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Leibniz

Extraits

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Philosophie

La Raison gourmande. Philosophie du goût

Le goût et l'olfaction sont les plus décriés des cinq sens car ils montrent à l'envi combien l'homme qui pense et médite est doublé d'un animal qui renifle et goûte. D'où le discrédit jeté sur toutes les activités esthétiques qui en appellent aux saveurs et aux odeurs, donc aux arts de la cuisine et des alcools. Ce livre propose de conférer la dignité philosophique qui leur manque aux domaines de la table et de répondre positivement à la question de Nietzsche : y a-t-il une philosophie de la nutrition ? Pour ce faire, La Raison gourmande invite à un trajet en terres hédonistes et à des pérégrinations au cours desquelles on verra Leibniz expliquer la théorie des bulles à Dom Perignon, Grimod de la Reynière inventer la critique gastronomique à partire e la scène théâtrale, Noé servir de prétexte jubilatoire à l'ivreté, Brillat-Savarin accéder au rang de philosophe grâce à une truffe et à un utérus, Carême réaliser son désir d'être architecte en devenant cuisinier, l'art conceptuel expliquer la Nouvelle Cuisine. De même, sur des terres exotiques, on découvrira l'odyssée du thé, du café et du chocolat, le tout mis en perspective avec l'invention de religions excitantes dans lesquelles l'ange accède à un nouveau statut. Ou bien, on traquera, en prenant des leçons dans l'histoire de l'art de la période moderne à nos jours, ici les œuvres des cuisiniers-artistes, là celles des artistes-cuisiniers. L'ensemble du livre est placé sous les auspices de l'ange hédoniste, étrange personnage conceptuel dont le propos invite tout un chacun à se réconcilier avec l'ensemble de ses sens et la totalité de sa chair. Une existence hédoniste est à ce prix.

10/1997

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Philosophie

Pourquoi le monde existe-il ? Un polar existentiel

Partant de la question la plus fascinante de tous les temps, " Pourquoi y a-t-il un monde plutôt que rien ? " Jim Holt embarque le lecteur dans une incroyable enquête existentielle. De la philosophie à la physique quantique, nombre d'intellectuels et de chercheurs tels que Leibniz, Hawking, Kant, Hegel ou Sartre, ont cherché à expliquer l'origine du monde. Jim Holt revient sur les théories qui ont émergé au cours des siècles et partage les échanges qu'il a eus avec de nombreux scientifiques et penseurs auxquels il a posé la question qui l'obsède ; Parmi les personnes interviewées, on trouve John Updike, David Deutsch, Adolf Grünbaum, John Leslie, Derek Parfit, Roger Penrose, Richard Swinburne, Steven Weinberg, Andrei Linde et Martin Amis. Avec humour et intelligence, Jim Holt nous invite à une réflexion profonde sur le plus grand mystère de l'univers. Critiques : " Il aurait pu n'y avoir rien. Cela aurait pu être plus facile. Au lieu de cela, il y a quelque chose. L'univers existe et nous sommes ici pour nous interroger à ce sujet. [... ]. Dans Pourquoi le monde existe-t-il ? , Jim Holt, écrivain élégant et plein d'esprit, se lance à la recherche de réponses... Holt retrace le raisonnement derrière chacune d'elles avec soin et clarté ; une clarté telle que chaque idée semble parfaitement sensée, même si elle fait tourner la tête d'incrédulité. " - Sarah Bakewell, New York Times, auteure de Comment Vivre ? Une vie de Montaigne en une question et vingt tentatives de réponses. " Jim Holt nous repose la question que Stephen Hawking a posée il y a longtemps sans pouvoir y répondre : pourquoi l'univers subit-il toute cette peine d'exister ? " - Ron Rosenbaum, Washington Post " J'ai lu Pourquoi le monde existe-t-il ? par Jim Holt et j'ai eu buzz existentiel. " - Bruce Springsteen

09/2020

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Histoire de la philosophie

Généalogie de la liberté

La question de la liberté est à la fois fondamentale et posée en des termes qui la rendent insoluble : comment penser une action libre si l'on admet que les phénomènes sont soumis à la causalité ? En analysant l'émergence du concept de libre arbitre, Olivier Boulnois propose une autre généalogie de la morale. Sous un problème en apparence évident (la liberté de la volonté, née de l'idée de responsabilité, et la difficulté de penser cette liberté dans un monde régi par des rapports de cause à effet), l'auteur débusque une série de questions correspondant aux différents sens de la liberté : la liberté à l'égard d'une contrainte n'est pas la liberté à l'égard des causes extérieures ou internes ; elle peut viser la liberté d'agir, mais aussi la liberté de choisir entre plusieurs options et la liberté de vouloir ou de ne pas vouloir. Les approches classiques et modernes (celles d'Aristote, d'Augustin, de Descartes ou de Leibniz) sont confrontées aux pensées critiques des XIXe-XXe siècles (de Nietzsche à Freud et Wittgenstein). D'une liberté à l'autre, les questions ne sont pas les mêmes - ainsi, Aristote élabore une théorie cohérente de l'action sans poser la question de la liberté. Il fallait faire apparaître l'" impensé " des théories du libre arbitre pour poser correctement la question, et espérer la résoudre. Olivier Boulnois est spécialiste de la philosophie médiévale et de l'histoire de la pensée occidentale. Directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études, il a publié une dizaine d'ouvrages dont, au Seuil, Au-delà de l'image. Une archéologie du visuel au Moyen Age. Il a reçu en 2008 le prix de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre.

