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Valter Fogato, Ilaria Ghisletti

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Essais biographiques

Picasso. 8 femmes

Cet ouvrage propose de découvrir ou redécouvrir huit femmes qui partagèrent un temps la vie de Picasso. Germaine Pichot, Fernande Olivier, Eva Gouel, Olga Khokhlova, Marie-Thérèse Walter, Dora Maar, Françoise Gilot et Jacqueline Roque formèrent avec lui de singuliers couples, plus ou moins durables, plus ou moins publics. Ces femmes, que l'histoire a intimement liées à la production de Picasso, ont souvent été étudiées sans nuances, enfermées dans un processus de création et de destruction typiquement picassien. Avec un soin de chercheuse égal à son talent de conteuse, Laurence Madeline restitue à chaque femme et au-delà des années passées auprès de lui, l'intensité d'une existence irréductible à Picasso. Picasso qui n'est ni un héros, ni un dieu. Il vit, tombe amoureux, trahit, est trahi, travaille, expose, crée inlassablement. Approcher ces huit femmes, c'est dérouler en huit récits l'entier parcours de l'artiste, de l'atelier précaire et convivial du Bateau-Lavoir à celui de Mougins, solide et protégé comme une forteresse. C'est aussi explorer soixante-dix années de la condition féminine, de 1906 à 1973, de la petite Parisienne qui cherche une vie meilleure à la femme consciente de sa responsabilité écrasante dans la survivance d'un créateur octogénaire, puis nonagénaire, en passant par les compagnes qui questionnent un machisme flagrant. C'est enfin aborder l'oeuvre de Picasso comme une entreprise qui ne serait pas seulement vampirisante, mais réfléchie, polyphonique. Une entreprise dans laquelle les femmes ne sont ni des muses ni des modèles, mais de véritables partenaires qui contribuèrent à porter l'oeuvre de l'artiste à la postérité inouïe que nous lui connaissons aujourd'hui.

04/2023

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Revues de cinéma

Cahiers du cinéma N° 797, avril 2023

Depuis un long et mythique voyage pour interviewer les plus grands cinéastes américains dans les années 1980, partir rencontrer ceux qui font le cinéma hollywoodien est devenu un horizon permanent pour les Cahiers du cinéma. C'est particulièrement important aujourd'hui où Hollywood semble plus que jamais avoir une place incertaine dans le paysage cinématographique mondial : les plateformes, la crise des salles, la délocalisation des productions... Il était capital d'interroger cinéastes, producteurs et exploitants pour comprendre que ce cinéma hollywoodien est justement le plus conscient des enjeux esthétiques et industriels qui comptent aussi en France. Dans cette enquête qui le mène des studios Warner aux universités où se forment les jeunes cinéastes américains, Yal Sadat a longuement conversé avec David Lynch, avec Walter Hill, David Robert Mitchell ou encore John Carpenter, dans un entretien fleuve. De Mullholland Drive à Invasion Los Angeles, en passant par Under The Silver Lake et Driver, ces cinéastes ont dessiné un imaginaire de Los Angeles au cinéma que notre envoyé spécial retrace à travers une fine analyse de cette ville-décor. A ces 40 pages s'ajoutent nos habituelles critiques des sorties du mois (films d'Ari Aster, Alain Cavalier, Lucie Borleteau, Nicolas Philibert...), ainsi que des livres et dvds et un entretien fourni avec Céline Bozon sur son travail de cheffe opératrice. Pour clore le numéro, invitation est faite à l'écrivaine Nathalie Léger de livrer sa vision de Jeanne Dielman de Chantal Akerman, qui ressort en salles restauré après sa désignation comme "Meilleur film" de l'histoire par un tonitruant sondage lancé fin 2022 par Sight & Sound.

04/2023

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Beaux arts

L'apostrophe muette. Essai sur les portraits du Fayoum

" Les vivants se découvrent, chaque fois, au midi de l'histoire. Ils sont tenus d'apprêter un repas pour le passé. L'historien est le héraut qui invite les morts au festin ", écrit Walter Benjamin. Ici, avec les portraits du Fayoum, c'est un peu comme si les morts s'invitaient d'eux-mêmes, non de façon tonitruante, mais par la seule pression de leur face. Les portraits du Fayoum nous confrontent à des visages qui nous regardent comme d'un lieu neutre qui ne serait ni la mort ni la vie, et ils le font depuis un très lointain passé qui atteint presque par miracle notre présent. La représentation d'un visage singulier est comme le calque de la singularité elle-même: singularité de chaque visage, singularité qu'il y ait ou qu'il y ait eu tous ces visages et qu'à chaque fois chacun soit ou ait été l'unique, le dernier, le seul à être ainsi, voyageant avec cette face dans la vie, expédié comme tel dans la mort. Avec l'art du Fayoum, c'est comme si la finition qui n'appartenait qu'aux dieux ou aux rois était remise à l'homme, mais en douceur et loin de toute appropriation, comme un dépôt extrêmement fin -une peau, un pigment, une carnation. Avec ces visages, quelque chose du grand songe nilotique se maintient et se met à flotter, presque hors du cadre religieux, dans une pérennité rituelle mais où le sacré -le lien de la vie à la mort -devient une sorte d'émulsion: cette lumière mate, uniforme, où s'ouvrent les grands yeux.

