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Ousmane Djiguemde

Extraits

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Littérature française

Là, où vont mourir les fleuves

Le destin mais surtout les ravages de la colonisation occidentale sur leur terre et dans leur culture, ont fait se rencontrer Amadou, professeur qui a dû fuir son pays, la Sierra Leone, Fatiha, jeune marocaine venue de Nador, Ousmane, orphelin échappé à la rue de Ouagadougou, le seul univers qui chez lui, lui tendait les bras et Tierno le berger peul que la misère a chassé de Bandiagara. Leur exil les fera s'échouer sur la Grande Canarie. Bien éloignée des images d'un éden touristique c'est la dure réalité de l'immigration et des nouvelles formes d'esclavage qu'ils connaîtront. Leurs vies vont se croiser, s'enlacer et s'entremêler. Le meurtre d'Aida, une jeune prostituée sénégalaise piégée à Las Palmas est à l'origine de l'intrigue qu'Antonio Lozano (Harraga - L'atinoir 2006) traite dans le genre noir en décrivant les méandres de ces relations et en émettant clairement un message de dénonciation. Le choix d'une narration chorale pour écrire l'histoire des personnages donne à ce témoignage juste et implacable une épaisseur faite d'humanité et de tendresse sur la dureté de l'émigration, de l'exil et de l'exploitation d'une race et d'un peuple.

02/2014

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Critique littéraire

La dérision comme stratégie d'écriture. L'exemple des littératures africaines et antillaises de langue française

Les textes retenus dans cette étude procèdent à la fois d'un désir de mettre en question le langage de l'imaginaire et d'une volonté de s'opposer à tout ce qui fait obstacle à une (re)conquête active du sentiment de l'humain, par le biais du "parler-dérision". Après avoir scruté le paratexte des oeuvres, l'auteure étudie la façon dont la dérision se manifeste dans l'écriture par les jeux du double et du dédoublement. Puis, elle met au jour les apparentements intertextuels qui sont une des constantes des procédés de dérision : lieu du "faire comme si", du jeu ésotérique, mythique, érotique. donjuanesque des écritures. L'éventail des auteurs abordés est très large. Pour les Antilles, il va d'Aimé Césaire à Daniel Boukman, en passant par René Depestre, Max Jeanne et Simone Schwarz-Bart. Pour le Maghreb, ont été retenus des oeuvres de Kateb Yacine, Boualem Sansal, Tahar Ben Jelloun, Mouloud Mammeri, Yasmina Khadra, etc. Pour l'Afrique subsaharienne, Ferdinand Oyono, Ahmadou Kourouma, Sony Labou Tansi, Werewere Liking, Ousmane Sembène. Williams Sassine... Ce choix d'aires culturelles variées autorise le rapprochement de visions du monde opposées qui se jouent des vérités instituées grâce au mouvement des écritures et à leurs modalités d'énonciation qui rusent avec les turbulences du vécu et avec toutes les censures.

03/2016

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Mer

J'ai connu des bateaux...

Des bateaux, des hommes et des femmes, des tempêtes, des phares, des îles, des ports, des caboulots, des rencontres... Une vie de marin. Rêves ou souvenirs ? Tout se mêle... Cinquante portraits à l'eau salée. Laurent Mérer est officier de marine. Il a navigué sur toutes les mers, embarqué à bord d'une quinzaine de navires engagés dans des opérations de guerre froide comme de guerre chaude. Vice-amiral d'escadre, il a dirigé les forces navales de l'océan Indien, puis celles de l'Atlantique, de la Manche et de la mer du Nord, dont il a été aussi le préfet maritime. Il se consacre aujourd'hui à l'écriture et aux voyages. Il est l'auteur d'une dizaine d'ouvrages, dont Alindien, un marin dans l'océan Indien, couronné par l'Académie française, de Moi, Osmane, pirate somalien, grand prix des écrivains de langue française, et du Roman des marins, grand prix du livre en Bretagne.

04/2018

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Cinéma

Mémoires du monde

Nuit et Brouillard d'Alain Resnais, Terminus de John Schlesinger, Chantez la mer de Herman van der Horst, ... AValparaiso de Joris Ivens, Les Mammifères de Roman Polanski, Idylle sur le sable d'Henri Storck, La Noire de... d'Ousmane Sembène: quelques-uns des huit mille films conservés par la Cinémathèque de la Fédération Wallonie- Bruxelles. Depuis la Deuxième Guerre mondiale, ces archives cinématographiques exceptionnelles et encore peu connues constituent une collection variée dans l'éclectisme des genres et des thèmes abordés par des réalisateurs du monde entier. Films pédagogiques, films d'auteur ou films de commande, cette collection réunit essentiellement des documentaires qui proposent un regard sur le monde depuis ces quatre-vingts dernières années. En outre, cette multiplicité des styles et des époques traversées permet de parcourir une véritable histoire du cinéma documentaire. De ces archives passionnantes, Marianne Thys a sélectionné cent films, admirés ou oubliés, émouvants ou dérangeants, innovants ou classiques, dotés pour la plupart de prix prestigieux. Mémoires du monde constitue une anthologie déclinée en plusieurs thèmes qui suivent la marche du monde, depuis l'être humain dans son habitat naturel jusqu'à l'oppression sociale et politique sous toutes ses formes. Cent regards sur l'humanité à travers l'objectif du cinéaste. Cent jalons de l'histoire du cinéma. Jean- Louis Comolli propose quant à lui un regard personnel sur cette collection, sorte de parcours subjectif qui retrace l'évolution du documentaire depuis la naissance du cinéma et la révolution amenée par le son synchrone, impliquant de nouvelles façons de filmer et des perceptions inconnues du spectateur.

