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Philosophie

Histoire philosophique et politique du sacré. La violence et le sacré des autres

Les attentats djihadistes ont donné une actualité nouvelle à un problème philosophique et politique ancien, qui est celui de la violence religieuse et du fanatisme terroriste. Les guerres dites de religion, qu'elles soient civiles ou étrangères, qu'elles se portent contre l'Autre hérétique ou vers l'Autre infidèle et idolâtre, ont illustré depuis longtemps le phénomène récurrent de la violence prenant appui sur le sacré et trouvant sa légitimité dans la religion communautaire. Mais la question est devenue d'autant plus troublante que des historiens des religions et des sociologues ont cru découvrir, depuis un siècle ou deux, dans le Sacré lui-même le moyen recherché par les hommes pour dépasser leur violence primordiale, grâce à la création simultanée du théologique et du politique. A l'aube de nos civilisations, voici quelques millénaires, l'union du pouvoir et du sacré était censée pacifier les communautés humaines. La communauté sacrificielle et politique serait née de la tentative de dépasser la violence entre les hommes, en la transformant en un rapport sacral : le meurtre rituel des animaux accompli devant les dieux, devenus garants de la sécurité et du salut des mortels. Les hommes de la modernité séculière ont-ils les moyens d'aller au-delà de la violence qui prétend trouver sa légitimité et ses raisons d'être dans le sacral archaïque et dans la volonté des dieux ? Le sacré politiquement agnostique de la république a-t-il les moyens de lutter contre une violence prenant appui sur le sacré religieux ? Existe-t-il un sacré politique, désormais délié de ses liens anciens avec le sacré religieux et capable de gérer la pluralité des communautés religieuses intérieures à la république ? La violence religieuse pourrait ainsi nous amener à nous interroger sur la sacralisé supposée de la république.

07/2020

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Histoire internationale

Où vont les Etats-Unis ? Espoirss et clivages d'une société en crise et d'un Empire déclinant

Au lendemain de la victoire de Barack Obama, la société américaine est plus déchirée que jamais. L'économie ne s'est pas remise de la crise de 2008. Le chômage et le sous-emploi frappent des millions de personnes. Malgré la puissance des appareils policiers et de l'impitoyable système carcéral, où plus de deux millions de personnes, en majorité des Noires, se trouvent confinées, l'insécurité sévit dans les villes. Un peu partout dans le monde, la puissance impériale est mise à mal, tant sur le plan économique que sur le plan symbolique. Sans compter le fait que la " guerre sans fin " déclenchée à la suite des attentats du 11 septembre 2001 s'enlise et grève le budget du pays déjà lourdement endetté. Le rêve américain devient un horizon de plus en plus inaccessible. Devant cela, une partie de la population se tourne vers les sectes religieuses et une culture populiste de droite qui repose sur l'idée du tout-le-monde-contre-tout-le-monde. La fracture politique est profonde entre le Sud et le Nord, entre les Blancs et les non-Blancs, entre les hommes et les femmes, entre les générations. Est-ce la fin de l'American way of life ? Mais les Etats-Unis, c'est aussi la créativité, la résistance, la capacité de dire non dans la lignée des Jefferson, des Lincoln et des Roosevelt. Ce sont les réseaux mis en place pour contester le pouvoir du 1 % de la population, cette élite qui détient la richesse, qui ont su mobiliser, bien qu'avec réticence, pour Obama, un Obama qui en a déçu plusieurs lors de son premier mandat, mais en qui une majorité de gens des couches populaires ainsi que des minorités ethniques ont encore confiance. L'essai de Donald Cuccioletta nous offre les clefs pour comprendre l'Empire déclinant.

02/2013

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Sciences politiques

Retour de flamme. Comment la mondialisation a accouché du terrorisme

Le 11 septembre 2001, les attentats contre le World Trade Center et le Pentagone ont plongé le monde dans la stupeur, au point que beaucoup ont été tentés d'y voir un changement de paradigme, le moment où est " mort le monde ancien". Cinq ans plus tard, il est temps que nos yeux se dessillent : ce monde partagé en deux blocs n'est pas mort en 2001, nous dit Ali Laïdi, mais en 1989, au moment de la chute du Mur. Avec l'émergence d'une unique hyperpuissance, la guerre froide, de nature idéologique, s'est muée en une guerre économique menée par l'Occident, qu'on appelle par euphémisme mondialisation. Les effets de cette invasion non violente sont ravageurs pour des civilisations traditionnelles, dont les modes de vie et les valeurs plient sous la déferlante d'images, de sons et de mots venus d'ailleurs, porteurs de modernité et de promesses de mieux-être que rien ni personne ne peut satisfaire. Chez les populations musulmanes, la religion devient pour les plus exaltés le seul refuge de leur identité menacée, le dernier sanctuaire de leur souveraineté personnelle et collective. Loin d'être la source de leur haine, comme le veut un contresens couramment répandu en Occident, elle en est le vecteur, le mode d'expression. Face au danger d'une " guerre sans fin " où le terrorisme, l'arme des faibles, susciterait une réponse toujours plus belliqueuse des forts, Ali Laïdi plaide pour que l'Occident prenne enfin conscience des dommages collatéraux occasionnés par la mondialisation, et pour que les élites arabes, de leur côté, fassent sauter les verrous qui enferment leurs peuples dans le cercle vicieux de l'échec et du ressentiment.

10/2006

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Histoire de France

Yvonne et Charles

"Ma petite femme chérie", c'est ainsi qu'il l'appelle. Et elle l'appelle Charles. A voir Yvonne de Gaulle, figée dans l'image de "la discrète", Charles de Gaulle, dans son rôle de "monument à l'égal de Napoléon", on oublie que, derrière la légende, ils sont un homme et une femme, indissolublement liés. Entre bonheurs et douleurs — la mort de leur fille Anne — les séparations, les victoires, les instants cachés... On connaît les étapes de leur odyssée : la France libre, Londres, l'Algérie, l'Elysée, Colombey. Ce qu'on sait moins c'est que Charles est l'homme des départs. Yvonne est une Princesse de Clèves du XXe siècle, gel à l'extérieur, feu à l'intérieur. Soutien indéfectible contre vents et vagues d'attentats, jusqu'à ce que Charles, le -rebelle, révéré de Paris à Washington, Londres et Pékin, refuse en 1968 d'endosser le rôle de président en désamour pour "tout plaquer". Quand il quitte la scène définitivement, leur histoire personnelle, si méconnue, l'histoire de tous les jours, habitée jusqu'à la fin par l'amour, rejoint la grande histoire. Et voguent les rumeurs : "Marianne fut-elle vraiment l'unique passion du Général ? " Yvonne n'a jamais levé le voile sur le mystère qui les entoure. Et la question qu'on se pose aujourd'hui est toujours neuve. Qui sont vraiment Charles et Yvonne de Gaulle ? Un visionnaire, un artiste, un mythe ? Une héroïne venue des tragédies classiques, une amoureuse consumée par un feu ardent ? A explorer leur destin où se mêlent l'amour, la solitude, la trahison, la douleur et l'humour, et les témoignages inédits des proches et des derniers Compagnons de la Libération, c'est un fragment de notre rapport au monde, une part de notre culture que livre ici Jocelyne Sauvard. Un travail unique de recherche, mené avec tendresse et liberté.