05/2023

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Littérature française

Papi Mariole [EDITION EN GROS CARACTERES

" Benoit Philippon excelle dans le comique de situation, alternant scènes renversantes et répliques percutantes. En tout point réjouissant". Le Parisien WE "Accrochez-vous à vos bretelles, ça va valser". "Bon sang de bon soir, mais qu'est-ce que je fous là ? " A l'entrée du périph, un vieux monsieur, peignoir en velours et chaussons en peluche effilochés, se répète inlassablement cette question. Echappé de son Ehpad, Mariole, tueur à gages, ne se souvient plus de rien, sauf d'une chose : il lui reste une mission à accomplir. Seul problème, il ne sait plus laquelle. Mathilde, elle, se bourre d'anxiolytiques pour oublier. Victime de revenge porn, jetée en pâture sur les réseaux sociaux, elle se dit que le plus simple est peut-être d'en finir... à moins de faire équipe avec le vieil amnésique venu à sa rescousse : en l'aidant à retrouver la mémoire, Mathilde pourrait se payer une revanche en or. Après le succès de Mamie Luger, Benoît Philippon nous embarque dans un trip fantasque, drôle et bouillonnant. Célia (L'ombre du vent, Niort) : "Je l'aime, je l'aime, je l'aime. C'est touchant, c'est drôle, ça balance. J'ai ri aux punchlines (...) Je me mets à pleurer en disant que je peux pas les laisser (...)". Aurèle (Médiathèque de l'Astrolabe, Figeac) : "Quelle prouesse d'écrire un livre qui explose dans tous les sens, qui soit fin, qui évoque des sujets graves et qui fasse rire, qui donne envie de mordre sans être méchant, qui soit loufoque tout en étant tendre". Céline (Cultura Niort) : "Jubilatoire. Un roman noir, lumineux, féministe, engagé, drôle et émouvant. Des personnages inoubliales".

04/2024

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Littérature étrangère

La robe des léopards

Le narrateur de ce premier roman n'est décidément pas fiable. Il s'appelle tour à tour Walter, Timothy, Outis, mais personne ne connaît son vrai nom. Il se dit écrivain, mais a perdu tous les textes qu'il a écrits. Il enseigne le journalisme, mais n'a jamais mis le pied dans une salle de rédaction. Et pourtant c'est à lui qu'un éditeur commande la biographie d'un grand écrivain qu'il a bien connu quelques années plus tôt. Lui, qui repeint sans cesse la réalité aux couleurs trompeuses de l'imaginaire, lui, le menteur maladif, l'imposteur magnifique, le voilà, pour la première fois, sommé d'écrire la vérité. Pour retrouver celui qui fut son meilleur ami, en même temps que son plus grand rival en littérature, il se lance dans un surprenant tour du monde. Des clubs de jazz de Manhattan aux villages du Sri Lanka, de Dubaï au Luxembourg et du Ghana à l'Islande, il part à la recherche de l'homme qui, depuis plusieurs années, se cache derrière l'auteur culte. Il se met aussi, sans le savoir, en quête de lui-même... Loin du roman initiatique traditionnel, quelque part entre les univers de Francis Scott Fitzgerald et de Wes Anderson, Kristopher Jansma livre dans La Robe des léopards une variation pleine d'invention et d'esprit sur l'art du roman. Au fil des pages, les histoires s'imbriquent, réalité et fiction s'échangent leurs détails, tandis que le narrateur prend un malin plaisir à brouiller sans cesse les règles du jeu. Où est la vérité ? Peu importe. "Toutes les histoires sont vraies, mais ne le sont qu'ailleurs".

10/2013

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Philosophie

Les origines de la postmodernité

La notion de postmodernisme n'a jamais véritablement fait irruption dans le débat théorique français. Après l'acte fondateur lyotardien, et en grande partie à cause de lui, elle n'a plus guère servi que de simple marqueur culturel : une oeuvre, un édifice, un motif théorique se sont ainsi vu qualifiés de " postmodernes ", pour vanter, ou au contraire stigmatiser, leurs attributs formels ou leur propension au " relativisme ". Et la fin des grands récits " est devenue la formule magique censée exprimer la vérité de notre temps. Pour mettre enfin un terme à ces usages stériles, Les Origines de la postmodernité retrace l'histoire de cette notion, depuis les milieux de l'avant-garde littéraire de l'Amérique hispanique dans les années 1920, jusqu'aux courants post-marxistes européens, avec Lyotard à Montréal en 1979, puis Habermas à Francfort en 1980. En 1982, à New York, Fredric Jameson lui fait subir une mutation fondamentale : désormais, le postmodernisme désignera l'hypothèse d'une rupture épochale. Selon Perry Anderson, Jameson est ainsi celui qui a su montrer la cohérence globale de notre époque globalisée, dont la caractéristique majeure tient, selon lui, à la subordination tendancielle de la culture à la logique d'accumulation du capital. La sphère esthétique, par laquelle s'appréhende le monde, est ainsi, selon Jameson, massivement colonisée et aujourd'hui incapable de trouver l'espace dans lequel continuer d'exprimer une transgression ou de tendre vers une alternative. Le postmodernisme, tel que le présente dans ce livre Perry Anderson, confine au système parfait, un système en mesure d'intégrer à la logique de sa perpétuation ses propres " dysfonctionnements ".

04/2010

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Photographie

L'émoi de toi

L'Emoi de Toi est né de la rencontre d'une femme d'exception et d'un homme hors du commun dans un univers improbable. Tout pourrait séparer ces deux êtres et malgré cela, la rencontre se passe, une sorte de destinée. Elle, a besoin d'exprimer par les mots le plus profond de ses émotions et trouve une inspiration à travers l'oeil du photographe, Lui... Un soir de tristesse, voire de faiblesse dues aux enfances de corps crucifiés au nom de la psychologie du sexe, une lumière factice s'installe, agrémentée du clavier des orgueils. Des fenêtres s'ouvrent, des volets claquent lâchant des mots, des clichés, des photos, qui s'opposent et se superposent, à travers une autre dimension. S'installent des visages, des sourires et des prétentions qui tout à coup, sur un déclic s'entendent, s'apprivoisent pendant 10 mois... Un numéro qui s'affiche, une écoute, une conjugaison, un ailleurs, des pleurs et des aveux, une communion, une envie de paraître, d'être lus, regardés et entendus, un projet, un livre. Après le déclic, le clac, fermeture de la porte du train, un beau voyage pour une rencontre hors du commun. Dans un sucré amer, fait d'humour, d'histoire d'ailleurs et de sexe, renaissance des âmes et des corps. Un ouvrage, un office, au-delà du sacrifice de l'orifice et des clichés, pour accepter enfin qu'il est possible de renaitre sur le même chemin, des enfances volées et sacrifiées, main dans la sienne, le chemin de son Alter Ego...

