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Hippolyte Auger

Extraits

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Histoire de France

Darlan

On le sait, la France de la guerre est dominée par l'affrontement Pétain-de Gaulle, figures depuis longtemps bien connues des historiens. En revanche, le " troisième homme ", successeur désigné du Maréchal et rival le plus dangereux du Général, demeurait largement ignoré tant en raison du caractère énigmatique du personnage que de la " disparition " de beaucoup d'archives. Par surcroît, la vanité de Darlan, ses écarts de langage ont fait le lit d'une imagerie simpliste. En réalité, l'homme fut supérieur au style, comme les multiples révélations apportées par le présent ouvrage en administrent moult preuves. Ce fils de ministre est un vrai républicain, son rôle avant la guerre fait de lui un vrai marin et un chef d'état-major efficace. S'il approuve l'Armistice de 40, ce n'est pas par idéologie, mais parce qu'il est convaincu de l'impossibilité de poursuivre la lutte, et c'est le drame de Mers el-Kébir qui le détache à jamais de Churchill et des Français libres. Lorsqu'il est appelé à succéder à Laval en décembre 1940, il mène d'abord une politique assez molle envers l'occupant, mais se reprend, ne cède rien d'essentiel et travaille à faire entrer l'empire dans la guerre. Son assassinat, à Alger, en décembre 1942, reste l'une des plus grandes énigmes de l'histoire contemporaine : attribué aux seuls monarchistes, il a en fait été ourdi par des gaullistes qui ont su manipuler les partisans du comte de Paris. Première biographie scientifique de l'Amiral de la flotte, cet ouvrage se fonde sur de très importants dépouillements d'archives, publiques, bien sûr, mais aussi privées : les papiers personnels de l'Amiral (que l'on croyait perdus) et ceux de ses collaborateurs, ainsi que sur de nombreux témoignages. Il fait découvrir un personnage clef de l'histoire contemporaine, non sans inviter à une relecture de l'histoire de la France de Vichy.

11/1989

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Histoire de France

De Gaulle-Mitterrand. Une mésentente féconde

Cette juxtaposition de deux incontestables grandes figures manque néanmoins, à mon avis, d’une dimension plus historique et dialectique. Tout se passe en effet comme si deux centres de courant alternatif, de temps à autre réunis, provoquent un impossible courant continu. Le général de Gaulle avait tracé une voie royale, mais interrompue de pannes catastrophiques où la «source Mitterrand» venait suppléer au manquement de l’Autre et apportait de vraies solutions innovantes sans lesquelles l’inspiration gaullienne aurait pu devenir inopérante : dès les origines obscures, la rébellion des mouvements de résistance à la centralisation voulue, depuis Alger, par l’Homme du 18 juin ; par la suite, la véritable invention de Mitterrand dans le combat pour la réforme de l’empire colonial, là où de Gaulle se crispe entièrement sur un RPF intransigeant, à mauvais escient, de l’Indochine à l’Afrique noire et, pour finir, au Maroc de Lyautey lui-même. Puis de Gaulle, ayant bouleversé toute sa vision de l’avenir, en sera récompensé grâce à des alliances complexes par le miracle du 13 mai 1958 où Mitterrand risque véritablement la disparition, et pas seulement politique et morale. Le retour de François Mitterrand scande alors les ratés du projet monarchique en restaurant une grande gauche démocratique puis en utilisant l’anarchie croissante du régime sous Giscard pour créer un principat nouveau qui instaure la régionalisation territoriale, le primat de l’Europe à l’extérieur et le primat des médias en substitut du parlementarisme. Pourtant, le projet unitaire de rétablissement de la France, né du désastre de 1940, se heurte presque parallèlement chez les deux hommes à une tentative, sans doute prématurée, d’opposition à l’hégémonie américaine en 1968 dans la tragédie, en 1990 dans la farce sans lendemain. Ces deux grands projets, pourtant héroïques, retomberont partiellement brisés. Et si, en 2016, la reconstitution de ce nouveau projet d’Europe indépendante, porté par une sorte de «gaullo-mitterrandisme», encore à moitié conscient, redevenait l’issue d’une crise qui s’aggrave d’heure en heure ?

05/2016

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Histoire et Philosophiesophie

La science trahie. Pour une autre politique de la recherche

La recherche est en crise. Les budgets des grands organismes sont réduits et l'emploi scientifique honteusement précarisé ; l'horizon des fameux 3 % du PIB à affecter à la recherche s'éloigne et n'est plus que la couverture rhétorique d'une politique qui emprisonne le monde de la recherche dans une course à la survie le temps d'un exercice budgétaire et dans une logique de débrouille ou de séduction des autorités. Ce tableau désolant a été dénoncé à cor et à cri par bien des voix autorisées. Mais le plus grave, qui touche au fondamental et à la conscience que les intéressés directs comme les politiques ont de leur mission et de son inscription dans Le temps long, est que cette misère s'est érigée sur la confusion des mots, l'ignorance historique, les intérêts particuliers et le refus de s'interroger vraiment sur ce qu'est la recherche, sur ce que demeure la science. Or, ce n'est qu'en répondant à ces questions, loin du fatras communicationnel, qu'une véritable politique de la recherche peut être mise en place. L'auteur de ce livre, qui bénéficie à la fois de la profondeur de champ de l'épistémologue et d'une connaissance intime de l'organisation de la recherche en France, a donc choisi d'intervenir, non pas en porte-parole d'intérêts catégoriels, mais au nom de la Logique du développement historique de la science et de son rapport avec La technique et les nouvelles techno-sciences. Une fois opérée la nécessaire remise en place des champs conceptuels (exercice certes quelque peu exotique si l'on devait juger les choses d'après les rapports officiels !), il avance des propositions concrètes pour que la recherche et la science, restaurées dans leur dignité, puissent jouer à plein leur rôle dans l'affirmation de soi d'une Europe digne de l'histoire de sa pensée et soucieuse de construire le savoir au bénéfice global de l'humanité.

11/2003

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Littérature arabe

Le Livre des Mille et une Nuits. Tome 2

"Et d'un mouvement rapide, elle rejeta ses voiles et se dévêtit tout entière pour apparaître dans sa native nudité. Béni soit le ventre qui l'a portée ! C'est alors seulement que Nour put juger la bénédiction qui était descendue sur sa tête ! Et il vit que la princesse était une beauté douce et blanche comme un tissu de lin, et qu'elle répandait de toutes parts la suave odeur de l'ambre, telle la rose qui sécrète elle-même son parfum originel. Et il la pressa dans ses bras et trouva en elle, l'ayant explorée dans sa profondeur intime, une perle encore intacte. Et il se mit à promener sa main sur ses membres charmants et son cou délicat, et à l'égarer parmi les flots et les boucles de sa chevelure, en faisant claquer les baisers sur ses joues, comme des cailloux sonores dans l'eau ; et il se dulcifiait à ses lèvres, et faisait claquer ses paumes sur la tendreté rebondissante de ses fesses. Et elle, de son côté, elle ne manqua pas de faire voir une partie considérable des dons qu'elle possédait et des merveilleuses aptitudes qui étaient en elle; car elle unissait la volupté des Grecques aux amoureuses vertus des Egyptiennes, les mouvements lascifs des filles arabes à la chaleur des Ethiopiennes, la candeur effarouchée des Franques à la science consommée des Indiennes, l'expérience des filles de Circassie aux désirs passionnés des Nubiennes, la coquetterie des femmes du Yamân à la violence musculaire des femmes de la Haute-Egypte, l'exiguïté des organes des Chinoises à l'ardeur des filles du Hedjza, et la vigueur des femmes de l'Irak à la délicatesse des Persanes. Aussi les enlacements ne cessèrent de succéder aux embrassements, les baisers aux caresses et les copulations aux foutreries, pendant toute la nuit, jusqu'à ce que, un peu fatigués de leurs transports et de leurs multiples ébats, ils se fussent endormis enfin dans les bras l'un de l'autre, ivres de jouissances... Extrait de la 679e nuit".

