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Violette Hurlevent

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Récits de voyage

L'Inde fantôme. Carnet de voyage

Après un premier voyage en Inde en 1967, Louis Malle n'aura de cesse de retrouver ce pays. Il y retourne en janvier 1968, "résolu à changer de vie et de cinéma" , avec une équipe restreinte : un preneur de son, un cadreur. La durée du séjour est indéterminée. Le projet : faire un film subjectif et libre sur l'Inde, sans scénario, sans fiction, et surtout sans idée préconçue, avec deux modèles puisés non dans l'histoire du cinéma mais dans celle de la littérature : le Journal de voyage en Italie de Montaigne et L'Afrique fantôme de Michel Leiris. Ce sera une plongée vertigineuse dans un continent qui sans cesse s'offre et se dérobe. Louis Malle filme tous les jours, jusqu'à l'épuisement, sans penser au montage, avec pour seul objectif de vivre intensément chaque instant, s'interrogeant sans relâche sur le voyage, la religion, la misère, l'exploitation, le système des castes - autant de thèmes qui formeront l'ossature de la série des sept films de L'Inde fantôme et de celle du long métrage Calcutta. Après quatre mois de tournage, le cinéaste revient en France, où il doit siéger en tant que juré pour un festival de Cannes très mouvementé : celui du mois de mai 1968. L'année suivante, les films de Louis Malle seront accueillis chaleureusement par la critique française, mais susciteront la violente colère des autorités indiennes, qui reprocheront au cinéaste d'avoir donné une vision outrageante de leur pays. Jour après jour, durant tout le tournage, Louis Malle a recueilli dans son carnet de voyage les impressions et réflexions que lui inspiraient l'Inde. C'est ce document passionnant, fruit des interrogations, des inquiétudes et des révoltes d'un homme libre, que nous donnons à lire aujourd'hui.

10/2005

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Science-fiction

Les Déchets

Un groupe d'hommes au volant d'une camionnette roulent en direction d'un immense complexe pétrochimique. Venus réaliser des travaux de maintenance et de réparation industrielle, ils sont sommés par Radelli, le patron tyrannique de l'usine, de réaliser les travaux nécessaires en une semaine. L'usine est délabrée, toute la structure et les équipements sont vétustes. Les techniciens se mettent au travail mais ils se rendent rapidement compte que les délais sont impossibles à tenir. Soudain, une explosion se produit et le groupe se retrouve prisonniers de cette usine-mouroir, condamnés à travailler aux côtés d'ouvriers défigurés et déformés par les substances toxiques... Dans LES DECHETS, l'auteur italien Michelangelo Setola imagine un monde post-apocalyptique aux paysages de désolation. Le ciel est envahi de nuages toxiques, l'air à un goût de métal. Les humains, aux allures de troupe de freak show, ont des visages difformes, à moitié fondus, avec des ex-croissances, comme s'ils avaient été trop longtemps exposés à des substances radioactives. Ces ouvriers, damnés d'une terre à l'agonie, sont les rebuts d'une société en quête d'industrialisation massive aux conséquences désastreuses sur l'écosystème. Avec ce tableau sans filtre et désabusé, Michelangelo Setola dépeint une dystopie aux lendemains sombres qui résonne comme une urgence à réagir à la crise écologique et sociale. L'auteur exprime ici toute la virtuosité de son dessin à la fine mine graphite dans des planches en grand format d'une beauté violente qui sied parfaitement à l'ambiance fantastique et inquiétante de son histoire. LES DECHETS est son deuxième livre à paraître en France, après DORMIR DANS LA BOUE, paru en 2016 chez Actes Sud.

05/2021

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Littérature Italienne

Gênes 2001 suivi de Gênes 2021

Journal des "événements" tragiques survenus à Gênes en juillet 2001 lors du sommet du G8, Gênes 01 retrace la violente répression des manifestations altermondialistes par la police et les carabiniers italiens. Proche de l'asphyxie et rythmé de jets de balles lacrymogènes, cet oratorio politique donne la parole aux acteurs de la tragédie. Au terme de trois jours d'émeute et de répression sanglante, le bilan est lourd : 600 blessés du côté des manifestants, près de 200 voitures brûlées, et un mort, Carlo Giuliani, 23 ans, militant "no global" tué par balles à la tête par un policier. L'acmé de la tragédie composée par Paravidino évoque le dernier jour du sommet : l'assaut de l'école Diaz où s'étaient réfugiés des militants issus de médias alternatifs, détenant des preuves de violences policières. Séquestrés pendant trois jours à la caserne de Bolzaneto, ils subissent de nombreux sévices, violences et humiliations. Ce qu'Amnesty International qualifia de "plus grande violation des droits humains et démocratiques dans un pays occidental depuis la Seconde Guerre mondiale" donna lieu à un acquittement des forces de l'ordre, accusées d'abus de pouvoir, de violences, d'injures et de coups, et de "falsification de preuves" , lors de leur procès en mars 2008, en vertu d'une loi d'amnistie instaurée en 2006. Les tortures ne seront officiellement reconnues par les autorités policières italiennes qu'en 2017. L'appendice Gênes 2021 revient sur le chemin politique et social parcouru depuis le G8. y Passant au crible le système idéologique de l'économie libérale, Fausto Paravidino souligne, de sa plume ironique, les dérives de plus en plus grossières d'un système capitaliste au service des puissants.

05/2022

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Equitation

Traité raisonné d'équitation, d'après les principes de l'école française. Le guide historique du cheval pour la formation de l'élève écuyer

P. -A. Aubert est né vers 1783. Il reçoit une bonne éducation et fait de fortes études. Quoique s'adonnant depuis tout jeune à la pratique de l'équitation, il est pendant longtemps employé dans les bureaux de la ville de Paris et en sort avec une pension de retraite. De 1792 à 1800, il est élève au manège de M. Testu de Brissy, sous MM. Le chevalier de Mottey, Lavard, Vincent, Auguste Pellier, Coupé et Gervais, élève-écuyer au manège Amelot, sous les écuyers Leroux frères, Chapelle, Pellier et Mézières, puis écuyer-professeur au manège Vincent dit manège des Dames quand celui d'Amelot est supprimé. Pendant le Consulat, il tient, avec M. Addenet, un établissement d'équitation à l'hôtel d'Auvergne, près des Tuileries. De 1818 à 1827, il est directeur et propriétaire du manège qu'il a fait construire rue de l'Arcade, où il s'adjoint, pour écuyers-professeurs, MM. Lemaître, Hirchsmann, Sarron et Perrard. En 1828, il fait construire, rue de Ponthieu, un manège qu'il dirige jusqu'au 31 juillet 1830. En 1836, il fait paraître son Traité raisonné d'équitation, en manuscrit depuis longtemps, et qui a reçu l'approbation du marquis Ducroc de Chabannes, "le Nestor des écuyers français" , dit-il. Il continue ensuite à s'occuper d'équitation, soit en donnant des conseils à ses anciens élèves, soit en dressant les chevaux qu'on lui confie. Enfin il dirige pendant plusieurs années le haras du marquis de Villette, son ami. En 1850, il fait à Saumur un séjour de deux mois, dans le but d'obtenir du commandant de cette école. Son Traité raisonné d'équitation a longtemps été considéré comme un incontournable du domaine équestre.

