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Histoire de France

Le 4 septembre 1870. L'invention de la République

Le 2 septembre 1870, la France subit à Sedan, contre la Prusse, l'une des plus terribles défaites de son histoire. Napoléon III est prisonnier. A Paris, la nouvelle provoque la sidération, et la foule réclame l'abolition de l'Empire. Le 4 septembre, en quelques heures, la déchéance est votée, un gouvernement de la Défense nationale est constitué et la République est proclamée, dans une grande agitation, mais sans aucune goutte de sang, ce qui est sans précédent depuis 1789. Entre le Palais-Bourbon envahi, les Tuileries désertées, l'Hôtel de Ville et le ministère de l'Intérieur en ébullition, se joue et s'écrit un grand moment d'histoire de la France, puisque depuis lors la République, réinventée en un seul jour, n'a désormais plus cessé d'être notre régime institutionnel, mis à part la parenthèse de Vichy. L'auteur relate heure par heure et de lieu en lieu cette journée trop méconnue, mettant en scène l'impératrice Eugénie exfiltrée de son palais, le stupide ministre de la Guerre Palikao, le général Trochu, président du nouveau gouvernement, le vieil et vert orléaniste Thiers, les républicains de 1848 Grévy et Crémieux, les jeunes prudents comme J. Favre, J. Ferry, E. Picard, plus ardents comme Gambetta qui impose son énergie et son éloquence. Sur le fondement de ces événements, notre pays vit encore.

08/2017

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Littérature française

Voir de ses propres yeux

Comment vivre avec nos morts ? Une femme est entourée de défunts qu'elle a aimés et dont les noms s'effacent. Pour réinventer son lien à ces présences, elle choisit de les inscrire dans une histoire, celle de l'art et des sciences, qui abolit leurs singularités mais permet de s'adresser à eux. Là où il est écrit " dissection ", " cadavre ", elle dit secrètement " tu " ou " vous " et fait place à ses fantômes muets et bienveillants. L'anatomie et son cortège de figures sont les supports d'un récit qui explore les possibles de la mort, son extraordinaire pouvoir d'invention et ses liens étroits avec l'image. Jalonnée de tableaux, de sculptures et de photographies, cette quête traverse la France, l'Italie, le Danemark et la Suisse. On y croise Vésale, l'un des plus grands anatomistes du monde, Fragonard et ses écorchés, une mystérieuse femme en vert et l'Inconnue de la Seine. La narratrice remonte la piste de ces apparitions et les déploie parce qu'elles contiennent le drame de la perte et sa consolation. Elle serait sinon restée muette, ne parvenant pas à déceler la nécessité, la générosité aussi de la mort. En parcourant une histoire du corps et de ses représentations, elle sort de la sidération et fait du deuil une aventure.

01/2020

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Ouvrages généraux

Souveraineté numérique européenne. Innovations, échecs et espoir de 1900 à nos jours

"La nation qui deviendra leader dans le domaine de l'intelligence artificielle dominera le monde" V. Poutine Hégémonie des GAFAM, impacts des cyberattaques sur les entreprises et les Etats, risque d'ingérence de puissances étrangères dans nos démocraties grâce à la donnée... La dépendance européenne envers une puissance numérique étrangère paraît avoir atteint son paroxysme quand l'hébergement des données médicales des Français a été confiée à Microsoft pendant la pandémie. Comment l'Europe, qui menait la course autrefois, a-t-elle pu se retrouver en retrait face aux leaders mondiaux des nouvelles technologies ? Ce livre s'intéresse aux racines du mal à travers le récit passionnant des innovations numériques au cours de l'histoire. De l'apparition du premier ordinateur en Allemagne jusqu'à l'émergence des géants de la Silicon Valley, en passant par la Seconde Guerre mondiale, où des millions de vies ont été sauvées grâce à la maîtrise de la cryptographie ; il dresse la liste des inventions européennes qui auraient pu propulser le continent au rang de leader tant il menait la course. Il illustre ses opportunités et ses échecs, et donne des pistes pour sortir de la sidération dans laquelle nous laissent aujourd'hui les acteurs américains et chinois désormais, tant les outils de puissance numérique sont indissociables de la puissance des Etats.

07/2021

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Sociologie

La fabrique audiovisuelle de l'Etat islamique : la vidéo comme arme de guerre et outil de légitimation et de recrutement

"Cette analyse pionnière procède d'une véritable confrontation avec ces images ingrates, parfois monstrueuses. Il a fallu soutenir le regard, jusqu'à la limite et dépasser l'effet de sidération devant la trivialité ou l'horreur pour tenter de mieux comprendre les mutations de la communication jihadiste avec l'avènement de l'organisation de l'Etat Islamique. Pour la première fois, une organisation jihadiste a occupé un territoire qu'il a fallu peupler et administrer. Pour la première fois aussi, un arsenal médiatique conséquent et complexe a été mis en place à destination de différents "publics". Si tes médias ont largement commenté (et parfois indirectement relayé) cette propagande audiovisuelle, rares sont les travaux approfondis issus de cette double connaissance de l'arabe et du langage audiovisuel. L'ouvrage explore ainsi les registres cinématographiques, institutionnels et idéologiques déployés dans une production vidéo hétéroclite qui agrège de manière inédite références religieuses, politiques et visuelles. Dhouha Rekik esquisse les contours d'une grammaire audiovisuelle singulière examinée dans ses différentes fonctions : légitimer, recruter ou terroriser. Ce faisant, elle éclaire également la nature de l'OEI et son idéologie à géométrie variable, hybride, tout comme ses modes de recrutement ainsi que les limites de sa prétention étatique. Une référence essentielle pour regarder, écouter et mieux penser ce phénomène, loin de tout voyeurisme et sensationnalisme". Cécile Boëx, Maître de conférences à l'EHESS.