11/2021

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Développement durable-Ecologie

L'homme renaturé

L'ouvrage s'ouvre par L'Homme renaturé – publié en 1977 et couronné par plusieurs prix dont celui des lectrices de Elle –, qui reste d'une parfaite actualité. Il couvre l'ensemble des domaines que la pensée écologique a développés depuis sa parution. Dans La Vie sociale des plantes, l'auteur illustre à sa manière la célèbre phrase de Leibniz : « L'analogie est le grand facteur du progrès scientifique. » Il y développe, de façon parfois surprenante, une vision originale du monde végétal qui marque sa proximité avec celui des hommes. Dans De l'univers à l'être, c'est une fresque grandiose qui nous est présentée : celle de l'évolution, du big bang jusqu'à l'apparition de l'homme. Elle montre que, au-delà du matérialisme ambiant, l'évolution suit une direction, qu'elle a un sens et qu'elle travaille de manière identique les sociétés végétales, animales et humaines, en mettant en œuvre les mêmes mécanismes et en soumettant tous les vivants aux mêmes lois. Dans sa trilogie La Loi de la  jungle, La Solidarité chez les plantes, les animaux et les humains et La Raison du plus faible, Jean-Marie Pelt met en évidence l'importance des phénomènes de coopération dans l'évolution et dans la vie des sociétés. Il montre les étonnantes « inventions » de la nature pour préserver son unité et son équilibre.  Dans Nature et Spiritualité, l'auteur parcourt les grands courants spirituels d'Orient et d'Occident. Il met en lumière, à travers leurs textes sacrés, leurs manières propres de concevoir les relations de l'homme et de la nature. L'auteur chrétien livre ici les fondements de sa propre spiritualité. Derrière ses compétences scientifiques indiscutables, il nous ouvre à cet arrière-monde, celui de l'esprit, qui seul permet, selon lui,  d'accéder à la sagesse qui fut celle des savants, des sages et des saints de tous les temps : sagesse qui fait si cruellement défaut au monde contemporain séduit par l'hybris du pouvoir, de l'avoir et de l'explosion des technologies.

04/2015

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Jeux

Jeux sportifs, jeux de société et classifications

Les activités classiquement nommées "jeux" suscitent un grand engouement dans toutes les régions de la planète. Certains d'entre eux entraînent en priorité une réalisation motrice (les jeux sportifs) et d'autres une activité cognitive (comme dans de nombreux jeux de société). Dans cette floraison ludique, peut-on déceler des cohérences globales ? Peut-on identifier des caractéristiques opératoires qui ont doté ces jeux de significations psychologiques ou culturelles ? Sont ici présentées les classifications les plus importantes qui ont vu le jour au cours des derniers siècles. La mise en jeu du corps a donné lieu à une multitude de classifications riches en couleurs et fort différentes. Une conception unitaire fondée sur la décision motrice face à l'incertitude informationnelle issue du contexte humain et matériel est proposée. De façon aiguë surgit la question du sport : celui-ci a-t-il vocation à représenter l'ensemble des jeux du corps ? Ce sont les jeux de société qui ont provoqué les travaux les plus notoires notamment en s'interrogeant sur la notion de hasard et en avançant les premiers travaux scientifiques relatifs aux probabilités. N'est-il pas étonnant qu'une activité réputée futile ait activement mobilisé de nombreux grands noms du monde scientifique tels Cardan, Pascal, Bernoulli, Rémond de Montmort, Leibniz, Borel, von Neumann ou Nash ? Finalement, c'est bien l'étude de ces divertissements et de leurs classifications, qui est à l'origine de la "Théorie des jeux", et celle-ci a connu une belle destinée en devenant une véritable théorie de la décision. L'un des problèmes posés par l'ensemble des jeux est la place accordée au plaisir de vivre ensemble, au rapport entre la coopération et l'opposition, place qu'une meilleure connaissance des mécanismes du fonctionnement ludique aidera à mieux connaître de façon lucide et non idéologique. Quel est et quel sera sur ce sujet le choix de nos sociétés ?

01/2022

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Philosophie

Les passions de l'âge classique. Tome 2, Théories et critiques des passions

Selon les époques et les doctrines, les passions peuvent être envisagées comme vices, péchés, effets de l'imagination ou moteurs nécessaires à l'action humaine... Mais, sous tous ces aspects, elles constituent d'extraordinaires connecteurs de l'histoire des idées, mettant en relations la philosophie et les arts, la médecine et la politique, la théologie et la littérature. Autant de domaines où la modernité recueille un héritage complexe de thèmes, de discussions et d'images, venus de l'Antiquité comme du Moyen Age. Le présent volume aborde cette modernité pour elle-même. Il s'agit d'abord de considérer le tournant du XVIe siècle, à travers les figures de Vivès et de Machiavel. Chez Vivès, la tradition du De Anima s'incurve pour donner naissance à la première théorie moderne des passions ; chez Machiavel, elles sont articulées aux lois et aux mœurs pour rendre raison du fonctionnement de la Cité et de ses conflits. Désormais, et pour longtemps, la politique se déchiffrera dans leur langage. Au XVIIe siècle, les grandes doctrines philosophiques se doivent d'en rendre compte, c'est-à-dire à la fois de les décrire et de les expliquer ; on le voit notamment par les exemples de Descartes, Pascal, Spinoza, Locke et Leibniz. La philosophie n'est plus face à de simples perturbations de l'âme, mais à des puissances liées à l'imagination et au corps, au langage et aux humeurs de la foule, dans un monde physique en principe réductible à des lois mathématisables, mais émergeant aussi des observations des historiens ou des satiristes. Les passions servent aussi à expliquer l'utilité de la tragédie, les mobiles des héros et les règles de la vraisemblance. Enfin, l'époque des Lumières amorce un nouveau tournant, qui marque un nouveau rapport des passions à la Raison, mais qui est loin de pouvoir s'exprimer en une formule simple : en témoignent l'enchevêtrement des thèmes religieux, moraux et passionnels chez Rousseau, comme la difficulté de Diderot à formuler sa propre théorie des affects, pourtant centrale dans sa réflexion.

