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Djona Govenn

Extraits

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Cinéma

Pascal

" Nous nous sommes aimés, nous nous sommes haïs, nous nous sommes réconciliés et nous sommes - enfin et à jamais - devenus amis ", raconte Dominique Lozac'h de Pascal Sevran, l'homme avec lequel il a conçu la mythique Chance aux chansons. Qui pouvait donc mieux que son premier grand amour brosser le portrait de cette figure des médias et du patrimoine musical français ? Un portrait sincère, touchant, tendre, délivrant aussi bien des anecdotes truculentes - les travers de la télévision ; des scènes mémorables avec François Mitterrand, Charles Trenet, Lucienne Boyer, Mireille...; des révélations sur Dalida et le jour de son suicide... - que la vérité sur les doutes et coups de gueule contestés de Sevran. A la fois amant et complice, presque un père, le parolier des mythiques Il venait d'avoir dix-huit ans, A ma manière, Vous étiez belle, Madame, joua pour lui le rôle de Pygmalion. Un mentor talentueux, cultivé, angoissé, exigeant, parfois de mauvaise foi, voire injuste, un guide qui avait tout fait pour entrer dans la lumière sans pour autant livrer ses secrets. Ce voile de mystère, de multiples amis du disparu - Michel Drucker, Sheila, Orlando, Brigitte Bardot, Alice Dona, Hervé Vilard, Bernard Montiel, Henry Chapier, Tintin... - ont tenu à le lever en apportant à leur tour des témoignages inédits, admiratifs mais jamais complaisants. Ce voile de mystère, cet ouvrage de Dominique Lozac'h et Grégoire Colard - autre ami et confident de l'animateur-producteur ayant poussé ce témoin privilégié dans ses retranchements - le déchire aujourd'hui pour livrer le vrai visage de la star de télévision, de l'homme de lettres, de l'homme tout court.

10/2008

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Aventure

Djinn Tome 1 : La favorite. Avec les dessins intimes d'Ana Mirallès, Edition collector

A quoi sert un harem ? Au plaisir d'un souverain bien sûr. Mais bien naïf celui qui le limite à cet unique but. Car il est dit : " Satisfait un homme et tu obtiendras de lui tous les trésors de la terre. " Y compris ceux de la guerre. Voilà pourquoi le harem du sultan Murati, surnommé le sultan noir, est pour lui une arme plus puissante que bien des armées dont disposent ces Anglais, ces Allemands qui se disputent ses faveurs et son alliance. Fleur entre les fleurs, arme entre les armes, Jade, sa nouvelle favorite, est chargée par le maître d'Istambul de mener à bien l'assaut d'un diplomate anglais à travers son talon d'Achille. Sa femme... Car Jade n'a peur de rien et semble cacher un coeur de pierre sous sa douce poitrine. L'homme de confiance du sultan ne l'a-t-il pas vu ordonner le meurtre de sang-froid de la petite fille de Djoua, favorite déchue de Murati ? Que se passa-t-il réellement en cette année 1912 ? On dit que Jade, battue par ses propres armes, trahit le sultan et disparut avec celui qui devait être sa proie. 50 ans plus tard, sa petite fille, Kim Nelson, tente de retrouver sa trace dans un Istambul où les harems ont disparu. Mais pas les bordels. Elle le découvrira à ses dépens. D'autant que la légende murmure que Jade, seule, savait où fut caché le trésor du sultan que nul jamais ne retrouva. Et l'odeur de ce tas d'or excite au plus haut point quelques grands prédateurs locaux... Dufaux (scénariste des très envoûtants Rapaces) mêle avec bonheur la rigueur victorienne à la chaude sensualité des harems ottomans. Ana Miralles donne à ses créatures une élégance, une finesse, une légèreté qui entraîne le lecteur dans un monde cruel mais oh combien tentant.