10/2018

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Actualité et médias

Ricochets

7 janvier 2015, après-midi. Camille Emmanuelle accompagne son mari, Luz, dessinateur de Charlie Hebdo et rescapé des attentats, pour un premier entretien psychologique à l'hôpital. La psychologue se tourne vers elle : et vous, comment allez-vous ? Elle ne comprend pas la question : elle va bien, ce n'est pas elle qui est traumatisée ! Pour la thérapeute, son lien avec une victime fait de Camille une " victime par ricochet " . Drôle d'expression... Pendant les mois qui suivent, Camille en reste convaincue : elle accompagne son mari, c'est tout. Mais cinq ans plus tard, au fil d'un parcours douloureux et aujourd'hui encore difficile, le constat s'impose : elle a effectivement développé des symptômes post-traumatiques. Et elle s'interroge. Aider au quotidien, psychologiquement, pragmatiquement, intimement, quelqu'un dont la vie a été bouleversée du jour au lendemain par une tragédie, qu'est-ce que cela veut dire ? Jusqu'où cette place de " proche " l'a-t-elle bouleversée dans sa psyché, dans son rapport aux autres, dans ses valeurs profondes ? Ce vécu justifie-t-il la reconnaissance psychologique et juridique d'un statut à part ? Voire une indemnisation ? Sur un sujet méconnu, reconnu par la psychiatrie en 2013 seulement, Camille Emmanuelle mène alors une enquête intense, personnelle et journalistique. Elle raconte un chemin chaotique, les bons et les mauvais jours, les copains qui comprennent (ou pas), l'institution défaillante, les gueules de bois, les bonnes âmes qui critiquent la posture victimaire. Elle va à la rencontre d'autres proches de victimes, de psys, d'avocats, de sociologues et même d'un jardinier, pour tenter de comprendre ce qu'être un " ricochet " veut dire. Avec honnêteté, émotion et parfois même un regard amusé, elle décrypte cette expérience de vie, rarement évoquée et pourtant loin d'être unique.

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Esotérisme

Non reconnu - Un exposé du secret le mieux gardé au monde. La présence extraterrestre

Depuis 70 ans, on nous ment éhontément. Ce qui a commencé comme un programme clandestin d'opérations spéciales, destiné à empêcher les Soviétiques d'accéder à des technologies extraterrestres obtenues par rétro-ingénierie durant la guerre froide, est devenu au fil du temps une entreprise criminelle transnationale étroitement cloisonnée dont l'existence même a été illégalement et sciemment dissimulée aux présidents des Etats-Unis, aux membres du Congrès et aux dirigeants mondiaux. Steven M. Greer, grand spécialiste en matière d'ovnis et d'extraterrestres, a fourni à maintes reprises des documents d'information à des présidents en exercice, à des membres du Congrès, à des directeurs de la CIA et de la DIA, à des dirigeants mondiaux et à des membres du Comité des chefs d'état-major interarmées. Aujourd'hui, le docteur Greer ainsi que des centaines de militaires, de scientifiques et de civils, qui ont pu avoir accès à des projets d'accès spécial non reconnus (USAP), ont décidé de défier la loi du silence en faisant d'étonnantes révélations sur le plus grand camouflage de l'histoire, et ce, dans le but d'empêcher le déclenchement imminent d'une opération " sous fausse bannière " de très grande envergure par rapport à laquelle les attentats du 11 septembre 2001 feraient figure de simple incident de parcours. Résolus à faire toute la lumière au sujet de la présence extraterrestre et de son camouflage par les autorités, Steven Greer et ses témoins fournissent de surprenants détails sur ce chapitre non reconnu de notre histoire ainsi que sur les systèmes énergétiques et antigravitationnels, les bases lunaires, et les technologies qui nous ont été si longtemps et si délibérément dissimulées (et qui, par ailleurs, n'ont toujours pas été brevetées). Pourtant, ces technologies pourraient radicalement transformer notre monde... à condition de favoriser leur introduction sur le marché libre.

10/2017

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Histoire internationale

Algérie, histoires à ne pas dire... Le film choc interdit en Algérie : scénario, réactions, polémiques

Algérie, histoires à ne pas dire... En 1962, l'Algérie devient indépendante. Quasiment tous les non-Musulmans quittent l'Algérie : l'un des plus importants déplacements de population dans l'histoire de l'Humanité. Pourquoi l'Algérie n'a-t-elle pas réussi à être aussi fraternelle ? La cohabitation avec les Musulmans y avait-elle été impossible ? Cette triste fin n'avait-elle été que l'effet d'une panique, des violences extrêmes de fin de guerre ? Quatre Algériens en quête de vérité reviennent sur les mythes fondateurs de l'Algérie nouvelle et des crimes cachés de cette "guerre de libération" qui fut aussi une guerre d'épuration (ethnique)" : oLes massacres à El Halia (Philippeville), le 20 août 1955 oLes attentats à la bombe et la Bataille d'Alger (1956-1957) oL'assassinat du chanteur juif Raymond Leyris à Constantine, le 22 juin 1961 oLes massacres à Oran, le 5 juillet 1962. "La parole qui se dit là, libre, mouvementée, chahutée et ballottée par l'Histoire ou par des retrouvailles souvent douloureuses avivant les plaies familiales, cette parole-là est essentielle. Nous n'avons pas souvent l'occasion ou la chance de l'entendre venant d'Algérie. C'est ce qui fait le prix et l'importance du film de Jean-Pierre Lledo, à voir coûte que coûte. " (Serge Toubiana, Directeur de la Cinémathèque française) Jean-Pierre Lledo est né en 1947 à Tlemcen. Algérien depuis le 6e siècle avant l'ère commune, par ses ancêtres maternels juifs, et depuis 1848, par les paternels catalans. A la suite de menaces islamistes, Jean-Pierre Lledo a dû quitter l'Algérie en 1993. Depuis, il a réalisé plusieurs films documentaires liés aux réalités multiethniques de l'Algérie d'avant 1962, mémoires refoulées par l'histoire officielle.

