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Newton, Riviera

Extraits

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Littérature française

Elise sur les chemins

Vive la vie sauvage ! Après le succès de De Pierre et d'os (plus de 120. 000 lecteurs à ce jour), l'imaginaire de Bérengère Cournut nous amène cette fois-ci sur les pas d'une jeune fille, née dans la forêt et à la recherche de ses frères ainés. Un roman en vers libres, bref et joyeux, pour tous les publics dès l'âge de 12 ans. Pourquoi l'amour picote ? Pourquoi l'amour rend sotte ? Parfois, j'ai envie de me cacher Alors je descends jusqu'à la rivière Je cherche mon trou de vipère Je m'y enfouis et je m'y terre Elise vit dans la colline, au sein d'une famille libertaire parfois sauvage, souvent joyeuse. Ce qu'elle sait, elle l'a appris de ses frères et soeurs, des arbres et des sentes, des rivières et des combes. Mais un jour, sur les conseils d'une femme-serpent, la jeune fille quitte ses terres pour retrouver deux aînés vagabonds. Elle se lance ainsi à la découverte d'un monde où réel et fantastique se mêlent amoureusement. Elise sur les chemins est un roman en vers librement inspiré de la vie familiale du géographe et écrivain anarchiste Elisée Reclus (1830-1905). Après De pierre et d'os (Le Tripode, 2019), Bérengère Cournut offre avec ce texte un nouveau voyage sur le sentier des rêves et de la liberté.

10/2021

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Montagne

L'Alpe N° 103, hiver 2023 : Architectures. De l'utopie à la réalité

Pionniers, utopiques, farfelus, iconiques, ces grands projets d'architecture qui ont changé la face des Alpes... . Ou qui auraient pu la changer ! Trop souvent résumée au seul chalet traditionnel, l'architecture des Alpes est depuis longtemps protéiforme. Laboratoire architectural, l'arc alpin a vu naître de nombreux projets pionniers, principalement dans les domaines touristique (palaces, sanatoriums, stations de ski), industriel (barrages) et dans celui des transports (téléphériques). Aujourd'hui, le défi à relever est immense pour répondre aux nouvelles contraintes environnementales et aux mutations démographiques. Dans ce numéro, L'Alpe va s'arrêter sur quelques projets architecturaux, en s'interrogeant sur le rôle de l'architecture dans le développement d'un territoire. Au sommaire : - De l'utilité de l'utopie. Et si les contre-modèles proposés par l'utopie aidaient à imaginer la montagne de demain ? - Grenoble. Retour sur trois utopies architecturales qui auraient pu métamorphoser la ville. - La conquête prométhéenne de la montagne par la construction de lignes ferroviaires, téléphériques et viaducs. - Respirez ! A la fin du XIXe siècle, les sanatoriums d'altitude poussent à toute vitesse dans les Alpes. L'architecture même de ces établissements est pensée selon une vision idéalisée du bon air de la montagne. - Dans la lignée des palaces de la riviera lémanique, la ville de Bulle, en Gruyère, se vit elle aussi dotée de son Grand Hôtel moderne. Mais ce rêve s'est rapidement évanoui... - Pour une architecture insurrectionnelle. Les projets de Chanéac tentent de redonner une place aux individus dans la fabrication de leur cadre de vie. - Portfolio. Le photographe allemand Patrick Lambertz s'est emparé d'un stéréotype de l'architecture suisse, le chalet, pour en faire un inventaire à sa manière. - Style "pastiche" , régionalisme, modernisme : le "rêve blanc" et ses modes architecturales. - L'architecture écoresponsable : l'utopie du présent ? Manifeste pour un habitat durable. - Et un village renaît de ses cendres... Les exemples de Paraloup, d'Ostana ou de Campofei montrent comment la rénovation architecturale a permis la régénération de certaines régions des Alpes du Sud.

12/2023

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Animaux, nature

Alpha chat

Les Alphachats sont une race à part : ce sont tout d'abord des chats (de race ou de gouttière) peints "au poil près" par l'illustratrice naturaliste Gabriella Gallerani, et bien rangés dans un ordre "alpha-bêtique". A chacun sa lettre, qui pour y grimper, se cacher, jouer, s'étirer, bailler ou simplement prendre la pose : A comme Angora, B comme Bengal, C comme Chartreux, ou encore G comme Greffier, M comme Maine Coon, P comme Persan, S comme Siamois... jusqu'à Zzz pour les 18 à 20 heures par jour qu'un chat passe à dormir. Les Alphachats sont aussi les chats qui ont fait l'histoire, la littérature, le cinéma, la BD, la musique et, naturellement, le bonheur des auteurs qui ont vécu en leur compagnie. Qu'ils soient tigrés ou écaille-de-tortue, roux ou noirs, avec ou sans pedigree, ces chats ont quelque chose en commun : chacun a un nom. En voici donc plus de 600 assortis d'autant d'anecdotes glanées par Paola Gallerani : sans Apollinaris, Bébert, Boise, Catarina, Giuseppe, Jellylorum, Murr et Tyke, est-ce que Twain, Céline, Hemingway, Poe, Morante, Eliot, Hoffmann et Kerouac auraient écrit les mêmes oeuvres ? Si nous sommes certains que c'est pour Pulcinella que Domenico Scarlatti a composé la fugue Le Chat pour clavecin, sans Elvis (le chat, what else) John Lennon aurait-il composé les mêmes chansons ? Et s'il n'y avait pas eu Spithead, Newton aurait-il inventé la chatière ? Sans parler du Fripouille de Klee, des Sam de Warhol et de la Polly de Kubrick... Les chats muses, dans le sens le plus traditionnel, mais aussi les chats comme Micetto qui se cachait sous la soutane du pape Léon XII, ou Brilliant, l'angora favori de Louis XV, Lucifer et Perruque, les éminences à fourrure de Richelieu, ou encore Jock, qui assistait avec Churchill aux conseils de guerre, et Socks "First Cat" à la Maison Blanche sous Clinton, tous ont contribué à inspirer bien des décisions. Et si Mitsou et Marcus sont les chats d'acteurs célèbres (Marilyn Monroe et James Dean), Orangey et Pyewacket montent eux-mêmes sur les podiums pour recevoir le PATSY Award (pour Diamants sur canapé et L'Adorable Voisine). Enfin qu'en serait-il d'Alice sans le chat du Cheshire, ou de Titi sans Gros Minet ? C'est pourquoi même les chats "de fiction" ont leur place ici. Et comme les derniers seront les premiers : CC, le premier chat cloné, Nadjem le plus ancien chat égyptien dont on connaisse le nom et All Ball, le premier chat adopté par une gorille. Voici donc un portrait inédit pour le style et la beauté des illustrations de ces fascinants "tigres de maison", en forme de recueil des faits et dits mémorables de tous les chats qui ont su se rendre dignes de leur nom.