04/2021

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Religion

Consolation aux tribulations d'Israël

La Consolation aux tribulations d'Israël de Samuel Usque, publiée à Ferrare en 1553, est un des textes majeurs portugais du XVIe siècle et aussi le premier texte marrane écrit en portugais. Samuel Usque est né au Portugal, dans le milieu des marranes, victimes de la conversion forcée des juifs à l'extrême fin du XVe siècle. Il s'enfuit à Anvers, puis en Italie, avec le soutien de la célèbre dona Gracia Nassi. C'est à Ferrare, où la maison d'Este accorde sa protection aux réfugiés de la péninsule Ibérique, qu'il publie en 1553 la Consolation aux Tribulations d'Israël dans le but de faire revenir les "messieurs de l'Exil" au judaïsme. Présentée sous la forme d'un dialogue pastoral, cette "Histoire des Juifs", allant des origines bibliques aux persécutions médiévales et aux tragiques événements portugais dont l'auteur a été un témoin direct, a été immédiatement exploitée par les chroniqueurs utilisant l'hébreu et, du coup, a largement façonné la mémoire historique juive à l'époque moderne. Cette oeuvre est un exemple caractéristique de la littérature des conversos partagée entre deux univers et traditions culturels : la tradition ibérique chrétienne et la tradition juive. Mais, elle est en même temps tenue, par ses accents lyriques proches d'un Camões ou d'un Bernardim Ribeiro, pour l'un des chefs-d'oeuvre de la littérature portugaise. Cette première traduction française de la Consolation est magistralement introduite par l'historien Yosef H. Yerushalmi (reprise de l'introduction à l'édition portugaise de 1989, Fundação Gulbenkian). Cette longue introduction est à la fois une histoire brève des juifs et des marranes au Portugal aux XVe et XVIe siècles et une analyse historique du texte de Usque.

11/2014

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XXe siècle

La guerre les avait jetés là

Paris, 1942. Quand la Comédie Française était très occupée " La nuit est tombée progressivement. La lumière se fait tout à coup, inondant le couloir. Résonnent les voix joyeuses de comédiens costumés en Marquis et en Arlequin qui se hâtent de rejoindre les coulisses. Puis un régisseur chargé de rameuter son monde crie : - En scène ! Plus que cinq minutes. En scène ! Dans quelques instants, après les coups de brigadier, naîtra sur le plateau une vie, le temps qui sépare un lever et un baisser de rideau. Gabrielle s'éloigne, poussant devant elle le chariot des costumes serrés dans leur housse. " Paris, hiver 1942. Les bannières colorées qui affichent le symbole nazi claquent dans le vent et se déplient sur les façades du Louvre ou des grands hôtels. En ces temps troublés d'occupation allemande, la Comédie Française fait salle comble : le public se presse pour applaudir Marie Bell, la plus grande comédienne de son temps. Phèdre, Roxane, Chimène, Cléopâtre, Esther, Dona Prouhèze... on ne compte plus les rôles prestigieux de cette fantasque reine du théâtre. Autour d'elle, précipités par des événements qu'ils ne maîtrisent pas, avec conscience ou aveuglement, les plus grands esprits de l'époque s'affrontent : Cocteau, Guitry, Arletty, Céline, Sartre, Camus, les Renaud-Barrault, Colette, ou encore Paul Claudel. Fraîchement arrivé dans la capitale, un jeune auteur dramatique rêve, lui, de percer à tout prix. Cependant, une fois le rideau baissé, un choix s'impose : fermer les yeux sur la révoltante compromission, voire collaborer ? Ou, au contraire, entrer en résistance, et sauver ceux qui doivent l'être, telle la jeune Juliette Gréco qui fuit la Gestapo ? Etre ensemble et rester soi-même, tous y parviendront-ils ? Fresque magistrale, ce roman fait revivre les heures sombres comme glorieuses de personnages authentiques, qui brillèrent par leur courage ou leurs lâchetés. Tout est vrai, ou presque.

02/2023

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Poches Littérature internation

Mario Vargas Llosa coffret 3 volumes. La fête au Bouc ; La tante Julia et le scribouillard ; Qui a tué Palomino Molero ?