05/2022

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Sciences politiques

Le djihad et la mort

Les tueries effroyables de janvier et plus encore de novembre 2015, maintenant celle de Bruxelles, ont déclenché une intense "guerre des interprétations". Pour Olivier Roy, c'est avant tout leur dissidence sociale, folle et violente, que des jeunes de la deuxième génération d'immigrés, rejoints par des convertis, expriment en rejoignant une cause sanglante, sanguinaire, qui risque de se transformer très vite en cauchemar. Selon une formule de novembre 2015, devenue aussitôt célèbre, il faut plutôt parler d'"islamisation de la radicalité", une radicalité appuyée sur une connaissance quasiment nulle de l'islam et du Coran, même s'ils n'ont que ces mots à la bouche. Le phénomène ne touche qu'une frange des jeunes d'origine musulmane ou convertis : quelques milliers sur des millions. C'est une génération en rupture avec les parents, elle fréquente peu la mosquée (et n'est donc pas touchée par les prêches d'imams radicaux), elle ne connaît pas grand-chose au Coran. Beaucoup ont mené une vie de jeunes désoeuvrés, avant de se convertir à l'islam le plus radical, souvent pendant un passage en prison. Leur rupture avec la société occidentale devient un nihilisme - auquel le "califat" de Daech, sa violence et ses promesses de paradis, offre une issue "noble", celle de héros et de martyrs. Le livre décrit cette planète, restreinte mais habitée par un ressentiment extrême, établie dans une toute puissance mortifère, prétendant représenter le "vrai islam", l'islam conquérant des origines galvaudé par leurs parents, surtout en Occident mais aussi dans les pays d'islam. C'est une volonté de revanche qui affirme sa toute puissance par des armes de terreur et des méthodes militaires. Une idéologie sommaire du "martyre" des héros de l'islam morts à la guerre et promis au paradis fait le reste.

10/2016

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Revues de psychologie

Nouvelle revue de psychosociologie N° 35, Printemps 2023 : Le consentement. Clinique, éthique, politiques

La question du consentement s'invite dans notre quotidien, de nos relations amoureuses aux systèmes numériques qui nous demandent quotidiennement notre accord, jusqu'aux candidats qui quêtent nos suffrages. Pourtant, si le mot est courant, la chose est tout sauf simple. L'actualité nous rappelle que le consentement n'est pas simplement psychologique mais aussi social et politique : un peuple consent-il à la guerre ? A quoi consent-on quand nous disons consentir ? Le droit parle d'un consentement libre et éclairé, mais les conditions d'un tel consentement sont-elles souvent réunies ? Dans sa nouvelle Bartleby, Melville met en scène un employé qui, à chaque demande de son employeur, déclare calmement "j'aimerais mieux pas" - (I would prefer not to). Cette résistance passive, non violente, mais qui ne consent jamais, pose le problème de la forme que peut prendre le non-consentement et de ses conditions de possibilité. Qu'est-ce que consentir ? Et à quoi consent-on ? Les dictionnaires nous indiquent que le consentement désigne tout à la fois l'action de donner son accord et le résultat de cet accord. Quelles sont les limites du consentement ? Entre accord, acceptation, autorisation, acquiescement, approbation, quelles sont les spécificités du consentement ? Ce numéro s'intéresse à une approche multidisciplinaire de ces problématiques du consentement. Le phénomène, s'il est psychosocial c'est-à-dire à l'articulation de la vie psychique de l'individu et de son inscription sociale, s'enracine également dans des institutions, des dispositifs, des représentations collectives, des changements de régime de vérité et de sensibilité. A ce titre, il touche de nombreuses autres disciplines : l'histoire, la sociologie, la psychanalyse, la médecine, les études de genre, mais aussi le droit, la gestion ou la philosophie. Et c'est souvent à l'articulation de ces disciplines que se posent les problèmes cruciaux évoqués ici.

06/2023

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Violence

Presque rien. Ethnographie carcérale des inégalités, des injustices et de la radicalisation

Pourquoi et comment des jeunes se radicalisent, tandis que d'autres, exposés aux mêmes conditions sociales et partageant un sentiment d'injustice, ne se radicalisent pas ? Pourquoi et comment certaines trajectoires aboutissent à l'extrémisme violent, alors que d'autres ne franchissent pas le seuil de la violence ? Cet ouvrage tente de répondre à ces questions à partir d'une recherche ethnographique réalisée durant trois ans dans une prison française. Evitant de porter une attention exclusive à des jeunes dits radicalisés, cette recherche prend en compte une ample variété de profils et de trajectoires de détenus, et ce afin de décrire et d'analyser également des trajectoires de " non-radicalisation ". C'est notamment en raison de cette focalisation conjointe sur ces diverses trajectoires et leur articulation avec les inégalités et le sentiment d'injustice que ce livre se distingue des nombreuses études sur la radicalisation et l'extrémisme violent, réalisées en France depuis la série d'attentats djihadistes de 2015. Par la voix des personnes détenues, ce livre propose ainsi un autre regard sur l'espace carcéral et nous invite à penser autrement la radicalisation et le basculement dans l'action violente. Présentation de l'auteur Bartolomeo Conti est sociologue, chercheur associé à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Il a été aussi chercheur à l'Institut Universitaire Européen et à l'Université de Berkeley, avant de faire partie du Panel international sur la sortie de la violence à la Fondation Maison des Sciences de l'Homme. Ses recherches portent sur l'Islam dans l'espace public et sur les processus d'entrée et sortie de la violence. Auteur du livre " L'islam en Italie : les leaders musulmans entre intégration et séparation ", il a participé au projet européen Dialogue about Radicalisation and Equality, un des projets phares sur la question de la radicalisation en Europe.

05/2024

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Littérature française

C'est une occupation sans fin que d'être vivant

A quarante ans, Anna meurt étranglée sur un chemin lors de son jogging matinal. Une mort violente et non élucidée. Issue de parents restaurateurs surmenés, elle grandit seule avec la brutale indifférence de sa mère, appelée La Duchesse. Anna combat en silence un destin qu'elle refuse. Son désir de fuir déclenchera des drames qui conduiront sa famille au bord du gouffre. Anna ne comprend rien au monde des adultes, à leur lâcheté devant la réalité. Après la noyade accidentelle de son petit frère Noé, dont sa mère la rend responsable, elle est placée chez une cousine lointaine à Paris. Anna se reconstruit chez Luce, célibataire sans enfant, dévoreuse de mâles, fumeuse insatiable, optimiste foutraque et joyeuse qui prendra en charge l'éducation de la jeune fille. Pendant quelques années, elles seront très liées. Anna va s'ouvrir au monde et espérer. Puis, dans les années 70, Anna trouve un travail et s'installe dans un appartement. Elle s'occupe, avec compassion, de son deuxième frère Edgar, pianiste qu'elle connaît à peine et qui débarque un jour chez elle. Anna découvre l'amitié bienfaisante de Lilly qui ne lui demandera rien. Elle attend le miracle qui lui permettra d'entrer dans la vie par une brèche offerte : l'amour d'un homme, sa certitude absolue. Anna intervient dans le roman avant sa mort, par le biais d'un journal dans lequel elle raconte, par fragments, des souvenirs, des sensations affleurant tels des tessons à la surface de sa vie. Elle confie ses vagabondages, teintés de panique et de désinvolture face à la douleur. Elle refusera finalement de séjourner dans sa peine, car c'est une occupation sans fin que d'être vivant.