09/2013

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Critique littéraire

Il n'y a qu'un amour

C'est l'histoire de trois femmes. Elles sont toutes différentes. Par le tempérament, la culture, l'origine et la nationalité, elles appartiennent à des mondes opposés. L'une est brûlante et désespérée. Une autre froide et calculatrice, une autre voluptueuse et perdue. Elles ont cependant aimé le même homme. Un écrivain français. Elles se succèdent dans sa vie ou s'entrecroisent. Elles vont être la clé de son destin : car il les a aimées toutes, chacune à sa manière, d'un amour profond, d'un même amour profond mais déçu. De Jane-Wanda de Szymkiewicz, Russo-polonaise de seize ans, qu'il enlève à une famille bohème, qu'il met en pension en Angleterre, avant de l'épouser et de connaître avec elle un mariage scandé de drames, d'infidélités et d'abandons, à Maria Rivera - Marita -, une actrice péruvienne de trente ans, c'est toujours la même quête d'un bonheur entrevu et fracassé qui l'obsède. Simone de Caillavet, la grande bourgeoise parisienne, très liée à l'aristocratie littéraire de l'entre-deux-guerres, lui apporte de son côté la fragile paix d'une infirmière du cœur. Au milieu de ces trois femmes qui, tout en appartenant à sa vraie vie, l'éloignent de lui-même, Emile Herzog - devenu André Maurois (1885-1967) - se déchire, se blesse et rêve. C'est d'elles qu'il tirera le meilleur de lui-même : ses livres.

03/2003

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Beaux arts

Les peintres mexicains (1910-1960)

Après des siècles d'une culture riche et complexe, le Mexique semblait avoir perdu son originalité à partir de la conquête espagnole. Son histoire coloniale tourmentée s'achève en 1910 avec le déclenchement d'une grande révolution au terme de laquelle le pays va retrouver son dynamisme. Pour un accès au plus grand nombre, on développe l'éducation, on récuse l'art élitiste et on privilégie la gravure et la peinture murale. Dans les lieux publics, Rivera, Orozco et Siqueiros créent de vastes fresques flamboyantes qui révolutionnent l'esthétique et surprennent le monde. Plus réservés, le peintre Carlos Mérida, le graveur Leopoldo Méndez ou le sculpteur Germén Cueto n'exaltent pas moins la culture populaire sans renoncer aux acquis de l'avant-gardisme européen ou local (le stridentisme). Ce mouvement général ne gênera pas cependant l'activité de créateurs indépendants parfois proches du surréalisme et dignes héritiers des joyeuses parades de squelettes de Posada ; nommons les méconnus Jean Charlot, Maria Izquierdo et l'inventif Rufino Tamaya, sans oublier la désormais célèbre Frida Kahlo. Enfin, les années 1950 voient de tout jeunes artistes amorcer un tournant qu'on nommera la ruptura, pour se libérer de l'autorité d'aînés qui peinent à se renouveler. José luis Cuevas, Enrique Echeverria, Manuel Felguérez et leurs amis nous entraîneront alors vers le XXIe siècle avec dextérité, couleur et humour. 286 illustrations en couleur témoignent de cette prodigieuse renaissance.

10/2013

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Littérature étrangère

Les masques du héros

Pour Fernando Navales, fils d'une famille ruinée, tous les moyens sont bons pour sortir de la pauvreté et connaître la gloire littéraire, en particulier plagier les œuvres de Pedro Luis de Galvez, poète et bohémien, qu'une misère noire accable et pousse aux dernières extrémités. Tandis que Galvez fait la manche dans les cafés de Madrid avec le cadavre de son fils mort-né dans une boîte à chaussures, parcourt affamé les veillées funèbres ou dévalise des banques pour remplir les caisses de ses amis anarchistes, Navales exerce son chantage sur les écrivains et les artistes, se lie d'amitié avec José Antonio Primo de Rivera et dirige le bras armé de la Phalange. Pio Baroja, Valle-Inclan, Gomez de la Serna, Bunuel, Dali, Borges, Lorca, toutes les grandes figures des premières décennies du siècle espagnol accompagnent la lutte sans merci que se livrent Navales et Galvez, dans une fresque impitoyable où abondent prostituées et mendiants, anarchistes et criminels, peintres et poètes. L'Espagne, qui s'enfonce dans la cruauté et la décadence, entraînera l'un vers l'abjection et mènera l'autre à un héroïsme rédempteur. Avec ce premier et magistral roman, Juan Manuel de Prada a fait une entrée fracassante dans la littérature espagnole. Par sa puissance narrative et son sarcasme dévastateur, par son ambition littéraire, il s'est imposé d'emblée comme un magnifique écrivain, le plus inventif et le plus surprenant de la toute nouvelle génération espagnole.

01/1999

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Théâtre

Lumières de Bohème ; Carnaval de Mars. Esperpentos

Réunis pour la première fois en un seul ouvrage, tous les esperpentos de Ramón del Valle-Inclán (1866-1936) sont ici traduits en français, dans leur intégralité et dans une version qui se veut scrupuleusement fidèle aux textes originaux. Lumières de Bohème, la pièce emblématique des esperpentos qui donne les clés du genre, les trois pièces courtes qui composent Carnaval de Mars (Le bel habit du défunt, Les cornes de don Faribole et La fille du capitaine), ainsi que le "mini esperpento" de 1921, peu connu : Les réclamations diplomatiques, c'est pour quand ? Toutes ces pièces sont écrites entre 1920 et 1927, essentiellement sous la dictature de Primo de Rivera, et obéissent à une double finalité. C'est, d'une part, une charge d'une extrême virulence contre les responsables des maux de l'Espagne contemporaine (une presse avilie, un personnel politique corrompu, une monarchie déliquescente et, surtout, une Armée espagnole menaçante et dérisoire, vaincue dans toutes ses guerres coloniales mais frénétiquement attachée à toutes ses prérogatives) ; et c'est aussi (ou surtout) une volonté farouche de la part de l'auteur de reconstruire un théâtre espagnol vraiment moderne, lui aussi déliquescent, autour de la farce et du grotesque. Dans un pays où même la tragédie n'est plus possible, les esperpentos de Valle-Inclán apportent un nouveau souffle jouissif avec des pantins dérisoires qui s'expriment dans une langue exceptionnellement drue et savoureuse : le rire est partout mais grinçant.