08/2006

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Philosophie

LE SENS ET LE MAL. Théocidée du Samedi Saint

Affranchie de la logique hégélienne par l'aphorisme nietzschéen, certaine philosophie oppose aujourd'hui le fait de la différence au droit de l'identité. Attentive à l'écart de l'hellénisme et du christianisme, certaine théologie en vient à réunir la confirmation du vrai et la passibilité du divin. Eveillé par une double formation à ces questions de toujours, l'auteur renouvelle ici la recherche sur les rapports entre le Même et l'Autre, entre le Mal et Dieu. Si elles ne valident ni la théodicée rationnelle ni la christologie confessante, l'épreuve du sens et la justification du mal se veulent entendre les protestations des théologiens de ce temps aussi bien que les propositions des grands philosophes, qu'il s'agisse de Leibniz, de Kant ou de Schelling. Sans doute, Yves Labbé est chrétien, incessamment porté par la suscitation de la pensée de sa foi. Mais jamais, pour lui, la foi ne peut être scellée pour la raison philosophique, selon une indubitable instance catholique. C'est pourquoi il ne peut se satisfaire d'aucune justification du mal qui se déroberait à l'épreuve du sens. Précisément, le mal est réalité irréductible et non-sens qui dément les théodicées de la providence et désavoue nos manifestes de liberté. Dans l'écart entre le désespoir, la fermeture du non-sens et la grâce salvatrice, une théodicée du samedi-saint est le dernier mot de la philosophie qui a pu repenser la toute puissance et la toute faiblesse du Dieu vivant, à force de refuser les facilités des conciliations apparentes. Une philosophie laborieuse, intrépide, qui nous entraîne sans cesse ni ménagement à reprendre à nouveaux frais les questions brûlantes qui couvent sous nos certitudes . habituelles. (Claude BRUAIRE, extraits de la Préface). Né en 1944 à Lamballe, résidant actuellement à Rennes, Yves LABBE est chargé d'enseignement en philosophie au sein d'instituts théologiques régionaux : le S. I. E. T. (Bretagne) et l'Université Catholique de l'Ouest (Angers). Docteur du troisième cycle en théologie (Paris) et en philosophie (Tours), il associe dans ses travaux philosophie de la religion et théologie fondamentale. Le présent livre publie la seconde thèse.

01/1980

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Philosophie

Rêve, vérité. Essai sur la philosophie du sommeil et de la veille

On sait la perplexité d'Aristote devant le sommeil et le rêve dont seul l'éveillé se souvient et peut parler : " Le sommeil est pour ainsi dire aux confins de la vie et de l'absence de vie, et le dormeur paraît ni complètement ne pas être ni être. " Depuis lors, le problème demeure entier : la compréhension du rêve ne doit-elle s'attacher qu'aux scènes et images, conçues comme vestiges et travestissements des désirs qui nous hantent et dont nos rêves sont peuplés ? Sommes-nous, en rêvant, si radicalement exilés de toute vérité que l'unique moyen d'approcher le sens de notre rêve soit l'interprétation tardive de son éventuelle symbolique ? Le rêve frappe-t-il d'inanité, par son seul défaut d'être, tout ce qui se présenterait en lui : " Car d'où sait-on - demande Descartes - que les pensées qui viennent en songe sont plus fausses que les autres, vu que souvent elles ne sont pas moins vives et expresses ? " Peut-on veiller son propre rêve, ou ne peut-on que le rêver ? Poser, en philosophe, la question du sommeil, c'est penser ce que la philosophie occidentale n'a cessé de reléguer : depuis Platon jusqu'à Heidegger, qui la fait sienne, la différence entre l'homme qui philosophe et celui qui ne philosophe pas est tenue pour la différence entre la veille et le sommeil. La veille est le domaine de la conscience (Descartes, Leibniz, Kant) ou de la pensée (Hegel, Husserl, Heidegger), en sorte que sommeil et rêve en sont alors l'intime inquiétude, la mise à l'épreuve quotidienne de la raison humaine en son aspect nocturne. Examiner les différents concepts de vérité tirés de cette distinction permet d'éclairer le privilège accordé à la veille et le prix de la relégation, voire de la négligence, philosophique du sommeil. Car, au terme des aventures oniriques de la métaphysique que nous narre Pierre Carrique, la conclusion s'impose, évidente : penser, à la suite de la philosophie occidentale, une vérité de l'être qui ne nous dirait pas l'être du rêve, est-ce vraiment penser la vérité ?