01/2012

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Economie

Capital humain, croissance économique et commerce international en Afrique

Dans l'ère de l'économie de la connaissance et des nouvelles technologies (blockchain, intelligence artificielle...), le niveau de capital humain des économies en développement et émergentes est plus que jamais un déterminant crucial de leurs positionnements dans les chaînes de valeurs mondiales et de leurs dynamiques de croissance et de développement. Cet ouvrage éclaire, d'un point de vue empirique et théorique, trois problématiques majeures dans le cas spécifique des économies africaines : la relation entre ouverture commerciale et capital humain, d'une part, et environnement technologique et croissance, d'autre part ; le rôle des entreprises, via la responsabilité sociale et environnementale (RSE) dans la constitution du capital humain ; et enfin le rôle de l'Etat dans la définition de politiques publiques d'éducation et de formation soutenables, dans le cadre plus large d'un environnement institutionnel favorable à la croissance inclusive.

07/2019

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Littérature française

Madame Bâ

Madame Bâ Marguerite est née le 10 août 1947 à Médine (Mali), sur les bords du fleuve Sénégal. Fille d'Ousmane, forgeron, sous-directeur de la chute d'eau, et de Mariama, " traditionniste ", c'est-à-dire savante de toutes les choses du passé, Madame Bâ aime la connaissance. Pour retrouver son petit-fils préféré qui a disparu en France, avalé par l'ogre du football, elle présente une demande de visa. On la lui refuse. Alors elle s'adresse au Président de la République Française. Une à une, elle répond scrupuleusement à toutes les questions posées par le formulaire officiel 13-0021. Mais nul n'a jamais pu enfermer Madame Bâ dans un cadre. Nom, prénoms, lieu de naissance ? Madame Bâ raconte l'enfance émerveillée au bord du fleuve, l'amour d'un père, l'apprentissage des oiseaux... Situation de famille ? Madame Bâ raconte sa passion somptueuse et douloureuse pour un trop beau mari peul. Enfants ? Madame Bâ raconte ses huit enfants, cette étrange " maladie de la boussole " qui les frappe... Sans fard ni complaisance, Madame Bâ raconte l'Afrique d'aujourd'hui, ses violences, ses rêves cassés, ses mafias. Mais aussi ses richesses éternelles de solidarité, ce formidable tissage entre les êtres. Madame Bâ est d'abord cela : le portrait d'une femme. Une femme africaine, c'est-à-dire une femme qui, plus encore que toutes les autres femmes, doit lutter pour sa dignité et sa liberté. " Quinze ans après L'Exposition coloniale, je suis reparti explorer les relations de la France avec son ancien empire. Mais cette fois, c'est le Sud qui nous regarde. " E.O.

04/2003

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Critique

Ecriture, différence et recalibrage. Pour une nouvelle pathologie du discours postcolonial

Parcourir le vaste panorama hétéroclite d'ouvrages consacrés à la littérature postcoloniale, c'est faire face aux invocations d'un projet largement amorphe, indéfinissable, chargé d'équivoque, résistant à la consonance, au calibrage, à la résolution et, en tant que tel, sous-tendu par d'irrévocables entraves. Le discours narratif qui en provient labyrinthique, instable ne peut qu'engendrer maintes variantes d'une insidieuse défaite. Or "l'expérience postcoloniale" , tellement envisagée, s'engouffre inextricablement dans un état de constante mutation, toujours embryonnaire, toujours à la dérive, privée de repères identitaires, et donc péniblement assujettie aux contorsions de l'indicible. Quelles qu'en soient les justifications herméneutiques, elles ne tracent ni ne représentent qu'une seule dimension d'une entreprise profondément complexe et plurivalente. En effet, le texte postcolonial enraciné dans l'errance, dans la précarité, dans l'informe, et assurément moins complaisant que subversif refuse a priori toutes les tentatives de décodage univoque, minimaliste, si nombreuses soient-elles. Afin de porter remède à ces actes de dégradation, il faudrait ouvrir une voie jusque-là obstruée. Ce qui fut indicible doit être interrogé et transgressé en vue d'ouvrir un nouvel espace où le long silence du passé est supplanté par les voix exhumées, précédemment absentes et inconnues, trop longtemps ancrées dans la soumission . Que cette parole retrouvée, énoncée librement remporte la victoire, véritable conquête rédemptrice. Pour Joseph Zobel, Ferdinand Oyono et Sembène Ousmane, la lutte pour la libération métaphysique et linguistique est éloquemment métaphorisée et emplie de signifiants régénérateurs, bien qu'entachée par le passé. Des vestiges de l'immobilité d'antan émerge un contre-discours : une poétique nouvelle et irrévocable du triomphe postcolonial.

