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Gaëlle Daanen

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Histoire de France

Churchill et la France

« Français, c'est moi, Churchill, qui vous parle. » Le lundi 21 octobre 1940, les auditeurs français de la BBC entendent pour la première fois la voix du Premier ministre qui s'adresse directement à eux, et, au surplus, dans leur langue. En revanche, ce n'est pas la première fois qu'ils entendent le nom du plus célèbre Anglais du XXe siècle. La relation entre Churchill et la France ne se résume pas aux séjours de Winston dans les luxueuses villas de la Côte d'Azur ou aux liens établis avec de Gaulle. Très tôt, en effet, Churchill a baigné dans l'histoire de France et a été initié à la langue française. C'est ensuite par ses activités politiques et militaires qu'il ne cessera d'entretenir une relation privilégiée avec la France, plus qu'avec les Français, qu'il connaît en réalité bien mal. Car la France de Churchill, c'est une histoire pleine de bruits et de fureur, c'est Jeanne d'Arc, Napoléon, c'est la solidité du poilu et la Première Guerre mondiale, c'est Clemenceau et la force de la volonté et du verbe. Parfois admiratif du génie français, parfois exaspéré par les « frogs » – « Les Français sont vraiment une nation méprisable », dit-il au moment de l'affaire Dreyfus –, l'hexagone aura toujours une place particulière dans la vie et l'imaginaire du Britannique. Et si, déclare-t-il un jour, « le Tout-Puissant dans son infinie sagesse, n'a pas jugé bon de créer les Français à l'image des Anglais », il sait bien que, sans cette France turbulente et imprévisible, il n'aurait sans doute pas connu un tel destin.

01/2017

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Histoire de France

Les chantiers de jeunesse. Avoir 20 ans sous Pétain

De la défaite militaire française, nait l’institution particulière des chantiers de jeunesse. Pendant l’été 1940, ils sont créés pour tous les jeunes hommes de 20 ans résidant en zone Sud et ils fonctionnent jusqu’à l’été 1944 sur le territoire national et jusqu’en 1945 outre-Rhin où ils existent depuis 1943. Les chantiers concerneront au total plus de 400 000 jeunes nés entre 1920 et 1924.L’objectif majeur est de remplacer le service militaire, désormais interdit, par une expérience diversifiée associant éducation à transmission des valeurs nationales, activité laborieuse à vie de groupe. Tout cela dans des montagnes reculées ou en pleine forêt. Beaucoup de régions ont été marquées par les chantiers : de l’Ain à la Corrèze, sans oublier des villes telles que Lyon ou Clermont-Ferrand. Les acteurs Jacques Charron ou Yves Montand, les ministres Olivier Guichard ou Charles Hernu, des patrons comme Antoine Riboud ou des artistes tels que Jean-Pierre Rampal les ont connus et en ont parlé comme les associations d’anciens à visée corporatiste. D’innombrables familles françaises en conservent le souvenir.Ce livre est la première étude exhaustive des chantiers de jeunesse, permise par des documents exceptionnels. L’idée des chantiers est ancienne à travers ses racines scoutes et internationales, caractéristiques des années 1930. Vichy relaie ce projet en l’amplifiant puis en le détournant au service de l’Occupant. A la clé, une question forte sur la dimension « positive » d’une institution vichyste : a-t-elle protégé les jeunes ? A-t-elle constitué une initiative préparatoire à la Résistance comme le laissent supposer des propos du général de Gaulle ?

11/2011

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Histoire de France

Mai 68 contre lui-même

Le pouvoir en place, qui, il y a un an, en exaltant le "Penser Printemps", espérait que la renaissance de la nature s'accompagnât de la rédemption de l'individu par le truchement de l'action collective, qui libère et émancipe, car chacun y prend part, à égalité, entend à présent célébrer dans une communion prétendument nationale le cinquantième anniversaire des événements de Mai 68. Eh bien, soit ! Rappelons au bon souvenir des amnésiques quelle fut réellement cette grande fête ultra-libérale et ce qu'il en fut du vent de liberté qu'elle prétendit insuffler. Cet " esprit de Mai " servit en vérité de paravent à la mutation du capitalisme de papa en hyper-capitalisme à vocation planétaire. Au printemps de cette année-là, il y a cinquante ans tout juste, le capitalisme s'est paré d'habits neufs. Une toilette de printemps en quelque sorte... ludique, marginale et libidinale, que l'inconsciente jeunesse fut chargée de disposer. Les motifs ? L'anticapitalisme : nous sommes alors encore à l'époque où pour beaucoup le communisme n'a pas cessé d'incarner la Terre promise. L'anti-impérialisme : l'affreuse guerre du Vietnam fait des ravages, affectant, outre les victimes civiles et militaires, l'image des Etats-Unis dans le monde. Dire ce qui advint en Mai 68, c'est dire l'histoire d'un paradoxe. La France fut secouée par une agitation inouïe, mais à contre-sens des buts et des idéaux affichés. De Gaulle, tenant du reliquat d'un certain ordre traditionnel, gênait le mondialisme en marche. Il fallait à tout prix l'évincer. Ce fut fait, et bien fait !

05/2018

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Critique littéraire

Un amour de Kessel

Grand reporter, romancier adulé, Joseph Kessel, Jef pour ses amis, collectionnait les aventures, comme s'il était incapable de rompre avec les femmes aimées. Germaine Sablon fut l'une d'elles et, peut-être, celle qui l'a le plus inspiré. Soeur du crooner Jean Sablon, Germaine est déjà une vedette du music-hall quand elle croise l'écrivain dans un cabaret de Pigalle en 1935. Le coup de foudre est immédiat. Leur relation, qui durera presque dix ans, débute dans le Paris de l'entre-deux guerres, sur fond de jazz, de vodka et d'opium. A l'épreuve de la guerre, l'idylle prend un nouveau tour. Refusant la débâcle, la jeune femme s'engage la première dans la Résistance, avant d'y introduire Kessel. En zone libre, le couple aide réfugiés et combattants de l'" armée des ombres ", jusqu'à être à son tour contraint de fuir la France occupée. Tous deux, dans un périple éprouvant, rejoignent le Portugal, puis Londres et le général de Gaulle. Mêlant passion amoureuse et grande Histoire, Dominique Missika, avec le talent qu'on lui connaît, fait revivre ces amants magnifiques dont la complicité a donné naissance au Chant des partisans, l'hymne de la Résistance française écrit par Kessel et son neveu Maurice Druon en 1943. Germaine Sablon, dont Cocteau disait " c'est un coeur qui chante ", fut la première à l'enregistrer. Dominique Missika est historienne. Elle a publié plusieurs ouvrages sur la France pendant l'Occupation, dont L'Institutrice d'Izieu (Seuil, 2014) et Les Inséparables, Simone Veil et ses soeurs (Seuil, 2018).

