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Thoreau

Extraits

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Ethnologie et anthropologie

Tenatsali ou l'ethnologue qui fut transformé en Indien

A l'automne 1879, le jeune Frank Hamilton Cushing (1857-1900) est envoyé par le Bureau of Ethnology de la Smithsonian Institution de Washington auprès des Zuni, population indienne située à la frontière de l'Arizona et du Nouveau-Mexique. En fait des quelques mois d'études envisagés, il décide de rester sur place : son séjour durera en tout quatre ans. Autant que possible, il se fait Zuni, intégrant par le corps leurs manières de faire, d'être et de penser. Adopté et initié, renommé Tenatsali (" Fleur médecine "), il devient l'un des chefs militaires du groupe et signe désormais fièrement ses courriers " 1st War Chief of Zuni, US Assistant Ethnologist ". Cette expérience ethnographique extrême, sans équivalent – relatée dans plusieurs des textes ici réunis –, débouche sur une ethnologie " totale " : conduite avec les ressources de la théorie et de l'imagination tout autant que celles de la pratique et de l'expérimentation, elle se montre non moins attentive aux objets et aux gestes qu'aux mythes et aux catégories de pensée. De Durkheim à Lévi-Strauss, en passant par Mauss et Herz, l'anthropologie française n'a cessé de s'y abreuver comme à celle d'un grand précurseur, assemblage improbable entre H. D. Thoreau, le hippie des sixties et l'homme de science. Cette oeuvre inventive et novatrice est rendue accessible en français pour la première fois.

06/2022

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BD tout public

Sukkwan island

Un père amène son fils sur un îlot désert d'Alaska pour y passer un an loin de la civilisation. Le prétexte est de resserrer les liens avec Roy, treize ans, de le confronter à la beauté du monde sauvage. Mais il se peut que le but inavoué soit tout autre. Jim, dentiste, divorcé, vie affective en ruine, traverse une sale période. Retrouver sa dignité de père aux yeux de son fils, se prouver qu'il est encore capable de faire son métier d'homme, peut-être est-ce ce qu'il vient chercher ici. Mais la dureté des conditions de vie, les pièges cachés de ce théâtre des origines où il faut tuer ce qu'on mange, les manquements de l'adulte, la lucidité du regard que l'adolescent porte sur lui, ne tardent pas à transformer le rêve de pureté à la Thoreau en cauchemar, jusqu'à l'effroyable coup de théâtre qui fait basculer l'histoire dans la terreur et la folie. Ugo Bienvenu s'empare du beau roman de David Vann, prix Médicis étranger 2010, pour en tirer un objet laconique et profond, où le temps, les peurs, les sentiments flottent comme la buée d'un souffle dans l'hiver d'Alaska. Une relecture haletante du livre original. Un huis clos hypnotique au coeur d'une nature indifférente aux minuscules destinées humaines.

10/2014

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Littérature étrangère

Au secours ! Un ours est en train de me manger !

Manager tyrannique, Marv Pushkin embarque son équipe de publicitaires pour un week-end de chasse en Alaska. Alors qu'il est en train de changer une roue de son 4 x 4, un ours l'attaque. Coincé sous la voiture, la jambe broyée par le châssis, Marv se fait grignoter le pied par Monsieur l'Ours. Une situation pour le moins inconfortable, qui plongerait plus d'un citadin dans le désespoir. Mais, grâce aux puissants analgésiques dont il ne se sépare jamais, Marv est résolu à tenir le coup en attendant les secours. S'engage alors un délirant monologue où il s'attache à démontrer la supériorité de Homo Sapiens sur le Plantigrade, et plus largement de la Civilisation sur la Nature, n'en déplaise aux écolos chevelus et autres thuriféraires de ce ringard de Thoreau. Car Marv Pushkin déleste la nature, sa femme geignarde et ses topettes de subordonnés. En revanche, il adore son Range Rover aux sièges rabattables en cuir d'Oxford, ses vêtements de marque, ses drogues aux propriétés chimiques merveilleuses, sa maîtresse Marcia du service clients, et surtout lui-même. L'être supérieur qu'est Marv Pushkin parviendra t-il à se tirer de ce mauvais pas - et à repartir du bon pied ? L'Ours deviendra-t-il l'avenir de l'homme ? Vous le saurez en lisant cette satire hilarante, une aventure immobile aux multiples rebondissements.

01/2014

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Philosophie

Philosophie, Le jour d'après demain

      « Ma position a toujours été celle de l’ignorance attentive », écrit Stanley Cavell dans ses mémoires. Dans Philosophie. Le jour d’après demain, il tisse ensemble, sans doute pour la première fois et comme un testament pour après-demain, tous les fils de cette pensée hésitante et jubilatoire qui fait son originalité.      Héritier de la philosophie analytique, du scepticisme, de Wittgenstein et d’Austin, Stanley Cavell fait de l’Amérique elle-même un objet philosophique. Il fait se répondre Nietzsche et Emerson, ou Thoreau et Heidegger, et mêle intimement la relecture des penseurs déterminants à ses yeux avec celle des œuvres littéraires, des opéras ou des films, de Shakespeare à Fred Astaire.      Cet ouvrage regroupe dix courts essais dans lesquels le talent de Cavell pour lire les œuvres d’art qui nous entourent, sa capacité d’émerveillement et son sens de l’éloge au quotidien transparaissent à chaque page. « Qu’est ce qui arrive à la philosophie ? »      Né en 1926 à Atlanta, aux États-Unis, Stanley Cavell a enseigné la philosophie à Harvard pendant toute sa carrière. Auteur notamment de Dire et vouloir dire (Éditions du Cerf, 2009) et de Qu’est-ce que la philosophie américaine ? (Gallimard, coll. « Folio Essais », 2009), il est l’un des penseurs contemporains les plus étudiés des deux côtés de l’Atlantique.                                                                Traduit de l’anglais (américain) par Nathalie Ferron

