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Sciences politiques

Banlieue de la République. Société, politique et religion à Clichy-sous-Bois et Montfermeil

L'agglomération de Clichy-sous-Bois et Montfermeil a été rendue célèbre dans le monde entier depuis qu'en sont parties les émeutes de l'automne 2005. On sait moins que cette banlieue enclavée, qui concentre des populations cumulant des handicaps sociaux et culturels, accueille aujourd'hui le plus important Programme de rénovation urbaine de France, témoignant d'un important effort de solidarité nationale. Comment les habitants de l'agglomération voient-ils la cause des difficultés que vivent la plupart d'entre eux ? Se sont-ils organisés pour fairer face à l'adversité et envisager l'avenir ? Comment cohabitent des populations d'origines très diverses, de l'habitat social aux zones pavillonnaires ? Que peut faire l'école pour éduquer et socialiser des jeunes générations fragiles en provenance des pays les plus déshérités du continent africain ? Comment assurer la sécurité, en liaison avec un nouveau commissariat, et quelles leçons tirer des émeutes ? Comment les jeunes commencent-ils à s'engager significativement en politique ? Quelles sont les incidences sur les équilibres électoraux à venir ? Comment la religion, l'islam en premier lieu, a-t-elle pris une importance sociale de premier plan, après la désindustrialisation et l'effondrement de la culture ouvrière ? Grâce à une enquête d'une année, entre l'été 2010 et l'été 2011, autour d'entretiens approfondis avec cent personnes, Banlieue de la République donne la parole à ceux qui, aujourd'hui en marge, sont au coeur de l'avenir de notre société. Ce constat sans concession permet d'explorer, à partir des échecs comme des réussites, les voies d'un débat politique central pour la France de demain.

02/2012

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Actualité et médias

Tous candidats ! Le poids des petits dans la présidentielle 2007

En 2002, au lendemain du 21 avril, la France les a montrés du doigt... Si Jean-Marie Le Pen s'était qualifié pour le second tour de la présidentielle en éliminant Lionel Jospin, c'était à cause de l'émiettement des voix provoqué par ces petits candidats. Cinq ans après, alors que se prépare la bataille du printemps 2007, ils sont toujours là : à l'écart des écuries PS, UDF, UMP et FN, une trentaine d'hommes et de femmes font mine de briguer la succession de Jacques Chirac. Certains sous la bannière de partis solidement installés, comme Dominique Voynet (Verts), Philippe de Villiers (MPF) ou Arlette Laguiller (Lutte ouvrière). D'autres en francs-tireurs, comme Dieudonné ou Roland Castro... Certains disposent d'une forte médiatisation, comme José Bové ou Nicolas Hulot... D'autres sont totalement inconnus. Qui sont-ils ? Sont-ils là pour " défendre des idées ", comme chacun le jure ? Ou se lancent-ils pour passer à la télévision, bénéficier de l'aide financière de l'Etat, servir de locomotives en vue des législatives ? Leur présence revitalise-t-elle le débat ou est-elle le simple prétexte à un vote défouloir ? Pourquoi les grands partis les manipulent-ils ? Vont-ils cette fois encore faire basculer le rendez-vous qui s'annonce ? Grâce à des témoignages inédits et à des documents confidentiels, l'enquête de Frédéric-Joël Guilledoux décrypte un des aspects les plus méconnus de la vie politique française. Accompagnée des portraits des microprétendants 2007 et d'un rappel des élections de la Ve République, elle pénètre dans les coulisses des partis politiques et présente la course à l'Elysée sous un jour totalement nouveau.

10/2006

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Philosophie

Engels. Le gentleman révolutionnaire

la fois complice intellectuel et mécène de Karl Marx, Friedrich Engels (1820-1895), héritier d'une famille prussienne calviniste, endura une carrière dans le "maudit commerce" du coton afin d'assurer à son ami les ressources et la liberté nécessaires pour écrire Le Capital. Membre de la Bourse royale de Manchester, Engels menait la grande vie, buvait sec et adonnait à tous les plaisirs de l'existence : le château-margaux, la chasse au renard et la compagnie des femmes. Docteur Jekyll le jour, il était Mister Hyde la nuit, socialiste révolutionnaire en ménage avec Mary Burns, ouvrière irlandaise qui l'introduisit dans les milieux populaires. Cet écheveau de contradictions imprègne les oeuvres majeures de Marx, auxquelles Engels insuffla son expérience des rouages du capitalisme mondial, de la vie en usine et de l'insurrection armée. Puis, retiré du monde des affaires, il devint à la mort de son ami le gardien de l'orthodoxie marxiste, se consacra à ses propres écrits et au mouvement socialiste international en gestation. D'un bout à l'autre, la vie d'Engels épousa l'histoire révolutionnaire du XIXe siècle en Europe, des tavernes du Berlin hégélien à la grisaille de l'Angleterre victorienne, des barricades de 1818 en Prusse à la Commune de Paris, des taudis de Manchester au Londres doré des rentiers, en passant par la naissance de la social-démocratie allemande. Dans cette remarquable biographie, qui replace ce "second violon" hors de l'ombre tutélaire de Marx le virtuose, Tristram Hunt brosse en véritable conteur le portrait d'un héros balzacien qui parvint, envers et contre tout, à "faire sa propre histoire".

11/2012

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Histoire internationale

Les comités de défense de la CNT à Barcelone (1933-1938)

La mise en déroute de l'armée fasciste par le peuple de Barcelone, le 19 juillet 1936, est un des mythes les plus enracinés de l'histoire de la Révolution sociale espagnole. La "spontanéité" de la réponse ouvrière et populaire au soulèvement militaire fut catalysée et coordonnée par les Comités de Défense de la CNT. Ces Comités furent les noyaux de l'armée des milices, qui délimitèrent le front d'Aragon dans les jours suivants. Ils posèrent également les bases des nombreux Comités Révolutionnaires de Quartier, qui allaient contrôler Barcelone jusqu'à la ré-instauration du pouvoir bourgeois de la Généralité, avec l'appui indispensable des Comités supérieurs de la CNT et de la FAI. L'insurrection "spontanée" de mai 1937 contre la contre-révolution, dirigée par le stalinisme, ne peut pas non plus s'expliquer sans les Comités de Défense des quartiers de Barcelone. Ce livre rend manifeste l'existence de différentes manières de comprendre la CNT, et l'essence même de la Révolution libertaire, au sein du mouvement anarcho-syndicaliste de l'époque. Ces différences, au cours de la période républicaine, et durant la Guerre Civile, produisirent de nombreux chocs entre les défenseurs intransigeants de la révolution sociale depuis les Comités de base et ceux qui voyaient la CNT comme un parti de plus du camp antifasciste, toujours avec l'excuse de la gravité du moment. Finalement, les uns comme les autres furent vaincus politiquement au cours de la guerre. On peut entrevoir la forme qu'aurait pu adopter la société libertaire, dans une Barcelone dont la cohésion et la structuration s'effectuaient au travers des Comités de Quartier, protégés par les Comités de Défense.

05/2018

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Sciences historiques

Mémoires en jeu N° 8, hiver-printemps 2018-2019 : Pourquoi une encyclopédie ?