06/2020

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Histoire de France

Londres-Vichy : liaisons clandestines

Entre 1940 et 1943, alors qu'officiellement Londres soutient la France libre, la Grande-Bretagne accueille un consulat général (non officiel) de Vichy, ainsi que dix-sept consulats vichystes et neuf missions commerciales, soit plus de 200 fonctionnaires. Durant trois ans, il y aura donc deux Londres, l'un vichyste, l'autre gaulliste, qui vont se croiser dans les mêmes administrations, avec les mêmes interlocuteurs. Londres signe avec Vichy pas moins de quatre accords économiques secrets, basés sur un fonds de réserve de 18 milliards de francs appartenant à Vichy et déposé à la Banque d'Angleterre. Ces liquidités considérables serviront à soutenir une partie de l'effort de guerre de la Grande-Bretagne et à empêcher de nombreuses entreprises britanniques de fermer leurs portes. Pendant qu'à Londres l'administration maintient officieusement la souveraineté de Vichy, les deux gouvernements vont conduire de nombreuses négociations politiques et économiques secrètes en zones neutres comme le Portugal ou l'Espagne, et prétendument neutres comme le Maroc. En vérité, la Grande-Bretagne manipule Vichy, utilise son argent et essaie d'entraîner les colonies françaises dans la guerre. En observateurs, les Américains jouent leur propre partition avec Vichy et le général de Gaulle, dont tout le monde se méfie. Quant aux Allemands, ils tolèrent ce double jeu, quand ils n'interviennent pas directement dans les négociations ! A partir d'archives inédites, ce livre reconstitue l'histoire secrète d'un pan méconnu de la Seconde Guerre mondiale, une partie d'échecs à quatre, un marché de dupes pour Vichy, pour le plus grand profit d'un seul : la Grande-Bretagne.

05/2019

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Militaire

Le général Dio, connétable de Leclerc. Le connétable de Leclerc, 1940-1946

Beaucoup de livres existent sur le général Leclerc et son épopée. En revanche, il en existe peu dédié à ses compagnons de combat. Cet ouvrage sur Louis Dio évoque celui qui, paradoxalement, a peut-être été le plus glorieux parmi les proches de Leclerc mais demeure, de nos jours, l'un des moins connus. Né à Vannes en 1908, saint-cyrien, Dio rencontre Leclerc à Douala en août 1940. Ce jeune officier va jouer, dès le départ, un rôle déterminant. Il choisit de suivre Leclerc, devenant l'acteur militaire principal du ralliement du Cameroun à la France Libre. Les deux hommes ne vont plus se quitter ; Il est le seul officier parmi tous les cadres de la 2e DB, qui participe à tous les combats de l'épopée Leclerc, de Douala jusqu'à Berchtesgaden : Gabon, Koufra, les campagnes du Fezzan, celle de Tunisie, la campagne de libération de la France, Royan et l'Allemagne. Avec l'accord de De Gaulle, Leclerc le désigne en 1945 pour lui succéder et en fait, à 37 ans, le plus jeune général de l'armée française du XXe siècle. Cet ouvrage a été écrit à partir de témoignages et de documents d'archives. Il a la particularité de développer un récit sur l'épopée de la 2e DB, dont le personnage central, pour une fois, n'est pas le général Leclerc. Dio, colonel commandant le régiment de marche du Tchad, est aussi le chef de tous les fantassins de la 2e DB. Les dimensions tactique et humaine, autres particularités, sont très présentes dans cet ouvrage qui évoque les nombreux compagnons d'armes de Dio, issus de tous les horizons et de tous grades.

08/2022

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Allemagne

Une histoire de l'Allemagne au fil des textes. De Luther à Helmut Kohl

Depuis le traité de l'Elysée signé en 1963 par le président de Gaulle et le chancelier Adenauer, nos dirigeants ne cessent de chercher à renforcer l'étroite coopération engagée entre la France et l'Allemagne. Encore en 2018, Emmanuel Macron et Angela Merkel appelaient la jeune génération à "faire vivre cette amitié franco-allemande". Pourtant, ces louables intentions sont en partie contredites par un douloureux constat : si les Français ont beaucoup écrit sur l'histoire de l'Allemagne, les textes allemands traduits en langue française sont rares, et les recueils en français de documents allemands authentiques quasi inexistants. Or, comment prétendre véritablement connaître "un peuple et une nation", pour reprendre les mots du président Richard von Weizsäcker, si l'on n'a pas directement accès à son histoire et sa culture par ses écrits fondateurs disponibles en français ? Sophie Lorrain se fait pionnière en la matière en réunissant dans un même ouvrage près d'une centaine de textes allemands qui sont, pour la plupart d'entre eux, des traductions inédites. La variété de ces écrits - documents officiels, discours, articles de journaux, chansons, tracts politiques, lettres, etc. - comme celle de leurs auteurs - Luther, Schiller, Frédéric II, Goethe, Bismarck, Kohl... - permettent d'embrasser l'histoire de l'Allemagne dans toute sa richesse et sa complexité, de la fondation du Saint Empire à la chute du mur de Berlin. Rattaché à une thématique générale, chaque texte est présenté dans son originalité et sa spécificité. Cette oeuvre, à la fois pédagogique et littéraire, est unique en son genre et invite à (re)découvrir l'histoire d'un peuple dont le destin est depuis toujours lié à celui de la France.