05/2011

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Couple, famille

Cheikh. Journal de campagne

Un cheikh est souvent un chef de tribu ou un notable vers lequel le groupe se tourne pour recueillir des conseils. Mais dans une société industrielle comme la nôtre, dans le milieu homosexuel où la crise identitaire est parvenue à son sommet, peut-il en exister encore ? Oui. A sa manière, Didier Lestrade en est un. Après plus de vingt ans d'activisme, ce journaliste, homosexuel et séropositif, a quitté la capitale pour s'installer sur une colline où, depuis quatre ans, il accueille ses amis venus lui raconter la vie en train de continuer à Paris sans lui. Et observe le monde en suivant les traces du cultissime Walden d'Henry David Thoreau. Isolement, autarcie, décroissance, slow culture, ébullition de l'Internet, pornographie, silence et contemplation de la nature pourraient être les mots clefs résumant les sujets abordés dans cet ouvrage. Poésie, trahison, rejet et émerveillement, soulagement et colère aussi, tant ce "journal de campagne" offre des pistes amoureuses et morales permettant d'affronter l'évolution d'une génération qui manque singulièrement de sagesse. Ce livre n'est donc pas seulement la révélation de la face cachée de l'homosexualité moderne, c'est un récit personnel et polémique qui prend à témoin la société. C'est le message d'un cheikh d'aujourd'hui qui veut croire que son expérience peut servir. Un livre qui annonce une nouvelle vie.

03/2007

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Dictionnaire français

C'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort qu'ils ont raison ! 12 923 citations pour aiguiser l'esprit critique

Une banque vous prête un parapluie quand il fait beau et vous le reprend quand il pleut (George Bernard Shaw) ; Les livres : sève vivante des esprits immortels (Virginia Woolf) ; Toute révolution devrait commencer par une réforme du dictionnaire (Victor Hugo). Loin des lieux communs et du prêt-à-penser idéologique, cette anthologie rassemble 12 923 citations, aphorismes et proverbes à teneur philosophique, sociopolitique, humoristique et poétique, selon une cartographie sémantique originale. Donnant la parole à quelque 3 500 auteur.e.s qui se sont exprimé.e.s depuis quatre millénaires et sur les six continents, cet ouvrage vous fera vivre un voyage à travers le temps et les cultures qui ont façonné l'histoire de l'humanité, depuis l'invention de l'écriture jusqu'à l'ère des téléphones "intelligents". Argent, baiser, bêtise, colère, capitalisme, fin du monde, folie, gouvernement, guerre, préjugé, révolution et xénophobie sont quelques-unes des 708 entrées de cette anthologie hors du commun. De Bouddha à Beauvoir, en passant par Platon, Thoreau, Marx, Arendt, Senghor, Mandela, Bersianik, Giroud, Kristeva, Weil, Leclerc, Vian ou Miron, ces citations ont été expressément choisies pour stimuler l'imagination, la créativité, la réflexion et l'esprit critique. Car comme le disait Coluche avec mordant, c'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort qu'ils ont raison !

10/2018

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Poésie

Habiter, traces & trajets

Habiter, ce sont cinq textes très différents, pour explorer, par les voies du poème et de la prose, des manières d'habiter, d'investir l'espace, de le rêver, de le penser et de s'en souvenir. "Lieu favorable" trame des souvenirs, les images ténues, crépusculaires parfois, venues de l'enfance. On y devine une vieille ferme, une "maison de paille" disparue, des silhouettes enfantines. Dans "l'annonce", une quête impossible déploie ses questions, dans l'énergie d'un inventaire sans fin, celui d'un lieu où l'on pourrait vivre. Les "144 fragments pour habiter" s'ouvrent comme une rêverie accompagnée, tissée de micro-récits, de lectures, de voix citées, traces & trajets, pour explorer ce qu'habiter engage. "Ailleurs" offre le portrait d'une maison perdue dans les arbres, en écho à l'impossible quête qui fut celle de H.D. Thoreau et "la cabane", poème qui clôt le livre, suggère l'horizon pacifié d'une forme souple, légère, amicale : la cabane où respirer, jouer avec les formes, défaire, reprendre et continuer. En écho, l'ouverture des façades et des paysages de Jérémy Liron, l'intensité de leur couleur, relance et déplace les points de vue. De césures en reprises, l'obstination du regard approfondit l'enquête. Dans l'espace du livre, habiter ne s'invente pas seul.

06/2019

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Monographies

Awakening. L'éveil de la nature et du corps, Edition bilingue français-anglais

AWAKENING se consacre à la Nature et au Corps, comme une façon de célébrer le printemps en s'interrogeant sur ce que signifient à la fois la notion d' "éveil" et le concept de nature à l'heure de l'urgence climatique, de la pandémie-et désormais de la guerre. Contradictoires, puissants, ces enjeux se sont imposés très vite dans la société et la politique, à la fois anxiogènes et fédérateurs... mais qu'en est-il des artistes ? De Rousseau à Caspar David Friedrich ou Henry David Thoreau, artistes, philosophes et écrivains n'ont pas seulement reflété les préoccupations ou la sensibilité de leur temps, ils ont mis en forme, en mots ou en images, un rapport à la nature dont nous avons besoin pour nous définir et nous orienter. Entre le désir de fuir les villes, de renouer un lien plus authentique et respectueux avec la nature, le sentiment de culpabilité, la peur, le traumatisme des "lock down" , cette idée d'éveil, d' "Awakening" est une piste intéressante pour penser notre présent, la possibilité d'une renaissance à travers la création. AWAKENING est composé principalement de nouvelles créations artistiques qui reflètent quatre sections dédiées à la "Renaissance de la Nature" , aux "Néologismes de la Nature" , à la "Nature menacée" et à l' "Eveil du Corps" ...

04/2023

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Développement durable-Ecologie

Aux arbres citoyens. Pour renouer avec l'écosystème Terre

Pôle Nord en solitaire, traversées du Groenland et de l'Antarctique en traîneau à chiens... Certes, Jean-Louis Etienne est l'homme des déserts blancs, mais ce voyageur au long cours, bricoleur et bâtisseur dans l'âme, est avant tout un amoureux des arbres et du bois.Il a d'ailleurs installé son port d'attache dans la forêt de son Tarn natal. A l'instar du philosophe américain Henry David Thoreau, l'un de ses inspirateurs, il est en quête d'alliances intimes avec la nature, qu'il côtoie depuis son plus jeune âge. Elle est son champ de découvertes, son espace de liberté, comme en témoignent anecdotes et souvenirs d'enfance semés au fil des pages. Mais c'est surtout le génie de l'arbre qui le fascine. Dénominateur commun à la vie de toutes les espèces, l'arbre est le gîte et le couvert de la biodiversité, le château d'eau entre la terre et le ciel. Pourvoyeur d'oxygène et régulateur du climat, il est le garant de la conservation des sols. Avec passion et un don pour la pédagogie, l'auteur nourrit notre curiosité de questions inattendues et expose des solutions pour demain Ce livre est le fruit d'une vie d'observations et d'études, une invitation à comprendre l'action et la place universelle de ces géants de la Terre dans la symphonie des espèces. Et si l'arbre était l'avenir de l'homme ?