02/2013

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Littérature étrangère

Le bûcher des vanités. Un homme, un vrai

Génie de la littérature américaine, Tom Wolfe a insufflé dans son oeuvre romanesque toute l'énergie du nouveau journalisme. Pendant un demi-siècle, il a dépeint avec un grand réalisme la " Comédie humaine " de l'Amérique contemporaine. Le Bûcher des vanités est considéré comme l'un des plus grands romans des années 1980. Il décrit la chute vertigineuse d'un des " Maîtres de l'Univers ", golden boy new-yorkais parvenu au sommet du prestige social qui perdra tout à la suite d'un accident de voiture et du coma fatal de la jeune victime noire. Se déploie ici une fresque violente et drôle de la société américaine vue à travers les ambitions déçues ou accomplies des principaux protagonistes : journalistes, aristocrates de Manhattan, politiciens, juges et avocats, figures du ghetto noir du Bronx et du monde de l'art. Le livre illustre d'emblée les thèmes explosifs chers à Tom Wolfe : le poids des statuts, les inexorables tensions sociales et raciales, sous-tendus par une profonde interrogation philosophique sur l'essence même de la justice. Le deuxième roman de l'auteur, Un homme, un vrai, plonge le lecteur dans les tréfonds de la haute société d'Atlanta. Son héros, Charlie Croker, ancienne vedette de football, est devenu un magnat de l'immobilier. A soixante ans, remarié à une femme à peine plus âgée que son propre fils, il tente désespérément de conserver son pouvoir malgré la banqueroute programmée de sa compagnie et la hargne des banquiers. Oeuvre visionnaire, tant l'univers de démesure décrit par le romancier résonne aujourd'hui avec la réalité même de l'Amérique incarnée par Donald Trump. C'est tout le génie de Tom Wolfe d'avoir su très tôt percevoir et raconter les vices d'une époque gouvernée par le cynisme de l'argent, l'instrumentalisation des tensions communautaires et le culte du pouvoir viril.

02/2019

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Histoire des idées politiques

La violence politique vue par les historiens du Moyen- à l'Extrême-Orient

Dans l'imaginaire européen subsistent des relents de l'orientalisme dénoncé par Edward Said, avec à la clé une dichotomie implicite entre, d'un côté, un " Moyen-OrientA " volontiers perçu comme le terrain par excellence de la violence politique, voire comme le foyer de fanatismes congénitalement dressés contre toutes les valeurs les plus chères à l'Occident et, de l'autre, un " Extrême-OrientA " où tout ne serait qu'ordre et beauté, luxe, calme et prospérité. Or, ces deuxA représentations opposées relèvent pourtant d'un même type de fantasmagorie dont cet ouvrage, fruit d'un colloque qui s'est tenu en 2022 au Collège de France, se propose de montrer le caractère anhistorique et idéologique. Un premier colloque (juin 2019) avait déjà tenté de montrer l'illusion d'optique et les préconceptions orientalistes qui font encore croire à une Chine " harmonieuse ", à un Japon " esthétique " ou à une Inde " non violente ". A A AA l'inverse, l'Orient arabe apparaît aujourd'hui comme une " terre de sangA " d'où rayonne la violence sous forme de terrorisme dans les autres régions du monde. Les événements récents montrent bien que ce n'est pas une réputation usurpée. Pourtant la violence n'est pas innée dans cette région mais le produit d'une série de facteurs dont la convergence aboutit à la constitution de systèmes autoritaires de plus en plus conservateurs et kleptocratiques, jouant sur l'antiterrorisme pour justifier la répression des oppositions. Or, ce diagnostic porté sur l'Orient " moyenA " n'épargne pas totalement l'Orient " extrême " qui donne à première vue l'impression d'un monde relativement moins agité et plus prospère. A quel prix certains poids lourds de la région, à commencer par la Chine, maintiennent-ils sur leur population, notamment leurs minorités, un semblant d'ordre et de stabilité?

02/2024

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Thrillers

Une fille modèle

Deux frères s'introduisent dans une ferme isolée abritant la famille Quinn. Sam, quinze ans, est laissée pour morte, enterrée alors qu'elle respire encore. Charlie, sa soeur cadette parvient à s'enfuir. Vingt-huit ans après le drame, Charlie est devenue avocate. Elle est en première ligne quand Pikeville se retrouve à nouveau en plein cauchemar : Kelly Wilson, dix-sept ans, est accusée d'avoir tué deux personnes. Charlie est témoin, et des images dont elle aurait préféré ne jamais se souvenir commencent à affluer, l'obligeant à s'interroger : que s'est-il réellement passé lors de cette terrible journée, il y a presque trente ans ? Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Eve Vila A propos de l'autrice : N°1 sur les listes internationales de best-sellers, Karin Slaughter est l'une des autrices les plus populaires et les plus plébiscitées dans le monde. Publiée en trente-trois langues et vendue à plus de trente millions d'exemplaires, elle est l'autrice de nombreux romans, parmi lesquels figurent les séries "Grant County" et "Will Trent" . " Karin Slaughter vous scotche de la première à la dernière page. " Camilla Läckberg " Best-seller en vue ! " Elle. fr " Le roman noir d'une tragédie violente. Passionnant ! " Fnac Vannes " Un thriller psychologique intense explorant la violence et les rouages de la machine juridique en Amérique. " Ici Paris " A mi-chemin entre drame et polar, I'auteure nous entraîne dans les méandres d'une histoire glauque à souhait aux personnages traumatisés complexes et richement construits. [... ] Cet opus démontre superbement à quel point le poids des secrets et du traumatisme peut peser sur tous les membres d'une même famille. " Trends in riviera " Rapports familiaux et dépassement des traumatismes, émotions et tensions inhérentes à tout bon thriller composent celui-ci. " L'amour des livres

06/2023

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Critique littéraire

C'était les Daudet

De la famille Daudet, on connaît généralement Alphonse, le patriarche provençal, l'auteur de La Chèvre de Mr Seguin et de Tartarin de Tarascon. On connaît aussi son fils Léon, écrivain lui aussi et tribun redouté de la IIIe République, dont la pensée a nourri longtemps l'extrême droite française. Mais sait-on qu'il ne s'agit là que de deux rejetons d'une famille singulière ? C'est l'« âge d'or » de cette famille, du milieu du XIXe siècle à la veille de la Seconde Guerre mondiale, que raconte ce livre. On y croisera Vincent et Adeline, parents d'Alphonse, petits commerçants en Provence, fervents catholiques et monarchistes convaincus ; on verra Alphonse « monter » à Paris et mener la grande vie dans les fastes du Second Empire avec Ernest, son frère aîné, lui aussi écrivain prolifique mais moins brillant. On croisera, dans leur cercle d'amis, les Goncourt, Flaubert, Zola et Tourgueniev, mais aussi Frédéric Mistral et les félibres ; on fera la connaissance de Julia, la femme d'Alphonse, qui écrivait elle aussi aux côtés du grand homme. À la génération suivante, c'est Léon, dont le mariage avec Jeanne Hugo défraya la chronique et qui devint l'un des piliers de l'Action française, mais aussi Lucien Daudet, son frère cadet, poète ami de Proust. Enfin, on apprendra le tragique destin de Philippe, fils d'Alphonse, dont la mort violente fut entourée d'un mystère encore irrésolu. Racontée avec brio, la saga de cette famille hors norme offre une traversée originale d'un siècle d'histoire française : histoire littéraire, culturelle, politique, qui conduit comme sans crier gare de la bohème insouciante du Second Empire aux ombres de la contre-révolution de Vichy.