09/2021

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Sciences historiques

Itinéraires d'un potache sous l'Occupation. 1937-1945, en Bourgogne

Après "Fils de Héros" et " J'étais médecin à la campagne", ce troisième livre de Paul Sanlaville apporte un témoignage exceptionnel, celui d'un monde bouleversé, dans lequel le potache vit l'école de Pétain, dans lequel le gosse savoure ses vacances au village bourguignon posé près de la ligne de démarcation. De 1937 à 1945, son enfance résonne ainsi des bruits de bottes qui claquent en Europe ; il assiste, ébahi, au Blietzkrieg et à la débâcle française qui portent le Maréchal au pouvoir, quand les Panzers traversent son village. Il vit ensuite au plus près l'Occupation allemande, avec les rations de 90 grammes de viande pour la semaine, les passeurs et le marché noir, puis l'émergence de la Résistance, les représailles et les exécutions sommaires, et enfin l'arrivée des Jeeps, tanks et half-tracks des GI's mâchant leurs chewing-gums. D'Autun à Mâcon et Lons, les trimestres et les années rythment la scolarité et les vacances bressanes chez ses parents ; il nous livre les images inédites de cette époque, avec la candeur du gosse, la gouaille du futur carabin, et la précision de l'élève appliqué et bien élevé. Le monde forgé par Hitler, Staline, Pétain, de Gaulle, saigne et crie, mais pour Paul, les copains sont toujours là, sur les bancs de l'école des Pères, en cours de récré, au foot, lors des longues virées à bicyclette, à la plage du Doubs ou il draguait les Parisiennes venues se réfugier à la campagne. Un livre vrai, qui nous fait vivre grâce aux souvenirs de l'auteur, le quotidien de ces années d'Occupation, vues par un enfant.

05/2012

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Historique

Bella Ciao Tome 3

#SelectionPrixPorteDoree23 – Bella ciao, c'est un chant de révolte, devenu un hymne à la résistance dans le monde entier... En s'appropriant le titre de ce chant pour en faire celui de son récit, en mêlant saga familiale et fiction, réalité factuelle et historique, tragédie et comédie, Baru nous raconte une histoire populaire de l'immigration italienne.

Bella ciao, c'est pour lui une tentative de répondre à la question brûlante de notre temps : celle du prix que doit payer un étranger pour cesser de l'être, et devenir transparent dans la société française. L'étranger, ici, est italien. Mais peut-on douter de l'universalité de la question ? Dans troizième tome, Teo, le narrateur, poursuit le récit familial, que ses souvenirs en marabout d'ficelle restituent en autant d'histoires vives et hautes en couleur, tragiques ou comiques. Celle de sa grande frousse quand il allait porter la gamelle à son père au pied des hauts fourneaux, dans le vacarme assourdissant des tuyères et la chaleur étouffante de la coulée. Celle de la "morra" , sans doute le jeu de mains le plus vieux du monde, qui se joue à deux et qui, immanquablement, se termine en castagne ! Celle de Domenico, le grand-père de Teo, qui pouvait passer de longs moments, assis sur sa chaise, à contempler l'eau du robinet couler dans l'évier. Celle encore où il est question des garibaldiens de l'Argonne et d'un certain Lazzaro Ponticelli, devenu Lazare après sa naturalisation en 1939, qui fut pendant quelques mois le dernier poilu de 14-18 encore vivant et, à ce titre, reçut l'hommage de la Nation !

10/2022

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Critique littéraire

Victor Hugo

Victor Hugo est un grand, un immense écrivain. Tout le monde le reconnaît. Mais que sait-on de l'homme, de l'époux, de l'amant?? Et d'abord de l'enfant, écartelé entre son père soldat et sa mère vendéenne, tous deux se déchirant sur la garde de leurs trois fils. A douze ans, Victor écrit ses premiers poèmes, à quatorze il veut " être Chateaubriand ou rien ", à dix-huit ans l'Académie française le célèbre, déjà, et déjà ses colères politiques présagent de son avenir ! Car il sera de tous les combats, dénonçant la misère du peuple, luttant contre la peine de mort, contre les injustices, visitant les prisons, les bagnes... Lors du coup d'état du 2 décembre 1851, il monte sur les barricades. Menacé de mort, il devra fuir, d'abord en Belgique, puis à Jersey et à Guernesey où la vie se réorganise en famille avec, à ses côtés, sa fidèle maîtresse, Juliette, qui recopie inlassablement ses manuscrits. Un portrait fascinant qui éclaire de l'intérieur ce siècle passionnant que fut le XIXe siècle, naissant de la Révolution pour mettre au monde la République. Avec Napoléon, De Gaulle et Révolution française, Victor Hugo est l'une des oeuvres majeures de Max Gallo. Année après année, ce Victor Hugo déroule la vie intime du poète, si étroitement mêlée à la vie de la France, avec de larges extraits d'une oeuvre qui deviendra géante, et que nous découvrons pas à pas, au rythme impressionnant d'un génie en marche. " A travers le récit de la vie de Hugo, le grand roman de la liberté " François Busnel, L'Express

09/2017

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Ouvrages généraux

Histoires secrètes du couple franco-allemand

Où va le couple franco-allemand ? Et qui comprend encore cette relation, tant souhaitée par de Gaulle et Adenauer, née de l'idée que la paix en Europe passait par une réconciliation obligatoire et une entente quotidienne. Cela n'est plus aussi vrai. Merkel s'en va et laisse ce couple au point mort, un pays dépendant de ses exportations automobiles, accro au gaz Russe et qui s'accroche au parapluie militaire américain. Histoires secrètes et brèves histoires... De l'origine de l'Euro fort hérité du banquier d'Hitler, à la timidité diplomatique de l'Allemagne dans la crise ukrainienne, François Bayle nous rappelle les moments forts de l'histoire de ce couple pour mieux comprendre le présent. L'auteur casse le mythe de l'Allemagne forte et tente de décrypter le complexe français vis-à-vis de son infernal voisin. Pourquoi ce silence de la France sur le Dieselgate ? Qui est cette CDU qui truste les institutions européennes, laisse monter les courants populistes et qui a tenté de court-circuiter Merkel pour exclure la Grèce de l'Europe tout en rêvant de bloquer le plan de relance européen Covid-19 ? Grâce à des interviews exclusives de parlementaires, diplomates et militaires européens, il nous livre de nombreuses anecdotes inédites et nous plonge dans les coulisses du G20. Alors que Macron s'apprête à prendre la présidence de l'Europe, réussira-t-il à tenir ce couple avec l'improbable successeur de Merkel ? François Bayle, journaliste, écrivain, communicant, est depuis dix ans installé à Bruxelles où il assiste des entreprises et personnalités françaises dans leur démarche européenne.