01/2011

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Psychologie, psychanalyse

Les enfants dans la guerre et les violences civiles. Approches cliniques et théoriques

Nombre de situations dans l'actualité internationale mènent à un renouveau d'intérêt pour la question du traumatisme. Effroi lié à des états de guerre, à des attentats ; transmission de génération en génération d'un indicible ; tout ce qui tend à dénier en l'homme l'humain, tout ce qui vise à détruire dans le sujet l'estime de soi et la confiance en l'autre, cette douleur interroge au plus profond celui qui en est le témoin, et rend plus pressente l'urgence de penser. De telles blessures psychiques, souvent irréversibles, sont parfois déconcertantes au regard d'une clinique traditionnelle. En février 1995, la MIRE, conjointement avec le CEDEP et la FPH, prenait l'initiative d'un colloque international ; des interlocuteurs venus d'Algérie ou de Bosnie, du Rwanda ou d'Amérique Latine, devaient apporter des témoignages bouleversants ; ils apportaient aussi leur expérience de cliniciens devant faire face, sur le terrain, à des situations extrêmes. A la suite de cette rencontre, il a paru aux organisateurs nécessaire d'apporter sur cette question une contribution théorique. C'est cette contribution que nous présentons ici. Elle s'organise autour de trois axes : le temps, l'identité, la narrativité. Le rapport au temps est l'expérience cruciale, quand la mémoire est impossible, et ne survit que sous forme de traces ou dans le paradoxe d'un événement transmis sans avoir jamais été vécu. Par ailleurs, de telles blessures ne sont pas de l'ordre de la douleur, qui est bien différent. C'est l'identité même du sujet qui est ici l'enjeu. Quels sont les effets spécifiques de ces différents modes narratifs, le mythe, la fiction littéraire, l'écrit spéculatif, le récit ? De quelle façon le récit réintègre-t-il le sujet dans la temporalité et en même temps reconstruit-il une identité ? Tels sont les points développés dans cet ouvrage.

09/1997

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Actualité et médias

C'était Charlie

«Après les attentats du 7 janvier 2015, je me suis réveillé dans un cauchemar : rien de ce que j’entendais ne correspondait plus à la réalité. Certains, effrayés par l’horreur, ou habités par d’obscurs ressentiments, se sont permis de réinventer notre histoire «Ils sont morts, mais ils l’ont quand même bien cherché». Puis, la presse et Internet se sont mis à grouiller d’articles, de dossiers, de tribunes où les fondateurs du second Charlie, dont il ne reste que trois survivants, étaient présentés comme des petits malins qui avaient publié les caricatures de Mahomet pour gagner de l’argent et disparaître avec la caisse. Alors que mes amis venaient de mourir, j’ai été interrogé dans les médias par des gens qui s’érigeaient en procureurs. Depuis toujours, nous avions pris le parti des immigrés et lutté contre les préjugés racistes. Et soudain, nous avons vu ceux pour qui nous demandions le respect et la justice brandir les poings et demander notre mort. Une partie de la gauche, prête à brader la laïcité pour ne pas perdre un réservoir de voix, nous a insultés en traitant de zombies ceux qui exprimaient leur peine et leur attachement aux valeurs démocratiques qu’incarnaient les victimes des terroristes. Dans cette confusion où règnent le mensonge et la peur, qui, aujourd’hui, peut comprendre l’étendue de L’oeuvre accomplie pendant plus de vingt ans par cette équipe joyeuse et géniale : Cabu, Cavanna, Wolinski, Renaud, Caroline Fourest, Riss, Charb, Luz, Gébé, Oncle Bernard, Riad Sattouf, Catherine, et tant d’autres dont il sera question ici ? Alors j’ai décidé d’écrire ce livre. Pour la mémoire des morts et l’honneur des vivants». Avec Cabu, en 1992, Philippe Val a refondé le journal Charlie Hebdo qu’il a dirigé pendant dix-sept ans.

11/2015

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Histoire internationale

Le syndrome pakistanais

Depuis sa naissance en 1947, le Pakistan est travaillé par des forces contraires. Ses fondateurs ont voulu construire un Etat-nation centralisé alors que les régions, attachées à leur culture et à leur langue, souhaitaient gérer leurs propres affaires. Faute de les avoir entendues, le pouvoir central n'a pu empêcher la création du Bangladesh en 1971, et il se trouve aujourd'hui confronté à divers mouvements séparatistes des Baloutches à la mobilisation des Mohajirs pour contrôler Karachi. A la question de l'Etat s'ajoute celle du régime. L'armée et la classe politique alternent en effet au pouvoir tous les dix ans avec une grande régularité. Auteurs de trois coups d'Etat, les militaires jouent de la menace indienne pour justifier leur emprise sur le pays et leur budget, colossal. Les partis leur résistent et obtiennent à intervalles réguliers le retour à une certaine démocratie. Mais tous les dirigeants civils ne sont pas forcément démocrates, et leur népotisme, voire leur corruption, que l'armée imite de mieux en mieux, nuisent à leur crédibilité. Enfin, la question religieuse pèse sur le destin du pays telle une épée de Damoclès. Créé sur des bases "sécularistes", le Pakistan a connu un processus d'islamisation qui, ajouté au jihad en Afghanistan, a favorisé l'essor de l'islamisme. Sunnites et chi'ites s'affrontent, soutenus respectivement par l'Arabie Saoudite et l'Iran. La talibanisation gagne, et les mouvements islamistes, parfois proches d'Al Qaeda, défient à coups d'attentats de plus en plus audacieux un Etat désorganisé, sinon failli, bien que nucléaire. Ni jacobin ni fédéral, ni démocrate ni autocrate, ni laïque ni théocratique, le Pakistan contemporain est soumis à des pressions contradictoires. De l'issue de cette épreuve de force dépend l'avenir d'une région clé pour la stabilité de la planète.

09/2013

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Policiers

Article 36

13 janvier 2020 à l'aube. Les chars Leclerc pénètrent dans Paris. A Marseille, des unités d'infanterie et des blindés légers quadrillent les quartiers nord en liaison avec la police et la gendarmerie. Sur toutes les ondes et l'intégralité des réseaux sociaux, le président de la République décrète la mise en oeuvre de l'article 36 de la Constitution : l'état de siège est proclamé sur tout le territoire. Les militaires prennent le contrôle du pays. Tout ce qui relève de la sécurité nationale relève désormais des généraux, qui ont la haute main sur les forces de l'ordre et mettent en place des tribunaux militaires. Le cours normal de la vie publique est aussitôt suspendu. Médias, syndicats, mondes enseignant et étudiant, corps intermédiaires civils et politiques, etc. , sont comme gelés. L'article 36, un dispositif oublié, hérité des régimes troublés du XIXe siècle, qui n'a jamais été mis en oeuvre depuis la deuxième guerre mondiale... mais que tous les pouvoirs successifs ont tenu à garder dans notre Constitution en songeant qu'ils pourraient peut-être en avoir besoin un jour. Si le Président s'y est résolu, faisant appel au général Maxime Gerfaut qui vient de s'illustrer par une action humanitaire d'éclat en Syrie, c'est que le pays, frappé par une nouvelle vague d'attentats monstrueux, est en proie à de graves émeutes en banlieue et à des tentatives de sédition de groupes extrémistes. Mais après un bref rétablissement de l'ordre républicain, la situation va vite échapper à tout contrôle politique. Le général Gerfaut veut aller plus loin... Le pays se coupe en deux, une partie de la population applaudit l'autre se révolte.