01/2013

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Littérature française

La Femme fardée

À bord du Narcissus, la croisière organisée en l’honneur de la diva Dorriaccie revêt des allures de drame amoureux. Des passions secrètes se tissent au sein de la cohorte de bourgeois réunis et rompent la tranquillité mondaine. Il y a Olga Lamouroux, starlette française, dernière protégée du cinéaste Simon Béjart ; la riche Edma Bautet-Lebrêche et son ennuyeux mari Armand ; Julien Peyrat, commissaire-priseur plein de charme ; le jeune Andréas Fayard, gigolo professionnel et enfin, Éric Lethuillier, à la tête d’un journal « de gauche », accompagné par sa timide épouse Clarisse. Sous l’emprise de son mari, cette dernière tente vainement de dissimuler sa fragilité sous un maquillage outrancier. Elle est « la femme fardée » qui intrigue autant qu’elle émeut. Alors qu’Éric s’affiche publiquement en compagnie d’Olga, Clarisse succombe à la passion adultère dans les bras de Julien. La tension monte et les poses mondaines, insuffisantes à dissimuler les sentiments abjects, deviennent aussi tristes que burlesques. Scandés par des airs d’opéra, les masques tombent les uns après les autres, faisant retentir une seule question : l’orgueil bourgeois laisse-t-il une chance à l’amour ?Dans La femme fardée, c’est le drame qui affleure à chacune des pages. Sans jamais éclater, la tension est palpable et ne connait pour unique catharsis que la musique, parfois lascive, souvent violente. On y retrouve le ton enlevé et décapant de Françoise Sagan. Avec un regard amer sur les hautes sphères bourgeoises, elle offre une satire sociale au vitriol. C’est sous une lumière des plus incisives qu’on y lit les thématiques chères à l’auteur : celles de l’amour, du bonheur, et de la fragile désinvolture qui en ont fait sa gloire.

06/2011

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Récits de voyage

Avec les fées

L'été venait de commencer quand je partis chercher les fées sur la côte atlantique. Je ne crois pas à leur existence. Aucune fille-libellule ne volette en tutu au-dessus des fontaines. C'est dommage : les yeux de l'homme moderne ne captent plus de fantasmagories. Au XIIe siècle, le moindre pâtre cheminait au milieu des fantômes. On vivait dans les visions. Un Belge pâle (et très oublié), Maeterlinck, avait dit : " C'est bien curieux les hommes... Depuis la mort des fées, ils n'y voient plus du tout et ne s'en doutent point. " Le mot fée signifie autre chose. C'est une qualité du réel révélée par une disposition du regard. Il y a une façon d'attraper le monde et d'y déceler le miracle de l'immémorial et de la perfection. Le reflet revenu du soleil sur la mer, le froissement du vent dans les feuilles d'un hêtre, le sang sur la neige et la rosée perlant sur une fourrure de mustélidé : là sont les fées. Elles apparaissent parce qu'on regarde la nature avec déférence. Soudain, un signal. La beauté d'une forme éclate. Je donne le nom de fée à ce jaillissement. Les promontoires de la Galice, de la Bretagne, de la Cornouailles, du pays de Galles, de l'île de Man, de l'Irlande et de l'Ecosse dessinaient un arc. Par voie de mer j'allais relier les miettes de ce déchiquètement. En équilibre sur cette courbe, on était certain de capter le surgissement du merveilleux. Puisque la nuit était tombée sur ce monde de machines et de banquiers, je me donnais trois mois pour essayer d'y voir. Je partais. Avec les fées.

01/2024

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Critique littéraire

Journal 1954-1960. "Avec elle et la bande critique"

C’est un Jacques Lemarchand (1908-1974) bien installé dans ses doubles fonctions de lecteur et de critique théâtral, et compagnon depuis décembre 1950 de Silvia Monfort, que nous retrouvons dans ce Journal 1954-1960. Sous l’Occupation, il a connu les errements et les difficultés d’un jeune intellectuel bordelais «monté à Paris» pour devenir écrivain. Grâce à Jean Paulhan, il est entré au comité de lecture de Gallimard, puis Albert Camus lui a demandé de tenir la chronique théâtrale de Combat. Il devient alors l’un des critiques dramatiques les plus lus de l’après-guerre qui voit l’émergence de jeunes auteurs, acteurs et metteurs en scène, soutenus par la décentralisation théâtrale. Au Figaro littéraire, où l’a appelé Pierre Brisson en 1950, Jacques Lemarchand exerce sa lucidité ironique, sa grande culture et sa déontologie «janséniste». Ferraillant avec la «bande critique» de ses confrères, comme Jean-Jacques Gautier du Figaro ou Robert Kemp du Monde, il entame une défense acharnée de ce que l’on appellera «le Nouveau Théâtre». Chez Gallimard, il fonde la collection théâtrale «Le Manteau d’Arlequin» en 1955, puis la «Collection Blanche» de littérature pour enfants en 1959. Dans son bureau, qu’il partage avec Camus, passent de nombreux écrivains – Boris Vian, Jean Blanzat, Brice Parain, Eugène Ionesco, Arthur Adamov, Jacques Audiberti, Marguerite Duras, Violette Leduc et aussi les Gallimard, qui lui font part des bruits du jour… Devenu quinquagénaire, Jacques Lemarchand ne dédaigne pas jouer à «l’homme brûlé» en exagérant le nombre de ses conquêtes, mais désire par-dessus tout «inspirer confiance». L’angoisse de l’âge commence cependant à poindre et ses rêves s’en ressentent. Le 21 septembre 1954, il constate : «je bois fort et je tombe dans le sombre»… Liées à un profond ennui existentiel, ces crises se multiplient, parallèlement à une vie sentimentale fort agitée. Après une étonnante scène de rupture avec Silvia Monfort au Festival d’Avignon en juillet 1954, plusieurs jeunes femmes – actrices, écrivaines ou journalistes –, se succèdent ou s’imposent. Frénétique en amour, mais attaché à sa famille et fidèle en amitié, Jacques Lemarchand se montre très affecté par la mort de sa mère, en juin 1958, puis par celle de deux de ses proches amis : Boris Vian en juin 1959 et Albert Camus en janvier 1960.

05/2020

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Romans historiques

La malédiction des Trencavel Tome 1 : Adélaïs, comtesse de Toulouse

Octobre 1168 : Roger Trencavel, vicomte d'Albi, Carcassonne et Béziers s'allie au roi Alfonse d'Aragon pour châtier les bourgeois de Béziers qui ont assassiné son père un an auparavant. Mais alors qu'il triomphe, ivre de vengeance, une voix de femme s'élève dans la foule : " Ton engeance sera maudite, oubliée de Dieu, effacée de la terre !" La malédiction va s'enfouir très vite dans la mémoire du jeune seigneur mais elle n'en est pas moins réelle... Revenu en son palais de Carcassonne, au cœur de la cité aux cent tours, Roger reçoit l'ambassade de son voisin et ennemi le puissant comte de Toulouse, Raimon V, et accepte la paix qu'il lui propose avec, en gage, sa fille de douze ans, Adélaïs aux yeux couleur de violette. Pourtant lorsque trois ans après ce mariage scellé par la seule diplomatie, Adélaïs de Toulouse arrive en grand équipage à Carcassonne pour épouser Roger Trencavel, la jeune fille s'est déjà donnée à Aimeric de Castelnau, ce beau chevalier qui manie la vielle aussi bien que l'épée. Et si Roger se contente alors d'effleurer du regard le corps de son épouse, il n'a de cesse d'éliminer ce trop séduisant rival... Alternant le ton du journal intime et un style narratif enlevé, Bernard Mahoux rend superbement le contraste des deux tempéraments : le charme de cette jeune comtesse qui raconte sa terrible aventure d'une plume à la fois légère et forte, délicate et caustique, mais toujours raffinée ; l'intelligence sauvage du fougueux seigneur de l'Albigeois. Adélaïs, comtesse de Toulouse décrit, avec une minutie richement renseignée, l'époque où les Bonshommes de l'Eglise cathare représentent une concurrence dangereuse pour les prélats de l'Eglise romaine... une époque où il ne fait pas bon se tromper dans le choix de ses alliances ! Cette épopée de lumière et de ténèbres a pour cadre chatoyant tout le midi, de Toulouse à la Provence, en passant par les Corbières, les monts de l'Espinouse et l'ondulation du Caroux... Adélaïs, comtesse de Toulouse déploie les couleurs de deux cultures, l'une encore rattachée à une rudesse médiévale et rustique, l'autre déjà envolée vers un raffinement courtois et poétique. Un roman sur grand écran.