09/2021

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Histoire des idées politiques

Premier ministre

" Le Premier ministre existe-t-il ? Ce n'est pas sûr ? ", pointait le politiste Maurice Duverger au lendemain de la promulgation de la Ve ? République. La nouvelle Constitution institue en effet un régime hybride inédit en plaçant à la tête du pouvoir exécutif deux dirigeants, le Premier ministre et le Président de la République, sans établir de hiérarchie nette entre eux, non plus qu'une claire division des tâches. Situé au sommet de l'Etat, au point d'intersection de tous les espaces sociaux, le Premier ministre doit tout à la fois faire fonctionner le gouvernement, assurer les relations avec le Parlement et avec les administrations, recevoir les syndicats comme les représentants des collectivités locales et accueillir les dirigeants étrangers. Rien de moins. Dans le même temps, en vertu d'une règle tacite tôt établie par Charles de Gaulle, il doit s'effacer devant le Président, au point d'accepter d'être parfois ravalé au rang de simple "? collaborateur ? "... Cette contradiction entre ses importantes fonctions constitutionnelles et sa position dominée vis-à-vis du Président fait du poste de Premier ministre un point d'observation privilégié du fonctionnement et de l'évolution de la Ve ? République. Car ce rôle central s'est construit avec le temps, par la sédimentation de "? précédents ? ", plus encore qu'il n'a été défini en droit. Soucieuse de rendre compte des effets de position comme de la stratégie des acteurs, des rapports de pouvoir comme des transformations institutionnelles, cette enquête socio-historique mobilisant archives, corpus de presse et témoignages offre un vif éclairage sur les six dernières décennies de la vie politique française et les incohérences qui la structurent.

11/2021

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Histoire des idées politiques

Malraux et le Bangladesh

Septembre 1971. Voici cinquante ans, André Malraux s'engageait pour l'indépendance du Bangladesh, dont le peuple et les intellectuels étaient victimes de la répression du Pakistan, auquel ils étaient rattachés depuis la partition du sous-continent indien en 1947. L'écrivain, ancien ministre des Affaires culturelles du général de Gaulle, était-il vraiment prêt, à presque soixante-dix ans, à prendre le commandement d'une brigade de volontaires internationnaux, comme il le dit et l'écrivit à la suite de son "Appel pour le Bengladesh" ? Devant les millions de victimes et réfugiés, le gouvernement provisoire du Bangladesh, installé à Calcutta, avait interpellé la communauté politique et intellectuelle internationale avec le soutien indien. André Malraux, personnellement approché, fut l'un des rares intellectuels français qui répondirent à cet appel au secours ; sa fascination pour l'Inde et la figure de Gandhi l'y rendit sans nul doute plus sensible. Il s'attira ainsi l'admiration de jeunes intellectuels, parmi lesquels Bernard-Henri Lévy, et suscita l'engagement, entre septembre et décembre 1971, de nombreux volontaires. Du 22 au 24 avril 1973, Malraux accomplit au Bangladesh, devenu indépendant à la suite de l'intervention armée de l'Inde, un voyage triomphal, où il fut reçu comme un chef d'Etat. Michaël de Saint Cheron, qui découvrit, fasciné, Malraux à travers le documentaire télévisé sur son voyage de la reconnaissance (réalisé par Philippe Halphen), diffusé le 6 juillet 1973, révèle ici les pièces du dossier restées enfouies durant cinquante ans, et montre comment le Bangladesh occupa une place tout à fait insoupçonnée dans la vie d'André Malraux au cours des années 1971-1974.

11/2021

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Résistance

La victoire en pleurant. Alias Caracalla (1943-1946)

Les lecteurs d'Alias Caracalla vont retrouver dans le deuxième volume des Mémoires de Daniel Cordier le même bagarreur épris d'idéal et de sacrifice, le même témoin candide mais scrupuleux de la grande histoire, le même jeune homme sensible, avide d'art et de culture, le même timide trop fier pour ne pas souffrir de ses faiblesses, le même ami fidèle multipliant les rencontres avec des êtres d'exception. La Victoire en pleurant prend la suite d'Alias Caracalla, immédiatement après l'arrestation de Jean Moulin, en juin 1943, et accompagne Daniel Cordier jusqu'en janvier 1946, moment où il démissionne des services secrets quand le général de Gaulle quitte le pouvoir. On le retrouve accomplissant son harassante besogne de pivot de la Délégation du Comité français de la Libération nationale, avec une lassitude croissante et au milieu de dangers toujours plus menaçants. On l'accompagne dans ses vacances improvisées ; dans ses conversations avec Jean-Paul Sartre, Albert Camus ou Raymond Queneau ; dans son internement en Espagne ; à la tête de son " agence de voyage " de Londres, où il contribue de son mieux à la réussite du Débarquement ; dans son douloureux retour en France à l'automne 1944 ; dans ses fonctions au sein des services secrets, à l'intersection de la Résistance et du pouvoir politique. On l'entend s'entretenir avec Raymond Aron ou André Malraux. On est à ses côtés, quand il retrouve ses amis rentrant de déportation. Il y demeure le même, avec sa loyauté, ses emportements, sa passion, ses doutes, ses fous rires inattendus ou ses larmes. Toujours fidèle à son engagement au service de la liberté.

06/2021

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Thèmes photo

Les Français au travail 1945-1980. Archives photographiques de La Documentation française

Structure d'information inédite et institution visionnaire, La Documentation française voit le jour en 1945. Souhaitée par le général de Gaulle et imaginée par quelques Français libres, dont Jean-Louis Crémieux-Brilhac et Marcel Koch, cette entreprise de documentation à l'échelle nationale a, dès ses débuts, accueilli la photographie pour sa qualité d'objet-document et de témoignage. En plus d'un demi-siècle, ses équipes réunissent un prodigieux fonds iconographique qui retrace notamment les transformations de la France par le travail, passant d'un pays exsangue à rebâtir au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale à un monde en expansion pendant les " Trente Glorieuses ". L'exposition propose de retracer cette " révolution invisible ", théorisée par Jean Fourastié, au travers d'une cinquantaine de photographies témoignant des évolutions du territoire et de la société française. Aménagement urbain, essor des infrastructures et des réseaux, transports mais aussi industrie et éducation, le bond technologique d'une France à la manoeuvre offre un visage porteur de modernité aux yeux des photographes. Entre instrument de propagande pour vanter l'effort d'une nation puissante et outil d'information sur ses axes de développement politiques et économiques, ces photographies, appréhendées dans leur double valeur artistique et documentaire, sont aussi l'occasion de découvrir des talents confirmés ou des regards en devenir, avec Marc Garanger, Jeanine Niepce, Jean Dieuzaide ou encore Willy Ronis derrière le viseur. Depuis 2005, l'ECPAD est dépositaire de la majeure partie du fonds photographique de La Documentation française, soit un peu plus de 76 000 phototypes répartis en quatre ensembles : le fonds Seconde Guerre mondiale, le fonds Afrique noire francophone, le fonds Images de France, le fonds Vues aériennes obliques.