Dossier : Pourquoi une Encyclopédie ? Les chercheurs, les enseignants et les professionnels des arts, de la culture et de l'information sont de plus en plus amenés à utiliser des mots appartenant au champ de la mémoire et du témoignage. Ces mots sont associés à la religion, à l'histoire et au droit, d'un côté, à la littérature et à l'art, de l'autre, et ils sont également très présents dans les autres disciplines des sciences humaines et sociales et des sciences dites exactes. Ainsi, nombreux sont ceux qui, aujourd'hui, pensent avec le témoignage et sont amenés à prendre en compte les manifestations ou les contextes mémoriels. Mais si l'heure est donc propice à travailler ces concepts et ces notions, à les identifier, les définir, réfléchir sur leur provenance comme sur leurs effets, il est également important de ne pas en remettre à plus tard la critique. Faisant de celle-ci le moteur de cette recherche collective, il s'agit de maintenir une distance vis-à-vis de termes qui, chargés d'émotion et d'histoires, polarisent aujourd'hui pas moins qu'hier des enjeux de pouvoirs intellectuels et / ou politiques, parfois même de simples rivalités de positionnement. Thématiques abordées : La notion de Testimonio en Amérique Latine. Hibakusha : le statut de la victime au Japon et son évolution au XXe siècle. Victime versus Martyr. Confesseurs, martyres et héros. Une définition de la littérature mémorielle est-elle (encore) possible ? Le Discours mémoriel et ses lieux communs. Les mots valises : comment les concepts traversent les frontières. Mémoires hétérodoxes. L'évolution de la "zone grise" . Mémoires, musées et muséographie. Paysage. Histoire orale, mémoire ouvrière. Occupations (amis et ennemis).

04/2019

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Histoire de France

Changer le monde, changer sa vie. Enquête sur les militantes et militants des années 1968 en France

Cinquante ans après Mai 1968, que sont les militants devenus ? Après avoir jeté toutes leurs forces dans la bataille, cru souvent en l'imminence d'une révolution, suspendu longtemps leurs investissements scolaires, professionnels, voire affectifs pour "faire l'histoire", comment ont-ils vécu l'érosion des espoirs de changement politique ? La force de ce livre tient à un triple déplacement du regard - de Paris aux régions, des têtes d'affiche aux militants ordinaires, de la crise de mai à la séquence historique 1966-1983 - autant qu'à la richesse du matériau exploité : un dépouillement d'archives le plus souvent inexplorées, comme les documents déclassifiés des Renseignements généraux et des centaines de récits de vie recueillis à Lille, Lyon, Marseille, Nantes et Rennes auprès de militants des syndicats ouvriers, des gauches alternatives et du mouvement féministe. Cette mosaïque d'histoires constitue la chair de ce livre et permet de brosser un portrait non impressionniste des soixante-huitards, de leur carrière professionnelle, de leur vie affective, de la continuité de leurs engagements, apportant des réponses enfin étayées aux questions suivantes : la vie des soixante-huitards a-t-elle été bouleversée ou simplement infléchie par le militantisme corps et âme des années 1970 ? En ont-ils tiré profit ou le déclassement social fut-il le prix à payer ? Face aux convictions politiques d'antan, les militants font-ils figure d'apostats ou sont-ils toujours ancrés dans un rapport critique au monde social ? Peut-on dire qu'il existe une génération 68 ou n'est-ce qu'un mythe recouvrant d'un voile épais une hétérogénéité de personnes plus grande qu'on ne l'imaginait ?

03/2018

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Littérature française

Joyeux animaux de la misère Tome 2 : Par la main dans les Enfers

"Une mégalopole à la jonction de trois continents, d'océans, de cordillères ; mégapoles, bras de mer, fleuves, massifs, pics, glaciers, terres riveraines sous montée des eaux ; enchevêtrements de voies au sol et suspendues ; tours de verre, temples, ports, théâtres sur l'eau, habitats de pilotis, décharges-montagnes ; rats, chiens, rapaces diurnes et nocturnes, singes, serpents, fauves. Guerres, asservissements, peu de zones libres, très peu d'humanité paisible. En bordure d'un district de l'une des cités-mégapoles qui constituent la mégalopole, et devant une zone de chantiers portuaires, dans un ancien bar avec habitation à l'étage, un bordel. Un maître, fils de l'ancien tenancier, y possède trois putains : une petite femelle, muette, étendue à l'étage, deux mâles - celui, sans nom, qu'il a hérité de son père et l'un des très nombreux "petits" de ce mâle, épars dans les mégapoles : nommé, lui, Rosario. Ni "clients" ni "prostitué(e)s", figures et termes d'une sociologie et d'un érotisme désuets ; mais "ouvriers", "tâcherons" - presque tous bons époux et bons pères - et "putains" ou "mâles" et "femelles" ; humains et non-humains. La première partie de Joyeux animaux de la misère s'achevait provisoirement sur la copulation de Rosario avec sa génitrice en activité dans un bordel d'un lointain massif minier : une progéniture en est attendue. Cette deuxième partie, Par la main dans les Enfers, met en scène, en voix, entre autres, la castration, dans une rixe, du géniteur de Rosario puis le transport "sanitaire" du castrateur, pauvre ouvrier tueur de rats la nuit, aveuglé par ses rats en rage, vers des "urgences" d'accès difficile, à travers stupre, massacre et beauté". Pierre Guyotat.

10/2016

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Histoire internationale

La faucille et la vodka. Journal de la perestroïka URSS 1984-1987

Printemps 1985 : Mikhaïl Gorbatchev devient secrétaire général du parti communiste d'URSS. Eté 1985 : grande campagne contre l'alcool de celui qu'on appellera alors le secrétaire minéral. Automne 1985 : début des réformes qui tentent de sauver structurellement le régime. Puis c'est la publication du Docteur Jivago, Tchernobyl, le retour de Sakharov, le réveil des nationalismes... Jean-Noël Benoit, lecteur à l'université, entre 1984 à 1987, a été d'abord à Krasnodar dans le Kouban, ensuite à Moscou même. Au cours de ces années, il a partagé avec les Russes un quotidien où le plus grand nombre vit dans la pénurie, tandis que les élites ont droit à des privilèges. Un monde de grisaille et d'ennui rythmé par la débrouillardise, les fêtes entre amis, les espoirs souvent déçus, le désenchantement. Dans cette période où l'on continue à exalter la grande guerre patriotique, où plane l'ombre de l'Afghanistan, le communisme tente en vain de ranimer la flamme collectiviste, mais la perestroïka semble ne rien changer à l'indifférence générale et à un individualisme sans perspective qui noie parfois son impuissance dans l'alcool. Ponctué par des relations amoureuses sans lendemain, des rencontres insolites avec des membres du KGB, des peintres, des artistes conceptuels, une famille d'ouvriers, des nostalgiques de l'ancienne Russie, par des périples dans des paysages immenses et dans des villes où l'or des coupoles contraste avec les palais abandonnés et les riches musées avec la boue des rues, le récit de l'auteur nous offre un éclairage de l'intérieur sur l'URSS en train de vivre ses dernières années.