10/2019

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Cinéma

Fondus enchaînés. Essais de poétique du cinéma

Le cinéma est à plus d'un titre un art des relations : on ne comprend pleinement un film qu'en le situant dans l'histoire des formes (genre, série, reprise), dans celui de la pensée qu'il engendre chez le spectateur-philosophe (chacun de nous dans nos bons moments), ou dans l'étude de la mise en contact d'aires culturelles distinctes (la présence des Européens à Hollywood, par exemple). Ainsi, la poétique historique des films, la " cinéphilosophie " et l'approche du cinéma en termes de transferts culturels sont autant de chemins qui aident à explorer dans le présent ouvrage ce territoire relationnel. Mais au sein même de ces approches, un film, un texte, un penseur, un cinéaste franchissent des frontières décidément poreuses, donnant extension et valeur d'égide au procédé filmique qui mêle et relie à la fois les images : le fondu-enchaîné. Ainsi font retour au long du livre les Accords Blum-Byrnes, le film noir et la comédie américaine, Stanley Cavell et Gilles Deleuze, Albert Laffay et le baudrier du roi dans La Veuve joyeuse de Lubitsch, Lettre d'une inconnue de Max Ophuls et Tout ce que le ciel permet de Douglas Sirk, la cinéphilie française et le CinemaScope, Walden de Thoreau et l'expression " ça, c'est du cinéma ! " ce qui ne doit pas vraiment surprendre car avec ces Fondus enchaînés, la collection " Poétique " s'ouvre au septième art.

04/2012

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Beaux arts

Glenn Murcutt. Projets et réalisations (1962-2002)

En plus de trente années d'une carrière hors normes, depuis les rivages d'un continent isolé où une culture encore neuve côtoie les paysages les plus anciens et les mieux préservés de la planète, Glenn Murcutt a développé une architecture domestique originale. Simples, raffinées, expressives, les quelque cinq cents maisons qu'il a conçues pour son Australie natale sont considérées aujourd'hui comme les exemples les plus probants de ce que pourrait être une " architecture écologique ". Influencée par la philosophie de Henry David Thoreau comme par le minimalisme de Mies van der Rohe, par les constructions vernaculaires australiennes comme par les leçons d'Alvar Aalto, son architecture se veut une forme de " traduction du paysage " dans lequel elle s'inscrit, modelée par le concept d'économie qui la fonde - économie d'espace, d'énergie, de matériaux... L'attribution, en 2002, du prix Pritzker (le Nobel de l'architecture) à ce praticien inclassable témoigne de l'écho que rencontrent aujourd'hui ces questions dans les cénacles internationaux. Ce livre cherche à donner à voir et à comprendre cet œuvre singulier en élucidant ses origines, ses ressorts et sa portée. Un essai critique approfondi analyse le parcours, le mode de travail et les idées de Glenn Murcutt, et dégage les raisons de son importance dans le panorama de l'architecture d'aujourd'hui. Une section largement illustrée présente ensuite en détail trente-trois de ses projets et bâtiments réalisés entre 1968 et 2001.

10/2003

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Littérature étrangère

Les esprits de la rivière

Héritier de Whitman et Thoreau, James Oliver Curwood est, dès le début du XXe siècle, l'auteur de romans qui marquent la naissance d'une pensée écologique aujourd'hui incontournable, Voyageur infatigable et reporter intrépide, il partagea la vie des trappeurs légendaires et des bêtes sauvages, s'en faisant l'inlassable conteur. Sous sa plume, la nature sauvage du Grand Nord canadien qu'il décrit avec fascination prend une dimension quasi métaphysique, au coeur de la littérature du wilderness. Dans ce bref récit peu connu, Curwood met en scène une histoire d'amour empêchée par la morale et les conventions sociales. Un amour qui, dans toute sa candeur et sa vérité, se veut l'écho de la beauté d'une nature indemne, aussi dangereuse que fragile... Double de l'écrivain dont il partage le regard critique sur une humanité avide et destructrice, le héros Paul Kirke est un éternel amoureux des grandes solitudes nordiques. Contraint de vivre éloigné de son épouse Claire alors qu'il dirige un chantier dans le village de Péribonka, au bord de la tumultueuse rivière Mistassini, il s'éprend de la jeune Carla... Aventure, nature puissante, sentiments forts, paysages fabuleux, tels sont les ingrédients d'un écrivain qui, un siècle après sa mort, continue de nous emporter et de nous charmer. Avec Les Esprits de la rivière, Kazan chien-loup (2018) et Au coeur des grandes solitudes (2018), L'Eveilleur entend faire redécouvrir l'oeuvre remarquable de cet auteur du Grand Nord, père fondateur, aux côtés de Jack London, du nature writing.

02/2020

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Photographie

Mille et un passages

Réflexion sur l'enfance et l'adolescence, sur la perte d'innocence, ses images sont construites à partir du réel et imprégnées de la culture du sud des Etats-Unis chère à Faulkner. Elles montrent des instants intimes et singuliers : des enfants jouent, se baignent dans les rivières ou posent crânement dans une nature puissamment présente, de jeunes couples s'enlacent sous leur véranda, des corps nus s'allongent dans des pairies aux herbes hautes. Profondément marquées par la littérature et la philosophie de Thoreau et Emmerson qui célèbrent la fusion de l'homme avec la nature, les images de Sally Mann posent la question des origines, de l'identité, de l'histoire, de la place de l'individu dans le monde. Si elles s'appréhendent comme un journal photographique et explorent la culture américaine, elles sont aussi des réflexions personnelles qui tendent vers l'universel à travers des témoignages intimes et ordinaires. Le travail sur le collodion qu'effectue la photographe donne à ses tirages des noirs très charbonneux ou des blancs éclatants. Cette approche pictorialiste confère à ses images théâtralité et lyrisme. Ode à la puissance de la vie, les photographies de Sally Mann parlent aussi de la décrépitude des corps, de la perte... Cette monographie richement illustrée et accompagnée d'essais de spécialistes de son oeuvre présente plus de deux cents photographies et explore toutes les facettes de son travail : études sur la figure humaine, portraits intimistes, natures mortes, paysages, vues architecturales, un univers visuel qui célèbre le romantisme de la vie ordinaire.