12/2001

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Romance sexy

Target Love

Love is the best revenge Cinq ans. Cela fait cinq longues années que Violette prépare sa vengeance. Pour enfin faire payer John Hamilton, l'homme qui a gâché sa vie. Son plan est clair : séduire son fils, Dean, un jet-setteur superficiel et coureur, lui soutirer des informations compromettantes sur son père et lui transpercer le coeur de la pointe de son talon aiguille - métaphoriquement parlant, bien sûr... quoique. Mais alors qu'elle parvient à s'approcher de Dean et à attirer son attention elle se rend compte qu'il est loin d'être l'homme futile et impitoyable qu'elle imaginait. Elle en viendrait presque à éprouver une sorte d'attirance. Et, quand Dean prend le pari de la séduire en sept rendez-vous platoniques, elle ne sait plus très bien si elle accepte pour profiter de ces moments afin d'obtenir des informations ou pour profiter de Dean... tout court. " La vengeance a ses raisons que le coeur ignore, et le coeur a ses raisons que la vengeance ignore. Une romance au doux parfum de vengeance. Target Love est une plongée au coeur de la fine fleur des Hamptons. Mais attention : il n'y a pas de rose sans épines... " Serieously A propos de l'autrice Lectrice amatrice de romances, Laura Gardénia a découvert sa passion pour l'écriture il y a un peu plus d'un an et demi et s'est décidée à passer de l'autre côté de la page. Target Love est son premier roman publié chez &H. Avis de lecteurs " L'autrice parvient parfaitement à gérer l'histoire de vengeance en nous distillant les informations pour nous tenir en haleine tout en faisant évoluer la tension presque palpable entre ses deux héros. J'ai beaucoup aimé la répartie et les sentiments naissants de ces deux-là. " Kimysmile " Nous avions très hâte de découvrir la plume de Laura Gardénia et son histoire vu qu'elle avait remporté le prix avec Seriously et Collection &H ! Et on ne peut que dire une chose : elle arrivera à vous envoûter dès les premières lignes ! La plume est addictive et fluide. " Blogdelyosa " Un vrai plaisir à lire, la plume est addictive, j'avais du mal à le lâcher et à la fois je suis triste de les quitter maintenant que c'est fini. . J'ai hâte de savoir si un spin off sur l'histoire de Lana et Ethan va être publié " Bookloveuse3

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Théâtre

Fréquence Théâtre N° 75, juin 2019 : C'est pas le bon moment ; Classé secret diamant

C'est pas le bon moment (2 hommes - 2 femmes) Le fils cadet de Gustave et de Béa fréquente la fille de Zoé, mariée en secondes noces à Samuel. Gustave est très absorbé par son travail d'autant qu'il espère une promotion. Samuel s'est fait virer de son boulot et envisage de créer sa propre boite. Chacun cultive ses secrets : l'un trompe sa femme dotée d'une rare complaisance, l'autre appréhende la venue du père de sa fille pour qui elle souhaite une vie plus brillante que la sienne, l'autre se réfugie dans le sport... Tous les tracas du quotidien s'accumulent, tels des nuages noirs, sur ces incroyables bobos : revers de fortune, accouchement prématuré, manque d'argent, fils drogué, ex encombrant et pervers... Le quatuor danse sur le volcan de leurs certitudes ; la vie s'écoule, les rancoeurs surgissent au détour d'un seul mot maladroit. Même dans un funérarium, la carapace égoïste des personnages ne se craquèle pas ! Une comédie âpre et violente. On rit franchement mais on sourit jaune. Classé secret diamant (4 hommes - 1 femme) Dans un appartement d'où l'on peut observer l'immeuble d'en face, deux anciens policiers, démissionnés des Renseignements Généraux, Alphonse et Robert, sont en planque pour surveiller les allers-et-venues suspects d'un réseau de prostitution régenté par la mafia albanaise. Délégués par Clara, nouvellement nommée à la Brigade des Moeurs, il leur faut démasquer une certaine Ada et démanteler l'association Le Gogoli derrière laquelle se dissimule le pire des trafics. Secondés par un jeune policier stagiaire, parviendront-ils à accomplir leur mission ? Mais est-ce vraiment une mission ? et pourquoi la jeune recrue parle-t-elle couramment l'albanais ? Un thriller humoristique sur fond d'élection présidentielle avec fausses pistes, corruption à tous les étages, coups de théâtre, trafic d'identité, passés douteux et personnages ambigus. Une sauce policière savoureuse et pimentée.

06/2019

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Littérature française

La danse de la tarentule

Bouleversante histoire sur l'amour d'une enfant pour sa mère aux lisières de la folie, ce roman d'une grande justesse nous entraîne dans le cercle infernal de la violence familiale... Très jeunes, Emilie et son frère Jean-Baptiste sont confiés à leur grand-mère maternelle et leur tante qui habitent un manoir au Croisic. Pendant que leurs parents sont en Inde - père ingénieur et mère prof de maths - ils vivent l'enfer auprès de l'aïeule richissime, folle, et de la tante alcoolique tout aussi maltraitante. Le seul espoir d'Emilie, c'est l'arrivée de sa mère idolâtrée pour Noël et l'été. Quand ses parents reviennent, Emilie a douze ans. La famille s'installe à Paris. Là, derrière l'apparence lisse d'une famille bourgeoise, le véritable enfer commence : la mère admirable se révèle un monstre : manipulatrice, violente, humiliante... un monstre au visage charmant. Dans cette existence où les parents entretiennent une relation malsaine (le père bat la mère, qui l'insulte), Emilie se protège en se réfugiant dans les études et dans le piano. Très douée, elle passe les concours avec succès, promise à une belle carrière... jusqu'à ce que sa mère lui brûle volontairement la main la veille d'un concours important. Son frère, lui, devient dyslexique, est en retard à l'école. Quant au père, il est indifférent quand il n'ajoute pas sa violence à celle de la mère, puis il finit par quitter la maison. La violence se poursuit sur plusieurs années, conduisant à la constante révolte d'Emilie et à la chute de Jean-Baptiste dans une dépression que nul ne voit. Emilie à son tour le maltraite par moments, avant de se reprendre (cycle habituel dans les fratries violentées). Le cercle vicieux semble sans fin. Jusqu'au drame... Alors Emilie quitte sa mère en acceptant de partir en pension. Elle ne reverra sa mère que vingt ans plus tard, dans le vieux manoir où elle n'a plus remis les pieds depuis son enfance.