05/2015

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Histoire des mentalités

L'invention du travail

Le travail, lui aussi, a une histoire. Elle traverse les âges. Que représentait-il pour les chasseurs du Néolithique et les pasteurs du Croissant fertile ? Quelle conception s'en faisaient les scribes de Babylone, les prophètes de Jérusalem, la Bible, les philosophes d'Athènes, les juristes de Rome ? A quel point les paysans du Moyen Age l'appréhendaient-ils différemment des ouvriers de la Belle-Epoque ? Et que devient-il aujourd'hui face aux mutations technologiques ? Il fallait Olivier Grenouilleau pour dresser ce panorama sans précédent qui, entre nature et culture, malédiction et rédemption, servitude et dépassement, relate et interroge le plus singulier et le plus universel des phénomènes humains. Comment, en Mésopotamie, les dieux condamnent-ils l'humanité à travailler pour eux sans qu'elle soit coupable de la moindre faute ? Comment pour Hésiode, au contraire, condamnée au travail car coupable de démesure, peut-elle être sauvée en s'en acquittant avec justice ? Comment la Bible fait-elle du travail une oeuvre au point que les Temps médiévaux apparaissent " modernes " ? Ou, après la Renaissance, comment la réinvention du travail est-elle perçue en tant que clé de la réforme sociale afin que l'humanité puisse se réaliser et s'accomplir ? Et ce, avant les remises en cause présentes. Signe que le travail n'aura jamais cessé de causer abondance et misère, soumission et révolte, volonté de rationalisation et désir d'émancipation. Aux récits religieux anciens auront ainsi répondu les utopies sociales modernes. Concentrant ambivalences et antagonismes, ses métamorphoses dessinent, en filigrane, la quête inachevée que poursuit l'humanité de sa liberté. Une fresque capitale, une somme décisive pour penser hier et demain.

10/2022

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Théâtre - Pièces

La cour des miracles

Athènes, années 1950. La capitale grecque n'est pas encore hérissée d'immeubles. Les gens vivent dans des maisonnettes, serrées autour de préaux. Dans l'un d'eux s'agite le petit monde de La Cour des miracles. Ici, un couple n'arrête pas se disputer pour mieux s'aimer à nouveau ; là, une fille s'imagine faire carrière au cinéma ; untel, à gauche, fait des pieds et des mains pour émigrer en Australie où, croit-il, la vie sera enfin plus belle ; tel autre, à droite, est possédé par le démon du jeu ; sur une terrasse, un vieillard philosophe tisse des songeries poétiques... Les destins se croisent et se décroisent autour de la cour. C'est la classe ouvrière qui se démène, celle qui, plus tard, s'enrichira peut-être ou qui, au contraire, fera naufrage. Ca rit, ça pleure, ça se dispute, ça crie, ça s'énerve et ça danse. Car la vie grouille, dans cette cour : on y souffre et on y rêve. La Cour des miracles : un condensé de Grèce. Un vivier d'humanité. Connu en France pour son récit Mauthausen (Albin Michel ; Prix du livre étranger France Inter/Le Point 2020), Iàkovos Kambanèllis (1922-2011) est célèbre en Grèce avant tout pour ses pièces de théâtre et ses poèmes. Les seconds ont notamment été mis en musique par Mikis Théodorakis. Les premières ont été mises en scène par les plus grands, comme Karolos Koun. Très marqué par son expérience vécue dans un camp de concentration en Allemagne, Kambanèllis a su sublimer les épreuves pour en tirer une oeuvre saisissante de beauté, de poésie et d'émotion. Préface de Sissy Papathanassiou.

05/2022

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Littérature française

Un joli printemps

"Orian est parti. J'essaie de me raisonner et de me remémorer ses paroles réconfortantes, mais je ne ressens que du vide, un poids énorme sur ma poitrine qui rend ma respiration difficile, et une multitude de larmes qui viennent mourir dans mon cou trempé. Le rhum abusivement ingéré, embrouille mes pensées et ne fait qu'accentuer ma sensation d'un climat apocalyptique dans mon psychisme. Line arrive. Elle me prend dans ses bras, me couche et se couche auprès de moi. Sa présence me rassure un peu. Je sombre, il est 4 h 00". Cet effondrement violent et brutal est incompréhensible et disproportionné, par rapport au contexte dans lequel il s'inscrit. Pourquoi le masque a-t-il volé en éclats ? Commence alors une introspection longue et douloureuse - mais cathartique - dans une double temporalité, à la limite entre le roman et le témoignage. Le retour en arrière est impossible, il va falloir trouver une issue. Mais comment ? Entre pudeur et franchise dérangeante, découvrez le récit simple et sincère d'une vie, où tout ce que l'autre a brisé ne peut que lentement se réparer. Agée de 48 ans, Angie Aslanis, est née à Rouen, où elle vit toujours. Fille de deux parents ouvriers, elle est poussée à la réussite scolaire et musicale au cours de son enfance. Elle devient finalement psychologue clinicienne et exerce dans des services de protection de l'enfance depuis de nombreuses années. L'écriture fait partie de sa vie depuis toujours ; elle représente pour elle un exutoire face aux difficultés rencontrées. Un joli printemps est son premier récit autobiographique.

11/2023

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Religion

Le Dieu de Jésus. Etude exégétique

Comment Jésus parle-t-il de Dieu ? Quelle est l'image de Dieu qui se dégage de sa prédication ? Dans quelle mesure cette image est-elle fidèle à celle que nous livrent l'Ancien Testament et le judaïsme ancien ? Pour tenter de répondre, au moins indirectement, à ces questions, il faut examiner de près les vestiges de la prédication de Jésus, les dits et les paraboles. L'auteur mène cet examen en utilisant les méthodes de la critique littéraire et historique. Dans la première partie, il présente le dossier et montre comment la perception de Dieu comme fidèle et sûr commande en profondeur la prédication de Jésus. La deuxième partie, consacrée au thème de la paternité divine, est sans doute la plus importante de l'ouvrage. Jésus n'a pas innové en désignant Dieu comme le Père, mais il privilégie délibérément le nom du Père et, pour lui, la paternité se manifeste moins dans l'autorité que dans la radicale bonté. La manière simple et directe de parler de Dieu qui caractérise Jésus culmine dans l'emploi de Abba, terme qui traduit l'étonnante proximité du Dieu de Jésus. L'étude détaillée du précepte de l'amour des ennemis et de la parabole des ouvriers de la vigne, objet de la troisième partie, fait ressortir que Jésus a mis délibérément en relief le paradoxe de l'amour privilégié de Dieu pour ceux qui ont le plus besoin de lui et qui, selon les normes reçues, en sont le plus loin. Jésus se fait ainsi le prophète d'un Dieu différent, qui déjoue les attentes et déconcerte.

04/1987

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Weil

Note sur la suppression des partis politiques

Dans ce pamphlet contre la politique moderne écrit en 1943, Simone Weil démonte ainsi les illusions et montre la vérité crue, encore aujourd'hui d'une terrible actualité : "Dans ce que nous nommons de ce nom [démocratie], jamais le peuple n'a l'occasion ni le moyen d'exprimer un avis sur aucun problème de la vie publique ; et tout ce qui échappe aux intérêts particuliers est livré aux passions collectives, lesquelles sont systématiquement, officiellement encouragées". Et de continuer en démontrant que les partis visent à leur propre survie et non au bien commun : "Dès lors que la croissance du parti constitue un critère du bien, il s'ensuit inévitablement une pression collective du parti sur les pensées des hommes. [... ] La pression collective est exercée sur le grand public par la propagande. Le but avoué de la propagande est de persuader et non pas de communiquer de la lumière". Née en 1909, Simone Weil fut élève de l'Ecole normale supérieure, disciple du philosophe " Alain " , et agrégée de philosophie en 1931. D'abord enseignante en lycée, elle abandonne un temps sa carrière et travaille comme ouvrière, entre autres chez Renault. Militante syndicale et proche des milieux anarchistes, elle s'engage dans les Brigades internationales en 1936 et, malgré son dégoût de la guerre, part se battre en Espagne. Mais elle en revient désillusionnée. Elle quitte la France en 1942 pour New York et, enfin, Londres, où elle rejoint la résistance gaulliste pour la France Libre. Atteinte de la tuberculose, elle meurt le 24 août 1943 au sanatorium d'Ashford (Angleterre), âgée seulement de 34 ans. Son oeuvre est considérée comme l'une des plus marquantes du XXe siècle.