05/2002

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Histoire et Philosophiesophie

Histoire du développement de la biologie. Tome 2

A partir du XVIIe siècle, une approche historique globale devient de plus en plus difficile car la biologie va se différencier en spécialisations rendues possibles par les progrès des techniques et des disciplines voisines. La rédaction d'une histoire de la biologie exige alors de prendre en considération les différentes disciplines biologiques soeurs et la pensée biophilosophique contemporaine. Le deuxième volume de cette Histoire du développement de la biologie traite donc successivement de l'anatomie et de la physiologie après le XVIIe siècle (chap.VII), de l'historique des conceptions sur la fécondation, la reproduction et l'hérédité depuis la Préhistoire jusqu'au début du XXe siècle (chap.VIII), de l'embryologie et de la morphologie considérées dans leur développement historique (chap. IX). Les pensées biologiques de Leibniz — précurseur de l'holisme qui connaît un regain de vitalité de nos jours —, de Boerhaave, de Lavoisier, les idées des savants des Lumières (Voltaire, Maupertuis, Diderot, La Mettrie), de Senebier et des De Saussure, de Goethe et de bien d'autres sont citées. Sont évoquées également des questions aussi épineuses que la préexistence, la préformation ou l'épigenèse des embryons, qui ont été débattues après le Moyen Age en liaison étroite avec les thèses de l'Eglise et de la société, et dont les répercussions actuelles sont toujours évidentes. La naissance et les premiers développements de la biophysique et de la biochimie, la découverte de la photosynthèse, l'émergence de la théorie cellulaire, l'histoire des spermatozoïdes, la découverte de la double fécondation (Guignard, Nawashin), celle des lois de l'hérédité (Mendel) et la mise en avant de la théorie mutationniste (De Vries) figurent ici au milieu d'une profusion d'autres thèmes de recherches et de sujets de réflexions biologiques. Comme dans le premier volume, les différents sujets abordés sont traités de manière à les rendre accessibles aux biologistes comme à tous ceux qui n'ont pas fait de cette science leur spécialité. La grande quantité des faits rassemblés à travers les âges sur les interrelations des diverses disciplines concernées par la science du vivant (biologie, médecine, philosophie, religion, société) fait de cet ouvrage en trois volumes une source d'informations et de réflexions d'une richesse exceptionnelle.

07/1993

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Sociologie

Le Corps. Diplômées 288-289

Diplômées est la revue de l'Association Française des Femmes Diplômées des Universités (AFFDU). Revue scientifique à comité de rédaction, elle a pour vocation de promouvoir la recherche et la visibilité des femmes chercheuses en Europe. D'inspiration généraliste et interdisciplinaire, libre à l'égard de toute école de pensée et des modes intellectuelles, sa périodicité est de deux livres par an. Nous pourrions dire le "corps dans tous ses états". Qu'est-ce que qu'un corps ? Mais aussi qu'est-ce que le corps ? Comme le souligne Descartes "ce mot de corps est fort équivoque. Quand nous parlons d'un corps en général, nous entendons une partie déterminée de la matière, et ensemble de la quantité dont l'univers est composé. Mais quand nous parlons du corps d'un homme ou d'une femme nous entendons toute la matière qui est unie avec l'âme de cet homme. " Le corps est-il un artifice ? Un lieu de passage ? Selon Leibniz " chaque corps organique d'un vivant es d'une espèce de machine divine, ou d'un automate naturel, qui surpasse infiniment vous les automates artificiels". A l'heure où nous pouvons presque remplacer tous les organes humains, à quoi se résume notre corps ? Pourquoi faut-il toujours penser le corps en référence à autre chose (âme, conscience, esprit, etc.) ? Est-ce dans ce rapport, dans cet écart que le corps se pense comme une consistance comme une forme, comme un objet ? Pouvons-nous penser le corps par lui-même, en lui-même ? Devons-nous parler des corps inertes et des corps vivants, des corps objets et des corps sujets ? Le corps est esthétique, culturel, cultuel... le corps est nécessairement politique. Partout le corps est là... Il est donc grand temps de questionner le corps et de voir ce qu'il va devenir dans une société technologique. Ont participé à ce numéro : Hélène Romano, Claude Mesmin, Béryl Serizy, Philippe Wallon, Sarah Cassenti, Nadège Langdour, Christophe Chariot, Marie Bagi, Mylène Sarant, rancine Rosenbaum, Léa Renoir, Sophie Sendra, Anne-Sophie Coppin, Sonia Bressler, Jing Xie, Awatef Nassar-Fawkes, Sophia Antoine, Sylvina Boissonnas, Elisabeth Nicoli, Catherine Guyot, Christine Villeneuve.

03/2024

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Vie chrétienne

L'errant chérubinique. traduit de l'allemand par Oger Munier

Johannes Scheffler, dit Angelus Silesius (1624-1677) est né à Breslau en Silésie (aujourd'hui Wroclaw) dans une famille luthérienne de petite noblesse. Selon l'usage de l'époque, ses études l'amènent à un tour d'Europe : inscrit en mai 1643 à l'Université de Strasbourg pour étudier la médecine, la politique et l'histoire, il arrive à Leyde en septembre 1644, et enfin à Padoue en 1647. Médecin de profession comme Paracelse, il se convertit au catholicisme en 1653 et entre dans l'ordre franciscain en 1661. La même année il devient prêtre. C'est en 1657, à mi-chemin de sa conversion et son entrée dans les ordres, que paraissent les poèmes du Cherubinischer Wandersmann. Réédités dans une version augmentée en 1675, deux ans avant sa mort, ces poèmes s'inscrivent dans la plus haute tradition mystique, étonnamment proches de Maître Eckhart même si marqués aussi par l'expérience ardente d'un Jakob Böhme. Leibniz range Silesius parmi ceux "dont les pensées extraordinairement audacieuses, remplies de comparaisons ardues ... confinent à l'impiété" . De fait, de Hegel à Heidegger en passant par Schopenhauer, l'écho de son oeuvre sur la pensée profane n'a cessé de s'amplifier : "Cette avancée téméraire, écrit Roger Munier, cette tension hardie vers les confins dans l'approche du mystère tant de Dieu que de l'homme, peut-être est-elle pour nous l'écho le plus juste, sinon l'appel le plus directement adressé d'une voix qui a retenti il y a plus de trois siècles ? " C'est dès la traduction du titre que Munier nous introduit à une nouvelle lecture. Car le mot Wandersmann n'a pas le sens premier de "pèlerin" (en allemand Pilger) : il évoque avant tout la marche, le cheminement, les voyages. Sans doute est-il "chérubinique" et pur, cet "homme en route" , mais il n'est qu'un homme en route. Son aventure est celle de tout homme en quête et voué à l'errance, à cette marche extatique dans le temps qui fait de l'âme, selon l'expression même de Silesius, "la tente errante de Dieu" (IV, 219).

