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Auguste Buchot

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Sciences historiques

Histoire de la ville d'Amiens. Tome 1

" Entraîné, comme malgré moi, par le charme de l'étude du passé, épris des gloires de ma ville natale à toutes les époques et justement fier de voir se dérouler à Amiens plusieurs des belles phases de l'histoire nationale, j'aspire à l'honneur de compléter les travaux de mes devanciers. J'écris après une minutieuse investigation des faits et des caractères. Je m'efforce de ne point avancer une assertion qui ne s'appuie ou sur des mémoires authentiques ou sur des documents originaux. M'inspirant de cette vérité que l'histoire est un tableau qu'il faut à la fois dessiner et peindre, j'ai voulu voir de mes propres yeux ce que j'appellerai la physionomie des siècles, pour donner aux personnages les sentiments qui les animaient et aux événements l'allure qui leur convient. J'ai secoué la poussière des chartes que la main de Philippe-Auguste, de Henri IV et de Louis XIV ont touchées. J'ai parcouru avec soin les centaines de registres dans lesquels mayeurs et échevins consignaient, jour par jour, heure par heure, les vicissitudes de la vie municipale, notamment aux époques troublées de l'occupation anglo-bourguignonne, de la Ligue, du gouvernement de Concini, de la Révolution. Pénétré d'admiration pour la foi, la vaillance et l'honneur des générations passées, dans l'intimité desquelles il m'a été donné de vivre durant de longues et laborieuses années, je dédie cette étude historique à mes concitoyens. Puisse le souvenir de ce que les aïeux ont généreusement accompli nous encourage à marcher sur leurs traces, afin de maintenir et de développer, à travers les âges, le bon renom, la prospérité et la gloire de notre chère ville d'Amiens " (extrait de l'Avant-propos de l'édition originale, 1899).

01/2021

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Littérature française

Les célèbres aventures des Trois Mousquetaires. Un roman historique d'Alexandre Dumas

Les Trois Mousquetaires est le plus célèbre des romans d'Alexandre Dumas père, initialement publié en feuilleton dans le journal Le Siècle de mars à juillet 1844, puis édité en volume dès 1844 aux éditions Baudry et réédité en 1846 chez J. B. Fellens et L. P. Dufour avec des illustrations de Vivant Beaucé. Il est le premier volet de la trilogie romanesque dite "des mousquetaires" , à laquelle il donne son nom, suivi par Vingt Ans après (1845) et Le Vicomte de Bragelonne (1847). Le roman raconte les aventures d'un Gascon impécunieux de 18 ans, d'Artagnan, venu à Paris pour faire carrière dans le corps des mousquetaires. Il se lie d'amitié avec Athos, Porthos et Aramis, mousquetaires du roi Louis XIII. Ces quatre hommes vont s'opposer au Premier ministre, le cardinal de Richelieu, et à ses agents, dont le comte de Rochefort et la belle et mystérieuse Milady de Winter, pour sauver l'honneur de la reine de France Anne d'Autriche. Avec de nombreux combats et rebondissements romanesques, Les Trois Mousquetaires est l'exemple type du roman de cape et d'épée et le succès du roman a été tel que Dumas l'a adapté lui-même au théâtre, et a repris les quatre héros dans la suite de la trilogie. Il a fait l'objet de très nombreuses adaptations au cinéma et à la télévision. Influences : Les Mémoires de Mr d'Artagnan de Gatien Courtilz de Sandras ont inspiré le scénario et l'intrigue ; les noms d'Athos, Portos et Aramis, y sont écrits en toutes lettres. Auguste Maquet, un proche collaborateur d'Alexandre Dumas aurait fait le brouillon alors que selon Henri d'Alméras, Alexandre Dumas serait responsable pour le style, les dialogues et l'animation du récit. 2

01/2023

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Réalistes, contemporains

Nijinski. L'ange brûlé

En sept années fulgurantes, Vaslav Nijinski est devenu un mythe. Il est à la danse ce que Picasso est à la peinture : il a ouvert les portes de l'art contemporain, brisé les règles esthétiques dans un élan de génie créatif, et provoqué par cet acte délibéré un changement irréversible. Dominique Osuch revient sur la vie de ce danseur étoile et chorégraphe russe d'origine polonaise, "proto punk" qui dans les années 1910 a attiré les personnalités artistiques les plus en vue, inspiré jusqu'à Charlie Chaplin avant de sombrer dans la folie. 19 janvier 1919, Vaslav Nijinski se meurt. Ses souvenirs viennent le hanter... Il se souvient de son enfance, de son frère handicapé Stanislas, de son père danseur qui les a abandonnés tout petits, de sa mère danseuse qui a sacrifié son art pour élever ses trois enfants. Il se souvient de ses camarades à l'Académie de Danse Impériale... et des folles nuits de Saint-Pétersbourg, de ses amours tumultueuses avec le prince Lvov, avec Diaghilev. Il se souvient de la première tournée parisienne des Ballets russes, de L'Après-midi d'un faune, sa première composition chorégraphique, de ses rencontres avec Jean Cocteau, Marcel Proust et Auguste Rodin, tous trois amoureux à leur manière de sa grâce, de sa face d'ange, de son corps d'athlète. Il se souvient de son mariage en Argentine avec la hongroise Romola de Pulszky, de la répudiation de son mentor Diaghilev, de Till l'Espiègle, sa dernière composition pendant la "Grande Guerre", et de Charlie Chaplin venu l'applaudir à Los Angeles. Il ne dansera plus jamais. Ce soir, Nijinski est entré en fusion avec Dieu, qui lui a brûlé les ailes.

06/2022

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XVIIIe siècle

La légende rose de Marie-Antoinette

Qu'elle est donc jeune, belle et enjouée l'archiduchesse d'Autriche, Maria-Antonia de Habsbourg-Lorraine, qui arrive à Versailles en 1770 épouser Louis-Auguste, duc de Berry, dauphin de France et devenir, au décès de Louis XV en 1774, reine de la plus brillante monarchie d'Europe ! Ravie d'échapper aux pesanteurs de Vienne et au regard soupçonneux de sa mère, l'impératrice Marie- Thérèse, la jeune fille ensorcelle la cour de Versailles. Amoureuse de la mode, coquette autant que séductrice, passionnée par les arts et les jeux, elle fascine par son élégance et son audace, qui fait jaser autant que ses coiffures sont hautes ! Au XVIIIe siècle naît un "style Versailles", qui est un style Marie-Antoinette aux yeux de toute l'Europe. Pourtant, elle n'oublie pas de jouer son rôle de reine, se rend dans les hôpitaux auprès des pauvres – et va même jusqu'à adopter et soigner l'éducation de plusieurs d'entre eux. Son goût pour les bijoux a crédibilisé le piège organisé par une aventurière au nom de l'un de ses soupirants, le cardinal de Rohan et, lorsque le scandale de l'affaire dite du " collier de la reine " éclate, elle trouve refuge dans son cher petit Trianon, ouvert aux seuls intimes, met des rubans au cou de moutons bien propres venus de la Bergerie royale de Rambouillet, lit Rousseau et joue du Beaumarchais au théâtre sans se soucier des remontrances de son royal mari ni mesurer la puissance des critiques formulées dans ces oeuvres. Chassée de Versailles en octobre 1789, elle devient grave aux Tuileries, tente d'arrêter le cours de l'Histoire en aidant la contre-révolution avant d'être recluse au Temple et guillotinée le 16 octobre 1793.