03/2013

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Ecrits sur l'art

Vers l'Orient, géographies d'un désir

Dans le sillage de L'Orientalisme d'Edward Saïd, les études postcoloniales ont mis en évidence la couche de "? pittoresque ? " contenue dans les images des peintres occidentaux de l'Orient, au point que certaines d'entre elles pourraient s'assimiler à des images d'Epinal. Selon cette perspective, l'Europe aurait considéré la Méditerranée et le Proche-Orient à l'aune de sa propre fascination, à la fois quête des origines, appel de l'ailleurs, fantasme de sensualité et déprédation symbolique. Cela posé, quelles sont les conséquences d'un tel dessillement sur l'art et sur l'histoire de l'art ?? Par épisodes tirés d'une vie de recherche sur l'art des XIXe et XXe siècles, Christine Peltre retrace l'histoire savante et subjective d'un "? décadrage ? " de l'Orient. En un peu plus d'une douzaine d'étapes, elle nous guide à travers certains de ces hauts lieux de l'"? ailleurs ? " que nous connaissons souvent par les images de nos musées - Athènes, Istanbul, Izmir, Smyrne, Alger, Marrakech, Tunis... - et dans ces villes d'Europe de l'Ouest - Marseille, Barcelone, Madrid - où universitaires et institutions culturelles s'efforcent d'écrire à frais nouveaux, l'histoire du pourtour méditerranéen. Elle-même amenée à s'y rendre pour prendre part à des colloques, l'auteure, au fil d'échanges avec des collègues étrangers, de rencontres avec des artistes et de déambulations urbaines, met à l'épreuve de la réalité le cadre académique de ses réflexions et son regard "? orienté? ". Délicat exercice de décentrement, qui consiste moins à laisser le réel d'aujourd'hui dompter les fantasmes d'hier qu'à concilier la rigueur scientifique, la probité de l'observation et "? cette voix lancinante qui s'élève vers l'inaccessible ? " et qui continue de résonner aux oreilles du voyageur. Dans un dialogue sensible avec les grands témoins de "? notre ? " Orient - Delacroix, Gautier, Hugo, Fromentin, Flaubert, Loti... - et les recherches artistiques et universitaires actuelles, Christine Peltre combine essai érudit, récit de voyage et autobiographie intellectuelle.

10/2021

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Autres régimes

Comment j'ai perdu 50 kg sans faire de régime

Un guide pour en finir avec la quête du poids idéal, se réconcilier avec son corps... loin des régimes, privations et frustrations ! Le but de Marine Rolland, ou Mimi comme la surnomment ses nombreux adeptes, est que, à travers ce livre, les femmes, toutes les femmes (car même si les hommes sont concernés, il s'agit d'une problématique généralement féminine), en finissent avec l'obsession des régimes et de la quête du poids idéal. Que toutes les femmes qui vivent sous un contrôle alimentaire permanent arrêtent de se malmener, de passer leur temps à se peser, à se juger, à complexer, à se comparer et à évaluer tout ce qu'elles déposent dans leur assiette. Mimi souhaiterait que son récit les amène à s'interroger et à leur faire prendre conscience que les régimes, les privations et les frustrations, loin d'être des solutions à leurs problèmes de poids, ne font au contraire que les enfoncer dans une spirale destructrice et délétère. C'est son histoire que Mimi, avec la sincérité et la pudeur qu'on lui connaît, nous raconte dans ce livre. Un récit des années de guerre contre elle-même pour quelques kilos en trop. Des années passées autour d'une quête idéale, obsessionnelle et illusoire de la minceur, qui l'ont amenée, entre kilos perdus et repris, entre privations et compensations, à un état d'obésité au début de sa vie d'adulte. Après bien des échappées, des erreurs d'aiguillage et de fausses promesses, elle a pu enfin faire la paix avec elle-même, avec son corps et avec son assiette. Mais il lui aura fallu du temps, un changement de regard et des prises de conscience salutaires avant de pouvoir renaître. Dans une deuxième partie, Mimi partage avec nous son guide de recettes plaisir. Empanadas au poulet, crumble de cabillaud aux courgettes, burgers végétariens, brioche au mascarpone... Découvrez 70 recettes adaptées aux saisons, avec les astuces et coups de coeur de Mimi, à savourer sans restrictions ni culpabilité !

09/2023

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Sciences politiques

Un rêve pour la paix. Mémoires

Combattant de la liberté, chercheur en médecine, ambassadeur, le Dr Ghoulem Berrah (1938-2011) fut avant tout un artisan de paix. En 1956, étudiant à Bordeaux, il prend fait et cause pour la révolution algérienne. Arrêté en Espagne, emprisonné quelques mois, il rejoint le maquis au Maroc, où il exerce la médecine dans des zones reculées du pays. A vingt ans, représentant du FLN et de la jeunesse du tiers monde en Chine, il est reçu par Mao Zedong. Mais c'est aux Etats-Unis qu'il achève ses études par un PhD en microbiologie et cancérologie. L'un des plus jeunes professeurs de la faculté de Yale, il deviendra membre permanent de l'Académie des Sciences de New York. En 1962, à New York, a lieu la rencontre qui va changer sa vie : Félix Houphouët-Boigny, président de Côte d'Ivoire, est l'hôte d'honneur de Kennedy. Déçu par l'orientation prise par Ben Bella en Algérie, le Dr Berrah devient le conseiller, l'émissaire et, selon certains, le " fils spirituel " d'Houphouët. Des liens de confiance qui dureront jusqu'à la mort du " Vieux ", en 1993. Près de trente ans de collaboration, au cours desquels il oeuvre au rapprochement d'Abidjan et d'Alger et, plus largement, au dialogue arabo-africain. En 1976, il est à l'origine de la première rencontre secrète entre l'ICIPP (Conseil israélien pour la paix israélo-palestinienne) et l'OLP de Yasser Arafat. Pendant trois décennies, ses missions diplomatiques lui permettent de s'entretenir avec les présidents Siad Barre, Jimmy Carter ou encore le roi Fahd, mais aussi avec les papes Paul VI et Jean-Paul II. Musulman fervent, il s'engage en faveur du dialogue interreligieux et épousera d'ailleurs une catholique pratiquante, originaire d'Afrique subsaharienne. Il se retire aux Etats-Unis où il finira sa vie. C'est ce parcours très riche que retracent ces mémoires, ceux d'un homme qui aura jeté des ponts entre La Mecque, Jérusalem et le Vatican.

10/2018

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Actualité politique France

Macron. La révolution inachevée, chroniques du macronisme

Le portrait du macronisme et le bilan du quinquennat Macron. La " Révolution " n'a pas eu lieu. C'était pourtant le titre du livre par lequel le presque inconnu devenu président était monté sur le ring politique. Au terme de son mandat, le bilan d'Emmanuel Macron sera vanté par les uns, dénoncé par les autres. Le chef de l'Etat pourra valoriser sa capacité d'adaptation face à l'imprévu de deux crises, l'une sociale, les Gilets jaunes, l'autre sanitaire, le Covid. Mais où est le " nouveau monde " annoncé? La promesse macronienne reposait sur deux piliers : transformer le pays et régénérer la vie démocratique. Les réformes furent nombreuses - certaines sont restées inabouties - mais aucune n'a véritablement modifié les structures de ce que Macron a lui-même appelé l'" Etat profond ", ni opéré des changements radicaux qui auraient pu s'inscrire dans les livres d'histoire. 2017 n'a été ni 1945, ni 1958, ni même 1981. La stratégie du " en même temps ", appuyée sur une incontestable habileté tactique, a permis de faire vaciller les partis dominants et les traditionnels équilibres gauche-droite. Mais, s'il a dynamité ce paysage, Macron n'a pas su construire une force attractive, qui aurait été le pivot d'un nouveau modèle. Ni, surtout, instaurer de nouvelles pratiques qui auraient redonné du lustre à un théâtre politique toujours aussi décrié. Loin d'être réconciliée, apaisée, remobilisée, la France reste divisée et inquiète. Si bien qu'une fois encore, le prochain président sera élu davantage par défaut - qui sera le moins rejeté ? - que par adhésion. Editorialiste du Figaro, Guillaume Tabard a suivi au jour le jour l'émergence, la campagne, la victoire puis la présidence d'Emmanuel Macron. Les quelque cent cinquante textes ici réunis, animés par un souci de comprendre plus que par une volonté de juger, apportent ainsi un décryptage précieux du macronisme : ses intuitions et ses échecs, son originalité et ses limites. Ils forment la chronique d'une révolution inachevée.

