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Tarek Essaker

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Littérature française

Les buissons de Septembre

A la fin de l'été 1944, Elisabeth Verrier et son amie d'enfance Michèle Mahieux rentrent dans leur ville natale. Les deux jeunes filles avaient quitté la ville au moment des bombardements pour chercher un refuge à la campagne. Pressées par la première angoisse de la mort prochaine elles ont eu un même amant : un parachutiste canadien. Dans la ville aux trois quarts détruite elles vont essayer de revivre. Elisabeth retrouve son père dont la conduite a été admirable mais qui est en pleine déchéance ; il a pris pour maîtresse une femme facile, Wanda, et s'est mis à boire. Elisabeth, fille inflexible et faite pour dominer son entourage, se heurte à ce problème. L'amant qu'elle prend, John Lexner, un soldat américain, ne lui apporte pas le repos d'esprit. Leurs rapports, en effet, sont difficiles, ils se reprochent mutuellement ce qui sépare leurs patries. Elisabeth se laissera pourtant convaincre au cours d'une scène où Lex, à bout d'arguments, la mène devant une tombe américaine. Michèle, qui est douce, rêveuse, effacée par Elisabeth, retrouve à l'hôpital un de ses anciens flirts défiguré et amputé. Bien qu'elle l'aime toujours il est impossible de rien reprendre. Par désespoir et par facilité elle devient la maîtresse d'un camarade de Lex. Une éclaircie cependant, le drame entre Wanda, à laquelle les jeunes filles ont d'abord été très hostiles, et le docteur a été résolu : celui-ci épousera sa maîtresse qui lui prouve la sincérité de son attachement. Ce roman d'Elisabeth de Neyrat confirme les promesses de son premier livre Le sable entre les doigts. Le récit est conduit dans un mouvement très vif. Le personnage d'Elisabeth, qui rappelle un peu la célèbre Scarlett O'Hara d'Autant en emporte le vent, est dessiné avec force et simplicité et demeure fort attachant. Le propos de l'auteur est ample et traité avec un talent éclatant. Dans le cadre d'une ville de province détruite c'est un des problèmes importants du monde moderne que l'auteur a traité, le bouleversement des lieux familiers, la transformation de la morale et la tentative d'une vie nouvelle.

09/1957

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Critique littéraire

Mémoires de guerre 1914-1918 du Sous-Lieutenant Robert Morin

Les Mémoires de guerre 1914-1918 de mon Grand-père, le Sous-Lieutenant Robert Morin, mobilisé et incorporé le 2 Août 1914 au glorieux 69ème Régiment d'Infanterie sont retranscrites dans leur intégralité avec le respect fidèle de son style. Le nom des hommes cités dans ces mémoires est authentique. Vous y verrez de beaux faits d'armes et d'héroïsme, presque toujours payés au prix du sang. Vous y verrez aussi des injustices, de l'hypocrisie, des défaillances et même des lâchetés. Vous vivrez au jour le jour avec ses compagnons d'armes. Ils pensent souvent à la mort et la côtoient de près. Malgré la peur qui les tenaille, ils avancent dans la boue des tranchées, dans le froid, sous la pluie. Ils chargent baïonnette au canon, certains meurent d'autres sont blessés. Puis pendant les "grands repos" , comme surpris d'avoir échappé à ce déluge de fer et de feu, ils ont une folle envie de vivre et de faire la fête avant de quitter une nouvelle fois les êtres chers pour repartir vers leur destin. Parfois le moral les quitte. Aujourd'hui ils ont battu en retraite. Ils ont perdu un peu de terrain et beaucoup de camarades. Mais demain ils repartiront reconquérir le terrain perdu la veille, et repousseront l'ennemi un peu plus loin. La fatigue est terrible, il n'y a aucun endroit sec et abrité pour s'allonger et essayer de dormir. Ils n'ont rien pour se laver. Ils grelottent dans leurs vêtements boueux gorgés d'eau. Les ravitaillements sont souvent très difficiles et la faim s'ajoute aux autres souffrances. Dans les grands moments de découragement, l'esprit de corps joue son rôle, les plus "solides" soutiennent et réconfortent leurs camarades d'infortune. Ce récit est illustré de photos, de cartes, et de croquis. L'organisation et les techniques militaires mises en oeuvre avant, pendant et après les combats y sont décrites avec beaucoup de détails et de précisions par un homme qui était au coeur de la bataille. En lisant ces lignes vous apprendrez, pour ceux qui l'ignorent encore, que des hommes ordinaires peuvent devenir extraordinaires.

06/2014

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Sciences historiques

Histoire de la baie des Bourgneuf et de son littoral. Tome 2

A part quelques chercheurs, rares sont ceux de nos concitoyens qui savent quelque chose de l'histoire locale de leur ville ou de leur bourgade. Jusqu'à la seconde moitié du XIXe siècle, les traditions locales se transmettaient d'une génération à l'autre aux causeries des veillées du soir dont c'était l'une des principales distractions. Cela permettait de savoir les événements auxquels nos prédécesseurs avaient été mêlés au cours de leur existence. Dès ma plus tendre enfance, j'aimais à écouter les récits des vieux matelots alors nombreux encore au pays natal, où mes ascendants, marins pour la plupart, étaient fixés depuis des centaines d'années. J'ai pu vérifier l'exactitude des récits de vieillards octogénaires à cette époque. Les vieux documents inexplorés que j'ai consultés m'ont prouvé qu'ils n'avaient exagéré en rien la vie maritime intense des eaux si tranquilles aujourd'hui et presque désertées maintenant de la baie de Bourgneuf. L'étude des combats qui s'y sont livrés, des opérations commerciales qui s'y traitaient, des naufrages qui y eurent lieu, des armements qui l'animèrent, m'a conduit tout naturellement à étudier la vie des habitants de ce littoral constamment transformé au cours des siècles. J'ai voulu essayer de réunir, dans un seul ouvrage, ce qui est essentiel, pour avoir une vue d'ensemble de l'histoire de la Baie, en condensant les travaux des différents auteurs qui ont décrit les origines et les transformations successives des diverses agglomérations qui l'entourent. Si les récits d'un passé mouvementé peuvent rappeler à ceux qui vivent aujourd'hui en ces lieux la ténacité et l'énergie déployées à toutes les époques par les anciens habitants du pays de Retz et des bords de la baie de Bourgneuf, je m'estimerai suffisamment payé de mon labeur... (extrait de l'Introduction, éd. de 1942). Un ouvrage vraiment passionnant, jamais réédité depuis 1942. Cette nouvelle édition, entièrement recomposée, permettra à chacun de retrouver le passé singulier de ces terres du pays de Retz et du Bas-Poitou vendéen.

02/2019

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Poésie

Poèmes et chansons

Eugène Pottier (1816-1887) est connu comme l'auteur d'un chant qui a fait le tour du monde, repris par des millions d'hommes et de femmes dans toutes les langues : l'Internationale. Lui-même ne l'a d'ailleurs pas entendu, sur la musique de Paul Degeyter, chanté pour la première fois, de façon con+dentielle en juillet 1888, un an après sa mort, par une chorale syndicale de Lille. Mais Eugène Pottier fut un poète et chansonnier révolutionnaire proli+que, qui, tout en menant une activité artisanale de dessinateur, écrivit de nombreux autres chants célèbres comme L'Insurgé, Quand viendra-t-elle ? ou Elle n'est pas morte. Jeune homme, il est influencé par Béranger dont il copie et apprend les chansons. Il écrira des chansons à boire (lui qui, pour des raisons médicales, ne buvait que de l'eau...). C'est avec la révolution de 1848, qu'il entre dans l'action. Il a été influencé par les idées de Babeuf, Fourier, Proudhon. Lui-même se disait communiste et anarchiste. En 1870, il signe l'appel aux socialistes allemands pour essayer d'éviter la guerre. En vain. Paris assiégé, il rejoint la Garde nationale, milite activement et se retrouve même (de façon éphémère) maire du Deuxième arrondissement. Après la répression versaillaise de la Semaine sanglante, condamné à mort par contumace, il doit prendre le chemin de l'exil pour la Belgique, Londres puis l'Amérique du nord où il rejoindra le Labour socialistic party. A son retour, en 1880, il a tout perdu et vit dans la misère, mais il est auréolé de gloire parmi les cercles ouvriers. Sa production poétique est abondante et de grande qualité. Poète populaire, attaché à la belle ouvrage et au travail du vers, admirateur de Hugo, il a comme personne le sens de la formule et du sentiment populaire, sans que jamais ses paroles ne cèdent à la démagogie. Ce choix qui permet de découvrir un vrai poète du peuple, comme Jean-Baptiste Clément mais d'un tempérament très différent, a été établi et présenté par Jacques Gaucheron, qui fut un compagnon d'Eluard et un des poètes de la Résistance.