02/2019

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Littérature française

Un taxi dans Paris

Dix-huit mille taxis circulent à Paris. Un chauffeur raconte ici ce qu'il a vécu au milieu d'eux durant près de dix mois, en 2015. Les anecdotes foisonnent, les clients qu'ils a transportés surprennent ou interrogent, qu'il s'agisse d'une caissière de la tour Eiffel, de Jean d'Ormesson, de la dame qui fait pipi dans le taxi, du légionnaire qui a failli lui envoyer un coup de poing dans la figure, ou bien de l'homme d'affaires en route pour le bois de Boulogne... Sans oublier un certain vendredi 13 novembre, soir d'attentats où il était de service. Ce chauffeur, qui a connu mille vies (religieux, cadre, journaliste...) avant de se reconvertir en taxi, s'est immergé dans une profession parfois montrée du doigt, souvent mal connue, en pleine mutation et pourtant combien utile aux Franciliens ! Mais qui sont les taxis ? Que vivent-ils durant leurs onze heures de service quotidien ? Comment souffrent-ils de la concurrence des véhicules de transport avec chauffeur, comme Über ? L'auteur emmène le lecteur à l'intérieur de cette profession où se côtoient des chauffeurs filous et des hommes intègres, des malotrus et des râleurs, mais aussi, en majorité, des chauffeurs courtois et sereins. Les cocasseries percutent souvent le pathétique, et les tracasseries pimentent le quotidien. Et puis il y a Paris ! Amoureux de la capitale, l'auteur nous fait découvrir des lieux insolites, de la Porte de la Muette, d'où décolla la première montgolfière, avec coq, canard et mouton, à la statue de la place de Clichy avec son polytechnicien méconnu, des dessous du Louvre jusqu'au bar de la rue Mouffetard que fréquentait Mouna l'amuseur public... Après avoir lu ce livre, vous ne regarderez plus les taxis et Paris comme avant !

11/2016

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Sociologie

Le laïc et le djihadiste

Les sujets touchant à la laïcité et à la radicalisation n'en finissent pas d'enflammer les débats, dans la presse, les colloques, les rencontres, les discours politiques, et les communications se multiplient autour de ces deux notions (laïcité et religions, laïcité et éducation, féminisme et laïcité, radicalisme et Islam). Avec ce livre, l'idée est d'interroger comment et pourquoi ils questionnent autant au niveau des médias que dans les grands débats intellectuels ou politiques. Pour répondre au "pourquoi", il semble que les événements de l'année 2015 en France, plus particulièrement, servent de détonateur et de point de départ. Pour les auteurs, les réponses apportées par le pouvoir politique ont paru être à côté de la question, inappropriées et inefficaces : le terrorisme n'est pas éradiqué, et il continue à s'étendre dans d'autres pays. Ces réponses - la mise en avant de la laïcité, l'état d'urgence et le renforcement des mesures policières, la chasse à la radicalisation et le discours sur la guerre de civilisation - font l'impasse sur le contexte qui a permis les actions terroristes et son inscription internationale. Il est indispensable de resituer les événements dans une perspective historique et géopolitique, dans la mesure où tout événement ne peut être appréhendé en lui-même et de manière isolée. Les auteurs tentent de montrer par la suite en quoi les réponses en question manquent leur objet, et ne peuvent qu'envenimer les rancoeurs et les conflits en cours entre l'Orient et l'Occident. Les auteurs ont choisi de partir des attentats de 2015 et 2016 en France comme point de départ de leur réflexion. Ils permettront selon eux d'analyser les réactions suscitées, leur inscription dans la société française ainsi que les réponses apportées par les politiques.

11/2017

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Actualité et médias

Les guerres du président

Rien ne semble a priori plus étranger au président que le conflit ou l'affrontement armé. Et d'abord parce que, homme politique tout en rondeurs, en compromis et en consensus, il rechigne au rapport de forces direct et lui préfère l'art de l'esquive et de l'évitement. François Hollande se révèle pourtant chef des armées sans complexes et sans remords, déclenchant sans ciller opérations extérieures et interventions des services secrets. Loin de ses atermoiements sur les problématiques économiques et sociales, ou de ses hésitations sur les dossiers sociétalement sensibles, les affaires militaires et sécuritaires ont dessiné un chef des armées sans le moindre état d'âme. Comme s'il y avait une forme de schizophrénie politique entre un Docteur François empêtré sur le plan intérieur, et un Mister Hollande sans pitié sur le front extérieur... Comment le président s'est-il installé dans l'uniforme du chef de guerre en déclenchant l'opération Serval au Mali ? Pourquoi François Hollande se montre-t-il si allant pour frapper en Syrie et en Irak contre Daesh, au point de se montrer plus belliqueux encore que Washington ? Pourquoi a-t-il si peu de scrupules, contrairement à ses prédécesseurs, à utiliser les services spéciaux ? Qui sont ses faucons, quels sont les réseaux diplomatiques et militaires qui l'appuient dans ses offensives ? Comment a-t-il utilisé les attentats de janvier 2015 pour user, voire abuser de la fibre sécuritaire ? Ses guerres pourront-elles sauver le soldat Hollande en 2017 ? L'enquête est fouillée, associant documents d'archives, témoignages du Président lui-même, de ses ministres, de ses conseillers, mais aussi de spécialistes de la Défense, d'anciens ministres ou d'opposants, de responsables des services secrets.

11/2015

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Sciences politiques

Aveuglements. Religions, guerres, civilisations

Dieu est mort ? Les convulsions de son cadavre font chaque jour l'actualité. Sommes-nous sortis de la religion ? Les cartes militaires des guerres en cours montrent l'inverse. Connaissons-nous un choc des civilisations ? La théorie dit non, le sentiment dit oui. Pour la première fois, la modernité, la sécularisation, le progrès nous apparaissent comme des mythes. L'histoire nous revient tragique et meurtrière. Le monde est devenu illisible. Serions-nous aveuglés par les Lumières, leur part obscure et les illusions de la Raison ? Vivrions-nous la fin du programme "Prométhée" ? Lirions-nous avec les mauvaises lunettes le désordre planétaire ? Aurions-nous oublié la grammaire des mots, des idées, des faits, qui nous permettrait d'en finir avec l'imposture des théologies politiques ? Terroristes de l'An II, nihilistes russes de 1905, djihadistes de 2001. Messianismes athées nazi et communiste. Millénarismes de la religion civile américaine et de l'hégémonie libérale mondialisée. Réforme de l'islam en islamisme militant et révolutionnaire. Démission de l'Europe et abdication de la France laïque. Entre le zéro mort des interventions humanitaires et le tous morts des attentats suicides, ce livre dévoile la face cachée des trois derniers siècles en déroulant le fil rouge du sacré et du sacrifice. Cette somme ni polémique ni irénique, riche de rappels et d'explications, d'événements et de portraits, de découvertes et de révélations, mais aussi de traits d'humour, où se croisent les cultes et les cultures, les fausses croyances et les vraies géopolitiques, les intellectuels du Vieux continent et les savants du Nouveau Monde, sans oublier la Bible des juifs et l'Evangile des chrétiens, éclaire la généalogie secrète du nihilisme. Du diable et de ses possédés.