10/2019

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Policiers

Trottoirs

Romain, un SDF, arpente les rues de Paris, ressasse les souvenirs d'un bonheur passé, et rêve sur le corps d'une prostituée venue de l'Est. Un premier sans-abri, un frère donc, est assassiné, très vite suivi d'un second puis d'un troisième. La peur s'empare de la communauté des laissés pour compte. Qui peut avoir intérêt à tuer ceux qui ne possèdent rien ? Représentent-ils une menace ? Jean-Luc Manet donne ici la parole à ceux qui marchent, ces émouvants somnambules qui subissent un quotidien sans futur. Le héros de cette histoire habite la rue. Cet homme cultivé, qui fut libraire dans une ancienne vie, a depuis quelques temps le ciel pour seul toit, et peu d'amis, hormis une jeune prostituée de l'est, la tenancière des bains douche, et un flic du quartier qui lui fait l'obole de quelques restes de déjeuner. Un de ses alter-ego est assassiné. Bizarre, mais à qui manquera-t-il ? Mais bientôt, les cadavres de sans-abri se multiplient, et la mort est donnée de façon violente, comme pour frapper les esprits. Les histoires de Jean-Luc Manet se déroulent souvent dans les rues de la capitale, qu'il connait bien, une métropole occidentale où, hormis quelques ombres qu'on ne voit plus, la la population vit confortablement. Trottoirs ne déroge pas à la règle, et met en lumière des personnages complexes, héros invisibles des marges urbaines, qui révèlent l'envers du décor. Avec humanisme.

09/2015

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Littérature étrangère

Second adieu

Rome, fin des années soixante-dix : après avoir quitté Prague, où son père a disparu dans les prisons du régime communiste, Marie tente de refaire sa vie dans une communauté. Elle partage un grand appartement avec Thomas, écologiste avant l'heure, poète et homosexuel, et Anne, qui ne sait pas qui est le père de son enfant et qui finira par partir dans une secte au Brésil, et son lit avec Mels (qui s'est inventé ce prénom en honneur de Marx, Engels, Lénine et Staline), révolutionnaire exalté qui rêve d'envoyer tout le monde en camp de rééducation, y compris la mère de Marie. Marie entretient aussi une correspondance amoureuse avec Paul, un ami de son père resté à Prague, qui sous prétexte de lui adresser ses publications scientifiques essaie d'écrire son autobiographie. Plus tard, Jean, autre Tchèque en exil et compagnon de Marie, tâchera de raconter la vie de la femme qu'il aime : " J'ai ici quelques biographies de Marie, la biographie de notre fils et la mienne propre, plus un nombre certain, à savoir changeant, d'alter ego. Rien que des histoires intéressantes. " Sous forme d'un récit éclaté où plusieurs narrateurs prennent tour à tour la parole, Second adieu est un roman sur une génération désemparée, sur la désillusion des utopies et sur l'exil. Mais Richter sonde surtout très profondément la tragédie de l'enfermement et décrit avec force la privation de liberté en Europe centrale avant la chute du Mur.

10/1999

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Variété internationale

Elton John, la Totale. Les 440 chansons expliquées

Introverti et complexé par son physique, Reginald Dwight - futur Elton John - grandit à Pinner, petite ville de la banlieue londonienne sans relief, entre une mère au tempérament volcanique et un père absent. Mais le feu de la musique brûle déjà en lui. Musicien précoce à l'oreille prodigieuse et aux goûts éclectiques, Elton John fait ses gammes à la Royal Academy of Music de Londres tout en jouant dans des groupes amateurs de rock, de blues ou de jazz. En 1967, le hasard met sur sa route Bernie Taupin, son alter ego, dont il choisit de mettre les mots en musique. Ensemble, ils vont composer des centaines de chansons dont une longue série d'hymnes intemporels tels que Your Song, Tiny Dancer, Rocket Man, I'm Still Standing ou Candle In The Wind. Avec 300 millions de disques vendus et près de 4000 concerts donnés dans 80 pays, Elton John est devenu en 55 ans de carrière une légende de la musique pop. Cet ouvrage propose pour la première fois le décryptage de 440 chansons de son répertoire, analysant leur genèse, leurs paroles, mélodies, arrangements... D'" Empty Sky " en 1969 à " The Lockdown Sessions " en 2021, il déroule ainsi le fil de l'une des discographies les plus impressionnantes de la pop au travers de témoignages, d'anecdotes et d'extraits d'interviews, dessinant en creux le fabuleux destin de cet artiste hors norme que l'on ne saurait résumer à son exubérance scénique ni à ses tenues excentriques.

11/2022

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Cinéastes, réalisateurs

Chabrol

Claude Chabrol est un cinéaste à la fois célèbre et méconnu. Il fut, jusqu'à sa disparition en septembre 2010, un personnage public pendant un demi-siècle et il a, de lui-même, façonné un portrait de bon vivant gourmand, joyeux ou sarcastique. Il a attiré dans les salles françaises près de cinquante millions de spectateurs - ils ne sont pas nombreux à pouvoir en dire autant. Pourtant, son oeuvre proliférante - cinquante-sept films, vingt-trois téléfilms - n'a jamais permis à Chabrol d'entrer au Panthéon culturel du cinéma français. Aucun César, aucun prix au Festival de Cannes. Il faut donc redécouvrir Chabrol, immense metteur en scène, auteur d'une oeuvre, bien sûr inégale, mais beaucoup plus profonde et cohérente que sa réputation n'a bien voulu la dire. Claude Chabrol adorait les entretiens ; il parlait de lui, de son travail et de ses films mieux que personne, de manière juste et subtile, sans s'aveugler ni s'envoyer des fleurs. Loin de tout narcissisme et de toute mythomanie, il a toujours voulu dire la vérité. Pour un biographe, ces confessions forment un trésor. "J'ai trois masques, disait-il, derrière lesquels je me cache. D'abord le masque de bon vivant, puis celui de vieux rigoriste, enfin celui de l'intellectuel". En reconstituant ces trois Chabrol, en tissant ensemble ces trois fils, cette biographie dessine un portrait de la France sur trois quarts de siècle. Chabrol a filmé sa "comédie humaine" , comme il en avait l'ambition en regard de ses maîtres et alter ego, Balzac, Flaubert, Maupassant, Simenon.