11/2021

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Droit pénal

Le guide pénal ; Le guide des infractions. Edition 2022

S'approprier la richesse et les évolutions de la matière pénale, enquêter, poursuivre, défendre et juger au pénal, exercer un recours : Le Guide pénal réunit les outils de maîtrise de la procédure pénale et du droit pénal général et spécial, sans négliger le droit administratif répressif. Il traite l'enquête judiciaire, les procédures alternatives et les poursuites, les mesures de sûretés avant jugement, les droits de la victime, le procès pénal, la sanction et les recours, ainsi que près de 7 000 crimes, délits et contraventions. Des éléments de police technique et de médecine légale complètent l'approche juridique. Cette 23e édition intègre les dispositions du code de la justice pénale des mineurs applicable depuis le 30 septembre 2021. L'ouvrage, dont le volet droit pénal spécial est aussi largement renforcé, tient notamment compte des lois du 24 décembre 2020 relative à la justice environnementale et à la justice spécialisée, du 8 avril 2021 améliorant l'efficacité de la justice de proximité et de la réponse pénale, du même jour sur le respect de la dignité en détention, du 21 avril 2021 visant à protéger les mineurs des crimes et délits sexuels et de l'inceste, du 25 mai 2021 pour une sécurité globale, du 30 juillet 2021 relative à la prévention d'actes de terrorisme et au renseignement, du 2 août 2021 relative à la bioéthique, du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République. Les décisions du Conseil constitutionnel et de la Chambre criminelle de la Cour de cassation, de la Cour européenne des droits de l'homme et de la Cour de justice de l'Union européenne enrichissent l'ouvrage, ordonné par thèmes et par fiches, servi par un maillage dense de renvois et de tableaux de synthèse, un index thématique et des codes Natinf des infractions. L'auteur, Jean-Christophe Crocq, est magistrat

12/2021

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Revues de cinéma

Cahiers du cinéma N° 799, juin 2023

La ressortie en salle de tous les films de Jean Eustache est, littéralement, un événement : au-delà du mythique La Maman et la Putain, ressorti l'été dernier, la richesse de cette oeuvre restait jusqu'à présent à la fois objet de culte et relativement secrète, rare sur grand écran. Les Films du Losange exaucent un rêve de cinéphile, et les Cahiers sont au rendez-vous : peu de cinéastes auront été si proches de la revue, biographiquement mais surtout dans l'histoire de ses textes, de ses inquiétudes, de ses approches du cinéma. Nous reparcourons toute sa filmographie, film par film, des Mauvaises Fréquentations aux Photos d'Alix. Asteroid City de Wes Anderson, à qui nous consacrons notre couverture, a beaucoup divisé à Cannes (festival sur lequel nous revenons sous la forme d'un texte collectif, coup de sonde sur les films majeurs de la saison cinéma à venir). La sortie en salle de ce film avec Scarlett Johansson, Tom Hanks et Jason Schwarzman permettra aux spectateurs d'apprécier sa beauté et sa mélancolie à leur juste mesure. Dans notre entretien exclusif, le cinéaste parle à la fois du sujet du film ("se transplanter soi-même ailleurs") et des arcanes de sa minutieuse fabrication, documents à l'appui. Aux côtés de rencontres plus brèves avec des cinéastes aussi variés que Masao Adachi, Telmo Churro et Jean-Pierre Gorin, l'autre entretien du numéro permet de prendre des nouvelles d'un habitué de la revue : Nanni Moretti. Vers un avenir radieux réussit l'improbable pari de regarder le présent sans l'édulcorer, en revisitant un passé : celui du Parti Communiste Italien des années 1950. Autre âge d'or, cinématographique celui-là : celui du film noir mexicain, dont cinq spécimens brillants font l'objet de restaurations qui sortiront en salle, alliant classicisme formel et critique incisive du Mexique de l'après-guerre. L'actualité des films, des ressorties, festivals et DVD, ainsi que des hommages à Kenneth Anger et Jean-Claude Biette complètent ce numéro de juin défricheur et voyageur.

06/2023

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Musique, danse

Arts & musiques dans l'histoire. Tome 7, Maghreb et Afrique Noire, avec 2 CD audio

L'ambition de ce septième volet de la collection consiste à mettre l'accent sur un certain nombre d'éléments géographiques, historiques, culturels, artistiques et musicaux pour rendre compte de la complexe diversité mais aussi de la richesse de mondes trop souvent appréhendés à l'aune des seuls repères et références développés par l'Occident. La première partie de l'ouvrage présente la vaste région constituée par le Maghreb et le Sahara. Indépendamment d'une présentation géo-culturelle, plusieurs dossiers sont consacrés à l'architecture, aux arts décoratifs, à l'art de vivre mais aussi à la façon dont l'orientalisme, en peinture ou en littérature, a marqué l'imaginaire collectif occidental. Enfin un chapitre très documenté est dévolu aux musiques du Maghreb, avec une présentation détaillée des instruments ainsi que des styles et/ou des formes qui s'y rattachent. De même, quelques extraits d'oeuvres du répertoire "européen" soulignent l'influence que ces régions ont pu exercer sur la création lyrique (L'Italienne à Alger de Rossini) ou dans le domaine instrumental (Suite algérienne de Camille Saint-Saëns) ce qui se traduit parfois par des "emprunts directs" (cf La Bacchanale de Samson et Dalila de ce même Saint-Saëns et la Touchiya du Maroc). Une deuxième partie est dévolue aux quatre grandes régions de l'Afrique noire : l'Ouest, l'Est, le Centre et le Sud. Pour chacune d'elles une présentation de l'environnement géographique, historique, culturel et artistique permet de mieux comprendre le contexte et les spécificités qui leur sont propres. Pour chaque zone considérée, de nombreux extraits sonores viennent compléter la présentation de ces immenses régions et souligner l'exceptionnelle variété des productions rencontrées. Deux autres importants chapitres sont consacrés : à l'esclavage et aux diverses traites qui ont marqué l'Afrique au fer rouge, à l'art africain, qualifié de "premier". Ce sera l'occasion de démontrer l'incroyable richesse créative de ce continent et comment il a constitué un puissant vecteur pour le renouveau de l'art en Occident.