10/2021

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Autres collections (6 à 9 ans)

Le tour du monde de la famille Rollmops Tome 5 : Grain de sable en Namibie

Les Rollmops, qui forment une famille recomposée drôle, inventive et pleine d'audace, font le tour du monde à bord de la "Fourmi", leur van aménagé. Mais dans le désert du Namib, les Rollmops et leur van sont au point mort : le sable, les creux et les bosses de la piste et la chaleur étouffante sont en train de venir à bout de la mécanique et de la bonne humeur. Dans ces conditions, la priorité est de sortir du désert au plus vite. Seulement, pour quitter le désert, il faut démarrer, et, pour démarrer, il faut la clé du van. Or, par un enchaînement de maladresses, c'est désormais une sorte de gazelle bien vivante, sauvage et farouche qui détient cette précieuse clé. Toute la famille se retrouve à arpenter les dunes du Namib à sa poursuite, sous un soleil de plomb... Un cocon sur roues pour partir à la conquête du monde Qui n'a jamais rêvé de voyager en van ? Les Rollmops ont franchi le pas : ils partent à l'aventure, quitte à affronter une bonne dose de dangers (mais que vaudrait une aventure sans risques ? ), sans quitter leur univers familier (même si le van a une fâcheuse tendance à toujours casser au plus mauvais moment...). Une série d'aventures pour les curieux Sous la plume alerte d'Anne Schmauch, c'est tout un monde qui prend vie. Savez-vous par exemple qu'au pied des dunes il faut se méfier des avalanches ? Et avez-vous déjà essayé de faire un double de clés au coeur du désert ? "Une aubaine pour de jeunes lecteurs curieux et ouverts sur le monde". ("La Revue des livres pour enfants")

06/2023

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Résistance

Honoré d'Estienne d'Orves. Un héros français [EDITION EN GROS CARACTERES

Quand on a le panache d'un chevalier, comment accepte-t-on le risque d'un destin obscur et sans gloire, d'une vie errante, entre faux papiers, espionnage et clandestinité ? Quand on éprouve l'occupation nazie comme une oppression, comme un scandale pour lequel on est prêt à affronter la prison, la torture et la mort, par quel mystère surmonte-t-on son ardeur patriotique jusqu'à choisir pour ultime confident un aumônier allemand ? Eclaircir ces paradoxes qui ont nourri la légende d'Honoré d'Estienne d'Orves, telle est la belle ambition d'Etienne de Montety. Grâce à de nombreuses sources familiales, il dresse le portrait d'un enfant, né avec le siècle, doué pour les études scientifiques, curieux de découvrir le monde mais hanté par le traumatisme de la guerre 14-18. Ce mélange détonnant permet de comprendre, grâce également à des archives militaires inédites, l'attitude du marin pris dans la nasse d'Alexandrie à l'été 1940 par l'amirauté britannique. Le lieutenant de vaisseau d'Estienne d'Orves gagne Londres en septembre et se rallie au Général De Gaulle. S'ouvrent alors trois mois d'une carrière météorique où il devient chef du deuxième bureau de la France Libre, puis responsable d'un réseau d'espionnage avant son arrestation en janvier 1941, sur dénonciation. Et tandis que Vichy s'agite pour le faire libérer, que les Allemands hésitent avant de l'exécuter le 29 août 1941, c'est en prison qu'Honoré d'Estienne d'Orves révèle, dans la foi et la méditation, l'ultime facette de sa personnalité et qu'il devient, pour la mémoire nationale, le héros qui "croyait au ciel".

12/2011

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Histoire de France

La nueve, 24 août 1944. Ces républicains espagnols qui ont libérés Paris

Voici des héros magnifiques, sortis tout droit d'une page d'histoire trop longtemps occultée : les soldats de la Nueve. Officiellement, la libération de Paris a commencé le 25 août 1944. En réalité, c'est la veille, le 24 août, que le général Leclerc a lancé l'offensive : il a donné l'ordre au capitaine Dronne, chef de la 9e compagnie de la 2e DB, d'entrer dans Paris sans délai. Le premier véhicule de cette 9e compagnie, appelée la Nueve, est arrivé place de l'Hôtel-de-Ville le 24 août 1944 peu après 20 heures, "heure allemande". Le soldat Amado Granell - le premier libérateur de Paris - en est descendu pour être aussitôt reçu, à l'intérieur de la mairie, par Georges Bidault, successeur de Jean Moulin à la présidence du Conseil national de la Résistance. Comme 146 des 160 hommes de la Nueve, Granell était un républicain espagnol ! Le 26 août, de Gaulle descendra les Champs-Elysées escorté et protégé par quatre véhicules de la Nueve. Ensuite, les républicains espagnols de la Nueve contribueront à libérer l'Alsace et la Lorraine et se battront en Allemagne jusqu'au nid d'aigle d'Hitler, à Berchtesgaden. Evelyn Mesquida leur rend la place qui leur est due dans la mémoire collective. Et elle donne la parole à neuf des survivants qu'elle a pu retrouver. Témoin de la libération de Paris, Albert Camus aura ces mots, en 1954, pour dire toute sa reconnaissance aux républicains espagnols : "Pour l'Europe et pour nous, sans le savoir, vous avez été et vous êtes des maîtres de liberté".

08/2014

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Histoire de France

Les héros anonymes de l'été 44

Ils ont toujours refusé d'être considérés comme des héros, mais ils ont vécu pendant l'été 44 des aventures hors du commun. Leurs histoires sont inconnues ou oubliées. L'auteur a voulu en imprimer la trace, lui qui, au cours d'une carrière de journaliste, a recueilli les confidences de ces personnages " héroïques ". Blanche Jacquot, résistante de la première heure. Agent de liaison, faussaire, elle est arrêtée en mars 1944. Emprisonnée, elle s'évade dans les heures qui précèdent la libération de Paris. Edmond Lecouturier, adolescent enflammé. Parti à pieds de Paris, il traverse Caen en plein combat pour rejoindre les troupes alliées et s'engager dans les Forces Françaises Libres. Loïc Raufast, parachutiste des FFL. Né à Vladivostok, vivant en Chine, il découvre la France, son pays, en sautant sur la Bretagne dans la nuit du 5 au 6 juin 44. Marie-Louise Pincemaille, expulsée de Lorraine par les nazis. Elle trouve refuge avec sa famille à Oradour-sur-Glane. Elle échappe au massacre de la cité grâce à un soldat SS. Edouard Brunet, architecte. Il transmet aux alliés des renseignements militaires de première importance. Nommé chef FFI, sa mission est de libérer sa ville, Eu, en Haute-Normandie. Philippe de Gaulle, fils du général. Cadet de l'école navale de la France Libre, il commande en Manche une vedette lance-torpilles et participe à la libération de Paris. Il ne s'agit pas d'un livre d'historien, mais d'un recueil de témoignages. En mettant ces récits bout à bout, on voit se dessiner par touches successives, à la manière des impressionnistes, un tableau de la France de l'époque.