02/2018

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Second Empire

La vie de Napoléon III - Tome I. Louis-Napoléon Bonaparte

"?Napoléon le petit?" tel que le surnommait Victor Hugo était-il aussi petit que cette formule à l'emporte-pièce peut laisser penser. Il ne semble pas. L'homme est complexe voire contradictoire dans ses idées. Ses débuts en politique sont ceux d'un aventurier qui n'hésite pas à utiliser la force pour atteindre ses objectifs. Ces expériences se solderont pour lui par de la prison, notamment au fort de Ham situé dans le nord de la France. Après de multiples vicissitudes, il optera temporairement pour des méthodes plus légalistes. Il finira par attendre son but. Le 10?décembre 1848, il est élu Président de la République avec 74?% des suffrages. Reprenant ses "?bonnes habitudes?", les 21 et 22?novembre 1852, faisant suite à un coup d'Etat, il proposera aux Français de valider ce dernier et d'accepter la restauration de l'Empire, ce qui sera fait suite à un plébiscite avec lequel il obtiendra 76?% de suffrages favorables. De tels agissements ne lui vaudront pas que des amis et Napoléon III fera l'objet de nombreuses tentatives d'attentats dans la plus terrible sera celle du 14?janvier 1858 perpétré par Félix Orisini ; un républicain. Sur le plan intérieur Napoléon III mènera une politique sociale éclairée car il est très sensible aux problèmes de pauvreté. Il favorisera les Sociétés de secours et le développement du logement populaires. C'est sous son règne que l'enseignement primaire devient obligatoire. En matière économique, il mènera une politique de développement résolument moderne en favorisant notamment le développement du réseau ferroviaire, l'essor de l'agriculture et de l'industrie qui fit de la France de l'époque une nation dynamique. C'est malheureusement en politique étrangère qu'il enregistra ses plus sévères revers ce qui finira par entraîner sa perte.

02/2023

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Assurances

Technique et pratique de la réassurance. Contrats, souscriptions, règlement des sinistres, risques particuliers, Edition 2022

La réassurance demeure un domaine peu connu du grand public en dépit de sa place dans le monde de l'assurance. En permettant de transférer une partie des risques souscrits par les assureurs, elle leur apporte une protection contre une sinistralité exceptionnelle et facilite le développement de produits d'assurance. Le vocabulaire utilisé, son aspect international nécessitant une vision panoramique en assurance comme en réassurance, sa flexibilité dans l'élaboration des contrats les plus adaptés aux besoins des assureurs en font cependant un métier complexe. Rendre compréhensibles les spécificités de cette "super assurance" constitue donc un enjeu dans le contexte inédit de survenance de nouveaux sinistres, notamment à l'égard des jeunes diplômés désireux de rejoindre un secteur économique majeur. Cette nouvelle édition, la plus actualisée à ce jour sur le sujet, poursuit ainsi huit objectifs primordiaux : - rendre la réassurance accessible aux non-spécialistes ; - en décrire l'environnement, les objectifs et l'utilité ; - expliciter les aspects techniques et spécifiques du métier dans le paysage assurantiel, économique et juridique actuel ; - développer le volet contractuel par une présentation des principales clauses et de leurs finalités ; - initier le lecteur aux principes actuariels utilisés pour tarifer les contrats ; - proposer un état des lieux des enjeux de la gestion des sinistres et des problématiques vécues au sein des compagnies de réassurance ; - présenter des solutions apportées par la réassurance face aux nouveaux périls : attentats, catastrophes naturelles... et évoquer les questions inhérentes à ces "risques émergents" ; - enfin, faire oeuvre prospective avec des pistes de réflexion sur les tendances et évolutions à prévoir. Didactique, cet ouvrage complet se révèle l'outil indispensable aux praticiens du monde de l'assurance, comme à toute personne souhaitant acquérir les fondamentaux de la réassurance.

06/2022

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Actualité politique France

Le sens de notre Nation. Entretiens avec François Bazin

Quand on exerce les plus hautes responsabilités d'Etat, comment vit-on l'une des plus graves crises traversées par le pays, celle de l'année 2016 ? Comment fait-on face aux attentats les plus violents (Nice, Saint-Etienne du Rouvray) et aux tensions sociales les plus vives (manifestations contre la loi travail, mouvements dans la police...) ? Comment aide-t-on le pays à surmonter l'épreuve ? Dans un récit prenant livré dans un entretien sans concessions avec le journaliste François Bazin, Bernard Cazeneuve retrace au plus près ces événements dramatiques, vécus au coeur du pouvoir, quand chaque décision engage la vie de la nation, de ses citoyennes et de ses citoyens. Après Chaque jour compte et A l'épreuve de la violence, Le Sens de notre Nation est le troisième et dernier tome du récit du passage Place Beauvau et à Matignon de Bernard Cazeneuve. Témoin privilégié des arcanes de la politique, l'ancien Premier Ministre raconte aussi les coulisses des grandes manoeuvres et des petites trahisons qui ont précédé l'élection présidentielle et le renoncement de François Hollande à sa propre candidature. Ce récit précis et riche en révélations permet de comprendre les défis auxquels l'Etat et la société française ont été confrontés, les ressorts qui furent alors ceux de la Nation pour affirmer sa résilience et les fractures révélées par les évènements de l'époque et qui demeurent, aujourd'hui encore, comme autant de défis. Tourné également vers l'avenir, Bernard Cazeneuve donne sans faux-semblants sa vision de la politique. Ses choix concernant l'avenir de la gauche sont pleinement assumés comme la nécessité pour elle de renouer avec la culture de gouvernement, c'est-à-dire avec une exigence de vérité face aux enjeux auxquels la Nation est confrontée et d'ardeur républicaine face aux risques de fragmentation de la société française.