09/2016

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Connaissance de soi

Comment je suis arrivé jusqu'à moi

Tu tiens entre les mains le Guide suprême vers le bonheur absolu. Prêt pour les morning routine durant lesquelles tu vas te lever à 4h du mat avec le sourire, répéter 178 affirmations positives et faire une cérémonie de thé matcha ? Non ? Tant mieux, parce que c'est pas du tout l'objet de ce livre ! Par contre, si tu veux te libérer peu à peu de tout ce qui t'empêche d'avancer dans la vie en passant un bon moment, ce livre est fait pour toi. Maud Bettina-Marie est comédienne et scénariste. Un évènement traumatisant en 2017 l'amènera à suivre un large éventail de thérapies, de la classique psychanalyse à la rencontre chamanique. De son enfance à Dunkerque à sa vie épanouie d'artiste et de maman, elle nous livre ici tout ce qui l'a aidé à trouver le chemin jusqu'à elle-même. Keyvan Khojandi a grandi dans une double culture franco-iranienne. D'lspahan à Reims et de Reims à Paris, ce psychologue devenu aujourd'hui un artiste complet et un papa serein nous raconte son histoire. Il nous dévoile ici toutes les épreuves par lesquelles il a dû passer pour trouver la voie de sa résilience et être enfin en paix avec lui-même. Sortir des infernales boucles de pensées négatives, arrêter de reproduire les mêmes schémas, faire la paix avec son corps, en finir avec la peur de manquer, apprendre à faire des infidélités à sa famille ou encore devenir indulgent envers soi : on te dit tout dans ce livre. Ouais, il est génial. Et comme les livres de développement personnel sont souvent trop chiants sérieux, on aborde les choses avec beaucoup de recul et d'humour. Faire quelque chose de sérieux sans se prendre au sérieux. Ce livre n'est pas une injonction au bonheur ou une recette miracle. Ce livre est un témoignage, un partage. C'est un ami bienveillant qui te dit " Je suis passé par là aussi, j'ai fait ça et maintenant, je revis. Essaye, tu verras bien ! " Tu ne risqueras jamais rien à essayer d'apprendre à t'aimer. C'est beau cette phrase, c'est du Jean-Jacques Goldman ?

09/2022

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Philosophie

Temps physique et temps tragique chez Aristote. Commentaire sur le Quatrième livre de la Physique (10-14) et sur la Poétique

Dans cet ouvrage posthume de Victor GOLDSCHMIDT, le lecteur trouvera d'abord un commentaire minutieux, véritable guide de lecture, de deux grands textes aristotéliciens : les chapitres de la Physique sur le temps (IV, 10-14) et la Poétique tout entière. Si l'auteur se défend d'avoir voulu rivaliser avec les commentaires ligne à ligné dont ces textes illustres ont déjà fait l'objet, il n'en adopte pas moins, au départ, une position de lecteur au premier degré, s'attachant surtout, selon ses propres termes, " au mouvement du texte, pour essayer d'en restituer la structure qui, elle, fournit le commentaire fondamental, rédigé, si l'on peut dire, par l'auteur lui-même ". On verra qu'à cet égard, ce livre constitue l'illustration peut-être la plus parfaite d'une méthode d'exégèse immanente à laquelle Victor GOLDSCHMIDT n'a cessé de penser, théoriquement et pratiquement. Pourquoi maintenant avoir confronté Physique et Poétique, sinon pour tenter de relier temps physique et temps vécu, et considérer en retour l'action tragique sous les espèces du temps ? C'est ici comme un défi que l'auteur paraît s'être lancé à lui-même, tout en s'interdisant systématiquement les facilités qui lui auraient permis de l'emporter à trop bon compte; de sorte qu'il ne réussit à remplir son contrat qu'à force de ne l'avoir pas directement cherché. Seule la lecture du livre, dans ses patientes approches comme dans ses raccourcis fulgurants, permettra de voir comment les matériaux les plus divers, tirés d'une longue familiarité avec l'œuvre entière d'Aristote, enserrés dans un réseau toujours plus fin et plus délié de rapprochements et de connexions, finissent par constituer, à la " surprise " même de l'auteur, un édifice d'une cohérence imprévue et saisissante. Porté par toute une vie d'étude des textes et de méditations insistantes sur les rapports du temps et de l'œuvre philosophique, le commentaire s'ouvre ainsi sur une vision singulière et pénétrante de la pensée d'Aristote en son unité, et, au-delà encore, sur une véritable philosophie de l'histoire de la philosophie.

10/1982

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Sociologie

Décolonial

" Décolonial " ou " décolonialisme " : des mots omniprésents dans le débat public français, mais dont le sens réel et la portée heuristique semblent ignorés ou instrumentalisés. Ce nouvel opus de la collection Le mot est faible permet d'y voir plus clair. Depuis quelques années, les mots " décolonial " et " décolonialisme " ont fait leur apparition dans le débat public français : dans les tribunes, discours, essais ou encore éditoriaux divers. Ils y occupent une place très particulière, celle du mot qui divise en prétendant défendre l'unité, celle du mot qui agit en prétendant se contenter de décrire, celle de la victime contre l'ennemi qui menace. Comme nombre de titres de la collection Le mot est faible, l'objectif de l'ouvrage est de réussir à tenir ensemble et à montrer dans leur complexité, dans un essai très argumenté, les transformations de la visibilité de certaines approches épistémiques contre-hégémoniques à l'échelle mondiale (le mouvement décolonial n'étant pas le seul existant, mais sans doute l'un des plus repris actuellement dans d'autres régions du monde, notamment en raison de son affinité sémantique avec l'idée de décolonisation) et les logiques de résistance - politiques et intellectuelles - qui s'exercent en France à l'égard de ces transformation en raison de l'homologie discursive entre la défense de l'universalisme républicain et la défense de l'universalisme scientifique dans une version calquée sur le " point de vue de nulle part ". L'ouvrage ne vise pas à s'engager pour ou contre telle ou telle approche. Il essaiera non pas de rester neutre, mais de plaider pour un engagement académique (peut-être plus assumé que l'engagement intellectuel qui se pratique au nom d'idées universelles sans dire son nom propre), tout à la fois réflexif et situé, attentif à saisir à quel point et de quelle manière l'ethnocentrisme - pas seulement eurocentré - invite au binarisme pour mieux essayer de réfléchir aux conditions de possibilité de l'instauration d'un dialogue scientifique plus large, ouvert au(x) monde(s) et à une forme d'universalité différente (qu'on l'appelle " pluriverselle " ou tout simplement " plurielle ")

01/2023

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Littérature française

5 secondes

Un enfant crie dans le RER. Sa mère laisse le bébé à un jeune homme qui l'a aidé à descendre la poussette sur le quai. Tout s'est passé en quelques secondes, les portes du wagon se sont refermées et la mère s'est fondue dans la cohorte des voyageurs, regardant à travers la vitre son enfant et l'inconnu, assez désemparé. Que faut-il faire ? Se rendre au commissariat et confier l'enfant aux assistantes sociales ? L'homme qui lui aussi a une vie difficile, fumeur de shit désoeuvré ne sortant quasiment plus de sa chambre, s'imagine quelques heures garder le bébé, mais il finit par "suivre la procédure". Lors du procès de la mère, il est dans l'assistance et relate le passé de cette femme sans prénom, anonyme parmi les anonymes, abandonnée par le père de l'enfant. Elle ne cesse de répéter qu'elle n'y arrivait plus, tout simplement. Sous les regards accusateurs, il est le seul à essayer de la comprendre et croise une dernière fois son regard, comme ce fameux jours, à travers la vitre du RER. Catherine Benhamou, qui excelle dans la capacité d'exprimer les émotions les plus retenues en peu de mots, signe un texte poétique percutant sur le désarroi d'une mère au bord du précipice. "Parce qu'ils ne savent pas, ils n'imaginent même pas ce que c'est de ne pas y arriver, bien sûr il y a des jours où c'est difficile pour tout le monde, il y a le travail, la fatigue, ça c'est pour tout le monde, le manque de place dans les crèches, pour eux aussi, la vie elle est compliquée parfois, mais on se débrouille, tu n'y arrives pas eh ben tu fais comme toutes les autres, tu essayes encore jusqu'à ce que tu y arrives et même si tu n'y arrives toujours pas, tu y arrives quand même un peu, tu ne fais pas toutes ces histoires avec un procès pour toi toute seule au tribunal correctionnel, rien que ça, et faire déranger tout ce monde pour même pas un animal." C.B.