03/2015

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Ecoles de peinture

La peinture hispano-américaine

A travers l'approche c nique de plus de 40 oeuvres, ce livre propose un itinéraire chronologique de la peinture hispano-américaine depuis le XVIe Jusqu'au XXIe siècle. Les co-auteurs - une américaniste, un hispaniste et une plasticienne - qui travaillent sur l'iconographie et la didactique en histoire de l'art, ont souhaité combler un vide éditorial car on ne trouve guère en France que des monographies portant sur quelques grands noms contemporains de la peinture de l'Amérique espagnole. Partant des codex anonymes de la période de la Conquête qui poursuivent la tradition amérindienne des chroniques à caractère divinatoire, le parcours s'achève avec le courant de l'art ,chicano de la frontière états-unienne et le street art actuel de la Colombie. Attentifs aux oeuvres des personnalités les plus marquantes de la peinture contemporaine - Diego Rivera, Frida Kahlo, Fernando Botero, Wifredo Lam ou Antonio Segui - comme aux productions anonymes ou signées par les artistes des siècles précédents, les auteurs ont tenté de montrer la variété et le foisonnement, les enchainements et les ruptures de la création d'un espace peuplé par quelque 400 millions d'habitants de langue espagnole. Une bibliographie et un lexique français/espagnol portant sur le vocabulaire technique et historique complètent cet ouvrage qui, par-delà les enseignants et les étudiants hispanistes, s'adresse aux amateurs d'art et à ceux que passionne le sous-continent hispano-américain.

03/2021

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Littérature étrangère

Le castor

Ghâleb, qui est venu s'installer en Oregon pour échapper au climat délétère de Riyad, observe ce gros rongeur dont la morphologie et le comportement lui rappellent étrangement l'entourage qu'il a quitté. Devant cette madeleine de Proust à quatre pattes - et du genre empoisonné -, il laisse refluer ses souvenirs de famille, revient sur ses déboires et ses échecs, un long retour sur soi qui l'amènera à une conclusion capitale : jamais il ne sera un castor. Né d'un premier mariage malheureux, Ghâleb a toujours été un étranger parmi les siens. Quant à la relation tumultueuse, clandestine, et plus ou moins toxique qu'il entretient avec Ghâda, qu'il n'a pu épouser pour des raisons d'incompatibilité sociale entre familles, elle ne lui procure plus rien. Perdu dans cette ville américaine, Ghâleb est un homme seul, en crise, mais résolu à prendre un nouveau départ. Ne sachant trop comment procéder, il participe à des ateliers de développement personnel, tente une thérapie par la pêche, confie ses peines à la rivière Willamette, se noie régulièrement dans l'alcool et, pour peupler la vacuité de son quotidien à Portland, se livre à toutes sortes de réflexions et d'expériences fantaisistes, comme ces lettres saugrenues qu'il écrit au comique Conan O'Brien. Tout à la fois variation sur le thème "famille, je vous hais", conte cruel sur la crise de la quarantaine, étude de moeurs sur la société saoudienne, récit d'immigration, Le Castor est un festival de situations et d'images insolites, servies par un humour des plus corrosifs.

01/2015

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Romans historiques

Le fracas des hommes

Le Fracas des hommes est le récit de la tourmente qui emporta la Belle Époque et précipita les hommes, les femmes et les enfants dans le fracas de la Grande Guerre. 1909, Louis Tréhen, jeune interne en médecine, descend du train gare Montparnasse, débordant d’enthousiasme. Il s’apprête à découvrir Paris, et ses deux visages : les éclats de la Ville lumière et l’ombre de Belleville. Louis va rencontrer une galerie de personnages hauts en couleur, nouer amitiés et liaisons à l’hôpital où il étudie, ainsi que dans son quartier, et être conforté dans sa vocation de médecin. 1919, Louis est immobilisé dans une gangue de zinc à l’hôpital maritime de Berck-sur-Mer. Parti au front pour soigner les soldats, il a connu la souffrance des hommes. À son tour, il a été touché lors d’un bombardement et attend que la douleur s’endorme et que son état s’améliore. Difficile pour un médecin d’ignorer ses symptômes : pour s’en détacher, il entreprend d’écrire et de lire à ses compagnons d’infortune le récit de ses plus belles années. Là où la vie aurait mieux fait de s’arrêter. Dans ce roman initiatique écrit à quatre mains, Maryse Rivière et Bernard Marc entremêlent l’histoire de ces deux Louis : le premier, jeune et heureux, le second, broyé par la guerre. Ils nous entraînent dans un Paris pittoresque, celui d’Apollinaire et de la bande à Bonnot, pour nous faire partager le destin malheureux de ces sacrifiés de l’aube du XXe siècle.

02/2011

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Critique littéraire

Cahiers d'Ivry Février 1947 Mars 1948. Tome 1, Cahiers 233 à 309

Les derniers Cahiers d'Ivry constituent la fin des Oeuvres complètes d'Antonin Artaud. Ce volume couvre la période qui s'étend de février à juin 1947. Inlassablement, il continue d'y mettre en espace ce qu'il nomme son nouveau Théâtre de la Cruauté. Que signifie avoir "un esprit qui littérairement existe" ? C'est la question qu'il posait à ses débuts à Jacques Rivière, le directeur de La NRF. Vingt ans plus tard, après une longue traversée d'enfermements asilaires, la question est réapparue. C'est bien en effet cette fondamentale question de l'inspiration - question qui hanta aussi les surréalistes - qu'il reprend sans relâche: comment commence-t-on à écrire ? Qui écrit, qui pense en moi ? Quel démon s'empare du Verbe humain avant qu'il ait commencé à penser ? Au fil des pages, les lettres se mettent en mouvement, un rythme progressivement émerge, accompagné de coups, de cris : chorégraphie de gestes et de voix, dessins semés sur la feuille. "Je ne suis jamais né", répète-t-il depuis son enfermement dans l'asile de Rodez, et donc je ne peux pas mourir. A entendre comme production infinie d'écriture, système perpétuel, "machine de souffle", prolifération sans fin d'un corps sans organes. C'est donc là, au creux des pages, entre les pages et les lignes, d'un cahier à l'autre, que s'opère "la matérialisation corporelle et réelle d'un être intégral de poésie" (lettre du 6 octobre 1946 à Henri Parisot).