06/2019

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Littérature française

Départ de feu

On l'appelle la "génération Y " - why generation - et elle est en quête. Une quête de sens acharnée, foisonnante, parfois maladroite. Ce roman est l'histoire de cette quête à travers César, 30 ans. César a trente ans. Community manager chez Philip Morris à Lausanne, il est un jeune urbain hyperconnecté dont la langue est le franglais et la règle de vie une artificialité quasi revendiquée. Un soir, en rentrant chez lui, il découvre son immeuble en flammes. Tout part en fumée, y compris ses certitudes lorsqu'il se rend compte qu'il est incapable de visualiser le visage de sa voisine, une vieille dame qui a péri dans l'incendie. Le sentant très affecté, sa direction lui offre un week-end de détox à la montagne : deux jours dans un chalet isolé sans aucune connexion, pour faire de lui un new man. L'expérience s'avère temporairement profitable. Mais quelques jours après son retour, César part en vrille au point de frapper un de ses collègues. Il comprend qu'il est temps d'agir. C'est le début d'une quête, celle d'un paradis aux contours un peu flous, d'un " angle mort " qu'il va chercher dans des expériences extrêmes : la solitude, le froid, le sauvage, les îles dites désertes. Drôle, émouvant, actuel, ce troisième roman est surtout intelligent et d'une profondeur philosophique, on y rencontre au détour de situations comiques de grands penseurs tels que Nietzsche ou Héraclite et l'indispensable écrivain de la nature Henri David Thoreau.

02/2022

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Poésie

Poétique N° 169, février 2012 : Le renouvellement des formes

Le cinéma est à plus d'un titre un art des relations : un film ne peut être pleinement compris qu'en tissant le lien avec ce qui le dépasse dans le registre de l'histoire des formes (genre, série, reprise), dans celui de la pensée qu'il engendre chez le spectateur-philosophe (chacun de nous dans nos bons moments), ou encore dans l'étude de la mise en contact d'aires culturelles distinctes (la présence des Européens à Hollywood pour citer l'exemple le plus évident). La poétique historique des films, la "cinéphilosophie" et l'approche du cinéma en termes de transferts culturels apparaissent comme autant de chemins qui aident à explorer ce territoire relationnel. Mais au sein même de ces approches, un film, un texte, un penseur, un cinéaste insistent et franchissent des frontières décidément poreuses, donnant extension et valeur d'égide au procédé filmique qui mêle et relie à la fois les images : le fondu enchaîné. Ainsi font retour au long du livre les accords Blum- Byrnes, le film noir et la comédie américaine, Stanley Cavell et Gilles Deleuze, Albert Laffay et le baudrier du roi dans La Veuve joyeuse d'Ernst Lubitsch, Lettre d'une inconnue de Max Ophuls et Tout ce que le ciel permet de Douglas Sirk, la cinéphilie française et le CinémaScope, Walden de Thoreau et l'expression "ça, c'est du cinéma ! ", ce qui ne doit pas vraiment surprendre car, avec ces Fondus enchaînés, la collection "Poétique" s'ouvre au septième art.

03/2012

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Philosophie

Du mensonge à la violence. Essais de politique contemporaine

Hannah Arendt est l'un des grands penseurs politiques de notre temps. On trouvera dans ce livre quatre essais qui sont autant de méditations sur la politique et la condition de l'homme dans le monde contemporain. Dans le premier, Du mensonge en politique, Hannah Arendt tire la leçon des documents du Pentagone, révélés en 1971 par la presse américaine. Allant à l'essentiel, elle examine sans pitié l'accumulation de mensonges officiels, d'obstination dans l'erreur, voire de naïveté qui a conduit les Etats-Unis à l'échec au Vietnam. Documents à l'appui, elle reconstitue les mécanismes psychologiques dont les responsables politiques ont été les inventeurs et les victimes. En politique aussi, l'illusion a des limites, et les «réalistes» n'ont pas été les derniers à la cultiver. La Désobéissance civile contient une réflexion originale sur la question : au nom de quoi et jusqu'à quel point peut-on désobéir à l'autorité établie ? De Socrate à Thoreau, de Gandhi à Martin Luther King, sans oublier les objecteurs de conscience, de multiples exemples illustrent la nécessité et l'efficacité de ce qui peut être plus qu'une contestation : un témoignage et une action politique. Sur la violence - celle-ci considérée en tant que phénomène politique distinct du pouvoir et de la force brute - constitue le troisième essai. Ses doctrinaires, de Sorel à Fanon et à leurs épigones contemporains, sont analysés notamment au travers des mouvements étudiants, avec une lucidité qui n'exclut pas la compréhension. Politique et Révolution contient des réflexions sur les systèmes politiques en Amérique et en Europe. Quel système peut assurer la plénitude de l'homme et du citoyen ?

05/2016

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Développement durable-Ecologie

Anaïs s'en va-t'en guerre

Anaïs est née dans une famille pas comme les autres : entre une mère s'occupant de la mécanique et un père préférant repasser le linge. De son enfance, elle a conservé l'odeur du troène au printemps, le divorce des parents, le potager de son "pépé" , le "chemin du blé en herbe" , la plage des Dunes du Port. A 18 ans, elle part en Inde, seule, puise en elle un courage qu'elle ne soupçonnait pas et découvre le caractère sacré de la nature. Elle. De ce premier voyage initiatique et décisif, elle tire une force pour toujours et voit naître son rêve : "cultiver son jardin" . Comme si l'errance avait provoquée chez elle le besoin de s'enraciner pour continuer à avancer. Anaïs se met en quête d'un lopin de terre. En Bretagne évidemment ! La route est semée d'embûches, mais ni l'administration, ni la misogynie du milieu agricole, ni les caprices du ciel ne lui font peur. En accord avec ses convictions profondes, elle réalise son rêve : elle sème, cultive et invente des tisanes, telle une sorcière des temps modernes ! Anaïs apprend le travail de la terre, la solitude, les noms enchanteurs des herbes ; l'aubépine, l'hysope, la guimauve, la marjolaine, la sauge, le souci, l'agastache, le serpolet et la reine-des-prés, elle lit Thoreau et s'interroge sur la valeur du travail, de l'argent, de la liberté, sur le lien de l'homme à la nature, sur la beauté des gouttes de rosée sur les feuilles le matin... Ce livre est un hymne à rêver et à aller jusqu'au bout de ses rêves, un petit guide de survie alternatif et stimulant dans un monde qui va trop vite, une réflexion sur l'écoféminisme et une célébration de la nature.

