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Denyse Saab

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Sports

130 ans avec un "patro" de banlieue. La Saint-Georges d'Argenteuil (1884-2014)

Dès les dernières années du XVIIIe siècle les premiers patronages voient le jour au sein de divers ordres religieux à vocation sociale ou enseignante ; cependant les patronages paroissiaux ne se développent que cent ans plus tard avec l'arrivée des Républicains au pouvoir après les élections de 1877 et 1879, et le développement du catholicisme social. Soutenus par le haut-clergé, la part des activités physiques y prend alors une telle importance qu'ils sont un moteur de l'essor de la gymnastique et de la naissance du sport en France. L'histoire de la Saint-Georges en est une bonne illustration. Les débuts du sport dans le nord de l'ex- Seine-et-Oise sont contemporains de celle du Stade Français et du Racing Club de France et c'est bien en cette année 1883 qu'un groupe de modestes concitoyens et ardents patriotes - tous membres de la loge maçonnique - y fondent une société de gymnastique et d'instruction militaire : La Fraternelle Union. Et dès l'année suivante, deux vicaires de la Basilique Saint-Denys y répondent par la création d'un des tout premiers patronages paroissiaux de l'évêché de Versailles. Celui-ci, avec des fortunes diverses, devient une des plus grandes associations sportives de l'ex- Seine-et-Oise entre les deux guerres et reste le fondement même de la paroisse jusqu'au milieu des années 1960. Après la crise de l'Eglise de France il se transforme en une association sportive et culturelle particulièrement active tant sur sa commune qu'au sein de la Fédération Sportive et Culturelle de France à laquelle il reste fortement attaché. Cinq ans après une première édition celle-ci fait le point sur cette évolution . . . ou cette survie ? A travers cette histoire locale, c'est à la fois une page de l'histoire du sport et du catholicisme français que vous êtes invité à tourner.

08/2014

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Autres philosophes

L'identité humaine

Après Michelle Perrot et Elisabeth Badinter, la collection Bouquins accueille dans son catalogue l'une des grandes intellectuelles de notre époque. Issue, par son père, d'une vieille famille catholique de droite, Elisabeth de Fontenay a été élevée dans l'ignorance des racines juives de sa mère, convertie au catholicisme, dont la famille fut exterminée à Auschwitz. A vingt-deux ans, elle rompt avec la religion catholique pour se tourner vers le judaïsme et assumer son ascendance juive. A la fois détruite et construite, dit-elle, par le secret qui entoura ses origines. Dans toute son oeuvre, elle n'a cessé de s'interroger sur les devoirs que nous avons envers les êtres vulnérables et de chercher à combler le silence de sa mère, celui de son frère, celui aussi des animaux qu'on extermine. Elisabeth de Fontenay, inlassablement, s'est attachée à mettre la philosophie " à l'épreuve de l'animalité ", sans pour autant " offenser le genre humain ". Elle dénonce une tradition philosophique responsable, à ses yeux, de la longue méconnaissance de l'animal au nom du " propre de l'homme ", et rappelle avec force que l'attention portée aux animaux ne saurait entrer en contradiction avec celle que l'on porte aux êtres humains et à leur propre identité. Fragilité, animale ou humaine, stupeur face à la violence génocidaire, amour de la littérature, admiration et méfiance mêlées vis-à-vis des Lumières, mais passion pour Diderot, " inventeur d'un matérialisme enchanté ", engagement politique, autant de thèmes qui s'entrelacent dans ce volume rassemblant l'essentiel d'une oeuvre sensible, dense et inclassable, qui fait autorité et assure à son auteur un grand rayonnement. Ce volume contient : Actes de naissance - Gaspard de la nuit - En terrain miné (avec Alain Finkielkraut) - Une tout autre histoire - La Prière d'Esther - Diderot ou le matérialisme enchanté - " Flaubert, un pensum mystique " - " Barbey, cet absolu littéraire " - La Grâce et le progrès - Sans offenser le genre humain - " Lucrèce, la force de dissidence du poème " - " La raison du plus fort " - " Entretien avec Jean-Louis Poirier ".

10/2021

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Histoire internationale

L'Europe au XVIe siècle. Etats et relations internationales

Le XVIe siècle européen voit émerger, de façon encore incomplète, un système politique qui perdure pendant les trois siècles d'Ancien Régime, voire au-delà. Les guerres d'Italie se transforment en un combat pour l'hégémonie sur le continent. La naissance d'une nouvelle construction politique, l'empire de Charles Quint, qui se prolonge dans la monarchie catholique de Philippe II, polarise ensuite la politique européenne. Cet ensemble, le premier de l'ère moderne à éprouver l'ivresse et la difficulté d'être une puissance mondiale, peut contenir le royaume de France et, avec plus de peine, l'expansion ottomane. La crise religieuse née de la Réforme protestante n'est pas sans conséquences politiques, nourrissant guerres civiles et complots, alimentant les tensions entre Etats protestants et catholiques, mais aussi les espoirs d'une nouvelle unité de la Chrétienté, ou encore le souci de libérer les Etats des contraintes confessionnelles. Le présent ouvrage s'attache aussi aux nouvelles structures de la vie internationale la diplomatie permanente devient le mode de relations normales entre les Etats, contribuant à une homogénéisation des pratiques politiques ; la gestion d'une information toujours plus dense et le développement inédit d'une administration propre du politique modifient l'exercice du pouvoir ; les exigences nouvelles de la guerre sont le moteur d'un développement de la puissance étatique qui n'est cependant jamais uniforme ou linéaire. Sans juxtaposer des histoires nationales, ce livre propose une vision synthétique des évolutions politiques de l'Europe de la Renaissance et des guerres de Religion. Tout en restant attentif aux particularités des divers Etats qui la composent, il dessine des traits communs dans la conception patrimoniale du pouvoir, le développement d'une société de cour, la construction toujours précaire d'identités collectives. S'appuyant sur les recherches les plus récentes des diverses historiographies européennes, il en restitue les interrogations sur cette première modernité qui ne nous est plus immédiatement familière, mais qui, dans son éloignement même, nous fait partager son inquiétude sur la fragilité du politique.