03/2024

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Littérature érotique et sentim

Heart Racing - Tome 1. One girl, one pilot

Joyce ne sait qui choisir entre le séduisant Dann et l'énigmatique, mais excitant, Colls. Lors des précédentes relations de Joyce, son coeur n'a jamais vraiment palpité pour qui que ce soit. Cependant, lorsque Dann s'intéresse à elle, elle est bien décidée à ce que cela change. Mais c'est sans compter sur l'énigmatique Colls qui lui fait découvrir l'univers palpitant et dangereux des courses automobiles. Tombera-t-elle amoureuse du séduisant Dann ? Ou bien l'illégalité, l'adrénaline et la sensualité auront-elles raison d'elle ? Découvrez sans plus attendre le premier tome de cette saga de romance palpitante et partagez les émotions de Joyce face à deux hommes séduisants et attirants. EXTRAIT Plusieurs semaines passent et mes nouvelles résolutions semblent m'avoir définitivement perdue. Le fait de fixer Dann pour me prouver à moi-même que je suis capable de rompre ma solitude lui a fait croire, selon les dires de Sonia à qui il ne cesse de se confier, que je suis tombée éperdument amoureuse de lui. En le dévisageant de la sorte, j'admets aussi et surtout que j'ai des desseins particuliers pour son joli minois. En effet, j'envisage de reconstituer sur une toile sa beauté incroyable, de la forme superbe de ses yeux à chaque trait de son visage parfait. Essayer de se prouver à soi-même qu'on peut rompre une forme "d'isolement" envers les hommes et vouloir faire le portrait de quelqu'un n'est pas forcément caractéristique de "l'amour" ou du "coup de foudre" . Ce sont des mots et expressions à sens fort qu'on a tendance à employer à tort et à travers. Mais je ne peux jeter la pierre ni à Dann ni à aucun de mes amis. En effet, la réalité, c'est que sur ce coup-là, je ne parviens pas à déchiffrer mes propres sentiments. Je suis une véritable bille en matière amoureuse. Je me demande même si cette chose si abstraite est réellement faite pour moi. A PROPOS DE L'AUTEUR Laura Wen, étudiante en lettres, est tout simplement amoureuse de la littérature et de l'écriture depuis sa plus tendre enfance. Elle aime par-dessus tout transmettre des émotions à ses lecteurs et s'évader de son quotidien en se mettant dans la peau de ses personnages.

07/2019

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Littérature étrangère

Un petit roman Lumpen

Dans ce court roman, Roberto Bolaño abandonne les territoires qui ont marqué son parcours et son imaginaire personnel pour se déplacer vers la ville de Rome. C'est le décor où plusieurs personnages excessifs déambulent, tendus entre l'inquiétude et la folie. Après la mort soudaine de ses parents dans un accident de voiture, Bianca, la jeune protagoniste, commence en effet une véritable descente aux enfers, côtoyant la délinquance et le mal. Elle se rappelle sa vie avec son frère, tous deux adolescents au moment de la mort brutale de leurs parents. Livrés à eux-mêmes, ils abandonnent rapidement leurs études et vont essayer de survivre : Bianca, la narratrice, travaille dans un salon de coiffure, son jeune frère se fait engager dans un gymnase où il fait la connaissance de deux individus étranges, le Bolognais et le Libyen. Ces derniers finissent par proposer à la jeune fille de se prostituer à un ancien acteur de péplums, Maciste, afin de pouvoir le voler. De la même manière que le titre du roman est un écho ironique aux trois petits romans bourgeois de l'écrivain chilien José Donoso, Rome et son passé, ici rappelé par le personnage de Maciste, héros de péplum, ancienne figure du nationalisme et du fascisme italien, n'apparaissent que sous leurs aspects les plus défaits. Il n'y a plus rien d'épique, Maciste est aveugle, sa gloire n'est même plus un souvenir et il n'apparaît que parce que les deux personnages indifférenciés - le Libyen et le Bolognais - veulent le voler (est-il vraiment riche, le lecteur en doute). Bolaño recycle donc cette fin de l'épopée, du grand récit (de carton pâte), se rappelle sans doute de la prostituée fellinienne qui erre dans les Nuits de Cabiria, affirmant une nouvelle fois que l'expérience de la difficile frontière entre le bien et le mal est faite par les personnages à la marge, pasoliniens pour rester en Italie, pris entre la terreur à la solitude extrême et l'impérieuse nécessité de l'affection, comme le dit Patricia Espinosa. Le titre modeste et ironique de Petit roman lumpen ne doit pas tromper le lecteur : nous sommes bien face à une œuvre, la dernière publiée du vivant de l'auteur, où, une fois de plus, sont rassemblés des personnages touchants, luttant pour leur survie, cherchant l'amour, en équilibre au bord d'un abîme.

03/2012

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Critique littéraire

Le "Je" des lettres

Je me suis toujours intéressé aux mystères des mouvements et des rebondissements des choses et des êtres ; depuis leur embryon initial jusqu’à la formation d’une classe sociale, d’un groupe animal, d’un être humain normal, d’une phrase banale ou d’un texte original. Dans ces derniers cas, ce sont les mouvements des lettres de l’alphabet qui sont en cause, car la possibilité de leurs combinaisons à l’infini peut engendrer des merveilles comme des racailles. Et il s’agit de tous les alphabets que compte le monde, que ce soit celui du patois ou celui du chinois, c’est le même processus qui mène au même résultat. A ce titre, les deux premières lettres de notre alphabet français en est un exemple patent. La preuve, c’est que chaque fois que le B passe en premier et surclasse sa voisine A pour produire un mot et s’exprimer, il ne fait que babiller, balbutier, bafouiller, bavarder et baragouiner. C’est-à-dire tout, sauf la bonne parole et la bonne communication qui restent, par excellence, le but ultime de chaque alphabet. Et c’est cette raison qui m’a poussé à essayer de toucher de près les autres lettres en piochant au plus profond d’elles pour savoir de quoi elles sont capables tant en bien qu’en mal. Le résultat fut superbe dans la mesure où chaque lettre s’est révélée capable de jouer le sujet, le verbe et le complément tout en restant dans son élément. A vrai dire, il faut être une lettre pour connaître ce qu’est le sentiment de chacune d’elles une fois qu’il leur arrive de déplaire aux règles de l’orthographe et de la grammaire ou au contraire satisfaire un littéraire par une belle allure aussi claire qu’exemplaire. Personnellement, après avoir caressé et essayé de dresser ces lettres, j’ai eu la certitude qu’elles ont leur nature et leur tempérament, leur âme et leur esprit, que certaines s’attirent entre elles, alors que d’autres s’éclipsent et se repoussent volontiers, pour faire place à celles qui poussent en douce et sans appel à la rescousse. Et ce, rien que pour la beauté de la vue et la finesse de l’ouïe. Oui, les lettres ! Et elles le font mieux que les êtres.

12/2021

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Sciences de la terre et de la

Pierres sacrées, pierres précieuses, matériaux et métaux dans la Bible

Les livres dont le titre comporte le déterminatif " de la Bible " ou " dans la Bible " sont très nombreux et pratiquement tous les sujets sont abordés : le peuple, les hommes, les femmes, les enfants, les personnages, les rois sacrés, les saints, le nomadisme, les guerres et les violences, l'errance, l'exil, la raison d'Etat, la justice, la justice de Dieu, les animaux, la faune et la flore, les plantes, les jardins, les vêtements, les nourritures, les repas, le vin, l'homosexualité, la médecine, les livres secrets, les paroles, les lettres, les poèmes, les mots-clés, la littérature des pauvres, la musique, les contradictions, les invraisemblances, les rêves, les symboles, les symboles des rêves, le langage symbolique, la symbolique du vêtement, les énigmes, les secrets, le spiritisme, l'intercession entre les hommes, les Maîtres de vie, l'humain, le divin, les miracles, etc., jusqu'au lin et aux insectes ! Un sujet est resté à part : celui des pierres et des métaux ; vaste, complexe, il relève à la fois de la sémantique, de l'étymologie, de la géologie, de la cristallographie, de la métallurgie et de la joaillerie... Pierres sacrées, pierres "précieuses", matériaux et métaux de la Bible se propose de combler cette lacune, en faisant l'inventaire des pierres sacrées, des gemmes (les pierres précieuses, les pierres fines, les pierres ornementales), des substances utiles et des métaux mentionnés dans les deux Testaments. Bien que beaucoup moins nombreuses, les gemmes et pierres sacrées du Coran sont également présentées dans cet ouvrage. La place de ces substances dans les deux Testaments et dans le Coran est donc exposée. Ces "pierres" ne sont pas forcément les mêmes d'une Bible à une autre : il est intéressant, amusant et instructif de relever ces différences et d'essayer de les comprendre, par exemple, et en premier lieu avec le diamant, avec la sardoine, la topaze, ou le fard - antimoine. On s'interrogera naturellement sur l'absence de la malachite dans la Bible. Un ou des textes d'inspiration religieuse (de voyageurs, d'explorateurs, d'historiens, de religieux, de biblistes, de juristes, de scientifiques, de joailliers ...), insérés dans les chapitres, révèlent des épisodes de l'Histoire, de l'évolution de la connaissance de ces substances depuis l'Antiquité, et des mentalités ; ils évoquent aussi des événements, parfois dramatiques, des polémiques, des pratiques religieuses, et raniment des faits légendaires peu connus ou oubliés.