06/2020

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Histoire de la population

Traité de désobéissance civile . De la résignation à l'affirmation

Une anthologie historique complète de la résistance non violente, pour mieux comprendre les mouvements de désobéissance civile de ces dernières années. Cet essai revient sur l'histoire de la désobéissance civile. Il permet de comprendre les différents enjeux de ce concept ainsi que les théories, pratiques et débats qui l'entourent. Chloé Di Cintio décortique les notions de légitimité, de droit civil, d'usage ou non de la violence dans la résistance, de morale et de légitimité. Elle donne la parole aux différents acteurs de la désobéissance civile, qui évoquent les forces et les perspectives de cette forme de résistance politique. Elle prouve que la désobéissance civile est un droit, une condition au contrat social démocratique, et surtout une nécessité pour préserver la justice. La première partie est dédiée aux clarifications sémantiques : que signifient la morale, la loi, le droit ou encore l'obéissance ? Elle rappelle que la désobéissance civile se fait en reconnaissant l'importance et la légitimité de la loi. En s'appuyant sur différents philosophes, elle montre l'importance, au sein d'une société, de refuser le conformisme et de rester critique. La deuxième partie aborde la désobéissance civile de manière historique (Thoreau, Martin Luther King, Gandhi...), et revient sur les grands mouvements sociaux, notamment anticoloniaux, qui en ont fait usage. La troisième partie donne une perspective juridique et politique à la désobéissance, de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, qui en fait un droit démocratique, à la question morale des risques de tyrannie dans la démocratie. Enfin, la quatrième partie développe les stratégies de la désobéissance civile, en analysant comment il est possible de militer contre le système de manière exemplaire et sans se marginaliser.

11/2021

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Romans policiers

Mort aveugle

Les apparences sont souvent trompeuses. Ainsi, Grant County a tout de la petite ville tranquille du vieux Sud américain où il fait bon vivre et aimer son prochain. Une ville tranquille, où est pourtant retrouvée une jeune femme sauvagement violée et mutilée dans un diner local. Puis une autre, violée et mutilée elle aussi. Ressurgissent alors les rancoeurs et les secrets des uns et des autres, enfouis au fil du temps. Des haines qui font craquer le vernis de Grant County et en révèlent l'horreur. Avec ce premier volume de la série de " Grant County " , Karin Slaughter campe un couple d'enquêteurs atypique : Sara, pédiatre occasionnellement légiste, et son ex-mari, Jeffrey, shérif de la ville. Sombre, brutal, le roman nous plonge dans une intrigue haletante et glaçante jusqu'à la dernière page. Nouvelle préface de Lisa Gardner. Traduction de l'anglais (Etats-Unis) par Paul Thoreau. A propos de l'autrice : N°1 sur les listes internationales de best-sellers, Karin Slaughter est l'un des autrice les plus populaires et les plus plébiscitées dans le monde. Publiée en 33 langues et vendue à plus de 30 millions d'exemplaires, elle est l'autrice de 15 romans, parmi lesquels figurent les séries Grant County et Will Trent, le roman Cop town, nominé pour l'Edgar Award, et Pretty girls (Mosaïc 2016), son premier thriller psychologique. " Karin Slaughter nous livre un récit noir, brutal, avec des passages à glacer le sang, et un style d'écriture soigné et poignant. Un très bon moment de lecture. " Violette BeauRegard, Babelio " Dans ce premier roman, déjà tous les éléments qui font la réussite de cette autrice : des histoires intenses, du suspens, des enquêteurs au centre des intrigues, des personnalités fortes, complexes. " laure14, Babelio

06/2023

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Littérature anglo-saxonne

Fichu, c'est fichu. Ou l’histoire d’un homme qui voulait faire les travaux domestiques

Fichu, c'est fichu de Wanda Gág (Gone is Gone, paru aux Etats-Unis en 1935) est un ­charmant petit format illustré qui raconte l'histoire d'un couple de paysans et de leur folle journée advenant suite à la mise au défi, lancé par Liesi - la femme -, à son mari - Fritzl -, de s'occuper des tâches ménagères ­quotidiennes. Grâce à ce tour de passe-passe ­narratif de l'inversion des rôles de genre, ­l'autrice ­compose une fable drôlatique pleine de bon sens. Tel un Charlie Chaplin du tournant du siècle, le pauvre Fritzl s'embourbe par ignorance dans les difficultés du labeur domestique et provoque l'hilarité du lecteur face aux conséquences des catastrophes attendues. Mais la leçon qu'en tire la malicieuse Liesi n'est pas cruelle, elle rappelle tout bonnement qu'on ne trouve le bonheur à deux seulement si l'on fait l'effort de connaître la réalité de l'un et de l'autre. L'écriture fine de Gág, qui joue d'apostrophes et d'adresses au lecteur, puise son inspiration dans les comptines et les récits populaires. Son dessin au trait rond et robuste évoque la ruralité élémentaire de la vie à la ferme et fait preuve d'inventivité asticieuse dans la composition de ces saynètes pleines de vie. Pour celle qui a adapté en mots et en images de nombreux contes des frères Grimm, et qui voulait adapter de la même façon Walden de Thoreau, Fichu, c'est fichu est une ode au quotidien et à la sagesse de ses ancêtres - l'histoire est transmise par sa grand-mère - et un prétexte à mettre en lumière les préoccupations des femmes engagées de sa génération, à savoir démontrer que la quête de l'égalité est une histoire vieille comme le monde.

