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Ruggero Druetta, Paola Paissa

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Histoire de France

La duchesse de Dino. Princesse de Courlande, Egérie de Talleyrand (1793-1862)

Dorothée, princesse de Courlande, venait d'avoir quinze ans quand, en 1808, sous la pression conjuguée du tsar Alexandre 1er et de Talleyrand, la duchesee de Courlande accorda la main de sa fille au comte Edmond de Talleyrand-Périgord, neveu du ministre de Napoléon, et futur duc de Dino par la grâce du roi de Naples. Talleyrand, devenu ministre des Affaires étrangères de Louis XVIII, emmena sa nièce au congrès de Vienne. Souverains et diplomates furent conquis par la beauté, le charme, l'intelligence et la culture de la jeune femme. La fierté et l'affection que Talleyrand ne cessa de manifester à l'égard de sa nièce, de quarante ans sa cadette, firent croire qu'il en était l'amant, alors qu'il fut celui de la duchesse de Courlande, sans doute la seule femme qu'il aima. Il est vrai, que séparée définitivement de son mari en 1818, Dorothée, séduisante et volage comme sa mère, prêtait aux commérages. De nouveaux documents inédits provenant des archives de Riga - capitale de la Lettonie dont le duché de Courlande faisait partie -, de Pologne, de la République tchèque, de l'Université d'Iéna, proche de la propriété où grandit Dorothée, permettent à l'auteur de démentir formellement certaines légendes passant pour vérités historiques. Ils éclairent d'un jour nouveau l'histoire de celle qui exerça une influence bénéfique sur les vingt-cinq dernières années de la vie politique, diplomatique et mondaine de Talleyrand. Après la mort de son oncle, la duchesse de Dino vécut une ultime, magnifique, mais tragique histoire d'amour avec le jeune prince Félix Lichnowsky, assassiné lors de la révolution allemande de 1848. Elle passa ensuite les dernières années de sa vie en Silésie pour se consacrer à son château de Sagan où elle mourut en 1862. Contrairement à la plupart des égéries, Dorothée de Talleyrand-Périgord, princesse de Courlande, duchesse de Dino, duchesse de Sagan, n'était pas une intrigante. L'histoire de sa vie, sa fabuleuse ascendance, l'épopée de son grand-père, Ernst-Johan von Biron, duc de Courlande, font partie de l'histoire de l'Europe des XVIIIe et XIXe siècles.

05/2002

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Sociologie

Emile Durkheim à Bordeaux (1887-1902)

Fondateur de la sociologie française, Emile Durkheim (1858-1917) deviendra célèbre en écrivant plusieurs ouvrages qui font toujours référence dans le monde. Il rejoint la Sorbonne en 1902 où il parvint à inaugurer la première chaire de sociologie en 1913. La guerre interrompit son activité et sa vie, avec la perte de son fils André dont il ne se remit pas. Mais qui sait que Durkheim passa plus de la moitié de sa carrière à la Faculté des Lettres et des Sciences de Bordeaux ? Qu'il y rédigea ses deux thèses sur La Division du travail social (1893) et Montesquieu (en latin), Les Règles de la méthode sociologique (en 1894 puis 1895) et Le Suicide (1897) ? Qu'il professa des cours publics sur la religion (1894,, 1900), le suicide (1889), les origines de la famille patriarcale, l'évolution du droit pénal, l'histoire du socialisme, etc. ? Qu'enfin il y conçut les cinq premiers volumes de L Année sociologique ? Cet ouvrage trouve sa source dans une exposition réalisée au musée d'Aquitaine de Bordeaux. l'ancien bâtiment de la Faculté. Il propose un retour sur les quinze années bordelaises du sociologue, les plus productives. Il présente des données inédites sur le cadre de vie de Durkheim, les maisons qu'il a habitées, sa famille, mais aussi sur son cadre de travail, ses étudiants (parmi lesquels on trouve Marcel Mauss, Marcel Cachin) et ses collègues. Il donne à voir de nombreux documents (archives, photographies). certains inédits, qui rendent plus attrayante cette vie de savant et d'homme de livres. Ont également participé à cet ouvrage deux historiens, Elsa Clavel et Emmanuel Naquet. La première reconstitue le milieu de la Faculté des Lettres de Bordeaux ; le second fait le point sur l'engagement de Durkheim dans l'affaire Dreyfus, également à Bordeaux où il anima la section bordelaise de la toute jeune Ligue des droits de l'homme. Emile Durkheim à Bordeaux paraît à un moment de riche actualité éditoriale sur le sociologue (édition critique réalisée par Myron Achi mastos sur Les Formes élémentaires de la vie religieuse, 1912, ainsi qu'un collectif co-dirigé par Matthieu Béra).

02/2014

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Philosophie

Les Adages. Coffret 5 volumes, édition bilingue français-latin

Ces Adages, publiés en 1500 à Paris, connurent un tel succès que les imprimeurs se bousculèrent pour les rééditer, si bien qu'il en parut 16 éditions du vivant d'Erasme (1466-1536). Elles furent revues et augmentées par lui à dix reprises. On passa ainsi de 820 adages (1500) à 4 151 (1536). L'ouvrage resta un best seller tout au long du XVIe siècle, jusqu'à sa mise à l'Index par le concile de Trente (1559). Les Adages sont les notes de lecture d'Erasme, tirées de l'ensemble de la littérature antique à laquelle il pouvait avoir accès - c'est-à-dire la quasi-totalité. Nous avons donc affaire à un choix de citations commentées. Combien ? Sans doute une vingtaine de mille au total. Leur choix se déroule sans autre ordre que le fil des lectures et les associations d'idées d'Erasme. Il concevait ce recueil comme une collection de modèles d'élégance de style, de formules "bien frappées" riches de sens métaphorique, qu'il commentait avec humour. Ses commentaires vont de la remarque anecdotique d'une ligne (adage 367 : "Tu recolles un oeuf") jusqu'au traité moral et politique d'une cinquantaine de pages contre les papes guerriers (adage 3301 : "La guerre est douce à ceux qui n'en ont pas l'expérience"). Les humanistes ne s'y trompèrent pas en en faisant leur livre de chevet, au même titre que les Elégances de Lorenzo Valla. Les adages fleurissent en effet à chaque page des meilleurs auteurs de l'époque, depuis Hutten jusqu'à Montaigne. Les professeurs par la suite y trouvèrent une mine de règles de style à faire étudier à leurs élèves (tel l'adage : Ut sementem feceris, ita metes "Tu récolteras ce que tu as semé" , qui figure encore dans les grammaires latines actuelles). En somme, les Adages constituent une voie royale d'accès à la littérature gréco-latine. Erasme fut sans doute le meilleur connaisseur et vulgarisateur de cette littérature que l'Europe ait connu. Il nous livre ici une oeuvre à la fois érudite et distrayante, apte à réconcilier les modernes avec la culture antique. Notre édition, qui a nécessité plus de 60 traducteurs, est une première mondiale.

12/2011

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Religion

Eduardo Frei

La vie et l'action politique d'Eduardo Frei, né en 1914 et mort en 1982, Président démocrate chrétien de la République du Chili de 1964 à 1970, demeurent une énigme pour nombre de français et d'européens, voire de latino-américains. Beaucoup ne parviennent pas à comprendre comment un homme qui représentait un espoir pour la démocratie chrétienne du continent latino-américain, un catholique éclairé et exemplaire, à la vie privée irréprochable et qui vécut toujours pauvrement, approuva en 1973 le Coup d'Etat militaire qui renversa le Président Socialiste Allende. Il rachètera plus tard cette attitude en prenant la tête de l'opposition au Général Pinochet et en faisant une belle campagne pour le "non" au référendum constitutionnel par lequel le Général Président Imposa en 1980 une constitution à sa mesure. Homme de culture et d'action, chrétien convaincu et politique réaliste Eduardo Frei a marqué en profondeur la vie du Chili et celle de l'Amérique du Sud. Mais le cheminement de l'histoire ne permit pas à ses espérances de se réaliser, et le jeu des forces antagonistes ne le laissa pas jouer ce rôle d'arbitre qui aurait pu être le sien sous l'Unité Populaire et au-delà. Aurait-il pu changer le cours des choses ? Il est impossible de le dire. En tout cas, l'histoire tragique de la démocratie chilienne est là pour marquer la complexité des tâches humaines et des entreprises politiques, malgré les valeurs et les convictions des acteurs en présence. Avec Eduardo Frei apparaît nettement la grandeur de la démocratie et la difficulté de celle-ci à se maintenir quand s'exacerbent les passions, et que le jeu politique se pervertit. L'actualité politique chilienne en est toujours une illustration frappante. Comme de nombreux Basques, Pierre LETAMENDIA, Maître de Conférences à l'Université de Bordeaux, a vécu au Chili ou il a fait ses études primaires et secondaires. Il a connu Eduardo Frei, alors sénateur de Santiago, avant d'être élu deux ans plus tard, en 1964, Président du Chili. En 1980 il rencontre Frei à Paris alors chef incontesté d'une démocratie chrétienne interdite par le régime Pinochet et assumant à lui seul le leadership de toute l'opposition. Ce livre permet de mieux comprendre les rouages et le déroulement de l'histoire chilienne depuis la défaite de Pinochet au plébiscite d'octobre 1988.