11/2020

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Histoire de France

Plus noir dans la nuit. La grande grève des mineurs de 1948

Qui s'en souvient ? Fin 1948, la troupe est envoyée dans tous les bassins miniers, réprimer, brutalement, la grande grève des mineurs. Six morts, deux mille arrestations, autant de condamnations à de la prison entraînent autant de licenciements. Or, être viré pour un mineur, c'était tout perdre. La maison, l'école, le médecin, le chauffage, tout appartenait aux puissantes Houillères. Pire encore, dans le Pas-de-Calais, les ouvriers grévistes ont interdiction de travailler dans la région. "Moi vivant, t'auras plus jamais de boulot !", tonne le chef de Georges Carbonnier après sa sortie de prison. Chassé du coron, Georges empile meubles et vêtements sur une charrette à bras et traverse la cité, avec Simone, son épouse et leur bébé. Le début d'une longue errance, pour eux et pour d'autres. Colette et René Lebrun échouent, avec leurs enfants, dans une baraque en bois, sans eau, ni électricité. Norbert et Lucienne Gilmez n'ont plus rien. Jeanne et Henri Couchey emménagent dans un blockhaus désaffecté, ruisselant d'eau et grouillant de souris. Leur crime à tous était le même. Être communistes et grévistes en pleine guerre froide, sans que nul ne se soucie ni de leur grève héroïque, en 1941, contre les nazis, ni de leur ardeur à extraire le charbon à la Libération. Ce livre fait revivre cette histoire oubliée, à travers ceux qui l'ont vécue. Norbert, Colette, Jeanne et les autres, au soir de leur vie, racontent ici leur jeunesse dans ce monde des mines désormais englouti et leur fureur d'avoir été traités en parias. Voici Lucienne, sur le marché de Bully-les-Mines faisant essayer à sa fille un paletot rouge qu'elle ne peut lui payer. Voilà Colette qui, à Vermelles, se lève à 2 heures le matin pour nettoyer des bureaux. Voici Jeanne et Henri, le résistant, le militant qui "en a fait des sabotages contre les Boches !" et en fut si mal récompensé. La retraite venue, Georges et Norbert n'ont pas cessé de réclamer réparation des tourments passés, se heurtant à l'indifférence de tous les gouvernements successifs. Enfin, en 2013, ils obtiennent 30000 euros par famille. "Ce n'est pas assez !" clame Norbert, 92 ans, qui refuse de baisser les bras et continue le combat de sa vie : "Quand j'aurai gagné, je pourrai mourir content !"

03/2014

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Poésie

Verger

Le verger n'est pas une métaphore, c'est un rapport au monde. Une attention constante au soin, à la forme des fruits, à la hauteur et la direction des branches. Une attention à des cycles plus vastes que l'homme. Faire croître c'est avoir conscience de l'environnement : pruniers, abricotiers, cerisiers, chaque arbre porte son caractère, sa nature. Patience, attention et gestes sûrs sont nécessaires à leur apprivoisement. Cédric Le Penven pèse les heures dans ce livre rythmé par l'écoute des arbres et la récolte silencieuse de leurs fruits. Face à l'immobilité apparente de ces arbres, à leur impassibilité, on presse notre fatigue, notre porosité. Dans le fourmillement de vie, de plantes et d'insectes, on reste malgré tout un intrus, comme si notre capacité à englober toutes ces vies dans notre conscience et dans nos gestes nous en excluait. On cherche à poser notre marque humaine, à faire fructifier : on greffe, on transforme, on mute. Il y a une tension entre ces présences naturelles, l'intervention du gel, le refus mystérieux d'une greffe, le rejet d'un sol, et l'obstination de l'homme, ses outils pour faire plier la nature. Les arbres aussi tombent malades, portent leurs cicatrices. Il faut savoir avec précision ce qu'il faut couper, pour ne pas augmenter le mal, et nettoyer les plaies. C'est une des quêtes du livre, oser poser ses blessures "à l'air libre". Le Penven pose sur son verger une main qui cherche à apaiser, à guérir, à faire grandir. Une main douce et attentive, à rebours des coups et des poings de l'enfance. Contre tous ces arbres que l'on plante à l'intérieur de soi-même, et qui prolifèrent de façon anarchique, envahissante, que l'on est bien impuissants à tailler et qui donnent tant de fruits noirs. C'est que pour se guérir soi-même, la précision de nos gestes ne vaut rien ; on ne peut les porter vers soi. On a beau essayer de savoir, on ne connaît rien de ce qui nous agite et s'agite au dehors. La mémoire, les enfants qui grandissent, les blessures logées à l'intérieur de chacun, pour tout cela il n'y a pas de manuel, et il "ne reste plus qu'à tout aimer sans rien comprendre".

04/2019

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Empire colonial

Trois journées de guerre en Annam

Pierre Loti (1850-1923) embarque au mois de mai 1883 sur l'Atalante pour participer à la campagne du Tonkin ordonnée par Jules Ferry. Dans trois articles publiés par Le Figaro, il retrace le récit, heure par heure, de la prise de Hué. Y décrivant les exactions commises par les marins français contre les Annamites, ses articles font scandale en France et en Europe. Il est alors mis en disponibilité par le gouvernement, qui lui reproche de ne pas avoir tenu son devoir de réserve et d'avoir dépeint avec férocité et cruauté les agissements des soldats français. En 1897, Loti publiera ces trois articles en les développant et en censurant les scènes les plus choquantes sous le titre Trois journées de guerre en Annam, dans le recueil intitulé Figures et choses qui passaient. Cette nouvelle édition rétablit le texte d'origine. 77 août 1883. L'escadre se réunit dans la baie de Tourane. L'attaque des forts et de la ville de Hué sera pour demain. Aucune communication avec la terre. La journée se passe en préparatifs. Le thermomètre marque 33,5 degrés au vent et à l'ombre. De hautes montagnes entourent la baie, rappelant les Alpes, moins leurs neiges. Sur une langue de sable, on aperçoit la ville de Tourane, un assemblage assez misérable de huttes basses, en bois et en roseaux. On s'occupe à bord d'équiper les hommes des compagnies de débarquement, de leur délivrer à chacun sac, bidon, bretelle de fusil, etc, même de leur faire essayer leurs souliers. Les matelots sont gais comme de grands enfants à cette idée de débarquer demain, et ces préparatifs sont absolument joyeux. Pourtant, les insolations et les fièvres ont déjà fait parmi eux plusieurs malades ; de braves garçons, qui tout dernièrement étaient alertes et forts, se promènent tête basse, la figure tirée et jaunie. Dans l'après-midi, on voit arriver de terre un canot portant des mandarins vêtus de noir, l'un d'eux abrité sous un immense parasol blanc. Ils vont conférer à bord de l'amiral, et s'en retournent comme ils étaient venus. A cinq heures, réunion et conseil des capitaines, à bord du Bayard. Orage et pluie torrentielle. Les matelots passent la soirée à chanter, plus gaiement que de coutume. On entend même les vieux sons aigres d'un biniou, que des Bretons ont apporté.