01/2022

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Sciences politiques

Préserver la paix civile

Depuis les émeutes de 2005, l'idée d'un possible risque de guerre civile plane dans les esprits. Bien que combattue et rejetée de toute part, cette pensée ne cesse de hanter les consciences des plus avertis comme celles des populations qui constatent chaque jour les effets d'un séparatisme en marche dont les attentats ne sont que la partie émergée d'un phénomène plus profond. Le pire n'est jamais sûr et il est toujours temps de réagir et de consolider notre arsenal juridique, judiciaire et sécuritaire. Inutile donc de verser dans une paranoïa excessive. Mais inutile également de nier ces réalités, ni les périls quelles représentent. La paix civile est en effet le bien le plus précieux de la société et les forces de sécurité intérieure qui sont là pour la garantir savent mieux que quiconque quelles en sont les difficultés et les fragilités. Protéger les personnes, les biens et les institutions est à la fois une mission, celle des forces de l'ordre, et un objectif collectif, celui de la Nation tout entière. Il ne peut donc être atteint que si chacun se sent investi de cette oeuvre commune. Pour cela, le soutien indéfectible de la population envers ses forces de sécurité intérieure sera d'autant plus nécessaire que les ennemis de la paix publique cherchent à leur nuire pour mieux porter atteinte à la République et, derrière elle, à la France en tant que telle. En d'autres termes, jamais les questions de sécurité intérieure n'auront eu autant d'importance pour l'unité du pays que dans les années à venir. Pour bien comprendre les enjeux qui s'annoncent, il faut donc parfaitement en maîtriser les mécanismes. Il en va de la préservation de la paix civile et donc de notre intérêt à tous si nous voulons continuer à vivre libre, ensemble et en sécurité.

06/2021

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Indépendants

Cellule dormante

L'ouvrage honoré du prix Le roman des romands 2021 revient avec une adaptation en roman graphique. Entre la banlieue parisienne, l'Algérie, la Suisse et le sud de la France, cette fiction qui retranscrit les paroles d'un jeune homme trahi par son impulsivité et les mauvaises fréquentations s'achève sur une note d'espoir, car quand la conscience émerge enfin rien n'est perdu. " Mon vrai nom est Nissam mais j'ai commencé à le perdre quand maman a sauté par la fenêtre de notre tour parce que j'avais tué par accident un chrétien roumi de Montreuil. Je suis monté dans un bateau et j'ai traversé en clandestin l'océan algérien. J'ai vécu dans le zoo abandonné du Hamma d'Alger avec le vieux Baba saha qui est muet et l'ours Natacha qui est aveugle. Au Djebel Koukou, je suis devenu un enfant terroriste et les moudjahidines m'ont appelé Tom algéri parce que je lisais des Tom et Jerry. Ensuite j'ai été une cellule dormante et j'ai eu d'autres noms comme Tomi Botezariu, Pessoa et Tom Mathieu. J'ai habité dans une ambassade de Suisse, aux Pâquis de Genève, sous un pont, dans un wagon, une résidence pour le grand âge, un couvent, une maison déchirée au bout de la piste de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle et puis dans une grotte de la préhistoire. J'ai trahi le djihad islamique parce que j'ai sauvé des gens pendant les attentats. Alors je me suis caché dans les yeux de Livia. Elle vit dans un fauteuil roulant et elle chante comme Edith Piaf. C'est une étoile. " Ce roman graphique est adapté de la fiction du même nom qui a reçu le Prix Roman des Romands et 2021.

06/2024

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Violence

Presque rien. Ethnographie carcérale des inégalités, des injustices et de la radicalisation

Pourquoi et comment des jeunes se radicalisent, tandis que d'autres, exposés aux mêmes conditions sociales et partageant un sentiment d'injustice, ne se radicalisent pas ? Pourquoi et comment certaines trajectoires aboutissent à l'extrémisme violent, alors que d'autres ne franchissent pas le seuil de la violence ? Cet ouvrage tente de répondre à ces questions à partir d'une recherche ethnographique réalisée durant trois ans dans une prison française. Evitant de porter une attention exclusive à des jeunes dits radicalisés, cette recherche prend en compte une ample variété de profils et de trajectoires de détenus, et ce afin de décrire et d'analyser également des trajectoires de " non-radicalisation ". C'est notamment en raison de cette focalisation conjointe sur ces diverses trajectoires et leur articulation avec les inégalités et le sentiment d'injustice que ce livre se distingue des nombreuses études sur la radicalisation et l'extrémisme violent, réalisées en France depuis la série d'attentats djihadistes de 2015. Par la voix des personnes détenues, ce livre propose ainsi un autre regard sur l'espace carcéral et nous invite à penser autrement la radicalisation et le basculement dans l'action violente. Présentation de l'auteur Bartolomeo Conti est sociologue, chercheur associé à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Il a été aussi chercheur à l'Institut Universitaire Européen et à l'Université de Berkeley, avant de faire partie du Panel international sur la sortie de la violence à la Fondation Maison des Sciences de l'Homme. Ses recherches portent sur l'Islam dans l'espace public et sur les processus d'entrée et sortie de la violence. Auteur du livre " L'islam en Italie : les leaders musulmans entre intégration et séparation ", il a participé au projet européen Dialogue about Radicalisation and Equality, un des projets phares sur la question de la radicalisation en Europe.

05/2024

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Essais

Comment vivre dans une société traumatisante et traumatisée ?

Comprendre comment les dynamiques victime-agresseur déterminent notre vie et comment nous pouvons nous en libérer, individuellement et collectivement. Les traumatismes ont un profond impact sur la plupart d'entre nous, surtout quand ils surgissent au tout début de notre vie. Or, nous sommes notre société. Nos institutions politiques, judiciaires, éducatives, ainsi que le système de santé sont constitués par des individus et ont une influence bien souvent traumatisante sur notre existence. Dans cet ouvrage, Franz Ruppert, psychothérapeute allemand, spécialiste du traumatisme psychique, analyse la dynamique victime-agresseur qui se produit au niveau personnel et observe sa transposition à l'espace social : la traumatisation de notre psyché nous conduit à adopter des comportements relationnels qui provoquent souvent de profondes mésententes, des maltraitances de tous types et des événements néfastes, tels que guerres, dictatures, attentats terroristes, etc. Ainsi, des sociétés entières peuvent sombrer dans le traumatisme et exercer la violence de manière ouverte ou cachée. Selon Ruppert, nous pouvons créer la société pacifique que nous désirons à condition d'être disposés à travailler sur nos traumatismes et à reconnaître notre condition de victime et d'agresseur. A partir d'études de cas connus, l'auteur nous montre comment sortir de cette spirale. En nous révélant nos propres traumatismes, cet ouvrage nous tend la main pour nous aider à sortir de cette dynamique et à nous redécouvrir dans l'espace public de manière saine. Il nous invite à une réflexion constructive qui nous met face à la responsabilité de notre rapport aux autres et de notre place dans la société. Qui plus est, l'analyse de Franz Ruppert prend toute sa dimension face aux événements actuels liés à la pandémie du coronavirus qui révèlent dans quelle mesure nous vivons dans une société traumatisée et traumatisante.