02/2023

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Religion

Rassurer et protéger. Le sentiment de sécurité dans l'Occident d'autrefois

A l'heure de l'état providence, nous cherchons plus que jamais à nous mettre à l'abri de tous les dangers possibles par des assurances " multirisques ". Ce comportement n'est pas fondamentalement différent de celui de nos ancêtres qui se cherchaient des saints guérisseurs pour chaque maladie et qui récitaient des prières adaptées à chaque circonstance de la vie quotidienne. C'est l'histoire de ce sentiment de sécurité que Jean Delumeau retrace ici, après ses grandes enquêtes sur les peurs dans la civilisation occidentale. Le besoin de sécurité a évolué au fil des siècles. L'homme, dans un premier temps, a demandé à dieu de protéger sa maison, les champs, d'éloigner les épidémies, les orages, les tempêtes. L'Eglise rassure alors ses fidèles en multipliant processions et bénédictions, le culte des saints devient de plus en plus populaire et l'image du grand manteau protecteur de la vierge se répand largement. Puis, face à l'angoisse du salut éternel que renforcent les réformes religieuses du XVIè siècle, le protestantisme affirme la justification par la foi, tandis que Rome réactive une panoplie d'armes spirituelles - absolution sacramentelle, rosaire, scapulaire, indulgences, etc. - dont les actions conjuguées doivent permettre d'échapper à l'enfer et de raccourcir le temps en purgatoire. Avec les lumières, la demande de sécurité se laïcise. Au besoin d'assurance spirituelle succède une volonté de protéger le corps. L'enfer s'éloigne en même temps que le fatalisme et l'insécurité. Individus et société se prennent davantage en charge : on lutte contre le feu, on éclaire les villes, on renforce les polices. Leibnitz compare l'Etat à un navire dont les marins sont solidaire et suggère que la collectivité se porte financièrement au secours des citoyens frappés par le malheur : c'était dessiner la première politique de " sécurité sociale " et un schéma d'assurances générales.

01/1989

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Philosophie des mathématiques

Pour Cavaillès

Mathématicien et philosophe, Jean Cavaillès (1903 - 1944) a compris en toute clarté que la philosophie n'est ni maîtresse ni servante des mathématiques et des sciences, mais qu'elle peut être leur amie. Elle n'a pas à s'arroger la fonction magistrale de vérifier à leur place la solidité de leurs fondements ni à contrôler ou exploiter leurs résultats pour la plus grande gloire de Dieu ou de la Cause. Elle n'a pas non plus à s'asservir aux mathématiques ou aux sciences comme sources uniques de vérité, justice ou justesse. Une philosophie amie des sciences entretient avec elles un dialogue à bénéfice mutuel : elle s'instruit auprès d'elles et peut, en retour, procurer aux mathématiciens et scientifiques une conscience plus claire de leur propre pratique, s'ouvrant avec eux à l'histoire de cette pratique. Observer la pensée scientifique, dans son travail, ses difficultés et ses succès, et l'aider à s'observer elle-même : tâche aussi libératrice que difficile qui vise l'impérissable idéal aristotélicien de la pensée de la pensée. Voilà la haute et rayonnante ambition de Cavaillès. C'est cet héritage que les cinq auteurs de ce livre ont voulu transmettre et commencer à faire fructifier. Et il fallait pour cela : - libérer Cavaillès des interprétations unilatérales, souvent enjeux de pouvoir universitaire, telle celle qui en fait le héraut d'une "science sans cogito" ; - retrouver la pluralité de ses inspirations philosophiques. Refusant aussi bien filiation que rupture définitive, il a une lecture critique-productive de Descartes, Leibniz, Kant, Hegel, Husserl, Brunschvicg... Spinoza, explicitement évoqué par lui à propos de son engagement dans la Résistance, est une de ses références possibles quand il traite de l'auto-développement des mathématiques ; - respecter la diversité de ses centres d'intérêt mathématiques. Il s'intéresse, on le sait, à l'axiomatisation et à la formalisation de la théorie des ensembles, mais tout autant ou plus à son surgissement chez Dedekind et Cantor, à la construction des ensembles finis à partir des ensembles infinis, à l'hypothèse du continu, etc. - mettre ses catégories emblématiques (paradigme et thématisation) à l'épreuve d'autres moments essentiels de l'histoire des mathématiques que celui de l'essor de la théorie des ensembles ; - pratiquer un dialogue amical entre mathématiciens et philosophes dans des études d' "épistémographie" entrelaçant histoire fine et philosophie. Aux lecteurs de juger si l'héritage est entre de bonnes mains.