La tante Julia et le scribouillard À dix-huit ans, "Varguitas" fait mollement des études de droit, travaille un peu à la radio, écrit des nouvelles et est éperdument amoureux de la tante Julia, belle divorcée de quinze ans son aînée. Malgré les obstacles, leur amour triomphera. Qui a tué Palomino Molero ? Le corps d'un jeune homme affreusement mutilé, accroché à un arbre, a été découvert par un jeune chevrier. L'enquête conduit le lieutenant Silva et le sergent Lituma dans l'univers préservé d'une base militaire dirigée par le colonel Mindreau, et dans le labyrinthe de la petite ville de Talara organisée autour de la gargote de Doña Adriana. D'un côté, le monde secret de l'armée, de l'autre toute une population haute en couleur, pitoyable, mesquine, truculente. Qui, dans tout cela, a tué Palomino Molero ? Au suspense sans faille d'un véritable roman policier, Mario Vargas Llosa greffe une rigoureuse analyse des problèmes sociaux du Pérou et une dénonciation ironique, implicite, des mécanismes du pouvoir. La fête au Bouc Que vient chercher à Saint-Domingue cette jeune avocate new-yorkaise après tant d'années d'absence ? Les questions qu'Urania Cabral doit poser à son père mourant nous projettent dans le labyrinthe de la dictature de Rafael Leonidas Trujillo, au moment charnière de l'attentat qui lui coûta la vie en 1961. Dans des pages inoubliables, le roman met en scène le destin d'un peuple soumis à la terreur et l'héroïsme de quatre jeunes conjurés qui tentent l'impossible : le tyrannicide. Leur geste, longuement mûri, prend peu à peu tout son sens à mesure que nous découvrons les coulisses du pouvoir : la vie quotidienne d'un homme hanté par un rêve obscur et dont l'ambition la plus profonde est de faire de son pays le miroir fidèle de sa folie.

12/2010

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Histoire de France

Anne d'Autriche

Epouse de Louis XIII, mère de Louis XIV et régente pendant la minorité de celui-ci, dona Ana Maria Mauricia d'Espagne (appelée Anne d'Autriche) a dirigé la France pendant près de vingt années (1643-1661). Pourtant, on a retenu le plus souvent les aspects les plus insignifiants ou les plus anecdotiques de sa vie, par exemple ses amour (réelles ou supposées) avec Buckingham et l'affaire des fameux ferrets ; on s'est également donné beaucoup de mal (en vain), pour connaître la nature exacte de ses relations avec le " second cardinal ". Sur son rôle politique, en revanche, peu de chose, faute d'avoir examiné de près les archives espagnoles et d'avoir soumis à une critique rigoureuse la demi-douzaine de Mémoires célèbres qui servent habituellement à faire l'histoire des décennies 1640 et 1650. A partir d'une information très complète et dépourvue des préjugés nourris par les Français, l'Américaine Ruth Kleinman présente une tout autre Anne d'Autriche. Elle dépeint la métamorphose d'une très jeune fille arrivée à la Cour en 1615 en une reine longtemps incapable de donner un dauphin à la France, souffrant du caractère ombrageux de son époux et victime des manœuvres d'un Richelieu acharné à sa perte, puis en une mère et en une régente sûre d'elle faisant passer les intérêts de son fils et de sa patrie d'adoption avant son attachement à sa famille espagnole. Sans Anne d'Autrice, qui soutint Mazarin imperturbablement, il n'y aurait point eu de paix signée en Westphalie (1648), et le royaume de Louis XIV serait parti à la dérive sous les coups d'une Fronde divisée en factions irréconciliables.