07/2010

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Littérature française

La petite groie

Tandis que perdure l'éthique des années 40, coûte que coûte, né avec le "grand tournant" , Jérôme a un mal fou à se faire à l'école. Dans les hauts de son lycée, il s'y construit de secrètes fondations où celles de sa famille vont lentement se fissurer. De par la vitalité de ses semblables va éclore une énergie où, de classe en classe et de cours en cours, silencieux, mais bavard avec lui-même, le jeune garçon va découvrir ce qui n'a pas sa place à la maison. Entre d'autres cloisons, où il apprend sans suivre ce qu'on y enseigne, après ses errances et ses rêves, les rues où il court sont jalonnées d'imprévus : mais cette ville-là existe-t-elle vraiment ? Et il faut aller vite, la 11 est, sur ce point, déterminante mais brièvement, une 15 le sera davantage, mais insuffisante à réaliser l'inimaginable. Dans sa capacité à quitter la terre sur l'eau, l'hydravion comblera bientôt son rêve à vouloir explorer les cheminées. Un être de famille, ce curieux personnage qu'il n'a fait qu'entrevoir, est en réalité l'artisan de son essor... Au travers d'histoires familiales mêlées, Jérôme Prades-Eliot livre un roman contemporain dense et fort. Les Beaux-Arts et les groupes des graphistes auquel Jérôme Prades-Eliot a appartenu constituent l'essentiel de ses activités où la didactique universitaire n'en est que la conséquence. L'extrême plaisir à considérer la littérature dessinée ou écrite et, dans les conditions où nous prenons notre temps, la fragilité virtuelle de la première et le vécu de la seconde, la visualisation des deux créé la passion de lire. Dessinateur de centaine de choses au crayon, bic ou marker, au rêve de l'individualisation artisanale, à cette veine en voie d'anéantissement peut-être, au qualitatif, il a toujours donné la préférence au regard de ses rapports quantitatifs et monnayés.

07/2021

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Essais médicaux

Mauvais sang

Ce sang qu'on connait si mal, le spécialiste mondial de l'hématologie et sa patiente pas comme les autres le racontent. La bataille contre le pire est engagée. Pour la première fois ici, un médecin et une malade font à deux voix le récit émouvant, dense, inquiet aussi, de leur combat commun. Le 4 décembre 2017, le Pr Mohamad Mohty, une sommité en hématologie, reçoit en urgence Elisabeth Schemla atteinte d'un cancer du sang inguérissable. Les premières chimios échouent, elle y est réfractaire, le pronostic vital est mauvais. Alors le médecin lui propose d'entrer dans un protocole d'essai international. Elle accepte d'être cobaye. A partir de là, une confiance totale entre la malade et " son docteur " s'installe. Ensemble, ils vont mener la bataille du sang. Du sang malade qui a emporté jadis la mère du Pr Mohty. Il s'est alors juré d'y consacrer sa vie et de le vaincre. Il nous enseigne tout avec délicatesse, démontrant à quelle vitesse va la recherche et comment les nouveaux traitements révolutionnent la perspective thérapeutique. Entre les deux partenaires, c'est une négociation permanente entre la nécessité clinique et le confort existentiel. Elle raconte sa vie affective, professionnelle, sociale bouleversée, elle veut vivre, et bien. Mais aussi le regard des autres, ceux qui se détourne, la colère qui monte, la fatigue, les effets secondaires des médicaments, les espoirs, les rechutes, la bataille du coeur autant que du corps. Lui veut la sauver et qu'elle vive le mieux possible. Ainsi depuis six ans, avec en toile de fond la déliquescence hospitalière, le Covid, mais aussi ces immenses progrès, ils traversent, non sans humour, épreuve sur épreuve. Ce duo nous fait entrer dans l'intimité de sa vie quotidienne, de ses interrogations, de ses découvertes et de ses décisions dans lesquelles tant de malades et de médecins se reconnaîtront. Un livre magnifique, qui allie émotion, science, médecine, santé à portée de vie, servi par une plume magistrale.

10/2023

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Droit pénal

Le guide pénal ; Le guide des infractions. Edition 2022

S'approprier la richesse et les évolutions de la matière pénale, enquêter, poursuivre, défendre et juger au pénal, exercer un recours : Le Guide pénal réunit les outils de maîtrise de la procédure pénale et du droit pénal général et spécial, sans négliger le droit administratif répressif. Il traite l'enquête judiciaire, les procédures alternatives et les poursuites, les mesures de sûretés avant jugement, les droits de la victime, le procès pénal, la sanction et les recours, ainsi que près de 7 000 crimes, délits et contraventions. Des éléments de police technique et de médecine légale complètent l'approche juridique. Cette 23e édition intègre les dispositions du code de la justice pénale des mineurs applicable depuis le 30 septembre 2021. L'ouvrage, dont le volet droit pénal spécial est aussi largement renforcé, tient notamment compte des lois du 24 décembre 2020 relative à la justice environnementale et à la justice spécialisée, du 8 avril 2021 améliorant l'efficacité de la justice de proximité et de la réponse pénale, du même jour sur le respect de la dignité en détention, du 21 avril 2021 visant à protéger les mineurs des crimes et délits sexuels et de l'inceste, du 25 mai 2021 pour une sécurité globale, du 30 juillet 2021 relative à la prévention d'actes de terrorisme et au renseignement, du 2 août 2021 relative à la bioéthique, du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République. Les décisions du Conseil constitutionnel et de la Chambre criminelle de la Cour de cassation, de la Cour européenne des droits de l'homme et de la Cour de justice de l'Union européenne enrichissent l'ouvrage, ordonné par thèmes et par fiches, servi par un maillage dense de renvois et de tableaux de synthèse, un index thématique et des codes Natinf des infractions. L'auteur, Jean-Christophe Crocq, est magistrat

12/2021

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Droit européen - Textes

Traité de droit civil belge. Tome 8, Les libéralités Volume 1, libéralités, régime général