10/2011

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Critique littéraire

Paulhan et son contraire

Jean Paulhan (1884-1968) fut « l’autre » grande figure fondatrice des Éditions Gallimard, aux côtés de Gaston Gallimard. Philosophe et psychologue de formation, sympathisant anarchiste, chercheur d’or, enseignant à Tananarive, blessé de guerre, il entre à la NRF en 1919 comme secrétaire de Jacques Rivière et ne la quittera plus. Mais qui était vraiment Jean Paulhan ? Pour Patrick Kéchichian, il n’est possible d’approcher cette personnalité déconcertante qu’à travers ses multiples facettes, qu’il s’agisse des temps forts de son existence (le voyageur, le résistant…) ou d’aspects moins connus de son caractère, ainsi son humour et son esprit juvénile, qu’il gardera jusqu’à la fin de sa vie. Il en ressort un Paulhan inattendu : un homme extrêmement sensible, humain, jamais pervers, alors qu’on l’a souvent dit manipulateur. Mais un homme capable, aussi, de se mouvoir selon des chemins obliques parfois difficiles à suivre : dans ses écrits, il se montre un brillant manipulateur de paradoxes, se plaît à émettre une hypothèse, à la contredire, à la réfuter… Il fait preuve d’une volonté permanente de revenir à une certaine vérité (utopique) du langage, et sa manière bien à lui de jongler avec la grammaire des idées le rend tout aussi fascinant qu’agaçant. Mais le plus étonnant est peut-être son côté iconoclaste : ainsi, celui qu’on appelait volontiers « l’éminence grise des lettres françaises » considérait que l’« homme de lettres » n’était pas un être d’exception, mais un personnage d’une grande banalité, le premier venu, rien de plus…

10/2011

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Histoire internationale

Fridolin Zehnder l'Africain. Les aventures d'un légionnaire suisse, déserteur et combattant au Maroc (1920-1934)

"Je suis né le 28 août 1897, lors d'un tour en barque sur le Doubs, la rivière qui forme la frontière avec la France, près de La Chaux-de-Fonds. Né entre deux pays, sans terre ferme sous mes pieds. C'est comme un présage." Jusqu'alors inédit en langue française, cet ouvrage raconte les aventures hors du commun de Fridolin Zehnder, jeune ouvrier suisse né à La Chaux-de-Fonds. L'usine, la Légion étrangère, la guerre, les Dardanelles, le bled, la maladie, la tribu, le kif, le Sous et le grand Sud marocain, l'espionnage et le trafic d'armes, la circoncision, la paternité, le baroud et l'exil, la faim et la soif... une vie bien remplie pour un seul homme. Vivant à l'intérieur de la société tribale, en montagne, puis au pré-Sahara, Fridolin Zehnder décrit sans emphase la dure vie des hommes de tribu, leurs joies, leurs peines, leurs violences, leurs ablutions et leurs souffrances, leur sexualité et leurs fêtes, leur foi et leur honneur d'hommes et de guerriers, leurs femmes - surtout la sienne - et leurs armes. La conversion à l'islam, le passage au monde tribal arabo-berbère et le "djihad", font résonance dans le passé, à l'instar de ces Européens qui coupent les amarres comme dans le présent, transposition des jeunes "djihadistes" de Syrie... Cette autobiographie passionnante est aussi un témoignage précieux pour toutes celles et ceux qui s'intéressent à l'histoire de l'Afrique du Nord et des Berbères.

05/2018

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Littérature française (poches)

Si c'était à refaire ; Un sentiment plus fort que la peur. Edition collector

Si c'était à refaire New York, Andrew Stilman, reporter au New York Times, court au petit matin le long de la rivière Hudson en compagnie de joggeurs. Pense-t-il à l'enquête la plus importante de sa carrière, à son mariage, au scoop qu'il espère faire bientôt éclater ? Dans une minute, Andrew Stilman sera assassiné. Un tueur dans la foule, une douleur fulgurante dans le dos, Andrew s'effondre, et pourtant... il reprend connaissance deux mois plus tôt ! Revenu soixante jours en arrière, Stilman doit choisir entre mener à terme son enquête, sauver son couple, découvrir son assassin et déjouer le destin. De New York à Buenos Aires, le reporter se trouve précipité dans une engrenage vertigineux. --------------- Un sentiment plus fort que la peur Après des mois de recherches, Suzie Baker retrouve enfin l'épave d'un vieux Boeing emprisonné sous les glaces du mont Blanc. A l'intérieur de la carlingue repose un document qui pourrait rendre justice à sa famille accusée de haute trahison. Mais cette découverte compromettante réveille les réseaux parallèles des services secrets américains. A New York, le reporter Andrew Stilman se remet à peine de l'agression qui a failli lui coûter la vie. Mais l'histoire de Suzie Baker est si belle, ce qu'elle implique si énorme, qu'elle vaut peut-être le coup de risquer sa peau une deuxième fois... Traqués, manipulés, Suzie et Andrew devront déjouer pièges et illusions, jusqu'à toucher du doigt l'un des secrets les mieux gardés de notre temps.

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Critique littéraire

1916 - Chronique familiale de Paul Wallon - Correspondances

A la suite des précédents ouvrages sur 1914 et 1915, celui-ci porte sur les échanges épistolaires de la famille de Paul Wallon, père, pendant l'année 1916, une année tout en surprises, tant sur les plans politiques et militaires que familiaux. Personne ne doute, chez Paul Wallon, père, de l'issue victorieuse de cette guerre si longue, si éprouvante et si angoissante pour l'arrière. Familialement, cette année 1916 va apparaître comme une année de répit, ponctuée de quelques jours heureux avec la naissance de Paul Giard, les mariages de Thérèse Rabut, Henriette et Marguerite Rivière et la libération de Paul Wallon (fils de Paul Wallon, père), interné en Allemagne depuis le début du conflit. Nous allons ainsi poursuivre notre accompagnement des membres de cette famille dont l'affection mutuelle sert de rempart à la brutalité de cette guerre et chez qui, comme chez tous les français, on vit dans l'attente du dénouement et l'inquiétude pour ceux qui servent au front. Sur le front, les allemands échouent à Verdun devenu le symbole d'une guerre d'usure avec l'emploi massif de l'artillerie. Henri, Emile et Georges Wallon sont au coeur de cette grande victoire défensive de l'armée française alors que, parallèlement, de juillet à novembre 1916, les armées britanniques et françaises sont engagées dans la bataille de la Somme, tout aussi sanglante. On veut croire à une fin rapide des hostilités mais les succès militaires ne semblent pas suffire à l'assurer dans l'immédiat.