09/2021

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Histoire de France

Georges Boris. Trente ans d'influence Blum, De Gaulle, Mendès France

Georges Boris, conseiller de grands aussi dissemblables que furent Léon Blum, de Gaulle puis Mendès France, a eu un rôle déterminant pendant trente ans, de 1930 à 1960, presque exclusivement dans les coulisses de la République. Si l'historien l'y rencontre à chaque pas, bien peu sont ceux qui s'en souviennent. C'est à faire sortir de l'ombre où s'est volontairement tenue cette figure éminente que s'emploie Jean-Louis Crémieux-Brilhac, avec la précision et le talent qu'on lui connaît depuis Les Français de l'an 40. Observateur de son temps, économiste prémonitoire découvreur de Keynes et contempteur des apôtres du laisser-faire, socialiste devenu le directeur du cabinet de Léon Blum où il eut à subir, comme bien d'autres "juifs d'État", des campagnes infâmes, investi ensuite de la confiance de De Gaulle dans les jours les plus sombres, militant pur et dur de la France Libre et copilote de "l'insurrection nationale" dans une Angleterre base d'appui des résistances européennes, Georges Boris allait être enfin et jusqu'à sa mort l'alter ego de Pierre Mendès France dans sa tentative pour infuser un sang neuf à la Ive République. À travers le récit de ce parcours politique dont il a été témoin dans la France Libre, Jean-Louis Crémieux-Brilhac raconte ici autrement, de l'intérieur, ces années tumultueuses de l'histoire nationale, jetant une lumière neuve sur nombre de ses aspects connus ou obscurs et qui mériteraient de nourrir la réflexion de nos contemporains.

01/2010

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Littérature française

Celle qui fut moi

Sophia L est une star, une vraie - adulée et enviée par le monde entier. Mais alors qu'elle s'extrait à peine d'un divorce difficile, que sa fille prend en âge et en indépendance et que sa mère, malade d'Alzheimer, est envoyée à l'hôpital, Sophia a le sentiment de perdre pied. D'autant plus que la vieille dame, qu'elle visite tous les jours à la clinique, ne cesse de lui parler de l'autre... son autre mère. L'enquête qu'elle mène auprès de sa famille lui confirme que, enfant, la petite Sophia n'avait de cesse de parler de sa première mère, celle qui la gâtait de mangues et lui chantait des berceuses créoles. Lorsque des flashs de ce qui ressemble à une ancienne vie viennent zébrer ses nuits, Sophia prend la décision de partir à la poursuite de cette alter-ego du passé - à la recherche de sa vie antérieure. Du Brésil à la Martinique, Sophia L sera rejointe dans sa quête par un capoeiriste engagé, un guitariste séducteur et sa petite amie belliqueuse, ou encore un Japonais spécialiste de l'art du Kintsugi lui-même en plein désarroi identitaire. Il lui faudra affronter une tempête tropicale, -traverser une jungle et une transe spirituelle ou encore faire fi des menaces et mauvais sorts pour dissiper la brume des secrets entourant celle qu'elle fut... Frédérique Deghelt se fait la plume fidèle de la mystérieuse Sophia L et convoque un décor de conte au travers d'une initiation mystique et colorée. Un voyage jubilatoire.

03/2022

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Soufisme

Sagesses et facéties de Joha. 70 contes spirituels et leurs messages cachés

70 contes et leçons de sagesse de Joha Les histoires de Joha, personnage inclassable, à la fois excentrique, sage et bouffon, ont été répétées et inventées de générations en générations dans le sillage d'une sagesse populaire largement irriguée et inspirée des enseignements du soufisme, dimension spirituelle et mystique de l'islam. Le même personnage est désigné par des noms différents : Joha au Maghreb, Goha en Egypte, puis le célébrissime (Moula) Nasruddîn, figures que l'on retrouve par un effet de porosité dans d'autres aires et expressions culturelles et spirituelles, de la Méditerranée à l'Extrême -Orient. Le nom de " Joha " est ainsi employé ici d'une manière générique pour englober certaines histoires qui ont été, au gré des temps et des lieux, plutôt attribuées à l'un ou l'autre de ses alter-egos. En cela il est d'abord l'expression d'un état d'esprit et d'une forme d'humour d'une saveur particulière, qui constituent un patrimoine commun à toutes ces figures. Par un effet de miroir et dans des scènes improbables, Joha, tel avant lui Diogène, nous invite à prendre conscience de nos illusions, errements et " sublimes idioties " ! Il évoque en cela des figures spirituelles ou " extatiques " (majdhoub, malamati) du soufisme dont les attitudes déconcertantes visent à susciter une perplexité, un choc salvateur . Au fil de ces 70 contes drolatiques et irrévérencieux, accompagnés des commentaires spirituels que l'auteur Faouzi Skali nous en propose, les mots de Joha viennent comme par fulgurances éclairer et inspirer nos façons d'être et d'agir.

11/2023

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Religion

Les deux cathédrales. Mythe et histoire à Chartres (XIe-XXe siècle)

Ce livre est l'histoire d'une erreur qui fut une vérité mille années durant. Petite ville, Chartres a donné naissance à une cathédrale qui fait aujourd'hui toute sa célébrité. Mais elle généra aussi un monument d'un genre différent : un mythe de fondation. Cette cathédrale imaginaire était aussi ambitieuse que son alter ego de pierre puisqu'elle faisait de l'église chartraine le fruit d'une prophétie : instruits de la future naissance d'une vierge destinée à enfanter le rédempteur, les druides carnutes lui élevèrent une statue et l'adorèrent, chrétiens avant même le christianisme. Premiers parmi les peuples des Gaules à être instruits dans la foi, ils furent également les premiers à édifier une église en l'honneur de la Mère de Dieu. Et afin de sceller cette alliance, ils lui envoyèrent une ambassade. Elle leur répondit par une lettre écrite de sa propre main où elle les assurait de son éternelle protection. Loin d'être une supercherie forgée dans l'ombre d'un cloître, ce mythe était le résultat d'une patiente quête des origines menée par des générations d'érudits tout au long du Moyen Age et de l'époque moderne. Au début du XXe siècle encore, il avait ses défenseurs. Ecrire son histoire, c'est retracer les méandres d'une création mythographique étirée sur près d'un millénaire, reconstituer les évolutions et les permanences d'un certain type de rapport au passé mais aussi, et tout simplement, raconter la vie et la mort d'une vérité.