01/1989

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Correspondance

Lettres à Elsa Triolet

Une découverte merveilleuse et attendrissante : les lettres d'amour envoyées par Victor Chklovski à Elsa Triolet, issues du fonds Aragon/Triolet. L'existence de ces Lettres était connue et trois avaient fait l'objet d'une traduction, mais les 64 lettres manuscrites en russe n'avaient jamais été déchiffrées dans leur intégralité et encore moins publiées. Ils s'étaient rencontrés lorsque, en exil comme tant d'autres après la révolution en Russie, ils avaient trouvé refuge à Berlin, devenue pour un temps "la 3e capitale russe". Leur brève liaison n'eut pas de suite pour Elsa, mais laissa le pauvre Victor profondément amoureux d'elle, ne cessant de la poursuivre de ses assiduités et de l'assurer de son amour. Chklovski, déjà écrivain reconnu, écrit à Elsa des lettres passionnées auxquelles celle-ci ne donne pas suite mais qu'elle conserva toute sa vie et qu'Aragon lui-même joignit à ses archives léguées au CNRS et maintenant entreposées à la BNF. Les lettres d'Elsa Triolet à Chklovski n'ont quant à elles jamais été retrouvées, sans doute détruites par la veuve de Chklovski à la mort de celui-ci. Ce sont les lettres d'un écrivain amoureux d'un amour non réciproque, mais qui ne perd pas son sens de l'humour et sa malice , qui allaient devenir sa marque de fabrique. Ce sont aussi les lettres d'un homme auquel celle qu'il aime a enjoint de cesser de lui parler de son amour : "Cesse de m'écrire combien, combien, combien tu m'aimes, parce qu'au troisième "combien" je commence à penser à autre chose." Chklovski se plie à l'injonction, et il tirera rapidement de ses lettres un chef-d'oeuvre : Zoo ou Lettres qui ne parlent pas d'amour (réédité en parallèle dans la collection semi-poche "Petite Bibliothèque Slave".) On assiste alors à la fois à la genèse d'un chef-d'oeuvre, Zoo, et au déroulement d'un amour qui dura toute une vie. "Cher ami", écrit-il à Aragon en 1970, à la mort d'Elsa. "C'est seulement maintenant que je me décide à t'écrire. La mort d'Elsa Triolet m'a bouleversé. Tu sais combien j'ai été amoureux d'Elsa. [...] Si elle m'avait aimé, je serais devenu un génie."

07/2023

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Littérature érotique et sentim

Satan est un homme comme les autres

" Et Satan créa l'enfer. Enfin, surtout pour les autres. " Infernal. Démoniaque. Salaud. Des adjectifs qui collent à la peau d'Adrian Sheffield, pianiste virtuose et terreur du monde de la musique classique. Il fallait s'y attendre : à force de semer la haine, Adrian reçoit un jour une menace de mort. Son agent - la seule personne sur Terre à encore le supporter - décide de lui attribuer un garde du corps. Ou plutôt une garde du corps : Carrie North. Mais il ignore que Carrie a déjà rencontré Adrian, et qu'il ne lui a pas fait bonne impression. Du tout. Les voilà de nouveau réunis. Adrian, toujours aussi séduisant et imbuvable, et Carrie, toujours aussi têtue. Sauront-ils surmonter leurs rancoeurs et céderont-ils enfin à leur attirance mutuelle ? Mais surtout, qui veut la peau d'Adrian Sheffield ? Par l'auteure de Bad Romance, la série New Adult phénomène. - Comment est-ce possible ? Comment peut-on être un génie de ta trempe et être aussi... aussi... ! Je ne trouve pas mes mots. L'intégralité du dictionnaire n'en contient pas assez pour te définir avec exactitude. Adrian Sheffield l'étudia un instant avant de sortir de son mutisme : - Tu as terminé ? Gislain baissa la tête, misérablement vaincu. - Oui, confirma-t-il d'un timbre résigné. Adrian opina pour ensuite agiter les mains dans les airs. - Mes lingettes, s'il te plaît. - Tes... quoi ? Le pianiste le considéra comme s'il était devenu lent d'esprit, ce qui accentua l'agacement qu'éprouvait déjà Gislain. - Mes. Lingettes. Antibactériennes. - Pourquoi ? se renseigna-t-il en cherchant tout de même ledit paquet de lingettes. Adrian afficha une mine sombre et grave : - Je l'ai touché, Gislain. Je suis contaminé. Son ami lui lança un regard perplexe. - Qu'as-tu touché ? Adrian lui renvoya une expression interloquée. - Ken, pardi ! J'ai peut-être juste effleuré sa veste, mais dans le doute, je préfère ne pas prendre de risques. Imagine que son incompétence attaque ma virtuosité façon pandémie ? Quelle scène horrifique ! J'en ai des frissons ! (Adrian lui montra son avant-bras.) Regarde ! Je ne plaisante pas, j'ai la chair de poule... Misère. Je suis sûr que la grippe aviaire fait moins de dégâts que la veste en polyester de Ken Stull.

07/2018

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Science-fiction

Prométhée Tome 24 : Invasion finale

Quel rôle peut jouer le sous-marin USS Scorpion au coeur de la terrible invasion alien ? Un sacrifice sur un lieu sacré du Pérou il y a plus de 10000 ans pourrait-il stopper cette attaque ? Quel message pour l'Humanité contiennent les 716 disques découverts près du Tibet ? Un fascinant récit prolongeant et approfondissant l'une des plus ambitieuses séries fantastiques jamais produites.

12/2023

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Ouvrages généraux

Porto Rico : une île des Caraïbes bien singulière…. Entre américanisation et hispanité

1952 est une date clé dans l'histoire de Porto Rico puisqu'elle correspond à l'accession de cette île des Caraïbes au statut d'Etat Libre Associé aux Etats-Unis. Ce qui veut dire que Porto Rico est un état autonome mais pas souverain. Et, il ne fait pas de doute que cette situation politique n'est pas sans conséquence sur l'évolution sociale et culturelle de ce pays. Les communications présentées dans cet ouvrage partent du fait littéraire ou linguistique pour apprécier la relation à la langue espagnole. Les deux termes choisis pour mener à bien cette étude sur Porto Rico : " Américanisation " et " Hispanité " sont révélateurs de son propos. On attribue généralement à la forme verbale " américaniser " formée à partir de l'adjectif " américain " une connotation quelque peu péjorative ou pour le moins peu laudative. Même si, il faut le reconnaître les Etats-Unis (puisque c'est de cela dont on parle) ont exercé et exerce encore une grande influence dans de nombreux domaines sur le monde. " S'américaniser " veut dire perdre de son identité propre et céder aux sirènes de la modernité. Le substantif " Hispanité " quant à lui, renvoie à la Péninsule Ibérique mais aussi à un concept moins limité à la simple géographie. La forme raccourcie, harmonieuse et quelque peu sonore d'hispanité (par rapport à l'adjectif " hispanique ") lui confère une certaine forme de positivité. Et, dans le cas de Porto Rico tout ce qui renvoie à l'Amérique du Nord est perçu avec circonspection. Alors que les racines hispaniques ont été valorisées par le temps et par les circonstances historiques. De fait, l'histoire de cette île des Grandes Caraïbes a suivi un parcours quelque peu chaotique souvent mis en parallèle avec celui d'une autre île proche : Cuba. Les deux territoires ont été découverts et conquis par les Espagnols et le processus de colonisation y a duré plus longtemps que dans les autres pays de l'Amérique Hispanique. Il faudra attendre l'aube du XXe siècle pour qu'une fugace Indépendance s'y profile. La guerre Hispano-Américaine va en décider autrement et pour Porto Rico l'horizon de liberté va se réduire encore. Certes, l'île en soi est le symbole de l'ouverture vers l'autre, vers l'ailleurs, vers le nouveau. Mais elle peut aussi (et l'histoire le prouve) être assiégée et pour Porto Rico, outre les deux phénomènes : colonial et néocolonial -Espagne-Etats-Unis- cités, il convient de prendre en compte, entre autre, les incursions de l'Angleterre au XIXe siècle. 1952 est une date clé dans l'histoire de Porto Rico puisqu'elle correspond à l'accession de cette petite " nation " (et le terme est employé à dessein) au statut d'Etat Libre Associé aux Etats-Unis ce qui est encore le cas aujourd'hui. Ce qui veut dire que Porto Rico est un état autonome mais pas souverain. Et, il ne fait pas de doute que cette situation politique n'est pas sans conséquence sur l'évolution sociale, culturelle et linguistique de ce pays. C'est ce qui fait l'objet de l'analyse menée à travers les communications proposées pour composer cet ouvrage. Ce sont des articles rédigés par des universitaires métropolitains et portoricains. (Ils peuvent travailler dans des universités nord-américaines ou bien vivre à Porto Rico). Pour la plupart, ces communications partent du fait littéraire pour expliquer ou juger, par la fiction ou la démystification, la proximité envahissante du puissant voisin. Elles montrent également l'évolution de l'écriture portoricaine et aussi de la langue : comme la littérature anglophone pratiquée par certains auteurs ou l'usage du spanglish. Cet ouvrage collectif est une approche non exhaustive mais souvent pertinente de l'intérêt profond que les Portoricains manifestent envers leur île.