05/2022

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Histoire de France

Indo-chine. Une histoire coloniale oubliée Tome 1, Découverte, évangélisation, colonisation

L'Histoire de l'Indo-Chine (orthographe d'avant 1909) est mal connue des Français qui pourtant s'y installèrent en maîtres durant un siècle. La colonisation, fait récurrent des peuples dominants depuis l'aube des temps, n'en finit pas de soulever de vives controverses en France. Ce livre tente d'apporter un éclairage sur notre aventure coloniale en Asie du Sud-Est. Pour le meilleur et pour le pire, c'est en Indochine que l'influence de la France s'est exercée le plus tôt, avec le plus de persévérance et avec le plus de bonheur. Qui de nos jours connaît l'équipée évangélique en cette terra incognita des jésuites Alexandre de Rhodes ou Pigneau de Behaine, qui se souvient des aventures commerciales et guerrières de Jean Dupuis, des exploits de Francis Garnier, Henri Rivière, de la conquête des coeurs avec Henri Mouhot, Auguste Pavie ou Alexandre Yersin ? Durant près de trois cents ans la France a exercé là-bas son influence, au point d'en modifier le mode de vie, les croyances morales, la géographie physique et celle des frontières et la pensée de ses habitants. L'auteur raconte l'histoire, insupportable et remarquable à la fois, de l'épopée coloniale de nos aïeux dans ce territoire d'Asie qu'ils appelèrent Indo-Chine. Il conte le passé que nous avons eu de 1550 à 1956, avec ces peuples Kinh, Khmer et Lao qui restent nos amis, nos frères à jamais. L'ouvrage abondamment pourvu des faits événementiels de l'Histoire se lit, sans précipitation, tel un roman d'aventures épiques. La dramaturgie qui suit les indépendances des trois pays de l'ex Union française et le désintérêt lamentable apporté ensuite par la France n'y est que rapidement évoqué.

11/2012

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Histoire de France

Quand les lieux racontent l'Histoire de France

La France, c’est d’abord un territoire que le temps a marqué de son empreinte. La vallée de la Dordogne colonisée par les premiers homo sapiens il y a 100 000 ans, la paisible forêt de Crécy où, dans une moite journée d’août 1346, fut décimée par les archers anglais la fine fleur de la chevalerie française, les ports de la Méditerranée d’où s’embarquèrent les Croisés pour conquérir la Terre sainte, la grande plaine du Nord où Condé écrasa en 1643, dans le petit village de Rocroi, l’armée espagnole, assurant pour un siècle la prédominance française en Europe, les rues de Paris où déambulent les fantômes de l’Empereur romain Julien qui aimait tant résider dans sa « chère Lutèce », du roi Philippe-Auguste qui commença la construction du Louvre, des Huguenots tentant d’échapper au massacre de la Saint-Barthélemy, de Marie-Antoinette conduite de sa prison de la Conciergerie à la place de la Révolution pour y être guillotinée, des soldats se dirigeant vers la gare de l’Est où ils prendront le train pour rejoindre le front. Ce livre vous fera voyager dans le temps et dans l’espace. Vous descendrez le cours de l’Histoire de France en empruntant un dédale de routes et de chemins qui vous conduiront du Massif central à la Bretagne, de Nîmes à Strasbourg, du Havre à Marseille, de la vallée de la Loire à au canal du Midi. A chacun de ces lieux chargés de mémoire est associé un événement. Leur succession a construit quelque chose de singulier : la France. Il y a bien des manières de raconter son Histoire. Suivre au cours des siècles les traces des événements qui ont fait notre pays nous entraîne dans un voyage unique. Votre manière de voir la France en sera transformée.

10/2012

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Beaux arts

Cézanne et l'argent. Salons, marchands et collectionneurs

Sa vie durant, Cézanne présentera régulièrement ses toiles au Salon où il sera toujours refusé, hormis une fois en 1882, lorsqu'il propose un "portrait de M.L.A" qui pourrait être celui de son père, Louis Auguste Cézanne lisant L'Evénement (couverture). Durant des décennies, l'oeuvre de Cézanne ne rencontrera guère d'amateurs et le peintre survivra grâce à la pension versée par ce père banquier. Violemment critiqué par les tenants de l'académisme qui forment le noyau dur des jurés du Salon, Cézanne est exclu des cimaises officielles. Avec d'autres artistes d'avant-garde, les futurs impressionnistes, il défie l'hégémonie du Salon en participant à des expositions privées. Dans les années 1880, les impressionnistes ont conquis la reconnaissance du public. Seul Cézanne reste oublié. Trop provocante, trop scandaleuse dans sa modernité, sa peinture n'est appréciée que d'une poignée d'amateurs, tels le docteur Gachet et Victor Chocquet, et de ses amis peintres. Un jeune marchand, Ambroise Vollard, a l'audace d'organiser dans sa galerie la première exposition personnelle de l'artiste en 1895. Et c'est le succès, les prix des "Cézanne" s'envolent. N'en déplaise aux critiques académiques qui continuent de vitupérer, les collectionneurs affluent dans la boutique de Vollard tandis que les jeunes artistes néo-impressionnistes, les nabis et ceux que l'on appellera bientôt les "fauves" vénèrent Cézanne comme leur "maître à tous". A travers les démêlés de Cézanne avec les tenants du goût officiel en peinture, cet ouvrage propose à la fois une histoire du marché de l'art, de la constitution des collections et des différents courants picturaux qui se sont opposés à la fin du XIXe siècle pour aboutir à la naissance de l'art moderne.

10/2011

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Histoire et Philosophiesophie

Préhistoire de Pasteur

Vie d'un héros solitaire : c'est ainsi que l'on présente souvent la carrière de Pasteur en faisant l'impasse sur son entourage, sa vie de tous les jours, sa préhistoire enfin, c'est-à-dire sur la cohorte de ses ancêtres dont il est impossible que la manière d'être et de penser ait été sans conséquence sur lui : " Nous portons notre passé en nous ", a dit Jung. Et Pasteur écrivit lui-même à propos du chimiste d'origine jurassienne Auguste Lamy : " De telles vertus ont des racines profondes dans l'hérédité ". Auparavant, en 1876, il avait invoqué les " artisans de nos montagnes, les pâtres de nos vallées ", en retraçant la vie du sculpteur jurassien Jean-Joseph Perraud. Pasteur ne fut pas un mutant dans le monde de la Science. " Notre province l'avait préparé durant des siècles, a écrit Victor Bérard en 1923. Pour donner à ses ancêtres toutes les qualités diverses et parfois contraire qu'elle inculque aux enfants de ses divers finages, elle les avait conduits, étape par étape, sur cette route coutumière qui, des forêts et des granges de là-haut, amena toujours nos rudes " montagnons " vers la douceur et vers les villes du bon pays ". On trouvera ici leur histoire en contrepoint de celle de leur descendant le plus illustre. " Involontairement l'homme s'empreint des couleurs du pays qu'il habite. Les figures humaines sont mélancoliques dans un pays triste, graves dans un pays sévère, malheureuses et souffrantes dans un pays désolé, animées et gaies dans un pays riant, insignifiantes dans un pays insignifiant ", disait le philosophe Théodore Jouffroy. Pasteur fut à l'image de sa Franche-Comté qu'il aimait avec passion. Retrouvons-le au milieu de ses ancêtres.