10/2014

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Histoire de France

Le rendez-vous de Moissac

En 2003, la lecture d’un livre intitulé Morts ou juifs, la maison de Moissac (Flammarion) de Catherine Lewertowski avait bouleversé Claire Daudin en lui révélant un épisode de la Seconde Guerre mondiale dont elle ignorait tout. A Moissac, ville de ses ancêtres, des enfants juifs avaient été recueillis et sauvés par un couple de cadres du mouvement des Eclaireurs Israélites de France, Shatta et Bouli Simon. L’histoire était belle, faite d’héroïsme et de dévouement, de foi en Dieu et en l’homme en dépit de la barbarie et de la persécution. Au-delà de l’admiration ressentie, Claire Daudin éprouva un grand trouble à la lecture de ce témoignage : personne, dans sa famille d’honnêtes et fervents catholiques, n’avaient rien su de ces événements qui s’étaient pourtant déroulés chez eux. Le sentiment d’un rendez-vous manqué aux conséquences dramatiques dans le passé, le présent et l’avenir joua comme un catalyseur : souvenirs, lectures, voyages, méditations se sont ordonnés en un récit, intitulé Mon roman juif, que Claire Daudin publia aux éditions du Cerf en 2011. Pourtant il y avait un domaine que la fiction n’avait pas permis à Claire Daudin de creuser suffisamment : celui de son histoire familiale. Elle l’a explorée dans Le Rendez-vous de Moissac (initialement intitulé Les Maisons de Moissac), en mettant en parallèle le livre de Catherine Lewertowski et le journal tenu pendant la guerre par son arrière-grand-oncle, natif de Moissac et curé d’un village de la région. A travers ce livre, par-delà les années, les méconnaissances et les ravages de l’histoire, Claire Daudin a voulu honorer ce rendez-vous entre Chrétiens et Juifs que ses ancêtres avaient manqué. Pour elle, l’enjeu n’a jamais été de juger ceux qui l’ont précédée, mais d’ouvrir une voie nouvelle, dans laquelle les croyants d’aujourd’hui puissent se rejoindre, et plus encore s’engager ceux de demain.

11/2011

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Histoire de France

J'ai voulu voir. Lettres d'Alégrie

Gilles Caron fut l’un des plus grands photographes du XXe siècle, ses photos des émeutes de mai 68 sont aujourd’hui connues de tous (notamment celles des émeutes de mai 68, la geurre des Six-jours, etc.) Il a immortalisé les stars de l’époque (Brigitte Bardot, Jacques Brel ou François Truffaut) avant de disparaître tragiquement au cours d’un reportage à l’âge de trente ans. En juin 1960, il fut envoyé en Algérie, comme parachutiste au sein du 3e régiment d’infanterie de marine. Là-bas, il continua d’entretenir une correspondance fournie, commencée dans son enfance, avec sa mère. Tour à tour drôles et sérieuses, légères et inquiètes, ces lettres (environ 300), retrouvées et retranscrites par la femme de Gilles Caron, Marianne Caron Montely, nous dévoilent, avec une intensité bouleversante, la tendresse sans limites qui lie une mère à son fils. Ce dialogue de toute une vie leur est indispensable, à l’un comme à l’autre, et balaie tous les sujets de conversation : des problèmes dentaires de Gilles au référendum du général de Gaulle ; ils discutent de lectures, cinéma, peinture, mais aussi de la vie quotidienne, la famille ou l’appartement que « Mame » prépare pour le retour de Gilles. Leur sujet principal reste la guerre d’Algérie : les lettres échangées entre 1960 et 1962 apportent un éclairage formidable, précis et vivant sur ce terrible conflit. C’est probablement en Algérie que se sont développés la curiosité de Gilles Caron et son besoin de se trouver au cœur de l’action, qualités déterminantes pour la carrière de photographe qu’il entame à son retour. Gilles veut témoigner pour « se situer dans le monde ». Dès 1960, au cœur de la tourmente, il écrivait à sa mère : « Je n’arrive pas à comprendre comment je ne suis pas planqué dans un service à Alger. Enfin, oui, je sais, j’ai voulu voir… »

01/2012

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Littérature française

Le pont du Mazafran. Livre 1, Ils n'ont dansé qu'un seul été

L’auteur, bébé prématuré qui ne devait pas vivre, après une enfance partagée entre les deux rives de la Méditerranée, marquée tristement par le spectre de la tuberculose qui a endeuillé sa famille, puis plus heureusement par une adolescence algéroise enjolivée par le soleil et la mer, devient un jeune homme qui nourrit un rêve apparemment inaccessible : devenir pilote. Après avoir évoqué sa prime enfance à Vincennes puis en Algérie, à Koléa, son adolescence à Belcourt, faubourg d’Alger, à l’E.P.S. du Champ de Manœuvre et les pudiques premières amours, jeune adulte il assiste au débarquement allié du 8 novembre 1942, un tournant de la guerre qui permettra notamment la renaissance de l’Armée d’Afrique. Il est bientôt affecté aux Chantiers de Jeunesse dans les gorges de la Chiffa, puis dans l’Armée de l’Air, au “Théâtre aux Armées“ dans un premier temps et enfin au “Centre de Formation du Personnel Navigant en Amérique”. Au cours de ce parcours, riche en anecdotes savoureuses, laissant vagabonder son imagination “sur les chemins retrouvés”, il évoque dans la région parisienne sa famille paternelle qui a connu les plus grands malheurs, notamment la perte de l’un de ses fils sur le front d’Artois en 1915, puis en Algérie où il raconte la vie tout aussi douloureuse de ses ancêtres maternels, où ses grands-parents “n’ont dansé qu’un seul été” et où un grand oncle avait déclaré : “ Ce n’est pas toujours celui qui plante un arbre qui en récolte les fruits” constat désabusé en raison des déceptions vécues et paroles prémonitoires au plan de l’Histoire. Il est vrai que la vie des “colons” n’avait pas toujours été aussi rose que certains ont pu l’imaginer. En conclusion de ce long cheminement imprégné tour à tour de nostalgie et d’espérance l’auteur voit enfin se concrétiser son rêve et peut s’exclamer : “A nous deux l’Amérique”.

10/2012

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Histoire de France

L'enseignement du français en colonies. Expériences inaugurales dans l'enseignement primaire

Cet ouvrage L'enseignement du français en colonies, Expériences inaugurales dans l'enseignement primaire, réunit quinze contributions qui se proposent de voir comment le français se constitue en tant que langue d'enseignement dans ces contextes de confrontations sociales, linguistiques et culturelles inégalitaires que sont les contextes de colonisation. Ces contributions s'intéressent, plus particulièrement, à l'introduction du français à l'école primaire. Trois directions de travail sont privilégiées : - La mise en place des principes éducatifs qui instaurent le français comme langue de l'école. Faustin Kabanza (Rwanda), El-Djamhouria Slimani-Aït-Saada (la plaine du Chélif), Foued Laroussi (Mayotte) et Béatrice Pothier (Polynésie) montrent que les mêmes questionnements reviennent dans les différentes situations coloniales. - Les passeurs du français : Christiane Chaulet-Achour retrace l'itinéraire de l'instituteur-écrivain Mouloud Feraoun, Nedjma Cherrad celui de M-T Arbaoui, instituteur indigène au parcours chahuté. Martine Dreyfus décrit l'institution du français en Afrique de l'Ouest (1816-1931) par Jean Dard, Le Baron Roger, Faidherbe, I Carré, G Hardy, Davesnes. Le portrait de Moïse Fresco qui introduit le français à l'école de l'Alliance israélite de Tanger est dressé par Danielle Omer, celui de Mme Allix-Luce qui entreprend de créer en 1845-46, à Alger, la première institution pour " jeunes filles musulmanes " par Dalila Morsly. - La fonction des manuels de français dans le processus de didactisation du français est étudiée par Rafika Amri-Abbès qui analyse la démarche bilingue de Louis Machuel dans ses méthodes d'arabe et de français, par Laïla Ben Ezzedine qui met en évidence les tensions culturelles liées au projet de mettre à la disposition des enfants des Contes tunisiens qui racontent la culture tunisienne en français ; Yasmina Cherrad et Amar Nabti montrent à partir de La lecture liée au langage et L'ami fidèle les pièges d'une méthode qui, dans le contexte de la colonisation, travaille à la fusion des enseignements. Christine Cuet décrit comment le manuel A travers nos colonies fabrique les futurs agents coloniaux.