Le Traité "Les libéralités - Les donations" d'Henri De Page (éd. 1962) formule une théorie générale approfondie des libéralités (donations et testaments) et analyse de manière systématique le régime des donations. Les éléments constitutifs des libéralités sont étudiés, notamment le concept de libéralité et de donation, les modalités de celles-ci (conditions, termes, etc.), leur objet, le ou les mobiles qui en sont la cause, la délicate matière des incapacités générales ou spéciales de disposer ou de recevoir. Soixante ans plus tard, ce Traité est toujours d'actualité à propos des mécanismes fondamentaux gouvernant les libéralités et, en particulier, des donations. Et son influence est demeurée grande. Le présent traité a, dès lors, été conçu plus dans l'esprit d'une mise à jour que l'évolution législative et jurisprudentielle ont rendu nécessaire, notamment dans la matière des incapacités de disposer ou recevoir, ou, à propos des débats sur la cause impulsive des libéralités ; sur l'objet des donations ; sur la nullité, la révocation ou la résiliation d'une donation ; sur les donations atypiques que constituent les donations indirectes ou déguisées et dons manuels, leurs applications modernes et leurs modes probatoires. Dans les deux dernières décennies, la jurisprudence est, dans la matière des libéralités, particulièrement dense - et la doctrine la commentant aussi - : autant d'éléments qui ont contribué à orienter, de manière précise, la rédaction actuelle des conventions de donation et leurs modalités. Ces évolutions ont permis, aussi, de revoir certains points de vue exprimés par Henri De Page. Le présent traité aborde aussi tous ces thèmes dans un esprit qui se veut pragmatique. Au-delà des analyses doctrinales, qui ouvrent la réflexion théorique - qui reste indispensable -, le traité actuel a pour objectif d'orienter le praticien qui, dans le domaine du patrimoine familial, se retrouvera fatalement sur le chemin, parfois périlleux, des libéralités. En effet, si l'intention de donner est claire et simple pour le disposant, sa réalisation est, parfois, autrement plus délicate à mettre en place !

12/2021

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Littérature étrangère

Pleine lune

Dans une petite ville du sud de l'Andalousie battue par la pluie et le vent, une fillette est retrouvée morte sur le talus d'un parc. Couverte de terre, elle ne porte que ses socquettes, et sa culotte a été enfoncée dans sa bouche pour l'asphyxier. L'hiver et la peur tombent sur la ville tandis que se font entendre, comme une trame en continuelle expansion, les voix des personnages liés entre eux par des bribes de passé et l'horreur d'une cruauté gratuite. L'inspecteur, un homme muté du pays Basque, miné de l'intérieur par la violence terroriste, obsédé par la recherche de l'assassin comme si d'elle dépendait son propre salut. Susana Grey, l'institutrice, dont la sensibilité, l'ouverture sur le monde et les autres vont bouleverser la vie de l'inspecteur. Le père Orduna, ancien prêtre ouvrier, persuadé que les yeux sont le reflet de l'âme et que ceux de l'assassin sont vides. Paula, la seconde victime, elle aussi retrouvée sur le talus, mais vivante à force de courage et de ténacité, protégée par la tendresse de son père. Le médecin légiste, dissimulant sa solitude et son désenchantement sous sa conscience professionnelle et sa tendresse pour l'enfance. L'assassin enfin, personnage névrosé et énigmatique, ordinaire et ignoble, qui ne sait vivre que dans la haine et la soumission du plus faible. Témoin symbolique de cet entrelacs d'horreur et d'humanité, la clarté lunaire tantôt illumine l'amour rédempteur de l'institutrice et de l'inspecteur, tantôt pousse l'assassin au plus noir de lui-même. On ne sort pas indemne de ce livre dense, qui s'appuie sur une prose précise et une construction sans faille, animé d'un souffle poétique admirable et qui s'enfonce, entre passé et présent, dans l'obscure et lumineuse matière humaine. Pleine Lune révèle la profonde cohérence du monde narratif d'Antonio Munoz Molina, l'un des plus grands écrivains de notre temps. Traduit de l'Espagnol par Philippe Bataillon.

07/1998

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Beaux arts

Picasso à l'oeuvre. Dans l'objectif de David Douglas Duncan

Entre 1956 et 1973, le photographe américain David Douglas Duncan (né en 1916) noue avec Pablo Picasso, alors au faîte de sa gloire, une véritable amitié et réalise ce qui est sans doute le premier photoreportage sur l'intimité d'un artiste. Ce compte rendu du quotidien de Picasso réunit plusieurs centaines d'images montrant Picasso dans sa vie privée ou à l'œuvre pendant cette intense période de création. Duncan a plusieurs fois utilisé cette somme iconographique pour des ouvrages qui sont parmi les grandes références de la construction du mythe de l'artiste universel qui se construit autour de Picasso après la Seconde Guerre mondiale. Cet ouvrage propose un vrai dialogue entre l'œuvre photographique de Duncan, qui fixe l'univers et l'atelier de son modèle, et l'œuvre de Picasso, qui prend forme dans l'objectif de son portraitiste. Ce double regard conduit notre attention entre le temps de l'accomplissement de l'œuvre et la lecture inédite de références universelles de l'histoire de l'art moderne. Ainsi, le reportage particulièrement dense qui lui est consacré permet d'entrer dans la totalité du processus de réalisation de la toile monumentale des Baigneurs de la Garoupe (1957, musée d'Art et d'Histoire de Genève). On pénètre au cœur de l'intimité de Picasso, pour y côtoyer ses proches et les visiteurs de marque qui passent par la Californie ou Vauvenargues dans ces années où l'artiste impose son image au monde entier. Les photographies choisies montrent par ailleurs comment Picasso occupe son cadre de vie et de travail avec des œuvres anciennes qui semblent indispensables à son univers et qui réapparaissent souvent, comme Le Fou (1905), dans les clichés. Dans cette période, Picasso travaille beaucoup à son œuvre céramique et à la sculpture. La confrontation entre cet œuvre qui se bâtit sans concession et l'architecture baroque, de La Californie notamment, met en abîme le principe même de l'atelier et la frénésie d'inventer un autre langage plastique.