04/2022

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Généralités médicales

Pour ou contre l'euthanasie ? Mémoire d'un débat jamais soldé

Dans une démarche qu'il considère comme un exercice académique, l'auteur revisite les arguments qui, dans l'histoire récente, ont meublé le débat sur l'euthanasie, c'est-à-dire : d'une part, les arguments avancés par les partisans de l'euthanasie qui soutiennent et militent pour sa légitimation légale et sociale et, d'autre part, les arguments développés par les opposants à l'euthanasie qui font valoir que celle-ci doit rester interdite parla loi dans la pratique de la médecine. Pourquoi l'euthanasie fait-elle débat et pourquoi continue-t-elle encore à faire débat ? Pour l'auteur de cet ouvrage, il semble que c'est parce que l'emploi du terme "euthanasie" s'est focalisé non seulement sur la liberté et la volonté de la personne qui veut mourir, mais surtout sur l'intention délibérée et l'acte conscient de donner la mort. Ce qui repose sans cesse l'éternelle question du "bien" et du "mal" : l'euthanasie est-ce "bien" ou est-ce "mal"? Dans une société pluraliste où tous ne partagent pas les mêmes valeurs ni les mêmes convictions morales et religieuses, il est très difficile de trouver un consensus sur la définition de ce qui est bien et de ce qui est mal. Par ce fait, l'euthanasie jugée moralement comme un bien par les uns, et comme un mal par les autres, reste un débat sans fin, un débat jamais soldé. L'auteur soutient qu'il est difficile de prendre position pour dire qui a tort et qui a raison, et par ce fait, dit-il, il faut s'interdire de porter un quelconque jugement de valeur sur les arguments et les contre-arguments développés par les uns et les autres. Par conséquent, il faut laisser le soin et l'espace à chaque personne ou à chaque groupe d'individus de dégager pour lui-même sa vérité selon les convictions et les valeurs qui sont les siennes, sans nécessairement vouloir imposer cette vérité aux autres. Dans ce contexte, l'auteur s'approprie la position de l'ancien professeur de bioéthique à l'Université de Montréal, Hubert Doucet, qui soutient "qu'aucun argument pour ou contre l'euthanasie n'est entièrement convaincant, mais que chacun renferme des richesses dont il faut tenir compte pour que les mourants soient respectés comme des personnes humaines".

06/2019

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Histoire internationale

Algérie, la révolution trahie (1954-1958)

Messali Hadj, le président de l'Etoile nord-africaine (1926-1927), puis du Parti du peuple algérien (1937-1946), fonde en Algérie, en 1947, le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). En 1952, Messali, pendant son voyage en Orient, prépare sur le plan politique, diplomatique et militaire la guerre d'indépendance. Il n'est pas suivi parla direction du MTLD d'Algérie qui s'est engagée dans la collaboration avec Jacques Chevallier (promoteur d'une politique néo-coloniale en Algérie). La crise du MTLD éclate. En juillet 1954, le MTLD est refondu au congrès d'Homu qui adopte le programme de Messali et charge le Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) d'engager le parti dans la lutte armée. C'est alors que Boudiaf réunit un groupe pour former, avec l'aide de Nasser, le Front de libération nationale (FLN) qui veut fonder l'Algérie sur les principes islamiques. En novembre, le FLN lance une série d'attentats pour devenir l'interlocuteur algérien de la France. Mais Ben Boulatd, chef des Aurès, entre dans la révolution au nom de Messali. Il organise avec Zighout Youcef (chef de la Zone Il — Nord Constantinois — acquise au PPA) l'insurrection du 20 août 1955. Ahane Ramdane regroupe dans le FLN d'Algérie qu'il dirige tous les adversaires de la Constituante. Pour négocier avec Paris, il se démarque du Caire et engage une guerre féroce contre le MNA qui refuse de se dissoudre dans le FLN. En août 1956, au congrès de la Soummam, il dote le FLN d'une doctrine et d'une stratégie en rupture avec celles du mouvement nationaliste. Confronté, après l'envoi du contingent en Algérie, à une année puissante, il lance le terrorisme à Alger. Vaincu, il s'enfuit en Tunisie. Fin 1956, après l'agression de Suez, l'URSS et les Etats-Unis soutiennent le FLN et l'imposent comme l'interlocuteur de la France. En menant la guerre contre le MNA et le syndicat USTA, en caporalisant l'émigration et en lançant le terrorisme, le FLN a détruit le mouvement national créé par Messali. L'Algérie obtiendra son indépendance mais la révolution algérienne est morte en 1958. Avec ce livre, très documenté, Jacques Simon propose une lecture nouvelle de " la guerre d'Algérie ".

12/2018

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Développement durable-Ecologie

L'Afrique, l'ultime réserve pétrolière du monde face à la transition énergétique. Un zoom sur les matières premières minérales énergétiques et le développement de l'Afrique

En plus de ses importantes ressources minières stratégiques (diamant, or, coltan, cobalt, nickel, cuivre, fer, métaux technologiques, métaux précieux), l'Afrique regorge aussi d'abondants gisements de pétrole, de gaz, de charbon et d'uranium. Ses matières premières minérales hommes norme en font l'ultime recours et le dernier bastion énergétique du monde face à la transition énergétique qui s'impose progressivement et sûrement dans notre société, à la difficulté d'approvisionnement en hydrocarbures des Etats occidentaux et des multinationales pétrolières au Moyen-Orient avec la montée en puissance du terrorisme et en Amérique latine avec le nationalisme prononcé de ses pays. L'Afrique détient 15% des réserves pétrolières du monde selon la carte publiée en 2018 parla Central Intelligence Agency (CIA). Du golfe de Guinée au Sahel en passant parle Sahara, la corne de l'Afrique, le golfe d'Aden, la mer Rouge, la mer Méditerranée, le delta du Niger, le delta du Nil, le canal de Suez, le Darfour, le canal du Mozambique, le désert du Kalahari et la région des Grands Lacs, les régions pétrolières de l'Afrique sont nombreuses, toujours peu explorées et décrites dans ce livre. Certes, l'Afrique est un continent potentiellement riche en ressources pétrolières et gazières comme ce livre le démontre mais elle n'a jamais pu profiter de tous ses atouts géologiques uniques sur le plan économique et géopolitique pour la prospérité de ses populations, de plus en plus conscientes et émancipées. Ainsi, alors que tous les experts et toutes les organisations internationales prédisent depuis des décennies que l'Afrique est le dernier grenier énergétique du monde, sera-t-elle enfin à la hauteur des espérances fondées sur ses ressources naturelles, humaines, économiques ? En découvrant les réponses à cette question fondamentale dans cet ouvrage, retenez d'ores et déjà que la transition énergétique, également au coeur de ce livre, passe par l'Afrique. Cependant, elle ne se fat pas sans conséquence car elle entraîne dans sa course des transitions démocratiques, démographiques, numériques, économiques, monétaires, bancaires, sociales, environnementales et écologiques complexes qui modifient la stabilité et l'ordre mondial d'autant plus que la population de l'Afrique, la plus jeune du monde, passera de 1,3 milliard de personnes en 2020 à 2,5 milliards en 2050.

12/2020

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Autres langues

La langue corse dans le système éducatif. Enjeux sociaux, curriculaires et didactiques du bi/plurilinguisme

En 1974 paraissait pour la revue Rigiru, publication dédiée à la littérature corse, dans laquelle l'article éditorial insistait sur le fait suivant : "A lingua è a cultura corsa so prove è vive". La langue et la culture corses sont attestées et vivantes. On peut, avec le recul, y déceler une sorte d'écho au manifeste de A Cispra, paru en 1914, à la veille de la première guerre mondiale : les deux rédacteurs, Versini et Paoli, dont on rapprochera sans risque majeur la sensibilité politique de celle d'un Yann Sohier, y revendiquent un statut d'autonomie de l'île et une reconnaissance de sa langue, dont ils tentent, parfois maladroitement, de démontrer la distance avec l'italien. En 1974 intervient un acte institutionnel décisif : la reconnaissance du corse au titre de la loi Deixonne, votée en 1951. Ceci dans un contexte sociopolitique de plus en plus tendu, dans le cadre d'une revendication d'émancipation qui s'est globalisée l'année précédente à l'université d'été de Corte. Depuis, l'île a connu de profondes évolutions. Ainsi, l'Assemblée territoriale a-t-elle voté à l'unanimité, en 2007, un plan de développement de la langue dépassant largement le cadre scolaire et médiatique imposé par le législateur. Et adopté, le 29 juillet 2011, à la majorité, le principe de son officialisation. Si bien que l'on découvre un bilan largement positif sur le plan quantitatif et par comparaison avec la situation d'autres langues régionales. Qui ne laisse pourtant pas de masquer un certain nombre de difficultés dès lors que l'on aborde le terrain qualitatif. Ainsi le présent ouvrage a-t-il été mis en projet, dans un esprit de logique compréhensive : l'ensemble de l'équipe impliquée a considéré que, une forme de politique linguistique s'étant mise en place de fait, avec un certain succès, il convenait d'en opérer l'examen critique. L'on tente ainsi de mettre à jour, à travers une réflexion théorique et des études de cas, une dynamique d'action et les représentations qui guident les différents acteurs impliqués dans le processus en cours. Ce dernier constitue, à tout le moins, une sorte de mutation à la fois révolutionnaire et silencieuse du terrain socioculturel local, dans un contexte général d'ouverture linguistique et culturelle, au sein d'une Union européenne en marche, elle-même immergée au sein d'une mondialisation désormais passée dans les faits.