01/2018

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Sociologie

Que faire face à l'antisémitisme ?

Une brillante analyse de l'antisémitisme aux Etats-Unis Le 27 octobre 2018, la synagogue que Bari Weiss a fréquentée toute son enfance était victime de l'attaque la plus meurtrière jamais perpétrée contre des Juifs aux Etats-Unis. Onze fidèles y furent abattus à l'arme automatique en plein office. En Amérique comme ailleurs, la nouvelle de ce massacre fut accueillie avec effroi et sidération. Mais l'antisémitisme, la haine la plus ancienne qui accable l'humanité, progresse depuis une vingtaine d'années en Occident. Il s'exprime au travers des politiques identitaires chères à l'extrême gauche comme des réactions que celles-ci suscitent à l'autre extrémité du spectre politique. Il n'est plus l'apanage de quelques marginaux de diverses obédiences religieuses, mais on en reconnaît l'empreinte dans l'isolationnisme prôné par Donald Trump, dans le regain de popularité du communisme dans les pays riches, dans la banalisation de la propagande islamiste... Une haine encore taboue il y a peu devient de plus en plus ordinaire, banale et décomplexée, amplifiée par les réseaux sociaux et poussée par un vent complotiste qui nous menace tous. Dans ce livre porté par l'urgence, Bari Weiss déploie une puissante argumentation en faveur d'un renouveau des valeurs juives et libérales, tout en nous offrant un guide de survie essentiel pour nos temps incertains.

10/2021

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Littérature française

Consolation

Soit une famille, parents aimants, fratrie de trois, une fille, deux garçons, grands adolescents, presque adultes, prêts pour le beau départ dans la vie. Le bonheur simple, sans histoire. Survient le drame : un des fils, promis à une carrière de pilote de chasse dans l’armée, se tue dans un accident de voiture en rejoignant la maison familiale. Après la sidération des premières heures, la douleur submerge tout. Raconté par le menu, jour après jour, année après année, le deuil, ou plutôt la façon de s’en accommoder, nous est restitué avec pudeur et émotion par la soeur, la narratrice. Chacun réagit comme il peut : la mère, dévastée, le père, muet, le frère et la soeur taraudés par cette question, pourquoi lui et pas nous ? Face à la révolte et à l’impuissance de ceux qui restent, la narratrice oppose un récit tremblant, mais qui, peu à peu, s’apaise et va vers la consolation. Le temps, implacable, fait son travail et rend la douleur moins vive, sans l’effacer, bien sûr, peut-on jamais se remettre de la mort d’un enfant, d’un frère ? Le temps passe et oeuvre à cette vie qui, vaille que vaille, continue, avec la naissance des petits-enfants, pour lesquels le disparu devient un nom, une photo, quelques mots.

08/2013

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Critique littéraire

Corps sanglants, souffrants et macabres. XVIe-XVIIe siècle

La violence faite aux corps dans les lettres et les arts européens des XVIe et XVIIe siècles peut nous sembler obsédante. L'exposition de corps martyrisés semble en effet susciter une véritable jubilation, exacerbée par un souci du détail et de la description né des progrès contemporains de la science anatomique, au moment où le déferlement de violences provoqué par les Guerres de religion attise encore la fascination pour la représentation de sévices. Cet attrait morbide ne va pas sans poser la question de sa séduction et donc de son immoralité ; mais la représentation de la souffrance apparaît aussi comme le plus sûr témoin du lien entre corps et esprit, où l'exhibition du corps meurtri se donne comme image de la rédemption. D'un genre à l'autre, d'un pays à l'autre, ces représentations sont loin d'être identiques, mais interrogent toujours la limite entre ce qui est tolérable et ce qui, aux yeux des contemporains, tient de l'excès. Le corps sanglant, souffrant et macabre prend alors une dimension politique ou religieuse pour devenir un objet symbolique. Cet ouvrage, qui croise littérature, arts visuels, mais aussi histoire, droit, religion et médecine, interroge les risques éthiques de la figuration du corps violenté. Il étudie aussi les usages idéologiques de la sidération toujours vivace que provoque le spectacle sanglant.

06/2010

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Sociologie

Ce que dit Charlie. Treize leçons d'histoire

En janvier 2015, la France fut prise par surprise. Mais elle s'est, aussi, surprise elle-même. Aux deux massacres ont répondu des centaines de "marches républicaines", dont la polémique autour de ceux "qui n'étaient pas Charlie" n'a pas réussi à occulter la profonde signification politique. L'événement est entré dans l'histoire. Il est entré aussi dans la géographie, sous le regard de l'étranger, lui-même témoin, acteur ou victime du drame. Drame, au reste, ou tragédie ? Le massacre à Charlie Hebdo a mis face à face deux radicalismes : une extrême gauche vieillissante et un extrémisme religieux pour l'instant en plein essor. Le massacre à l'Hyper Cacher a confirmé la violence d'une haine du Juif cultivée dans certains milieux "issus de l'immigration". On a déjà beaucoup parlé de Janvier 15. Et ce n'est pas près de finir. Ce qu'on essaye ici, c'est d'analyser ce qui s'est passé, ce qui se passe encore et, dans une certaine mesure, ce qui va se passer, au travers d'une douzaine de clés d'interprétation, qui vont de "Sidération" à Soumission, en passant par Liberté d'expression, Laïcité ou Religion (Guerre de). L'Histoire, "avec sa grande hache" (Georges Perec), a fait son travail. Un historien fait le sien.