02/2012

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Ethnologie

Du point de vue de l'ethnicité. Pratiques françaises

Depuis une vingtaine d’années, les discussions tantôt politiques, tantôt scientifiques autour du « modèle républicain français d’intégration » témoignent implicitement d’un malaise face à cette question, tout en l’occultant dans la pratique. Finalement, ce qui pose problème aujourd’hui n’est pas tant le principe d’égalité des droits que la difficulté contemporaine à l’assurer dans la réalité. Crise économique, chômage, ségrégation urbaine associée à une répartition territoriale des inégalités sociales, ou encore la manière dont la xénophobie se banalise dans le discours politique sont quelques-uns des facteurs qui ont fait apparaître des pratiques et discours discriminatoires où « la culture d’origine » est souvent surinvestie et appréhendée de manière négative. Aussi la question de l’« ethnicité » réduite à sa dimension politique étatico-nationale a-t-elle pour effet de limiter la compréhension des réalités quotidiennes associées aux situations hiérarchisées dans lesquelles se jouent des relations interethniques. Plutôt que de s’intéresser aux prétendus « problèmes » que pose l’immigration, anthropologues, géographes, sociologues, mais aussi un juriste, une psychosociologue, un documentariste et un économiste ont choisi dans cet ouvrage d’interroger les enjeux auxquels ceux-ci renvoient. Au fond, il s’agit de considérer que la « différence » des populations nommées « immigrées », « deuxième génération », « gens du voyage », existe peu en tant que telle, qu’elle est le résultat de rapports sociaux sociologiquement et historiquement construits entre différents acteurs, et inscrits à un moment donné. Chantal Crenn est maître de conférences en anthropologie à l’université Michel-de- Montaigne Bordeaux III, IUT Département « Carrières sociales » et chercheure à l’UMI 3189 ESS-CNRS-Bamako / Dakar / Ouagadougou / Marseille. Laurence Kotobi est maître de conférences en anthropologie au Département d’Ethnologie et d’Anthropologie sociale de l’université Bordeaux-Segalen et chercheure à l’UMR 5185-ADES-CNRS / université Bordeaux-Segalen. Avec les contributions d’Hélène Bertheleu, Bernard Chérubini, Henri Courau, Dominique Crozat, Denys Cuche, Angélina Etiemble, Mohamad Fazani, Zahia Kessar, Gaëlla Loiseau, Abdourahmane Ndiaye, Dragoss Ouedraogo, Yves Raibaud, Claire Schiff et Maryse Tripier.

02/2012

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Romans historiques

L'Empire Tome 3 : Le Désamour

Écrivain, journaliste, Alexandre Kerner a la cinquantaine dans les années 30. La France célèbre alors la puissance de son empire colonial qu'il connaît bien. Des bords du Congo au Sahara, de Saigon à Alger, il l'a parcouru, a éprouvé comme tant d'autres cet " envoûtement " que provoque la découverte de l'Afrique et de l'Asie. Depuis, il ne cesse de dénoncer dans ses écrits les brutalités de la " possession " coloniale. Il est loin d'imaginer que la partie la plus dense et la plus douloureuse de sa vie ne fait que commencer. Épris d'une jeune Algérienne, il adopte un enfant africain Anta Zerbo. Par le biais d'une ancienne maîtresse, Élisabeth Stein, il côtoie le milieu anticolonialiste et fait la connaissance de Malraux, Césaire, Senghor, ces jeunes intellectuels qui veulent secouer la tutelle coloniale, mettre " la négraille debout ". Emporté par les événements et la guerre - il a rejoint de Gaulle -, il assiste aux premiers troubles qui secouent le Constantinois en 1945, puis au chaos de Diên Biên Phu en mai 1954, et, en novembre de la même année, au début de la guerre d'Algérie. Kerner est tour à tour témoin et acteur, jusqu'à ces jours sombres de juillet 1962 où il va retrouver Yasmina Khedda. Le couple qu'il forme avec elle va se déchirer au fil de ces années qui bouleverseront inéluctablement le destin de tous les personnages de ce grand roman du " désamour ", - lequel se termine aujourd'hui car, entre la France et les peuples qu'elle a colonisés, c'est l'impossible oubli. Les passions ont été trop fortes. Et Max Gallo ne cache rien de leur violence, mais aussi des élans et de l'espoir qui les portent. Voici la première saga romanesque qui raconte l'envoûtement, la possession, la désaffection qui ont fait naître et mourir l'Empire français. Dans cette tourmente héroïque et cruelle, L'Empire retrace les vies écartelées, mais si souvent généreuses, de ceux qui s'aimaient en s'opposant.

09/2004

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Autres médecines

Les chaînes musculaires et articulaires Méthode GDS. Aspects biomécaniques Tome 1, Notions de base, 3e édition

Le concept des chaînes de madame Godelieve Denys-Struyf est une approche psycho-corporelle et à ce titre, présente de multiples facettes. Cette série de six fascicules aborde l'aspect biomécanique de la méthode qui constitue pour le kinésithérapeute ou le thérapeute manuel une base incontournable pour une meilleure compréhension du terrain. Cette compréhension du terrain guidera ensuite le choix des outils pour une intervention la mieux adaptée possible. La méthode propose un choix varié de techniques pour répondre à cette nécessaire adaptabilité dont le thérapeute doit faire par : elle utilise le massage, certaines techniques réflexes, les mobilisations, les étirements locaux mais aussi globaux et les contractions isométriques.... Quelque soit la technique utilisée, elle repose toujours sur une parfaite connaissance de l'anatomie et de la physiologie. Il n'y a pas de recette, il y n'a qu'une adaptation au cas par cas. Le chaîniste ne s'arrête pas au simple déblocage, mais tente de reprogrammer ce qui ne l'est plus ou, tout simplement, ne l'a jamais été. Il dispose de ses propres manoeuvres de reprogrammation des actions musculaires réciproques et a recours à l'apprentissage ou au réapprentissage des gestes justes pour une optimisation de l'utilisation corporelle. Ces deux modes d'action nécessitent une bonne connaissance des trajets musculaires ainsi que de leur inter-actions sur le squelette et le articulations. L'os, le muscle et les fascias ne font qu'un. Pour mener à bien ce travail de restructuration en de reprogrammation, il convient de connaître les lois de la physiologie qui régissent le corps humain et plus particulièrement le système locomoteur. Il faut savoir ce qui est juste pour corriger ce qui est faussé. Cette série de six fascicules a pour ambition de faciliter le travail de nos élèves mais pourra aussi renseigner le néophyte sur l'aspect bio-mécanique des chaires G.D.S. Le premier de ces fascicules met en place les notions de base essentielles à l'étude approfondie des différentes chaînes qui sera développée dans les cinq suivants.