11/1999

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Faits de société

Sectes et prophètes d'Afrique noire

Ce surprenant panorama des Églises " afro-chrétiennes " et des cultes syncrétistes éclaire d'un jour inattendu l'évolution du continent noir, dont l'auteur est l'un des spécialistes. Dona Béatrice, brûlée vive pour hérésie en 1706 en Angola sous domination portugaise à l'instigation de prêtres capucins; Nonggawuse la prophétesse, qui provoqua en 1857 une épouvantable famine en Afrique du Sud en prédisant le retour des ancêtres; Matsoua le syndicaliste " passe-muraille ", gaulliste de la première heure, mort en prison en 1942 à Brazzaville; Joseph Kony, le chef des assassins de l'Armée de résistance du Seigneur en Ouganda, amnistié en 2006. Tels sont quelques-uns des prophètes et prophétesses d'Afrique noire dont l'étonnant destin est largement méconnu au-dehors. L'auteur retrace encore l'histoire de Simon Kimbangu, emprisonné pendant vingt ans au Congo alors belge, celle d'Alice Lenshina, qui dirigeait en Zambie la secte des Lumpa décimée en 1964 par les forces de l'ordre, et celle d'Alice Lakvvena qui disait commander une armée imaginaire de cent quarante mille esprits. L'auteur évoque les centaines de membres de la secte des " Dix commandements de Dieu " brûlés vifs dans une église ougandaise en 2000, sur ordre d'un illuminé qui était aussi sans doute un escroc. II étudie le culte du prophète Harris, le Christ noir des lagunes, qui eut maille à partir avec l'administration coloniale française en 1913. II analyse la prolifération des Églises dites " sionistes " d'Afrique du Sud, qui s'abstinrent de lutter contre l'apartheid, et décrit, entre autres, la secte -très riche - des Chérubins et Séraphins du Nigeria et l'Église du christianisme céleste, florissante en République centrafricaine. Au total, ces pages saisissantes permettent de découvrir ce qu'on pourrait appeler la " face cachée " de la réalité africaine.

01/2007

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Terreur

L'hacienda

A mi-chemin entre Mexican Gothic et Rebecca, un premier roman mêlant suspense et surnaturel avec pour toile de fond le Mexique après la guerre d'indépendance. Une maison isolée, des phénomènes paranormaux inquiétants et une femme prise dans leurs griffes... Lors du renversement du gouvernement mexicain, le père de Beatriz est exécuté et sa maison saccagée. Quand le beau Don Rodolfo Solórzano la demande en mariage, Beatriz ne tient pas compte des rumeurs qui entourent la mort soudaine de sa première épouse et pense trouver la sécurité dans sa propriété à la campagne. Elle fera de ce lieu son nouveau foyer, quoi qu'il en coûte. Mais l'hacienda San Isidro n'est pas le sanctuaire qu'elle imaginait... Rodolfo se voit bientôt contraint de retourner à la capitale. Très vite, le sommeil de Beatriz est peuplé de voix et de visions. Des yeux invisibles l'épient en permanence. Sa belle-soeur Juana raille ses peurs. Alors pourquoi celle-ci refuse-t-elle d'entrer dans la maison la nuit venue ? Pourquoi la gouvernante a-t-elle dessiné ces étranges symboles à l'entrée de la cuisine et fait-elle brûler du copal sur le seuil ? Qu'est-il réellement arrivé à la première Dona Solórzano ? Beatriz n'a que deux certitudes : le mal habite cette hacienda et aucun de ses occupants ne la sauvera. " Le roman gothique dont je rêvais : superbe, effrayant, envoûtant. " Rachel Hawkins, autrice de La Femme à l'étage " Un roman ensorcelant, qui frôle le rêve éveillé... ou le cauchemar. " Book Reporter " Une contribution brillante au gothique post-colonial. A ne pas manquer ! " Publishers Weekly " Un premier roman exceptionnel, qui réunit avec brio ce que l'horreur a de mieux pour créer un récit unique et envoûtant. Une lecture incontournable, et une autrice à surveiller. " Cemetery Dance