01/2002

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Histoire de France

Morny. Le vice-Empereur

Auguste de Morny (1811-1865) était l'enfant gâté de la fortune. Quand " Morny est dans l'affaire ", ce dandy courtois et raffiné devient un redoutable gagneur : chemins de fer, mines, sucreries, papeteries, journaux, œuvres d'art, coups de bourse, tout lui réussit. Un jour, il se découvre demi-frère de Louis-Napoléon Bonaparte. Leur mère, la reine Hortense, a aimé le beau Flahaut, général d'empire, fils naturel de Talleyrand. Parfait homme du monde, Morny a de qui tenir et possède au suprême degré, comme son grand-père Talleyrand, la pratique des hommes, le scepticisme et le sang-froid, qui vont lui permettre de faire de Louis-Napoléon un empereur : Napoléon III. Le coup d'État du 2 décembre 1851, c'est lui. Ce grand seigneur distingué, membre du jockey Club et amateur de jolies femmes, a (autrefois) combattu en Algérie et ne craint pas d'avoir du sang sur les mains. Victor Hugo le flétrit, qu'importe. Il est ministre de l'Intérieur, ambassadeur extraordinaire en Russie, président de l'Assemblée nationale ; il parraine Longchamp et crée Deauville. Conservateur avisé, il pousse aux réformes et légalise les syndicats. L'homme d'État est aussi un touche-à-tout de talent. Dévoré par le démon du théâtre, il écrit des petites pièces légères et drôles qu'Offenbach met en musique. Financièrement intéressé par l'aventure mexicaine, Morny est devant le véritable empereur des Français sous Napoléon III. A-t-il rêvé d'être un jour chef d'État à part entière, empereur du Mexique par exemple C'est l'un des mystères d'une vie passionnée et haletante, où argent amour et politique se côtoient et s'entrelacent en un détonant mélange de panache et de cynisme.

04/2005

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Romans historiques

Le roman des Croisades Tome 2 : Les étendards du Temple

Ils sont venus par centaines de milliers à travers les déserts et mille combats, ils ont conquis la Terre sainte, arraché Jérusalem et le tombeau du Christ aux Infidèles, fondé des principautés et un royaume : ils étaient là pour l'éternité... Cette jeunesse de la foi et de la gloire a duré moins d'un siècle : de la prise de Jérusalem, en 1099, à la bataille de Hartin, en 1187 , où Saladin écrase l'armée des Croisés et reprend Jérusalem. C'est ce que contait La Croix et le Royaume, le premier tome de ce Roman des Croisades. Et voici la suite, et la fin. Un siècle encore, jusqu'en 1291 - quand Saint-Jean-d'Acre tombe sous les coups des Mameluks -, le royaume chrétien survit. Mais trop de conflits internes le minent, et l'ennemi à ses frontières est innombrable. Les papes ont beau prêcher de nouvelles croisades, convaincre à grand-peine les souverains d'Europe (Philippe Auguste, Richard Cœur de Lion, Frédéric II) de partir à la reconquête, l'élan initial est cassé, l'idéal dévoyé - comme le montre la quatrième croisade qui prend et pille Constantinople, et s'arrête là. Et saint François d'Assise peut bien débarquer en Terre sainte et saint Louis, à deux reprises, tenter de surprendre l'Egypte, c'en est fini de la grande aventure. De ces temps terribles, les Templiers furent les derniers héros. Il leur restait encore à vivre la pire épreuve : en France, Philippe le Bel les attendait pour abattre par le bûcher l'empire temporel qu'ils avaient élevé. Ainsi s'achève ce Roman des Croisades que Michel Peyramaure, le premier parmi les romanciers de l'Histoire, a conçu et réalisé pour raconter la plus fabuleuse aventure de l'Occident chrétien. Elle aura duré deux siècles et laissé dans la mémoire des peuples une trace inoubliable.

10/2001

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Histoire internationale

La Reine Victoria

La reine Victoria est née (en 1819) au lendemain de l'effondrement napoléonien et dans une Angleterre déjà engagée dans la révolution industrielle. Elle est morte (en 1901), après soixante-quatre ans de règne, quand son pays contrôlait le plus vaste empire qui fut jamais et alors qu'étaient perceptibles les premiers symptômes de déclin. Si elle n'a pas exercé le pouvoir effectif - les grands hommes d'Etat anglais du XIXe siècle se nomment Palmerston, Disraeli, Gladstone... -, elle partage pourtant avec Auguste, Périclès et Louis XIV le très recherché privilège historique d'avoir donné son nom à un siècle. Sous son règne, l'Angleterre a en effet connu une puissance matérielle, un épanouissement intellectuel et artistique sans précédents. Les idées d'égalité, d'émancipation des femmes, de tolérance religieuse, de progrès social (voire de socialisme) ont fait des avancées décisives, mais la part que Victoria prit dans ces bouleversements est modeste. Réticente devant l'innovation, approuvant l'extension de la domination de l'homme blanc sur le monde, apologiste de la femme au foyer (quoique mère peu prodigue de sa tendresse), elle n'incarne certes pas les valeurs de changement. En revanche, elle procure à son peuple ce que la fantastique machine économique anglaise est incapable de lui donner : elle est symbole d'unité, de stabilité, de permanence. Elle affermit un trône quelque peu malmené avant elle, elle tend aux élites traditionnelles comme aux hommes nouveaux et aux classes populaires un même miroir, qui se veut aussi un modèle. En particulier du vivant du prince Albert, elle incarne aux yeux d'une Angleterre angoissée, désorientée par ses triomphes, les valeurs menacées. Son exceptionnelle longévité fait le reste. Sa popularité, immense, ne connaît pas d'éclipse. Ne serait-ce qu'à ce titre, elle a joué un rôle historique considérable.