04/2014

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Poésie

Seul en son bois, dressé noir. Suivi de A travers nous qui s'ébroue et de Et du temps jusqu'aux épaules

La ruine lente, les craquements, les pourritures. Ce qu'elles abritent de vent et d'eau croupie, parfois de lumière aussi. Le temps oeuvre et dilapide, mine lentement. L'âge déconcerte aussi les arbres. Ils vivent, croissent, puis soudain penchent, lentement s'écroulent, démantelés de l'intérieur, fissurés par les années, ou bien tranchés, abattus franc, dans la hâte des scies, des haches. Peu de formes du vivant, si l'on y songe, incarnent aussi éloquemment les âges successifs de la vie : jeunes pousses, adolescents graciles, sujets de pleine maturité, ancêtres chenus. Ce sont ces derniers surtout qui habitent ce recueil de Mary-Laure Zoss. On parlerait ici imprudemment de métaphore, ou plutôt légèrement. On ne sait plus trop comment circule ici la voix, ni l'image, dans quel sens. Ce serait plutôt comme un même murmure entremêlé, celui des vieux fûts qui dialoguent encore avec le ciel, de la vie en nous plus ou moins accordée à ses destins - une heure, un lieu -, du verbe qui croît ou s'exténue. Forêt de la langue, "clairières en soi" issues de coupes claires où s'élèvera la sève, la nouvelle, vastes houppiers aperçus dans le lointain, minces ramures effleurant la phrase, copeaux, sciure de nos présences à même la terre qui nous est échue. savoir ainsi, sans rompre le fil, être à même de s'aliter dans sa propre dépouille, accompagner d'un seul tenant la mue ; n'ayant rien à envier à ceux-là qui se prêtent sans gémir à la chute ; retraits sous leur émiettement - seuls visibles désormais, les passereaux travaillant à fouir les résidus ligneux, fatiguant la terre et le faisceau pourrissant des nervures ; quelle voix pour tirer de l'oubli - brusquement leur ombre par de mauvais chemins déversée, enchevêtrée aux cloisons d'herbe, aux haies d'orties - ce qu'ils déploient d'une durée où reprendre haleine ; quelle voix pour s'essayer à plus lente prosodie Mary-Laure Zoss a publié son premier recueil en 2007 Le noir du ciel aux éditions Empreintes, couronné par le Prix de poésie C. F. Ramuz. Suivent, entre autres, Entre chien et loup jetés puis Où va se terrer la lumière, et Une sylabe, battant de bois, chez Cheyne. Aux éditions Fario elle a publié, avec des oeuvres de Jean-Gilles Badaire : ceux-là qu'on maudit, en 2016.

06/2022

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Non classé

Les lettres Libanaises

C'est le sixième livre de notre série de livres que nous avons commencé par " Paris vu par les Arabes ", suivi de " Les Lettres de Damascène " et après " La Palestine dans son deuxième centenaire ", puis " Lettres marocaines " puis " Lettres du Golfe ". " Notre espoir dans ce livre, comme dans les précédents, est de continuer à construire des ponts de vraie connaissance et de rapprochement profond entre les Arabes d'abord et avec le monde ensuite, et d'essayer d'enterrer ou d'atténuer la tentation, en reliant l'histoire au présent et en mettant en lumière les causes de l'agitation de l'histoire à plusieurs reprises sans en tirer les leçons, et aussi en parlant (en particulier dans les livres précédents) des villes, des peuples, des coutumes, des traditions, des civilisations, des cultures et des problèmes dont l'ignorance peut être une raison d'approfondir la haine et de renforcer la distanciation. Notre livre sur le Liban a été retardé pour une raison délibérée, car nous (Faisal Jalloul et Sami Kleib) sommes libanais, nous n'avons donc pas voulu commencer cette série de nos livres, qui comprendra dans sa première phase tous les pays arabes et ensuite de nombreux pays du monde dans la deuxième phase, dans notre patrie, pour éviter le chauvinisme étroit qui est devenu celui de l'ère des pandémies. Elle a également été retardée parce que nous avons décidé qu'elle coïncidait avec le premier centenaire de la fondation du Grand Liban, et la controverse qui s'y est déroulée et qui se poursuit encore jusqu'à ce jour-là. Ce livre se distingue des précédents en ce qu'il comprend aussi des écrivains du Liban, alors que l'on avait préféré éviter que l'Arabe écrive sur leur pays, et la raison de cette différence, ici, nous ne parlons pas de villes, de traditions et de coutumes, mais plutôt d'un siècle libanais qui a connu de nombreux tremblements qui devaient être lus par des experts qui les ont vécus, même s'ils étaient étrangers, comme l'ancien ambassadeur de France Michel Rambo. Nous espérons que nous avons été corrects dans l'anatomie de ce siècle turbulent et que nous ouvrons des horizons plus larges pour l'avenir. Et si nous échouons, il ne fait aucun doute qu'il y aura quelqu'un qui viendra après nous pour compléter ce message.

06/2022

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Histoire des religions

Les vêpres de l'aurore

L'architecture existentielle religieuse adoptée par la terre entière n'est pas avérée, et c'est dans les livres dits saints eux-mêmes que se cache le secret de l'imposture, secret en multiples facettes que je dévoile avec l'aide involontaire de la religion elle-même. Ici, je démontre la fragilité ainsi que l'inutilité de la notion religieuse d'esprit. L'architecture existentielle, je la fonde, moi, non pas sur la notion d'esprit, mais sur le concept principiel de l'existant, le concept principiel de l'être ; j'en explique donc la signification. L'entreprise religieuse est non seulement frauduleuse mais parfaitement inutile. Voyez : face au Covid-19, préceptes et simagrées religieux sont inopérants et les dieux aux abonnés absents, même un supposé rédempteur/sauveur. Et sur le plan spirituel, la volatile foi religieuse ne suffisant pas à la tâche, on en vient à essayer d'établir l'existence de Dieu en l'inscrivant dans des Constitutions étatiques sous divers aspects afin de l'imposer aux citoyens ; c'est pathétique ! L'existence de Dieu n'étant en religion établie que par la foi, la logique voudrait alors que sans la foi, Dieu n'existe pas, n'est-ce pas ? Est-ce cela que veulent les croyants ; sinon, à quoi sert la foi religieuse ? Par ailleurs, la création étant entendue par la religion "sortie du néant", le temps n'a d'importance que dans le temps, et ses productions – péchés, bonnes actions et autres comportements – ne peuvent valoir en dehors du temps. Ne peuvent donc le temps et les oeuvres du temps définir, nourrir et justifier quelques éternels Dieu et Diable, quelques éternels enfer et paradis, quelque vie spirituelle éternelle ; car sinon, en initiant le temps, Dieu créateur s'est trompé – n'est-ce pas ? – si Dieu créateur il y a. A mon avis, il vaut mieux qu'il n'y en ait point. Un Dieu/Diable que la religion présente étourdi, confusionnel, impuissant et idiot qui ne comprend même pas ce que comprend l'homme. J'ajoute que ce Dieu que l'on dit "bon", est celui qui nous accable de tous les maux et qui le revendique, c'est aussi lui qui, comme le Diable, nous tente et nous soumet à la tentation.

11/2021

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Jardinage

L'humeur paysagère

Quatre-vingt-dix jardins visités ou revisités, à Paris et en Ile-de-France, précédés de la remémoration d'une douzaine de paysages fondateurs ! Ceux-ci formant comme un voyage dans le passé depuis les jardins potagers d'une enfance ballottée entre la ville et la Bretagne, jusqu'aux grands paysages de l'Himalaya et du Japon en passant par les jardins italiens. L'ensemble est très éclectique. Les divers genres de jardins conçus depuis la Renaissance s'y trouvent tous présents, dans un choix personnel mais permettant de dresser un panorama des styles comme des idées. On peut suivre, dans un va-et-vient constant entre des lieux d'époques différentes, la relation changeante des hommes à la nature, pendant un peu plus de cinq siècles. Des parcs de châteaux, "classiques" ou "paysagers", à Fontainebleau, Chantilly, Versailles, Meudon, Sceaux, Saint-Cloud, Bagatelle, Ferrières, Boulogne..., des lieux uniques laissés par des hommes uniques, Chateaubriand ou Albert Kahn..., arpentés ou associés à des hommes aussi divers que Louis Franchet d'Espèrey et Karl Marx, Ingmar Bergman et Gaspar David Friedrich, Casanova et Sacha Guitry, des parcs et squares de Paris créés au XIXe siècle et tout le bazar du XXe, élégants jardins des années trente et cités-jardins, potagers de banlieue et "espaces verts" de grands ensembles..., jusqu'aux territoires végétaux les plus actuels, friches et coulées vertes dans les interstices ou jardins "partagés" dans les dents creuses de la ville. Aujourd'hui, on jardine à tout va pour se rassurer face à l'angoisse écologique. On fait semblant de sauver la planète en cultivant des carottes au pied de son immeuble. On programme de grands parcs urbains pour essayer d'être ensemble malgré une société du chacun pour soi. On fabrique des zones "naturelles" pour préserver des essences ou faire des classes de biologie pour citoyens ignorants. Ca part dans tous les sens, toutes les fonctions, toutes les formes. On s'y perd à coup sûr en essayant de résumer les cent dernières années sous une étiquette, comme on avait pu le faire pour les siècles précédents. Mais en mélangeant les époques, on fait de belles promenades, le corps et l'esprit surpris sans cesse par le côtoiement de l'héritage et de l'inclassable, et par la possibilité de penser notre époque en pensant ce qu'on a sous les yeux, que le constat soit tour à tour celui de la jubilation ou de l'accablement.