05/2010

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Histoire internationale

Churchill. Seigneur de guerre

Pudique et féroce, tyrannique et affectueux, maladroit et héroïque, tel est resté Churchill dans la mémoire collective. On a retenu de lui son cigare, ses formules percutantes, son courage pendant le Blitz. Mais au-delà de ces images, qui était vraiment cet homme paradoxal ? Descendant du célèbre duc de Marlborough (le héros de la chanson Malbrough s'en va-t-en guerre ), rêvant d'éblouir par ses exploits un père célèbre, Winston Churchill ne dépassa jamais le grade de lieutenant colonel. Il se retrouva pourtant à la tête de la Grande-Bretagne en guerre, seul, face aux puissances de l'Axe, pour sauver la démocratie. Mais s'il devint à ce titre l'un des acteurs politiques majeurs du XXe siècle, son ambition depuis l'enfance était d'être soldat.Voici l'histoire singulière, parfois cocasse, souvent tragique, de ce chef militaire, depuis ses premières aventures à la frontière nord-ouest de l'Inde jusqu'aux deux grands conflits mondiaux, en passant par la guerre des Boers.A partir de documents encore inexploités et de témoignages inédits, Carlo D'Este éclaire d'un jour nouveau cette personnalité contradictoire et attachante. Churchill était un guerrier dans l'âme, imprégné du code d'honneur et de valeurs du XIXe siècle : telle est la thèse de cette biographie magistrale, qui éclaire, sans jamais le juger, la bravoure autant que les erreurs de son héros.Carlo D'Este, l'un des plus grands historiens actuels dans la veine de Beevor et de Keegan, déjà l'auteur de biographies remarquées (Patton, Eisenhower), nous livre ici le portrait captivant d'un Churchill méconnu, loué par la critique du monde entier. « Carlo D'Este est un maître dans l'analyse de l'histoire du XXe siècle, et ce portrait de Churchill seigneur de guerre est sans doute son meilleur livre. »Publishers WeeklyPresse: " Carlo D'Este, auteurréputé de travaux sur Patton etEisenhower, opiniâtre dénicheurd'archives, mène son récitpassionnant de bout en boutavec la fougue de son sujet."Gilles Heuré, Télérama, 18-31 Décembre 10

09/2010

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Religion

Les Manuscrits de la mer Morte révélés. Choix, traduction et interprétation de 50 textes clefs inédits

Depuis 1947, date de la découverte à Qumran des premiers manuscrits (ou rouleaux) dits de la mer Morte, il ne se passe quasiment pas de jour où ne rebondissent à leur propos des querelles si violentes que certains n'hésitent pas à parler de "scandale du siècle". Pourquoi des textes vieux de deux mille ans, où il est question de prophéties, de visions extatiques voire d'astrologie, ont-ils suscité la publication de plusieurs milliers de livres et entretiennent-ils un débat permanent ? C'est que leur contenu est infiniment moins anodin qu'on ne pourrait le croire ils donnent une multitude de détails très précieux sur le judaïsme du r siècle, sur les conditions de l'apparition du christianisme, et rendent compte de l'atmosphère messianique qui régnait alors au sein du peuple juif. L'enjeu est historique, certes, mais aussi théologique. Mais il y a aussi et surtout les rivalités entre diverses institutions européennes, américaines, israéliennes chargées de les étudier... Des complications politiques : depuis leur découverte, certains manuscrits ont plusieurs fois changé de mains et sont à présent dispersés. Dispersion mais aussi rétention, dissimulation, lenteurs inexplicables - ou trop explicables - sur fond de guerre picrocholine entre spécialistes. Toujours est-il qu'après cinquante ans ou presque une partie des manuscrits de Qumran (en particulier ceux de la grotte 4, sans doute la plus riche) n'ont été transcrits et traduits qu'à l'usage exclusif d'un club extrêmement fermé, ce qui a fortement entravé le travail des chercheurs. Deux savants américains, Elsenman et Wise, osant briser l'omerta, publient, traduisent et commentent dans le présent livre cinquante des textes les plus importants ou les plus représentatifs de la grotte 4 (parmi eux se trouvent deux des passages prêtant le plus à discussion, l'un parlant d'un "Serviteur souffrant", l'autre d'un "Fils de Dieu") ... Le lecteur peut, enfin, juger sur pièces.

02/1997

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Histoire de France

Résurrection. Naissance de la Vème République, un coup d'Etat démocratique

Comment prendre le pouvoir, dans une démocratie, quand on n'a aucune chance de gagner les élections, sans pour autant vouloir instaurer une dictature ? Problème a priori insoluble. Pourtant, dans les années 50, le général de Gaulle trouve la solution. A l'époque, gaullistes et extrême droite ne forment qu'une seule famille les nationaux. Leur but est le renversement de la IVe République. Pour y parvenir, ils choisissent d'aggraver et de pourrir les crises qu'affronte le pays. La plus explosive, la guerre d'Algérie, sera la bonne : les gaullistes poussent l'armée à basculer, ce qu'elle fera le 13 mai après que les activistes ont pris d'assaut le Gouvernement général d'Alger. En collaboration avec l'état major gaulliste, les militaires organisent la sécession de la Corse, puis montent un projet de débarquement sur Paris. C'est l'opération Résurrection. Devant la menace de guerre civile, l'Assemblée nationale cède. Elle donne les pleins pouvoirs à de Gaulle, puis vote sa propre dissolution pour que s'élabore la constitution de la Ve République. Cet événement majeur de l'Histoire de France est quasiment absent des livres d'Histoire. On ne le commémore jamais. C'est l'autre grand tabou de la France contemporaine, après celui de Vichy. Quarante ans après, l'évidence s'impose malgré tout : la naissance de l'actuelle République n'a été possible que grâce à un coup d'état d'un type nouveau, perpétré avec le concours de l'extrême droite et des forces de sécurité du pays. En racontant la genèse et le déroulement de ce coup d'état, Christophe Nick met en évidence une technique simple et efficace de prise de pouvoir dans une démocratie moderne. Technique qui, aujourd'hui, compte des émules aux quatre coins du globe. Cette enquête s'accompagne d'un petit "manuel du coup d'état démocratique" en onze leçons, intercalées entre chaque chapitre, qui pourrait passer pour un jeu amusant s'il ne démontrait pas l'extrême fragilité des démocraties.

10/1998

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Romans historiques

L'Empire Tome 3 : Le Désamour

Écrivain, journaliste, Alexandre Kerner a la cinquantaine dans les années 30. La France célèbre alors la puissance de son empire colonial qu'il connaît bien. Des bords du Congo au Sahara, de Saigon à Alger, il l'a parcouru, a éprouvé comme tant d'autres cet " envoûtement " que provoque la découverte de l'Afrique et de l'Asie. Depuis, il ne cesse de dénoncer dans ses écrits les brutalités de la " possession " coloniale. Il est loin d'imaginer que la partie la plus dense et la plus douloureuse de sa vie ne fait que commencer. Épris d'une jeune Algérienne, il adopte un enfant africain Anta Zerbo. Par le biais d'une ancienne maîtresse, Élisabeth Stein, il côtoie le milieu anticolonialiste et fait la connaissance de Malraux, Césaire, Senghor, ces jeunes intellectuels qui veulent secouer la tutelle coloniale, mettre " la négraille debout ". Emporté par les événements et la guerre - il a rejoint de Gaulle -, il assiste aux premiers troubles qui secouent le Constantinois en 1945, puis au chaos de Diên Biên Phu en mai 1954, et, en novembre de la même année, au début de la guerre d'Algérie. Kerner est tour à tour témoin et acteur, jusqu'à ces jours sombres de juillet 1962 où il va retrouver Yasmina Khedda. Le couple qu'il forme avec elle va se déchirer au fil de ces années qui bouleverseront inéluctablement le destin de tous les personnages de ce grand roman du " désamour ", - lequel se termine aujourd'hui car, entre la France et les peuples qu'elle a colonisés, c'est l'impossible oubli. Les passions ont été trop fortes. Et Max Gallo ne cache rien de leur violence, mais aussi des élans et de l'espoir qui les portent. Voici la première saga romanesque qui raconte l'envoûtement, la possession, la désaffection qui ont fait naître et mourir l'Empire français. Dans cette tourmente héroïque et cruelle, L'Empire retrace les vies écartelées, mais si souvent généreuses, de ceux qui s'aimaient en s'opposant.