02/2000

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Critique littéraire

Nous est un autre. Enquête sur les duos d'écrivains

Saviez-vous que les plus célèbres romans d'Alexandre Dumas ont d'abord été écrits par Auguste Maquet ? Que le marxisme est une invention de Friedrich Engels ? Que le capitaine Nemo est un hommage à Jules Hetzel, l'éditeur sans qui les Voyages extraordinaires n'auraient jamais existé ? Qu'Erckmann-Chatrian est la signature de deux hommes, mais d'un seul écrivain ? Que Willy a détruit les brouillons des premiers Claudine et que l'on ne connaîtra donc jamais sa part dans les romans de jeunesse de Colette ? Qu'André Breton aimait distinguer ligne à ligne, dans Les Champs magnétiques, les phrases de Philippe Soupault et les siennes ? Que le " troisième homme " surgi de la rencontre d'Adolfo Bioy Casares et de Jorge Luis Borges est l'écrivain le plus singulier de la littérature argentine ? Que plus Hergé s'est entouré de collaborateurs, plus la création des albums de Tintin s'est ralentie ? Et que Paul Pavlowitch, qui assuma le rôle d'Emile Ajar à la demande de Romain Gary, fut bien autre chose qu'un prête-nom ? Frappés par le tabou qui pèse sur l'écriture en collaboration, Michel Lafon et Benoît Peeters ont mené la première enquête approfondie sur cette pratique trop longtemps occultée. Ce livre raconte, comme autant de romans, les histoires vraies de duos éphémères ou durables, affichés ou clandestins, raisonnables ou passionnels. Il parle d'argent et d'amitié, de conflits et de fusion, du bonheur d'inventer ensemble et de l'amertume des séparations. Ecrit lui-même à quatre mains, cet ouvrage propose aussi une défense et illustration d'une pratique riche en enseignements sur les mécanismes de la création - et, plus largement, sur les relations entre les hommes.

03/2006

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Histoire ancienne

Abydos. Le temple de Séti Ier

En 1912, lorsque paraît Abydos. Le Temple de Séti Ier, Jean Capart n'en est encore qu'à l'aube de sa fantastique carrière, mais on devine déjà dans son récit les qualités qu'apprécieront son public et ses collègues égyptologues. Il récoltera les plus grands éloges Au printemps 1909, au cours de son quatrième voyage d'études en Egypte, Jean Capart se rend pour la première fois à Abydos. Ce site majeur, voué au culte d'Osiris, est situé à environ 500 km du Caire. Là, il réalise au total pas moins de 500 plaques photographiques. Capart sélectionne une cinquantaine de photographies qu'il transforme en clichés de projection en vue d'illustrer - chose rare à cette époque - ses cours et ses conférences. Le 5 mars 1911, à la demande de son ami Emile Guimet, il s'en va donner une conférence illustrée au Musée Guimet de Paris. Il y rencontre un succès tel que, de toutes parts, on lui suggère de coucher sa conférence sur le papier. Ce sera chose faite le 27 mai 1912, par un ouvrage comprenant une trentaine de pages de texte et 50 planches d'illustrations qui s'intitule Abydos. Le Temple de Séti Ier. Etude générale. Comme il se doit, il est dédicacé à John Garstang, l'homme qui l'avait accueilli à Abydos trois ans plus tôt. En publiant cet ouvrage, Capart n'a d'autre ambition que de donner une vue d'ensemble d'un monument auquel, depuis Auguste Mariette, extrêmement peu de publications ont été consacrées. Les magnifiques photos mettent en évidence la beauté brute des pierres et les bas-reliefs et les hiéroglyphes prennent alors toute leur signification. Jean Capart est considéré aujourd'hui comme le fondateur de l'égyptologie belge

10/2015

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Littérature française

SOUS BENEFICE D'INVENTAIRE. Edition 1998

Sept essais critiques qui tentent d'évaluer ou de réévaluer un sujet, d'aller "les yeux ouverts", comme naguère l'Hadrien des Mémoires, aussi loin que cet examen nous mène. Une étude sur l'Histoire Auguste, ce recueil de chroniques violemment partiales, parfois scandaleuses, qui est néanmoins l'une de nos sources les plus importantes pour l'histoire de la Rome de la décadence. Deux essais écrits, dirait-on, en marge de L'œuvre au Noir, l'un consacré aux Tragiques d'Agrippa d'Aubigné, et, plus encore peut-être, par-delà ce sombre grand poète à l'intolérance et à la cruauté sous leurs aspects du XVIe siècle; l'autre évoquant la vie agitée et instable des habitants successifs de Chenonceaux, jouets, comme nous tous, des pouvoirs conjugués de la politique et de l'argent sans cesse présents dans ce poétique décor. Une étude sur Les Prisons imaginaires de Piranèse, "l'une des œuvres les plus secrètes que nous ait léguées le XVIIIe siècle", analyse les motivations formelles et psychologiques de ces extraordinaires architectures. Viennent ensuite trois grands noms de la littérature moderne: Selma Lagerlöf, conteuse épique de la Suède du XIXe siècle; l'énigmatique poète Constantin Cavafy, obsédé par son propre passé amoureux et par le passé alexandrin et byzantin de sa race; Thomas Mann et les rapports complexes de l'auteur de La Montagne magique et du Docteur Faustus avec la vieille et savante tradition des hermétistes et des alchimistes, qui préconisèrent la connaissance du monde "sous les espèces de l'intériorité". Le titre du livre indique le souci de n'aborder les grandes œuvres et les grands moments du passé que sans idée préconçue, aboutissant ainsi, qu'on le veuille ou non, à une méditation sur le présent et l'avenir immédiat, regardés, eux aussi, "les yeux ouverts".

05/1978

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Romans historiques

Un amour de liberté

New York, années 1860. La jeune Amérique se construit et accueille à bras ouverts les immigrés de la vieille Europe. Parmi eux Adolphe Salmon, jeune Lorrain au courage fécond et à la réussite aussitôt fulgurante. Un ardent amour le lie bientôt à une lumineuse Américaine d'origine allemande, Sarah, au port de reine et aux yeux diaphanes, moderne avant l'heure. Fondateur d'un cercle influent, pionnier du commerce international, Adolphe devient un fervent défenseur de l'amitié franco-américaine. L'histoire pourrait s'arrêter là. Mais à certains hommes il est donné de sublimer leur vie : pour Adolphe ce sera la rencontre d'Auguste Bartholdi avec qui il nouera une amitié éternelle. Le sculpteur de la future Statue de la Liberté s'appuiera toute sa vie sur cet allié précieux qui saura favoriser sa reconnaissance, obtenir des soutiens et susciter l'enthousiasme patriotique du public américain. Autour de l'aventure de la Statue, son éclosion, les rebondissements de sa construction - et ses traits qui ressemblent de façon confondante à ceux de Sarah qui posa pour Bartholdi - on croise le patron de presse Pulitzer, le musicien Offenbach, l'architecte Eiffel et l'ombre omniprésente du marquis de La Fayette. On parcourt le Far West et la Californie à l'heure de la ruée vers l'or, Paris sous l'Empire puis la Belle Epoque, la douloureuse Alsace-Lorraine sous tutelle allemande, et la toujours trépidante New York. Dans l'Amérique de tous les possibles, les libertés essentielles et l'accueil historique fait aux étrangers vont finir par s'incarner dans ce symbole monumental. Alors que notre époque voit les valeurs humanistes mises à mal, cette icône planétaire continue à remplir sa mission telle que l'avait définie l'un de ses pères, Edouard de Laboulaye, celle de "la Liberté éclairant le monde".