05/2021

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Critique littéraire

Correspondance. 1944-1968

C'est donc non seulement un coin quelque peu perdu dans l'univers de Paulhan que la correspondance avec Belaval fait redécouvrir, c'est aussi un Paulhan qui diffère sensiblement de celui qui sollicitait le soutien des grands auteurs de la maison Gallimard, et soutenait à son tour tous les jeunes auteurs de la NRF ; celui qui demandait avis sur son travail et qui faisait par de son désespoir d'écrivain. Belaval, comme tant d'autres, s'adresse d'abord à Paulhan comme jeune auteur ambitieux. Mais très rapidement il se met au service de l'œuvre de son éditeur, inversant le rapport qui caractérisait la plupart des relations littéraires de Paulhan jusqu'au point où il souhaitait enlever celui-ci à Gallimard, l'entraîner dans une île déserte pour qu'il mène à bien ses différents travaux. Il soumet les manuscrits de Paulhan à une lecture attentive, repérant maladresses et fautes de typographie. Il harcèle son aîné pour qu'il respecte les dates limites qu'il se fixait. Cependant, même cette détermination forcenée de voir l'accomplissement de l'œuvre de son maître ne servait pas à grand-chose. Car Paulhan n'a plus besoin d'encouragement : il écrit, bien plus qu'avant la guerre, malgré - ou sans doute à cause de - son isolement croissant dans le monde littéraire. Ce n'est donc pas l'ébauche d'une œuvre que l'on voit se profiler dans ces lettres, contrairement à la majeure partie de la correspondance de jean Paulhan. Ici on assiste à la difficulté que cette œuvre présente aux autres, même à ceux qui sont les plus aptes à la comprendre, tel Yvon Belaval, philosophe de formation, mais aussi auteur de divers écrits sur la poésie et amateur de peinture. Il y avait beaucoup pour réunir ces deux hommes, et comme Paulhan le dira lui-même, s'il n'avait pas eu " tant de choses à faire encore qu'il ne [lui] est guère permis de ronger aux métamorphoses ", il aurait été content d'être Belaval, capable de passer avec aisance de Leibniz à Max Jacob. Mais Paulhan est maintenant investi d'une idée claire de ce qu'il doit accomplir, une idée claire qui est nécessairement relayée par une zone d'obscurité, par un secret, qui forme un silence au cœur de cette correspondance.

12/2004

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Théologie

La réception de la théorie cartésienne des vérités éternelles dans la philosophie de la première modernité

Le livre est dédié à la réception de la théorie cartésienne des vérités éternelles et à la question de la théodicée moderne. L'objectif de cette étude ne se limite pas à mettre en lumière la charge de références critiques à la doctrine de Descartes, mais il veut souligner aussi à quel point le refus des prémisses de la théorie a joué un rôle structurel dans le développement de la philosophie de la première modernité et dans la reconstitution du problème de théodicée. Contrairement à la tradition médiévale, Descartes affirme que les vérités éternelles ont été librement établies et créées par un Dieu incompréhensible et indifférent. Selon une grande partie de la philosophie post-cartésienne, ce Dieu finirait par jeter une ombre sur la création : aucune connaissance ne peut s'estimer garantie, parce qu'on ne pourrait pas exclure que les lois qui fondent la connaissance humaine puissent changer, ne disposant pas d'un ordre de raisons qui reflète la raison immanente à la création. Il faudra alors refuser les prémisses de cette approche pour récupérer la relation avec Dieu que la théorie de Descartes avait compromise, en attribuent aux vérités éternelles le statut ontologique qu'elles avaient perdu. Cette décision ne sert pas simplement à assurer à l'homme un fondement stable, mais représente aussi la condition pour rechercher les raisons de la création et justifier ainsi l'action de Dieu. Il s'agit d'un double mouvement : d'une part, on récupère l'immutabilité des vérités éternelles pour garantir un savoir solide ; d'autre part, puisque la création divine est fondée sur la nécessité de ces mêmes vérités, l'homme peut les utiliser pour interroger la conduite de Dieu et la justifier. La bataille des idées qui a lieu après Descartes peut donc être considérée comme la tentative de retrouver un accès rationnel aux conditions de la création. Dès lors, on peut interpréter la philosophie de la première modernité comme un grand projet de théodicée et considérer ses interprètes principaux – Leibniz, Malebranche et Spinoza, entre autres – à la lumière de la théorie de Descartes, comme si elle constituait la condition critique de possibilité de leurs réflexions. Cette approche nous permet de fournir une autre image de la philosophie moderne dans l'acte de sa fondation, liée aux questions posées par la centralité de la toute-puissance de Dieu.

05/2022

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Histoire et Philosophiesophie

Oeuvres complètes de philosophie des sciences

Textes réunis et présentés par Bruno Huisman Suivi de Vie et mort de Jean Cavaillès, par Georges Canguilhem "C'était un jeune professeur à la stature un peu voutée, mais au pas résolu, au front pensif et obstiné mais rayonnant, au comportement à la fois secret et cordial, au jugement sans complaisance, mais à la sensibilité vive. A Munich, en 1931, il a entendu un démagogue botté clamer dans les brasseries. Il avait rendu, à Fribourg, visite à Husserl, vieil homme amer. Ce fils d'officier, la guerre venue, est pris dans l'écroulement du système militaire français et capturé par les troupes allemandes. Avec Emmanuel d'Astier de La Vigerie, il fonde le mouvement Libération-Sud. De Londres, où il a réussi à parvenir en février 1943, où il a séjourné deux mois, Cavaillès revient chargé de missions plus dangereuses encore que par le passé. Quelques semaines après, c'étaient à nouveau l'arrestation, la torture et la mort. Cavaillès a toujours lu, étudié et on peut dire pratiqué Spinoza. Il a trouvé en lui, malgré sa dureté, plus de vraie vie spirituelle qu'en Leibniz ou en Malebranche. Et c'est à Spinoza qu'il est revenu après avoir été déçu par Husserl. Cavaillès a assigné, vingt ans à l'avance, la tâche que la philosophie est en train de se reconnaître aujourd'hui : substituer au primat de la conscience vécue ou réfléchie le primat du concept, du système ou de la structure. Philosophe combattant, il enseigne aux hommes dits d'action que l'action n'est pas une inconsistante et lâche pratique empirique. Philosophe mathématicien, nourri de poésie qui citait Rimbaud dans ses leçons sur l'expérience, qui disait s'être cru dans le monde du Bateau ivre en contemplant pour la première fois le port de Strasbourg, il enseigne aux terroristes littéraires qu'avant d'être la soeur du rêve, l'action doit être la fille de la rigueur. Pour bien saisir la géniale singularité de Cavaillès en son temps, il faut se remémorer la figure et la composition du monde philosophique français où il a vécu comme étudiant. La dissonance de la philosophie que Cavaillès s'est senti en quelque sorte tenu d'élaborer a consisté à rendre à la science elle-même la responsabilité de son progrès par un travail interne et à inviter la raison à exercer sa puissance par le seul moyen de la vérité, condition nécessaire de la morale". Georges Canguilhem