01/2016

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Littérature française (poches)

Le Tutu. 4e édition

"Le roman le plus mystérieux du XIXe siècle." Tous les personnages du Tutu sont des excentriques, des extravagants, voire des monstres - au sens propre du mot. Le premier d'entre eux, Mauri de Noirof, épouse une riche héritière obèse et portée sur la boisson, engrosse une femme à deux têtes qui s'exhibait dans les cirques, devient député, ministre de la Justice, et se livre en compagnie de sa mère à des orgies de débris anatomiques. Imprimé à Paris par Léon Genonceaux (alors éditeur de Rimbaud et de Lautréamont), découvert par Pascal Pia qui en révéla l'existence dans un article de la Quinzaine Littéraire en 1966 : Le Tutu n'a été rendu public qu'en 1991, par les Editions Tristram, provoquant émoi et sidération chez nombre de critiques et lecteurs. Si l'absence d'un auteur clairement identifié et la surprenante modernité de l'écriture - qui annonce Jarry, Queneau, le Surréalisme - ont pu faire soupçonner à certains une supercherie, l'authenticité de ce chef-d'oeuvre est aujourd'hui établie de manière irréfutable. Complétant cette édition définitive du Tutu, un dossier critique réunit une postface de Julián Ríos, la reprise du texte fondateur de Pascal Pia, ainsi qu'une enquête détaillée et illustrée sur le destin rocambolesque de ce roman hors-norme, due au spécialiste Jean-Jacques Lefrère.

10/2015

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Autres troubles du comportemen

Psychopathologie du totalitarisme

Le totalitarisme n'a jamais été complètement envisagé sous l'angle d'une maladie de civilisation, une pathologie collective délirante, du côté de la psychopathologie, avec les ramifications qui s'ensuivent. C'est ce qu'Ariane Bilheran propose, avec cet essai psychologique et philosophique sur le pouvoir total en politique. Elle démontre que le totalitarisme est un système paranoïaque dans lequel les pathologies perverses, sadiques, transgressives et psychopathes sont à l'honneur. La condition de survie de ce système est un mensonge premier qui est maintenu dans le secret, l'endoctrinement des masses à l'idéologie, la mise sous terreur des individus et des collectifs, entraînant tout à la fois sidération traumatique, jouissance pour certains et horreur pour d'autres. L'accent est mis sur l'alliance pathologique entre la paranoïa et la perversion pour casser les liens et détruire la subjectivité et les corps des individus, réduits à l'état d'instruments ou pire, d'objets de marchandises inertes et interchangeables. Chacun est susceptible de se laisser entraîner dans la contagion délirante, dont les ressorts sont ici expliqués avec précision. A partir de ce profond voyage dans la folie du pouvoir, l'auteur explore également les authentiques expériences spirituelles qui ont été faites au sein de l'enfer, comme autant de manifestations d'un cri humain qui rencontre sa liberté au coeur de son désespoir.

10/2023

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Critique Poésie

Mallarmé et la parole de l'imâm

Ce livre donne une joie étrange, comme celle que peut engendrer la vision d'un flocon de neige dansant entre terre et ciel, ivre d'aller à la rencontre de sa propre mort. La toupie d'une pensée tourne avec les pages. Sa pointe est appuyée sur cette intuition : la parole audible, seule digne d'être écoutée car seule vraie, est la parole qui renonce à être sa propre lumière, pour s'éprouver buée sur le miroir du langage seul divin. Telle est la parole du poète, ou celle de l'imam. La belle invention de ce livre est de détacher l'écrivain de toute appartenance esthétique, et le saint de toute soumission doctrinale. Encore faut-il préciser : personne n'est poète. Personne n'est saint. Seul le langage l'est quand il renonce à saisir l'insaisissable et qu'il n'est plus qu'un effet de sidération du poète ou du priant. La vérité n'est pas atteinte dans le chant du soufi, pas plus qu'elle ne l'est dans la phrase surnaturellement obscure de Mallarmé. C'est l'inverse : ce sont eux— le soufi qui tourne autour de la poussière de son âme, et le poète qui demande à l'univers mutique d'écrire son livre absolu — qui sont soudain malgré eux atteints par la vérité informulable. Blessés par la lumière. A terre. Christian Bobin

09/2020

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Littérature française

Et mon père un oiseau

Maintenant tu es debout, ta belle tête bien haute dans la lumière crue et les ombres tranchées d'un été dans le Sud. Tu n'es pas assis sur un fauteuil roulant, ta main droite n'est pas posée sur ta cuisse comme un moineau saisi par le froid, tu ne jettes plus de regard noir sur un monde devenu indéchiffrable. Tu es debout, vivant. Avril 2020. La sidération règne face à un virus nouveau et à un tournant sécuritaire inédit. Dans la cacophonie ambiante, un tri qui ne dit pas son nom s'opère à l'hôpital public et des gens meurent seuls puis sont enterrés sans cérémonie. Bruno Le Dantec, auteur notamment de La Ville-sans-nom. Marseille dans la bouche de ceux qui l'assassinent (Le Chien rouge, 2007) et de "Dem Ak Xabaar" . Partir et raconter : récit d'un clandestin africain en route vers l'Europe (avec Mahmoud Traoré, Nouvelles éditions Lignes, 2012), voit partir son père sans pouvoir lui dire adieu. Ce livre dessine le portrait d'un homme bon, d'une relation père-fils pudique et d'une ville aussi colorée que bruyante, mais dresse aussi la chronique de ce que voulait dire mourir dans l'état d'urgence d'une société néolibérale, en interrogeant ce que cela veut dire de notre humanité.