11/2012

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Enseignement professionel

Histoire-Géographie Enseignement moral et civique 2de Bac Pro. Edition 2019

Découvrez le livre-cahier d'Histoire Géographie EMC Bac Pro 2de Son attractivité : de beaux documents grands formats ; de nombreux croquis et cartes mentales. Ses innovations : une vraie activité numérique, avec un cheminement pas à pas en plusieurs étapes ; des documents entièrement renouvelés en géographie. Un outil de travail adapté au nouveau programme : des activités cadrées, non limitées à du repérage, menant à un travail d'analyse ; de vrais cours (2 DP Essentiel). Un manuel facile à prendre en main : un manuel réaliste par rapport aux horaires de ces 3 disciplines ; des études de cas flexibles, de 1 ou 2 DP ; une cohérence d'ensemble de chaque thème, permettant de faire facilement des liens entre les rubriques.

09/2019

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Mathématiques Prépas

Mathématiques PC/PC*. 4e édition

Cet ouvrage a pour objectifs de permettre aux étudiants en PC de réviser leur cours de mathématiques et de l'assimiler par la mise en application des notions. Dans chaque chapitre, correspondant à peu près à une semaine de cours, le lecteur trouvera notamment : - le résumé de cours et les méthodes, pour assurer ses connaissances ; - le vrai/faux pour tester sa compréhension du cours et éviter de tomber dans les erreurs classiques ; - les exercices corrigés, souvent tirés de sujets d'annales, pour s'entraîner aux concours. Avec un seul livre par année et par matière, la collection PREPAS SCIENCES vous guidera, jour après jour, dans votre cheminement vers la réussite aux concours

05/2022

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Mathématiques Prépas

Mathématiques TSI, 2e année

Cet ouvrage a pour objectifs de permettre aux étudiants en TSI 2e année de réviser leur cours de mathématiques et de l'assimiler par la mise en application des notions. Dans chaque chapitre, correspondant à peu près à une semaine de cours, le lecteur trouvera notamment : - le résumé de cours et les méthodes, pour assurer ses connaissances ; - le vrai/faux pour tester sa compréhension du cours et éviter de tomber dans les erreurs classiques ; - les exercices corrigés, souvent tirés de sujets d'annales, pour s'entraîner aux concours. Avec un seul livre par année et par matière, la collection PREPAS SCIENCES vous guidera, jour après jour, dans votre cheminement vers la réussite aux concours

05/2022

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Beaux arts

Bauhaus. 1919-1933

Pendant les 14 années que dura la brève période de l'entre-deux-guerres, l'école allemande d'art et de design du Bauhaus bouleversa le visage de la modernité. Mettant en pratique ses idéaux utopiques, cette école pionnière entreprit de réunir les beaux-arts, l'artisanat et la technologie, fusion qui s'appliqua aux moyens et aux pratiques artistiques, du cinéma au théâtre, de la sculpture à la céramique. Ce livre a été réalisé en collaboration avec le Bauhaus-Archiv/Museum für Gestaltung de Berlin qui abrite à ce jour la plus importante collection sur l'histoire du Bauhaus. Documents, études, photographies inédites, croquis, plans, maquettes et prototypes retracent les oeuvres réalisées ainsi que les grands principes et les personnalités qui ont formé ce collectif d'artistes idéalistes, au fil de ces trois lieux d'implantation à Weimar, Dessau et Berlin. Des clichés pris sur le vif pendant les séances de gymnastique aux croquis réalisés par des élèves de Paul Klee, des immenses plans architecturaux au cendrier si élégant de Marianne Brandt, la collection vibre des couleurs, des matières et des formes géométriques caractéristiques de l'oeuvre d'art "totale" , concept au coeur de la vision du Bauhaus. A l'heure du centenaire du Bauhaus, cet ouvrage de référence résume parfaitement l'énergie et la rigueur du Bauhaus, qui ne fut pas qu'un mouvement précurseur du modernisme mais posa aussi les bases de la formation artistique, selon lesquelles l'expression créative et les idées novatrices conduiraient à des oeuvres autant fonctionnelle qu'esthétiques. Le livre aborde notamment le travail d'artistes tels que Josef Albers, Marianne Brandt, Walter Gropius, Gertrud Grunow, Paul Klee, Ludwig Mies van der Rohe et Lilly Reich.

02/2019

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Décoration

Richesses du livre pauvre

La tradition des livres enluminés est séculaire. Elle a trouvé un relais, du temps de Mallarmé puis d'Apollinaire et des surréalistes, dans les livres d'artistes, dont le destin a souvent été de rejoindre les étagères ou les coffres des bibliophiles. Le livre pauvre est certes un livre d'artistes, mais qui obéit à une double exigence : les ouvrages, qui associent le texte manuscrit d'un écrivain et l'illustration originale d'un peintre, sont tous " hors commerce " et leurs exemplaires en nombre très réduit (de deux à sept). Destiné à être montré au public le plus large, le livre pauvre est paradoxalement un livre de bibliophilie qui se refuse aux bibliophiles. Si on le qualifie de " pauvre ", c'est parce qu'il se passe des relais habituels - avec lui, point d'imprimeur, point de graveur ni de lithographe, point d'éditeur, point de diffuseur. II s'affranchit allégrement de toutes les barrières pour s'adonner à l'échange, à la confrontation, au métissage. René Char avait réalisé des " manuscrits enluminés " avec les plus grands peintres de son temps (de Braque et Picasso, à Alexandre Galperine). Ami et confident du poète, Daniel Leuwers a repris son flambeau en associant une pléiade de poètes - et parfois de romanciers - à leurs " alliés substantiels ". Du côté des écrivains, les plus affirmés - Fernando Arrabal, Michel Butor, Alain Jouffroy - tendent la main à la génération des Bernard Chambaz, Guy Goffette, Henri Meschonnic, André Velter, parmi tant d'autres. Quant aux peintres, ils ont pour noms Pierre Alechinsky, Georges Badin, Béatrice Casadesus, Erré, Philippe Hélénon, Michel Nedjar, Claude Viallat, André Villers, Yuki... Le livre pauvre est un livre riche - et qui s'enrichit du regard des autres, hors des huis clos stériles. Avec lui, comme l'écrivait René Char, " toute la place est pour la beauté ".