11/2023

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Sciences historiques

Tablettes et fragments proto-élamites. Edition bilingue français-anglais

Le proto-élamite est l'un des plus anciens systèmes d'écriture connus, mis au point en Iran vers 3100 avant J.-C. En partie dérivé de l'écriture proto-cunéiforme inventée en Mésopotamie vers 3400, le proto-élamite connaît néanmoins un développement original puis cesse d'être utilisé vers 2900, sans être immédiatement remplacé par un autre système d'écriture. La très grande majorité des tablettes d'argile inscrites en proto-élamite ont été découvertes sur le site de Suse dès la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Poursuivant les travaux de déchiffrement entamés dès le début du XXe siècle, Jacob L. Dahl, professeur d'assyriologie l'université d'Oxford, livre ici aux chercheurs, étudiants et amateurs l'étude de cent vingt et une tablettes et fragments inédits conservés au musée du Louvre, qui abrite la plus grande collection au monde de textes proto-élamites. L'édition de ces tablettes est précédée d'une introduction détaillée qui retrace l'histoire de leur découverte et de leur publication et présente les principes de cette écriture ainsi que les difficultés posées par son déchiffrement. Elle est complétée par un index des signes proto-élamites utilisés dans ces textes. Le présent ouvrage signe la reprise de la collection des Textes cunéiformes du Louvre, créée en 1910 par François Thureau-Dangin et dont le dernier volume était paru en 1967.

03/2019

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Histoire ancienne

Histoire de la Mésopotamie

Mésopotamie, Ur, Babylone, le Déluge, Gilgame... Ces mots sont familiers, mais que savons-nous véritablement des débuts de l'Histoire ? L'architecture de terre crue ou l'écriture cunéiforme, incisée dans de l'argile tels de petits clous, paraissent n'avoir guère de rapport avec notre civilisation. Or notre culture est l'héritière de manières mésopotamiennes de faire : le découpage du temps (mois, semaine, jour), les symboles religieux (le croissant de lune, l'arbre de vie), l'étymologie de certains mots ("safran", "gypse"), jusqu'au fait de "s'orienter" (les premières cartes étaient établies vers l'Orient). L'histoire de la Mésopotamie, le berceau de la civilisation urbaine et des premiers États, est, plus encore que celle de l'Égypte des pharaons, indissociable de ceux qui permirent sa redécouverte voilà à peine deux siècles - dont Jules Oppert qui déchiffra l'akkadien et François Thureau- Dangin le sumérien. Aujourd'hui discipline à part entière, l'assyriologie dispose de documents - des inscriptions officielles, des textes scolaires, des documents comptables d'exploitations, des actes de propriété, des lettres de simples particuliers - grâce auxquels nous est livré accès à des menues données qui font défaut pour les civilisations grecque, romaine, voire égyptienne. Nous voilà éclairés sur les commencements de l'Histoire : il était une fois un peuple sémite, les Akkadiens, et une civilisation encore plus ancienne, sumérienne, dont l'origine restait inconnue...

02/2010

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Psychologie du travail

Modèles en analyse du travail

Analyser le travail ne va pas de soi. L'ergonome, le psychologue, le sociologue, mais aussi l'ingénieur en organisation, l'informaticien, l'économiste, ou encore le juriste et le gestionnaire utilisent une très grande variété de modèles de la réalité - le "travail humain" - qu'ils cherchent à décrire ou à transformer. D'où le souci de faire de l'analyse du travail une réflexion théorique, qui seule rend possibles les progrès méthodologiques. Trois sections principales traitent des modèles de l'activité, des signes, langages et communication, et enfin des compétences et expertise. René Amalberti est médecin, professeur de physiologie, conseiller sécurité des soins de la HAS et Directeur scientifique de la Prévention Médicale-Groupe MACSF. //Maurice de Montmollin a enseigné l'ergonomie à l'Université Paris-Nord où il a créé le Laboratoire Communication et Travail, tout en poursuivant ses collaborations avec l'industrie. Il a dirigé, en association avec le Professeur Alain Wisner au CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers), le DEA et le doctorat d'ergonomie. Il a contribué à créer et animer le groupe MAST (Modèles d'Analyse des Situations de Travail). Jacques Thereau fut ingénieur, puis chargé d'études en économie et statistiques, puis ouvrier spécialisé, puis chercheur en ergonomie et anthropologie cognitive, d'abord hors statut puis chargé de recherche au C. N. R. S. Il est actuellement retraité et chercheur associé à l'Equipe Analyse des Pratiques Musicales (IRCAM).

04/2022

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Photographie

Grégoire Eloy. La Parcelle

"Le projet artistique traite de l'utopie, de l'idée de la vie en forêt, comme si, par exemple, il était question de revivre l'expérience de Thoreau. A partir d'une parcelle de forêt nue, construire une cabane, y vivre. La photographie vient consigner l'expérience et la prolonger. Une fois réalisée, la cabane devient aussi un lieu de résidence et un laboratoire qui permettent de produire des images d'un autre registre, lié au paysage, à son empreinte sur le papier argentique. La partie artistique est donc indissociable de la construction, l'une nourrit l'autreâ : âl'expérience vécue sur la parcelle justifie la production de photographies et vice-versa, la production de photographies appelle l'expérience - comme un auteur qui multiplierait les expériences de vie pour nourrir son récit autobiographique... [... ] Il a fallu attendre que la nuit tombe, rentrer dans la forêt à la lumière de la frontale, la passer au rouge pour manipuler le papier photosensible. On se sent très vite très vulnérable, on se sent épié, par manque de repères et d'habitude probablement, ou c'est la peur du noir tout simplement. G. E. Le Champ des Impossibles est une plateforme artistique et un outil culturel ambitieux de développement du territoire. Au service du public, il a pour mission de soutenir les artistes dans leurs créations, de conserver leurs oeuvres et de les diffuser auprès du plus grand nombre. Il s'agit de favoriser dans le Perche, en milieu rural, la diffusion de l'art contemporain et la médiation culturelle nourries par un dialogue vivant avec les artistes. Ce projet de territoire utilise l'art contemporain comme terrain partagé afin de créer du vivre ensemble en assurant la circulation des idées et des artistes. Les résidences de la Slow factory sont un axe majeur de cette stratégie. Les invitations guidées par le regard de Christine Ollier sont des temps de création passionnants, de rencontres et de croisements d'horizons.