01/2024

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Poésie

Zaoum. Préface de Claude Merlin

A travers Zaoum, Patrice Cazelles active nos membranes vibratiles où se décompose la langue tel un souffle qui nous devine et nous invente. Ces textes matriciels examinent et martèlent nos filiations dans le ressac éprouvé d'un babillement inaugural. Ici, nous n'élèverons plus de statut aux mots ! A coups de syllabes à composer soi-même, l'auteur émet le corps de la lettre par jeux de forces et extraits de résonances. A C'T'HEURE ! BON DIOU D'BON DIOU ! TOUT C'TEMPS QU'ON PASSE A VELER DES MORTS POUR AMPIER 2 JOURS GRAS ! C'QU'ON FAIT, CE TOUT DESCONFIT ! ET C'QU'ON DIT TOUT ESBAUDIT ! BETA COM' GROSJEAN DEWAN DERRERE COM' AU CIMETER ! Y'A PAS MELER TANT D'HISTOURS A S'FAIRE DESSUS ! LASSE NUIT DES CORPS A TOMBER DES NUES ... Où sommes-nous atteints et générés ? Avec lui, sortons de nos sidérations carcérales et osons parler la poésie. Cette île nous advient et nous met en mouvements là où nous avons lieu de chant et de champ. Pure émotion de la langue propagée par étrangetés. Sous un récitatif ritualisé et libertaire, Patrice Cazelles nous saisit et nous dessaisit de toute compréhension. Désormais, la langue ne se refermera plus sur elle-même. Anne de Commines Et puis il y la scène peu visible où se déroulent les événements qui opèrent dans l'humanité des révolutions silencieuses, qui ne sont ni des progrès ni des régressions, mais plutôt des refondations, où l'homme va à sa propre rencontre vers sa redécouverte . Et où cela peut-il bien se passer sinon là où se trouve le fond du fond de l'homme, le lieu où il ne cesse de naître à tout instant à lui-même, dans la langue ? Extrait de la préface de Claude Merlin.

10/2022

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Histoire internationale

Berlin, 1933. La presse internationale face à Hitler

Quand Hitler arrive au pouvoir en janvier 1933, ils sont quelque 200 journalistes occidentaux en poste à Berlin. Très peu d'entre eux seront expulsés. La plupart vont rester dans la capitale du Reich. Américains, britanniques, français, tous bons connaisseurs de l'Allemagne et souvent germanophiles, ils travaillent selon les standards démocratiques de la liberté de la presse. Mais leurs interlocuteurs quotidiens s'appellent Goering ou Goebbels. Alors qu'autour d'eux s'abattent bientôt les persécutions sur les Juifs et les opposants, ils se battent pour décrocher une confidence off the record ou la faveur d'une interview du dictateur. Pourquoi n'ont-ils pas alerté le monde sur la folie et la barbarie de l'hitlérisme, pourtant perceptibles dès le début ? L'anticommunisme viscéral de leurs employeurs, un air du temps qui banalise les dictatures, la sidération devant l'énormité sans précédent de ce que voient leurs yeux, et mille autres causes encore : tout se conjugue pour produire un aveuglement médiatique collectif qui ouvrira la voie, à partir de 1941, au déni planétaire de la Shoah. Voici, fondé sur un travail de sources considérable, la chronique passionnante de la vie quotidienne des journalistes occidentaux à Berlin de 1933 à 1941. Un récit hanté de bout en bout par cette question : sommes-nous certains d'être mieux armés aujourd'hui pour rendre compte des catastrophes hors normes, pour nommer le Mal ?

10/2018

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Actualité et médias

A tous ceux qui ne se résignent pas à la débâcle qui vient

Dans l'histoire de la gauche française, c'est peu dire qu'il y eut des pages peu glorieuses - promesses bafouées, reniements et trahisons - et qu'après la fête, les réformes annoncées ont souvent été écornées. Après l'espoir du changement, la "rigueur" ou la "pause" ! Et, en bout de course, l'inévitable défaite... Le marasme dans lequel la France est enlisée depuis la victoire de François Hollande en 2012 est à nul autre pareil. Jamais un candidat n'avait ainsi caché au pays la véritable politique qu'il entendait conduire. Jamais un gouvernement de gauche n'avait tourné casaque le jour même de sa formation et n'avait désespéré à ce point celles et ceux qui l'avaient porté au pouvoir. Jamais, surtout, un gouvernement n'avait tant renoncé aux valeurs fondatrices de la gauche, acceptant qu'en son sein les campagnes xénophobes, dont l'extrême droite avait autrefois le monopole, trouvent des relais. Ce naufrage de la gauche se double du naufrage d'une génération, celle des Cambadélis, Le Guen ou Vans. Militant à l'Organisation communiste internationaliste dans sa jeunesse, l'auteur témoigne de sa sidération en voyant que ceux avec qui il partageait un idéal de transformation sociale ne défendent désormais qu'une seule cause : la leur. Ce livre, qui révèle les choquantes dérives de quelques-uns de ces dirigeants socialistes, est aussi une adresse à ceux qui ne cèdent pas au désenchantement.

09/2014

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Culture d'entreprise

La grande impatience. Les entreprises face à la transformation de l'engagement

Les entreprises n'échappent pas aux mouvements du monde ; plus que jamais, elles en sont au centre. Recherche de sens et d'autonomie, crise de l'engagement, montée de l'individualisme, rejet des hiérarchies sclérosées... Elles font face à une mutation du travail sans précédent. Dans le même temps, leur impact sur la marche du monde est au centre de l'attention. L'entre-soi, les inégalités ne sont plus tolérées. Le temps ne cesse de s'accélérer et les sociétés de se fragmenter. L'impatience grandit, le repli et la défiance aussi. Le confort des communautés de pensées apparaît comme un refuge, le langage s'aplatit, le débat disparaît et les idées se simplifient. Tout nous pousse à réclamer à corps et à cris une transformation qui ne va jamais assez vite, assez loin, assez fort. Les entreprises peinent à répondre à ces attentes. Face à l'incertitude grandissante, elles aussi sont tentées de se réfugier dans la facilité des modèles connus. Dans ce monde en tension, il est désormais temps de dépasser la sidération, le prêt-à-penser et les velléités de grand soir pour définir les pistes qui nous permettront d'accompagner les changements en marche. Partant des impasses dans lesquelles nous sommes tentés de nous enfermer, Pascale Giet s'appuie sur son expérience pour explorer les équilibres qui président à de nouvelles formes d'engagement au sein des entreprises.