12/2014

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Poésie

La tendresse se niche pour survivre

Dans ce recueil de poèmes, la tendresse habille l'intimité de la personne humaine dans son intégrité. Elle revêt de dignité et de respect la couleur du Monde Noir et du Monde Créole. Pourtant, ces poèmes s'ouvrent à l'univers qui les habite, car tout homme est homme. "Ils sont la quintessence de l'humain" nous dit Simone SCHWARZ-BART. Ces textes regardent avec lucidité et allégresse, le Layon de l'enfance, le Layon de l'île, le Layon de la liberté, le Layon de l'altérité et le Layon de la créolité. Une main transcende leur vécu qui dans l'âme de ce monde s'exalte. Ces textes portent en eux les fruits de la beauté humaine recueillis en leur sein, pour les sertir du joyau royal de la Guadeloupe. Un regard au parfum de solidarité et de fraternité s'exhale tout au long de ces textes, empreints d'une tendresse indicible, faisant alliance avec le Parfum des Biguines. Notre imaginaire se dessine à travers ces lignes, où le lyrisme et la richesse de la langue nous content la créolité qui boit le calice de la vie guadeloupéenne. La musicalité de la Tendresse se retrouve aussi bien à travers le Tam-Tam de vie que dans les tréfonds d'une Guadeloupe se cherchant dans ses dédales. La rivière de la Tendresse bruisse dans ces pages qui ruissellent de la bonté noire où la mer prône grâce et sagesse en dentelle, entre l'Afrique et les autres pays du monde se réconciliant avec l'Archipel.

12/2019

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Littérature française

Et ils dansaient le dimanche

Arrivée à Lyon un jour de 1929, Szonja n'a aucune idée de ce qui l'attend. Si elle est montée dans le train, c'était pour suivre sa cousine et fuir une Hongrie sans avenir. Sa vie est immédiatement happée par la production de viscose, qui bat son plein et réclame de la main-d'oeuvre : en France, les femmes apprécient cette nouvelle " soie " bon marché. La Sase pourvoit à l'existence de chaque recrue : une place à l'usine, une chambre à l'internat, la chapelle et quelques commodités, un maigre salaire. Postée plus de dix heures par jour à l'atelier, surveillant la transformation de la matière visqueuse en fil dans les vapeurs chimiques, elle résiste, passivement, mais aussi grâce à Elsa, la fortunata, qui la soustrait à l'enfermement et bientôt à la violence de Jean, épousé à la va-vite.

Grâce à elle, elle est peu à peu adoptée par un groupe d'Italiens actifs. Le dimanche, la petite troupe sait faire la fête : on grille les poissons pêchés dans la rivière, on danse. On parle politique aussi. Depuis février 1934 et les licenciements, les manifestations donnent l'occasion de se retrouver à Lyon dans les cortèges. Szonja comprend qu'elle ne peut faire défaut aux camarades, ni à Marco dont elle a éveillé les sentiments, ni au Front populaire qui se renforce. L'issue, c'est leur horizon collectif et solidaire.

Livre retenu pour le Festival du Premier Roman de Chambery 2022 - #FPRChambery22

08/2021

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France et généralités

Nos plus belles balades et randos en France

Le Routard vous propose de partir arpenter les plus beaux sentiers de France. Du fort de Brégançon au sentier des Douaniers en Bretagne, en passant par les vallées secrètes du Jura ou les douces collines du Cantal, voici pas moins de 70 balades et randos à faire seul ou en famille... De la courte balade de 2-3 heures à la randonnée plus exigeante de 1 à 2 jours, tous les niveaux trouveront chaussures (de rando) à leur pied. Montagne, sentier littoral, forêt, lac, rivière, villages oubliés... partez à la découverte de la formidable variété des paysages de l'Hexagone. Pour chaque randonnée : - Une carte et un " pas à pas " pour vous guider au mieux. - Possibilité d'embarquer la randonnée sur votre smartphone avec un système de flashcode - Une description des sites à voir en chemin, mais aussi des sites à voir à proximité afin de prolonger le week-end - Les bonnes adresses du Routard pour reprendre des forces après la marche. - Des pages de conseils pour bien préparer votre balade ou votre randonnée Illustré par plus de 300 photos, vous pourrez aussi vous évader en parcourant ce livre depuis votre canapé. Pour savourer au grand air cette liberté qui nous a tant manqué, rien de mieux que de partir à l'assaut des sentiers de randonnées de notre beau pays. Merci à tous les Routards qui sont solidaires de nos convictions depuis bientôt 50 ans : liberté et indépendance d'esprit ; découverte et partage ; sincérité, tolérance et respect des autres.

06/2021

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Littérature française

Toujours partant !

Je n’ai pas de souvenir précis de ma petite enfance. Je me vois néanmoins avec mon père. Je ne vois pas ma mère. C’était à la réception du régiment, dans la caserne de mon père du temps de l’Indochine. C’était un soir, le ciel était étoilé, et les lampions aux multiples couleurs dansaient au gré du vent. Les jolies dames portaient de longues robes et des chapeaux. Les officiers, tout de blanc vêtus, étaient assis autour des tables parées de nappes blanches au tissu lourd. Je me souviens des grands parasols, et des chaises métalliques peintes elles aussi en blanc. Il y avait beaucoup de militaires, et les serviteurs indochinois s’affairaient avec discrétion. Les gens allaient et venaient devant moi, vacant à des occupations dont l’intérêt m’échappait, mais c’était comme un ballet fascinant pour l’enfant que j’étais. Certains avançaient sur le parterre parsemé de cailloux clairs qui les menait à la rivière en contrebas. Ils prenaient alors place sur les barques, s’éloignant avec leur belle de quelques coups de rame sur l’eau sombre. D’autres suivaient une des allées qui menaient au théâtre, dans la fosse duquel jouait l’orchestre de mon père. Et pendant qu’il jouait, un boy indochinois veillait sur moi. D’après mon père, je devais avoir trois ans. C’est le seul souvenir qui me reste de cette période et des deux années qui ont suivi. Ecrit en collaboration avec Cécile Dupire. Couverture : Jean-Philippe Bertrand ADAGP 2013. Tous droits réservés.