02/2018

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Histoire ancienne

Enée le mal-aimé. Du roman médiéval à la bande dessinée

Les faits et gestes du héros de Virgile, ancêtre mythique d'Auguste, peinent à occuper le devant de la scène, comme si la postérité ne s'y reconnaissait pas. Les raisons d'un tel déséquilibre méritaient d'être interrogées. Traître en amour et traître à sa patrie, qu'il a livrée aux Grecs, Enée a longtemps été condamné. Même son parcours rédempteur ne suffit pas à le racheter, car il paraît trop sérieux, trop réfléchi, pour susciter l'empathie qui permettrait à des publics successifs de s'y reconnaître. Quelles conditions historiques doivent donc être remplies pour qu'une revalorisation d'Enée devienne possible, que ses aventures reprennent sens ? Au prix de quelles distorsions l'acculturation de l'épopée antique se réalise-t-elle d'une génération de lecteurs à l'autre, en Europe et ailleurs ? Les métamorphoses d'Enée au fil des siècles comportent des enjeux littéraires et culturels, mais aussi existentiels et idéologiques. Enée se prête à une lecture politique, car il est le père d'un empire et un chef de guerre ; par ses errances et ses erreurs, sa rencontre avec Didon (l'amour), puis avec son père en enfer (le devoir), il apparaît comme un individu en quête d'identité, cherchant un sens à donner à sa vie. Elève attentif de la Sibylle, curieux de l'au-delà qu'il parcourt, il fait aussi figure d'un intellectuel avide de savoir. Du roman médiéval à la bande dessinée en passant par le théâtre, l'opéra et la parodie désacralisante, chaque époque a choisi son Enée, qu'elle y trouve un modèle ou le voue aux gémonies. De Fulgence, commentateur de l'Enéide, à Christa Wolf, sa trajectoire n'a cessé de soulever des interrogations fondamentales.

09/2016

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Histoire de France

Pie VII face à Napoléon. La tiare dans les serres de l'Aigle. Rome, Paris, Fontainebleau 1796-1814

Le palais impérial de Fontainebleau accueillit le pape Pie VII à deux reprises, dans des circonstances radicalement différentes : il y fut d'abord hôte sur le chemin du sacre en novembre 1804, puis prisonnier dans une geôle dorée de juin 1812 à janvier 1814. Au-delà de la confrontation entre deux personnalités hors du commun, l'ancien bénédictin élu pape et le lieutenant d'artillerie proclamé empereur des Français, l'ambition de cet ouvrage est plus largement d'explorer les relations tourmentées entre l'Eglise et l'Etat, des débuts italiens de Bonaparte en 1796 au rétablissement du pouvoir temporel du pape en 1814, en passant par le Concordat de 1801. Cet affrontement entre les deux pouvoirs eut d'emblée une traduction artistique : des oeuvres d'art furent confisquées et restituées, tel le monumental Jupiter d'Otricoli exceptionnellement prêté par les musées du Vatican, ou commandées et offertes, telle la somptueuse tiare exécutée par l'orfèvre Auguste et le joaillier Nitot, cadeau de l'Empereur au pape en 1805 au temps de la concorde, ordinairement conservée dans le trésor de la Sacristie pontificale des Sacrés Palais. Par ailleurs, une ample moisson iconographique rassemble, rapproche et confronte des oeuvres exposées au Salon à Paris en 1810 et 1812 ou conçues en Italie. A Rome, déclarée «seconde capitale de l'Empire», la décoration du Quirinal, devenu palais impérial de Monte-Cavallo, multiplia les références antiques au service du César moderne, tandis qu'à Paris, où foisonnaient les projets à la gloire de l'Empereur, le Salon des artistes vivants était une scène où se livrait une guerre des pinceaux. Après la chute de Napoléon en 1814 se poursuivit, par une explosion de créations graphiques, cette guerre d'image entre les deux souverains rivaux, l'un restauré, l'autre déchu, chacun également habile à mobiliser à son profit l'opinion par les arts.

03/2015

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Napoléon

Napoléon et Jésus. L'avènement d'un messie

Napoléon ne s'est pas qu'auto-couronné, il s'est aussi auto-divinisé. Il s'est pris et on l'a pris pour Jésus. Des miracles au Golgotha, il a endossé chaque image sainte. C'est cette iconographie impériale que décrypte avec talent une historienne de 28 ans. Une surprise pour le bicentenaire. Jésus avant Alexandre, avant Auguste : dans l'imaginaire de l'épopée napoléonienne, les figures impériales de l'Antiquité grecque et romaine cèdent devant une autre, plus secrète. Longtemps enfouie dans l'ombre des représentations césariennes, c'est l'icône christique qui se révèle la plus intime au sein de cette destinée et de cette oeuvre d'exception. Ce que Marie-Paule Raffaelli-Pasquini démontre magistralement en menant une enquête sans précédent, enlevée et passionnante, au coeur de l'imaginaire personnel de l'Empereur. Napoléon admire Jésus. Pour lui, le Christ a su initier un mode de pensée inédit, instaurer un ordre nouveau, unir l'humanité autour d'un Idéal commun. Plus encore que le Verbe éternel, c'est l'incarnation, l'hybridation, le mi-homme et mi-dieu qui le fascinent. Il lui faut à son tour, et à l'instar des héros qui ont bercé son enfance, aspirer à sauver le monde. Inspiré par l'exemple du Christ évangélique, Napoléon fera tout pour devenir lui-même un Christ politique. C'est cette emprise d'un message spirituel unique sur une aventure temporelle singulière qu'analyse avec talent et brio la jeune philosophe, éclairant tous les aspects d'une mythification religieuse qui nous aide à comprendre l'inexplicable pays qui est le nôtre. Une lumière inattendue jetée sur l'inconscient de la France. Un livre d'histoire époustouflant.

03/2021

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Sciences historiques

Le Périgord méridional . Tome 1, Des origines à 1370

En 1926, Jean Maubourguet présente sa thèse de doctorat : Le Périgord méridional, des origines à 1370, à laquelle il donnera une suite, Sarlat et le Périgord méridional (1370-1453) en 1930, puis Sarlat et le Périgord méridional (1453-1547) en 1955. C'est une vaste monographie historique de plus de 700 pages dans ses éditions originales. Bergeracois et Sarladais forment le coeur de ce Périgord méridional dont les origines plongent au plus profond de la préhistoire. Territoire et époque insuffisamment connus jusqu'alors et qui ont nécessité de consulter, classer et ordonner des archives disséminées de Pau au Vatican en passant par celles de Paris ou du département de la Dordogne. La renaissance féodale à l'époque de Philippe-Auguste, l'antagonisme franco-anglo-gascon et le phénomène des Bastides dès l'époque de Louis IX, antagonisme qui s'aggrave sous Philippe le Bel pour déboucher sur la première phase de la guerre de Cent-Ans sous les premiers Valois. Mais c'est aussi à une étude poussée de la vie et de l'organisation des seigneuries, des bourgs et bastides et des entités religieuses. L'auteur prolongera son travail (dans les tomes II et III) avec la continuation de la guerre de Cent-Ans sous Charles VI et Charles VII, particulièrement active sur ces confins fluctuants du royaume et du duché anglo-gascon ; puis jusqu'au milieu du XVIe siècle, avant que les guerres de religion n'embrasent à nouveau la région. Mais c'est aussi l'occasion de présenter et d'annalyser les activités religieuses : celle de l'évêque de Sarlat et celle des divers monastères et couvents (notamment l'abbaye de Cadouin) et enfin, le rôle du roi et de ses représentants en Périgord, après l'annexion définitive du duché d'Aquitaine en 1453.