04/2023

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Criminalité

Au coeur de l'affaire PPDA. PPDA #Metoomedia et moi

Daniel Iagolnitzer a été mêlé à " l'affaire ppdaA " en tant que mécène du prix littéraire Le Temps retrouvé, dont ppda était le président du jury en 2020. En 2021, il a choisi, avec Alessandra Fra, créatrice du prix, de ne pas exclure ppda du jury, ce qui leur a été vivement reproché. Après de premiers échanges animés avec l'organisation #Metoomedia au cours desquels il a été publiquement accusé de misogynie et de complicité avec la culture du viol, il a rencontré la présidente, Emmanuelle Dancourt, et leurs rapports sont devenus plus cordiaux. Ses réflexions ont évolué et il a mieux appréhendé le phénomène de sidération. Il nous livre le récit d'un cheminement semé de remises en question et de prises de conscience, qui se veut aussi une réflexion sur la loi, son évolution possible notamment sur la notion du consentement, et le futur des rapports hommes femmes. Daniel Iagolnitzer, polytechnicien, a fait une carrière scientifique au cours de laquelle il a présidé plusieurs grandes conférences scientifiques internationales. Depuis les années deux mille, il s'est orienté vers les questions de la guerre et la paix et a publié ou dirigé la publication d'une douzaine de livres dans ce domaine, dont un premier roman, Un combat pour la paix. La fondation qu'il a créée et qui porte son nom est à l'origine de diverses actions dans les domaines de la science, la culture, la médecine, la géopolitique et, plus récemment, la littérature.

06/2023

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BD tout public

Quand la bande dessinée fait mémoire du XXe siècle. Les récits mémoriels historiques en bande dessinée

Maus d'Art Spiegelman. Un choc visuel et narratif, récompensé par un prix Pulitzer spécial en 1992. La représentation zoomorphe de l'histoire des parents de l'auteur, Juifs polonais confrontés au génocide et figurés par des souris, les nazis l'étant par des chats. Maus, une révolution dans la bande dessinée modifiant à jamais le regard porté sur la Shoah. La sidération passée, un certain nombre d'auteurs, tels Marjane Satrapi dans Persepolis ou Etienne Davodeau dans Les mauvaises gens, se sont engagés à la suite d'Art Spiegelman. Ces auteurs ont mis en mots et en images leur mémoire intime ou celle de leurs proches, à l'aune des événements historiques majeurs des XXe et XXIe siècles. Témoignant de l'intérêt croissant porté à la mémoire dans les dernières décennies, le récit mémoriel historique en bande dessinée était né. Le présent ouvrage cherche à mettre en lumière les caractéristiques de ce type d'album, en établissant qu'il s'agit là de récits de mémoire individuelle, représentatifs d'une mémoire collective. rengagement moral de ne pas trahir la mémoire invoquée conduit les auteurs à mener d'importantes recherches et à restituer, le plus objectivement possible, les faits, personnels et historiques. La pratique documentaire induit l'inclusion fréquente de photographies et de documents d'archive dans les albums. Critiques, fidèles aux événements et conformes à l'historiographie, les récits mémoriels historiques sont une nouvelle forme de représentation de l'histoire.

03/2019

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Littérature française

La vie éternelle

Un vieux savant se souvient avoir jadis vécu un amour hors du commun et ne cesse, depuis, d'entendre l'appel du passe. Un homme sait qu'il va bientôt mourir et regarde ce qui lui reste à vivre en contemplant une mer silencieuse. Un jeune garçon va passer son existence entière à balayer les rues d'un empire qui s'effondre dans l'attente d'une réponse. Deux sages orientaux jouent aux échecs pendant que des assaillants ravagent leur ville. Un couple connaît l'envoûtement d'une idylle et la douleur de la perte sur les rives d'un lac italien. Enfant déjà un homme forme le projet fou d'écrire tous les livres du monde. Un ancien dignitaire décide de tout quitter pour se lancer dans un voyage dont il veut ignorer la fin. La sensation d'exister vient à nous avec l'évidence d'un coup de tonnerre aussi bien qu'avec la douceur de l'air. Elle nous effleure autant qu'elle nous renverse, mais elle est chaque fois un saisissement, une sidération devant l'existence des êtres et des choses, la présence inouïe de ce qui est. Sept récits composent ce livre peuplé de vivants et de morts. Sept épures pour tenter d'approcher le moment infime, immense, bouleversant, et unique dans chaque vie, de la rencontre avec la vérité. Ce moment foudroyant a un nom : il est la vie éternelle.