06/2023

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Non classé

DJ Arafat Immortel

Ce 12 août s'il avait écouté Oudy 1er il serait peut-être permis nous encore. Ousmane Ziakiou Deen Camara alias Oudy 1er fait partie de ceux qui ont tenté de conjurer le sort, mais hélas. A Abidjan, le coupé décalé offre un espace de fête à la jeunesse ivoirienne, victime d'une guerre larvée depuis près de dix ans. DJ Arafat fait partie de cette jeunesse prise entre la guerre et le besoin de vivre malgré tout. Une jeunesse livrée à elle-même que seule la musique faisait croire à un lendemain nouveau. DJ Arafat effectue ses débuts dans les fameux maquis de Treichville, et de Yopougon (rue Princesse) quartier chaud d'Abidjan. Plus tard, le titre "Jonathan" (2003) lui apporte une première reconnaissance dans le mouvement coupé décalé. Après DJ Arafat se rend à deux reprises en France pour des spectacles, et décide en 2005 de rester dans l'hexagone malgré l'expiration de son visa. Il sera finalement interpellé par les forces de l'ordre, puis placé en centre de rétention avant d'être renvoyé en Côte d'Ivoire. Le coupé décalé c'est un mélange de tradition, de modernité, de fête et de colère à la fois. DJ Arafat est issu du champ de la musique à cause de son père Pierre Houon ingénieur du son et de sa mère Tina Glamour, chanteuse populaire connue pour être provocatrice. Né en 1985 DJ Arafat de son vrai nom Ange Didier Huon, parfois appelé Yôrôbô, Commandant Zabra, anciennement Sao Tao le Dictateur et aussi surnommé Le Roi du Coupé-décalé est rentré dans le milieu artistique en perturbant à l'époque l'enregistrement du célèbre groupe Magic System (les rois du zouglou) il avait 13 ans.

08/2019

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Littérature étrangère

Littérature africaine. L'ancien et le nouveau autour des indépendances

La lecture en un temps parée d'une exigence particulière s'écarte volontairement des normes admises et établies. L'exigence est celle de la Célébration du cinquantenaire des indépendances africaines. Nous avons voulu, en premier lieu, célébrer la littérature africaine en elle-même, puis, accessoirement, la porter à la connaissance des uns et des autres. Aussi, nous nous sommes mis en tête de voir traiter dans les oeuvres des auteurs africains considérés, la problématique des indépendances. Une manière de lire dirigiste, orientée et attentiste nous portant à présumer de ce que nous voulons nous mettre sous la dent. Une manière de lire nous aiguillant à débusquer dans les oeuvres trois traits en priorité, à savoir : l'espace diégétique, qui nous dicte de quel pays est originaire l'auteur ; le passage de l'ancien au nouveau, c'est-à-dire d'une société traditionnelle à une société moderne ; la problématique des indépendances. Nous disons ici notre étonnement et notre admiration pour une littérature de belle eau et de bonne facture. Nous avons été nourris, irrigués, séduits par les belles proses qui ont défilé devant nos yeux. Séduit au point de vouloir prolonger l'aventure au-delà du désir d'être en consonance avec la Célébration. Nous avons eu des coups de coeur, notamment pour le roman phare de Kourouma, Les soleils des indépendances, pour Ô pays, mon beau peuple ! d'Ousmane Sembène, pour L'Enfant noir de Camara Laye et enfin pour Le Chant du lac d'Olympe Bhêly-Quénum. Mais tout est à prendre, car ce sont toutes des oeuvres précieuses. Nous vous invitons à noter les titres des livres d'auteurs africains qui ont été étudiés afin de vous les procurer pour enrichir votre bibliothèque.