07/2019

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Bâtiments et travaux publics

Les escaliers. Conception, dimensionnement, execution : escalier en bois, metal, verre, maconne

L'escalier (d'intérieur et d'extérieur) est un élément d'ouvrage très particulier et certainement l'un des plus complexes à réaliser. Bien pensé, bien conçu, bien dimensionné, bien construit, il doit se monter et se descendre sans effort, trouver naturellement sa place dans son environnement, offrir toutes les garanties de confort, de stabilité et de sécurité. Son rôle fonctionnel est le plus souvent couplé à un rôle décoratif et les architectes lui accordent une attention toute particulière. La multiplicité des formes, des styles, des matériaux, la variété des destinations, des situations, la diversité des modes de conception et d'exécution, rendent quelquefois la tâche difficile au constructeur qui a en charge de matérialiser un projet d'escalier. Il doit de surcroît respecter un certain nombre d'exigences et obéir à des règles immuables, applicables à tous les types de bâtiments, pour assurer un niveau de qualité élevé et éviter les erreurs souvent irréparables. Ce guide présente les différents types d'escaliers, expose les précautions à prendre lors de leur conception et réalisation en insistant sur les points à risques, explique comment les dimensionner, précise les dispositions constructives spécifiques à chaque type de conception, aborde les éléments annexes tels que les garde-corps, cite également les cas peu courants, mais pouvant se révéler nécessaires dans certaines configurations. Enfin, dans un domaine où la réglementation est dense et différenciée selon la destination du bâtiment (maison individuelle, habitations collectives, ERP immeubles de bureaux, locaux industriels, etc.), il fait le point sur les principaux textes et rappelle les exigences en la matière. Cette troisième édition intègre la mise à jour des règles de conception et de dimensionnement sur la base des règles communes du NF DTU 36. 3 "Travaux de bâtiment - Escaliers en bois et garde-corps associés" , l'ajout des classements UPEC des revêtements des marches en fonction des locaux visés conformément au cahier 3782_V2 du CSTB et des points de contrôle à réaliser sur le support et sur l'escalier lui-même.

10/2022

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Proche-Orient

L'Epopée de Gilgames. Le grand homme qui ne voulait pas mourir

Vieille de quelque trente-cinq siècles et de loin antérieure à l'Iliade et au Mahâbhârata, l'Epopée de Gilgameš est la première œuvre littéraire connue à qui son ampleur, sa force, son souffle, sa hauteur de vision et de ton, l'éminent et l'universel de son propos aient valu, dans tout le Proche-Orient ancien, une célébrité millénaire et, dans notre jugement à nous, le titre d'"épopée". Elle conte l'histoire d'une grande amitié, source de surhumaines réussites, mais qui, tragiquement amputée par la mort, jette le survivant, le grand roi Gilgameš, dans une recherche désespérée, mais vaine, du moyen d'échapper au trépas. Sur ses tablettes d'argile, depuis qu'au propre berceau de l'assyriologie, voici moins de cent cinquante ans, on en avait retrouvé les premiers lambeaux, le texte de cette composition fascinante n'a cessé, d'année en année, de se compléter de trouvailles nouvelles, et de se mieux entendre, replanté dans son dense et profond humus culturel natif. Il fallait qu'un assyriologue, vieilli dans son métier, en mît au net la teneur la plus complète possible ; en revît la traduction, à la hauteur de son lyrisme auguste ; en expliquât, d'un mot, mais clairement, les exotismes, les silences et les subtilités, livrant ainsi au public de langue française démuni une édition à jour pour lui révéler au mieux de ce chef-d'œuvre admirable et presque secret. Son travail n'ouvre pas seulement une grand-porte dans les puissants remparts qui défendent l'altière civilisation mésopotamienne, notre plus vieille aïeule ; il permettra aussi d'y retrouver, dans un discours et un imaginaire pourtant bien loin des nôtres, deux ou trois grandes valeurs universelles de notre condition humaine, qui comptent toujours à nos yeux : le prix de l'Amitié, même si nous la savons périssable, comme tout, ici-bas ; et le sens de la Vie, même si elle ne nous est accordée que pour se trouver, elle aussi, trop vite effacée par la Mort.

10/1992

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Sciences politiques

La Restitution. Région - Sénat

Le 31 mars 1992, à 3 heures du matin, Maurice Schumann proclama une femme écologiste inconnue présidente de la Région Nord-Pas-de-Calais. La rédaction du quotidien régional titra "Est-ce bien raisonnable ? " Aujourd'hui, après un mandat de présidente de Région et deux mandats de sénatrice, Marie-Christine Blandin dévoile les coulisses des institutions et nous propose de répondre nous-mêmes à la question. "Ce que j'ai appris revient de droit aux gens qui payent ce que mettent en oeuvre les élus, qui votent pour choisir un sens à l'évolution de notre société et qui, au gré des projets réalisés, voient leurs conditions de vie s'altérer ou s'améliorer... A l'heure où les médias offrent des bribes de plus en plus brèves, et donc de plus en plus caricaturales des débats politiques et de la vie des institutions, je veux montrer que l'activité politique est à la portée de tous et qu'avec bon sens et travail, chacun peut exercer un mandat d'élu". La Restitution éclaire autant qu'elle interroge les cheminements parfois tortueux de l'élaboration des décisions politiques et des lois. A la Région, les dossiers abordés plongent dans la réalité de dossiers sombres : amiante dans les lycées, chômage massif, Metaleurop... ou plus lumineux : le film Germinal, les relations Nord-Sud... On croise Mitterrand, Pasqua, les ténors socialistes et autres, Aubry, Mauroy, Delebarre, Percheron, Borloo... Au Sénat, nous entrons dans l'office d'évaluation des choix scientifiques et technologiques lorsqu'il se penche sur le risque épidémique, le principe de précaution, les OGM ou les pesticides ; nous assistons aux travaux de la commission culture, éducation et communication. Conflit des intermittents, Grenelle de l'Environnement, loi sur les lanceurs d'alerte... Telle une souris (verte) en observation, nous voyons comment s'élaborent des lois et comment s'influencent les décisions dans ce récit dense, aux vives anecdotes. Un récit passionnant et une restitution nécessaire : l'histoire n'est pas finie.