09/2004

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Littérature française (poches)

Anissa Corto

Tu vois Maria, je l'ai terminé, mon livre. C'est un peu grâce à toi. Les nuits que j'ai passées à écrire Anissa Corto sont des nuits où je n'ai pensé qu'à ton regard par-dessus mon épaule. J'ai tenté, à chaque phrase, de deviner tes exclamations, ton étonnement, tes doutes. Il m'est arrivé de te retrouver à São Paulo, pour écrire auprès de toi. Auprès de toi, je n'écrivais pas beaucoup. J'ai très peur de ta réaction à présent. Ce que je pensais être immense, parcouru par tes yeux, va s'excuser d'avoir été écrit. C'est trop tard. Mon style va se retrouver en slip au milieu de la cour. Tout est là, en place, imprimé, figé, définitif, tout est là qui t'attend et te craint. J'essaie de gagner du temps, mais tu es peut-être déjà en train de regarder la couverture, d'ouvrir le livre, d'isoler quelques bribes au passage, prélevant, à la manière des chimistes, les échantillons qui te suffiront pour juger l'ensemble. Je ne peux plus reculer ; il ne me reste qu'à te faire face. Ou à fuir. Je n'ai pas essayé de faire le malin. Tu n'aurais pas été dupe ; j'ai voulu suivre ma pente naturelle, sans jamais forcer les mots, sans jamais chercher à impressionner quiconque, et surtout pas toi. Tu verras, je serai tour à tour pathétique et excessif, lyrique et névrosé. Comme dans la vie. Je serai tour à tour moi-même. Anissa Corto, ce n'est pas Madame Bovary, d'accord, mais c'est moi. Voilà, je me tais. Je te laisse. Comme chaque fois que je sors un livre, je me sens minuscule ; surtout à côté de mes maîtres, les grands, les morts, que je salue debout sur mon escabeau. Je t'aime. Yann

05/2002

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Sciences politiques

Les espions de l'armée de l'air française. Le SR Air (1935-1945) Tomes 1, 2 et 3 (2 volumes)

Les espions de l'armée de l'Air française se compose de trois tomes réunis en deux ouvrages : - tome I, de 1935 à 1940, Aviateurs espions - tome II, de 1940 à 1942, Le SR Air 40 - tome III, de 1942 à 1945, Réseaux survivants, nouveaux réseaux L'armée de l'Air française dans la Résistance : ses espions, son engagement durant toute la seconde guerre mondiale et sa contribution décisive à la Libération sont peu connus. Dès le début de la guerre, elle entre dans l'action et ses services spéciaux déploient leurs réseaux de renseignements. Eux qui ont répondu à l'appel du général de Gaulle vivent et luttent sous la férule de l'occupant, alors que les services traditionnels de l'armée d'Armistice de Vichy ou d'Alger n'ont pas toujours conscience des réalités de la vie clandestine. Fin 1942, Abwehr, Gestapo et SD redoublent d'efficacité. Arrestations, tortures, exécutions, déportations, les résistants payent leur audace. Des réseaux entiers disparaissent ou sont détruits. De nouveaux réseaux se mettent en place qui voient leurs tâches alourdies par le nombre croissant d'aviateurs alliés qu'il faut rapatrier vers l'Angleterre. Mais ils continuent de repérer les installations allemandes, les mouvements des troupes et leurs moyens et transmettent ce précieux butin aux alliés au prix de mille risques. L'auteur, le commandant (H) Jean Danis, chargé de mission des réseaux de renseignement du SR Air P3/Av-Samson et Turma Vengeance de juin 1942 à 1945, a participé aux activités de renseignement de fin 1941 (il avait alors 16 ans) jusqu'à la Libération. Il a réuni les témoignages des survivants ou des familles de camarades décédés et compulsé de nombreuses archives. Il nous livre ses recherches et les récits parfois bouleversants des acteurs discrets de la victoire. Contribution au devoir de mémoire et ouvrage de référence pour les historiens, Les espions de l'armée l'Air française fait la preuve de l'extraordinaire pugnacité de ceux qui ont refusé la défaite.

12/2010

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Littérature érotique et sentim

Flashs de soumise

Les Flashs de Soumise sont des moments marquants de la vie d'une femme qui ne jouit que pour et par son Maître. Elle rencontrera ce dernier par le biais d'internet. Entrez dans la peau de la soumise, depuis son premier contact par ordinateur interposé, sans savoir qui est son maître ni à quoi il ressemble, jusqu'à l'inévitable rencontre... Sa vie en dehors de son maître n'a que peu d'importance, aussi cela n'a rien à faire dans ce récit. Présenté de manière chronologique, marquant sa progression vers ce qu'elle doit être... souhaite être, sans le dire, sans le savoir, depuis le début ; les aventures de la soumise vous attendent ! Elle est ce que beaucoup de femmes souhaiteraient être sans doute, assurément, avidement ? . Elle venait de connaître son premier orgasme... Et c'était seule, dans sa chambre, en s'adonnant à des attouchements, aidée de son vibromasseur spécial point G, qu'elle avait pu le faire. Elle se sentait tellement apaisé. Toutes les fois où elle avait tenté précédemment d'y parvenir, elle n'arrivait finalement qu'à augmenter sa frustration, plafonnant à un certain degré de plaisir. Il fallait dire que cette fois-ci son imagination avait été particulièrement stimulée. Des mots et quelques photos plus que suggestives l'avaient poussées au-delà du point de non retour. Car, si elle n'avait effectivement personne avec elle à l'intérieur de sa chambre, elle avait communiqué avec son Maître tout au long de l'ascension des sensations. C'est sa présence virtuelle qui avait permis, voire déclenché, tout cela. Mais, si tout en elle ressentait cette plénitude, une pointe d'inquiétude perçait. Son Maître serait-il là demain pour elle ? Son Maître accepterait-il ses défauts, son physique, ses blocages ? Comment son Maître allait-il la juger ? Comment allait-elle faire pour ne pas tout lui céder ?