04/2013

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Histoire internationale

LE SENEGAL A L'EPREUVE DE LA DEMOCRATIE. Enquête sur 50 ans de lutte et de complots au sein de l'élite socialiste

Le Sénégal à l'épreuve de la démocratie ou l'histoire du PS de la naissance à nos jours raconte 50 ans de lutte au sein du parti socialiste sénégalais à travers les jeux et enjeux de pouvoir. Au-delà de l'histoire tumultueuse de ce parti qui est au pouvoir depuis 50 ans, c'est toute l'histoire politique contemporaine du Sénégal qui est narrée ici : de la SFIO au PS, en passant par l'UPS et la BDS. L'ensemble apporte un éclairage saisissant sur la réalité politique sénégalaise contemporaine. Ainsi, des révélations majeures et de grande valeur historique permettent de mieux appréhender les oppositions Lamine Guèye/Léopold Sédar Senghor au sein de la SFIO ; le conflit Léopold Sédar Senghor/Mamadou Dia, qui a abouti à la crise institutionnelle de 1962 ; et de manière plus récente, les péripéties de la lutte qui a opposé, entre 1976 et 1978, Abdou Diouf à Babacar Bâ, dans la perspective du départ du pouvoir, de Léopold Sédar Senghor, et de sa succession. L'auteur donne également des informations inédites sur les conditions dans lesquelles le Président Senghor a quitté le pouvoir en montrant comment Abdou Diouf et Jean Collin ont travaillé à rendre ce départ irréversible. Il éclaire d'un jour nouveau le formidable duel entre Ousmane Tanor Dieng et Djibo L. Ka et les circonstances de l'avènement du Renouveau. Sérieux, documenté, ce livre, au triple intérêt (historique, journalistique, politique), est l'un des meilleurs textes politiques consacrés au Sénégal. Abdou Latif Coulibaly tire des conclusions qu'on petit contester mais qui, à coup sûr, feront réfléchir. Il sera utile, j'en suis sûr, à tous ceux qui s'intéressent à l'avenir démocratique du Sénégal et, au-delà, celui du continent. Ni laudateur, ni polémique, ce texte honore le journalisme politique d'investigation africain dont il marque peut-être la naissance.

11/1999

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Droit

Commerce international. Investissements directs étrangers et participation des pays méditerranéens aux chaînes de valeurs mondiales

Les pays en développement, dont la participation aux chaînes de valeur mondiales progresse le plus rapidement, affichent un taux de croissance du PIB par habitant supérieur de 2% à la moyenne, selon le rapport conjoint présenté par l'OCDE, l'OMC et la CNUCED au Sommet du G-20 de Saint-Pétersbourg en septembre 2013. Dans ce contexte, cet ouvrage est issu des travaux de la huitième édition du Colloque international organisé en novembre 2014 par la chaire OMC de l'université Mohammed V de Rabat, en association étroite avec le Bureau Afrique du Nord de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique et le LEAD de l'université de Toulon sous le thème "Commerce, localisation des IDE et participation des pays méditerranéens aux chaînes de valeur : quelles retombées pour le développement ? " Destiné aux étudiants en master ou en doctorat d'économie internationale, de marketing international ou de stratégie, cet ouvrage collectif développe deux thématiques principales. D'une part, sont analysées les difficultés que rencontrent les pays sud-méditerranéens, dans leur processus de participation aux chaînes de valeur mondiales (CVM). D'autre part, en prenant appui sur des stratégies de développement efficaces adoptées dans d'autres espaces, les auteurs apportent un éclairage sur les moyens de remédier aux contraintes de l'offre dans la perspective de favoriser l'attractivité à l'égard des investissements directs étrangers (IDE). Cette attractivité permettrait de se connecter davantage par la diversification et la sophistication des économies à la division internationale du processus productif (DIPP).

10/2015

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Comics divers

Catch & release

Catch & Release raconte l'histoire d'un voleur qui élabore un plan pour vendre une voiture volée non pas une fois, mais plusieurs fois, en attirant des acheteurs sans méfiance dans un endroit éloigné et en les dévalisant sous la menace d'une arme. Il tombe sur un os le jour où il croise un étudiant qui a besoin d'un nouveau jeu de roues pour se rendre dans sa nouvelle vie dans l'Ouest. L'arnaque part complètement de travers et notre voleur de voiture se retrouve au bord d'un précipice où il doit faire un choix qui affectera non seulement sa vie, mais celle de son co-conspirateur et de leurs deux victimes.

02/2022

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Poésie

Tout un Peuple

" Tout un Peuple " c'est une classe de 3e d'un collège de banlieue quelque part en France et la trentaine d'adolescentes et d'adolescents qui la composent. Ils s'appellent Aymen, Rebecca, Hristo, Laurane, Théo, Fatima, Ousmane, Lucie, Shaun, Vasil... et sont les personnages d'une série rythmée par les mois de l'année : 12 épisodes pour une année de leur vie. La 3e est une année charnière, l'âge des métamorphoses : les adolescents acquièrent de l'indépendance, de la maturité, et s'émancipent du monde des adultes. C'est aussi le temps d'une socialisation intense. Les relations d'amitiés qu'ils ont tissées, certains depuis la petite enfance, leur conscience d'être les " grands " du collège et la pression d'avoir à choisir une orientation les amènent à s'ouvrir au monde et aux questions sociales et politiques. Les événements collectifs qui jalonnent l'année de 3e - du stage en entreprise au brevet - comme d'autres plus intimes, propres à l'histoire de chacun et chacune, sont autant d'occasions de se construire, d'exprimer leurs rêves, leurs questionnements, dans la sincérité de leur rapport au monde. Au fil des épisodes, Patrice Luchet aborde avec pudeur et acuité les sujets les plus légers (les jeux du quotidien, les complicités, les premières amours) comme les plus graves (le rapport au corps, à la mort, l'inceste). Ses adolescents sont à l'opposé des versions héroïsées de la littérature classique et des caricatures (violence, drogue, etc.) rebattues par les médias. Ils sont lucides, pleinement conscients des inégalités sociales et savent à quel point celles-ci déterminent leur avenir. La puissance rythmée du poème, ses répétitions, révèlent les hésitations et les envolées de cette jeunesse. Dans une langue simple et orale qui restitue en un flot mouvant la vitalité de l'adolescence, il interroge le regard que les adolescents d'aujourd'hui portent sur une société qui les construit autant qu'ils la construisent.