10/2008

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Beaux arts

Il court, il court le Bauhaus

Mon premier est un gratte-ciel. Mon deuxième est un grand ensemble. Mon troisième est une banque, ou une école, ou un bureau de poste. Mon tout se trouve à New York, Sarcelles, Rotterdam et la Défense. C'est... le style international, à qui nous devons ces cubes de béton, ces façades en verre fumé et ces intérieurs beige-noir-blanc cassé à quoi semble se réduire l'architecture moderne. Comment en est-on arrivé là ? Pour Tom Wolfe, tout commence en Allemagne, au lendemain de la Première Guerre mondiale, avec le Bauhaus, qui regroupe les jeunes Turcs de la nouvelle architecture sous la direction de Walter Gropius. Leur devise :anéantir l'architecture bourgeoise. Marxistes, ils rêvent de balayer les décombres de la vieille Europe décadente, baroque et néo-classique, pour y édifier un monde rigoureux et abstrait, célébrant les noces de l'Art et de la Technologie. Chassés par la montée du nazisme, ils se réfugient aux États-Unis. Et c'est alors que se produit le miracle : subjuguée, la classe dirigeante américaine confia à un groupe de théoriciens le soin de définir son art officiel. Entre-temps, Le Corbusier en France et le groupe de Stijl en Hollande occupaient le terrain, propageant des idées analogues qui, formant un nouvel académisme, devaient inspirer le travail de trois générations d'architectes, d'un bout à l'autre de la planète. Oui, il court, il court le Bauhaus. Et nul ne sait où s'arrêtera l'invasion de ce style international, abstrait et incolore. Parce que la beauté est inséparable d'un certain art de vivre, Tom Wolfe s'attaque avec une férocité tonique à cette nouvelle scolastique, dénonçant ses dévots, ses clercs et ses dieux.

09/2012

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Philosophie

Voir le capital. Théorie critique et culture visuelle

" Par quelle voie est-il possible d'associer u visibilité accrue avec l'application de la méthode marxiste ? ", s'interrogeait Walter Benjamin dans une note du Livre des Passages. Le photo-montage et la notion d'" image dialectique " apportèrent quelques réponses au philosophe en son temps. Les visual studies pourraient bien être porteuses des nôtres : telle est la voie empruntée par la théoricienne américaine Susan Buck-Morss lorsqu'elle confronte le " tournant visuel " des humanités et des sciences sociales anglo-saxonnes à l'héritage intellectuel esthétique de l'Ecole de Francfort. En explorant successivement les représentations cartographiques de l'économie capitaliste depuis le XVIIIe - siècle, le rôle et l'actualité de la flânerie urbaine chez Benjamin, ou encore la déliquescence des images utopiques de la ville moderne, les essais qui composent ce livre esquissent une histoire culturelle de la modernité tout en posant les fondements d'une anthropologie philosophique de l'image. En outre, de l'Art Nouveau au métro moscovite, du schéma managérial capitaliste au plan économique soviétique, l'analyse des imaginaires de la production et de la consommation dévoilent la réciprocité, et l'effondrement commun à l'issue de la Guerre froide, des utopies de l'Est et de l'Ouest. Sauver l'élan utopique qui les animait, ou bien encore briser l'anesthésie sensorielle qui fit le terreau du nazisme sont quelques-unes des tâches que notre époque hérite de la modernité et qu'elle se doit de mener à bien. Pour cela, l'image n'est pas une forme idéale et neutre, insiste Susan Buck-Morss, mais un vecteur intensément politique, une prise sur l'histoire par laquelle peuvent se réactualiser les expériences passées et s'exprimer un désir qui animait déjà la philosophie de Benjamin : celui de voir le capital.

04/2010

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Ethnologie

Pécheurs imraguen du Sahara atlantique. Mutations techniques et changements sociaux des années 1970 à nos jours

Qui sont ces fameux Imraguen dont les voyageurs et naturalistes de tout poil continuent aujourd’hui de vanter l’écologie « modèle » et les pratiques de pêche « durables » ? Constituent-ils une « population » à part entière, avec une organisation sociale et une langue qui leur seraient propres, ou sont-ils une simple composante de cet ensemble socioculturel maure ouest-saharien, spécialisée dans l’exploitation de ressources marines surabondantes ? Célébrés pour leur traditionnelle pêche au filet d’épaule et pour leur économie égalitaire, les Imraguen ontils été épargnés par les grandes mutations sociales et démographiques (sécheresses, sédentarisation et croissance urbaine exponentielle) survenues en Mauritanie au cours des années 1970 et 1980 ? Le présent ouvrage tente de répondre à ces questions en examinant les formes et les mécanismes des transformations sociales vécues depuis quarante ans par cette petite communauté de pêcheurs nomades saisonniers, disséminée sur 200 kilomètres d’une côte saharienne des plus inhospitalières. Il dévoile la façon dont ces précieux pourvoyeurs de ressources alimentaires, partiellement intégrés au Parc national du Banc d’Arguin en 1976, ont dû simultanément adopter des logiques de pêche plus intensives, inféodées aux lois de l’économie de marché, et se soumettre à des injonctions de conservation de la nature de plus en plus lourdes. Cette enquête ethnographique et historique, prenant les techniques comme porte d’entrée, offre un éclairage nouveau sur ce groupe de pêcheurs singulier et sur les modalités (matérielles, sociales, identitaires…) selon lesquelles il a su négocier sa survie face aux incertitudes et contradictions du monde globalisé. Sébastien Boulay est anthropologue, maître de conférences à l’Université Paris Descartes (Faculté des sciences sociales de la Sorbonne) et membre du Centre population et développement (CEPED), UMR 196 UPD-INED-IRD.