10/2013

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Poésie

Ultima stella. Edition français-italien-frioulan

Novella Aurora Cantarutti est née le 26 août 1920 à Spilimbergo, province de Pordenone, au nord-est de l'Italie, dans la région du Frioul Vénétie Julienne. Elle a passé son enfance et son adolescence à Navarons, un petit village à une vingtaine de kilomètres plus au nord. Après des études de lettres à Udine, Milan et Rome, Novella Cantarutti est devenue professeur de littérature italienne et d'histoire à Udine où elle s'est éteinte en septembre 2009. Elle a publié ses premiers poèmes en 1946, puis en 1947 dans Quaderno romanzo, l'une des revues de Pier Paolo Pasolini. Avec ses revues, Pasolini aura accompli tout un travail de restitution littéraire pour laquelle il sollicite et élève sa langue maternelle. Novella a également collaboré à Patrie dal Friûl, une publication autonomiste et à la Société Philologique frioulane. Elle appartient à la génération des auteurs de l'après-guerre qui se sont donc employés à écrire dans leur langue, tant en poésie qu'en prose. Cette langue est celle de Navarons. Du frioulan de Navarons. Novella Cantarutti s'y réfère et s'y nourrit. Ce n'est pas pour cultiver un idiolecte circonscrit, servi à l'étouffée sous cloche, réservé à une minuscule communauté dialectale. Si Novella s'y plonge toute entière, corps-et-âme, c'est bien parce qu'elle a inventé là - comme on invente des signes pariétaux sur les parois d'une caverne - le filon d'une pensée en cohérence avec le lieu. Quelque chose du chamanisme des natifs. Dans une lointaine familiarité avec la musica callada d'un Saint-Jean-de la Croix, on pressent que chez Novella la mort et la vie dont il est souvent question, forment un même ferment, s'enlacent dans un même baiser, une même vérité, une vérité sans éclat inutile, sans drame, une vérité dans la normalité des choses. Des branches les plus élevées jusqu'aux humus les plus profonds. Tout un équilibre naturel en somme, même si deux courants contraires s'affrontent. La richesse poétique se trouve là, dans ce trésor de la langue intacte, hautement prosaïque, simplement noble, dignement immédiate, mais formidablement exacte. Un char Un char sur la draille crisse et un fanal frissonne. Une cloche de lumière s'avance sur le chemin dans le sillage des sabots d'un cheval éreinté. Une silhouette recroquevillée bâille les pieds sur le timon, tout un vilain gribouillis balafre l'harmonie de la nuit. N. C.

06/2021

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Essais

Architecture & dignité

Le prestige de l'architecture se mesure à l'aune d'une notion qui, à la différence du beau, de l'utile ou de la construction, est restée dans l'ombre des traités. C'est dans le berceau de l'architecture occidentale, à l'époque où l'art de bâtir était avant tout une offrande, que la dignité se fait jour, avec la colonnade sous fronton, visage du temple hellénique. La force de cette figure du portique laissera une marque si profonde dans les esprits que la production architecturale s'en inspirera au cours des siècles pour entretenir l'image de la dignité, au bénéfice du prince, de l'évêque ou de la collectivité. Percer le secret de cette longévité et de cette universalité conduit à retracer la généalogie des multiples motivations derrière l'acte d'édifier. La dignité, qui a survécu à son premier visage, dont les maîtres modernes ont renouvelé l'expression, est ce au nom de quoi les pouvoirs ont occupé la scène et décoré la ville, mais aussi ce dont le projet architectural s'est nourri pour noyauter les savoirs constructifs, ennoblir la fonction pratique des murs et vaincre la disparité des lignes du plan, de la coupe et de l'élévation par la volonté d'un tout ordonnateur. Elle peut mobiliser un plan souverain, à l'image du naos détaché et autonome, comme l'illustrent la Nouvelle galerie nationale de Berlin de Mies van der Rohe ou la bibliothèque Exeter de Kahn, ou une certaine manière de défier la gravité, que l'on peut observer aussi bien dans les palais des communes italiennes du Duecento que dans la modernité brésilienne - comme la Faculté d'architecture de Sao Paolo d'Artigas -, ou encore l'art de soulever, dont certains projets corbuséens - notamment la Cité radieuse - sont l'éclatante manifestation. Des premières cités occidentales à la ville postmoderne, cette notion éclaire d'un jour neuf les fonctions sociales du beau, mais aussi des notions majeures telles que l'utilité, la gravité, l'échelle, la structure, l'ordre ou le décor. La dignité permet également d'interroger sous un angle inédit les conditions de l'invention, la quête de sens depuis le siècle dernier, la place des modèles dans l'imaginaire des architectes, notre rapport au luxe et à la grandeur et notre attachement aux places dont les bâtiments ont la garde.

05/2022

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Littérature étrangère

La maison de l'Arbre joueur

Japon, 1857. Depuis des siècles, le Japon vit replié sur lui-même. Mais il sera contraint de s'ouvrir aux influences étrangères. Les Occidentaux forcent les portes de l'ancien monde. La révolution couve. L'époque des samouraïs est désormais révolue, le pays est à l'aube d'une ère nouvelle. La maison de l'Arbre joueur, dans le domaine du Chôshû, où habitent Tsuru et sa famille, n'est pas épargnée par le vent du changement. La jeune femme rêve de suivre les traces de son père, médecin, qu'elle assiste depuis son plus jeune âge. Quand celui-ci l'autorise à épouser l'homme qu'elle aime, lui aussi médecin, elle s'imagine que ses vœux sont exaucés : un mariage heureux, la possibilité d'exercer son métier à l'égal des hommes. Bientôt, la situation politique s'aggrave et le pays est au bord de la guerre. Le mari de Tsuru refuse cependant qu'elle l'accompagne pour soigner les soldats. Trop brillante pour être reléguée au second plan, la jeune femme décide de s'affranchir du poids des traditions ancestrales et de vivre librement sa destinée. Elle se trouve alors entraînée dans un monde de subversions, d'intrigues politiques et d'amours interdites. Autour d'elle agissent de jeunes hommes passionnés qui aspirent à écrire une nouvelle page de l'histoire du Japon. Hostiles au gouvernement féodal du shôgun, ils refusent que leur pays soit colonisé par l'Occident. Leur slogan est : " Sonnô jôi : vénérez l'empereur, expulsez les étrangers. " Leur méthode est la violence. A travers l'inoubliable destin de Tsuru, symbole de l'émancipation de son pays, Lian Hearn raconte une grande histoire d'amour et de guerre, d'hommes et de femmes, dans un Japon fascinant. Lian Hearn a effectué de fréquents séjours au Japon et a étudié la langue japonaise. Alors qu'elle constituait sa documentation pour l'écriture de sa saga best-seller Le clan des Otori , elle passa plusieurs mois dans la préfecture de Yamaguchi, l'ancien domaine féodal du Chôshû - point de départ de ce roman -, où elle s'intéressa à l'histoire de ces jeunes hommes ayant pris part à la restauration de Meiji. Mêlant habilement personnages fictifs et figures historiques, elle compose un roman plein d'atmosphère, aussi passionnant qu'envoûtant.

01/2013

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Epistémologie

La fabrique du progrès. Scientisme, système technicien et capitalisme vert

"Dans les faits, ma scolarité et mon environnement professionnel de médecin m'ont surtout appris à connaître et à comprendre le fonctionnement d'un certain champ scientifique. Ils m'ont alors incidemment offert le recul nécessaire pour le critiquer. C'est ainsi que, partout où me menaient mes études et mes recherches dans la littérature scientifique, je me trouvais face aux limites des connaissances, face à l'abîme de l'ignorance. La guérison de ce vertige anxiogène, de ce sentiment de finitude, passa par une étude autodidacte de la philosophie des sciences, discipline faisant tant défaut aux filières scientifiques. Cette prise de recul épistémologique prit ensuite une dimension politique, tant l'injustice de l'accaparement du prestige de "sachant" par une élite minoritaire me révulsait. Le regard critique que je porte sur mon domaine de compétence – la médecine –, dans lequel sont constamment mobilisés des arguments d'autorité, me causa un certain malaise face à ma légitimité "d'expert de la santé". Dans un monde fait d'incertitudes et de polémiques, je concevais cette légitimité comme intrinsèquement branlante pour la médecine. Ce malaise me questionna sur le bien-fondé et la partialité d'autres domaines de prétendue expertise, et aboutit à une remise en cause de la dérive techno­cratique déterminante de notre société, dans laquelle des "spécialistes" monopolisent le débat public. Ma soif de lecture m'a permis alors d'épancher le fossé qui m'empêchait cette réflexion libre, par-delà les chasses gardées d'intellectuels et de scientifiques ayant tendance à sanctuariser leurs domaines de savoir et à entériner les cadres réflexifs de leurs disciplines dogmatiques. Pourtant, les sciences ne pourront être mises au service de la collectivité qu'à la condition d'être comprises dans leurs logiques et leurs limites. Elles doivent être sorties de leur essentialisation en les réintégrant dans leurs multiples déterminismes – notamment sociaux – et enfin chassées de domaines qu'elles occupent illégitimement, notamment ceux de la politique et de la philosophie." Arthur Guerber est un jeune médecin à Lyon. Marqué par la culture libertaire et passionné d'épistémologie, de philosophie et de sociologie des techniques, il s'est plongé pendant deux ans dans une large littérature afin d'affiner toutes ses interrogations intimes et les réflexions collectives sur les déterminants de la "fabrication" des savoirs. Au fil du temps, questionnant le concept de progrès, ses recherches se sont concrétisées dans ce livre, constituant ainsi une mine pour poursuivre la discussion.