06/2022

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Sciences historiques

L'aventure et l'espérance. Anthologie

Je viens de fêter mes 88 ans. Combien de fois ma vie n'a-t-elle tenu qu'à un fil ? A 19 ans, parce qu'un chef de réseau a cru en moi, j'ai été projeté dans l'aventure de la Résistance puis dans l'abîme de la déportation. A 44 ans, je suis sorti de prison, sans papiers, sans droit de vote, sans carnet de chèques. Entre-temps, pendant deux décennies d'une intensité sans pareille, j'ai été plongé dans l'Histoire. Je l'ai connue, comme Shakespeare dans Macbeth, "racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien". J'ai pourtant choisi comme titre L'Aventure et l'Espérance à cette réédition qui retrace mon chemin à travers des extraits de livres et de conférences. L'aventure, parce que je n'ai pas passé ma vie en retrait. Thoreau a écrit qu'avant de s'asseoir pour écrire, il faut se lever pour vivre. J'inscris aussi le mot espérance. Au-delà de tout, il reste une flamme fragile, minuscule, chancelante, mais si bouleversante. L'espérance est une grâce, la seule peut-être qui compte à 88 ans. C'est celle que je veux confier aux lecteurs avant de quitter "le doux royaume de la terre". Hélie de Saint Marc Avec un DVD inédit offert : Indochine, notre guerre orpheline de Patrick Jeudy. Texte lu par Hélie de Saint Marc. En 2001, Hélie de Saint Marc faisait paraître un album, Indochine, notre guerre orpheline, avec des photos du service iconographique de l'armée. Le documentariste Patrick Jeudy a demandé à Hélie de Saint Marc de lire ses textes, évocation imagée et puissante de la guerre d'Indochine. Sur ce fil rouge du témoin qui se souvient, Patrick Jeudy a puisé dans les archives des cinéastes de l'époque, où s'illustraient de jeunes appelés comme Pierre Schoendoerffer, les images qui résonnaient avec ce texte. Ce film est inédit.

11/2013

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Biodiversité, nature

John Muir. Le souffle de la nature sauvage

Louis-Marie Blanchard nous entraîne, de la Californie à l'Alaska, dans les pas de John Muir (1838-1914), un homme au parcours hors du commun, né en Ecosse et émigré en Amérique du Nord à l'âge de onze ans, qui n'eut de cesse de s'interroger sur notre place au sein de la nature et du sens qu'il devait donner à sa propre existence. Sauver les séquoias géants et la somptueuse vallée du Yosemite, protéger les derniers espaces de vie sauvage des Etats-Unis, John Muir en a tôt fait sa raison de vivre : "J'ai attaché mon chariot à une étoile." Tour à tour inventeur, berger, botaniste, géologue, arboriculteur, naturaliste, écrivain talentueux et marcheur au long cours, avant tout fasciné par la dimension mystique et sensuelle de la nature sauvage, il est aussi l'un des pères des parcs nationaux américains. Marqué par la lecture de Humboldt, Marsh et Thoreau, habité par un sentiment d'urgence et témoin de l'industrialisation à marche forcée de son pays d'accueil, il sera le fondateur inspiré du Sierra Club, la plus grande société de protection de la nature aux Etats-Unis. Passionnément amoureux de la nature sauvage et de la solitude, l'infatigable "préservateur" va s'éteindre en 1914 après un ultime combat pour prévenir la submersion de la vallée de Hetch Hetchy. Très respecté aux Etats-Unis, John Muir fait partie de la poignée d'hommes qui ont favorisé une véritable prise de conscience écologique et engendré le mouvement écologiste américain. Au moment où les défis écologiques deviennent monumentaux, le message de John Muir et de ses successeurs les plus marquants nous offre une approche renouvelée de la nature qui ne doit plus être perçue comme un espace à conquérir mais comme un ensemble harmonieux, un sanctuaire incluant les sols, les eaux, les plantes et les animaux, un héritage commun a tous les êtres, qui doit impérativement être l'objet de notre respect et de notre considération.

03/2021

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Poésie

Nul lieu n'est meilleur que le monde. Edition bilingue français-anglais

"Nos vies nous ont forcés à quitter la carrière poétique, écrivait Wendell Berry à son ami Gary Snyder en 1977. Quand on quitte la poésie, les poèmes deviennent alors une façon de parler aux autres hommes et pour les autres hommes, et non plus des choses acquises." C'est en 2014 qu'ont été révélées au public les quarante années de correspondances entre Snyder, symbole de la Beat Generation, et Berry, l'héritier de Thoreau, chantre et théoricien d'un monde renouvelé grâce à l'écologie. La même année que Snyder avait quitté les Etats-Unis pour aller suivre au Japon les enseignements d'un maître zen, en 1956, Wendell Berry s'installait avec sa femme dans une vieille ferme de 60 hectares, sur la rive occidentale de la rivière Kentucky. La même année que le Californien revenait aux Etats-Unis pour acheter avec Allen Ginsberg des terres au nord de la Sierra Nevada, en 1969, l'homme du Kentucky publiait à New York son premier recueil d'essais, The Long-Legged House, véritable manifeste appelant à une prise de conscience sur les conditions de survie des sociétés modernes. Berry a oeuvré de toutes ses forces pour développer de nouveaux modes d'agriculture, respectueux de la nature, et recréer des communautés à taille humaine, fondées sur un sens de la solidarité qui disparaît dans le monde globalisé qui est le nôtre, soumis à une logique financière et à des technologies asservissantes. "Nul lieu n'est meilleur que le monde, met en garde Wendell Berry, qui, lui-même, / n'est pas meilleur que ses lieux. Ceux-ci / ne sont pas meilleurs que leurs habitants tant que leurs habitants / continuent d'y vivre. Quand ils rendent obscure / la lumière en eux, le monde s'obscurcit." Voix majeure de la poésie contemporaine, mais aussi romancier et nouvelliste, auteur de très nombreux essais sur l'écologie et la littérature, Berry est considéré aujourd'hui en Amérique comme un véritable prophète de notre temps. C'est la première fois qu'il est traduit en volume en français à travers un ensemble de textes qui couvre l'ensemble de son itinéraire poétique.