05/2014

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Histoire internationale

La décolonisation de l'Afrique revisitée. La responsabilité de l'Europe

Bien connu pour ses engagements dans les luttes de la décolonisation, Ahmed-Baba Miské revient dans ce livre, après les cinquante ans d'in-dépendance, sur les raisons profondes du décalage de nombreux pays africains en comparaison de ceux d'autres continents de l'ex-Tiers-Monde. " La recherche consacrée à celte énigme, écrit-il, m'a amené au constat que l'Europe a joué un rôle déterminant dans les événements aux racines de ce mal. Pour la période de la décolonisation autour de l'année 1960, l'auteur réexamine la transmission de l'État colonial. II souligne que les colonisateurs - les Français au premier plan ici -se sont souvent opposés à l'émergence de dirigeants jouissant de la confiance des populations et non inféodés aux administrations coloniales. L'Union des populations du Cameroun (UPC), qui représentait un vrai mouvement national, en est un parfait exemple. L'UPC a été sciemment neutralisée et son chef Ruben Um Nyobé assassiné en septembre 1958. Sans oblitérer la culpabilité des prédateurs nationaux qui se sont succédé après 1960, Ahmed-Baba Miské revisite ainsi le grand phénomène historique de la décolonisation et les acteurs qui ont marqué cette époque : Félix Houphouët-Boigny, Léopold Sédar Senghor, Mamadou Dia, Sékou Touré, Ahmadou Ahidjo, Gaston Defferre, Charles de Gaulle, Pierre Messmer et bien d'autres. L'auteur s'attarde plus longuement sur le cas particulier de la Mauritanie, son pays, où lui-même a joué un rôle de leader dans la mise en place de l'indépendance. Un livre, à la fois récit et témoignage, d'un acteur de premier plan, qui renouvelle notre mémoire et contribue à un débat historique toujours ouvert.

05/2014

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Histoire de France

La situation culturelle en France pendant l'Occupation et depuis la Libération. Notes rédigées en 1945 pour la Section historique de l'Armée américaine

Jacques Spitz, polytechnicien et ingénieur-conseil, connaît une carrière littéraire singulière. Il publie tour à tour des romans d'inspiration surréaliste et des récits précurseurs de l'existentialisme. Proche des avant-gardes, il signe des articles dans La Revue du Cinéma ou des essais sur la théorie quantique dans la revue Inquisitions et La Nouvelle Revue Française. De 1935 à 1945, il fait paraître huit romans d'imagination scientifique teintés de pessimisme et d'humour, dont La Guerre des mouches et L'OEil du purgatoire constituent les chefs-d'oeuvre. Il est aujourd'hui considéré comme l'un des maîtres du genre, entre les anticipations de Jules Verne et l'arrivée de la science-fiction américaine au début des années 1950. Son ami André Armengaud part aux Etats-Unis à la requête du Gouvernement provisoire du Général de Gaulle, en tant que directeur d'une mission de production chargée d'acheter le matériel nécessaire à la reconstitution du patrimoine industriel français. C'est au cours de cette mission qu'il demande à Jacques Spitz de rédiger des notes pour la Section historique de l'armée américaine sur la situation culturelle de la France. Eloigné des passions qui animèrent la vie intellectuelle française pendant la guerre, Jacques Spitz livre néanmoins une synthèse parfaitement documentée des évolutions et des enjeux qui ont profondément marqué la presse, l'édition, la radio, le théâtre et le cinéma pendant l'Occupation et les premiers moments de la Libération. C'est ce texte, rédigé en 1945 et resté inédit, que Joseph K porte aujourd'hui à la connaissance du public.

03/2010

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Sciences historiques

La Marine nationale en Afrique depuis les indépendances. 50 ans de diplomatie navale dans le golfe de Guinée

En 1946, le général de Gaulle déclare qu' "unie aux territoires d'outre-mer [... ] la France est une grande puissance. Sans ces territoires elle risquerait de ne l'être plus". Formulée avant les indépendances, cette idée va caractériser les rapports franco-africains durant la seconde moitié du XXe siècle. Tout comme elle avait fait le lien entre la France et les territoires éloignés de son Empire, la Marine nationale devient l'un des acteurs privilégiés des rapports franco-africains au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Son action s'inscrit dans trois grandes phases de l'histoire contemporaine : la transition vers les indépendances, la Guerre froide et le "nouveau désordre mondial". Le rôle joué par la Marine nationale dans les liens entre la France et l'Afrique est cependant méconnu. Pourtant, depuis les années cinquante, bâtiments et marins assurent une présence constante, qui s'inscrit dans le cadre d'une véritable "diplomatie navale" dont les effets au long terme sont indiscutables. Rédigé dans le cadre d'une vaste étude le l'état-major de la Marine sur ses opérations extérieures, cet ouvrage s'offre de combler cette lacune et de saisir la manière dont la marine a créé, exercé et maintenu cette présence depuis les indépendances. Après avoir été assistant-chercheur au Service historique de la Défense, l'enseigne de vaisseau Mathieu Le Hunsec travaille à l'Etat-major de la Marine. Ce texte, issu de son mémoire de maîtrise de l'université de Paris-I Panthéon-Sorbonne, a reçu le prix Daveluy qui récompense, chaque année, une étude portant sur le domaine maritime.