07/2013

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Autres

Les déraisons modernes

La philosophie a-t-elle encore quelque chose à nous apprendre pour nous préparer à affronter le monde qui vient ? Oui, affirme Perrine Simon-Nahum, si l'on rompt avec les pensées apocalyptiques et la guerre des identités qui nous ont exclus de l'histoire. Les premières en faisant de nous les spectateurs passifs d'un futur qui nous accable, les secondes en nous décrivant comme les victimes impuissantes d'un passé qui nous hante. Contre ces déterminismes, l'auteure nous appelle à la "dé-sidération", à reprendre pied dans le monde actuel, à "refaire histoire". Comment ? En renouant avec un sujet acteur de sa propre vie. C'est à partir de la relation que la philosophie doit trouver à se redéfinir. Les liens qui nous unissent les uns aux autres, l'amour, l'amitié, mais aussi le deuil ou la perte : ces expériences intimes ne se comprennent que si elles sont vécues dans l'épaisseur d'un présent qu'elles permettent d'infléchir. Elles ne donnent sens à nos vies que si elles trouvent à se prolonger dans des institutions qui traduisent au niveau collectif l'importance que nous donnons à nos engagements individuels. Nous ne sommes pas condamnés à subir le sort que nous réservent les déraisons modernes. Les relations que nous tissons au monde, parce qu'elles sont nécessairement plurielles, parce qu'elles engagent, même au niveau le plus modeste, notre liberté, nous montrent le chemin à suivre.

04/2021

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Roman d'amour, roman sentiment

Les rituels de l'oubli

Le destin de Sarah Steele en tant que psychologue urgentiste et romancière, découle de son passé. Sous sa beauté épurée et sa résilience apparente, se cache une affinité incompréhensible et bouleversante qui continue de la relier à la souffrance et à la peur de perdre ceux qu'elle chérit. Ayant vécu elle-même des traumatismes durant son enfance suite à la tentative de suicide de sa mère et à la tragique perte de sa meilleure amie à l'âge de quatorze ans. Malgré ces épreuves, elle a réussit à retrouver le bonheur, grâce à la douce coïncidence qui a mis sur son chemin, l'homme de sa vie. Leur histoire d'amour débuta sur la plage de son enfance, et connut des moments de connexion profonde, des sacrifices et de désir intenses. C'est au point ultime de cette sensation de "juste être" qui transcende les tensions habituelles que le tout va s'effondrer. Lorsqu'un matin, elle a reçu un message ambigu de son amour, puis découvre brusquement sa disparition mystérieuse. Pendant longtemps, elle s'était écrouée dans un état de sidération et d'embrouille, n'arrivant pas à passer du déni à l'acceptation, ni d'appréhender cette absence inexpliquée. La jeune femme se retrouve coincée dans une équation fatale, ne sachant plus vivre sans lui, ni après lui, elle sombre dans la dépression et frôle la folie... Sarah, saura-t-elle se gorger de l'oubli pour embrasser de nouveau la vie ?

10/2023

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Géopolitique

Ukraine, le double aveuglement

En lanc?ant son "Opération spéciale" le 24 février 2022, Vladimir Poutine, qui la veille ou presque jurait sur l'honneur n'avoir aucune intention belliqueuse, espérait voir l'Ukraine capituler en quelques jours, les démocraties occidentales reculer une nouvelle fois et son projet d'une nouvelle "Grande Russie" prendre corps. Quelques semaines ont suffi à mettre en lumière ses multiples erreurs. Passée la sidération entretenue par un flot continu d'informations, cette guerre entre démocratie et anti-démocratie permet de tirer des enseignements sur l'une comme sur l'autre. Elle vient clore l'ère ouverte avec la chute du mur de Berlin et l'effondrement de l'Union soviétique, marquée par l'aveuglement et les errements de démocraties libérales qui se sont crues d'abord triomphantes, puis fragiles et fatiguées – au point de capituler devant l'affirmation d'un pouvoir hostile suscitant en leur sein quelque fascination. Elle vient tout autant révéler les insuffisances et la perte de prise avec la réalité du pouvoir poutinien marqué par l'hubris d'un homme en décalage avec son ex-Empire, voire avec sa propre société. Les démocraties des années 2020 n'auront d'autre choix que de s'armer face aux anti-démocraties, la chose est désormais entendue. Mais leur véritable puissance ne peut venir que d'une confiance renouvelée en leur propre modèle politique, susceptible d'ouvrir une voie d'avenir aux populations qui se débattent aujourd'hui sous la tyrannie.

02/2023

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camps, déportation

Les femmes d'Auschwitz-Birkenau

Ecrivaine et réalisatrice de documentaires sur la Shoah, Chochana Boukhobza a enquêté durant sept ans sur la déportation des femmes à Auschwitz-Birkenau, créé en mars 1942. Longtemps, leur internement dans ce camp s'est confondu avec celui, tout aussi tragique, des hommes. S'appuyant sur les témoignages des survivantes et à partir des minutes des procès des SS de l'après-guerre, l'auteure reconstitue l'organisation spécifique de Birkenau et redonne vie, dans un récit choral, aux prisonnières venues de toute l'Europe occupée. Pour l'essentiel juives, elles sont aussi catholiques, protestantes, agnostiques ou encore tziganes ; certaines d'entre elles ont été arrêtées pour des faits de Résistance, mais la plupart ne savaient pas ce qui les attendait. Toutes celles qui ont échappé à l'extermination seront soumises à un travail forcé implacable... Passé la sidération, des réactions se font jour contre le système carcéral, bureaucratique et criminel qui les écrase. Comme ces secrétaires, par exemple, qui tentèrent de sauver des femmes du gazage ou ces doctoresses qui refusèrent de participer aux expérimentations des médecins SS. Et si un four crématoire a explosé le 7 octobre 1944, ce fut aussi grâce à elles... Dans l'adversité, les femmes d'Auschwitz furent sans défense, mais elles se montrèrent courageuses, audacieuses, héroïques. Ce récit dédié à leur mémoire est un hymne à la solidarité et à la liberté, qui s'exprimèrent envers et contre tout.