04/2023

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Littérature française

PROJET ÉLIMINATION

QUAND LA LIGNE MAGINOT REPREND DU SERVICE ... Dans les années quatre-vingt, l'ouverture vers une Europe unie a fait tomber les frontières de l'Est. L'armée de terre n'avait plus de réelle raison d'être, les effectifs ont été réduits. Les bâtiments des différentes places fortes, notamment ceux de la ligne Maginot, ont été abandonnés par les militaires : certains vendus à des fondations privées, d'autres réhabilités grâce à des associations de bénévoles désireux de préserver ce patrimoine pour faire vivre leur région mais aussi par "devoir de mémoire" , simplement pour ne pas oublier... A cette époque, les gouvernements avaient déjà orienté leurs recherches sur les capacités des êtres surdoués ou ayant des dons dits surnaturels. Ils les étudiaient, encore et toujours, sous toutes les coutures. Et chaque pays rêvait de créer son propre réservoir de petits génies, voyants, télépathes et autres phénomènes quasi "extra-terrestres"... L'état était resté propriétaire de quelques sites militaires comme l'ouvrage du Hackenberg, un fort situé au coeur de la Moselle des trois frontières près de la petite commune de Veckring. Construit dès 1930 sur un promontoire naturel, il doit son nom à la colline boisée sous laquelle quelques 1800 ouvriers creusèrent près de 10 kilomètres de galeries et construisirent 19 blocs de combats pendant six longues années. Cet ouvrage, le plus grand des forts de la ligne Maginot, rénové en surface pour le plus grand plaisir des touristes, fut transformé en profondeur dans des buts top-secrets. Chut ! Pas un mot de plus ! Plongez-vous dans ce thriller ahurissant à la suite de l'auteur dans ces profondeurs inquiétantes que l'on croyait désertes. Claustrophobes, s'abstenir !

06/2009

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Humour

Le dico Coluche

"Malgré sa courte carrière (1974-1986), Coluche a marqué les esprits. En témoigne l'incroyable diversité de l'héritage qu'il nous laisse, à la fois drôle, tendre et généreux. Parti de Montrouge, ville ouvrière de banlieue parisienne, sans un sou ni le moindre espoir de réussite, il a battu le record de vitesse du rire et terrassé l'adversité. Pêle-mêle, il aura demandé à la caissière du cinéma de Montrouge comment faire pour devenir comédien (véridique ! ), construit son théâtre (le Café de la gare), et fini avec le César du meilleur acteur. Il se sera déguisé en femme pour épouser un homme et présenté à l'élection présidentielle comme n'importe quel citoyen devrait pouvoir le faire. Il est passé de la misère aux plus gros salaires de la radio et du cinéma, avant de fonder les Restos du Coeur. Etait-il génial ? De son vivant, non. Mais depuis qu'il est mort, oui ! Tellement même, qu'une dame m'a dit un jour : "Ton père, il aurait mérité d'être juif ! " Juif, je ne sais pas, mais ce qui est sûr, c'est qu'il aurait bien mérité d'avoir une deuxième vie, tant la première fut réussie. A la question : "Si vous aviez trois voeux à formuler...", il répondait : "Ben... une baguette magique, une deuxième baguette magique et... une troisième baguette magique... de couleurs différentes ! " Son rêve à lui, ç'aurait été de continuer. De A comme "Acte de naissance" à Z comme "Zorro", vous trouverez dans ce livre les armes avec lesquelles il a su franchir toutes ces frontières, celles qu'il préférait : le langage, le rire et le coeur." Romain Colucci.

10/2020

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Contes et nouvelles

Une place au soleil. Roman

Christian tenait sa tartine en l'air et s'excitait déjà... - Arrête, Max ! Des bonnes étoiles, y en a pas pour tout le monde ! Tu délires ! C'est quand même une vérité... - Allons ! On a pas tous les mêmes chances dans la vie... Tout le monde n'a pas droit à une place au soleil, ça, c'est du vent... Regarde nous deux... On a juste notre âge en commun, c'est tout... Moi en usine cradingue, toi en amphi machin là... On vit pas sur la même planète... C'est une vraie vérité, ça ! - Je ne suis pas d'accord... Nous avons plein de points communs... Sinon, tu ne serais pas là ce matin ! La cause ouvrière, je ne la dénigre pas, je la connais par son histoire et les fermetures, les délocalisations... D'accord, je ne fais pas de manifs... Et c'est vrai, je fais partie des nantis, je souscris à l'ISF... Oui, je pourrais avoir un yacht ou rouler en Rolls ! Eh bien... ça ne m'intéresse pas ! Voilà ! Ce que je veux, c'est être utile dans la société, je veux être un facilitateur de projets... Voilà ce que je veux ! Naïf ? Peut-être... Mais j'ai des valeurs. Mes parents m'ont donné leur fortune, ils n'ont pas eu la chance d'en profiter, c'est ma façon de renvoyer l'ascenseur, je veux leur faire honneur ! Voilà ! Il s'adossa à sa chaise, comme essoufflé, le visage un peu rougeaud... Christian n'avait toujours pas attaqué sa tartine ! - T'es un drôle de loustic, tézigue !

04/2022

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Littérature française

Villa des femmes

Tout sourit à Skandar Hayek, homme d'affaires libanais prospère et respecté. A la tête d'un négoce de tissus, il règne d'une main de fer sur son usine et sur son clan, malgré les nuages qui s'amoncellent sur le pays en ce début des années 1960 ou encore, de manière plus prosaïque, les disputes incessantes entre Marie, son épouse, et Mado, son acariâtre de soeur. Qu'importe, au fond, quand on se croit éternel, que rien ne dure : il sera bien temps, le moment venu, de se choisir un successeur, entre Noula, ce fils aîné qui ne doute de rien et surtout pas de lui-même, ou Hareth, le cadet, rêveur, épris de livres et de voyages. Depuis la terrasse ensoleillée de la villa familiale où il passe le plus clair de son temps, le narrateur, qui est aussi le chauffeur et le confident du vieux Skandar, observe et raconte cet âge d'or que rien ne semble jamais devoir vraiment ternir, à l'image de la belle Karine, fille chérie du patron. Jusqu'à ce que l'impensable se produise : un matin, le patriarche s'effondre au beau milieu de son usine, devant ses ouvriers médusés. Dans la querelle de succession qui s'ouvre alors, Noula semble tenir la corde, mais à quel prix ? Les femmes, elles, s'entre-déchirent, tandis que Hareth, impavide, est parti au loin, dans une errance qui le mènera jusqu'aux confins d'un orient magnifique et méconnu. Mais les femmes de la villa devront faire taire leurs disputes, déposer Noula, affronter la guerre civile qui éclate, les milices et leurs chefs prédateurs : prendre le pouvoir, en somme.