01/2015

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Psychologie, psychanalyse

Un muet dans la langue

Le muet, c'est d'abord le poète. Ce livre est né de l'étonnement provoqué par une pensée poétique d'André Du Bouchet :»[...] invariablement je suis dans la langue le muet». Le poète est le muet qui habite la langue et qui la fait parler. Il combat avec les mots, il veut qu'ils saisissent l'inatteignable, ce monde enseveli dans sa mémoire qui n'appartient pas au langage et dont seule la «langue étrangère» qui écrit les beaux livres (Marcel Proust) est capable, dans les moments rares de l'émotion poétique, d'appréhender quelques signes pour les faire entendre et voir. Le muet, c'est l'infans, immergé depuis sa naissance dans un bain de paroles qu'il ne peut pas comprendre. Il est l'enfant primitif, l'enfant disparu et présent qui nous habite, l'enfant muet qui sans cesse fait parler de lui. Il surgit des traces d'expériences vécues, des vivances, de l'éprouvé sensible le plus précoce qui nous a pour toujours marqués et qui n'a jamais été dit. Cette langue muette est celle que l'analysant cherche à traduire en paroles, et que l'analyste tente d'entendre au cours des séances ou lorsqu'il écrit pour essayer de transmettre l'expérience analytique. Elle est la métaphore de ce que le langage ne peut pas rejoindre et qu'il s'efforce obstinément de dire. L'auteur explore les frontières où la parole émerge du silence, où une langue est traduite dans une autre. En suivant le paradigme de la pensée freudienne, qui n'a pas cessé de confronter la psychanalyse avec les ouvres des grands écrivains, il essaye d'entendre dans la parole poétique et dans la parole dite en séance, au-delà de leurs radicales différences, ce que l'une et l'autre révèlent de la relation fondamentale que l'homme entretient avec le langage. L'infans est un polyglotte qui peut apprendre n'importe quelle langue. On fait souvent l'éloge du plurilinguisme. L'auteur rappelle que le polyglotte est souvent un exilé dans toutes les langues. Lui-même bilingue, il nous invite à entendre l'enfant étranger qui habite dans une langue natale, celle de la poésie, celle de l'enfance, celle qu'on cherche à retrouver dans l'expérience de la psychanalyse.

10/2009

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Droit

Repenser le Droit public

Les nombreux bouleversements qu'ont connu, depuis la fin de la Première Guerre mondiale, les fondements traditionnels de ce qu'on appelle aujourd'hui tantôt droit public, tantôt droit administratif, tantôt les deux en même temps, conduisent tout penseur de la discipline juridique, telle qu'elle est conçue et aménagée en France, à repenser ce droit qui n'est en réalité qu'un seul et un tout indivisible, le droit public ou publico-administratif. Cette pensée ou repensée du droit public revient en permanence dans le visage du juriste (publiciste) à chaque fois qu'il est frappé d'un nouveau coup de boule, soit sous l'effet du droit posé ou droit positif - celui issu en général de la loi -, soit sous l'effet de la jurisprudence administrative, venant tant du Conseil d'Etat que du Tribunal des conflits, laquelle jurisprudence essaie, tant bien que mal, soit de lutter contre, soit de s'adapter, là encore tant bien que mal, aux différentes vagues de bouleversements. Dans la mesure où les juristes et penseurs du droit public ne semblent pas réaliser ou ne veulent tout simplement pas voir ou admettre la vraie source du tourment permanent que connaît ce droit, cet ouvrage se permet, modestement, de donner pour objectif de repenser les fondements de ce droit à partir des éléments-exemples ou éléments-postulats déjà posés par ses penseurs classiques, pour ne pas dire conservatistes. En effet, il semble que, et cela a déjà été démontré à plusieurs reprises, notamment par Bertrand Seiller, les théories des deux écoles dites de la puissance publique, d'une part, et du service public, d'autre part, si elles nous sont toujours utiles comme point de départ de la pensée du droit public, sont largement dépassées par les bouleversements qui ne cessent de frapper ce droit. Ces bouleversements ont pour origine le droit privé ou, plus exactement, l'intrusion du droit privé dans la sphère du droit public, qu'on croyait pourtant bien solide. Les penseurs du droit public ont bien sûr reconnu que le problème du droit public c'est le droit privé. Mais ils ne l'abordent pas sous cet angle-là. Cet ouvrage va ainsi essayer de l'appréhender. C'est-à-dire démontrer que le droit public est un droit à la merci du droit privé.

03/2013

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Littérature française

Monsieur Mon passé

Récit d'apprentissage de la vie, Monsieur mon passé raconte, avec plus de trente de recul, mon enfance et mon adolescence parisienne dans un milieu bourgeois plutôt victorien et catholique janséniste, du début des années 1950 à la fin années 1970.Il s'agit d'essayer de comprendre pourquoi j'étais ce que j'étais, pourquoi je suis devenu ce que je suis devenu. Persuade également que l'hérédité est une clé essentielle pour mieux se connaître, j'évoque avec humour, gravité, émotion. affection voire admiration, l'histoire de mes ancêtres ainsi que de mes grands-parents, parents, oncles et tantes, frère et soeurs, cousines et cousins, amis...Je montre, au travers de mon parcours et de mes souvenirs, ce qui se cache sous la patine de la bonne éducation et de l'apparence, éléments si importants dans ce monde bourgeois très secret où l'on apprend dès le plus jeune âge à se couler dans l'image que la famille donne d'elle-même depuis plusieurs générations. Mon enfance se déroule dans les beaux quartiers de Paris où la vie s'écoule en principe tranquillement dans un appartement envahi de meubles de famille et d'objets anciens, dans des maisons familiales de vacances, lieux de relative liberté au milieu de bandes de cousins. Je fréquente deux collèges catholiques que j'ai profondément aimés mais aussi détestés. Je parle enfin de la culture qui faisait partie de la bonne éducation bourgeoise : on se cultivait mais on ne pratiquait surtout pas un art, sauf à la rigueur en amateur. Moi, ce fut la musique... Voilà donc le jeune que, j'étais, pris dans un moule de devoir dans lequel j'essaye de me couler sans broncher. Pourtant, cela se fait dans la douleur parce que je possède une personnalité bien différente de celle souhaitée et une sensibilité exacerbée qu'il n'est pas de bon ton de montrer. Observateur, rêveur incorrigible, artiste en herbe qui n'ose rien, grand timide peinant à établir des relations avec les autres, éternel exilé..., je suis cependant un jeune bien de mon époque, aimant le cinéma, la télévision, les chanteurs yé-yé et les rockers et assez, au courant de ce qui se passe autour de lui (crise de 58, guerre d'Algérie, mai 1968...). Un garçon perpétuellement écartelé entre deux mondes.

01/2010

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Littérature française

La gloire de l'Empire

Un fabuleux Empire s'est constitué autour de la Ville ; ce port grouillant de monde, d'une remarquable prospérité, a laissé le souvenir d'une grande civilisation. Deux familles rivales, les Porphyre et les Venosta, y ont détenu le pouvoir l'une après l'autre et ont, chacune à leur tour, cherché à agrandir leur territoire. Ainsi ont-elles été amenées à lutter contre les Barbares, dont certains étaient des mercenaires chargés d'assurer l'ordre à l'intérieur de la Ville. L'un d'eux, brillant stratège et grand aventurier, le capitaine Arsaphe, s'empare du pouvoir par amour d'une princesse. Son règne ouvre une période de grand désordre qui dure cent cinquante ans. A son tour, le prince Basile, habile à tisser des intrigues, va essayer par de subtiles manœuvres diplomatiques de conclure des alliances dans le monde entier. Le règne d'Alexis marque la formation véritable de l'Empire. Fils des amours de la blonde Hélène, lointain descendant des Porphyre, né dans la grande forêt du Nord, Alexis a vécu une jeunesse mouvementée : escorté par un philosophe il voyage autour du monde, se plonge dans les plaisirs dissolus les plus variés à Alexandrie, connaît un amour tragique pour une vestale avant de disparaître pendant douze ans et s'adonner à la méditation dans les déserts d'Arabie. Au cours de ses pérégrinations il s'est initié au culte du soleil, au taoïsme, au bouddhisme. Homme d'action, il reste marqué par la philosophie et sera éternellement déchiré entre ces deux tendances. Alexis revient dans l'Empire démantelé par les Barbares. Grâce à la conspiration d'Isidore il prend le pouvoir, se fait sacrer empereur, épouse une courtisane, la prestigieuse Théodora. Il affronte les hordes barbares et leur livre un nombre de batailles considérable. Toute sa politique consiste à les vaincre au combat et à les rallier à sa cause par la diplomatie pour les lancer à la conquête du monde. Ainsi se constitue le plus grand empire de l'histoire. Son oeuvre achevée, Alexis abandonne le trône pour devenir un homme et apprendre à mourir. En écrivant la chronique de cet empire imaginaire où toutes les passions humaines, les batailles, les violences se sont donné libre cours, Jean d'Ormesson a retrouve le ton des grands historiens classiques du XIXe siècle. Mais surtout il a créé une grande aventure romanesque, pleine de bruit et de fureur, d'amour et de poésie.