04/2021

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Monographies

Pleased to meet you N° 10, avril 2021 : Pleased to meet you Marie Losier

" Présenter l'artiste comme une rock star " résume la ligne éditoriale de la collection Pleased to meet you qui souhaite offrir une approche la plus intime et inédite possible de l'artiste et de son oeuvre. Le choix du format " magazine ", à la structure plus libre et décontractée qu'un catalogue, est décisif pour susciter la proximité et l'empathie. Au sommaire de chacun des titres : un essai, un entretien inédit avec l'artiste, des pages illustrées comme dans la presse magazine reproduisant des vues d'atelier, de tournages, de documents préparatoires, ainsi qu'un portfolio dense et dynamique, traité à la manière d'une traversée de l'oeuvre. La collection dresse au fil de ses numéros une généalogie d'artistes dont l'oeuvre s'est construite à la marge, figures rares et célébrées par des cercles restreints, parfois qualifiées d'artistes d'artistes : William S. Burroughs, Dorothy Iannone, Richard Jackson, Steve Gianakos ou André Cadere... Le dixième numéro est consacré à Marie Losier, dont l'oeuvre innervée par sa vie privée mêle dessins et films, installations et décors, en une autofiction euphorique et généreuse. Internationalement reconnue, Marie Losier est très régulièrement invitée dans des festivals, son oeuvre filmée fait l'objet de rétrospectives, son oeuvre dessinée est montrée en expositions. D'une carrière longue de plus de 20 ans, pourtant, aucun ouvrage ne vient retracer l'épopée. Cette publication viendra donc combler une lacune éditoriale et contenter à n'en pas douter le public nombreux et fervent de Marie Losier. Cet ouvrage projette de donner accès à la fois à sa filmographie grâce à des photographies de plateau, à son oeuvre plastique via des reproductions de ses dessins et vues de ses installations, mais aussi à un trésor d'archives que l'artiste a précieusement établi et conservé. Elaborée en étroite concertation avec Marie Losier, cette publication sera un reflet le plus fidèle possible de sa pensée et de son univers esthétique.

04/2021

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Littérature française

Et toi, comment vas-tu ?

Au chevet de sa mère mourante, Viviane observe avec tendresse ce corps aimé qui, au fil des jours, s'éteint. Le moment est encore aux caresses esquissées, à quelques mots échangés, à des airs de piano joués dans le couloir. Durant cinq jours, dans cette atmosphère particulière, dense et sereine qu'est une chambre d'hôpital, Viviane repense à la vie de sa mère, Marianne, à celle de Réjeanne, sa grand-mère, puis à des moments anodins ou marquants de sa propre vie. Ces différents récits dans lesquels se lit en filigrane l'histoire, souvent ignorée, du Québec depuis la fin du XIXe siècle, s'entrecroisent et s'enrichissent mutuellement, dessinant une matrilignée discrète et forte. A eux se mêle l'histoire d'Anne qui, au XVIIe siècle, alors qu'elle n'est encore qu'une toute jeune fille, décide de prendre sa vie en mains et de quitter la France pour venir au Québec, fonder tout à la fois sa propre famille et construire un pays. Cette fille de roi, lointaine aïeule, devient ainsi la figure fantasmée de la première d'entre elles, comme l'origine de cette lignée de femmes. Dans ce roman à la sensibilité aiguisée et se gardant de tout pathos, Lise Gauvin dresse un portrait touchant des liens profonds unissant plusieurs générations de femmes, révélant avec pudeur des personnages aux destinées et personnalités complexes et bienveillantes. Ainsi, comme un cadeau, les derniers mots de Marianne mourante adressés à sa fille : Et toi, comment vas-tu ? "Ma mère a toujours été très soucieuse de son apparence. Elle agençait ses vêtements avec un sens esthétique sûr, hérité de ses talents de peintre. Je l'avais amenée en promenade au jardin et avais pris une photo d'elle entourée des feuillages de l'automne. La qualité de la lumière, le décor automnal, les contrastes de couleur avaient transformé cet instantané en un portrait particulièrement réussi. J'étais partie rassurée pour ce court voyage. Nous nous reverrions dans un avenir prochain". L. G.

04/2022

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Biographies

Céline à rebours. Biographie

De sa mort en 1961 à sa naissance en 1894, à l'aide de témoignages et de textes rares, Emile Brami brosse un Céline à rebours du temps et des lieux communs, tour à tour génial, pitoyable ou hideux. L'un des meilleurs spécialistes de cet auteur, il revient en détail sur l'affaire des manuscrits retrouvés, dont il fut un protagoniste. Une biographie de référence mise à jour Finira-t-on jamais de prendre parti " pour ou contre " Céline ? Celui qu'André Gide appelait le " maboul " s'en est plutôt bien sorti, mais au prix d'une notoriété de Diogène infréquentable, d'imprécateur furieux et de dangereux affabulateur. On en oublierait presque l'écrivain, qui n'a pas d'équivalent, et le style, sans lequel il n'y aurait pas de scandale. Sa noirceur est si dense qu'on n'y distingue plus l'humoriste. Seul demeure l'épouvantail de Meudon, grimaçant à la postérité. Le Céline d'Emile Brami n'est pas un " autre " Céline. Ce n'est ni un essai, ni un plaidoyer, ni un portrait à charge, ni une biographie. C'est Céline tel qu'en lui-même, raconté par ceux qui l'ont connu, par ses romans, ses pamphlets, ses lettres, ses lecteurs. Le " célinien " averti y trouvera un regard neuf, soutenu par une documentation originale ; l'amateur découvrira un être infiniment complexe, individualiste forcené, fantasque, contesté, avec ses passions immenses et ses nombreuses faiblesses. De sa mort en 1961 à sa naissance en 1894, à l'aide de témoignages et de textes rares ou inédits, Emile Brami brosse un Céline à rebours du temps et des lieux communs, tour à tour génial, pitoyable ou hideux : Dr Destouches et Mr Céline, ange et démon de notre littérature. L'un des meilleurs spécialistes de cet auteur, il revient en outre en détail sur l'affaire des manuscrits retrouvés, dont il fut un protagoniste de la première heure. 1re édition : Céline. Je ne suis pas assez méchant pour me donner en exemple (Ecriture, 2003)

04/2023

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Islam

Lumière sur la possibilité de voir le Prophète et les anges

Le Tanwîr al-halak fî imkân ru'at al-nabî wa al-malak (Lumière sur la possibilité de voir le Prophète et les anges) est extrait d'un livre plus dense Hawii li-l fatawí fi al-fiqh wa-'ulum al-tafsir wa al-hadith wa al-usul wa-al-nahw wa al-i'rab wa-sa'ir al-'ulum. Dans le chapitre qui nous intéresse ici, Suyúti traite de la délicate question concernant la possibilité de voir le Prophète r', en rêve et/ou en état de veille, de même que les anges. Il y mentionne de nombreuses traditions authentiques qui confirment cette possibilité ainsi que les avis des plus grands savants, exégètes et maîtres du hadith en la matière. A titre d'exemple, Suyúxi rappelle les propos du Shaykh Akmal al-Din al-Bábarti al-Hanafi, dans son Shark al-Mashdriq au sujet de la parole du Prophète : "Quiconque me voit en rêve me verra en état d'éveil, car Satan ne peut pas revêtir ma forme" (al-Boukhari). Al-Babarti commente de la manière suivante : "La rencontre entre deux personnes à l'état de veille ou en rêve est due à des facteurs qui les unissent, des facteurs qui reposent sur cinq principes universels : le partage d'une même essence, d'un ou de plusieurs attributs, d'un ou de plusieurs états, des actions ou des degrés. Toutes les relations concevables entre deux ou plusieurs choses reviennent sans exception à ces cinq principes. Plus les caractéristiques qui les unissent sont plus fortes que celles qui les différencient, plus leurs rencontres seront nombreuses. Une caractéristique peut dominer son contraire : ainsi, l'amour peut être si fort que deux personnes deviennent presque inséparables, ou le contraire. Et si quelqu'un réalise les cinq facteurs fondamentaux concernant les esprits des individus parfaits du passé, sa relation avec eux se confirme et il peut les rencontrer quand il le souhaite."