08/2015

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Imagerie médicale

Actualités en échographie de l'appareil locomoteur n°18

On sait que l'échographie MSK est bien adaptée à l'étude des nerfs. On va en avoir la preuve car 8 chapitres leur sont consacrés. Afarine Madani nous apprend l'intérêt de l'échographie pour l'étude des nerfs périphériques en cas de Polyradiculoneuropathie Inflammatoire Démyélinisante Chronique (PIDC), Guillaume Lefebvre pour celle des petits nerfs de la main et du poignet et Guillaume Etievent pour l'étude des branches du nerf sural et du nerf cutané dorsal du pied. David Petrover nous montre comment l'échographie contribue au diagnostic différentiel en cas de suspicion de syndrome du canal carpien. Thomas Le Coroller nous détaille l'écho-anatomie du nerf calcanéen médial et Julien Borne nous apprend à ne pas méconnaitre les torsions nerveuses. Enfin, Paul Michelin analyse le nerf ulnaire du haut en bas et Raphaël Campagna avec l'équipe de Cochin vous montre quel est l'aspect d'une lésion nerveuse traitée par neurotube. Pour le membre supérieur, Raphaël Guillin nous détaille l'échographie de la maladie de Dupuytren et Wassef Khaled celle des ruptures partielles du triceps au coude. Ensuite, Marie Faruch et l'équipe toulousaine nous apprend l'intérêt de l'échographie en cas de traumatisme du coude, Maxime Lacroix nous fait découvrir les kystes intratendineux du poignet et Sylvain Viltart nous montre que le diagnostic de capsulite doit être échographique avant d'être clinique contrairement à ce que pense bon nombre de personnes !! Le membre inférieur n'est pas en reste avec pour commencer Gérard Morvan qui vous fera comprendre beaucoup de choses en vous expliquant la torsion de nos membres inférieurs. Lionel Pesquer vous rappelle l'intérêt de notre technique pour le dépistage des languettes méniscales et Antoine Moraux nous démembre les étiologies du ressaut du tendon distal du semimembraneux. Deux chapitres sont consacrés à un problème d'actualité : Quentin Monzani et Bertrand Dallaudière vous montrent l'aspect post-opératoire de l'entorse de la cheville car de nouvelles techniques chirurgicales ont transformé la prise en charge de ces lésions. Antoine Ponsot nous explique les mécanismes de l'hallux saltans et comment le repérer Avec Amina Fihri, l'équipe de la Pitié vous montre l'importance de l'étude de la bandelette iliotibiale, avec Anne-Sophie Billard, les différents diagnostics à évoquer en cas de douleur de la face plantaire de l'hallux et avec Jean-Louis Brasseur, les nouveaux éléments concernant l'échographie du tendon d'Achille. Il reste un chapitre, et non des moindres, puisqu'il nous servira tous les jours, celui d'Agnes Lhoste qui fait le point sur les anesthésiques locaux en écho-interventionnel. 23 beaux chapitres qui vous montrent l'intérêt de l'échographie MSK !!

01/2023

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Imagerie médicale

Actualités en échographie de l'appareil locomoteur. Tome 17

Ce livre regroupe-les exposés des "Actualités en échographie de l'appareil locomoteur" organisées par le service de Radiologie SISU (Service des Imageries Spécialisées et des Urgences) du GH Pitié-Salpêtrière. C'est le membre supérieur qui, pour une fois, regroupe la majorité des chapitres. Au niveau du coude, le biceps distal est étudié d'une part par l'équipe de Cochin, mais aussi par une association radiochirurgicale normande qui nous détaille l'anatomie et le raie du Lacertus Fibrosus. L'équipe de la Pitié nous apprend comment individualiser les tendons épicondyliens latéraux et médiaux et Franck Lapègue nous fait découvrir la ténosynovite sténosante de l'extenseur ulnaire du carpe. Michel Crema et l'équipe de l'Insep fait le bilan des entorses de cette articulation du coude dans un autre chapitre. Pour les muscles de voisinage, le grand rond et le grand dorsal sont analysés par Denis Jacob et les lésions du grand pectoral sont détaillées par Wassef Khaled. L'équipe de Bruxelles nous fait découvrir les interconnexions nerveuses du membre supérieur qui nous perturbent souvent. Plus distalement, Lionel Pesquer et l'équipe de Mérignac nous explique comment s'y retrouver dans les muscles de l'avant-bras. Cela aidera bon nombre d'entre nous ! Encore plus distalement, Antoine Moraux nous fait découvrir la pathologie sténosante de l'extenseur commun des doigts. Au niveau du membre inférieur, Anne-Sophie Billard analyse le biceps fémoral de haut en bas. L'équipe d'Amiens nous montre l'intérêt des coupes postérieures après arthroplastie et Sylvain Viltart fait le point sur le conflit entre le tendon du plantaire et le corps du tendon d'Achille. Jeremy Lellouche détaille les différents faisceaux du ligament collatéral médial de la cheville. Fabrice Thévenin montre l'importance du diagnostic du syndrome du deuxième rayon chez le sportif et l'équipe de Besançon celui de l'élastographie en cas d'entorse du plan ligamentaire collatéral latéral. Je pense ne pas être le seul à enfin apprendre l'intérêt du démembrement anatomique des muscles paravertébraux fait par l'équipe de Lille. Sur le plan tumoral, on progressera tous grâce aux chapitres de Raphaël Guillain sur les petites lésions et celui de Thomas Le Coroller sur le pilomatrixome. Et ce n'est pas tout car Gérard Morvan débute ce livre en faisant le point sur les bourses en échographie ; Frédérique Lecouvet nous explique l'intérêt de la technique ultrasonore en cas de corps étranger et Jean-Baptiste Pialat pour l'étude des petits nerfs. Cela nous fait 22 chapitres qui nous montrent que notre échographie de l'appareil locomoteur est en pleine expansion. C'est pour cela qu'elle est passionnante ! Bonne lecture.

01/2022

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Généralités médicales

Une histoire de la médecine du travail

Ce petit ramoneur insouciant ignore le cruel destin qui l'attend. Il symbolise tous les enfants exploités, parfois dès l'âge de 4 ans, dans les mines, les usines ou les petits métiers, encore aujourd'hui. On passe un tiers de notre vie à travailler au bureau, à l'usine... Cette activité génère accidents et maladies par l'exposition à de multiples risques environnementaux. L'objectif de la médecine du travail est d'identifier et de prévenir les affections liées à l'activité professionnelle. Dans le passé, on a ainsi identifié de nombreuses pathologies professionnelles respiratoires, cancéreuses, allergiques, toxiques, infectieuses... Cet ouvrage relate leur histoire souvent chaotique depuis l'Antiquité, mais aussi celle de la lutte des travailleurs sociaux, syndicalistes et médecins du travail pour l'abolition du travail des enfants et l'amélioration des conditions de travail dans les pays occidentaux. On peut être reconnaissant à de nombreux médecins du travail, comme Ramazzini, Thackrah et Villermé et bien d'autres, qui permirent la mise en place d'un arsenal juridique pour la sécurité des travailleurs. L'histoire de la médecine du travail est parsemée de tragédies humaines. Pensez aux enfants broyés par des machines, ou tirant des chariots au fond des obscurs boyaux des mines, aux petits ramoneurs exploités par leurs maîtres, aux trieurs de laine qui mouraient en quelques heures de charbon pulmonaire, aux ouvrières mutilées des manufactures d'allumettes ou de cadrans fluorescents, aux chapeliers fous intoxiqués au mercure, aux mineurs de la tragique catastrophe des mines de Courrières... Ces morts absurdes au travail sont inacceptables. Beaucoup croient que cela fait partie d'une époque révolue. En réalité, les terribles conditions de travail du XIXe siècle existent toujours dans de nombreux pays du monde, y compris le travail des enfants sous ses aspects les plus abjects. Plus que jamais, on a besoin de la médecine du travail pour accompagner les évolutions rapides des technologies et des activités. Apparaissent des domaines nouveaux, écrans, nanotubes, stress, burn-out... Restent toutes les maladies connues qui vont décimer les populations des pays pauvres qui n'ont aucune restriction, réglementation, ni sécurité. Là est le futur challenge de la médecine du travail.