06/2019

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Empire

Caracalla. Père de la citoyenneté universelle ?

Dressé par des biographes résolument hostiles à cet Auguste syro-africain, le portrait de Caracalla (188-217), fils aîné de l'empereur Septime-Sévère, ressemble à s'y méprendre à celui d'un Néron ou d'un Commode. L'historiographie, en effet, le dépeint comme un tyran et un soudard irascible et violent, un gnome meurtrier de son frère cadet, persuadé d'être habité par l'âme d'Alexandre le Grand. S'il est vrai que ce prince honni, fils aîné de l'empereur Septime-Sévère, est loin d'être un agneau sans taches, il promulgua pourtant une loi fondamentale, l'Edit de Caracalla, accordant à tous les hommes libres de l'Empire le droit de citoyenneté romaine. Comment expliquer qu'un être si détestable ait pu élaborer une loi si généreuse ? L'auteur s'emploie, dans cette biographie consacrée entièrement au bâtisseur des célèbres thermes qui portent son nom, à dresser un portrait nuancé du jeune prince devenu empereur au début du IIIe siècle après J. -C. Avec un regard original et un ton résolument épique, il présente les ressorts intimes d'une personnalité hors normes, offrant aux lecteurs le visage singulier d'un homme passionné par les arts et la guerre, attentif au sort de ses soldats et des plus humbles. Tout en circonvolutions, il reconstitue avec un soin minutieux les réseaux d'influence, les querelles de famille et de pouvoir, l'environnement politique, religieux et social d'un Empire menacé de toutes parts. Mais Caracalla garde heureusement une part de mystère et de noirceur sur laquelle l'auteur parvient à lever un coin du voile. De saint Augustin à Régis Debray en passant par Chateaubriand et Charles de Gaulle, il montre comment le célèbre Edit de Caracalla continue de fasciner et d'alimenter le débat public.

05/2021

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Critique

Les héritiers. Vingt-deux histoires inattendues de successions d'artistes

Que devient le chant d'un artiste après qu'il a disparu et n'est plus là pour s'occuper de son oeuvre ? Les héritiers décrit et analyse la succession de vingt-deux grands artistes et écrivains célèbres de génération en génération, qu'il y en ait huit (comme pour Montaigne et Diderot) ou dix (Mme de Staël). Fierté ou indifférence, défense ou dénigrement, affection ou haine : tous les comportements se rencontrent et s'expliquent. Charles de La Fontaine égare la correspondance de son père, Pauline de Simiane détruit volontairement celle de sa grand-mère Mme de Sévigné, Carl-Philip Emmanuel Bach publie les partitions de son père qui lui sont échues tandis que son frère Wilhelm Friedmann vend les siennes au premier venu. Michel Monet et Paul Cézanne junior alimentent des vies de nababs en vendant les toiles de leurs pères alors que Jean Renoir trouve le temps, entre deux grands films, d'écrire une magistrale biographie de son père. Le frère et héritier universel de Maurice Ravel se laisse dépouiller de l'héritage par un couple de domestiques machiavéliques, les fils de Chagall et de Simenon consacrent des livres à leurs relations chaotiques avec leurs géniteurs, à l'opposé d'Anne Wiazemsky qui a consacré plusieurs livres où apparaît, de manière tendre, son grand-père François Mauriac. Premier livre sur ce sujet, Les héritiers, fondé sur une recherche rigoureuse et précise, livre une passionnante galerie de portraits parmi les plus grands artistes, et, bien au-delà, une réflexion sur notre rapport à l'art. Les artistes, par ordre chronologique : Michel de Montaigne, Françoise de Sévigné, Jean de La Fontaine, Jean-Sébastien Bach, Denis Diderot, Germaine de Staël, Alexandre Dumas, George Sand, Gustave Flaubert, Alphonse Daudet, Paul Cézanne, Claude Monet, Auguste Renoir, Henri Matisse, Maurice Ravel, Francis Picabia, Fernand Léger, Amedeo Modigliani, Marc Chagall, François Mauriac, André Malraux, Georges Simenon.

04/2021

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Equitation

Traité raisonné d'équitation, d'après les principes de l'école française. Le guide historique du cheval pour la formation de l'élève écuyer

P. -A. Aubert est né vers 1783. Il reçoit une bonne éducation et fait de fortes études. Quoique s'adonnant depuis tout jeune à la pratique de l'équitation, il est pendant longtemps employé dans les bureaux de la ville de Paris et en sort avec une pension de retraite. De 1792 à 1800, il est élève au manège de M. Testu de Brissy, sous MM. Le chevalier de Mottey, Lavard, Vincent, Auguste Pellier, Coupé et Gervais, élève-écuyer au manège Amelot, sous les écuyers Leroux frères, Chapelle, Pellier et Mézières, puis écuyer-professeur au manège Vincent dit manège des Dames quand celui d'Amelot est supprimé. Pendant le Consulat, il tient, avec M. Addenet, un établissement d'équitation à l'hôtel d'Auvergne, près des Tuileries. De 1818 à 1827, il est directeur et propriétaire du manège qu'il a fait construire rue de l'Arcade, où il s'adjoint, pour écuyers-professeurs, MM. Lemaître, Hirchsmann, Sarron et Perrard. En 1828, il fait construire, rue de Ponthieu, un manège qu'il dirige jusqu'au 31 juillet 1830. En 1836, il fait paraître son Traité raisonné d'équitation, en manuscrit depuis longtemps, et qui a reçu l'approbation du marquis Ducroc de Chabannes, "le Nestor des écuyers français" , dit-il. Il continue ensuite à s'occuper d'équitation, soit en donnant des conseils à ses anciens élèves, soit en dressant les chevaux qu'on lui confie. Enfin il dirige pendant plusieurs années le haras du marquis de Villette, son ami. En 1850, il fait à Saumur un séjour de deux mois, dans le but d'obtenir du commandant de cette école. Son Traité raisonné d'équitation a longtemps été considéré comme un incontournable du domaine équestre.