06/2022

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Philosophie

Les Adages. Coffret 5 volumes, Edition bilingue français-latin

Ces Adages, publiés en 1500 à Paris, connurent un tel succès que les imprimeurs se bousculèrent pour les rééditer, si bien qu'il en parut seize éditions du vivant d'Erasme (1466-1536). Elles furent revues et augmentées par lui à dix reprises. On passa ainsi de 820 adages (1500) à 4 151 (1536). L'ouvrage resta un best-seller tout au long du XVIe siècle, jusqu'à sa mise à l'Index par le concile de Trente (1559). Les Adages sont les notes de lecture d'Erasme, tirées de l'ensemble de la littérature antique à laquelle il pouvait avoir accès c'est-à-dire la quasi-totalité. Nous avons donc affaire à un choix de citations commentées. Combien ? Sans doute une vingtaine de mille au total. Leur choix se déroule sans autre ordre que le fil des lectures et les associations d'idées d'Erasme. Il concevait ce recueil comme une collection de modèles d'élégance de style, de formules "bien frappées" riches de sens métaphorique, qu'il commentait avec humour. Ses commentaires vont de la remarque anecdotique d'une ligne (adage 367 : "Tu recolles un oeuf") jusqu'au traité moral et politique d'une cinquantaine de pages contre les papes guerriers (adage 3301 : "La guerre est douce à ceux qui n'en ont pas l'expérience"). Les humanistes ne s'y trompèrent pas en faisant des Adages leur livre de chevet, au même titre que les Elégances de Lorenzo Valla. Les adages fleurissent en effet à chaque page des meilleurs auteurs de l'époque, depuis Hutten jusqu'à Montaigne. Les professeurs par la suite y trouvèrent une mine de règles de style à faire étudier à leurs élèves (tel l'adage : Ut sementem feceris, ita metes "Tu récolteras ce que tu as semé", qui figure encore dans les grammaires latines actuelles).En somme, les Adages constituent une voie royale d'accès à la littérature gréco-latine. Erasme fut sans doute le meilleur connaisseur et vulgarisateur de cette littérature que l'Europe ait connu. Il nous livre ici une oeuvre à la fois érudite et distrayante, apte à réconcilier les modernes avec la culture antique. Après la luxueuse édition reliée et numérotée, voici l'editio minor, offrant, en format souple et à un prix plus accessible, l'intégralité de l'ouvre avec, en prime, un ajout : l'introduction d'Erasme à l'édition primitive de 1500.

11/2013

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Histoire internationale

Les racines chrétiennes de l'Europe. Conversion et liberté dans les royaumes barbares Ve-VIIIe siècles

Pourquoi l'Europe est-elle devenue chrétienne ? Une évangélisation pacifique des populations a bien évidemment existé ; mais très tôt la force, et notamment la force publique vint s'ajouter ou se substituer au pouvoir de conviction des prédicateurs. Malgré la qualité de leur appareil législatif et administratif, les empereurs romains ne parvinrent cependant jamais à convertir l'ensemble de leurs sujets. Lorsque le dernier d'entre eux fut déposé en 476, l'Occident passa définitivement sous la domination de rois germaniques, dont à cette date aucun n'était catholique. Les politiques civiles de coercition religieuse disparurent et l'on put même douter que le christianisme survive à l'anéantissement de l'Empire. Pourtant, trois siècles plus tard, l'Europe ne connaissait plus qu'une seule religion, le christianisme, et dans sa variante catholique, non pas arienne. Pour les contemporains, le phénomène parut mystérieux, car il était paradoxal. Les peuples barbares, vainqueurs de la puissance romaine, avaient accepté de se soumettre à la religion de leurs vaincus. De façon plus extraordinaire encore, des évêques isolés et des législateurs d'Etats embryonnaires étaient parvenus à réaliser ce que Rome n'avait pas même rêvé d'accomplir. Comparer l'ampleur des réalisations à la modestie des moyens ne peut qu'amener à réviser l'idée que le christianisme a été imposé par la force. A moins que notre définition de la contrainte religieuse se révèle imparfaite face aux mentalités de ces siècles obscurs ... Dans un âge d'inquiétude, la participation collective à des rituels d'unanimité ou la reconnaissance de signes surnaturels ont pu fléchir les consciences, sans pour autant les violer. De multiples facteurs sociaux, économiques ou culturels et intellectuels se sont superposés, comme autant de formes de pression subtiles qui amenèrent les individus au baptême (l'attitude changeante des monarques barbares envers les juifs fournit aussi quelques intéressants points de comparaison). Etendue dans l'espace à toute l'Europe occidentale sur pas moins de trois siècles, cette enquête rigoureuse et nuancée restitue ainsi le passage de l'Occident au christianisme dans toute sa complexité. En multipliant les angles de vue, elle propose une nouvelle approche du concept de liberté religieuse en un temps où convaincre et contraindre ne constituaient pas nécessairement des démarches opposées. Ce livre fera date.

10/2005

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Pléiades

A la recherche du temps perdu. Tome 3

Ce volume contient Sodome et Gomorrhe, La Prisonnière et près de trois cents pages d'Esquisses relatives à ces deux textes. Annonçant en 1920 la publication du Côté de Guermantes au critique du Temps, Proust écrivait : "C'est encore un livre "convenable". Après celui-là, cela va se gâter sans qu'il y ait de ma faute. Mes personnages ne tournent pas bien ; je suis obligé de les suivre là où me mène leur défaut ou leur vice aggravé." De fait, Sodome et Gomorrhe ne passa pas pour un livre "convenable". Mais au-delà du scandale, sa réussite repose sur sa structure : comme souvent dans A la recherche du temps perdu, deux côtés opposés, en apparence incompatibles, vont se rejoindre, puis se confondre. Les Esquisses présentées dans ce volume montrent comment le violoniste Morel devint peu à peu un double d'Albertine. Sous l'égide de Baudelaire - qui fut fasciné par les lesbiennes et dont Proust ne doutait pas qu'il eût pratiqué l'homosexualité - et en contradiction avec le vers de Vigny - "La Femme aura Gomorrhe et l'Homme aura Sodome" - sur quoi s'ouvre le volume, ces deux personnages relient les deux côtés et confèrent ainsi à la vision proustienne de l'inversion toute son originalité. Sodome et Gomorrhe commence par une révélation. La Prisonnière est la quête d'un impossible bonheur, d'une illusoire sécurité, d'un savoir toujours fuyant. Albertine est prisonnière du narrateur, mais non pas son secret. Le récit se fait l'écho de l'ambiguïté de la relation de Proust à la connaissance. On n'aime jamais que ce qu'on ne possède pas, et le besoin du mystère vient se heurter à celui de la sécurité : entre crainte et désir du réel, entre curiosité et habitude, se joue devant nous la tragicomédie d'un couple qui n'existe sans doute que par ces tierces personnes, aussi nécessaires que dangereuses, dont la présence n'est jamais aussi sensible que lorsqu'elles sont ailleurs. La Prisonnière, texte publié posthume et ici entièrement réétabli, est le lieu d'une quête jamais achevée de la vérité ; c'est également celui du rougeoyant Septuor de Vinteuil qui offrira cette leçon grosse de promesses : l'art n'est peut-être pas aussi vain et irréel que la vie.