01/1994

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Religion

Théologie naturelle et théodicée

AVANT-PROPOS : PENSEE CONTEMPORAINE ET PROBLEME DE DIEU INTRODUCTION 1. - LES DIVERSES BRANCHES DE LA METAPHYSIQUE. NOTION DE THEODICEE 2. - THEOLOGIE SURNATURELLE ET THEODICEE 3. - THEODICEE ET RECHERCHES SUR LA NOTION DU DIVIN EXCURSUS : L'origine de l'idée de Dieu d'après A. Comte, K. Marx et F. Nietzsche Première partie. - L'EXISTENCE DE DIEU CHAPITRE PREMIER. - PRELIMINAIRES AUX PREUVES DE L'EXISTENCE DE DIEU I. - POSSIBILITE DE LA PREUVE DE DIEU A. - Le kantisme ; le traditionalisme et le fidéisme. - La définition du concile du Vatican (1870) B. - Le modernisme. - Le texte du serment anti-moderniste (1910) EXCURSUS. - Le problème de la "philosophie chrétienne" II. - NECESSITE D'UNE DEMONSTRATION DE L'EXISTENCE DE DIEU - Critique de l'ontologisme de Malebranche III. - NECESSITE D'UNE DEMONSTRATION "A POSTERIORI" DE L'EXISTENCE DE DIEU. - Critique de l'argument ontologique (S. Anselme, Descartes, Leibniz) CHAPITRE II. - LES PREUVES DE L'EXISTENCE DE DIEU I. - LE SCHEMA COMMUN DES PREUVES A. - Le fait posé au point de départ B. - Le principe de raison d'être et ses dérivés, notamment le principe de causalité C. - La conclusion II. - LES CINQ VOIES (PREUVES "COSMOLOGIQUES") A. - Première voie : preuve par le mouvement (ou par les causes efficientes du devenir) B. - Deuxième voie : preuve par les causes efficientes de l'être C. - Troisième voie : preuve par la contingence des êtres périssables, ou par le possible et le nécessaire D. - Quatrième voie : preuve par les degrés de perfection EXCURSUS. - Le vrai et le bien 1. La preuve par les degrés de la vérité ontologique. Les "vérités éternelles" . - 2. La preuve par les degrés du bien. Les aspirations infinies du vouloir N. -B. -Le désir naturel de la vision béatifique E. - Cinquième voie : preuve par la finalité, ou par l'ordre du monde, ou par le gouvernement du monde III. - LES ARGUMENTS TIRES DE L'ORDRE MORAL A. - L'obligation morale. B. - La sanction morale EXCURSUS. - La critique kantienne des preuves de l'existence de Dieu et la "foi morale" kantienne IV. - DISPOSITIONS VOLONTAIRES LIRES ET CONNAISSANCE DE DIEU PAR LA RAISON NATURELLE EXCURSUS A. - La philosophie de Maurice Blondel EXCURSUS B. - Les philosophies de l'existence et la théodicée 1. Les précurseurs du mouvement. - 2. Les philosophies de l'existence en Allemagne. - 3. L'existentialisme de J. -P. Sartre et de M. Merleau-Ponty. - 4. L'itinéraire de Gabriel Marcel V. - EXAMEN DE DEUX AUTRES CHEMINS VERS DIEU A. - Le témoignage des mystiques. - Sa valeur dans la philosophie de Bergson B. - Le consentement universel Deuxième partie. - LA NATURE DE DIEU CHAPITRE PREMIER. - LA CONNAISSANCE DE LA NATURE DE DIEU I. - POSITION DU PROBLEME. Deux erreurs à éviter : anthropomorphisme et agnosticisme II. - DONNEES HISTORIQUES A. - Aux premiers siècles : Plotin, le Pseudo-Denys - Aux XIIe et XIIIe siècles - Les écrivains spirituels, aux XIVe siècle et suivants III. - LA THEORIE THO

01/1965

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Philosophie N° 161, mars 2024