12/2002

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Philosophie

La r(ê)volution perhumaniste. Une eutopie d'avenir

Le livre que nous propose Jean Semal est un savant et surprenant cocktail de souvenirs autobiographiques, de portraits de celles et ceux qui ont croisé son chemin et de réflexions philosophiques. Il nous interpelle avec sa r(ê)volution perhumaniste, clé d'une utopie d'avenir et fruit d'une longue réflexion nourrie de nombreuses expériences de vie. L'auteur nous prévient d'entrée de jeu : «Arrivé au crépuscule d'une vie qui m'a réservé tant de merveilleux moments tout en m'évitant les pires ennuis, je ressens l'opportunité de faire un bilan. Comment ai-je pu cueillir tant de beauté en échappant à tant de désordre ? Certes, mes moments de faiblesse furent patents et mon manque d'ambition bling-bling ne m'a guère conduit sur les Sentiers de la Gloire. Si je me suis essayé à la présente écriture, c'est afin de m'interroger sur cette résilience qui m'a soutenu dans l'épreuve, pour essayer d'en dégager quelque règle normative qui puisse être utile à autrui. Elevé dans un milieu modeste, j'ai bénéficié d'une protection familiale ferme et prudente associée à un sens aigu du devoir et de la reconnaissance vis-à-vis de mes éducateurs (qui furent le plus souvent des éducatrices). Clairement, j'ai souvent joué à cache-cache avec le danger et j'ai contourné maintes menaces de voir mettre un terme prématuré à ma course au bonheur tranquille. Mais pour autant que je me souvienne, ma vie s'est déroulée sans regrets grâce à l'amour, à la sympathie et à l'aménité que j'ai pu échanger avec mes compagnes de vie, avec mon essaim familial (ascendant, descendant, collatéral et reconstitué), ainsi qu'avec les cercles d'amies et d'amis que j'ai eu la faveur de fréquenter. Toutes et tous m'ont fait bénéficier d'échanges enrichissants dans la confiance et l'estime réciproques. C'est dans ce contexte que je voudrais porter témoignage afin que mes complices en humanitude puissent évaluer les aboutissements de ma quête réflexive. Pour cela, dire d'où je viens et ce que j'ai vécu. Décrire mes rencontres avec des personnes et des situations qui m'ont permis de progresser en cordialité et en spiritualité pour arriver à identifier les paramètres de la vie bonne.»

03/2015

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Poésie

Ici on consulte le destin

Le mot "destin" que Gérard Macé fait figurer dans le titre énigmatique de son livre appartient tout autant à la mythologie qu'à la cartomancie, et par conséquent définit la double inquiétude d'un poète qui de longue date, entre fatalité et prédication, s'est enjoint d'ausculter par bribes l'enchaînement des scènes de l'enfance en même temps que leur inexorable déformation dans la boule, plus ou moins magique, du rêve. Ce faisant, il nous fait mieux comprendre aussi que l'écriture de soi ne peut être pour le poète qu'une projection fantasmée de la mémoire du monde, de ses rites et de ses fables. Au seuil du livre, Macé s'impose de parler "comme on répond au sphinx" et publie quarante "mots de passe" . En les disposant chacun en quatrain de façon à associer en miroir des images présentant entre elles le plus grand écart, le poète semble avoir cherché, dans le sillage du surréalisme, à résoudre poétiquement les contradictions du réel. Et cela l'a conduit à établir comme poreuse la frontière entre les deux pans cardinaux de la vie humaine, l'éveil et le songe. Il s'est agi ensuite pour lui d'essayer de formuler "ici" la clé de l'énigme, qui tout en neutralisant la sentinelle du Temps lui permettrait de rouvrir un accès harmonieux vers le royaume des morts : "Une porte à tambour /pour entrer dans les rêves /L'esprit toujours léger /mais l'inquiétude au coeur". L'un des charmes de ce recueil tient à la reprise de certains vers d'un poème à l'autre : des bribes de souvenirs, modulées discrètement comme autant de mirages, circulent des premières pages du livre vers les poèmes plus longs des deux dernières parties : "Images de la caverne" et "Sous les nuages de Magellan" . Signe de l'intense et mystérieuse combinatoire entre les éléments du réel, cette dernière section est la transcription d'un rêve quasi-nervalien que fit l'auteur "au cours d'une nuit d'octobre" , et dans lequel il a justement rêvé avoir mis en vers un de ses propres livres paru chez Gallimard en 1995, L'autre hémisphère du temps. Mais à la différence des grands Voyants de la fin du dix-neuvième siècle, la poésie ne tombe pas dans la prose, c'est au contraire une certaine prose qui revient chanter là, apurée, dans le poème.

04/2021

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Autres

Lignes N° 70 : Écosophie ou barbarie

Si "barbare" est le nom d'une force envahissante, catastrophique, capable de faire razzia sur tout ce qui se présente sur son passage, alors le déploiement des capacités de production que le capitalisme opère en faisant du profit la règle de ses agissements est barbare. Il l'est parce que, s'étendant, il atteint et occupe le tout du monde, non seulement les espaces et les paysages, mais encore les pensées, le langage, les significations, bref la psychè, qu'elle soit individuelle ou collective. Félix Guattari proposa en son temps de lui opposer non pas exactement une écologie, mais une écosophie. Cette écosophie d'une part élargit la notion d'environnement, d'autre part fait valoir celle de mutation. Tel est encore l'enjeu : non pas se replier sur des formes de vie plus ou moins datées, non pas soutenir l'imaginaire d'une proximité avec une nature plus ou moins mythifiée, mais essayer des agencements. Ces mutations ne sont pas imposantes. Elles sont d'abord des essais mineurs. Pour les repérer et les penser, il faut changer l'échelle du regard et le registre des paroles. Dans les années trente du XXe siècle, un autre penseur, Walter Benjamin, considérant que la catastrophe n'était pas à venir mais déjà là, posait que "la tâche" , comme il disait, n'était pas de sauver un monde paradoxal puisqu'à la fois surabondamment muni, empli de productions de toutes sortes et pour cette raison même consommé et dévasté, oublié même comme monde. Elle impliquait qu'on accepte de faire le vide dans une époque où l'information avait remplacé l'expérience. Ce n'était ni pour aller dans le sens de cet "effroyable déploiement de la technique" qui avait "plongé les hommes dans une pauvreté tout à fait nouvelle" , ni, à l'inverse, pour restaurer ou rétablir un monde dont les conditions n'étaient plus réunies, mais pour faire valoir la décence du peu, "voir partout des chemins" , "déblayer" pour rendre ces chemins accessibles et "se mettre à leur croisée" . Ainsi ne s'agissait-il pas de dresser des murs ni des défenses supplémentaires. De même aujourd'hui, la question n'est pas que nous trouvions des munitions mais des ressources, c'est-à-dire à nouveau des sources, dont, quel que soit leur lieu, nous pourrions nous nourrir à moindres frais et dégâts et comparaître ainsi dans un espace peu à peu libéré de la domination.

