques stériles ou intéressées pour découvrir les faits. Les acteurs de tous bords ont la parole et nous sommes les témoins des dix années où, au milieu des terreurs de l'Occupation, des joies inouïes de la Libération et des soubresauts de la guerre froide, les Français rêvèrent d'une France nouvelle et pure.

04/2024

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Beaux arts

Femmes peintres. 1550-1950

"En histoire de l'art, reste aujourd'hui à faire la découverte des oeuvres des femmes, trop longtemps oubliées, ou abordées en tant qu'artistes féminins et non artistes tout court, comme si, pour quelque étrange raison, elles ne faisaient pas partie de leur propre civilisation. En réunissant ces toiles peintes par des femmes en Europe et en Amérique entre 1550 et 1950, notre intention était de faire connaître le talent de certaines artistes, trop souvent négligées en raison de leur sexe ; mais nous cherchions aussi à savoir pourquoi et comment les femmes peintres, qui étaient apparues au seizième siècle où elles faisaient figure d"exceptions, se sont peu à peu multipliées jusqu'à occuper une place reconnue sur la scène culturelle". A.S.H. - L.N.

05/1981

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Histoire de France

Le temps des ruines (1914-1921)

La Première Guerre mondiale, ne fut pas la première guerre photographiée, mais elle fut certainement celle qui le fut le plus massivement des guerres du XXe siècle. Parmi toutes les photographies prises durant cette période les ruines - et notamment celles du patrimoine architectural dévasté - occupent une place de choix. Dès le début de ce conflit, les vues de dévastation et plus particulièrement celles des édifices culturels, furent instrumentalisées par la propagande française et devinrent des preuves matérielles qui illustraient les discours mettant en avant la «barbarie» de l’envahisseur allemand. Elles ouvrirent la voie à une guerre des images, guerre dans la guerre, dont un des aspects célébra la perte du patrimoine architectural. Au même moment, une réflexion s’élabora sur la préservation des vestiges de guerre et sur la mise en place d’un tourisme de champ de bataille. En effet, face à l’accumulation des ruines matérielles dans la zone des armées, les questions du dédommagement et de la valorisation de certains vestiges se posèrent vivement. De même, la zone de combats fut perçue précocement par les acteurs du développement touristique et les membres du gouvernement français comme un espace sacré, vers lequel devaient s’organiser la paix revenue, des pèlerinages en provenance de tous les coins de France, d’Europe, mais aussi d’Amérique et d’Océanie. Le Temps des ruines entend éclairer ce que les destructions de la guerre ont signifié pour les contemporains de 1914 et plus particulièrement la manière dont la société française s’est emparée de ces représentations de ruines pour en faire un symbole de douleur.

10/2015

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Critique littéraire

La Guerre des écrivains. 1940-1953

Pourquoi certains écrivains ont-ils collaboré sous l'Occupation quand d'autres choisirent de résister et d'autres encore d'embrasser la cause d'un pétainisme triomphant ? Loin de l'approche classique, qui voit dans chaque prise de position l'aboutissement logique d'une histoire singulière, Gisèle Sapiro montre, au long d'une démonstration implacable et fortement documentée, que les attitudes politiques des uns et des autres furent avant tout fonction de la place qu'ils occupaient dans le champ littéraire, autrement dit que les clivages politiques s'éclairent à la lumière des querelles littéraires, des rivalités entre générations, des divergences entre moralistes et tenants de l'art pur. Autrement dit encore, que rien de ce qui se joue sous l'Occupation n'est étranger aux querelles littéraires d'avant-guerre, que rien de ce qui se jouera ensuite n'est compréhensible sans la guerre. La première partie du livre traite des logiques littéraires de l'engagement des écrivains, à partir d'une enquête statistique et d'une étude des débats sur la " responsabilité de l'écrivain ". La deuxième analyse la façon dont se sont comportées quatre institutions : l'Académie française, l'Académie Goncourt, La NRF, le Comité national des écrivains (CNE). Véritable chronique au jour le jour des querelles littéraires de la France en guerre, elle met en scène petits et grands écrivains, vieilles gloires et jeunes ambitions, passions et sentiments en tous genres. Le tout fondé sur un dépouillement systématique de fonds d'archives peu exploités ou fermés jusque-là. Enfin, la troisième partie se concentre sur la restructuration du champ littéraire après la Libération, marquée par la constitution de la " liste noire ", l'épuration et les polémiques qu'elle a soulevées jusqu'en 1953, date de la seconde loi d'amnistie, qui marque un véritable changement d'époque. Tel est le cadre général de l'essai, une autre façon de peindre la vie littéraire en France, de regarder agir Aragon, Mauriac, Paulhan, Drieu La Rochelle, Maurras, Gide, Massis, Montherlant, Eluard, Henry Bordeaux, Ajalbert, Rebatet, Céline, Sartre, et tant d'autres avec eux - qu'ils soient passés ou non à la postérité.