05/2023

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Histoire de la peinture

William barbotin. Un artiste rétais hors du commun

"Fils d'un pauvre marin rétais, William Barbotin voit le jour le 25 août 1861 à Ars-en-Ré. Passionné par le dessin, le jeune garçon couvre de ses oeuvres les murs des maisons blanches de son village. Le grand peintre rochelais William Bouguereau, de passage sur l'île de Ré, est frappé par son talent et le prend sous son aile. C'est le début pour le jeune casseron d'une brillante carrière artistique. Il deviendra l'un des plus grands graveurs de la Belle Epoque. William Barbotin obtient un premier prix de Rome de gravure en 1884, avant de s'installer à Paris avec sa compagne, Sophie Guériteau, qui vivait depuis son plus jeune âge au sein du foyer du grand géographe et théoricien de l'anarchie, Elisée Reclus et de sa compagne Ermance, qui la considéraient comme leur fille. Converti par son beau-père aux idées anarchistes, William Barbotin collabore à la presse libertaire. Il est également, durant une vingtaine d'années, l'un des animateurs du cercle anarchiste qui se reconstitue, chaque été, à Ars-en-Ré, où Elisée Reclus passe régulièrement ses vacances chez son gendre. Barbotin accède rapidement à la célébrité, au point d'être choisi par le président de la République Armand Fallières, pour réaliser son portrait officiel. Après la Grande Guerre, son étoile se ternit, la gravure étant passée de mode. L'artiste meurt à Paris, en 1931, oublié, désargenté et alcoolique. Il laisse deux filles, Carmen et Denise qui mèneront une existence misérable. Didier Jung : Après des études de sciences économiques, puis de sciences politiques, Didier Jung débute sa carrière professionnelle en 1970 à Alger, au sein d'une société d'Etat. Deux ans plus tard, il entre à EDF, où il occupera des postes très divers, notamment dans le domaine international. Depuis sa retraite, il partage son temps entre l'île de Ré et la région parisienne. Il a déjà publié onze oeuvres de fiction et neuf biographies de personnalités charentaises, pour lesquelles il a obtenu, en 2020, le prix "Ile de Ré" de l'Académie de Saintonge".

09/2021

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Histoire littéraire

La fabrique des Rougon-Macquart. Volume VIII, 1 ; L'Argent ; Le Docteur Pascal. Volume VIII, 2 ; La débâcle

Ce volume présente les dossiers de L'Argent (1891) et du Docteur Pascal (1893), celui de La Débâcle (1892), le plus long de la fresque (1244), constituera à lui seul, le dernier volume de La Fabrique des Rougon-Macquart. Zola n'avait pas prévu d'écrire un roman sur la Bourse, monde qui lui était inconnu. Mais l'énorme scandale de la faillite de l'Union générale, qui ruina des milliers de petits et de gros épargnants, le poussa à écrire une oeuvre centrée sur l'homme d'affaires Saccard. Celui-ci crée, avec l'appui des milieux catholiques, une banque, l'Union générale, lutte contre la banque juive de Gundermann, s'emploie, aidé par l'ingénieur Hamelin, à mettre en valeur le Proche-Orient, mais fait une retentissante faillite, qui le conduit à l'exil. La question de l'argent, force de mal et de bien, "levier qui soulève le monde. Il n'y a que l'amour et l'argent" (Ebauche), amène Zola à poser la question juive et à s'intéresser au socialisme. Le Docteur Pascal, vaste résumé et commentaire de la fresque, la clôt sur le plan familial et scientifique. Double et porte-parole de son créateur, le docteur Pascal, biologiste réputé, a passé sa vie à étudier sa famille et son hérédité. Il en a dressé l'arbre généalogique. Sa méthode est celle du romancier : "Tout dire, pour tout connaître et tout guérir." L'oeuvre est aussi le récit des amours du docteur vieillissant avec sa jeune nièce, Clotilde, hymne de l'auteur à son amante Jeanne Rozerot : "A ma bien-aimée Jeanne, à ma Clotilde, qui m'a donné le royal festin de sa jeunesse et qui m'a rendu mes trente ans, en me faisant le cadeau de ma Denise et de mon Jacques, mes chers enfants pour qui j'ai écrit ce livre", etc. Le savant meurt, mais la vie triomphe : Clotilde donne naissance à un garçon ; le récit se termine sur une vision d'espoir, l'image de la jeune femme allaitant son fils, nouveau messie.

11/2022

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STI2D (Sciences et technologie

Objectif BAC 2024 - 1re STI2D Toutes les matières

Tout pour préparer vos contrôles, réviser et réussir votre année ! - Tous les résumés de cours, pour mémoriser l'essentiel. - Des exercices types en Maths et en Physique Chimie, avec leurs corrigés pour acquérir les bonnes méthodes. - Les descriptifs des épreuves et des conseils pour réussir.