09/2013

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Indépendants

"autre chose"

En 2022 Atrabile a fêté ses vingt-cinq ans d'existence, ce que nous avons célébré à travers différents événements tout au long de l'année ; néanmoins il nous semblait qu'il manquait quelque chose, quelque chose comme un gros gâteau d'anniversaire ou un beau feu d'artifice - voilà pourquoi déboule en octobre un ouvrage collectif intitulé "autre chose" . Parce qu'en 25 années d'activité, nous avons publié de la bande dessinée en long et en large, que nous avons à quelques occasions tenté de repousser un peu les limites du médium, mais qu'il nous arrive aussi parfois d'avoir envie "d'autre chose" . C'est pourquoi ce grand volume tentera de mélanger pêle-mêle bande dessinée, illustration, expérimentation, dans une avalanche de style, de genre, de technique, d'envie, un assemblage qui se voudra aussi hétéroclite que généreux, et qui regroupera pas moins de quarante-cinq artistes d'un peu partout dans le monde. Youpla boum. Avec les participations de : Adèle Maury, Amanda Baeza, Amandine Meyer, Awen Rivière, Barbara Meuli, Jean-Michel Bertoyas, Camille Potte, Chien-Fan Liu, Emilie Gleason, Fred Fivaz, Geoffroy Monde, Giacomo Nanni, Guillaume Fuchs, Helge Reumann, Juliette Mancini, Jung-Hyoun Lee, Laurie Agusti, Léa Murawiec, Lika Nüssli, Lisa Blumen, Louise Collet, Lucas Burtin , Marijpol, Martina Sarritzu, Mathilde Van Gheluwe, Melchior Best, Mia Oberländer, Michael DeForge, Noémie Chust, Rachel Deville, Samplerman, Simon Beuret, Valentine Gallardo, Violaine Leroy, Yannis La Macchia, Alex Baladi, Frederik Peeters, Ibn Al Rabin, Isabelle Pralong, Joseph Callioni, Nicolas Presl, Peggy Adam, Pierre Wazem, Thomas Gosselin, Tom Tirabosco.

10/2023

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Collection Terre humaine

Le ciel et la marmite. Avec les femmes chamanes d'Asie centrale

Un "Terre Humaine" qui nous emmène aux confins de l'Ouzbékistan, dans cette région reculée d'Asie centrale où le chamanisme a conservé un important substrat préislamique. Un voyage en profondeur dans le fascinant univers d'un chamanisme au féminin. Nous sommes aux confins de l'Ouzbékistan, au plus fort de l'hiver. Au loin, les sommets enneigés des monts Turkestan. Une rivière à sec, qui sert de piste. Au bord, une ferme, la dernière avant le Tadjikistan, deux cents mètres plus loin. Là vit Mayram, une chamane renommée, dont Sylvie Lasserre a partagé la vie. Quelques années plus tard, de l'autre côté de la frontière, l'auteure se lie d'amitié avec Gulchexra, une autre chamane réputée. Dans cette région reculée d'Asie centrale où le chamanisme a conservé un important substrat préislamique, Mayram et Gulchexra guérissent les femmes lors de rituels appelés ko'ch. Le sang coule, les battements du tambourin sont lancinants. Transes, larmes, rires, chants et cris des femmes. Invocations des saints, des fées, de la pluie, des démons. D'étranges phénomènes se produisent. A travers ces rituels qu'elle décrypte, l'auteure partage avec nous émotions et histoires de vie. Elle découvrira que le ko'ch est bien plus qu'un simple rituel thérapeutique. Les mots nous prennent par la main pour un voyage en profondeur dans le fascinant univers de ce rituel chamanique féminin. Au fil des pages s'efface l'incrédulité initiale, tandis qu'une autre vision d'un monde interrogeant en creux les failles de nos sociétés modernes se révèle.

10/2021

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Littérature française

La nommée Libermann. Une aventurière européenne (1892-1937)

Esther, ma mère, nous montrait parfois quelques menus objets ayant appartenu à cette grand-mère que l’on avait pas connue : un fin poudrier en or laqué noir ; deux montres de sac en argent s’enfermant dans leur étui, recouvert de cuir brun pour l’une et de minuscules débris de coquille d’œuf pour l’autre ; une "rivière de diamants" – de simples pierres du Rhin montées sur argent ; deux petites "broches noeud" en or blanc serties de brillants, destinées à orner l’extrémité des bretelles des robes. Le seul bijou hérité de sa mère qu’Esther portait fréquemment était un bracelet manchette russe ou oriental en argent, orné de cabochons filigranés et d’un merveilleux fermoir marqueté de pierres vertes transparentes. "J’adorais ma mère", glissait immanquablement Esther quand elle évoquait son enfance ou son adolescence. Éléonore était une ravissante petite femme, menue mais faite au tour, un tanagra... un tanagra... ; elle avait un charme, un "je ne sais quoi", qui séduisait tous ceux qui la côtoyaient ; elle était très élégante, elle portait des chapeaux cloches qu’elle inclinait sur le côté ; elle fumait des cigarettes russes dont elle parfumait légèrement le long filtre en carton ; elle traînait ses filles dans les musées, les théâtres et les salles de concert ; elle était audacieuse, capable de surmonter des obstacles apparemment insurmontables ; elle aimait ses enfants avec une exceptionnelle passion ; elle était révoltée, tout la révoltait... Elle disait être née à Kiev en 1892. C’était une aventurière. Et un rat d’hôtel...