04/2024

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Littérature étrangère

N'appelle pas, il n'y a personne

Jeune femme venue de la petite ville d'Azemmour, Farah - qui signifie "joie" - rêve de devenir chanteuse et monte à Casablanca dans l'espoir d'y faire carrière. Osman est un artisan décorateur qui travaille avec son père sur le chantier de la mosquée Hassan II, que le roi a voulue d'un luxe opulent et pour le financement de laquelle toutes les couches de la population sont mises à contribution, y compris les plus démunies. Sur cette toile de fond se greffe une histoire d'amour entre Osmane et Farah qu'il rencontre par hasard sur le chantier. Elle est pour lui, au gré de ses apparitions, comme un ange de lumière. Toutefois, l'ambition de Farah est trop pressante pour l'assigner à un seul lieu, à un seul homme, et cette nature libre l'expose à toutes les convoitises. Avec N'appelle pas, il n'y a personne, titre inspiré d'une chanson de Fayrouz, Youssef Fadel met un point final à sa trilogie consacrée au règne de Hassan II. On a vu dans Un joli chat blanc marche derrière moi (Sindbad/Actes Sud, 2014) l'arbitraire du pouvoir royal et les intrigues de la cour, dans Un oiseau bleu et rare vole avec moi (Sindbad/Actes Sud, 2017) la dure répression qui a suivi l'attentat manqué contre le roi, le 15 août 1972. Ce dernier tome dénonce en particulier le fossé qui n'a cessé de se creuser entre les riches et les pauvres.

09/2019

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Comics divers

Shanghai Red

XIXe siècle, Portland, Oregon. Red n'a jamais eu peur de travailler dur. Depuis l'enfance, elle endosse les responsabilités et l'apparence d'un homme pour subvenir aux besoins de sa famille. Mais le plus cruel restait à venir : droguée et kidnappée, elle est enrôlée de force sur un navire en partance pour Shanghai, comme tant d'autres à cette époque. Des années de servitude en mer qui se soldent par une rébellion sanglante, et le désir implacable de se venger de ceux qui l'ont arrachée à sa famille. De retour à Portland, Red n'a qu'une obsession : retrouver les siens et traquer les hommes qui l'ont vendue. Des bas-fonds de la ville et ses souterrains secrets à la corruption des hautes sphères, Red fait couler le sang, dans une quête de vengeance et d'identité qui la changera à jamais. Christopher Sebela (Crowded, High Crimes, We(l)come Back) et Joshua Hixson (The Black Woods, The Plot) livrent avec Shanghai Red un puissant polar historique et un récit de vengeance qui transcende le genre, dans tous les sens du terme. " Un comics sombre et superbe sur la vengeance et la violence de l'Histoire. Tout simplement incroyable. " Warren Ellis " Shanghai Red allie deux de mes thèmes préférés : histoire sanglante et vengeance implacable. " Kelly Sue Deconnick " Intense, beau, sincère, tragique et complètement bouleversant. " Matthew Rosenberg " Ce comics subvertit et réinvente le récit de vengeance, tout en créant à lui seul un style nouveau et audacieux. " Matt Fraction " Sebela, Hixson et Otsmane-Elhaou ont créé une oeuvre d'art qui mérite d'être reconnue pour sa grandeur incontestable. " Robert Kirkman