01/2021

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Littérature française

Béton armé

Jean Prugnot (1907-1980) fut l'un des plus grands amis d'Henry Poulaille et un ardent défenseur de la littérature prolétarienne à travers de multiples articles - dont nous avons rassemblé en 2016 une très large sélection sous le titre Des voix ouvrières. Il n'avait lui-même publié qu'un seul roman, d'abord paru en 1937 en feuilleton dans le Peuple puis repris en volume en 1946 chez Grasset, le présent, Béton armé. Il s'agit tout à la fois de la description minutieuse de la vie quotidienne d'un grand chantier et de l'autobiographie d'une période de la vie de l'auteur, alors que muni de diplômes d'ingénieur électricien, dans une époque d'intense chômage, il ne put trouver qu'un emploi de chef d'équipe sur l'un des sites de la ligne Maginot. Ce n'est donc pas le livre d'un ouvrier au sens strict du terme, mais c'est bien celui d'un travailleur et d'un exploité qui est présenté ici dans un style vivant, et sans concession à aucun des protagonistes de cette comédie dont l'inutilité a été démontrée par les événements historiques qui ont suivi. Tout cela est emporté dans un souffle humaniste exceptionnel. Prugnot excelle dans les descriptions des personnages et des situations autant que dans celles des paysages et de l'environnement, littéralement violés par la réalisation de ce projet mégalomaniaque où s'inscrivirent souterrainement - c'est le cas de le dire - tous les plus sordides intérêts industriels et financiers, au mépris du plus élémentaire respect humain. Le personnage central de ce livre ne joue pas ce jeu, ce qui lui vaudra d'être évincé et son auteur renvoyé au chômage durant deux années qu'il occupa en partie à l'écriture de cette mésaventure violente et absurde en chacune de ses péripéties. Prugnot, qui a milité pour la cause ouvrière tout au long de sa vie, après avoir été quelques années postier, trouva ensuite un emploi stable dans une coopérative ouvrière de production.

01/2018

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Histoire internationale

Histoire des vikings. Des invasions à la diaspora

Les vikings ont laissé dans les mémoires collectives un ensemble d'images fortes et contradictoires : pirates redoutables semant la terreur, navigateurs intrépides explorant des terres lointaines ou guerriers et commerçants en quête de richesses. Ces représentations ont une histoire et fascinent jusqu'à aujourd'hui, comme en témoigne la vogue actuelle de l' heroic fantasy. Au - delà de quelques " figures - souvenirs ", que sait - on réellement du mouvement viking et de ses dynamiques ? Quel monde naît de la rencontre des vikings avec les autres sociétés ? Les vikings sont parfois présentés comme les précurseurs d'un monde globalisé. Si l'expression est anachronique, il faut interpréter leur histoire en termes de routes et de diaspora et non plus seulement sous l'angle des " invasions ". Le temps des vikings fut une période de circulation des hommes, de migrations qui contribuèrent à façonner certaines régions de l'Europe (l'Angleterre et le monde franc), les zones celtiques des îles britanniques (Ecosse et Irlande) et les terres de l'Atlantique Nord, (l'Islande, en Russie et même jusqu'à Byzance). Les objets, les idées, les influences artistiques et religieuses, les objets culturels au sens large circulent, s'échangent, s'adaptent. Ces circulations, les transferts culturels qui y sont associés et leurs manifestations forment ainsi le fil conducteur de cet ouvrage. La guerre et la violence restent au coeur des représentations associées aux vikings. Cependant, la confrontation violente n'était pas une fin en soi et elle laissait ouverte les voies à des compromis politiques et culturels. Les vikings rencontrèrent en effet des sociétés différentes, s'établirent au contact d'autres populations ou sur des terres vides d'habitants. Suivre ces expériences revient à s'interroger sur des situations " d'entre - deux ", de cohabitation ou de rejet qui colorent le phénomène viking de manière singulière. La lecture de cet ouvrage aidera ainsi à penser l'unité et la diversité du monde des vikings.

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Policiers

Tu ne verras plus

Seul sur la péniche de sa compagne Elisa, le capitaine de police Félix Dutrey broie du noir. Un soir, il reçoit la visite de sa collègue Magali, qui lui raconte une curieuse histoire. Des Peaux-Rouges costumés de pied en cap s'en sont pris aux passagers du petit train touristique de Toulouse pour les dévaliser. L'un des passagers semble avoir été agressé de manière particulièrement violente, au point qu'il a succombé à une crise cardiaque. Quant aux portefeuilles volés, ils ont été retrouvés dans une poubelle, intacts. Comme si le vol n'était pas le vrai mobile de l'attaque. Peu après, c'est Félix qui est confronté à une affaire encore plus insolite. Au départ, un mort dans une rue en cul-de-sac dans la banlieue de Toulouse. Une fois sur les lieux, le capitaine comprend qu'il ne s'agit pas d'un cadavre ordinaire. D'abord parce que la scène du crime est " polluée " par des poussières, poils et substances chimiques diverses. Nous sommes dans l'atelier d'un taxidermiste et son propriétaire, Francis Aubignac, est aussi mort que les animaux qu'il naturalisait. Le corps présente une trace de piqûre à la saignée du bras, mais le plus sidérant, ce sont les yeux... Pascal Dessaint renoue avec les enquêtes de Félix Dutrey dans ce roman qui met en scène les personnages familiers de ses précédents livres : le légiste fantasque Eusèbe Cathala, le commissaire Moncollin amoureux fou des chevaux, les collègues Magali et Marc... Au fil des histoires, Félix se complexifie, prend de l'ampleur, et se révèle de plus en plus attachant. Pascal Dessaint lui prête une plume toujours aussi juste pour parler de la cruauté des hommes, de la loyauté et de la trahison, et de l'ambiguïté de certains engagements. Errance toulousaine autant que voyage au fond des âmes, Tu ne verras plus fait entendre cette voix si particulière que l'on avait découverte avec Du bruit sous le silence.

03/2008

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Littérature française

Les raisons de mon crime

Marianne, la narratrice, reçoit le coup de fil de sa cousine Martine, avec qui elle a eu dans son enfance une relation violente et passionnée et qu’elle a complètement perdue de vue. Aussitôt, Marianne éprouve le désir d’écrire un livre sur Martine. Devenue alcoolique, elle vit à Fontainebleau avec un mari lui aussi alcoolique, Lucien. Elle vote pour le Front national, a une fille qu’elle déteste et appelle « la Chiasse ». Martine, plus âgée que Marianne de quelques années, exerçait jadis sur sa cousine une fascination dont elle savait user. Peu à peu, au fil des visites à Fontainebleau, Marianne se sent à nouveau possédée par Martine, qui a accepté l’idée d’un livre sur sa vie mais entend en diriger la rédaction. Elle raconte à Marianne l’histoire de sa grand-mère et surtout de sa mère, Biquette, qui a enterré sept amants… Marianne, à la fois choquée, bouleversée et fascinée par la façon de penser et d’être de Martine et Lucien, se sent irrépressiblement attirée par cette femme qui se livre brutalement à elle et qui la manipule. Elle se met à boire comme eux, résiste difficilement à cette attraction vertigineuse. « Je suis déchirée, Martine me déchire, et elle est forte au point qu’elle me fait douter de qui je suis vraiment. Je n’ai ressenti cet effondrement devant aucun autre être. Ma cousine m’empoisonne, me guette et me surprend. Le même sang coule dans nos veines, le même poison, la même saloperie d’exister. » « Ecrire », explique un jour Marianne à sa fille dans une tentative de définir son travail d’écrivain, « c’est inventer ce qui existe ». Nous sommes, comme souvent chez Nathalie Kuperman, à la lisière entre la fiction et l’autobiographie. Il faut dire que les personnages ici décrits, Martine et sa mère, sont impressionnants de brutalité, presque de sauvagerie, et pourtant touchants par leur franchise, leurs blessures. Un livre fort, qui dérange et intrigue.