03/2024

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Littérature française

L'alien intestinal, cet inconnu

J'avais 55 ans lorsque le cancer est venu frapper mon ventre. Je n'en étais pas à mon premier combat, ni à mon premier défi. L'effet miroir des symptômes massifs de ma maladie me porte vers l'écriture et le témoignage. J'éprouve alors le besoin de prendre le risque de livrer ma réalité subjective et émotionnelle. La chimiothérapie apparaît, sans aucun doute, comme l'épreuve la plus improbable et la plus insupportable vécue au coeur de cette maladie. En tant que psychologue, je suis ouverte aux rencontres, aux pensées, en quête de sens. Prendre soin de moi est une nécessité vitale, face à l'effraction de ce monstre venu s'installer au plus profond de moi. L'état de sidération, la gravité de la situation, le sentiment d'impuissance engendrés par l'inconnu fait des ravages. La fatigue du corps abîmé, cassé, et la furieuse envie de tenir face à l'adversité sont prégnants dans ce récit. Eric et moi avons avancé à l'unisson. Nous avons uni nos forces contre la morsure du réel. La menace liée à ce terrible signifiant " tumeur " (tu meurs) est si aveuglante que j'ai éprouvé de la peine à percevoir les bénéfices secondaires, cette fécondité qui, en dépit de la souffrance, fera partie intégrante de ce cursus lié au cancer. Au moment où je connais la rémission totale, mes fenêtres intérieures s'ouvrent vers d'autres horizons. Je fais l'expérience de vivre et de ressentir différemment toute forme de relation humaine.

08/2017

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Littérature française

La poupée qui fait oui

Fin des années 1980. Une école d'ingénieurs bâtie dans une ville nouvelle à l'écart de tout. Un bizutage, des soirées, les premières fois. Arielle, seize ans, issue de la bonne société versaillaise, fantasme les garçons et l'amour physique. Alors qu'elle se laisse porter par cette vie loin des siens, Eric, un étudiant magnétique de six ans son aîné, va croiser son chemin. Le départ de sa fille est l'occasion pour Inès de revivre sa propre histoire : la rupture avec un monde clos et pétri de traditions, la liberté d'une chambre seule, et puis, très vite, une grossesse, la solitude et le retour à la case départ. Alors qu'Arielle s'initie à l'amour et cherche son père biologique, les terreurs d'Inès se font de plus en plus prégnantes. Et si un pesant silence s'immisçait dans leur histoire de filles ? Et si la chair de sa chair entrait elle aussi en amour par sidération ? Une violence qu'on ne nomme pas. Une réalité qui s'impose vingt ans après les faits. A partir d'une tragédie qui touche nombre de femmes, Agnès de Clairville a bâti un roman étincelant où se côtoient la stupeur, la colère, la tendresse et une implacable lucidité. A propos de l'autrice Agnès de Clairville est née en 1968 en Normandie et vit aujourd'hui à Marseille. Scientifique de profession, elle a d'abord travaillé la photographie avant de se dédier à l'écriture. La poupée qui fait oui est son premier roman.

08/2022

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Afrique sub-saharienne

Explorateurs et explorés au Burundi. Une vraie-fausse rencontre (1858-1900)

La saga des explorations a été une des pages préférées de la propagande coloniale. Cet épisode de l'histoire des relations entre Europe et Afrique a-t-il représenté un tournant significatif ou un non-événement ? Le cas du Burundi apporte des réponses à ce questionnement. Aucun Européen n'avait mis les pieds dans cette région de l'Afrique des Grands Lacs avant le milieu du XIXe siècle. Ce moment de la "découverte" a en fait couvert toute la deuxième moitié de ce siècle, depuis les globe-trotters anglo-saxons qui ont visité les rives du lac Tanganyika dans les années 1850-1870 jusqu'aux premières traversées du pays dans les années 1890, à la veille de la colonisation allemande. Après avoir établi et cartographié avec précision les itinéraires de ces voyages très particuliers, ce livre décrypte quatre aspects d'une "vrai-fausse rencontre" : l'établissement de cartes longtemps encombrées de fantasmagories, l'exotisme du regard porté sur ces hautes terres où le Nil prenait sa source et la projection rapide de fantasmes raciaux sur leur peuplement, mais aussi la sidération des "explorés" burundais et leurs tentatives propres d'interprétation, et enfin le rôle décisif d'explorateurs méconnus, les guides et intermédiaires africains, "compagnons obscurs" des héros solitaires européens tels que ces derniers se campaient dans leurs récits. Cet ouvrage s'appuie sur la lecture des périodiques géographiques de l'époque, le dépouillement d'archives britanniques, allemandes et missionnaires, et enfin sur des enquêtes qui, dans les années 1960, avaient permis à l'auteur de rencontrer des témoins oculaires de ces situations inédites.

10/2023

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Pléiades

Justine et autres romans

Ses textes ont longtemps été considérés comme des documents à réserver aux médecins, aux juristes ou aux amateurs de curiosa. Il fallait être Apollinaire pour penser que l'écrivain Sade, «qui parut ne compter pour rien durant tout le XIXe siècle», pouvait «dominer le XXe». Encore la prédiction serait-elle restée lettre morte sans les éditeurs courageux, les Heine, Lely, Pauvert, qui ouvrirent la voie. Avec l'entrée de Sade dans la Pléiade, en 1990, un nouveau cap est franchi. Le texte des œuvres est établi dans le respect de la langue de l'écrivain, les illustrations originales sont reproduites et décrites, l'annotation permet de situer l'auteur dans l'imaginaire de son temps. Et, faut-il s'en étonner? le sérieux de l'édition n'édulcore pas l'œuvre ni ne réduit l'effet de sidération qui accompagne sa découverte. Le volume qui paraît aujourd'hui est à la fois un retour sur cette édition et une nouvelle introduction à Sade. Accompagnés de leur appareil critique, relu et mis à jour pour l'occasion, trois ouvrages majeurs permettent de suivre l'écrivain pendant dix années charnières, de l'Ancien Régime au monde post-révolutionnaire. Ce sont aussi trois expériences d'écriture : un recueil d'anecdotes ou de cas, un roman-mémoires où apparaissent des développements philosophiques, une suite de dialogues interrompue par un pamphlet révolutionnaire. Les noces de la pensée et de la fiction, en somme. Mais ce sont des noces de sang. Lire Sade, c'est, inévitablement, se demander ce que lire veut dire.