09/2018

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Penser l'écologie

Vers une vie simple

L'utopie est-elle à portée de main ? Un traité de simplicité volontaire, un livre fort, publié il y a plus d'un siècle, d'une actualité et d'une générosité saisissantes ! Publié en 1887, ce livre est un réquisitoire contre l'idéal qui prédomine alors en Angleterre : s'enrichir en fournissant le moins d'efforts possible. Toute une population rêve en effet de parvenir à l'état de consommateur passif qui vit aux crochets des autres. A l'économie politique bourgeoise qui détruit la fraternité, Carpenter oppose un tout autre idéal : que chacun se dépouille du superflu et se retrousse les manches pour répondre à ses besoins, tout en partageant et en s'entraidant avec ses prochains. S'appuyant à la manière d'un Henry David Thoreau sur sa propre expérience de retour à la terre, sur sa sensibilité à la nature et sur les principes de la simplicité volontaire qu'il expose ici, l'écrivain-maraîcher plaide pour un socialisme anti-industriel. Soit une production à petite échelle fondée sur le travail des paysans et des artisans, qui maîtrisent leurs moyens de subsistance. Non seulement une telle société décentralisée serait plus juste et égalitaire, mais elle permettrait aussi une plus grande liberté et un épanouissement des individus. Car l'Homme n'est pas fait pour s'enfermer dans des villes fumantes, mais pour vivre au grand air et travailler avec ses mains. Voici l'une des leçons de ce magnifique traité de philosophie pratique. PRESSE : " Le livre d'Edward Carpenter n'en est pas moins précieux pour, à la fois, illustrer et enrichir les travaux les plus pertinents aujourd'hui. " Polony " La démonstration remarquable d'[Edward Carpenter], aux accents anarchistes, contribue aux questionnements de nos sociétés modernes, à l'ère post-capitaliste. " A voir a lire " Nourri par le transcendantalisme américain, le philosophe socialiste et libertaire défend un rapport parcimonieux et autosuffisant de l'homme à l'environnement, qu'il a lui-même concrétisé. " Le Nouveau Magazine Littéraire " La force d'Edward Carpenter est justement d'intégrer cette simplicité volontaire dans une pensée éminemment politique et sociale. " Usbek & Rica

11/2021

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Critique littéraire

La Revue Blanche. Une génération dans l'engagement 1890-1905

La Revue Blanche, dont l'aventure n'a guère duré plus de dix ans, a joué en France un rôle-charnière essentiel. La plupart des écrivains, peintres, musiciens, hommes politiques, intellectuels les plus marquants de la fin du XIXe et du début du XXe siècle y ont collaboré ou l'ont côtoyée. Créée, financée et dirigée par les trois frères Natanson, jeunes Juifs polonais, avec la complicité enthousiaste de leurs condisciples du Lycée Condorcet, la Revue Blanche devient vite un lieu de débat sur tous les sujets qui agitent la France. Elle mène des combats politiques sous l'impulsion d'anarchistes comme Fénéon, Mirbeau ; de socialistes, tels Blum, G. Moch, Péguy ; de dreyfusards et de fondateurs de la Ligue des droits de l'homme, comme Reinach et Pressensé. En témoignent ses campagnes dénonçant le génocide arménien, les dérives coloniales, la barbarie des interventions, européenne en Chine, anglaise en Afrique du Sud, et la diffusion des pamphlets de Tolstoï, Thoreau, Nietzsche, Stirner... Elle promeut les peintres Nabis, les Néo-impressionnistes et l'Art nouveau, anticipe le fauvisme, le futurisme et les arts premiers. Toulouse-Lautrec, Bonnard, Vuillard, Vallotton, Hermann-Paul, Cappiello illustrent les articles de la revue et les ouvrages publiés par ses Editions. Après avoir soutenu fidèlement Mallarmé, la Revue Blanche accueille Proust, Gide, Claudel, Jary, Apollinaire qui y débutent, tandis qu'elle édite une nouvelle traduction des Mille et une nuits et Quo Vadis, le premier best-seller du siècle. Elle salue l'innovation dramatique avec Antoine et Lugné-Poe, Ibsen, Strindberg et Tchékhov, sans oublier le triomphe de l'école française de musique avec Debussy. Humour et esprit de fête, liberté, engagement et créativité, pacifisme, laïcité, mondialisation sont les valeurs promues par cette génération emportée dans le sillage de la Revue Blanche. Cet ouvrage illustré et nourri de nombreuses citations décrypte l'histoire de cette avant-garde, nous familiarise avec ses membres, ses réseaux, ses utopies et ses réalisations. Il donne la mesure de l'étape majeure alors franchie par la société française vers le modèle culturel et politique qui est le sien aujourd'hui.

09/2007

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Philosophie

Spirituel et rationnel. Les alliances paradoxales

Foi et Raison : dans les débats autour de la laïcité, de la place du religieux ou du sacré dans les sociétés contemporaines, ces catégories sont convoquées de façon si tranchée qu'elles semblent vouées à entretenir une guerre de position interminable. A la raison universelle qui ne s'occupe que de savoir, d'expliciter et de contrôler les raisons de ce savoir, on oppose la foi aveugle, incommunicable, de ceux qui croient sans voir. Comment sortir de ce jeu à somme nulle ? Les auteurs de ce volume formulent un pari : mieux qu'un régime de coexistence pacifique, mieux qu'un redécoupage des frontières, ils proposent d'aborder spirituel et rationnel à travers les alliances qui, depuis l'aube de l'humanité, n'ont cessé de se nouer entre eux. Alliances paradoxales, sans doute, puisque chacun des termes s'y trouve poussé jusqu'à ses limites, au risque de se perdre. Ainsi la raison inspirée peut devenir déraisonnable, sans basculer pour autant dans l'irrationnel : c'est ce que les Grecs ont vu, au-delà du partage proclamé entre logos et mythos. Le fait mystique invite à dépasser l'alternative entre foi et raison en dénouant le lien qui assimile couramment foi et croyance. Il conduit à envisager l'objet du spirituel et les oeuvres de la foi du point de vue d'une rationalité élargie, capable de faire communiquer par un effort d'intuition et de création les plans disparates de l'expérience : le moi et le monde, la nature et la surnature. La philosophie elle-même, et jusqu'à un certain point la psychanalyse, peuvent se définir dans un rapport à des "exercices spirituels" où le sujet est directement engagé, affecté, altéré par le travail de la pensée. Au coeur des formes de sagesse ou d'éthique qui ont fait de la connaissance et de la transformation de soi leur enjeu principal, on trouve l'idée que la raison peut s'approfondir par degrés et atteindre par elle-même, en elle-même, des vérités d'ordre spirituel. Au terme de cette enquête qui traverse les pensées de Platon, saint Augustin, saint Jean de la Croix, Corneille Agrippa, Spinoza, Emerson, Thoreau, Freud, Lacan, Bergson, Ostad Elahi, se dessine une perspective nouvelle : celle d'une spiritualité rationnelle, solidaire d'une raison ouverte au spirituel.

09/2011