01/2012

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Policiers

Jolie Blon's Bounce

" Le père, Quentin Boudreau (...) tenait sur son genou la main de son épouse, une petite Cajun aux cheveux sombres et au visage ravagé. Ils n'ouvrirent pas la bouche, ni elle ni lui, ne serait-ce que pour poser une question, tandis que nous leur expliquions ce qui était arrivé à leur fille, en choisissant nos mots avec soin pour en atténuer la portée. J'aurais préféré les voir exploser de rage et nous hurler des insultes, lancer des remarques racistes, n'importe quoi, en fait, qui m'aurait soulagé du sentiment qui était le mien quand je les regardais bien en face. Mais ils restèrent dignes et silencieux. Pleins d'humilité, n'exigeant rien de nous, il est probable qu'en cet instant, ils étaient incapables d'entendre l'intégralité de ce qu'on leur disait. " Pour Dave Robicheaux et sa coéquipière Helen Soileau, policiers à New Iberia en Louisiane, tout commence par l'une de ces affaires au goût amer où la mort violente d'un enfant cause une tragédie familiale. Une adolescente prénommée Amanda a été tuée de deux balles, violée et abandonnée dans un champ de canne à sucre. Puis une prostituée, fille d'un mafieux local, subit le même sort. Très vite, les soupçons se portent sur un musicien noir, le chanteur de blues Tee Bobby Hulin. Il se trouve que l'avocat de Hulin n'est autre que Perry LaSalle, qui appartient à une riche famille de planteurs de New Iberia. Les LaSalle, Dave Robicheaux les connaît, et surtout, il connaît la sinistre réputation de l'homme qui fut leur contremaître : un être sadique nommé Legion Guidry. Comme dans Sunset Limited et dans Purple Cane Rood, Dave va trouver en travers de sa route une incarnation diabolique qui semble avoir le don d'ubiquité et va hanter ses cauchemars. Peu à peu, son enquête se transforme en duel contre un véritable génie du mal...

02/2006

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Romans historiques

Soledad : force obscure de la lande. Tome 3 : Terre sans eau dans le Poitou au XIIe siècle

1180. En ce bout du monde à l'arrière de la Pointe du Payré, Soledad organise sa survie après avoir été éjectée de l'embarcation paternelle par une lame de fond cataclysmique qui la sépara des siens. La jeune fille avoue à son ami le Grand Balafré que la poutre sculptée échouée doit être celle transportée par l'équipage de son père Pablo. Silan, leur commanditaire de Brem, furette autour du projet d'implantation d'une abbaye. Lors d'une réunion informelle dans la lande sans eau des autorités civiles et religieuses impliquées, Soledad découvre leurs curieuses tractations interrompues par la saignée sauvage de Trofime frappé d'une soudaine crise d'apoplexie. Soledad s'assure que le site pourrait être transformé en une île. D'où sa compréhension de la recrudescence des querelles d'intérêt résultant des avantages que la papauté accorde à une abbaye bâtie comme à Maillezais. Lors d'une expédition de capture d'aspics, l'Espion lui fait découvrir des traces gigantesques sous le goémon. Sont évoqués : les druides, Bélesbat la ville disparue, une chasse à l'ourse, le minerai de fer dans la falaise, la thériaque, les plantes médicinales. La recherche de l'eau se poursuit alors que Maoc, maître puisatier, exprime des doutes que confirme un effroyable accident. Soledad aide à sauver Céran le carrier bloqué dans le puits comme elle le fit pour le Mioche tombé du ponton au port de La Guittière. Accompagnée d'Euchaire le moine architecte, Soledad propose un mode de récupération de la poutre sculptée que Silan soumet à donation par devant notaire. L'arrivée des hommes préparant une grande chasse pour Richard Le Plantagenêt est source de tension avec l'équipe du puisatier. Soledad préfère les échanges entre Euchaire et Aignan de Villox, les moines bâtisseurs du Poitou. La jeune fille se fait attaquer par Giraie, le conducteur de mule qui la laisse pour morte après l'avoir violenté. Comment Soledad va-t-elle pouvoir survivre à ce nouveau drame ?

11/2012

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Actualité et médias

Impitoyable

"Pas le temps pour vos conneries là, je suis crevée". Rachida Dati s'est levée à 5 heures pour assurer la matinale de France 2, ce soir sa fille Zohra a un concert, elle ne s'est pas arrêtée une journée depuis des semaines. Donc quand Nelly Garnier, sa directrice de campagne, l'alpague ce mercredi 12 février en fin d'après-midi pour lui montrer une vidéo de Benjamin Griveaux, elle n'y prête pas attention. Son bras droit insiste, "tout le monde en parle" , gênée néanmoins du contenu qu'elle montre à sa patronne. Finalement Dati y jette un oeil, et effarée balance : "Mais qui fait ça ? Personne ne fait ça ! " "Eh bien, de nos jours, tout le monde ! " rétorque Nelly Garnier. "C'est quoi, votre truc ? C'est un non-sujet. Ce n'est pas possible, je n'y crois pas" , conclue Dati, lapidaire. Rapidement, la vidéo commence à tourner parmi toutes les équipes de campagne. Nous sommes à 32 jours du premier tour. Jamais, dans l'histoire politique française, on n'aura vécu une campagne municipale aussi folle, aussi chaotique, aussi violente que cette bataille pour la Mairie de Paris. Avec un casting pléthorique, inédit et détonnant, avec une série de rebondissements comme aucun scénariste n'aurait osé en rêver et surtout avec une montée en puissance dramatique qui aboutira 30 jours avant l'élection à un retournement de situation explosif qui va rebattre toutes les cartes. Car l'affaire Griveaux, c'est aussi un cataclysme pour Emmanuel Macron qui voit le trophée parisien lui échapper définitivement. Il le sait : les enjeux politiques de cette bataille impitoyable dépassent de loin la Capitale... Saveria Rojek, journaliste à CNews et France Info, a suivi au jour le jour et jusqu'au dénouement de l'élection tous les épisodes et revirements de l'événement politique le plus important de l'année 2020. Un document haletant, romanesque et incroyablement bien informé.