04/2013

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Beaux arts

Francis Picabia. La peinture sans aura

L'alternance déroutante des styles et des manières qui caractérise l'art de Francis Picabia (1879-1953) a souvent été mise sur le compte d'un tempérament versatile et d'un goût du changement pour le changement sans grande conséquence. Toute la carrière de Picabia manifeste en fait une grave crise de confiance envers les pouvoirs de la peinture. La prise de conscience de la possible obsolescence de la peinture et de son inutilité met fin chez lui à l'expérience impressionniste et lui fait rechercher les voies salvatrices de l'abstraction. Mais la guerre sonne la fin des illusions : avec Dada, Picabia décrète la mort de l'art, se lance dans de provocants éloges du faux et inflige à sa pratique, par le recyclage d'images mécaniques, la " marque infamante de la reproduction " (Walter Benjamin). De tous les assassins de la peinture, cependant, Picabia est sans doute celui qui aura le moins sereinement assumé son geste tout son œuvre ultérieur témoigne d'une alternance de phases pendant lesquelles il semble croire à nouveau en la prétention de l'art à incarner les plus hautes significations, et de crises destructrices où la peinture est ravalée à la fabrication de croûtes kitsch et vulgaires. Tour à tour, Picabia aura donc tenu deux postures ambivalentes et contradictoires : celle d'un iconoclaste, destructeur d'aura, et celle d'un farouche défenseur de positions conservatoires perdues d'avance. Mais les deux figures également excessives de l'exaltation et du dénigrement de la peinture ne sont pas autre chose, au fond, que les deux aspects d'un même complexe du peintre au XXe siècle. C'est celui-ci que ce livre explore, au long d'une plongée dans l'œuvre de Picabia permise par l'exploitation de sources et documents nombreux et inédits.

10/2002

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Poésie

Le gène du garde rouge. Souvenirs de la révolution culturelle

"A ce jour, en Chine et dans la diaspora chinoise, ce livre est sans exemple. Autant par ce qu'il dit que par la forme choisie pour le dire. C'est un témoignage violent, éprouvant, qui ne s'attarde pas, mais n'omet aucun détail. C'est une épopée sans apprêt qui déploie ses séquences en rafale, sans se soucier de reprendre souffle, comme s'il s'agissait, à cinquante ans de distance, de ne pas perdre un instant. Car ces Souvenirs de la Révolution culturelle se donnent en urgence et utilisent la scansion poétique afin que les infamies, les meurtres, les tortures, les règlements de compte et les traquenards de la survie restent sur le qui-vive. Excepté les suppliciés, personne ne sort indemne de ce chaos collectif. L'auteur pas plus que quiconque. Il fut à la fois victime et coupable, et l'impact de sa parole tient à cet aveu. Persécuté (le cadavre de son père jeté aux ordures et sa mère à mendier dans les rues), il ne cache rien de son embrigadement progressif, de l'irruption, voire de la révélation, dans sa conscience et dans son corps, de ce terrifiant "gène du garde rouge" dont il sait qu'il ne se débarrassera jamais tout à fait, quelque remords, volonté ou désir qu'il en ait désormais. Luo Ying signe ici un texte d'une lucidité sans faille, dont la visée manifeste est d'en finir au plus vite avec l'amnésie institutionnalisée de Pékin à Shanghai, de Yinchuan à Hong Kong. Sans illusion cependant, puisqu'il ne peut qu'acquiescer au verdict de Paul Veyne qui, en dernière analyse, affirme que "l'Histoire est méchante"."André Velter.

01/2015

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Littérature étrangère

Melincourt

Walter Scott avait remis le Moyen Age à la mode et la France venait de jeter sa Révolution à la face du monde comme un cinquième Évangile au moment où Peacock prit la plume. Wordsworth, Coleridge, Burke, après s'être enflammés pour les idées nouvelles, s'étaient encapuchonnés en voyant ce que l'humanité était en train de devenir. Dans quel camp Peacock allait-il se ranger ? Dans celui du progrès ou dans celui de la réaction ? Le mouvement romantique à cet égard était très divisé. Regardait-il en arrière comme Rousseau ? Ou devant lui comme Voltaire? On ne sait d'ailleurs trop de quel côté regardait Voltaire, qui semble n'avoir pas eu plus de goût pour les peuples que pour leurs princes et désespérait de rendre un roi philosophe ou un homme civilisé sur la terre, fût-il ou non un bon sauvage. Tout ce qu'on sait de sûr à son sujet c'est qu'il avait un goût décidé pour la retraite et le jardinage. En quoi Peacock lui ressemblait fort. Ne voulant être ni rat des villes ni rat des champs, Peacock opta pour un moyen terme, attitude très britannique. Son imagination le portait vers le Moyen Age des cours d'amour, des chansons de geste, des troubadours, des tournois de chevalerie, et sa raison et son esprit rationaliste et géométrique faisaient de lui un jardinier paysagiste écologiste avant la lettre. Son rêve était de rendre ou de conserver à la terre les traits et les couleurs qu'elle avait lorsqu'Adam la cultivait avant sa chute. Pour le reste, Peacock savait que le monde commercial, bancaire, industriel, populaire et surpeuplé qui s'ouvrait serait définitivement hideux. Ses romans sont à la littérature ce que les portraitistes et paysagistes anglais de son temps sont à la peinture.

05/2013

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Droit

Concurrence des contrôles et rivalité des juges

Le présent ouvrage est le fruit d'un colloque organisé le 18 novembre 2011 à la Faculté de droit de l'Université de Reims. Son titre est volontairement provocateur. Dans un temps où l'on ne cesse de vanter les bienfaits du "dialogue des juges", il apparaît que les juridictions entrent souvent en conflit. Celui-ci est parfois feutré, parfois ouvert, mais en tout état de cause fréquent. On en veut pour preuve les relations tendues entre la Cour de cassation et le Conseil constitutionnel lors de l'introduction de la question prioritaire de constitutionnalité dans le droit positif français. Mais une telle concurrence et une telle rivalité, celle-ci étant la conséquence de celle-là, se manifestent à de nombreux autres titres. Il faut y voir l'illustration de la complexité, plus accentuée que jamais, de l'ordre juridique national. Non seulement il est caractérisé par la dualité entre droit public et droit privé, entre juridictions de l'ordre administratif et juridictions de l'ordre judiciaire, sans même évoquer le sort réservé au droit pénal et aux juridictions répressives, mais il est aussi remarquable par son caractère intégré : le droit de l'Union européenne et le droit de la convention européenne des droits de l'homme multiplient les hypothèses de concurrence et par conséquent les risques de friction entre juges nationaux et européens (voire entre juges européens désormais). Il ne s'agit pas cependant de croire à un état de guerre permanent entre les juridictions - simplement de nuancer une présentation réductrice et lénifiante des rapports noués entre juges (d'une même juridiction, d'un même ordre de juridictions ou encore de juridictions appartenant à des ordres juridiques distincts). Bien heureusement, il reste de la place au "dialogue".