05/2018

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Littérature française

Une légion d'anges

Lamoricière, 12 mai 1956. À l'heure du couvre-feu, Lancelot est agressé par un inconnu, lui-même à la solde de la gendarmerie locale. Protégé par "une légion d'anges", Lancelot le Prophète échappe à la mort. Il sera trépané dans une annexe de l'hôpital Mustapha à Alger. Son coup manqué, l'agresseur, Tahar Khallil, se voit refuser par les gendarmes le prix du meurtre : 15 000 francs qui devaient lui permettre d'acheter les faveurs d'une prostituée, Maria. Apprenant que sa victime, peut-être fraîchement convertie à l'Islam, bénéficie de sympathies jusque dans le maquis algérien, Khallil tente de se réfugier dans le lupanar que dirige à Tlemcen sa mère, Mme Jamila. Ne pouvant fournir les 15 000 francs promis à Maria, il est chassé de cet asile et voué à une peur parfois proche de la panique. De son côté, Lancelot apprend qu'Antar, naguère son disciple, aujourd'hui à la tête du maquis tlemcénien, a l'intention de le venger. Malgré sa récente trépanation, il se portera au secours de son meurtrier, négligeant Cécile, son ex-fiancée, laquelle, en proie aux démons de la dépression, risque de sombrer dans la folie. Il négligera également Rachid l'Apôtre, poursuivi par la rage meurtrière de "son ami, son frère" : Laurent Schwartzkopf. Sera-t-il capable pour autant d'arracher Tahar Khallil à la poursuite des "j'noun armés de poignards et de grenades, nés de l'incantation des sorcières" ? Dans ce roman, plus concret, plus directement autobiographique que les précédents, Jean-Pierre Millecam porte jusqu'à des sommets mystiques le dessein qui soutenait la vaste fresque inaugurée avec Sous dix couches de ténèbres et poursuivie avec Et je vis un cheval pâle et Un vol de chimères. Sa trame profonde repose sur la Rédemption vécue à travers une illumination qui peut paraître aussi bien chrétienne qu'islamique - à moins qu'elle ne soit tout simplement humaine.

09/1980

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Développement personnel

Ba duan jin : qigong dynamique

Antoine Ly, de son nom chinois Li Chuan Zherg, est né en 1946, à Phnom Penh, au Cambodge Quatrième d'une fratrie de dix enfants, Eduque San les préceptes dune famille chinoise trait-gonelle, Il suivit une scolarité studieuse et multilingue : en dialecte chaozhou, sa langue maternelle à l'école primaire chinoise en chinois mandarin, en cantonnais et en langue khmère, au collège et au lycée, puis en français, à l'école jésuite, sans oublier l'anglais des cours du soir. Il étudia aussi la littérature de son pays d'option dans une pagode auges d'un moine bouddhiste, ainsi que les lettres chinoises auprès de son grand-onde Devenu adolescent, Il aida son père, gui tenait un commerce de thé. Jusqu'à son départ en 1970 de la capitale cambodgienne pour l'université de Taipeh (National Taiwan Normal University), à Taiwan, avant le déferlement meurtrier des Khmères rouges de 1975 qui dispersa sa famille aux quatre coins du monde Depuis son instalaban en France. en 1977, Antoine Ly, qui débuta dans les arts martiaux de te en 1972 avec Maitre Deng Shihat professeur d'éducation physique spécialisé dans les arts martiaux, retourne régulièrement à Taiwan pour avoir l'honneur de servir une tasse de thé a son maitre ! En 1990, il éurvit un premier ouvrage, "L'art du Tai Ji Quan, le Dao et le Qi", pan ; aux éditions Lierre & Coudrier, qui posa en termes clairs, vivants et précis, les bases de l'initiation à l'art du non-agir actif. Avec "Qigorg dynamique", ! auteur propose une explication détaillée d'une forme ancienne de Qigong, qui permet avec la pratique de forger une structure corporelle favorable au travail de ! énergie interne, le Qi. Une trentaine d'années de pratique assidue des arts de ter inspire à l'auteur la réflexion suivante : "Le confucianisme, nécessaire pour ordonna sa vie, n'est pourtant pas une fin en soi. Ses précieux enseignements se fondent progressivement dans ceux infinis, du taoisme".

10/2019

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Littérature française

Noyé vif

Si on ne peut pas sauver tout le monde, comment doit-on choisir ? Un roman vigoureux et fin qui fait se rencontrer préjugés et  réalité, et nous interroge sur la valeur d'une vie. Le soleil brille haut, la mer est calme. Six apprentis marins de l'école de voile quittent le port de Sète, dans une joyeuse anarchie encadrée par un moniteur. Parmi eux, le narrateur porte sur cette bande hétéroclite un regard doux-amer. Il a une raison intime d'être sur ce bateau, sur cette Méditerranée qui l'a recraché, lui, l'immigré syrien, des années auparavant sur les plages françaises. Et, tandis que la vie s'organise en mer, rythmée par les quarts et les manoeuvres, les six personnes se confrontent les unes aux autres - dévoilant origines, horizons, idéaux et préjugés - et à elles-mêmes. Un concentré de comédie humaine. Mais le jour où se lève la plus effroyable des tempêtes, la traversée vire à la tragédie. Une déferlante emporte le moniteur. Ils sont maintenant six néophytes sur ce bateau, dont un blessé. Les secours contactés les rassurent : un patrouilleur de la marine va se dérouter vers eux, il faut tenir bon. C'est alors que le canal d'urgence de la radio grésille à nouveau. Une voix très jeune. L'enfant supplie, en anglais : "S'il vous plaît, nous sommes nombreux, le bateau est cassé, il prend l'eau". Le patrouilleur en route vers la zone annonce qu'il va les secourir aussi. Dans le voilier, le dilemme surgit aussitôt. Qui doit être sauvé en premier par la marine française ? Six Français sur un voilier qui ne tiendra peut-être pas jusqu'au bout, ou un bateau de migrants ? Tandis que les éléments continuent à s'acharner sur eux, les six s'affrontent sur la marche à suivre et la valeur des vies à sauver. Le ton est vif et l'humour noir. Johann Guillaud-Bachet ébranle nos certitudes, bouscule les idées reçues, et les interrogations qu'il soulève sans jamais juger nous trottent longtemps dans la tête.

01/2018

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Littérature française

Le serment des femmes aux fantômes de 1967

"...Mais Jacqueline n'est pas la seule veuve à ployer sous le destin funeste, beaucoup de familles sont venues récupérer prestement des corps à la morgue de l'hôpital Ricou, on n'a pas toujours fait de déclaration à la mairie. Trop de formalités officielles entraîneraient un droit de regard, puis une suspicion et enfin une répression des autorités, On se présente, on embarque le corps, on l'enveloppe, on le met en terre sous une croix anonyme, On se présente, on embarque le corps, on l'enveloppe, on le met en terre sous une croix anonyme... C'est comme une litanie, une danse de la peur et de l'effroi, le frisson d'être arrêté et, qui sait, exécuté par un militaire plus nerveux et plus pervers ayant mal refoulé la perte de l'Algérie française. C'est une extraction des contingents d'Oran, d'Alger et du Sahara qui compose l'essentiel des troupes débarquées de l'aéroport du Raizet depuis le 25 au petit matin..." Voilà un roman dont l'ambition de raconter l'insupportable, en plein 20e siècle et en pleine République gaullienne, était promise à plusieurs embûches : la remise en cause du mythe égalitaire résultant de la loi d'assimilation du 19 mars 1946, la remise à jour de tensions raciales et la remise à plat du discours officiel et lissé déclarant "le calme règne". Patrice Tacita a choisi la traversée de ce "fleuve rempli de caïmans" que décrit Cesaire, avec pour nage un alliage. La disparition d'une ségrégation entre la poésie et le roman, par leur mélange, accouche dans une écriture captivante et enivrante d'un texte majeur dans la littérature de la tragédie de mai 1967. Et puisqu'il s'agit non d'"événements" mais bien d'un massacre, le poète Tacita nous rappelle que seule la fulgurance du mot, constamment assignée au tambour-ka, est garante d'une vie triomphante des nuits rougies.

06/2018

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Philosophie

Où allons-nous mes amis ?