03/2022

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Sociologie

La famille, la cité, l'école et la mosquée. Sociogenèse de la religiosité d'un jeune musulman d'aujourd'hui

L'islam - l'"islam des quartiers" en particulier - interroge et inquiète. Interrogations et inquiétudes qu'entretiennent, outre la longue série d'attentats islamistes commis sur le sol français et ailleurs dans le monde (en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient, aux Etats-Unis...), la répression dont sont victimes les femmes, en particulier, sous les régimes des mollahs iraniens ou des talibans afghans ou, sur un modem mineur, les "atteintes à la laïcité". Une partie du champ politico-médiatique y trouve prétexte pour affirmer son existence en relançant régulièrement une parodie de "débat public". Mobilisant le plus souvent des représentations caricaturales de l'islam et des musulmans, des "diagnostics" hâtifs et des "explications" dérisoires, sommant les interlocuteurs de "choisir leur camp" - celui des "islamophobes" ou celui des "islamo-gauchistes" - ce genre de "débat" interdit toute approche rationnelle du phénomène. Ce livre fait, a contrario, le pari de l'enquête sociologique, refusant délibérément de s'ériger en juge, ne cherchant ni à condamner, ni à réhabiliter, justifier ou excuser, mais à expliquer et comprendre. Il se présente comme le portrait d'un individu singulier. Tarik, né en France dans une famille originaire du Maghreb, a grandi dans une cité d'une banlieue populaire de Ile-de-France. Il se réclame d'un islam "authentique", qu'on pourrait associer aux figures-repoussoirs de l'islam "radical", de l'"intégrisme" ou du "fondamentalisme". Pourtant, diplômé de l'Université, aujourd'hui enseignant, il se reconnaît dans les "Valeurs de la République" et dans le principe de laïcité. En cherchant à rendre compte des logiques sociales qui ont produit cet individu singulier, cette enquête mobilise une démarche et des schèmes d'interprétation qui, au-delà du cas particulier, peuvent contribuer à une meilleure intelligibilité du regain de religiosité observable chez les jeunes de culture musulmane.

03/2024

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Sociologie politique

La révolution et le djihad. France, Belgique, Syrie

Après le soulèvement de la population syrienne contre la dictature de Bachar al-Assad en 2011, sa répression sanglante a conduit nombre de révolutionnaires à s'engager dans la lutte armée. L'intervention de groupes se réclamant de l'islam politique et les ingérences étrangères ont ensuite rendu le conflit singulièrement opaque. Jusqu'à l'émergence en 2014 de l'Etat islamique, qui a fait de la religion le noyau d'une politique de la terreur. Ce qui a conduit une petite minorité dévoyée des jeunes Européens ayant rejoint la révolution à perpétrer, en France et en Belgique, de terribles attentats-suicides en 2015 et 2016. Pour tenter d'éclairer ces enchaînements tragiques, les interprétations idéologiques centrées sur la " radicalisation " de l'islam politique ont trop souvent prévalu. D'où l'importance de ce livre, qui s'appuie à l'inverse sur les témoignages des acteurs - ; révolutionnaires syriens et " migrants du djihad " - ; recueillis par l'auteur entre 2015 et 2023 au Moyen-Orient et en Europe. On y découvrira comment des gens ordinaires ont vécu leurs engagements, marqués par le dépassement des organisations partisanes et le rapprochement improbable entre islamistes et gauches. Ces témoignages mettent en récit le sens de leurs actions, de la mobilisation pacifique initiale à la guerre révolutionnaire. Ils éclairent le rôle du symbolisme religieux dans la révolution syrienne et dans les motivations des quelque 2 500 jeunes Français et Belges issus de l'immigration postcoloniale, nouveaux " internationalistes " l'ayant rejointe à la faveur des printemps arabes. Au total, un regard sans équivalent sur la confrontation singulière, dans la lutte contre la dictature, de deux forces utopiques antagoniques, celle positive de soutien à la cause révolutionnaire, et celle négative animant le fascisme d'un Etat théocratique.

10/2023

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Histoire de France

CRIS DE HAINE ET RITES D'UNITE. La violence dans les villes, XIIIème-XVIème siècle

La violence semble une composante permanente de la vie urbaine au Moyen-Age. Dans l'espace clos que ménagent les remparts, une société particulière s'est constituée en effet, que des dissensions multiples écartèlent. Jeunes et vieux, laïcs et clercs s'y adonnent également, partageant les rivalités politiques, les querelles d'intérêt, les rancoeurs des laissés-pour-compte, ou les haines que développent parmi les populations chrétiennes la présence de minorités juives ou arabes. Quelles que soient ces manifestations - rixes, assassinats, viols, crimes crapuleux, attentats contre les forces de l'ordre, insultes ou blasphèmes - la violence trouve en ville le support de solidarités constituées et s'inscrit dans les rythmes quotidiens : ceux de l'habitation, de la rue, ou des multiples lieux de rencontre qu'offre la cité. Les temps exceptionnels de la fête ou de la révolte exaspèrent ses accès, la rendent sauvage et passionnelle. Pour la prévenir ou la maîtriser afin qu'elle se maintienne en deçà d'un seuil de tolérance, les autorités imaginent bien des procédés, depuis les instances de conciliation ou les prédications de paix jusqu'à la répression policière, en dépit des faiblesses qu'elle présente. Cependant, les peines et les exécutions publiques, qui légitiment les manifestations officielles de la pire cruauté, traduisent une interprétation sélective du crime et un jugement inégal des violents. Tolérée lorsqu'elle exprime le style de vie des notables, la violence est réprimée avec ardeur quand elle se charge d'une menace pour l'ordre politique ou social. A la fin du Moyen-Age, au moment où la puissance de l'Etat se veut démonstrative, la seconde interprétation devient plus fréquente et marginalise une fraction de la population urbaine dont on exagère ou redoute les excès.

12/1996

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Littérature française

Les djihadistes aussi ont des peines de coeur

Septembre 2012. Une grenade est jetée dans une épicerie casher du nord de Paris : un blessé léger. Les coupables sont une bande de jeunes âgés de la vingtaine. Tous convertis ou revenus à l'Islam. Leur idole est Mohammed Merah. Ils veulent déclencher en France (et en Syrie, contre " l'hérétique Bachar ") la lutte armée. Au demeurant ils n'ont ni les moyens intellectuels ni matériels de leur combat. Ce sont des pieds-nickelés du djihad dont tous les coups foirent... Cette épopée à la fois tragique et burlesque (qui ne précède que de trois ans les attentats du Bataclan) permet à Morgan Sportès de mettre en scène dans une fiction "au ras du réel" une série de personnages dont il restitue, à travers les dialogues à la langue souvent savoureuse, les fantasmes politico-religieux. Il nous convie à leur table, au Kebab du coin, nous faisant partager leurs problèmes économiques ou amoureux : entre l'" héroïsme de la kalachnikov " et les couches-culottes du bébé qu'on n'a pas les moyens de se payer. Il nous fait entrer aussi dans leurs familles, déchirées par l'engagement du fils, où les pères, redoutés jadis, perdent pied. Il croque ainsi, dans un style hyperréaliste - et sombrement ironique toujours - une galerie de portraits inquiétants : le visage d'un pays mal connu qui est le nôtre pourtant, la France du xxie siècle mondialisé. Morgan Sportès est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages traduits dans de nombreux pays. Parmi eux, L'Appât (Le Seuil 1990) a fait l'objet d'une adaptation cinématographique par Bertrand Tavernier en 1995 (Ours d'or à Berlin) et Tout, tout de suite (Fayard 2011) a reçu le prix Interallié.