04/2021

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Littérature étrangère

Littérature du Niger. Rencontre, volume 2

Ce volume présente des entretiens réalisés en 1992 avec dix auteurs ou hommes de culture nigériens. Barkiré Alidou, né dans les années 1920, a été pendant près de vingt ans membre et président de l'Amicale de Niamey, association pionnière en matière de théâtre, puisque remontant aux années 1930. De même Marcel Inné, né dans les années 1930, a pu rendre compte des activités des instituteurs et enseignants en province pendant la période coloniale et au début de l'indépendance. Ces deux hommes, sans être des créateurs, sont impliqués dans le développement de la littérature et il est bon de ne pas les oublier. Dans le domaine théâtral, Rima Adamou, né dans les années 1930, est le maître incontestable du théâtre radiophonique en zarma, pour lequel il a produit un nombre important, malheureusement non répertorié, de pièces. Djibo Mayaki, né dans les années 1930, a créé, lui aussi, des pièces de théâtre en français, dont trop peu d'entre elles, ont été publiées - l'absence de publications lui étant préjudiciable. Quant à Alhassane Danté, de la génération des années 1940, il s'est fait connaître dans le domaine du chant lyrique en zarma. Un auteur, né dans les années 1930, est tout à fait hors du commun : Soli Abdourhamane écrit en effet en braille puisqu'il est non voyant depuis la fin de ses études de droit. Cela ne l'a pas empêché d'obtenir un prix de la nouvelle au concours de RH et d'avoir une carrière politique jusqu'au niveau de ministre, ce qui prouve sa détermination et sa force de caractère. Amadou Ousmane, né dans les années 1940, journaliste et responsable de la communication au plus haut niveau, offre l'originalité d'avoir consacré la majeure partie de son écriture au monde de la justice. Albert Issa (génération des années 1940) est un poète très (sinon trop) discret qu'il fallait bien sortir de sa réserve. Deux auteurs, Boubé Zoumé, poète, et Idé Adamou, poète, romancier et nouvelliste, illustrent l'écriture de la génération des années 1950. Idé Adamou introduit en poésie la production en zarma à côté de celle en français pour sortir du déchirement de la langue de création.

11/2010

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Histoire internationale

Les Babitchoua. Parenté, chefferie et résistance aux Allemands dans le sud-est bamiléké

Les liens entre parenté et pouvoir sont au coeur de l'anthropologie politique, et leur importance est ici décrite chez les Babitchoua du sud-est bamiléké, chefferie fondée au XIXe siècle par un groupe d'artisans du fer partis de Pitoa, près de Garoua dans le nord du Cameroun, pour fuir l'islamisation forcée du djihadiste Ousmane Dan Fodio (1804-1809). A deux unités près, la vingtaine des lignages ou "grandes familles" proviennent d'une filière unilinéraire (descent group) fondée par Moukoua, qui sédentarisa son groupe à Tchapla au sud-est de Baloua et de Bandounga, sur des terres achetées aux Loba du nord Makombé (vers Yabassi). Les institutions politiques sont donc contrôlées par un même macrolignage : le livre parle d'un cas (polémique) d'"anarchie semi-ordonnée" en milieu bamiléké qui, de fait, impose l'exogamie et la précarité du centre politique. Monogame, Moukoua et son épouse Mbon ont eu deux garçons, qui forment le système de base de la parenté dans cette société patrilinaire : Sâmou Mbon (fondateur de la lignée Sâkeke, ou Sâ) et Dimou Mbon (fondateur de la lignée Bodime, ou Bo). Les descendants ont pris le pouvoir très au sérieux : après Moukoua, des lignages dissidents et des outsiders n'ont eu de cesse de se multiplier. Crises de succession et compétitions d'ascension hégémonique sont devenues la norme : la pénétration coloniale allemande massacra des Babitchoua à Nouboum Tchapla en 1912 ou 1913 en en tirant profit. L'arrivée des Français (1923), la guerre civile (1955-1965), le décret hiérarchisant les chefferies (1977) et les tentatives hégémoniques incessantes des Bandounga, que les Babitchoua placent à l'origine de bien de leurs malheurs et des pires, ont exacerbé ces disputes, entraînant de grandes vagues migratoires. Depuis 1983, le retour et le rassemblement Sâ-Bo sont devenus des enjeux centraux dont la diaspora urbaine s'est emparé : des "courtiers en développement" en tous genres apparaissent avec l'Etat et des "projets structurants" (écoles, électrification, construction de maisons de campagne, exploitation du domaine, etc.), au moment où des confréries planchent sur des réformes inédites (refondation du code matrimonial pour marier Sâ et Bo, pouvoir unitaire, etc.). Babitchoua est en marche !

06/2016

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Sciences politiques

L'Etat réhabilité en Afrique. Réinventer les politiques publiques à l'ère néolibérale