05/2022

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Littérature française

Le dualisme de la nature humaine et ses conditions sociales

" Bien que la sociologie se définisse la science des sociétés, en réalité, elle ne peut traiter des groupes humains, qui sont l'objet immédiat de sa recherche, sans atteindre finalement l'individu, élément dernier dont ces groupes sont composés. Car la société ne peut se constituer qu'à condition de pénétrer les consciences individuelles et de les façonner "à son image et ressemblance" ; sans vouloir dogmatiser avec excès, on peut donc dire avec assurance que nombre de nos états mentaux, et des plus essentiels, ont une origine sociale. Ici, c'est le tout qui, dans une large mesure, fait la partie ; par suite, il est impossible de chercher à expliquer le tout sans expliquer la partie, au moins par contrecoup. Le produit par excellence de l'activité collective, c'est cet ensemble de biens intellectuels et moraux qu'on appelle la civilisation ; c'est pourquoi Auguste Comte faisait de la sociologie la science de la civilisation. Mais, d'un autre côté, c'est la civilisation qui a fait de l'homme ce qu'il est ; c'est elle qui le distingue de l'animal. L'homme n'est un homme que parce qu'il est civilisé. Chercher les causes et les conditions dont la civilisation dépend, c'est donc chercher aussi les causes et les conditions de ce qu'il y a, dans l'homme, de plus spécifiquement humain. C'est ainsi que la sociologie, tout en s'appuyant sur la psychologie dont elle ne saurait se passer, lui apporte, par un juste retour, une contribution qui égale et dépasse en importance les services qu'elle en reçoit. C'est seulement par l'analyse historique qu'on peut se rendre compte de quoi l'homme est formé ; car c'est seulement au cours de l'histoire qu'il s'est formé"

03/2023

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Muséologie

Musée Saint-Léger, Soissons. Guide des collections d'art et d'histoire, XIIIe-XXe siècles

Fondé au XIXe siècle, le musée d'Art et Histoire de Soissons est installé dans l'ancienne église abbatiale Saint-Léger et dans deux ailes de l'ancien séminaire attenant. Les collections qu'il conserve sont caractérisées par une grande variété d'objets, d'oeuvres et de documents couvrant toutes les périodes historiques et préhistoriques. Cette variété reflète l'histoire riche et complexe de Soissons et de son territoire, cité florissante au Moyen Age, centre stratégique durant les temps modernes et cité martyre durant la Première Guerre mondiale. A la faveur d'une nouvelle présentation des collections de peintures, de sculptures et d'arts décoratifs, associée à de nouvelles recherches, le musée se dote d'un nouveau guide des collections. Reflet de l'articulation de chacun des deux espaces chronologiques, cet ouvrage aborde les arts et patrimoines du territoire, la peinture animalière et paysagère, les oeuvres produites dans l'atelier de l'artiste, la peinture d'histoire(s) et les allégories. La publication accorde une place particulière aux pièces sorties des réserves, à commencer par un bel ensemble de sculptures médiévales provenant du territoire soissonnais et une suite de bustes d'Amédée Doublemard, ainsi qu'aux acquisitions effectuées depuis 2019, parmi lesquelles le fameux Clovis roi des Francs d'Orazio Riminaldi. Elle est rythmée par plus de 80 notices d'oeuvres consacrées aux figures légendaires et historiques, aux témoignages de l'héritage des puissantes abbayes locales, aux artistes formés à l'Ecole de dessin locale ou aux savoir-faire développés sur le territoire. Les pièces emblématiques du Trésor de la cathédrale y sont également étudiées tout comme les oeuvres abordant les ravages de la Grande Guerre. Enfin, les chefs-d'oeuvre d'artistes comme Frans II Francken, Benjamin Cuyp, Pieter Boel, Gianantonio Pellegrini, Philippe Chéry, Honoré Daumier, Eugène Boudin ou Louis-Auguste Hiolin sont nouvellement étudiés.

11/2023

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Renaissance

Un imprimeur dans l'Europe des Lumières. Samuel Fauche (1732-1803)

En 1765, l'Europe lettrée découvre, intriguée, un nom inconnu dans l'adresse des dix derniers volumes de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert : Chez Samuel Faulche & Compagnie, Libraires & Imprimeurs, A Neufchastel. Disparus l'auguste aréopage de la librairie parisienne et le nom de la Ville de Paris. Il s'agit bien sûr d'une fausse adresse. Samuel Fauche, libraire à Neuchâtel, n'est ici qu'un prête-nom, une astuce des éditeurs de l'Encyclopédie pour contourner la censure parisienne. Singulier destin que celui de ce libraire de province. Bourgeois miséreux, élevé dans une Maison de Charité, il s'arrache à sa condition en choisissant le commerce du livre qui lui vaut une ascension sociale remarquable. Simple boutiquier à ses débuts, il devient éditeur puis imprimeur en créant avec d'autres associés la puissante Société typographique de Neuchâtel, spécialisée dans la réimpression pirate de la littérature des Lumières qu'elle diffuse sur le grand marché européen. A la tête de sa propre entreprise, Fauche mène ensuite une double activité : respectable, en publiant de prestigieux ouvrages scientifiques ; hautement illicite, en diffusant des livres obscènes dans le monde souterrain de la librairie interlope. Sa réputation lui procure des contacts flatteurs et le privilège de recevoir à sa table des savants et des écrivains célèbres : tels Mirabeau qui vient lui offrir son Essai sur le Despotisme ; Louis Sébastien Mercier, son Tableau de Paris, Saussure ses Voyages dans les Alpes... . S'il est d'abord le récit d'une vie peu ordinaire aux accents romanesques, liée à une tumultueuse saga familiale, ce livre fait aussi revivre une multitude d'acteurs européens de la librairie et de l'imprimerie de l'Ancien régime en un tableau coloré et pittoresque.

11/2022

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Histoire ancienne

SPQR. Histoire de l'ancienne Rome

L'ancienne Rome était une métropole tentaculaire de plus d'un million d'habitants, un «mélange de luxe et de saleté, de liberté et d'exploitation, de fierté civique et de guerre civile meurtrière ». Mais comment ce qui n'était qu'un village insignifiant dans le centre de l'Italie est-il devenu le siège d'un empire dominant la méditerranée ? Mary Beard, historienne de renommée mondiale, raconte ici l'émergence puis la chute d'une culture sans précédent, qui a façonné nombre de nos concepts fondamentaux sur le pouvoir, la citoyenneté, la guerre, la violence politique, l'empire, le luxe ou la beauté. Du mythe fondateur de Romulus et Remus (VIIIe av. J.-C.), à l'édit de l'empereur Caracalla offrant la citoyenneté romaine à tous les habitants libres de l'empire (IIIe siècle), Mary Beard retrace toute l'histoire de l'Urbs. Se faisant, elle conteste les perspectives historiques confortables en voguent depuis des siècles. Refusant l'admiration simpliste ou la condamnation systématique, elle montre que l'histoire romaine, loin d'être figée dans le marbre, est constamment révisée et réécrite, en fonction des nouvelles connaissances. Ainsi des célèbres personnages - Cicéron, César, Cléopâtre, Auguste et Néron, entre autres – prennent une toute autre couleur, tandis que les acteurs négligés dans les histoires traditionnelles – les femmes, les esclaves et ex-esclaves, les conspirateurs et, globalement, ceux qui ne sont pas du côté des vainqueurs – retrouvent leur place dans l'éblouissante aventure romaine. Notre perception de la Rome antique a considérablement changé au cours des cinquante dernières années. SPQR en fait la synthèse et façonnera probablement à son tour notre regard sur l'histoire de Rome pendant les décennies à venir.