10/2011

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Sciences historiques

Histoire d'un pionnier de l'informatique. 40 ans de recherche à l'Inria

Si on racontait aujourd'hui à un jeune de vingt ans que l'informatique, il y a quarante ans à peine, était un mot inconnu de presque tous, il aurait de la peine à le croire... Et pourtant ! Quand l'État français décida de prendre cette science naissante à bras le corps, combien d'interrogations, de difficultés et de questionnements cette volonté fit naître... Créer l'Inria fut une aventure inoubliable et exaltante. Depuis le général de Gaulle, soucieux de préserver l'indépendance nationale jusqu'à nos instances actuelles, à chaque fois la place de la recherche française en informatique souleva des questions épiques et passionnantes. Plan calcul, mariage de la recherche publique et de l'entreprise privée, compétition internationale, mécanos industriels, malentendus entre recherche et développement, prise de risque, communication des enjeux et de l'inconnu : l'informatique et particulièrement l'histoire de l'Inria concentrent ces aventures et ces concepts en perpétuelle évolution. Histoire d'un pionnier de l'informatique raconte la vie de ces hommes portés par une passion, celle d'écrire chaque jour le monde de demain, désireux d'être à la fois dans l'instant et dans la durée. À la lecture de ce livre si contemporain, qui nous interpelle à la fois sur les modèles d'organisation humaine et sur la dynamique de la science, le lecteur découvrira également la place des grandes personnalités qui ont façonné l'institut, lui conférant son ouverture et lui donnant des impulsions qui durent encore aujourd'hui. La contribution de l'Inria à l'aventure informatique est essentielle : il était important de s'arrêter quelque peu sur ces quarante années pour apprécier le chemin parcouru.

03/2007

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Décoration

A bâtons rompus. Ce qu'il faut savoir du caractère typographique

Il faut suivre le contenu de cet ouvrage comme une conversation " à bâtons rompus ", le soir, entre amis, au coin du feu. D'où le titre. Adrian Frutiger s'adresse principalement aux étudiants en arts graphiques, à la profession, ainsi qu'à toute personne passionne de typographie. Il fait le tour d'un certain nombre de bases qu'il faut connaître, comme l'origine de l'écriture et son évolution, l'apparition des caractères typographiques et leur évolution formelle influencée par celle des techniques d'impression : comme le processus de lecture, les critères de lisibilité et les différentes façons de lire : les règles à suivre pour la conception d'une police, ainsi que les grandes familles de caractères. Il présente ensuite quelques-uns de ceux qu'il a créés, dans le but d'expliquer ce qu'ils ont précisément apporté à la typographie et d'en retenir les enseignements. On aborde ainsi l'épopée de l'Univers (la déclinaison de 21 séries d'un même caractère prévue dès le départ de la conception, ce qui ne s'était alors jamais vu dans l'histoire de l'imprimerie), puis le Roissy (pour la signalétique de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, caractère devenu plus tard le Frutiger), ensuite l'OCR-B (caractère de reconnaissance optique pour les ordinateurs, devenu standard international (1972) dans le domaine bancaire), et enfin l'adaptation aux techniques contemporaines de composition et de reproduction d'un caractère non latin, d'une tout autre culture que la nôtre : le Devanagari (issu du Sanskrit), écriture officielle de l'Inde. Pour terminer ce tour d'horizon, l'auteur parle rapidement de la création des logos.

10/2001

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Actualité et médias

La bulle de la République. Enquête sur le Sénat

Le Sénat, chambre dite " haute " de la démocratie parlementaire française, est un drôle d'endroit, une " bulle " au sein de la République, en plein centre de Paris mais loin des fureurs de la ville. L'endroit est superbe, les rémunérations et les avantages en tous genres sont royaux. Il s'y livre des combats feutrés dans une ambiance florentine qui contraste avec l'agitation médiatique de l'Assemblée nationale. Le grand public n'est pas témoin des tractations et des trahisons auxquelles donne lieu en particulier l'élection du président du Sénat. Luxe, calme et volupté. Confidentialité et... inutilité ? Certains dirigeants, scandalisés par cette " bulle " dont ils voyaient bien les défauts ont tenté en vain, au fil des temps, de réformer une institution dont ils discernaient mal les services qu'elle rendait à la République. Tous, du général de Gaulle à Lionel Jospin, s'y sont cassé les dents. Si le Sénat a la peau si dure, c'est qu'il sert les intérêts de la classe politique. Refuge pour les recalés du suffrage universel ou les mis en examen, maison de retraite de luxe pour hommes politiques sur le déclin, sas de décompression entre deux campagnes, il rend bien des services. Pour la première fois, le fonctionnement, les dysfonctionnements, les zones d'ombre et la culture particulière du lieu sont passés au scanner par un journaliste connaissant tous ses secrets et n'hésitant pas à mettre les pieds dans le plat - pour parler, par exemple, de l'influence des francs-maçons, des complicités contre-nature, du rôle des lobbyistes ou des avantages consentis aux élus comme au personnel...

02/2006

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Critique littéraire

André Malraux, ministre de l'irrationnel

Comment un génie littéraire, Prix Goncourt à trente ans, devient-il un homme politique et cherche-t-il à construire le ministère des Affaires culturelles à partir des Beaux-Arts ? Comment un compagnon de route des communistes devient-il le plus ardent défenseur du gaullisme ? Pourquoi un ministre inconditionnel s'affirme-t-il comme le modèle du gaulliste irrationnel ? Ces questions trouvent ici des réponses sans complaisance au-delà du récit des rapports passionnés de Charles de Gaulle et de son ami. On y retrouve aussi des crises historiques : la torture en Algérie avant l'indépendance, les attentats de l'Organisation de l'armée secrète, la censure avec les batailles pour le film La Religieuse et la pièce Les Paravents, les départs de France du musicien Pierre Boulez et du danseur Maurice Béjart, l'affaire de la Cinémathèque et l'occupation de l'Odéon en 1968. Ce livre prouve la vérité du portrait de Malraux dressé par le président Kennedy : en lui la politique et l'art, la vie de l'action et la vie de la pensée, le monde des événements et le monde de l'imaginaire sont un. II fait également voir Malraux au quotidien car l'époux tourmenté, chevalier servant de La Joconde, fut également un père séparé de la jeunesse par la mort de ses deux fils. Alors qu'on vient de fêter les cinquante ans du ministère de la Culture, on saisit ici ses difficultés en voyant les problèmes de sa création, les hautes missions que lui fixa Malraux, sa volonté de promouvoir une civilisation mondiale fraternelle et son grand objectif : non pas instruire mais faire aimer.