11/1988

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Policiers

Embrouilles à Panama

La porte de l'incinérateur se souleva et une vague d'air brûlant enveloppa Malko. El Guapo se pencha sur lui, le visage luisant de sueur et lança d'une voix amusée : - ; Adios, gringo. Le cerveau de Malko se vida. On allait tout simplement le jeter vivant dans l'incinérateur Herbert Lawn eut un gros rire truculent et prit sur la table basse en bambou un mince dossier jaune qu'il ouvrit. - Il s'agit d'une mission assez déplaisante, annonçat- il. - Qu'entendez-vous par déplaisant ? Herbert Lawn leva sur Malko un regard d'où toute gaieté avait disparu. - Une action à terminer avec un extrême préjudice pour l'intéressé. Autrement dit, une liquidation physique... - Qui est l'intéressé ? demanda-t-il, le visage caressé par la brise du ventilateur. - Avez-vous entendu parler du général Emiliano Coiba ? - Vaguement, dit Malko. C'est l'homme fort du pays, non ? - Exact, le président n'est qu'une potiche. - C'est de lui qu'il s'agit ? - Absolument. - Pourquoi ? Une lueur d'humour froid pétilla dans les gros yeux marron de l'Américain. - Demandez-moi plutôt pourquoi on ne l'a pas fait plus tôt... En 1972, on avait déjà proposé cette solution. Le général Coiba est impliqué dans le trafic de drogue jusqu'au cou, du transport de la cocaïne au lavage de l'argent ; il nous trahit à l'occasion au profit des Cubains en leur vendant des renseignements militaires et de la technologie, il contrôle des réseaux de prostitution et de trafic de passeports, il est actif également dans les ventes d'armes à destination du M19 colombien et des sandinistes, et il a, bien entendu, truqué les dernières élections. - Je crois que ce général a été reçu il n'y a pas si longtemps au Pentagone avec tous les honneurs dus à son rang, remarqua-t-il. Il me semble aussi qu'il était assez lié à la Company... Que s'est-il passé ? Herbert Lawn prit dans son dossier une photo qu'il tendit à Malko. - Ceci. La photo en noir et blanc représentait le cadavre d'un homme entièrement nu, allongé sur une table avec un écriteau portant le numéro 85100. La tête manquait. Il reposa le document. - Qui est-ce ? - La première véritable erreur du général Coiba, laissa tomber l'Américain. - C'est-à-dire ? - Cet homme s'appelait Julio Chavarria. Un politicien panaméen soutenu par une poignée de sénateurs démocrates de chez nous. En plus, informateur pour la Company et la DEA.

11/2020

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Religion

Le Vulnéraire du Christ

En décembre 1946 s'éteignait Louis Charbonneau-Lassay, érudit loudunois né en 1871 et spécialiste en archéologie et symbolique chrétienne. Auteur renommé du Bestiaire du Christ, publié en 1940, dont la grande majorité des exemplaires furent accidentellement détruits durant la 2e Guerre Mondiale, il laissa à sa mort en 1946 un manuscrit inédit, au milieu de très nombreuses archives et collections archéologiques, sur lequel il avait travaillé jusqu'à ses derniers instants : le Vulnéraire du Christ, ouvrage de profonde érudition sur la signification des Cinq Plaies du Christ selon les points de vue symboliques, historiques et archéologiques, pour ne citer que ceux-ci. Ce manuscrit du Vulnéraire du Christ fut "égaré" dans les années 1960s après avoir été confié à un mystérieux personnage se faisant passer pour le représentant d'une maison d'édition. Il avait en effet promis la publication de cet ouvrage aux héritiers de Charbonneau-Lassay, qui lui communiquèrent le manuscrit en toute confiance, comme ils l'avaient fait auparavant pour la maison d'édition catholique renommée Desclée de Brouwer dans les 1950s, dont les responsables avaient malheureusement conclus à l'époque qu'ils ne pourraient le publier. Grâce à la redécouverte et à la mise à disposition de nombreuses archives inédites, dont les archives personnelles de Charbonneau-Lassay et des correspondances inédites décrivant le plan de cet ouvrage perdu, Gauthier Pierozak offre au lecteur une reconstitution du Vulnéraire du Christ - le résultat de plusieurs années de recherches - et qui permettra ainsi de remettre à la disposition du public une vaste étude en rapport avec le symbolisme employé par certaines confréries hermético-mystiques de la fin du Moyen-Age survivant encore en plein XXe siècle (l'Estoile Internelle et la Fraternité des Chevaliers du Paraclet), rappelant ainsi l'existence de la possibilité d'un ésotérisme chrétien authentique et traditionnel. Table des matières du Vulnéraire du Christ Avant-Propos de PierLuigi Zoccatelli Préface de Gauthier Pierozak Première Partie - Les représentations des Cinq Plaies du Christ dans l'art chrétien primitif Deuxième partie - Figurations de la plaie latérale de Jésus Troisième partie - Les représentations de l'effusion du sang rédempteur Quatrième partie - Les plantes emblématiques des Cinq Plaies du Christ Cinquième partie - Les pierres emblématiques du Christ vulnéré Sixième partie - L'emblématique du coeur vulnéré de Jésus Septième partie - L'iconographie du coeur de Jésus dans les armées contre-révolutionnaires de la Vendée Huitième partie - Figurations diverses afférentes ou étrangères au culte du coeur de Jésus Tables Index 359 figures gravées par l'auteur 32 planches hors texte

04/2017

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XIXe siècle

Miss Austen

" Un roman inventif et profondément émouvant. J'ai autant ri que pleuré. " Karen Joy Fowler " Maintenant que le moment approchait, elle sentait flancher sa résolution. Elle s'empara des lettres de Jane. N'aurait-elle pas dû éprouver une profonde joie à l'idée de renouer avec sa soeur quelques heures durant ? Et pourtant, cette perspective la faisait frémir. Elle se laissa lourdement choir contre le coussin trop dur. Cela aurait été tellement plus simple de s'en tenir au présent pour les années qui lui restaient à vivre, sans se replonger dans le passé. " En 1840, plus de vingt ans après la mort de Jane Austen, sa soeur, Cassandra, retourne dans le village de Kintbury pour séjourner chez Elizabeth Fowle, une amie de la famille. Elle sait que la correspondance d'Elizabeth, cachée dans un recoin du presbytère, contient de nombreuses lettres de Jane et probablement des secrets de famille qu'elle veut à tout prix protéger. Tout en se remémorant sa jeunesse et ses relations avec sa soeur adorée, elle isole les lettres les plus intimes. Elle se trouve alors devant un choix difficile : les détruire pour protéger la réputation de Jane, ou bien permettre à la postérité de savourer l'esprit brillant et acéré d'une autrice disparue trop jeune. Inspiré par un mystère littéraire qui a longtemps intrigué les biographes et les universitaires, Miss Austen est un roman original, intense et complexe, sur les amours et la vie de Cassandra et Jane Austen. " Extraordinaire et déchirant, Miss Austenm'a transportée depuis la toute première page. Un roman remarquable, à la fois original, profondément émouvant et d'une grande finesse. Un cadeau pour tous les amoureux de Jane Austen. " Lara Prescott " Un roman parfait, tendre, avec une atmosphère particulière. Gill Hornby était destinée à écrire l'histoire de Cassandra et s'y est attelée avec toute sa finesse et sa sensibilité. " Kirsty Wark " Totalement absorbant. La vie des soeurs Austen est évoquée avec une précision et une assurance témoignant d'une connaissance approfondie de l'époque. " Artemis Cooper " Gill Hornby imagine avec finesse la vie de Cassandra Austen, avant et après la mort prématurée de sa soeur Jane, apportant une lumière originale sur le tableau biographique que nous connaissons, sans pour autant le déformer. " Deirdre Le Faye " Miss Austen émeut, suscite la réflexion et nous oblige à voir Jane et Cassandra Austen sous un jour nouveau. " Helena Kelly " Un livre intelligent, plein d'esprit, divertissant. J'ai adoré. " Claire Tomalin

08/2021

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Histoire internationale

L'Algérie au présent. Entre résistances et changements

Cet ouvrage a pour objectif de faire l'état des lieux général d'un pays qui est sans doute un des moins étudiés des pays de la rive sud de la Méditerranée. Appréhendée bien trop souvent par le gigantisme de son territoire, par son économie rentière et par l'opacité de son régime politique, l'Algérie est considérée comme une énigme. Celle d'un pays "hors-champs", dont les expériences historiques auraient construit une spécificité politique, économique, religieuse pour constituer une sorte de "modèle algérien" qui ne s'appliquerait qu'à lui-même et qui n'aurait pas à se soumettre à l'analyse critique et à la déconstruction de ses catégories théoriques. Soixante-quatre auteurs sont réunis ici pour pallier cette situation et offrir des clés de lecture pour saisir ce pays passionnant qui tourne aujourd'hui avec courage une longue page de son histoire. L'ouvrage s'articule autour de plusieurs entrées thématiques (espaces et territoires, politiques économiques, analyse de jeux politiques, questions de société, langues d'Algérie, besoins d'histoire, questions religieuses, gestion post-conflit des années 1990, relations internationales...) qui se présentent comme autant de lectures réflexives sur des réalités économiques, sociales, politiques et religieuses de l'Algérie du temps présent. Des approches par des terrains et des objets divers, des explorations fines et intelligentes proposent des éclairages inédits et fort utiles sur des dynamiques collectives adossées à des connaissances empiriques, fruits d'enquêtes de terrain originales. Cet ouvrage participe à la compréhension des forces motrices de la société algérienne, de ses dynamiques et de ses acteurs en pleine ébullition aujourd'hui. Ont contribué à cet ouvrage : Frédéric Abecassis, Maissa Acheuk-Youssef, Akli Akerkar, Emmanuel Alcaraz, Joëlle Allouche-Benayoun, Malika Assam, Amina Azza-Bekkat, Layla Baamara, Jean-Marie Ballout, Nabila Bekhechi, Badia Belabed-Sahraoui, Zakaria Benmalek, Omar Bessaoud, Saliha Boumadjene, Fériel Boustil, Rafael Bustos García de Castro, Kemal Cheklat, Salim Chena, Fatima Zohra Cherak, Pierre Daum, Samy Dorlian, Abderrazak Dourari, Philippe Dugot, Jean-Paul Durand, Giulia Fabbiano, Jacques Fontaine, Carmen Garraton Meteu, Ahmed Ghouati, Fanny Gillet, Nora Gueliane, Ali Guenoun, Augustin Jomier, Myriam Kendsi, Nadji Khaoua, Yaël Kouzmine, Soraya Laribi, Djaouida Lassel, Loïc Le Pape, Farid Marhoum, Makram Mici, Rachid Mira, Amar Mohand-Amer, Meriem Moussaoui-Meftah, Abdenour Ould-Fella, Moussa Ouyougoute, Tayeb Rehaïl, Patrick Ribau, Anna Rouadjia, Hicham Rouibah, Oissila Saaidia, Muriel Sajoux, Salah-Eddine Salhi, Saradouni Karim, Isabel Schäfer, Thomas Serres, Elyamine Settoul, Catherine Sicart, Nedjib Sidi Moussa, Mélanie Soiron-Fallut, Mehdi Souiah, Sassia Spiga, Issam Toualbi-Thaâlibi, Bradreddine Yousfi, Zohra Aziadé Zemirli.