06/2023

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Histoire de France

Une principauté d’Empire face au Royaume. Le duché de Lorraine sous le règne de Charles II (1390-1431)

Précédant de peu Jeanne d'Arc et le duc René II, figures emblématiques d'un Moyen Age lorrain flamboyant, Charles II apparaît comme un prince de second rang. Son règne (1390-1431) est associé, non sans raison, aux temps les plus sombres de l'histoire de la Lorraine, devenue l'épicentre douloureux d'une Europe qu'embrasait par le jeu des alliances le conflit franco-anglais de la Guerre de Cent Ans. Pourtant, s'en tenir là serait oublier que Charles II fut l'instigateur de la réunion des duchés de Lorraine et de Bar et qu'il posa les bases de l'Etat princier en Lorraine. Rassemblant patiemment une documentation dispersée au gré des aléas de l'histoire, délaissant les impasses d'une historiographie longtemps préoccupée par la question de l'Etat-nation et prisonnière de l'antagonisme exacerbé entre la France et l'Allemagne, Christophe Rivière réévalue ici un règne trop longtemps méconnu et trop facilement renvoyé à ses archaïsmes. Son enquête prosopographique livre les contours d'une société politique originale ; il analyse le dialogue qu'elle entretient avec le prince dans un espace politiquement morcelé, au sein duquel se rencontrent et s'affrontent les influences venues du royaume de France et de l'Empire ; empruntant aux ethnologues les concepts d' " acculturation " et de " métissage ", il éclaire les valeurs qui cimentent cette société nobiliaire, valeurs par lesquelles elle se rapproche ou se distingue tour à tour des principautés voisines pour faire progressivement place à l'affirmation de la souveraineté ducale.

10/2018

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Littérature française

Rue de l'Ile-aux-Plaisirs

Depuis près de quinze ans Evelyne Hugues n'avait donné un texte aux Editions Tirésias, enfin la voilà de nouveau sous les lumières de la littérature avec un livre de haute facture entre polar, errance, passion et déchéance humaine. Les faits se passent à Auxerre, Yonne dans la Bourgogne. Mais le lieu du mystère a peu d'importance et n'est qu'anecdotique. Deux hommes, chacun à la quête de l'impossible, vivent avec passion le choix de leur destin, et le plus en vue sera le plus vorace loin des contingences, de la raison, de sa notabilité provinciale et de sa réussite sociale. Une femme est retrouvée morte près d'une berge où coule une rivière... L'un des protagonistes Antoine, brillant musicien, sous l'emprise de sa mère ; veut effacer de sa mémoire un événement, une émotion insupportable, à la limite improbable, une réalité inexécutable ? Il se fera pratiquer une lobotomie. L'autre le professeur Ponthuy, homme de cet art, accepte de trancher ce qu'Antoine dit vouloir oublier. Quel est donc ce chirurgien capable d'une telle prouesse ? Mais Antoine sera-t-il délivré, errant dans les méandres de sa mémoire amputée, jusqu'où ira-t-il ? Que va-t-il découvrir ? Et cette jeune femme Lucile, qui l'a assassinée ? Et qui est ce jeune homme brun à qui l'homme roux glissa une grosse enveloppe et qui s'empara de sa jeune bouche qui résista puis s'abandonna... A vous de le découvrir.

11/2014

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Romans historiques (poches)

Le Maître de Garamond. Antoine Augereau, graveur, imprimeur, éditeur, libraire

Le 24 décembre 1534, place Maubert, pendant que chacun s'apprête à fêter Noël, un imprimeur, suspect d'hérésie, est pendu. Son corps et ses livres sont brûlés. Homme de lettres, érudit, Antoine Augureau a connu les intellectuels les plus brillants des débuts de la Renaissance, à Fontenay-le-Comte où il a passé son enfance à l'ombre du couvent qui accueillait François Rabelais, à Poitiers durant son apprentissage, et enfin, rue Saint-Jacques où il a travaillé puis s'est installé à une époque où elle abritait plusieurs imprimeurs par maison. C'est là qu'il a publié François Villon ou Clément Marot, là qu'il a inventé l'usage des accents et de la cédille, là qu'il a gravé et transmis les caractères typographiques qui ont modelé ceux dont nous nous servons encore de nos jours. Comment cet humaniste est-il parvenu à s'attirer les foudres des théologiens de la Sorbonne ? La publication du Miroir de l'âme pécheresse de Marguerite de Navarre, saur du roi François Ier, a-t-elle été la vraie cause de sa perte ? Parce qu'il s'indigne autant qu'il cherche à comprendre, Claude Garamond, le plus célèbre de ses disciples, entreprend de raconter son histoire. C'est l'histoire passionnante et bouleversante d'un être généreux, ennemi de tout fanatisme, mais prêt à mourir pour défendre ses idées. Comme dans Le Trajet d'une rivière (prix des Libraires 1995), Anne Cuneo, dans une éblouissante mise en scène romanesque, dévoile un personnage hors du commun et lui rend justice.

10/2004

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Sciences historiques

Cahier journal à Célestine Parrot. Lods 1892

C'est un petit village du Doubs, à trente kilomètres de la Suisse, à mi-chemin de Pontarlier, d'Ornans et de Mouthe, le lieu le plus froid de France. Courbet n'a pas peint ces maisons, ces ruelles, la petite église, mais il a représenté des dizaines de fois la vallée de la Loue, au bas des coteaux, célèbre pour ses lacets de calcaire et la rivière qui serpente jusqu'à sa source. Dans ces montagnes couvertes de sapin, étouffantes l'été, glaciales l'hiver, il y avait autrefois des vignes : sous Napoléon III, Constant Parrot y travaillait son vin jaune avec succès, possédant l'une des plus grandes maisons du village. Sa fille, Célestine, fréquentait l'école et tenait à treize ans un très beau cahier. 100 pages merveilleuses, dont on ne sait si elles ont été écrites à la Renaissance ou au XIXème siècle, tant chaque ligne nous en éloigne : la vie quotidienne des campagnes, un siècle après la Terreur, un siècle avant nous. Un monde sans électricité, sans ordinateur, sans voitures, sans téléphone. Vous qui aimez l'enfance, les souvenirs, la famille et l'histoire, plongez avec nous dans ces compositions françaises, dans ces cours de morale, au jour le jour, dans ces exercices d'arithmétique difficiles qui font penser aux " problèmes " du Petit Nicolas, dans ces dictées sur la mort de Marie-Antoinette, dans ces dessins de cylindres, de meubles ou d'animaux, dans ces cours de géographie. Célestine note, écrit, dessine, peint, calligraphie, énumère - une façon d'apprendre inimaginable aujourd'hui, poétique et surprenante.