09/1999

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Critique littéraire

Deux écrivains suisses rebelles. Max Frisch (1911-1991) Friedrich Dürrenmatt (1921-1990)

Max Frisch et Friedrich Dürrenmatt suscitent en Allemagne ou aux Etats-Unis de nombreux débats. Peu d'essayistes en France ont tenté une approche de ces monuments des lettres suisses qui ont frôlé le Prix Nobel de littérature et sont devenus objets de musée, à lire avec attention. La pièce de Max Frisch, Biedermann et les incendiaires propulse le dramaturge sur les scènes théâtrales mondiales. A un public qui s'est laissé dévoyer par les idéologies politiques, fasciste ou communiste, comme aux spectateurs de tous les pays, l'auteur alerte qu'il y a lieu de reconnaître les incendiaires avant qu'ils réalisent leur projet d'anéantir l'humanité. Un véritable séisme se produit dans le monde théâtral parisien de 1957, lorsque la pièce de Friedrich Dürrenmatt, La Visite de la vieille dame est représentée au théâtre Marigny. A croire que dans cette société, on peut tout obtenir, qu'il suffit d'y mettre le prix : l'arrêt d'un train exprès dans une petite gare, le droit de vie ou de mort sur un homme qui dérange, s'offrir un ordre nouveau et une justice à son profit... Friedrich Dürrenmatt dénonce, par-delà la vieille dame, les Eglises, les religions, les Etats corrompus, les groupes mafieux et tous ceux qui veulent soumettre l'homme à leur diktat. Agacés de se retrouver sur le même piédestal, Max Frisch et Friedrich Dürrenmatt ont une relation, tantôt très cordiale, tantôt criblée de flèches. En dépit de ce qui les unit, comme de ce qui les oppose, le nom évoqué de l'un entraîne toujours le nom de son alter ego.

02/2019

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Histoire de France

D'une guerre à l'autre (1914-1918 - 1944)

Publié pour le Centenaire de la Première Guerre mondiale et le 70e anniversaire de la Libération de la France en 1944, ce volume, avec les expositions qui l'accompagnent, revient sur la façon dont ces périodes ont été vécues dans le département de la Seine-Maritime (alors Seine-Inférieure). Il fait aussi une large place à la mémoire collective de ces conflits, en s'appuyant sur les collectes organisées auprès des habitants de Seine-Maritime, qui ont donné lieu à près de 250 contributions et qui ont permis de rassembler plus de 12 000 pages ou images. Si, lors de la Première Guerre mondiale, le territoire seino-marin échappe à la ligne de front, il joue un rôle essentiel de base arrière dans la mise en oeuvre des opérations des Alliés. Les ports du Havre, de Rouen ou de Dieppe bénéficient d'une position stratégique pour le ravitaillement et l'acheminement des troupes britanniques et américaines. La Seine-Inférieure constitue également un refuge pour les alliés belges qui implantent leur gouvernement en exil à Sainte-Adresse. La situation du territoire au cours de la Seconde Guerre mondiale est évidemment bien différente puisqu'il sort en 1944 de quatre années d'occupation et qu'il se trouve directement concerné par les opérations militaires liées au Débarquement. Cette année 1944 est appréhendée à travers le quotidien des populations. Des actions de résistance à l'occupant sont menées sur le territoire tandis que les bombardements occasionnent d'importantes destructions dans les villes, rendant très rudes les conditions de vie. Une ouverture est faite en conclusion sur le devoir de mémoire et la manière dont a été commémorée la Libération pendant ces 70 dernières années.

05/2014