05/2019

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Littérature française

Paco (1917-1989)

Artiste peintre photographe catalan, Emile RAMIS exprime en lumière et couleurs ce qu'il ressent dans son intérieur. Né handicapé en 1946 à Barcelone de parents républicains espagnols, cet autodidacte pratique la peinture à l'huile et la photographie avec une pointe de mélancolie, d'humour et de surréalisme. Il aime nous interpeller et nous associer à ses combats pour les valeurs fondamentales d'une vie de respect et de labeur. Cette fois-ci, il prend sa plume pour écrire la biographie romancée de la vie de son père né en 1917 dans la province de Barcelone, en Catalogne dans une Espagne pauvre et tumultueuse. Il a roulé sa bosse et sa vie, bien remplie, a été faite d'épreuves, de drames, de malchances mais aussi de réussite sociale grâce à son courage et sa ténacité. Honnête, travailleur, ordonné, fier sans être orgueilleux, il a su imposer ses convictions d'homme de gauche sans tomber dans l'extrémisme. Lors de la déclaration de la guerre civile d'Espagne en 1936, il fut un des premiers à s'engager du côté des républicains et après quelques âpres batailles, il sera promu Capitaine des carabiniers dans la Brigade Mixte de l'Armée Populaire de la République Espagnole avant d'être blessé par une grenade et capturé par les troupes Nationalistes de Franco, fin 1938. Il restera retenu prisonnier, près de dix ans en Espagne, soumise à la post-guerre du régime répressif franquiste. Jugé, condamné à mort pour rébellion militaire, gracié in extremis il restera quatre années dans la mythique prison la "Modelo" de Barcelone puis sera envoyé aux travaux forcés au Maroc espagnol d'alors. Il sera remis en liberté conditionnelle à Barcelone avant de se réfugier en Roussillon en 1948, après de multiples péripéties avec sa femme et son fils handicapé. Là, parti de rien, sans activité politique dictée par les autorités françaises, il fit plusieurs métiers dont parallèlement celui de musicien, sa passion, dans divers orchestres de bals populaires. Ses activités, lui permettront de parvenir à une réelle ascension sociale et obtient la nationalité française en 1966 pour lui et sa petite famille. Ayant acquis une retraite bien méritée, après quelques voyages à travers l'Europe qu'il rêvait de faire, il s'investit dans une association pour obtenir le versement de pensions aux anciens combattants républicains espagnols. Il laissa le brouillon de ses mémoires, juste avant de décéder à Perpignan en 1989, toujours dans cette terre catalane qu'il aimait tant.

11/2017

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Beaux arts

Arearevue)s( N° 10 Eté 2005 : Vénus. Aspects des luttes et créations féminines

Théma : Alors que pour la première fois la Biennale de Venise accueille près de 40 % d'artistes féminines faisant mentir toutes les statistiques connues sur la présence des femmes dans le monde de l'art, on peut se demander avec les Guerrilla Girls, ce groupe d'artistes féministes new-yorkaises, si ce n'est pas là un nouveau cache-misère. Il était temps de faire un point sur la création féminine et sa relation au mouvement d'émancipation des femmes alors qu'aujourd'hui les brimades intégristes dénient les acquis des luttes d'émancipation. Ecouter Evelyne Sullerot qui nous parle de ce combat né dans la guerre et la résistance, poursuivi après la Libération pour que les femmes aient le droit au choix de la conception. Ecouter Antoinette Fouque ardente militante, co-fondatrice du MLF. Ecouter Pierre Foldès décrire l'actuelle et terrible situation des femmes excisées en France, s'interroger sur les propos de Henri Atlan qui prône l'ectogenèse... Qu'en est-il dans l'art ? Existe-t-il un art féminin ? C'est s'interroger avec Marie-Jo Bonnet. Découvrir enfin Jacqueline Lamba, amour fou d'André Breton, son épouse, qui a cinquante ans durant peint dans l'indifférence. Découvrir les collages de sa fille Aube Breton-Elléouët, se souvenir d'Unica Zürn, de Claude Cahun, d'Aline Gagnaire et de Gina Pane, interroger les plus anciennes, Ode Bertrand, Aurelie Nemours, Niki de Saint Phalle mais aussi Irina Ionesco ou Paula Rego et porter une attention soutenue à quelques jeunes créatrices, Anna Foka, Ann Sophie Staerk, Maja Bajevic, Elodie Pong, Anne-Sophie Bérard, Sophie Lecomte, Sari Myohaen, Lady K, Bindu Mehra, Gaëlle Chotard, Marie Plant, Evelyne Jaffrain, Luz Angela Lizarazo, Silvia Mini, Ingrid Mourreau, Béatrice Dacher, Isabelle Tournoud, Véronique Durieux et aussi s'arrêter à des démarches plus confirmées, Natacha Nisic, Christine Jean, Monique Frydman, Rineke Dijkstra, Colette Deblé, Miss Tic, Olivia Clavel, Luna, Irmgard Sigg, Joan Soulimant, Jenny Saville, Linda Todisco, Frédérique Charbonneau, faire un point sur le cinéma avec Jackie Buet et Klonaris/Thomadaki. Varia : Vénus est aussi la déesse de la beauté. Ne fallait-il pas s'interroger avec Georges Vigarello sur son histoire ? S'interroger encore avec Bernard Stiegler de la nécessité de sauver le symbolique, avec Lucy et Jean-Pierre Vincent de l'aimantation amoureuse, ouvrir encore le champ de sa pensée avec Sapho la chanteuse, Vénus Khoury-Gattha l'écrivain, Anne Brochet la comédienne, Catherine Millet et Sophie Calle. Folio : Autour des intervention d'Antoinette Fouque et d'Évelyne Sulierot là grandes dates du mouvement féministe depuis 1944.

07/2005

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Revues de cinéma

Cahiers du cinéma N° 789, juillet-août 2022

Les Cahiers vous proposent de passer un été avec Pier Paolo Pasolini et Rainer Werner Fassbinder, dont les films brûlent encore, cent ans après la naissance du premier et quarante après la mort du second. Intraitables, ces deux cinéastes n'ont jamais opposé conscience de l'histoire (les ruines fumantes du fascisme et du nazisme) et foi inébranlable dans la fiction, dans la truculence de la chair, des mythes, bazardant toute approche naturaliste. L'incandescence d'Accattone et de Tous les autres s'appellent Ali anime le travail de cinéastes aussi différents que Wang Bing, Catherine Breillat, Albert Serra ou Nadav Lapid, qui livrent aux Cahiers leur choc devant Saló ou, pour ceux qui ont été partie prenante des tournages, Ingrid Caven et Bulle Ogier. L'ensemble de trente pages consacrées à ces deux cinéastes et en particulier au bouillonnement des années 1970 questionne leur rapport à la télévision, aux mythes, au corps en général et à la sexualité en particulier. Il inscrit aussi tout le numéro sous les auspices d'une approche délibérément non-patrimoniale des films qui nous arrivent restaurés : : Chantons sous la pluie, (l'occasion de réévaluer la part de Gene Kelly dans la mise en scène), mais aussi les chefs-d'oeuvre de Djibril Diob Mambéty ou les propositions singulières de Coni Beeson et de Tacita Dean. Qu'ils soient découverts en festival (on trouvera dans nos pages la moisson de Côté court et du Festival d'animation d'Annecy) ou distribués au retour de Cannes (les derniers films de Dominik Moll, Damien Manivel, Saeed Roustaee...), les films que nous vous invitons à voir cet été ont tous en commun la nécessité absolue du grand écran, du dispositif de la salle, que le président Macron, dans une récente "sortie" médiatique sur laquelle Bruno Icher revient dans sa chronique mensuelle - appelle à "réinventer" . Une trilogie de "Jean-Louis" traverse aussi ce numéro de juillet-août. Comolli et Schefer, deux penseurs qui les a nourris au cours de leur histoire ; et Trintignant, qui comme aucun autre, rappelle Mathieu Macheret dans un portrait substantiel au prisme de ses rôles, a su "incarner le doute fondamental" : une bonne définition de la démarche critique de la revue qui aux oukases politiciennes et au fléchage culturel a toujours substitué des joies cinéphiles, obtenues par secousses (Fassbinder), pirouettes (Donen), courts-circuits (les écrits poétiques de Bunuel sur le cinéma), assomptions (Damien Manivel), trouées de fantastique (L'Esprit sacré, qui sort ce mois-ci). Surprenant été à tous !