10/2016

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Grèce hellénistique

La Grèce hellénistique et romaine. D'Alexandre à Hadrien 336 avant notre ère-138 de notre ère

Pendant la période hellénistique, le monde grec connaît son extension maximale : Egypte, Syrie, Mésopotamie, plateau Iranien et Asie centrale jusqu'aux portes de l'Inde. Dans le sillage de la conquête d'Alexandre et d'une active politique de fondations poursuivie par les grands royaumes issus de la dislocation de l'Empire, le modèle traditionnel de la cité grecque connaît une diffusion remarquable. Ce mouvement, à l'échelle locale, accompagne la large diffusion de la démocratie. Pour autant, à un niveau supérieur, c'est la monarchie qui s'impose. Souverains absolus vivant dans des palais fastueux au milieu de leur cour, les rois hellénistiques disposent à leur gré de leurs territoires, de leurs sujets et des cités qui y sont implantées. Même le système du principat, instauré pour plusieurs siècles par Auguste, s'inspire de la monarchie hellénistique. Les facteurs de continuité avec la période classique sont toutefois évidents : les sociétés grecques restent fondées sur l'esclavage et unies, malgré le morcellement politique et les dominations successives, par des valeurs et un mode de vie communs, qui les distinguent à leurs yeux de ceux qu'ils nomment " barbares " – les Perses laissant simplement la place aux Galates. Cette histoire se clôt avec Hadrien, dont le règne marque un âge d'or de l'Orient grec et fournit la preuve, incontestable, du rôle joué par les Romains dans la transmission de l'héritage hellénistique jusqu'à nous. A l'appui d'une iconographie magnifique, d'une cartographie originale et de sources d'une richesse remarquable, découvertes jusqu'aux confins de l'Empire d'Alexandre et même au-delà, les auteurs retracent, avec détails et nuances, l'histoire du monde grec hellénistique et romain.

02/2024

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Romans historiques

Richard Coeur de Lion. Le Conquérant

Le fils préféré d'Aliénor d'Aquitaine, Richard Coeur de Lion peut être regardé comme le digne héritier de sa mère. Né en Angleterre, il vivra la majeure partie de son existence en France et ne parlera jamais un mot d'anglais, ce qui fera qu'il sera vu comme "le plus Français des Rois d'Angleterre". Très jeune, Richard fait preuve d'une très forte personnalité. Dans ses veines coule le sang de Guillaume le Troubadour, son ancêtre aquitain, et le sang normand de Guillaume le Conquérant, son ancêtre normand. Adolescent, il va se rebeller contre l'autorité excessive de son père, Henri II Plantagenêt. Menant une guerre sans merci avec ses frères contre leur père, il est finalement obligé de se soumettre au patriarche. En 1189, Richard devient enfin Roi d'Angleterre. Duc de Normandie, duc d'Aquitaine et de Gascogne, comte de Poitou, comte d'Anjou, du Maine et de la Touraine, le jeune souverain est à 32 ans à la tête de l'immense Empire Plantagenêt et doit se mesurer à Philippe Auguste, le Roi de France, décidé à combattre le Coeur de Lion, par tous les moyens, jusqu'à la mort, afin de récupérer l'Empire Plantagenêt pour mieux agrandir le royaume de France. Dix ans durant, Capétiens et Plantagenêts vont se faire une guerre sans merci. Décidé à tirer son héritage vers le haut, Richard Coeur de Lion, au caractère indomptable, va s'efforcer de mener son ambition pour faire fructifier son Empire afin de rester l'un des plus grands souverains du XII e siècle. Après "Moi Richelieu", "Aliénor d'Aquitaine" et "Jean sans Terre", Eric Leclercq sort son douzième ouvrage historique en faisant parler Richard Coeur de Lion, le Roi Troubadour au parfum de légende et d'épopée.

08/2017

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Beaux arts

Traité du paysage moderne

Après deux essais consacrés au cinéma, Damien Ziegler propose dans ce traité une approche renouvelée des concepts de nature et de paysage et invite le lecteur/spectateur à contempler un monde proche et familier, dont l'histoire fait écho à la sienne propre. Au lieu de les exclure, science et philosophie du XXe siècle offrent à l'histoire naturelle et à l'histoire humaine de se rejoindre en un paysage, non plus indifférent et opaque, mais dorénavant fondé sur le concept, familier des économistes, de destruction créatrice. I homme retrouve ainsi sa place au sein du cosmos, celle du juste milieu, du proche/lointain, et est à nouveau capable d'habiter le monde dans une urbanité réinventée où ponts, jardins et piscines constituent les lieux d'un accueil idéal. L'intégralité de l'histoire de la représentation du paysage dans les arts (peinture, musique, mise en scène, cinéma) et la littérature est ainsi revisitée, de l'oeuvre des pionniers jusqu'aux créateurs contemporains. Léonard de Vinci, Patinir, Turner, Cézanne, Mondrian, August Macke, Dali, Magritte, David Hockney, Bach, Mahler, Richard Strauss, Sibelius, Debussy, Schoenberg, Terrence Malick ou Michel Tournier, ainsi que quelques grands noms des sciences et de la philosophie, sont ici convoqués à la visite de ce paysage nouveau et enfin véritablement moderne.

05/2019

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Littérature étrangère

Trois fermiers s'en vont au bal

Tout commence par une photo, désormais célèbre celle prise par August Sander de trois fermiers sur une route de campagne à la veille de la Première Guerre mondiale. Pourquoi cette photo obsède-t-elle tant le narrateur, depuis qu'il l'a vue par hasard dans un musée de Detroit ? Peter Mays, un jeune journaliste de Boston, saura-t-il percer l'énigme de son étrange ressemblance avec l'un des fermiers de la photo ? Qu'est-il advenu de ces trois jeunes hommes ? Telles sont les questions que se pose le lecteur, et auxquelles vont devoir répondre les protagonistes du roman de Richard Powers. De l'Europe dévastée par la guerre de 14-18, où nous suivons les pérégrinations tragi-comiques des fermiers, jusqu'à l'Amérique contemporaine, l'auteur se livre au jeu des destins croisés et contrariés, en convoquant au passage quelques grandes figures tels que Henry Ford ou Sarah Bernhardt. A la fois saga familiale, roman picaresque et méditation sur la façon dont l'Histoire redistribue les cartes, Trois fermiers s'en vont au bal, premier roman de Richard Powers, a valu à celui-ci d'être cité par le magazine Esquire comme l'un des trois plus grands écrivains de la décennie, aux côtés de Martin Amis et Don delillo.

04/2004