02/2023

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Psychologie du handicap

Pratique éducative et handicap mental

Le métier que j'ai choisi et exercé avec passion pendant toute ma vie d'adulte existe-t-il encore ? Tout a changé, les normes, les règles, les attentes professionnelles, les formations. On veut rapprocher le médico-social du fonctionnement entrepreneurial, les éducateurs parfois deviennent des " opérateurs " d'une " Entreprise Sociale ", qui offrent des " prestations " ! Mais toutes les transformations ne sont pas négatives dans ce beau métier que j'ai tant aimé, bien au contraire, et je peux témoigner de son évolution spectaculaire. L'histoire avait pourtant mal commencé, dans un monde qui nous semble d'un autre temps : enfants entassés dans des locaux vétustes, auxquels était apporté le minimum de soins de survie, dans une maltraitance dont on ne connaissait même pas le nom ! Quand j'évoque mes premières expériences avec de jeunes professionnels de ce secteur, ils me regardent avec un sourire qui vacille, un recul, et je devine le doute inexprimé. Y a-t-il si longtemps ? Les années ont passé, les méthodes ont radicalement changé, et j'ai eu la chance d'exercer par la suite dans un contexte de bientraitance, de respect de la personne handicapée, qui paraît s'opposer point par point à ce vécu initial. Raconter cette transformation par le récit d'une pratique qui s'appuie sur le quotidien, la rencontre avec ces personnes et leurs proches, c'est peut-être répondre aux questions que se posent des familles touchées par le handicap, des étudiants en formation, d'autres qui envisagent de se diriger vers cette voie. Au travers de ce récit, au-delà des exemples de pratique professionnelle qui peuvent intéresser des intervenants sociaux en devenir ou en exercice, des personnes en situation de handicap ou leurs proches, j'aimerais rendre justice à ces personnes souffrantes qui m'ont accordé leur confiance, ouvert leur intimité, qui m'ont enrichie de leurs faiblesses et de leur force. Je voudrais partager mes rencontres, élargir le cercle qui me relie à tous ces gens qui ont traversé mon chemin : exclus, rejetés, en marge, parce que différents, violents, malades. Je souhaite mettre au coeur de ce livre leur humanité, leur douleur, leurs combats. Essayer d'infléchir certains regards, c'est tenter de les remercier d'avoir, à ce point, rempli ma vie.

01/2024

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TRAVAUX SUR LA MEMOIRE

Nous y étions. 18 vétérans racontent heure par heure le D-Day

" Au printemps 1994, alors que se préparait la célébration du 50e anniversaire du Débarquement allié en Normandie, j'ai voulu essayer de rencontrer, au fil de mes reportages pour Le Monde, quelques vétérans du fameux 6 juin 1944. Je ne savais pas encore ce que je ferais de ces entretiens, mais je voulais les voir, les entendre, leur exprimer aussi ma gratitude. C'est étrange pour une journaliste d'avouer un tel sentiment, mais mon histoire y était pour beaucoup. Bien que Bretons d'origine, mes grands-parents, ma mère, ma tante, mes oncles avaient émigré à Caen. C'est là que le 6 juin 1944 les avait surpris, heureux, soulagés, excités, puis effrayés par la violence de l'opération et le bombardement de la ville (et de leur maison), et bientôt sur le chemin de l'exode. Lorsque j'ai commencé à voir des vétérans américains, ils m'ont stupéfiée. Leurs souvenirs étaient d'une précision inouïe, leur envie de témoigner intense. Mes connaissances étaient balbutiantes, alors au restaurant, pour figurer les obstacles dressés par Rommel sur les plages normandes, ils prenaient des fourchettes et des couteaux, des stylos et des bouchons, et je les voyais, fascinée, me raconter Omaha la sanglante ou la prise héroïque de la pointe du Hoc. Après toutes ces rencontres, j'ai proposé au directeur du Monde de raconter le 6 juin 1944, heure par heure, avec les différents acteurs de ce jour historique : les combattants des différentes armées, américaine, canadienne, anglaise, allemande. L'aumônier grande gueule du Commando Kieffer. Un résistant du maquis normand. Le plus jeune correspondant de guerre du D-Day, Charles Lynch, qui m'a bouleversée en racontant comment il avait sauté dans la mer, sous la mitraille, en tenant au-dessus de sa tête, sa machine à écrire et sa cage de pigeons voyageurs. Le speaker de la BBC qui avait la tâche, au petit matin, d'annoncer au monde entier l'opération Overlord... Le journal m'a donné 18 pages, et je n'ai plus pensé qu'à ça. Reconstituer cette journée et donner corps au récit de ces hommes qui, pour la plupart, n'avaient à l'époque qu'une vingtaine d'années et ont vécu en terre normande les heures les plus folles, les plus tragiques de leur vie. 18 interlocuteurs, tous disparus aujourd'hui, 18 récits à la première personne pour revivre le Jour le plus long. " A. C.

05/2024

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Psychologie, psychanalyse

Les aspects sensoriels et moteurs de l'autisme

Il s'agit d'un travail de cliniciens destiné à des professionnels ou des parents ayant déjà un minimum de connaissances de base sur l'autisme. Il explore et essaie de présenter de manière cohérente des aspects mal connus ou en tout cas peu décrits de ce syndrome que sont ses particularités sensorielles et motrices. Il le fait donc dans cet ordre en s'appuyant sur des exemples cliniques tirés de leur propre expérience ou de récits autobiographiques rédigés par des personnes avec autisme.
A partir de cette description symptomatologique il montre la faible place qui leur est accordée dans les classifications médicales ou les outils d'évaluation actuellement disponibles alors qu'ils sont parmi les premiers signes révélateurs de difficultés chez le jeune enfant et qu'ils prennent souvent une grande importance dans la vie quotidienne de ces personnes. En fait leur connaissance est le complément indispensable des particularités cognitives pour élaborer un projet d'aide au développement adapté à la situation de chaque enfant.
A partir de ces éléments et d'un bref essai de conceptualisation théorique, il est procédé à une large revue des diverses techniques de soins ou d'apprentissages utilisées aux niveaux sensoriels ou moteurs dans une optique très pragmatique en proposant des regroupements en fonction de leurs objectifs et du stade de développement effectif de l'enfant auxquelles elles s'adressent. Des propositions d'indications sont également suggérées.
Celles-ci sont émises avec de grandes réserves du fait de la grande carence actuelle d'outils d'évaluation dans le domaine. Pour autant celle-ci ne doit pas conduire à l'exclusion radicale de ces méthodes mais à un effort particulier pour mieux préciser leurs intérêts en fonction des populations auxquelles elles s'adressent. Il ne faut pas perdre de vue en effet que beaucoup d'enfants avec autisme souffrent en même temps d'un retard mental plus ou moins grave qui les place dans les tous premiers stades du développement, stade où les possibilités éducatives sont encore limitées tandis que les aspects sensoriels et moteurs restent prépondérants.
Pour ceux-là, mais pas uniquement, il nous paraît utile d'essayer de développer des stratégies sensorielles et motrices, à l'image des stratégies éducatives mises en place au niveau cognitif pour ceux dont le développement est plus avancé. C'est ce que cet ouvrage cherche à initier.

06/2010

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Littérature française

L'Edit de Mantes

Eté 2027. La France, accablée par une chaleur que rien ne semble pouvoir tempérer, s'embrase. Le pays, fortement communautarisé et dirigé par une classe politique à bout de souffle, bascule dans le chaos. Sur fond de querelles de pouvoir et d'islam conquérant, émeutes et exode des populations "de souche" menacent l'unité de la République. Alors, pourquoi ne pas négocier à Mantes un nouveau concordat avec la religion musulmane ? Mais comment en est-on arrivé là ? Qui se cache derrière la mystérieuse signature 1212IV revendiquant les meurtres d'imams modérés ? Et qui donc attise la rébellion ethnicoreligieuse qui met en ébullition la France toute entière ? C'est ce que va essayer de découvrir le commissaire Raoul Lelièvre, le chef de la section antiterroriste de la crim', un flic à l'ancienne qui s'attache les services d'un grouillot de la presse régionale et coureur de jupons invétéré, Grégoire Deupartou. De Mokhtar-Maurice Massoud, le maire de Saint-Denis aux dents longues et aux moeurs dissolues, aux prédicateurs fanatiques acoquinés à des sicaires brutaux, en passant par cette bien singulière Milady voilée, les suspects ne manquent pas. Et s'il ne fallait pas plutôt les chercher du côté de cette Ligue des Vieux Habitants ? Ceux qui s'opposent aux oummanistes n'avaient-ils pas intérêt eux-mêmes à engendrer le chaos ? Roman d'anticipation haletant, à la fois cruel et haut en couleur, l'Edit de Mantes est un ouvrage riche en références historiques et politiques qui passionnera tous ceux qui s'inquiètent des remises en cause incessantes de la laïcité à la Française et des coups portés à l'unité nationale. Il est une alerte et c'est sûrement ce qui rend cette fiction réaliste. Le polar d'anticipation qu'il faut lire pour imaginer les dangers de partition qui menacent notre pays si les Français ne réagissent pas. L'Edit de Mantes se situe dans la grande tradition des polars politiques et d'anticipation. Il décrit une France confrontée dans dix ans au risque d'éclatement dû aux tensions communautaires d'éléments islamistes de notre population, soucieux d'établir un pouvoir religieux. Ce livre se lit d'une traite car il possède non seulement toutes les qualités du polar de bonne facture mais aussi parce qu'il repose sur une solide documentation. On peut dire dans conteste qu'il faut lire ce livre pour imaginer les dangers de partition de la France qui s'annoncent si les politiques et les Français ne réagissent pas.

11/2016