10/2012

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Philosophie

Qu'appelle-t-on philosopher ?

La philosophie se pose souvent à elle-même la question de sa définition. Mais nous ne savons rien, ou presque, de ses manières de faire au Jour le jour. Les philosophes aiment en effet à cacher les pistes, tenir secrètes les hésitations et gommer les ratures. Et nous sommes moins curieux des documents de leur travail que de ceux des écrivains, considérant que journaux, brouillons ou correspondances sont déjà de la littérature, pas encore de la philosophie. Il est bien sûr quelques exceptions, tels les fragments posthumes de Nietzsche, le dossier du Livre des passages de Walter Benjamin, les carnets de Wittgenstein. Mais c'est peu pour tenter de relier le visible et l'invisible, les idées et les intuitions. Récemment publié, le Journal de pensée d'Hannah Arendt offre de quoi surprendre quiconque est familier de son œuvre comme le lecteur en quête d'une réponse à la question : qu'appelle-t-on philosopher ? Il illustre admirablement une pratique, un style, un ethos de la pensée. Arendt est demeurée rétive aux programmes de la philosophie, préférant s'adonner à ce qu'elle nommait " pensée libre ". Ses exercices quotidiens doivent beaucoup à la fréquentation des livres classiques, qu'elle cite et commente " pour avoir des témoins, également des amis ". Nous y voyons des idées qui surgissent d'un mot noté au hasard des lectures, se déploient en ligne droite ou bifurquent, s'agencent en tables de catégories, trouvent enfin la forme d'un article ou d'un livre. Mais nous y découvrons aussi des chemins qui ne mènent nulle part et les raisons de quelques échecs. Séjournant dans l'antichambre des livres, serons-nous tentés, pour finir, de donner raison à Kant et dire à sa suite que " le philosophe n'est qu'une idée " ?

03/2006

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Romans historiques

Pensez à nous dans vos fêtes du coeur ! 1914-1918

Ce livre a été écrit pour lui. Lui, c'est Philippe, poilu de 14 à 18, quatre ans de guerre, une jambe en moins dix jours avant l'armistice. Toute sa vie il s'est tu. Il n'a jamais rien dit, ne s'est jamais plaint. La censure, celle de l'armée qui ordonnait de s taire, ça, c'était pendant la guerre. Après, après... C'est que, voyez-vous, ça ne se fait de se raconter, c'est comme de se plaindre. Pourtant avec sa jambe en moins et ses autres blessures, c'était difficile. C'est que voyez-vous, ça ne se fait pas de raconter de tuer des gens, ce serait comme de se vanter d'avoir tué. Philippe, il a 90 ans. La mort pointe sa faux. Il ne la craint pas, n'a pas peur, la regarde arriver. Ce n'est pas difficile, il est comme ça, c'est tout, il ne regrette rien. Parce que voyez-vous, "un homme ça s'empêche", c'est digne. Seulement le jeune homme qu'il fut, et qui a tout perdu, ne veut pas être oublié. Il revient, avec la force et la passion de la jeunesse, le bonheur de la vie de ce temps-là, avec ses projets et ses rêves, le feu dans le sang et l'amour aux lèvres. Avec retenue, avec lucidité, il dit ce que la guerre a fait de sa vie, de la vie de sa famille, de lui. Alors, écoutez-le, ne le censurez pas comme les généraux cacochymes. Lisez ce livre. Il ne raconte pas la guerre. Il dit comme c'est difficile de rester un homme dans la tourmente. Il dit que c'est pourtant ça et seulement ça qui peut sauver le monde. Ecoutez la voix du 2e classe Philippe Leccia.

06/2014

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Histoire internationale

De la Suisse pendant la guerre. Son image et le rôle de celle-ci dans l'affaire des fonds déshérence

C'est un film de 1945 qui a projeté dans le monde entier la première image de la Suisse pendant la dernière guerre mondiale. Cette image était entièrement positive et elle a fait quasiment l'unanimité à l'époque. Puis, un virage s'est amorcé, qui a fini par atteindre 180 degrés. Des intellectuels comme Max Frisch, Walter Diggelmann et Alfred Häsler ont été à l'avant-garde de ces révisions négatives, suivis par une cohorte d'historiens et de publicistes. Les différents rapports de la Commission Bergier publiés au tournant du siècle sont bien sûr venus couronner le tout. Ces révisions ne tiennent simplement pas la route. Que ce soit dans la question des réfugiés, dans celle du rôle de la Suisse pendant le conflit ou dans d'autres encore comme les opérations sur or de la BNS, en examen rigoureux et sans préjugés des faits historiques, ajouté aux résultats de nouvelles investigations, débouche sur une évaluation qui rejoint la première vision de la Suisse pendant la guerre. Il y a bien quelques ombres au tableau, mais d'importance secondaire. L'image historiquement négative de la Suisse qui a dominé dés les années 1960 a joué un grand rôle en 1996-1998 dans l'affaire des fonds en déshérence. Prise sous la loupe, cette affaire se révèle avoir été une pure entreprise de chantage et un racket sans précédent qu'on sache - un chantage et un racket qui ont réussi. Ce qui n'aurait pas été le cas si tant de cerveaux suisses n'avaient pas été lavés par les vues et menées d'un petit groupe d'intellectuels et d'historiens aliénés, appuyés par une fraction de la classe politico-médiatique.

07/2011