09/2023

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Littérature étrangère

Deuil au paradis

Les derniers jours de la guerre civile, en Catalogne, un combattant de l'armée républicaine, Martin Eloségui, a déserté. Caché dans une grotte, il attend l' arrivée des troupes de Franco. L'arrière-garde vient de faire sauter un pont, et le déserteur se trouve un moment dans le no man's land. Soudain, de sa cachette, il entend le bruit d'une dispute, des pas précipités qui fuient vers le bois. Sortant de la grotte, il trouve étendu le cadavre d'un enfant de douze ans, Abel Sorzano, dont les parents sont morts pendant la guerre et qui vivait réfugié chez une vieille tante, dans la maison nommée "Le Paradis". Martin Eloségui n'a pas besoin de longues recherches pour découvrir les auteurs du crime. Ce sont d'autres enfants, réfugiés dans une école voisine. Copiant d'une façon dramatique les adultes qu'ils ont eu le temps d'observer, et obéissant aux consignes de la radio, ils ont assassiné le petit Abel dont ils suspectaient la loyauté. Tel est l'argument de ce livre cruel et poétique à la fois, retable vivant où s'inscrit l'histoire de trois générations espagnoles : la génération de dona Estànislaa et des autres habitants du Paradis, évadée dans les rêveries d'une grandeur passée ; celle des combattants de la guerre civile, Eloségui et son amie Dora, brisée par la lutte fratricide ; celle d'Abel et des enfants de l'école, qui parodie tragiquement la génération de leurs parents, faisant éclater l'absurdité du conflit. Ecrit à vingt-trois ans par l'auteur de Jeux de mains, roman qui a obtenu le succès que l'on sait en Espagne, puis en France et en Amérique, faisant connaître l'existence de la jeune littérature espagnole, Deuil au Paradis a été salué par la critique comme le roman le plus significatif de l'Espagne déchirée de l'après-guerre.

02/1959

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Romans historiques

L'arbre de nuit

François Costentin est l’assistant d’un cartographe de Dieppe. Il dessine la terre, guidant les rois et les navigateurs qui veulent parcourir le monde. Les étagères de son atelier normand sont remplies d’une colonie de livres augustes ; beaucoup racontent l’Inde, en particulier Goa, la plus belle ville du monde d’après les voyageurs qui en reviennent ébahis. François veut la voir lui aussi. Jean Mocquet est apothicaire et chirurgien. Il a la charge d’intendant du Cabinet des singularités du roi Henri IV. Il a découvert Goa grâce au livre du botaniste portugais Garcia da Orta, qui révèle l’infinité de plantes, d’épices, d’herbes indiennes et leur utilité. Jean n’a qu’un désir : herboriser à Goa. Dona Margarida da Fonseca Serrão est veuve à 24 ans. De haute noblesse, attachée à la cour du vice-roi du Portugal et aux valeurs de sa classe, que peut-elle espérer à présent ? Elle s’est résignée à cette vie de conventions et de rigueur. Mais une lettre du frère de son défunt mari l’appelle elle aussi en Inde. Dom Alvaro y occupe une haute charge à Goa, il fera d’elle sa femme. Ils embarquent à Lisbonne sur une caraque amirale le 29 mars 1608, chacun sûr de ses choix, de ses rêves. Mais aucun voyageur ne peut prévoir l’horreur d’une traversée de 14 mois, entre tropiques et Atlantique sud, coupée par un hivernage à Mozambique. Avant d’atteindre la Rome de l’Orient, d’apercevoir la richesse des entrepôts de Goa, l’or de ses églises, combien meurent de fièvre, du scorbut, ou sont emportés par les tempêtes et la chute d’un mât ? À Goa, François, Jean et Margarida, rapprochés par le hasard, liés à jamais par la violence de cette aventure, cherchent leur place dans cette société codifiée, hostile, où tous veulent jouir de la vie, s’enrichir, avant de rentrer au Portugal.