11/2019

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Histoire de France

Les années électriques (1880-1910)

Christophe Prochasson nous guide dans les salons où l'on fait - et défait - l'art du temps, dans les revues où se publient les avant-gardes, dans les théâtres où le coquin cotoie la satire, dans les instances politiques et universitaires où s'élabore la pensée et où s'affrontent les idéologies. La France " fin-de-siècle " est loin d'être, contrairement à des clichés qui ont la vie dure, joyeuse et insouciante. La Belle époque est celle d'une société qui travaille dur, épargne et vit chichement. C'est le temps de l'inquiétude et du nihilisme. Des anarchistes et des grèves ouvrières. De l'affaire Dreyfus et de scandales politico-financiers. C'est une France hésitante entre l'industrie et l'artisanat, la ville et la campagne, la foi catholique et la laïcité, la rente et le profit, l'Empire et ses départements, etc. Pourtant, c'est elle qui enfante L' intellectuel, personnage complexe, exigeant et parfois exaspérant. En Europe, Nietzsche, Dostoïevski, Unamuno et, en France, Barrès, Gide et Claudel constatent, comme l'écrit ce dernier, que " le monde n'est pas infini, il est inépuisable ". Ce faisant, ils contestent la scientificité de la science, la rationalité de la raison et fondent leur système et leur art sur le moi, le désir, l'instant, l'opposition, l'aventure personnelle, l'acte " gratuit ", etc. Face à ces " immoralistes " volontaire, les divers académismes imperturbablement se manifestent en publiant qui un roman social, qui une philosophie de la certitude ou en peignant une nature morte aussi fidèle que possible. Christophe Prochasson, pour mieux nuancer son tableau d'une époque si contradictoire, nous guide dans les salons où l'on fait - et défait - l'art du temps, dans les revues où se publient les avant-gardes, dans les théâtres où le coquin cotoie la satire, dans les instances politiques et universitaires où s'élabore la pensée et où s'affrontent les idéologies. Ces créateurs enjambent le siècle avec la vigueur de leur jeunesse, la puissance de leur individualité et la conviction que les sentiments l'emporte sur la raison. Ils sont survoltés, y compris pour certains, dans leur désespoir : ce sont bien les années électriques.

03/1991

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Romans historiques

Guerre et femmes Tome 3 : L'odeur de la poudre (1916)

1916. Le front se déplace. Après les Ardennes, la Somme, la Picardie, arrive l’enfer de Verdun. A l’arrière, batailles après batailles, la vie se poursuit, les femmes se sont organisées. Espoir ou désespoir, on célèbre baptêmes et enterrements le même jour. De l’imprévu se manifeste à Saint-Mars. Emilia voyant surgir devant sa porte une femme réfugiée de l’Est qui cherche du travail dans une forge, lui propose celle que Gustave a fermée en partant sur le front. Un peu plus loin, sur la terre de la veuve Marceline, arrive un ouvrier agricole kabyle dont elle tombe amoureuse sous l’oeil réprobateur de son fils revenu mutilé de guerre. Louise, l’institutrice de Mortagne, devient pacifiste depuis que son mari a été fusillé par les Allemands. Découvrant la colombophilie militaire, elle s’y intéresse et dresse des pigeons voyageurs à porter des messages. Parallèlement, Clara qui parvient à maintenir la société de marbrerie familiale accueille et soigne chez elle des blessés de guerre qui, remis sur pied, repartiront sur le front. A Paris, dans les usines, les ouvrières qui tournent les obus se révoltent contre les horaires de travail abusifs et les salaires insuffisants. Les syndicalistes se regroupent, Cécile en tête. A la gare d’Austerlitz, dans son bistrot, Monique est dénoncée pour hébergement illégal de réfugiés du Nord. Quant à Berthe, si elle se hausse dans le milieu de la mode et de la couture, Estelle, par son mariage, se hausse dans la société. En zones occupées, Clarence, journaliste, est portée disparue depuis son reportage censuré par l’armée. Dans sa nouvelle saga « Guerre et femmes », Jocelyne Godard a choisi de se pencher sur un sujet inédit. Une fois de plus, elle prend le parti de raconter « les femmes » en rendant hommage à toutes celles qui ont parsemé la guerre de 14/18 par leurs exploits et leur courage en y mêlant, selon son style, ses héroïnes fictives tout en s’appuyant sur une documentation riche et abondante et sur des sources authentiques qu’elle tient de sa famille. Une saga qui fait honneur à la fois à l’Histoire et au roman populaire.

04/2012

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Beaux arts

Notre-Dame de Paris. De la Colombe du Saint-Esprit à la Langue des Oiseaux

Les historiens nous dépeignent le Moyen Âge comme un âge sombre durant lequel sévirent guerres, épidémies et famines. Or, entre le XIIe et le XIVe siècle, l'Europe construisit des centaines de cathédrales gothiques. L'art s'épanouissant en temps de paix, il y a là assurément un paradoxe. Autre mystère... Comment expliquer la soudaine apparition de l'art ogival se substituant à l'art roman ? Que dire de ce bestiaire fabuleux gravé dans la pierre d'édifices religieux - et qui suscita la colère de saint Bernard - quand on sait combien l'Eglise se montrait soucieuse du respect de l'orthodoxie ? Resituant la construction de Notre-Dame-de-Paris dans cette époque, pleine de bruit et de fureur, mais qui vit également l'émergence d'un formidable élan spirituel, Richard Khaitzine s'interroge et nous livre quelques réponses dérangeantes ayant trait à l'Histoire. Qui fut réellement Maurice de Sully, le premier constructeur de ce chef-d'oeuvre architectural ? Peut-on accréditer la version de ses origines modestes ? On le dit fils d'une bûcheronne ! Quel fut le rôle de l'Ordre du Temple, fondé par Bernard de Clairvaux ? Exista-t-il une seconde règle - secrète - et qui aurait été à l'origine des déviations de l'Ordre ? Il semblerait que ce fût le cas. L'existence historique du rédacteur du Baptême de Feu, Roncelin de Fos, étant aujourd'hui établie. Comment expliquer que le restaurateur de la cathédrale - Viollet-le-Duc - se soit fait représenter sous les traits d'un saint Thomas plongé dans une intense réflexion ? Dans son Notre-Dame de Paris, Victor Hugo affirme que la cathédrale est un abrégé de l'art hermétique. Sur quoi fondait-il son opinion ? Son roman, un livre à clés ? Existe-t-il un rapport entre l'iconographie catholique et l'art d'Hermès ; cette cohabitation est-elle contre nature ? Une certaine langue bien pendue, enfermée dans une boîte d'os, pourrait bien être ce verbum dimissum, commun à l'Eglise, aux corporations ouvrières, à la Franc-maçonnerie et aux Laboureurs du ciel... Une parole perdue par les uns et dont les autres furent détenteurs, bien qu'ils n'en aient pas gardé le souvenir !