En s'appuyant sur des travaux empiriques et des études sectorielles, cet ouvrage propose une vision rénovée des interventions de l'Etat en Afrique. Au cours des années 1980, les institutions financières internationales imposèrent un Etat minimum à tous les pays en leur retirant une partie de leur pouvoir dans les domaines économiques et sociaux. En préconisant une profonde réforme de l'Etat, leurs programmes d'ajustement structurel devaient résoudre le problème de la dette, permettre aux pays de renouer avec la croissance et déposséder les pouvoirs publics nationaux de certaines de leurs prérogatives au profit d'acteurs privés afin de favoriser la mondialisation et le libéralisme. Les Etats africains furent contraints d'appliquer ces politiques libérales, élaborées par les instances internationales, qui se traduisirent presque partout par des échecs, voire par des catastrophes socio-économiques et sanitaires. De plus, les populations, qui s'appauvrissaient sous leurs effets, les rejetèrent parfois violemment si bien qu'à la fin des années 1990, on assista à une lente réhabilitation des politiques publiques : l'Etat comme acteur principal du développement retrouvait ainsi une certaine légitimité, actée par des déclarations et des forums internationaux. Les textes réunis ici reviennent sur ces trajectoires historiques et montrent combien les Etats africains, bien que sur la voie de la réhabilitation, ont du mal à retrouver le rôle central qui était autrefois le leur, peinant à définir des politiques publiques et à faire respecter leurs choix face à la multiplicité des acteurs nationaux et internationaux, aux intérêts parfois divergents et aux ressources fort différentes. Emmanuel Grégoire, docteur habilité en géographie tropicale, est directeur de recherche émérite à l'Institut de recherche pour le développement (IRD). Jean-François Kobiané est maître de conférences à l'Université Ouaga 1 Pr Joseph Ki-Zerbo, spécialiste de l'éducation, de l'évaluation des politiques publiques. Marie-France Lange, spécialiste des politiques publiques d'éducation, est directrice de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (IRD). Ont également contribué à cet ouvrage : Marion Amalric, Ousmane Bamba, David Baratoux, Lenka Baratoux, Anne Bekelynck, Emmanuel Bonnet, Florence Boyer, Hamidou Dia, Anne Doquet, Jean-Luc Dubois, Fred Eboko, Bilampoa Gnoumou Thiombiano, Hugues Y. Hangnon, Yann Itard, Pierre Janin, Mark Jessell, Idrissa Kaboré, Jean Marcel Koffi, Jean-Michel Ledjou, Jérôme Lombard, Harouna Mounkaila, Aboubakar Moussa, Olivier Nay, Saliou Ndour, Sihé Neya, Aude Nikiema, Christine Raimond, Luc Siebenaller, Tatiana Smirnova, Moussa Sow, Stéphanie Tchiombiano.

08/2018

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Histoire internationale

Histoire et politique dans la vallée du fleuve Sénégal : Mauritanie. Hiérarchies, échanges, colonisation et violences politiques, VIIIe-XXIe siècle

Longtemps l'histoire du fleuve Sénégal fut négligée en Mauritanie car cette histoire est dangereuse. Elle montre à l'évidence que les dichotomies entre le Nord et le Sud, entre nomades et sédentaires, entre razzieurs et razziés ne fonctionnent pas. L'expansion impérialiste de la France a créé cette frontière, il fallait en effet séparer les "Maures" au nord, des "Noirs" au sud pour mieux les contrôler. Mais la force de cette représentation arbitraire était telle qu'elle fut également adoptée au nord comme au sud par les populations locales. Pourtant, les mêmes populations se retrouvent de part et d'autre de cette frontière, on y trouve les mêmes familles de Haalpulaar'en (Tukolor et FulBe), de Soninké et de Wolof, et leurs ancêtres, depuis au moins le VIIIe siècle. Les échanges et les relations avec les nomades berbérophones (Znâga) et plus tard hassanophones (les Bidân, que les colonisateurs appelèrent "Maures") reposent sur un fond historique similaire. Cette publication fait suite à nos études précédentes - Groupes serviles au Sahara (2000), Colonisations et héritages actuels au Sahara et au Sahel (2007) et Le passé colonial et les héritages actuels en Mauritanie (2014). Dans cet ouvrage, il s'agit de procéder à un double exercice, d'une part, reconstruire l'histoire ancienne du fleuve depuis la période du Takrur (VIIIe-XIe siècle) et, d'autre part, contribuer à la construction de l'histoire régionale de la vallée du fleuve Sénégal mauritanienne jusqu'à la période contemporaine, tout en établissant quelques liens avec le Sénégal. Notre livre veut être ainsi une contribution à l'inclusion de l'histoire du fleuve dans l'histoire de la Mauritanie, trop influencée par la vision qui prétend que l'histoire mauritanienne se résume à la seule histoire des Bidân. Nous présentons des travaux de collègues mauritaniens issus de la région du fleuve (Abdul Dicko, Amadou Dia, Ousmane Kamara et Sidi N'Diaye), ceux de nos collègues Martin Klein et Marion Fresia, et nos propres travaux (Raymond Taylor et Mariella Villasante). Nous espérons que ce livre puisse renouveler les études sur la région du fleuve Sénégal, depuis la période antique de son peuplement jusqu'au présent postcolonial. Pour que l'on puisse enfin construire une histoire nationale de la Mauritanie en incluant toutes les communautés ethniques et statutaires du pays.