07/2022

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Ouvrages généraux et thématiqu

Assistance, protection et contrôle social dans les Etats de Savoie et les Etats voisins. Textes en français et en italien

Le colloque "Assistance, protection et contrôle social dans les Etats de Savoie et les Etats voisins" , tenu à Nice en 2019, est la treizième rencontre organisée dans le cadre du P. R. I. D. A. E. S. (Programme de Recherche sur les Institutions et le Droit des Anciens Etats de Savoie) en collaboration avec le réseau des Sabaudian studies, dont elle constitue le sixième colloque. Cette manifestation a également été organisée avec le soutien de la Fondazione 1563 per l'Arte e la Cultura de la Compagnia di San Paolo de Turin qui a ouvert ses archives privées aux chercheurs. Réunissant trente-cinq contributions, précédées d'une préface d'Olivier Vernier, en forme de bilan historiographique, de contextualisation scientifique et d'orientation de recherches, ce volume s'articule en trois parties. La première offre quelques exemples des multiples sources archivistiques qui permettent d'entrer dans une thématique aussi riche que l'assistance, la protection et le contrôle social. La deuxième partie, fidèle à l'orientation du P. R. I. D. A. E. S. , et illustrant une tradition vivace dans les Etats de Savoie, est consacrée aux multiples institutions intervenant dans ces domaines. Les institutions religieuses et privées tout d'abord, précèdent, se substituent ou viennent en appui des pouvoirs publics, qui cherchent à garantir en permanence le respect des règles sociales et des normes juridiques et sanctionnent les déviances ; par de multiples moyens et oeuvres dédiées, elles structurent l'assistance destinée aux plus faibles. Les institutions publiques permettent ensuite d'élargir le spectre des acteurs publics et des politiques mises en oeuvre dans le domaine de l'assistance et de la santé. Après cette approche "par le haut" , celles des institutions, des hommes et des moyens qu'elles sont capables de mobiliser, c'est une vision "par le bas" que propose la troisième partie : l'évocation de la diversité des assistés fait apparaître tout un peuple de nécessiteux, de tous âges et conditions. Depuis les nourrissons, les enfants, ou les jeunes filles à marier, jusqu'aux malades, pauvres, mendiants, faibles d'esprit ou encore pèlerins et libérés de prisons, la dynamique de l'assistance, de la protection et du contrôle social, est déclinée au regard de ceux qui en sont les bénéficiaires ou simplement l'objet. Ces regards croisés, provenant de chercheurs eux-mêmes issus de pays et d'horizons scientifiques différents, enrichis par la comparaison avec la situation des régions limitrophes des Etats de Savoie, illustrent toute la richesse d'une thématique qui méritait bien un éventail de contributions d'une semblable ampleur.

12/2021

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Criminalité

Le combat continue. Résister à la mafia et à la corruption

Des accords de piano, un refrain entraînant, c'est sur l'air enjoué du " Vieni via con me " (Pars avec moi) de Paolo Conte que s'ouvre le premier numéro de l'émission éponyme, conçue et animée par Roberto Saviano en duo avec le présentateur Fabio Fazio. L'heure n'est pourtant pas à l'allégresse : partir ou rester en Italie, telle est, en effet, la question provocatrice posée d'emblée par les protagonistes de ce programme ô combien insolite dans un paysage télévisuel italien d'une rare indigence. L'intervention de Saviano consacrée à la " machine à salir ", ce " mécanisme grâce auquel on parvient à diffamer n'importe qui ", donne le ton. Le pari fou de Saviano et Fazio ? Faire de la télévision, lieu par excellence du divertissement, un lieu d'analyse, afin de chercher à expliquer la réalité au lieu de la subir et de mettre au jour les travers de l'Italie contemporaine. Et le miracle à l'italienne a lieu. Concurrencée par une demi-finale très attendue de Ligue des champions Inter Milan-FC Barcelone et par le très populaire " Il Grande Fratello " (cousin transalpin de " Loft Story "), l'émission, vilipendée avant sa diffusion par les propres cadres dirigeants de la chaîne, fait mieux que tirer son épingle du jeu : elle bat tous les records d'audience ! Du 8 au 29 novembre 2010, les quatre épisodes de " Vieni via con me " réuniront chaque semaine en moyenne dix millions d'adeptes fervents. Le principal ingrédient de ce succès ? La rencontre entre un homme - Roberto Saviano -, intellectuel et romancier épris de liberté, accusé par Silvio Berlusconi de donner une mauvaise image de l'Italie, et un pays, souvent décrit comme désabusé de la politique, en attente d'un profond changement. Le présent recueil réunit les monologues écrits par Roberto Saviano pour l'émission " Vieni via con me " - huit récits qui traitent de sujets aussi divers que les nouveaux mécanismes de la censure, l'expansion de la criminalité organisée dans le nord de l'Italie, l'Eglise face à l'euthanasie, les déchets toxiques à Naples ou le tremblement de terre de L'Aquila, et qui donnent à lire en creux un portrait tout en nuances de l'Italie d'aujourd'hui. La grande force de Saviano est de donner à de simples histoires, a priori ancrées dans la réalité italienne, un statut universel et de transformer toute question, qu'elle soit politique ou non, en un récit captivant. Le sentiment que Saviano sait éveiller est toujours au service d'une analyse critique et d'un idéal.

02/2012

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Urbanisme

(Dé)construire la ville. Les villes en décroissance, laboratoire d'une production urbaine alternative

Cet ouvrage est le fruit d'une collaboration scientifique originale, entre chercheurs en architecture et en SHS autour des questions de décroissance urbaine, démographique et économique. L'organisation d'un colloque à Saint-Etienne, en 2017, qui en situe le point de départ, a conforté des problématiques communes, débouchant sur un chantier de recherche et un travail éditorial extrêmement approfondis.

02/2022

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Littérature étrangère

La confession de la lionne

"En 2008, l'entreprise dans laquelle je travaille dépêcha dans le nord du pays quinze jeunes hommes pour servir d'agents environnementaux. Les attaques de lions contre les personnes débutèrent à la même époque dans la même région. En quelques semaines, le nombre d'attaques fatales atteignit plus d'une dizaine et passa à vingt en quatre mois environ. Nos jeunes collègues travaillaient dans la brousse, ils dormaient dans des tentes et circulaient à pied entre les villages. Ils constituaient une proie facile pour les félins. Il était urgent d'envoyer des chasseurs pour les protéger. Cette urgence s'ajoutait bien sûr au besoin de protection des paysans de la région. Des chasseurs expérimentés furent engagés. Entre-temps, le nombre de victimes était passé à vingt-six. Les chasseurs subirent deux mois de frustration et de terreur, accourant à des appels au secours quotidiens, jusqu'à ce qu'ils réussissent à tuer les lions assassins. Mais il leur était en permanence suggéré que les véritables coupables étaient les habitants du monde invisible, là où le fusil et la balle perdent toute efficacité. Peu à peu, les chasseurs comprirent que les mystères qu'ils affrontaient n'étaient que les symptômes de conflits sociaux qui dépassaient largement leur capacité de réponse. J'ai vécu cette situation de très près. Mes fréquentes visites sur le théâtre du drame m'ont suggéré l'histoire que je rapporte ici, inspirée de faits et de personnages réels." Mia Couto nous raconte donc l'histoire d'un chasseur de lions mangeurs d'hommes. Lorsque le chasseur, Arcanjo Baleiro, arrive à Kulumani, il se trouve pris dans des relations complexes et énigmatiques où se mêlent faits, légendes et mythes. Une jeune femme du village, Mariamar, en désaccord permanent avec tous, a sa théorie sur l'origine et la nature des attaques des bêtes. Sa soeur, Silência, en a été la dernière victime. L'aventure est racontée par ces deux voix, le chasseur et la jeune fille, au fil des pages on découvre qu'ils se sont déjà rencontrés auparavant, lorsque Mariamar était adolescente. La rencontre avec les bêtes sauvages amène tous les personnages à se confronter avec eux-mêmes, avec leurs fantasmes et leurs fautes. La crise met à nu les contradictions de la communauté, les rapports de pouvoir, tout autant que la force, parfois libératrice, parfois oppressive, de leurs traditions et de leurs mythes. Clair, rapide, déconcertant, Mia Couto montre à travers ses personnages forts et complexes la domination impitoyable sur les femmes, la misère des hommes, la dureté de la pénurie et des paysages. Un grand roman dans la lignée de L'Accordeur de silences.

01/2015