11/2011

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Histoire de l'architecture

Expositions universelles. Le procès perdu de l’architecture moderne

En 1894, L'architecte belge Paul Hankar - un des trois pères de l'Art Nouveau, avec Victor Horta et Henry van de Velde - conçoit un projet de "Quartier moderne" pour l'Exposition universelle de 1897 à Bruxelles. Il le présentera également pour l'Exposition de 1900 à Paris. Dans une architecture de fer et de verre d'expression Art nouveau, Hankar et son complice, le décorateur Adolphe Crespin, imaginent une petite ville articulée autour d'une place publique bordée de magasins, d'hôtels et de restaurants, d'une salle d'exposition, d'une salle de théâtre ainsi que d'une salle de sports. Juste à côté, ils disposent des quartiers d'habitation constitués de petites maisons ouvrières avec jardin mais également de grandes villas, sans oublier, à la périphérie, une piscine, un gymnase et un vélodrome. On accède au quartier par une ligne de tram et un canal, alors qu'une centrale électrique assure son autonomie énergétique. En somme, c'est ce qu'on appelle aujourd'hui un morceau de ville mixte et compacte. Le projet ne verra jamais le jour, ni à Bruxelles ni à Paris, mais donnera lieu à une intense polémique avec un projet "concurrent" de "Quartier XXe siècle" , une polémique qui débouchera sur un procès que Hankar et Crespin perdront. L'analyse détaillée des documents d'archives et de la presse de l'époque éclaire les enjeux des débats sur l'architecture dite moderne en ce XIXe siècle finissant, où les styles néo-historiques font florès. Ce siècle au sujet duquel Viollet-le-Duc demandait s'il était "condamné à finir sans avoir possédé une architecture à lui" . Ensuite, dans une seconde partie, l'auteur s'interroge sur les Expositions universelles d'une manière plus générale et sur la criante absence de l'architecture moderne en leur sein, ceci pouvant expliquer l'échec du projet d'Hankar et Crespin. Temples de l'accumulation des marchandises, lieux du spectacle de l'innovation mais aussi de la tradition, les Expositions universelles, ont concentré bon nombre des contradictions du XIXe siècle. Etaient-elles compatibles avec l'architecture moderne ? Et inversement ?

06/2022

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Football

How the Red Army conquers Europe. Les glorieuses victoires internationales des Reds de Liverpool de Bill Shankly à Jurgen Klopp 1973-2019

Avec 3 Coupes d'Europe de l'UEFA et surtout 6 Ligues des Champions conquises, les Reds de Liverpool sont l'un des cinq clubs les plus titrés d'Europe avec le Real Madrid, le FC Barcelone, le Milan AC et le Bayern Munich. Sur la scène anglaise, les Reds virent d'abord s'affirmer des formations comme Sheffield Wednesday, Newcastle United, Sunderland, Aston Villa, Arsenal et leur rival local les Blues d'Everton. Bill Shankly posa les bases de l'hégémonie des Reds sur le football anglais, ses successeurs, Bob Paisley, Joe Fagan et Kenny Dalglish, bénéficiant de son excellent travail. Le période 1973-1990 fut l'âge d'or des Reds, qui sur 18 éditions du championnat d'élite anglais, remportèrent 11 titres, terminèrent six fois deuxième, le plus mauvais classement étant une cinquième place. Cette période correspondit également à l'âge d'or de Liverpool sur la scène européenne. Les Reds conquirent 2 Coupes d'Europe de l'UEFA en 1973 et 1976 et surtout 4 Coupes d'Europe des clubs champions en 1977, 1978, 1981, 1984, en moyenne une tous les deux ans, l'exclusion durant six années de Liverpool des compétitions européennes (1985-1991), consécutivement à la tragédie du Heyzel à Bruxelles le 29 mai 1985, empêchant peut-être les Reds de garnir encore plus leur salle de trophées d'autres victoires européennes. Cet âge d'or sportif des Reds est d'autant plus paradoxal qu'il intervint dans un contexte où l'économie des clubs anglais était plus pauvre que ses concurrents italiens, espagnols et allemands, et que la ville de Liverpool connut une très grave crise économique consécutive aux profondes mutations économiques que connut le Royaume-Uni. La Grande-Bretagne se désindustrialisa en raison de la très forte concurrence des nouveaux pays industriels, la Chine et les pays d'Asie, le Brésil, ainsi que de l'arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher qui, inspirée par les dogmes économiques ultra-libéraux de Friedrich Von Hayek et de Milton Friedman, mena une guerre à mort à la classe ouvrière britannique afin de mettre en place une nouvelle économie dominée par la finance dont le symbole est sa place forte : la City de Londres. Liverpool connut un très fort déclin économique et industriel, un très fort chômage, une tentative d'éradication par l'establishment et l'amie du général Pinochet de sa culture industrielle et ouvrière. Entre 1990 et 2020, Liverpool perdit l'hégémonie du football anglais au bénéfice de son grand rival le Manchester United d'Alex Ferguson, mais également des Gunners d'Arsenal de George Graham et Arsène Wenger, du Chelsea de José Mourinho, Carlo Ancelotti et Antonio Conte, du Manchester City de Pep Guardiola, les Reds se contentant de plusieurs victoires en FA Cup et en Coupe de la League. Cependant, sur la scène européenne, les Reds maintinrent leur statut. Avec l'arrivée à l'automne 2015 de l'excellent et charismatique coach allemand Jurgen Klopp, les Reds aspirent à rétablir leur hégémonie sur le football anglais et continental. Après trente années d'attentes, les Reds ont enfin remporté le dix-neuvième championnat de leur histoire avec brio au cours de la saison 2019-2020 malgré la Covid-19. Sur la scène internationale, le Liverpool de Jurgen Klopp a atteint la finale de la Ligue Europa en 2016, la finale de la Ligue des Champions en 2018, a conquis la sixième Ligue des Champions de l'histoire du club, la Supercoupe d'Europe de l'UEFA, la Coupe du monde des clubs devant le Flamengo de Jorge Jesus. Avec Jurgen Klopp sous contrat jusqu'en 2024, les Reds aspirent à conquérir plusieurs championnats et au moins une ligue des champions.

05/2021

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Sciences historiques

La scolarité des enfants d'immigrés polonais. Société métallurgique de Normandie & Société des mines de Soumont - 1919-1939

En 1919, une convention qui visait favoriser l'envoi des travailleurs polonais en France était signée. Dans ce texte, rien n'était indiqué sur la scolarisation des enfants de ces ouvriers, alors ces derniers, encouragés par les autorités polonaises en France, vont demander des ouvertures de cours en langue d'origine auprès de leurs employeurs pour leurs enfants. L'idée du provisoire et l'espoir d'un proche retour au pays régnaient alors dans tous les esprits. Dès le début des années 1920 et face à cet impensé de la question scolaire, les autorités françaises durent faire face à des mises en place de cours de polonais, sous l'égide entre autres des compagnies minières. L'Etat polonais, de son côté, se penchait aussi sur cette question ; et, en 1924, l'ouverture de cours de langue et culture polonaise pour les enfants d'immigrés était évoquée lors de la Conférence franco-polonaise qui se tenait à Paris. Les autorités françaises refusèrent, à ce moment, de légiférer et d'institutionnaliser ces apprentissages. Mais, pour ne pas heurter cet important partenaire polonais, le Comité central des houillères de France rédigea une lettre où il invitait les employeurs à mettre en oeuvre ce type d'enseignement. L'étude des communautés polonaises installées dans les espaces industriels et paternalistes basés près de Caen (Société métallurgique de Normandie et Société des Mines de Soumont) et des classes de polonais qui étaient instituées permet de comprendre en quoi consistaient ces classes pour enfants polonais (contexte, organisation, financement), mais aussi en quoi ces enseignements s'inscrivaient contre une volonté d'intégration. Cet ouvrage offre ainsi un panorama sur ce qu'était la stara emigracja, ce courant migratoire qui vit arriver des centaines de milliers de Polonais en France entre 1919 et 1939.