Le huitième et dernier chapitre du grand livre d'Aron Gurwitsch, Leibniz. Philosophie du panlogisme, dont nous proposons ici la traduction par Thomas Piel, présente les fondements de la lecture phénoménologique tentée par Gurwitsch de l'ensemble de la pensée leibnizienne, comprise et interprétée comme une philosophie transcendantale : comme corrélat objectif de la pensée divine qui en soutient l'unité systématique et la cohérence originaire, l'être du monde est lui-même de part en part compris comme réalisation et "incorporation" du logique entendu en un sens élargi. Interrogeant notamment le statut ontologique des relations et la conception leibnizienne de l'entendement divin comme sujet transcendantal des "mondes possibles", cet ultime chapitre rassemble les lignes directrices qui portent et soutiennent l'ensemble de son interprétation. Dans "Spinoza entre les nuages. Philosophie de l'identité dans l'Ethique", Stéphane Ferret donne une interprétation dite intégrative de la pensée du philosophe, à la fois distincte de celles de Wolfson (dite subjectiviste) et de Gueroult (dite objectiviste), et qui peut se résumer en une formule lapidaire la philosophie de Spinoza est une philosophie de l'identité. Pour donner corps à cette affirmation et l'articuler, trois énoncés d'identité sont proposés : Dieu = Monde, Pensée = Etendue, Esprit = Corps. A l'exception du premier, ils sont souvent ignorés et, même quand ils sont entrevus à travers les nuages d'interprétations contradictoires, demeurent incompris. Trois siècles et demi après la parution de l'Ethique, l'auteur tente ici de mettre au jour le soubassement logique du texte. Dans "L'Appel de Wheeler et Thompson : refonder l'utilitarisme par l'égalité entre les hommes et les femmes ? ", Benjamin Bourcier étudie cet Appel où, en réponse à l'article de James Mill Du Gouvernement, Anna Wheeler et William Thompson proposent une critique radicale de la pensée utilitariste, mais aussi de l'exclusion politique des femmes et de la légitimation du patriarcat que défend James Mill (père de John Stuart Mill). Contrairement à ce dernier, ils défendent leur inclusion et leur égalité politique, et ce afin de répondre au mieux aux aspirations d'une société des égaux et du plus grand bonheur pour tous. Le féminisme de John Stuart Mill a fait l'objet de nombreuses discussions, de la publication de L'Asservissement des femmes en 1869, à nos jours. Dans "Un féminisme sans sujet : Mill, Taylor, et l'émancipation des femmes", Ludmilla Lorrain propose une lecture critique des thèses féministes de Mill, lues en regard de celles d'Harriet Taylor. Elle restitue à la question de l'émancipation des femmes sa place majeure dans son oeuvre, tout en montrant que son point de vue reste marqué par des points aveugles - notamment le statut de la femme au sein du foyer et l'enjeu de la maternité. La comparaison avec le féminisme de Harriet Taylor, co-autrice de plusieurs de ses textes majeurs, permet de voir que des positions plus émancipatrices étaient alors tout à fait audibles.

03/2024

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Philosophie et sociologie de l

Retour au réel. Essais pour se guérir des illusions du progrès

Préface d'Alain de Benoist Jusqu'au XVIIIe siècle, l'évolution technique et scientifique était si lente qu'elle influait peu sur les moeurs. L'éducation était familiale. ? Savoir-faire et savoir-vivre s'apprenaient par l'exemple. On croyait à l'hérédité et l'on disait : "? Bon chien chasse de race" et "? Bon sang ne saurait mentir" . Pour expliquer les différences entre person­nes d'une même famille, on pensait "Dieu l'a voulu ! " Au siècle des Lumières, ces croyances solidement ancrées dans toutes les classes sociales furent remises en question. Condorcet déclara : "Il n'y a entre les deux sexes (et les individus) aucune différence qui ne soit l'ouvrage de l'éducation" . Leibnitz, de son côté, déclarait : "Donnez-moi l'éducation et je changerai la face du monde avant un siècle". Que n'eurent-ils raison ! Fini alors la mésentente dans les ménages, entre les individus et entre les peuples... la compréhension universelle par la culture ! Le XVIIIe siècle fit accepter un autre dogme, celui du changement en mieux grâce à l'avancée des techniques et des sciences. Maxime Laguerre s'efforce de démontrer que ces deux dogmes sont des erreurs. En effet, si l'on peut éduquer la seconde nature, celle des habitudes, du savoir-vivre, il est impossible de modifier l'inné, la personnalité, la mentalité. Or, c'est l'inné qui fait l'entente. Les vrais jumeaux s'entendent toujours, même s'ils ont eu une éducation fort différente. L'entente obtenue grâce à une même culture est donc malheureusement un mythe. D'autre part, Maxime Laguerre montre que l'évolution technologique est le résultat d'inventions, par définition imprévisibles et librement adoptées par les individus. ? Or, ceux-ci recherchent le moindre effort, l'oisiveté et de nouvelles sensations gusta­ti­ves, sensorielles, auditives, visuelles, olfactives, plus agréables que les précédentes. Chaque année des innovations favorisent cette recherche, mais finalement améliorent-elles notre joie de vivre ? Rien n'est moins sûr. Toutes ces nouvelles sensations modifient le génome que nous allons trans­mettre et risquent de le détraquer, d'où toutes ces déviances innées : autisme, boulimie, anorexisme, pédophilie et autres vices. Nous voyons apparaître différentes drogues pour combattre l'anxiété : la dépression et le pessimisme, contraires à la joie de vivre. Les progrès de la science médicale ne parviennent pas à endiguer l'augmentation des maladies cardio-vasculaires, l'asthme, les allergies ou l'alzeimer qui n'existaient pas chez l'homme primitif. Des idées nouvelles qui forcent à réfléchir. Les livres de cette collection ont été publiés dans un passé récent. Ils nous remettent en mémoire des événements parfois oubliés et offrent des analyses toujours pertinentes aujourd'hui, mais qu'il est nécessaire d'appréhender avec le recul de l'histoire. Ils offrent ainsi un éclairage indispensable pour comprendre l'évolution et la situation des sociétés actuelles.

08/2021