08/2021

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Théâtre

Dounia

Dounia a beaucoup souffert, dans son enfance, du manque d'affection et de dialogue au sein de sa famille marocaine installée à Bruxelles. Elle a vite compris que son entourage était juste là pour brimer ses désirs d'indépendance et de liberté. Elle s'est donc tournée vers d'autres cercles mais, là encore, a pris rapidement conscience qu'elle n'avait ni les atouts ni les bons codes pour être acceptée. Alors, adolescente plus rebelle que jamais, elle découvre la puissance du désir qu'elle suscite chez les hommes et accepte un mariage foireux où le sexe sert de monnaie d'échange à sa dose quotidienne de rêve. Mais son mari, rattrapé par ses mauvaises fréquentations, fait un séjour en prison et en sort transformé : le travail de radicalisation a parfaitement fonctionné et Abdel part pour un combat dont elle sait peu de choses. Pas question en tout cas de le rejoindre comme il le voudrait. A présent sans contraintes, elle transforme des bars et des bistrots en terrains de chasse, ou plutôt en lieux de revanche. Pourtant, quand elle apprend que son mari, compromis dans un attentat sanglant, est à nouveau en Belgique, elle ne résiste pas à l'envie d'aller au rendez-vous fixé. En manque de repères et d'identité, Dounia jette un regard sensible sur la réalité de nos sociétés multiculturelles à travers le filtre de son propre parcours emblématique, mais aussi de ses frustrations, contradictions et excès.

02/2020

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Littérature française

Vague de crimes haineux à Virginia Beach

Virginia Beach est devenue l'épicentre d'une violence inédite qui déploie son onde de choc sur tout le pays et déstabilise le nouveau pouvoir en place, agitant le spectre d'une attaque terroriste étrangère : quatre jours avant l'élection présidentielle qui a placé un démocrate à la tête du pays, un attentat kamikaze perpétré par deux Américains d'origine pakistanaise a fait 48 morts et 150 blessés dans un centre commercial du centre de la ville. Le choc est immense. Mais la menace du chaos s'intensifie quand une vague de crimes haineux touchant principalement la communauté pakistanaise s'abat sur la ville. Représailles sanglantes ? Entreprise machiavélique s'attaquant à la stabilité du pays ? Le lieutenant FBI Rodriguez est chargé de faire toute la lumière sur la vague de crimes haineux. La vérité, patiemment désenfouie au bout d'une enquête minutieuse, révélera une manipulation d'un genre inédit. Derrière sa façade rutilante, la ville recèle un pouvoir de l'Ombre qui s'appuie sur les divisions sociales et les tensions raciales pour arriver à ses fins. Le lieutenant sortira-t-il lui-même indemne de ce voyage au bout de la terreur ? Ce roman noir déroule une intrigue policière sur fond de paysage musical et culturel particulièrement évocateur. Une écriture précise et sensible à la fois, qui, tout en éclairant les contradictions d'une société morcelée, rappelle la richesse culturelle d'une nation qui doit tout à sa diversité.

01/2021

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Sociologie

La concurrence mémorielle

« Ce que personne ne sait et qui ne laisse pas de trace n’existe pas » expliquait Italo Svevo. Si chez certains le temps suffit pour qu’un événement tombe dans l’oubli et qu’on vienne à penser qu’il n’a jamais existé. Pour d’autres, au contraire, le souvenir est resté vivace, entretenu par un groupe ou une communauté d’individus, souvent organisés en associations, et prêts à tout pour faire connaître et reconnaître un massacre, un attentat, un génocide, une catastrophe naturelle… Confrontés les uns aux autres, ces souvenirs suscitent parfois une compétition malheureuse, parfois volontaire, souvent inconsciente, qui s’alimente d’un univers sur-médiatisé où les images récentes et plus anciennes se multiplient et se télescopent. La concurrence des mémoires défie les imaginaires nationaux et remet en question le droit des États à dicter ce qui leur semble bon pour la Nation. Souvent considérée comme un effet secondaire lié à des problèmes plus fondamentaux, la concurrence mémorielle est en réalité un enjeu structurant et déterminant pour la cohésion sociale de nos sociétés. Diplômé en science politique de l’Université de Liège et du Collège d’Europe (Bruges), Geoffrey Grandjean est Aspirant du Fonds de la Recherche Scientifique – F.N.R.S. au Département de science politique de l’Université de Liège. Licencié en philosophie et docteur en science politique, Jérôme Jamin est chargé de cours au Département de science politique de l’Université de Liège.

11/2011

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Policiers

Derniers voyages

Le plus souvent, tout avait bien commencé... On était parti rempli d'optimisme, parce que c'était les vacances, parce qu'on allait voir la famille ou les amis, parce qu'on avait des affaires en vue et des projets plein la tête. On avait pris avec insouciance la diligence, l'auto, le métro, l'autobus, le bateau ou l'avion. Comment se serait-on douté qu'on était en route vers la mort ? Quand la mort frappe dans les transports, c'est là qu'elle est la plus brutale et la plus inattendue. La main d'un meurtrier, un accident, une tempête, un attentat, un détournement, une attaque de bandits et tout s'arrête. La voiture s'écrase, le bateau coule, l'avion explose, le cauchemar succède à la quiétude. On trouvera ici 42 récits, tous plus angoissants les uns que les autres, comme l'invraisemblable histoire du pirate de l'air qui pleurait, l'horrible fin des 48 clandestins chinois asphyxiés dans un camion de légumes, le tueur fou du métro de New York, le meurtre raciste du Bordeaux-Vintimille qui a inspiré le film Train d'enfer ou encore le naufrage du Wilhelm Gustloff, la plus grande tragédie maritime de l'histoire, qui fit plus de 9 000 morts. Ouvrir ce livre n'est pas toujours facile. C'est s'embarquer pour la plus terrible des aventures. C'est assister à ce qui fut, pour tous ces malheureux et malheureuses, le dernier voyage.

05/2013