02/2012

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Littérature française

L'adultère ingénue

Roman moderniste, roman à clefs, roman épistolaire, roman-journal intime. Et l'un des premiers romans lesbiens. Quand elle écrivit Etude d'une passion en 1912, Natalie Barney avait 36 ans et sa légende, la légende de l'Amazone, était en train d'éclore. Dès les premières lignes d'Etude d'une passion, Natalie Barney nous indique son dessein, la ligne de son roman : analyser en profondeur le sentiment amoureux. Elle le décortique, ce sentiment, elle le met sous un microscope et nous raconte son développement, ses incertitudes, ses angoisses. Et ses joies et ses triomphes. Elle le fait avec un langage nouveau en rupture avec tout réalisme du XIXe , une écriture, la sienne, parfois informelle où il y a presque un refus de la linéarité au profit d'une structure plus circulaire. Natalie Barney, avec L'Adultère Ingénue, peut être considérée l'une des grandes romancières modernistes telles que Gertrude Stein, Djuna Barnes, Mina Loy, Katherine Mansfield, Rebecca West et Marianne Moore. Dans ce roman précurseur, Natalie Barney introduit des éléments technologiques absolument novateurs et hyper modernes : le téléphone, l'automobile et même l'avion. D'autre côté, en revanche, et cela justement pour déstabiliser le lecteur et déjouer tout rythme établi, elle y greffe une forme de style plus traditionnelle, celle du roman épistolaire, en insérant entre ses pages plusieurs vraies lettres échangées entre elle et Elisabeth de Clermont-Tonnerre. Natalie Barney n'a pas peur de dire l'amour charnel, impudique, entre deux femmes : " L'immense force de mon désir qui me change de sexe et même d'aspect, déchaîne le grand dieu du rut que je porte dans ma tête par mes flancs. ", écrit-elle. Jamais auparavant il y eut un roman rédigé avec cette même impulsion sensuelle et jubilatoire qui, contre toute attente de ses contemporaines, ne se termine pas avec la mort de l'une des deux héroïnes ou un adieu forcé par une catastrophe naturelle. C'est peut-être pour ces raisons qu'il ne trouva pas un éditeur " courageux " prêt à le publier. Ecrit directement en français par une Américaine - manuscrit d'abord dans deux cahiers noirs, dactylographié et corrigé à la main par la suite - il est resté cent dix ans caché dans des tiroirs. C'est le troisième roman de Natalie - le premier, Lettre à une connue (également inédit) dit l'histoire entre Natalie et Liane de Pougy, une sorte de réponse à Idylle saphique, le deuxième, Je me souviens (1910) est une réponse lui aussi à Une femme m'apparut de Renée Vivien - c'est ce troisième roman, qui est le plus novateur et original. Il était temps de lui donner la place qu'il mérite.

08/2022

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Musique, danse

Le Cid. une pièce de théâtre en vers et alexandrins de Pierre Corneille

Le Cid est une pièce de théâtre tragi-comique en vers (alexandrins essentiellement) de Pierre Corneille dont la première représentation eut lieu le 7 janvier 1637 au théâtre du Marais. Origine et inspirationSelon une tradition peu convaincante rapportée par l'historien du théâtre Pierre-François Godard de Beauchamps, un conseiller à la cour des comptes de Rouen, Rodrigue de Chalon, issu d'une famille espagnole, aurait initié Corneille à la langue et la littérature espagnoles et lui aurait suggéré la lecture d'une pièce de théâtre de Guillén de Castro Las Mocedades del Cid (Les Enfances du Cid) parue en 1631 et qui aurait inspiré le dramaturge français. L'influence de Rodrigue de Chalon est incertaine, mais il est attesté que Le Cid s'inspire fortement de la pièce de Guillén de Castro, au point que Jean Mairet, dans une épître en vers anonyme, l' "Auteur du vrai Cid espagnol" , écrite au traducteur français de Guillén de Castro, accuse Corneille de plagiat en mars 1637. Personnages : Don Rodrigue (Rodrigue) : fils de Don Diègue et amant de Chimène. Cid est un surnom de guerre qui ne sera rappelé qu'aux actes IV et V et uniquement par le roi et l'Infante. Le personnage s'inspire de Rodrigo Díaz de Vivar. Chimène : fille de Don Gomès et maîtresse de Don Sanche et de Don Rodrigue dont elle est aussi l'amante. Don Gomès (le comte) : comte de Gormas et père de Chimène. Don Diègue [de Bivar] : père de Don Rodrigue. Dona Urraque (l'Infante) : Infante de Castille, secrètement amoureuse de Don Rodrigue. Don Fernand : premier roi de Castille. Don Sanche : amoureux de Chimène. Elvire : gouvernante de Chimène. Léonor : gouvernante de l'Infante. Don Arias et Don Alonse : gentilshommes castillans. Lors de la création, le rôle de Rodrigue était tenu par Montdory qui dirigeait la troupe du Marais. A quarante-six ans, il était considéré comme le plus grand acteur de son temps. Chimène était jouée par la Villiers, l'Infante par la Beauchasteau, don Sanche par le Montrouge. Résumé : Don Diègue et Don Gomès (comte de Gormas) projettent d'unir leurs enfants Rodrigue et Chimène, qui s'aiment. Mais le comte, jaloux de se voir préférer le vieux Don Diègue pour le poste de précepteur du prince, offense ce dernier en lui donnant une gifle (un "soufflet" dans le langage de l'époque). Don Diègue, trop vieux pour se venger par lui-même, remet sa vengeance entre les mains de son fils Rodrigue qui, déchiré entre son amour et son devoir, finit par écouter...