11/2017

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BD tout public

Carnets de thèse

Quand une jeune enseignante quitte son collège de ZEP pour se lancer, euphorique, dans une thèse, elle n'imagine pas le chemin de croix sur lequel elle s'engage... Autour de Jeanne défile l'univers des thésards : le directeur de recherche charismatique, expert dans l'art d'esquiver les doctorants qui attendent fébrilement la lecture de leurs pavés ; la secrétaire usant de toute l'étendue de son pouvoir d'inertie dans le traitement des dossiers dont on l'accable ; les colloques soporifiques où sont livrés en pâture les aspirants chercheurs ; les amphis bondés de première année devant lesquels ils s'aguerrissent en étrennant des cours laborieux payés au semestre et dont ils recueillent les fruits dans des copies désarmantes de candeur ; la jungle de la compétition académique et le dénuement d'une université malmenée ; la famille et les amis qui n'y comprennent rien ; l'infortuné compagnon endurant par procuration le calvaire de cette thèse qui n'en finit pas... A la manière d'un récit d'apprentissage, avec drôlerie et finesse, ce roman graphique raconte le quotidien de doctorants qu'on compte aujourd'hui en France par dizaines de milliers et qui, comme Jeanne, poursuivent leur recherche comme une quête existentielle. Vous en connaissez forcément. Après avoir lu ce livre, vous ne leur demanderez plus : "Alors, cette thèse ?" Après trois ans de thèse de littérature et un travail administratif au sein de l'école doctorale d'une grande université parisienne, Tiphaine Rivière a ouvert un blog illustré, "Le bureau 14 de la Sorbonne", et s'est réorientée vers la bande dessinée.

03/2015

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Littérature française

Le temps s'écoule à Barde-Lons. Retraits amoureux, ou les avatars d'Emilienne

Avec cet ouvrage, nous voici plongés dans un monde tout à la fois fantastique et surréaliste. Comme dans Un balcon en forêt, des buses y lancent leurs cris lancinants et ténébreux... Barde-Lons, c'est un village sans réelles frontières, ni dans le temps ni dans l'espace. Ce pourrait être un bourg médiéval de Bourgogne, ou plus vraisemblablement de quelque part dans la vallée d'un fleuve, avec cependant des coteaux couverts de vignes. Dans la mémoire locale se croisent les souvenirs d'une ancienne ambassade qu'envoyèrent les Byzantins, à la recherche d'or, d'un cimetière dévasté par une coulée de boue. Traces aussi des vieilles guerres de religion. Mais cela sera résolu par le penchant pour l'alcool que se découvrent le curé du bas et le pasteur du haut. Il est vrai qu'il s'agissait de trouver moyen de divulguer les confidences du confessionnal sans violer le secret de la confession. Et l'histoire d'un écrivain qui deviendra célèbre pour n'avoir jamais rien publié. Le roman oscille ainsi entre allitérations littérales et jeux d'écritures pour n'avancer, avec des personnages qui feront alliance avec le narrateur, que de clins d'oeil textuels en soumissions littéraires. Mais tout cela se veut surtout un hommage à la littérature elle-même, en premier lieu à Gabo. A commencer par les eaux diaphanes de la Bardale, cette rivière en dessous de Barde-Lons, mais qui roule dans son lit des galets ronds comme des oeufs de dinosaures...

11/2017

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Littérature française

Clientèle

Une avocate spécialisée en droit du travail reçoit ses clients, elle écoute leurs récits sincères ou mensongers, empreints de colère, d'effroi ou de panique, puis s'engage à leurs côtés. Face à l'échiquier du monde de l'entreprise qu'ils évoquent sous ses yeux telles des quilles sur le point de basculer, elle reconstruit, reformule et réclame en justice ce qui peut l'être. Mais cette juriste est singulière, son regard aiguisé et pragmatique se modifie une fois la porte de son bureau refermée. Le soir venu, à son tour elle devient la cliente d'un autre, une inconnue en quête d'un regard, d'un service ou d'une idée, d'un commerce ou d'un brin de liberté, de quoi changer le cours de l'instant, célébrer l'optimisme. Elle s'affaire à débusquer ce qui pourrait l'amener à se révéler tout à fait, bien au-delà de la robe noire. Ainsi la narratrice emporte-t-elle le lecteur vers d'autres échappées. Un ouvrage troublant de justesse et de violence, mêlées d'un optimisme farouche. La romancière, elle-même avocate en droit du travail, conjugue ici la réalité de son monde avec celui dont elle revendique de livre en livre la fantaisie salvatrice. Car les voies toutes tracées de la vie, celles de nos professions ou de notre intimité, semblent la laisser sceptique, comme si tout était une question d'enjambées, voire d'entrechats, pour franchir la rivière ou en dévier le cours par quelques rocailles.

01/2018

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Beaux arts

La Dordogne des grands photographes

Prises pour la plupart dans les années cinquante et soixante, ces photos en noir et blanc de Henri CARTIER-BRESSON, Jean DIEUZAIDE, Edouard BOUBAT et Raymond DEPARDON sont celles d'un temps d'avant, d'un temps que je n'ai pas connu mais que je reconnais dans l'instant : c'est celui de mon père. Aussi, ces paysannes vêtues de noir dressées sous la halle du marché, l'anse du panier à la saignée du coude et l'oeil perçant, ce maréchal-ferrant en pleine opération, ce bouilleur de cru près de la rivière, ces feuillardiers dans leur hutte, ces paysans qui fanent au soleil, ces bonnes soeurs à cornette aperçues dans une rue de Sarlat, ces attelages de boeufs et ces chevaux à oeillères dans les champs de tabac, ces premiers vacanciers au camping, ces femmes en robes fleuries devant la statue du premier homme aux Eyzies, ces lavandières sur les berges de l'Auvezère à Tourtoirac, tout cela, mon père, enfant à Ribérac dans l'après-guerre, aurait-il pu le voir. Mon père l'a vu. Ce qui me traverse alors, devant ces photos, n'est pas la nostalgie d'un monde perdu, ni celle d'un monde en train de disparaître, mais à l'inverse l'émotion que l'on éprouve devant ce qui, dans le temps, demeure. Devant ce qui persévère, devant ce qui ressemble et que je peux reconnaître, devant ce qui tient. Dordogne me désigne ce qui tient. Maylis de Kerangal

11/2018