03/2020

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Beaux arts

Du Grand Paris à Paris en grand

La beauté pour chacun c'est le meilleur moyen de lutter durablement contre le sentiment de mépris et d'abandon. La poétique en oeuvre dans le rapport de Roland Castro a un énorme avantage, elle se fout des questions institutionnelles, des frontières. Il se balade dans Paris en grand, ses jardins suspendus, partagés, ouvriers, ses parcs, une oasis métropolitaine. Il se balade dans ses 3000 villages, car pour que la Métropole soit vivable il faut qu'elle fabrique des villages. Il a absorbé les horribles entrées de ville, effacé les limites des "zones industrielles". Il a d'immenses balades le long de la Seine, dans ce Paris en grand, à la fois intense et agreste. Il indique ce que chacun a à faire, L'Etat, casser les corporatismes d'Etat, multiplier les lieux d'intérêts publics, ministères, universités et musées ; Le Parlement, légiférer sur l'inondable, le bruit, les rez-de-chaussée, le dézonage ; Les Maires, en se coalisant par thèmes ou par secteurs, les Maires des promontoires, ceux de la Seine Amont ou de la A86, le centre intérieur de Paris en grand. Les citoyens, en lançant des campagnes de plantation d'arbres, de jardins partagés, de guinguettes, et d'échoppes ; en construisant, tous et chacun, une ville-monde jardin. C'est une aventure moderne indispensable, climatiquement responsable, l'embellissement pour tous, le désenclavement pour tous, tous scénaristes urbains. C'est la mise en pratique à l'échelle métropolitaine du droit à l'urbanité pour chacun. Un exemple pour l'aménagement du territoire et pour le monde entier. Une lettre de mission d'Emmanuel Macron, Président de la République à Roland Castro. Un rapport en 3 mois. 27 contributeurs, bateleurs et architectes, politiques et créatifs complètent ce rapport.

10/2019

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Sciences politiques

Le communisme rural en Haute-Vienne. Etude d'une culture politique de la Libération à la fin des années 1960

Le communisme français n'a pas été seulement celui des ouvriers. Dès l'entre-deux-guerres, de nombreuses communes des campagnes ont dirigé leurs suffrages vers le PCF, en contradiction avec l'image conservatrice qui colle souvent aux paysans en matière politique. Cette implantation précoce ne s'est pas démentie à la Libération, bien sûr en lien avec l'aura acquise par le parti dans la Résistance. C'est ainsi que la Haute-Vienne, dont les campagnes sont les dépositaires d'une tradition rouge et contestataire remontant au XIXe siècle, sont devenues à la fin de la guerre et jusque dans les années 1980 un véritable bastion communiste, malgré le poids considérable de l'autre parti de gauche dans le département, la SFIO. Cet ouvrage se propose de retracer l'historique de cette implantation au cours d'une période charnière dans le monde rural : celle qui court de la Libération à la fin des années 1960, alors que la civilisation paysanne est en train de disparaître. Se dessine une manière d'être communiste à la campagne fortement liée à une identité locale et donnant naissance à une culture politique en apparence paradoxale, au croisement de l'idéologie, des structures et des intérêts portés par le PCF d'une part, des représentations et des revendications des paysans haut-viennois d'autre part. Ces derniers, dans un département marqué par la petite propriété, ne souhaitent pas la révolution prolétarienne ou la collectivisation des terres, mais la protection de leur métier et de leur mode de vie, dont ils sentent bien toute la fragilité sous les coups que leur portent l'essor du productivisme agricole et la dernière vague de l'exode rural.

09/2014

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Histoire internationale

Messali Hadj invente la nation algérienne

Dans ce livre, Jacques Simon retrace en historien le combat mené par Messali Hadj pour fonder la nation algérienne, laïque et démocratique. En 1924, Messali Hadj, exilé à Paris, rencontre dans un meeting électoral Hadj Ali Abdelkader, membre du comité central du PCF. Dans les mois qui suivent, Hadj Ali informe Messali des activités et de la presse du PCF et de la CGTU et des cours de l'école des cadres communistes de Bobigny. En 1925, après son adhésion au PCF, Messali devient secrétaire général de l'Etoile nord- africaine. En février 1927, pendant le Congrès mondial anti-impérialiste de Bruxelles, Messali réclame une Assemblée constituante en Algérie, l'expropriation des banques et des moyens de production du pays colonial et un programme social radical. Critiqué par le PCF, Messali va construire l'Etoile comme un parti prolétarien et l'engager dans les combats de la classe ouvrière. En 1936, l'Etoile adhère au Front populaire, mais après son rejet du plan Blum-Viollette, elle est interdite. Messali fonde alors, en mars 1937, le PPA, qu'il implante en Algérie. En 1940, Messali refuse de collaborer avec Vichy. En 1943, quand les Alliés occupent l'Afrique du Nord, Ferhat Abbas rédige le Manifeste du peuple algérien, avec un additif de Messali réclamant l'élection d'une Assemblée constituante. Le Manifeste, accepté par les autorités, est rejeté par de Gaulle venu à Alger. Abbas fonde alors Les Amis du Manifeste et de la Liberté (AML). En mars 1945, les délégués élus des sections AML participent à Alger à une Conférence d'information, qui, après l'adoption massive de l'Additif, se transforme en une Assemblée constituante fondatrice de la nation algérienne. Hélas, le GPRF contestera au peuple algérien le droit de se constituer en une nation souveraine.

04/2018

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Sociologie

Itinéraire d'un transclasse. Au centre de la marge

Dans son essai Les transclasses ou la non-reproduction, la philosophe Chantal Jaquet invente le mot "transclasse" pour désigner les personnes en situation de mobilité sociale, autrement qualifiées de "transfuges de classe". La mobilité sociale ascendante reste encore aujourd'hui exceptionnelle malgré la démocratisation de l'accès aux études à partir des années 1960 et le taux toujours plus élevé de bacheliers. La raison principale de cette situation provient du fait que l'origine sociale constitue un élément essentiel dans la réussite scolaire sur le long terme. Si les individus issus d'un milieu favorisé passent de nos jours par les mêmes étapes scolaires que les autres et, en ce sens, se situent sur un plan d'égalité, il ne faut pas oublier qu'ils sont, en même temps, des héritiers, en particulier dans le domaine culturel. C'est la possession ou non de ce patrimoine qui explique en grande partie la réussite des uns et les difficultés des autres. Les sociologues Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron parlent ainsi d' "acculturation" pour caractériser l'acquisition de la culture dans le cas des fils d'agriculteurs, d'ouvriers, d'employés ou de petits commerçants. Loin d'être naturel, cet apprentissage relève d'une véritable "conquête". C'est l'histoire de cette conquête semée de doutes, de difficultés mais aussi de grands bonheurs et de rencontres qu'entend retracer cet ouvrage qui éclaire d'un jour nouveau les goûts esthétiques et les préoccupations épistémologiques d'un "transclasse", aujourd'hui spécialiste des études sur les identités en Amérique hispanique. Situés "au centre de la marge", les travaux de Nicolas Balutet s'appesantissent non seulement sur des questions liées à des individus discriminés en raison de leur genre, de leur préférence sexuelle, de leur ethnie, etc., mais s'appuient également parfois sur des corpus dépréciés.

02/2019