11/2022

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Critique littéraire

Lope de Vega

Né à Madrid le 25 novembre 1562, Lope de Vega, fruit de turbulences conjugales, garda pour ce père repenti, maître brodeur talentueux, une vive admiration. Enfant précoce, élève doué, il suit des études intermittentes, interrompues d'abord pour les yeux d'une belle, puis pour une première expédition militaire au retour de laquelle, il côtoie les milieux littéraires madrilènes et rencontre Elena Osorio, issue d'une famille de théâtreux célèbres. Emprisonné et condamné au bannissement en raison de ses tapageuses amours, Lope les décrit assez fidèlement semble-t-il, dans son grand roman dramatique, La Dorotea. A peine sorti de prison, il s'éprend de la noble Isabel de Urbina, qu'il enlève, épouse et emmène en exil à Valence, non sans l'avoir abandonnée au lendemain de ses noces, pour s'engager dans la célèbre expédition militaire décidée contre l'Angleterre : l'Invincible Armada. Sous son influence, une ère poétique brillante se met en place à Valence. Lope de Vega y redécouvre les " romances ", ces compositions poétiques chantées qu'il remet au goût du jour. Il y jouit aussi de ses premiers grands succès au théâtre. Après un séjour à Tolède, il s'installe auprès du duc d'Albe où il écrit un roman pastoral L'Arcadie. Bientôt veuf et endeuillé par la mort de ses deux filles, il retourne à Madrid et, tel le phénix, recommence une nouvelle vie ; secrétaire du duc de Sarria, il poursuit son œuvre littéraire (romans, poésies, et théâtre) et se remarie, ce qui ne l'empêche pas de s'adonner à d'autres amours moins vertueuses avec une jeune et belle comédienne Micaela de Lujàn. Maître de la vie littéraire madrilène, Lope de Vega fréquente les Académies et multiplie les créations de toutes sortes. Mais, à cinquante-et-un ans, cet ardent sensuel traverse une crise mystique et se fait ordonner prêtre. Il cède alors à une nouvelle et ultime passion, une femme mariée : doña Marta de Nevares Santoyo, surnommée Amarilis, dont il aura une fille, Antonia Clara. En 1632, Amarilis meurt et sa fille est enlevée deux ans plus tard. Lope ne la reverra jamais et le nom du ravisseur ne sera jamais dévoilé. Vengeance d'une vie trop consacrée aux femmes ? Beaucoup épilogueront. Le 16 août 1635, ce grand poète et homme de théâtre s'éteindra après avoir achevé un copieux poème, Le siècle d'Or. Lope de Vega, devenu de son temps un véritable mythe vivant, reste actuellement avec Calderon l'un des dramaturges les plus populaires en Espagne. Il fut un temps oublié en dépit d'une œuvre considérable : plus de 1500 pièces de théâtre recensées, environ 500 textes retrouvés et d'une vie fort riche en aventures.

02/2002