06/2020

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Littérature étrangère

Grandeurs imaginaires

Dans une grande ville de Russie, dans le courant de l'année 1937, vit une femme douce et aimante, Eulalie, son fils et son père Grigori Voladev, vieillard dépravé, égoïste et gourmand. Un jour, Eulalie est heurtée par un certain Simionov. Celui-ci la raccompagne chez elle et prend l'habitude de lui rendre visite de temps en temps. Un jour de septembre, Grigori est arrêté par le N. K. V. D. Après un emprisonnement douloureux, il est relâché par l'entremise de Simionov. Mais il sait à présent que sa fille connaît sa vraie personnalité : celle d'un "agent secret" de la police. Quand celle-ci lui demande de reprendre son rôle de mouchard, il préfère se suicider. Cependant, la pauvre Eulalie est rejetée par ses anciennes compagnes de bureau qui la tiennent pour une dénonciatrice. Il lui restera à apprendre que le mystérieux Simionov n'est autre que Lioubkine, le tout-puissant chef tchékiste qui, avec l'aide de son complice Soupronov, a fait régner sur la ville un régime de terreur. Lioubkine est compromis à son tour. Il reçoit une mission de Moscou et doit se rendre en Iran. Mais il sait que, de toute façon, qu'il réussisse ou non, on le tuera. Au cours d'une scène d'ivresse il tue sa maîtresse et vient faire ses adieux à Eulalie, qui le démasque enfin. Comment des innocents avouent des crimes et finissent par croire à ces crimes ; ce que la torture physique peut faire d'un homme ; comment, pour fuir leurs doutes, les bolcheviks se précipitaient dans l'action violente ; comment le communisme, né d'une foi, est devenu une machine monstrueuse ; comment aussi une âme innocente et tendre a pu résister à cet écrasement : tels sont les thèmes principaux de ce livre. Livre violent, passionné, qui peint de façon magistrale un univers désespéré où la victime est unie au bourreau - mais où il reste une "force terrible", celle de la conscience.

02/1959

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Actualité et médias

L'ennemi du peuple

Le journaliste ennemi n°1 de Trump raconte la Maison-Blanche de l'intérieur. Correspondant en chef chevronné de CNN à la Maison-Blanche, Jim Acosta livre un témoignage explosif sur les menaces qui pèsent sur lui depuis qu'il s'est opposé au Président Trump. Depuis l'annonce de sa candidature, en 2015, Donald Trump mène une campagne contre ce qu'il appelle les " Fake News " , et n'hésite pas à s'en prendre directement aux médias et aux journalistes, qu'il qualifie d'" ennemis du peuple " . Pris personnellement pour cible par le Président, Jim Acosta est rapidement devenu l'ennemi public numéro un. Dans ce récit de première main, le journaliste présente un examen accablant du dysfonctionnement bureaucratique, du mensonge et de la menace sans précédent que la rhétorique du leader du monde libre fait peser sur la démocratie américaine. Des démentis fumeux aux accusations visant à discréditer l'enquête Mueller, en passant par les tweets calomnieux du Président, Jim Acosta informe en direct des millions de personnes à travers le monde des dérives de l'administration Trump. Menacé de mort et violenté par certains partisans du Président, Acosta n'est pourtant pas prêt d'abandonner son combat, et il engage ses concitoyens à suivre son exemple. Après avoir passé des centaines d'heures auprès des équipes tournantes de la Maison-Blanche, Acosta dresse dans ce livre les portraits de Sarah Huckabee Sanders, Stephen Miller, Steve Bannon, Sean Spicer, Hope Hicks, Jared Kushner et bien d'autres. La bataille publique d'un journaliste qui ne recule devant rien pour protéger le Premier Amendement de la Constitution américaine et la liberté d'information (#RealNews). Jim Acosta est le correspondant en chef de CNN à la Maison-Blanche, chargé de couvrir l'administration Trump. Auparavant, ses rapports concernaient l'administration Obama à la Maison-Blanche et l'actualité mondiale. Il couvre régulièrement des conférences de presse présidentielles, les visites de chefs d'Etats et les problématiques impactant la branche exécutive du gouvernement fédéral.

09/2019

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Religion

Les égarés. Le wahhabisme est-il un contre Islam ? 4e édition

Dans l'Orient proche et lointain, une guerre, violente et sourde à la fois, se déroule sous les yeux d'un Occident frappé de cécité. Une idéologie nouvelle, quoique âgée de deux siècles et demi, monte en puissance et tend désormais à s'imposer comme la nouvelle orthodoxie musulmane, le wahhabisme. Un rigorisme radical qui entend se substituer à l'Islam traditionnel sous couvert d'un retour à la pureté originelle de la révélation coranique. " Idéologie " et non religion puisqu'il est ici question de l'islam politique ou, autrement dit, de l'islamisme, lequel revêt aujourd'hui de multiples visages selon les lieux et les circonstances que ce soit celui des Frères musulmans, celui de la prédication salafiste ou encore du djihadisme sanguinaire. Idéologie, " nihiliste foncièrement hostile aux valeurs traditionnelles et à tous les musulmans ",promue et diffusée au sein et hors de la Communauté des Croyants, en Terre d'Islam, mais aussi Europe, notamment par ces deux " faux amis " de l'Occident que sont le Qatar et l'Arabie. Un schisme dévorant s'est ainsi installé au coeur de l'Islam, exacerbant le vieil antagonisme séparant sunnites et chiites. Rien cependant n'explique au XXIe siècle la haine apparemment irrationnelle que le wahhabisme voue au chiisme en général et aux chiites en particulier, hormis la finalité cachée du dogme wahhabite. Celui-ci vise en effet au monopole eschatologique, universel et ultime, après son triomphe sur les ruines de toutes les autres constructions théologiques et métaphysiques de l'espace islamique, voire post-chrétien. Finalement, si les intérêts occidentalistes ne sont pas exactement les mêmes que ceux des monarchies wahhabites, ces intérêts se recoupent largement au plan géostratégique, géoénergétique ou encore sur celui de la mondialisation financière. Pire, ils convergent dans la diffusion d'un islam désincarné participant d'un monothéisme sans âme, à savoir la religion d'un monde globalisé, porteuse de toutes les dérives peu ou prou totalitaires.

09/2013

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Littérature française

Dans le spleen et la mémoire

Dès que nous sortons du ventre de notre mère, avec toute notre fragilité, nous sautons dans le vide en cherchant le chemin, tout du moins celui qui peut être n'importe où dans un désir de Brésil ou bien dans un bar de Belleville. Avec toute sa sensibilité, Fabien Sanchez le cherche ce chemin en regardant dans le rétroviseur de l'enfance, assis sur une plage du Sud face aux vagues, qui, quand elles se font de plus en plus ardentes, rappellent la violente beauté de la vie qui nous déshérite de l'enfance ; sans futur, crucifié sur l'autel de la maturité, et les souvenirs s'effacent... "Qu'est devenu le samouraï perdu"... de l'enfance. L'auteur se perd du côté de Pigalle, dans des "cafés invisibles" dans l'attente de trouver, sous la pluie, ce fameux chemin qui n'est pas dans une vie citadine qui fait disparaître les grands espaces et la garrigue, invoqués ici ou là, une ville qui apporte cette tristesse au poète dans les heures ternes et creuses. Heures graves et désespérées. Mots noircis par une inquiétude face à la destinée, qui fait se dissiper l'ardeur de la jeunesse. Parfois, au coeur de la nuit, le Rock'n'Roll tente de barrer la route à ce spleen, et là l'auteur retrouve la fraîcheur de cette adolescence portée, pour un instant, par Lou Reed ou Johnny Thunders. Ceci avant de reprendre un dernier bus en solitaire, comme une ombre, avec ses incertitudes, pour rejoindre la nostalgie de ce qui n'est et ne sera plus, en allant vers demain, cette friche du passé. C'est sur l'un de ces chemins de l'appréhension que j'ai rencontré Fabien Sanchez, qui malgré ses doutes et ses tourments sur sa propre existence, s'est toujours fait passeur de mots... Cela m'a conduit sur une certaine route la nuit qui me permet, aujourd'hui, d'ouvrir celle-ci pour ses propres mots.

10/2016