11/2017

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Critique littéraire

L'aventure ambiguë. Un témoignage sur la condition humaine

"J'ai lu beaucoup de livres dans ma vie, mais il y en a deux qui ne me quittent jamais. D'ailleurs, si vous ouvrez mon sac, vous les y trouverez. Ce sont Cahier d'un retour au pays natal d'Aimé CESAIRE et L'Aventure Ambiguë de Cheikh Hamidou KANE. Ces deux livres-là ne me quitteront jamais". C'est à peu près en ces termes que Sophie Eckoue, qui présente l'émission "Livres sans frontières" sur Radio France internationale (RFI), a répondu à une question d'un jeune membre du "Club REI" de Ndjamena (Tchad) qui lui demandait quels étaient ses livres favoris. Hommage ne pouvait être plus grand, venant d'une dame de grande culture qui affirme par ailleurs avoir lu depuis sa tendre enfance, énormément, et toutes sortes de livres, de revues, de journaux. C'est une preuve, parmi des centaines d'autres, effectives, et des millions, potentielles, que L'Aventure ambiguë est une oeuvre majeure de la littérature universelle, par-delà les frontières, les époques, les cultures et les civilisations. Oeuvre qui a été au programme de nombreuses universités sur les cinq continents, L'Aventure ambiguë est la preuve que l'on peut bien être prophète chez soi. Depuis 1961, des dizaines de promotions de lycéens, d'étudiants, d'instituteurs, d'administrateurs, de juges, de financiers, de douaniers, de travailleurs sociaux, bref, des millions de Sénégalais et d'Africains, étudiants à tous les niveaux du système d'enseignement ou travailleurs de tous les secteurs de l'administration, ont eu, à un moment ou à un autre, L'Aventure ambiguë dans leur programme de formation, en alternance ou concomitamment avec d'autres oeuvres majeures de notre littérature telles Les Bouts de bois de Dieu de Sembene Ousmane, L'Exil d'Albouri de Cheik Aliou Ndao, Maïmouna d'Abdoulaye Sadji... Il est donc logique que, cinquante après que cette oeuvre a paru au firmament de notre littérature et s'y maintient avec une constance peu commune, que l'on procède à une sorte de bilan, que l'on la revisite non seulement à l'aune des problèmes qu'elle révélait en son temps, mais encore que l'on la relise en la mettant en perspective dans le champ sociopolitique, culturel et civilisationnel qui prévaut de nos jours dans notre pays, sur notre continent et dans le monde. Il y a dans ce livre des intuitions fulgurantes qui trouvent leur pleine signification dans notre contexte mondialisé, en perte de valeurs, de repère et de sens.

07/2017

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Littérature française

14 - 2 juillet 2019. Une certaine hypocrisie française

"La France officielle et des réseaux serait bien inspirée de comprendre qu'elle a dorénavant un nouvel interlocuteur générationnel avec lequel elle gagnerait à reconcevoir de nouveaux rapports plus satisfaisants pour les deux parties. C'est une exigence cruciale, nous semble-t-il, de ce millénaire commençant". Extrait du discours de l'Opération Lumumba, le 12 juillet 2019. Voici un livre coup de poing qui dérange grandement, parce qu'il bouscule tous les codes du politiquement correct ! Il était temps qu'après les barbouzes et les journalistes d'investigation occidentaux, un Africain, politiquement engagé, écrive un livre disséquant toute l'hypocrisie de la posture française en Afrique. Au fil des pages, on découvre avec une indignation grandissante la duplicité d'un pays qui plastronne volontiers à la tribune de l'ONU en tant qu'Etat démocratique respectueux des droits humains et des peuples, donnant à l'occasion des leçons aux autres, mais qui, dans l'ombre, piétine allègrement la souveraineté des pays africains de son pré-carré, y foulant aux pieds l'éthique et les lois internationales qui régissent les rapports entre Etats membres de l'ONU. Dans une posture visionnaire, néopanafricaniste et anti impérialiste, M. Privat Ngomo s'affranchit de toute langue de bois pour disséquer, à travers l'histoire de son pays et son parcours personnel, un système impitoyable de contrôle des Etats d'Afrique noire francophone qui interpelle la conscience de la communauté internationale et rend la France parjure lorsqu'elle bafoue, à travers les actions définitivement répréhensibles d'un tel système, l'esprit même de sa devise et les fondements de la République française censée se poser en modèle universel de la pensée humaniste. Dans un contexte historique où la France est de plus en plus critiquée pour ses agissements antidémocratiques, néocolonialistes et criminels dans les pays africains de son pré-carré, par le biais du système de la Françafrique, l'oeuvre de Privat Ngomo est une preuve supplémentaire de la montée en puissance d'une jeunesse africaine décomplexée, compétente, consciente, agissante et souverainiste. Avec le franco-béninois Kemi Seba, la malienne Amina Fofana, le sénégalais Ousmane Sonko et la camerouno-suissesse Nathalie Yamb, le gabonais Privat Ngomo est un échantillon de ce nouvel interlocuteur générationnel avec lequel la France gagnerait à engager un dialogue constructeur, franc et novateur, loin des postures paternalistes, condescendantes ou méprisantes qui caractérisent jusqu'à présent les rapports de l'élite dirigeante de l'Hexagone avec les Africains de l'espace francophone.

05/2023