10/2014

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Policiers

Tétranébreuses Tome 2 : Madame de Sévigné

Juin 1644 à Paris Elise Poquelin apprend avec sidération que son frère Jean-Baptiste a choisi de changer de nom pour s'appeler Molière. Octobre 1650 à Rennes : Elise Poquelin croise avec admiration Mme de Sévigné à laquelle elle va désormais vouer sa vie. Comment cette jeune inconnue habitée par une redoutable "vieille, si vieille âme" va-telle influer sur la destinée de ces deux personnages emblématiques et de tous ceux qui sont dans leur sillage ? Certaines âmes sont condamnées à errer de corps en corps sans jamais trouver le repos. Dans notre propos, venue du fond des âges, une " vieille, si vieille âme " erre dans le royaume des ombres. Moult fois elle s'est réincarnée, moult fois lorsque la mort a frappé son enveloppe charnelle, elle a été condamnée à errer de nouveau. Nous avons choisi de vous raconter quatre des réincarnations de cette vieille, si vieille âme. Quatre fois elle trouvera refuge dans quatre corps de femmes à quatre époques différentes. Quatre histoires se succéderont faisant l'objet de quatre romans différents. Dans chacun d'entre eux, la vieille, si vieille âme sera confrontée à l'un des quatre éléments auxquels se heurte l'enveloppe charnelle dans laquelle elle s'est glissée : l'eau, le feu, l'air et la terre. Dans chacun d'entre eux, la vieille, si vieille âme se glissera dans le corps d'une nouvelle TETRANEBREUSE qui évoluera dans le sillage d'un personnage historique célèbre. Quatre femmes de l'ombre, mais femmes puissantes, les TETRANEBREUSES vous réservent bien des surprises.

10/2017

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Cinéma

Notre caméra analytique. Mise en catalogue des images et objets

Depuis plus de quarante ans, les artistes italiens Yervant Gianikian et Angela Ricci Lucchi traversent le monde et embrassent le xxe siècle depuis leur atelier milanais qui a tout d'un laboratoire d'alchimiste. Les images qu'ils nous adressent régulièrement, films, vidéos et installations, sont bien plus que des nouvelles : ce sont des révélations. A partir de documents d'archives aussi bien que de films amateurs de la première moitié du XXe siècle, dénichés et collectés précieusement, Yervant Gianikian & Angela Ricci Lucchi recadrent, déplacent, resserrent, colorisent, ralentissent. Libérées du regard et de l'idéologie de leurs auteurs, désaliénées, les images de notre passé font retour mais autrement, comme si nous les voyions pour la première fois. Les artisans de cette révélation ont pris pleinement acte de la révolution opérée par le cinéma et ses dérivés, qui se sont imposés en arts de notre temps. Avec eux, le siècle devient simultanément vécu, filmé et regardé. Ses images persistent et reviennent. A travers la colonisation, le fascisme, l'impérialisme ou la guerre, les artistes créent une continuité inédite entre passé, présent et futur. Mystérieusement, par un effet duel de ce sortilège, le temps retrouvé fait à nouveau histoire tout comme ses images font poème, rendues à leur liberté sauvage et à leur pouvoir de sidération. A l'invitation du Centre Pompidou et en association avec le Festival d'Automne, Yervant Gianikian et Angela Ricci Lucchi présenteront la rétrospective intégrale de leurs cinquante films et un inédit commandé pour l'occasion, avec une exposition consacrée à leurs installations, la première en France après la Biennale de Venise, le MoMA de New York ou le Hangar Bicocca à Milan.

09/2015

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Psychologie, psychanalyse

Traumatismes de guerre. Du raccommodement par l'écriture

La guerre fait partie des situations extrêmes de vie qui poussent l'être humain à toucher ses propres limites. Le voisinage avec la mort, l'impréparation des sujets à devoir l'affronter, l'explosion identitaire qu'il engendre en sont les caractéristiques principales auxquelles s'ajoute le vécu toujours singulier de l'événement. Le traumatisme est quant à lui défini comme un choc écrasant, générateur d'effroi et de sidération, suivi le plus souvent d'un clivage psychique chargé de maintenir l'intégrité de l'individu. La partie de la mémoire en apparence inactivée resurgit à l'envi dans les cauchemars ou dans des reviviscences suscitées par des situations en apparence anodines. Ces manifestations, lorsqu'elles sont répétées et durables, constituent le Post Traumatic Syndrom Disorder, reconnu seulement dans les années 70 et d'abord aux Etats-Unis. Cette reconnaissance récente, et l'injonction à se réjouir plutôt qu'a se plaindre, conduisent parfois les traumatisés de la guerre à taire leurs souffrances pendant de longues années, les faisant entrer dans une longue période de "volonté somnolente". La transmission s'opère ainsi malgré eux dans des bribes, des fragments, des transpirations, jusqu'à ce que, pour certains, elle puisse véritablement aboutir grâce à des facilitateurs de parole ou des déclencheurs d'écriture. Une fois enclenché, ce partage des émotions les plus intenses produit des effets de "raccommodement", concept qui désigne l'ensemble des aptitudes du sujet à mieux accepter ses traumatismes, à se réparer des dommages causés, à ajuster sa vie à leurs effets, à les rendre présentables aux autres et, enfin, à se réconcilier avec celui que la guerre l'a fait devenir.

01/2014