05/2010

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Philosophie

Journal hédoniste. Tome 1, Le désir d'être un volcan

Les pauvres peuvent-ils être libertins ? Quelles leçons sur les hommes un chat peut-il donner ? Dans quelles circonstances Socrate va-t-il à l'abattoir ? Que disent les prostituées aux philosophes ? Quid de la pourriture de l'œuvre en soi ? Quelles relations entre stupre et stupeur ? Quelle âme ont les pousse-pieds lisboètes ? Comment vivre au pied d'un volcan ? Mondrian aide-t-il à comprendre Venise ? Qui préférer : Eve, Pénélope, Carmen ou Marie ? Y a-t-il une date pour le suicide d'un nietzschéen ? Que serait une philosophie du panache ? Où peut-on légalement brûler des ouvriers ? Dans quelle ville est la tombe du prince des dandys ? Que peut-on écrire du corps de son père ? En quelle compagnie Maître Kant erre ? Y a-t-il une raison moléculaire ? Qu'est-ce que le syndrome de Gênes ? Quelles mythologies comparées pour l'eau ou le pétrus ? De quelle façon peut-on fixer des vertiges ? Quel écrivain désirait être un volcan ? Comment sculpter de l'énergie ? Faut-il remplir les cercueils de livres ? Une érection peut-elle être un auxiliaire de connaissance ? Don Juan a-t-il trouvé son inspiration capitale dans les arènes ? Que veulent les femmes ? Le libertinage est-il toujours de droite ? Qui a écrit Ainsi parlait Tarass Boulba ? Madame Claude a-t-elle lu Baudelaire ? Où peut-on visiter le cimetière des plaisirs ? Comment peut-on aimer Diogène et De Gaulle ? Pourquoi les pessimistes sont-ils des poseurs ? A quoi ressemble l'odor di femmina ? Sur tous ces sujets, Michel Onfray apporte ses réponses qui sont autant de chapitres de ce livre qui peut, et doit, être lu comme un journal hédoniste.

02/1998

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Musique, danse

Les conflits de la musique française (1940-1965)

1940 : Olivier Messiaen compose en captivité le Quatuor pour la fin du temps. 1965 : Et exspecto resurrectionem mortuorum, commande d'État pour commémorer les victimes des deux guerres mondiales, est jouée en la cathédrale de Chartres devant le général de Gaulle, président de la République. En ce quart de siècle où Olivier Messiaen est passé du statut de compositeur " révolutionnaire " à celui de musicien " officiel ", la France aura connu sa période historique et sociale la plus conflictuelle, et la vie musicale son époque la plus tumultueuse, la plus troublée, la plus sectaire, mais peut-être aussi la plus diverse et la plus inventive. Après la nuit de l'Occupation, la révélation soudaine des musiques interdites par le nazisme, la montée en puissance du système dodécaphonique, l'invention de la musique concrète, l'apparition du disque microsillon, du magnétophone et de la bande magnétique sont autant de signaux d'une mutation en profondeur, à la mi-temps du siècle, des pratiques d'écoute et des techniques de création musicales, figées depuis des décennies dans des règles apparemment immuables. L'électronique entre en jeu, l'espace sonore se multiplie avec l'apparition de la stéréophonie, la disposition traditionnelle de l'orchestre est remise en cause... À ces chamboulements inquiétants, les tenants du système tonal opposent une résistance farouche, et le milieu musical français, dans cet intervalle de vingt-cinq années, offre, entre Société nationale et Domaine musical, l'image d'une redoutable guerre de tranchées, d'un combat sans merci entre " anciens " et " modernes ". En trois étapes, " musique occupée ", " musique libérée ", " musique éclatée ", ce livre retrace la trajectoire singulière de cette période foisonnante et belliqueuse.

05/2001

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Histoire de France

Cahiers secrets de la Ve République. Tome 1, 1965-1977

" Le lecteur ne trouvera ici que des choses vues, des événements vécus, des rencontres, des conversations au fil des jours. Je n'ai à aucun moment voulu faire œuvre d'historienne. D'autres s'en sont chargés, se chargeront demain de retracer l'histoire de la Ve République, du général de Gaulle à Nicolas Sarkozy. Ici, il ne s'agit que de journalisme, avec tout ce que ce mot contient d'immédiat, d'incomplet, de personnel, de subjectif. " Quant aux lieux dans lesquels la plupart des propos rapportés dans ces pages ont été recueillis : il s'agit de l'Assemblée nationale le plus souvent et, plus largement, de ce quadrilatère "microcosmique" où, entre Matignon et l'Élysée, le Palais-Bourbon et celui du Luxembourg, entre les Finances et la Justice, ministres et commis de l'État se surveillent du coin de l'œil, se sourient mais ne se pardonnent rien. Des congrès politiques, en marge des longs discours prononcés à la tribune par les uns tandis que les autres, dans les couloirs, se chargent de distiller leurs vérités. Des rédactions, enfin, où chacun échange son dernier tuyau. Car ces chroniques sont aussi, d'une certaine façon, celles des amis et amies journalistes qui m'ont accompagnée tout au long du parcours. " Cette histoire commence donc dans l'été 1965. La première élection du président de la République au suffrage universel doit avoir lieu dans six mois. A gauche, le maire socialiste de Marseille, Gaston Defferre, s'est porté en première ligne. En retrait, François Mitterrand attend. A l'Elysée, le Général ne se sent pas menacé... "

11/2007

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Histoire de France

Le naufrage. 16 juin 1940

Etrange théâtre, ce 16 juin 1940, que la ville de Bordeaux devenue la capitale improvisée d'une France déjà largement envahie par les troupes hitlériennes : trois conseils de ministres en vingt-quatre heures, présidés par deux chefs de gouvernement successifs, Paul Reynaud et le maréchal Pétain, l'un à bout de résistance, l'autre usé par l'âge et décidé à arrêter les combats. Un monde s'écroule au milieu d'un immense exode et d'un chaos indescriptible. Une république se meurt dans une indifférence quasi générale. Ce moment dramatique, écrit Eric Roussel, marque la vraie rupture de 1940, non seulement parce que tout un pays bascule alors dans l'inconnu, mais surtout parce que cette journée révèle, en miroir, les causes immédiates et lointaines, politiques autant qu'intellectuelles, culturelles et morales, d'une défaite qui, au fond, n'est pas si étrange. Récit d'un naufrage prévisible, ce livre interroge également à frais nouveaux les failles méconnues et les faiblesses parfois insoupçonnées de cette IIIe République finissante qui va expirer à Bordeaux dans le tumulte, l'incertitude et, pour beaucoup, l'inconscience de la partie terrible qui se joue alors; il retrouve les grands protagonistes de ce drame et d'autres visages moins connus ; il en restitue les opinions, les engagements, les passions, les arrière-pensées... Mais dans ce chapitre si sombre on entrevoit aussi, portés par une prescience et une détermination inespérées, les germes d'une régénération politique nationale et d'une configuration inédite des rapports entre les peuples européens : le 16 juin aura été l'école de deux hommes aussi exceptionnels que différents, Charles de Gaulle et Jean Monnet.

10/2009