" Mes amis, il y a urgence. Nous marchons et ignorons où mènent nos pas. Même l'horizon, que certains tentent de nous dessiner, se dissout dans le brouillard. Nous sommes comme ce voyageur du Transsibérien qui, jour après jour, se lamente sur son siège : "Personne ne peut m'aider, personne. – Mais pourquoi ? – Parce que, depuis une semaine déjà, je roule dans un train qui ne va pas dans la bonne direction !" Depuis une semaine ? Pour nous, depuis bien plus longtemps". Au printemps 2015 paraissait Réconciliez vous. Après les attentats de janvier, Marek Halter, homme de paix, appelait au rapprochement entre les différentes religions. Deux ans ont passé, d'autres terribles attentats ont secoué notre pays et le sentiment de malaise et de division s'est accru au sein de la société française. Aujourd'hui convaincu que nous faisons collectivement fausse route, Marek Halter persiste et nous alerte en pointant tout ce qui devrait nous empêcher de nous dresser les uns contre les autres - chrétiens, juifs, musulmans -, à ne pas nous considérer comme les ennemis que nous ne sommes pas, unis au contraire par une longue histoire commune. Penser, comprendre, savoir, changer... la paix naît au cœur de chaque individu. Ce petit ouvrage est un appel à mieux connaître son voisin (et pour cela à considérer ce que disent les textes fondateurs), à s'écouter et à se parler dans le respect, à profiter des enseignements de l'histoire, à entendre la parole des intellectuels lucides et courageux, non celle manichéenne des donneurs de leçon et autres " belles âmes " toujours prompts à juger. À ne pas sombrer, enfin, dans les pièges tissés par le véritable ennemi, les assassins de Daech qui voudraient nous opposer en s'appuyant sur nos préjugés et nos réflexes de peur. Le cri d'un homme qui a connu le pire et qui, depuis toujours, se bat pour éviter le retour de la barbarie.

03/2017

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Droit de l'environnement

La fabrique d'un droit climatique au service de la trajectoire "1.5"

A l'anniversaire des cinq ans d'existence de l'Accord de Paris, cet ouvrage présente un premier "bilan-étape" sur le rayonnement de cet instrument international de cadrage à long terme de l'action climatique et de sa réception, sa mise en oeuvre au plan européen et national. L'objectif climatique de tenir le réchauffement à 1.5° C issu notamment du rapport spécial du GIEC de 2018 a indéniablement ouvert des horizons nouveaux en élargissant des possibilités inédites sur le plan du façonnement des politiques publiques et de l'élaboration d'instruments juridiques traitant des enjeux climatiques. Dans ce contexte, l'objectif principal de cet ouvrage consiste à mettre en exergue tout à la fois les points de tensions et les résistances à l'action climatique, les logiques de pouvoirs et de production du droit (hard law et soft law), les possibilités d'actions émanant d'acteurs étatiques et non étatiques (entreprises, citoyens, organisations non gouvernementales, experts, etc.) pour corriger ou orienter la lutte climatique ainsi que de juger de la pertinence et des normativités des instruments politiques et juridiques pensés aujourd'hui pour engager les transformations nécessairement radicales de demain. Les différents chapitres permettent d'une part d'exposer comment les instruments juridiques sont en voie de discussion et d'élaboration dans l'ensemble des systèmes juridiques (international, régional (européen), national et infra national) et innervent désormais "par capillarité" la plupart des branches du droit (Partiel). D'autre part, l'ouvrage offre un éclairage sur les multiples acteurs impliqués dans cette gouvernance climatique nécessairement polycentrée pour relever les défis climatiques en insistant sur leur rôle et leurs obligations respectives (Partie II). Cette publication est le fruit d'un travail collectif mené par une vingtaine de juristes de différents horizons et s'adresse à un large public désireux d'apprendre davantage sur les aspects juridiques de la gouvernance climatique (chercheurs, universitaires, praticiens du droit, décideurs publics, juristes d'ONG, etc.).

04/2021

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Revues

Cahiers Henri Bosco N° 56 : Les Noëls de Lourmarin

Ce volume 57 des Cahiers Henri Bosco dévoile les talents musicaux de compositeur et d'interprète d'Henri Bosco, auteur de ces 7 Noëls de Lourmarin, chansons destinées à célébrer Noël en Provence. Leur réédition (paroles et musiques) est accompagnée d'une série d'études musicologiques et littéraires. Le dossier spécial de ce volume 57 des Cahiers Henri Bosco est consacré aux " Noëls de Lourmarin ", titre du recueil de chansons composées par l'écrivain en 1929 (paroles et musiques) et destinées à accompagner les festivités de Noël. La tradition populaire de la pastorale de Noël est restée vivace en Provence, avec crèches, santons, représentations théâtrales inspirées des épisodes de la Nativité, poèmes et chansons, mais aussi traditions culinaires (les fameux " 13 desserts de Noëls ", présentés ici par Madeleine Bosco, épouse de l'écrivain). La réédition intégrale du texte (français, provençal et latin) de ces " 7 Noëls de Lourmarin " est accompagnée par la transcription de poèmes inédits adressés par Bosco " à [ses] vieux, pour leur Noël ", depuis le Front d'Orient où il combat en 1916, et par celle d'un entretien radiophonique de 1961 revenant sur son attachement aux arts et traditions populaires de Provence. Le dossier est complété par le témoignage du musicologue Illo Humphrey, qui eut le privilège en 1974 de travailler, sous la conduite de Bosco lui-même, à une harmonisation nouvelle des partitions musicales de ces " Noëls de Lourmarin ". Le dossier critique rassemble quant à lui des études sur le mythe de Charon dans l'oeuvre de Bosco (S. Beckett), la relation de l'écrivain avec le Pasteur Noël Vesper (F. Jean), le dédoublement des personnages dans les romans de Bosco (N. Robinet) et la représentation d'Alger dans Sites et mirages (A. Tassel). La rubrique bibliophilique tenue par H. Signore y présente la belle édition du Mas Théotime illustré par André Jacquemin, et la bibliographie annuelle des études bosquiennes actualisée pour les années 2021 et 2022 est établie par Arnaud Dhermy.

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Criminalité

Des femmes dans la mafia. Madones ou marraines ?

Le rôle des femmes au sein de la mafia italienne a longtemps été négligé. Réduites au statut de victimes, sous l'emprise des hommes, reléguées aux tâches domestiques, elles sont une vitrine respectable pour les mafieux, se montrant parfaites, irréprochables, polies et soumises. Difficile d'imaginer ces "madones" respectables mariées à des tueurs sanguinaires. Qui sont réellement ces femmes qui accompagnent leurs maris et leurs fils dans des vies de crimes et de prison ? On découvre ici qu'elles jouent depuis toujours un rôle central au sein des organisations criminelles : celui de garantes de la culture mafieuse. Alors que les hommes sont en cavale ou sous les verrous, elles construisent, entretiennent, transmettent les valeurs mafieuses. Ce sont elles qui, devenues veuves, poussent leurs fils à la "vendetta" . Et ce sont elles qui, de plus en plus, deviennent des chefs. Et pourtant, nombre de ces femmes, jeunes ou moins jeunes, décident un jour, au péril de leur vie, de rompre avec la "famille" , de collaborer avec la justice et de devenir des repentis, pour faire cesser le crime et pour vivre enfin, avec leurs enfants, une vie "normale" . Alors, marraines ou madones ? Pour en juger, voici des portraits de femmes issues de Cosa Nostra, de la 'NDrangheta et de la Camorra. Leurs destins, hors du commun, nous sont contés, pour la plupart à partir de témoignages inédits, obtenus sur le terrain. Réalisatrice franco-italienne, Anne Véron auteur de nombreux reportages sur les mafias italiennes (Canal Plus, Public Sénat, Toute l'histoire, M6) dont Des Femmes dans la mafia, dans lequel elle retrace le parcours de trois femmes qui ont marqué l'histoire de la mafia, deux pour l'avoir renforcée, la troisième pour l'avoir fait vaciller. Journaliste franco-italienne, diplômée en droit européen, Milka Kahn a effectué un service volontaire au sein de l'association anti-mafia Libera Palerme. C'est dans ce cadre qu'elle s'est intéressée à la thématique des femmes dans la mafia.

03/2022