07/2023

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Non classé

ARS MAGNA suivi de la Nuit de Noël de 1922 et du Psaume de la réintégration

Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz (1877-1939), que vous connaissez sans doute pour l'amitié profonde qu'il vouait aux oiseaux, nous décrit, dans Ars Magna, une extraordinaire expérience qui lui fera dire plus tard qu'il avait rencontré le soleil spirituel... Et cette expérience s'inscrit dans des vues stupéfiantes : ainsi Matière-Espace-Temps nous serait donné en bloc - sans doute nous sommes-nous égarés en les dissociant - et ce bloc, le Mouvement, serait celui, initial, du Sang, de notre sang : "secret hermétique très ancien hérité, avec le mouvement du sang, de mes ancêtres les souverains de la Lusace ". Nous cheminons effectivement en Philosophie Her­métique, et non en littérature : "Toutefois, ils affirment superbement qu'à celui qui en sortirait [de l'atmosphère], le soleil apparaîtrait non pas jaune ou rouge, mais bleu, électriquement et glacialement bleu dans un espace funèbre éclaboussé d'univers blafards. "S'il en est vraiment ainsi, quel enseignement de charité ne nous donne-t-il pas, ce scientifique soleil qui, en traversant notre atmosphère humanisée par notre respiration aimante et anxieuse, redevient le doux Sol des pieux laboratoires de jadis ". Nous nous attacherons à pénétrer une pensée extrêmement dense et riche, aux feux étincelants de multiples joyaux, à ressentir l'angoisse toute métaphysique du lieu inconnu où se tenait Milosz, - où nous nous tenons tous, sans cesse, sans jamais en prendre conscience... Il faut lire et relire Ars Magna maintes fois : comme toute chose inconnue, de prime abord nous n'en discernons pas le contour ; mais peu à peu, nous approcherons l'intimité d'un auteur admirable et nous serons alors en mesure de nous retrouver dans la sphère même de sa révélation... Vraiment, c'est une chance et une joie de rencontrer, comme l'écrivait René de Berval, "cet être merveilleux et magnifique " , qui se qualifiait lui-même de "fils du Cosmopolite errant" : c'est assurément l'un de ces Nobles Voyageurs qui ont toujours quelque trésor à nous confier... 1. Ars Magna. 2. Ibid. , Lumen. 3. Collectif. O. V de L. Milosz. Paris, Editions André Silvaire, 1959, p. 22.

01/2017

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Beaux arts

Le cubisme

Le 22 juillet 1921, Daniel-Henry Kahnweiler écrivait à son client et ami tchèque Vincenc Kramar (1877-1960), pour le remercier de l'envoi de Kubismus, tout juste paru : " Je regrette seulement que, dans ce livre, où les noms Daniel Henry et Kahnweiler reviennent à chaque page, il n'y ait pas une ligne que je puisse comprendre. Je serais très heureux si on le traduisait dans une langue que je maîtrise. Je suis certain qu'il n'y a pas de livre sur ces questions qui soit pour moi aussi intéressant et instructif que le vôtre. " Le souhait aura attendu sa réalisation plus de quatre-vingts ans. La première traduction intégrale, proposée aujourd'hui au lecteur, révèle un ouvrage qui est en effet, dans ses premières pages, une lecture critique du texte que le marchand de Picasso avait de son côté consacré au cubisme en 1920. Lecture cependant qui s'en détache très vite, pour donner sa pleine mesure, car l'auteur est non seulement collectionneur, mais encore historien de l'art, ayant fait ses classes à l'école de Vienne, chez Alois Riegl et Franz Wickhoff, à la charnière du XIXe et du XXe siècle. Son propos, dense, personnel et toujours passionné, traduisant un regard remarquable autant par sa sensibilité que par son amplitude et sa rigueur, fait résonner l'entente originelle de l'aisthêsis dans une analyse des visées du cubisme au travers des péripéties de sa période " héroïque " et du souvenir des choses vues, entre 1910 et 1913, entre l'atelier de Picasso, rue Ravignan, et la galerie de Kahnweiler, rue Vignon. Un dernier chapitre fait retour sur l'art tchèque, ses rapports à la scène parisienne et ses tentations identitaires, pour conclure à sa nécessaire insertion dans l'avant-garde internationale. Les artisans de cette édition sont : Erika Abrams, Grand Prix national de la Traduction ; Yve-Alain Bois, professeur d'histoire de l'art moderne à l'université de Harvard ; Jana Claverie, attachée de conservation au Musée national d'art moderne à Paris ; Hélène Klein, conservateur en chef au musée Picasso à Paris ; Vojtech Lahoda, directeur de recherche à l'Institut d'histoire de l'art de l'Académie des sciences de la République tchèque à Prague.

11/2002

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Ethnologie et anthropologie

Le commerce de la chair des dieux. Chamanisme et modernité en terres mazatèques (Mexique)

D'ordinaire, le pouvoir d'évocation de la Chair des dieux se situe aux antipodes du commerce, du tourisme et de la modernité. C'est sans doute cet idéal qui a attiré des visiteurs passionnés de magie et de mycologie dans les replis de la Sierra Mazateca mexicaine au milieu du siècle dernier. Depuis, Huautla, le chef-lieu des hautes terres mazatèques, est devenu la célèbre ville des champignons sacrés et de la chamane Maria Sabina. Le chamanisme local a-t-il simplement été converti en un accessoire commercial et touristique ? Cet ouvrage répond à cette question par la négative en n'abordant pas le tourisme en termes d'impact. Il prend pour point de départ la société des hautes terres mazatèques et les profonds changements de ses institutions sociales et politiques survenus ces dernières décennies et au long du siècle dernier. En complément des travaux sur le tourisme chamanique, il propose de porter un regard situé sur les retombées de la circulation du tourisme spirituel, du multiculturalisme d'Etat et de la globalisation néolibérale. Il prend notamment la mesure des contrastes sociaux et des appropriations contradictoires de la publicité du chamanisme mazatèque. Quelles raisons politiques et identitaires ont conduit des Mazatèques à s'investir dans la construction de sa version publique et touristique ? Quelles sont les formes vernaculaires de sa marchandisation ? Comment le tourisme est-il mobilisé dans la transformation du complexe religieux local et dans un agencement cosmopolitique mouvant ? Pour répondre à ces questions, Magali Demanget s'appuie sur une approche sociohistorique et un dense travail de terrain. Au fil du récit, se dessine la part active que les habitants de ce coin de la Sierra prennent à une modernité composite et contradictoire. L'étude éclaire la complexité d'une situation d'hybridité traversée par la pluralité des temps sociaux et caractérisée par la pluriactivité économique, le bilinguisme espagnol et mazatèque, la mixité de l'écrit et de l'oralité, un système religieux hétérogène. Elle interroge ainsi les inscriptions concrètes du tourisme chamanique et du néolibéralisme, alors conçus au travers d'une prédation contrevenante, au-delà du global.

11/2022

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Monographies

Molinier Rose Saumon

Souvent considéré comme marginal, enfermé dans les placards esthétiques de l'histoire des arts, Pierre Molinier est pourtant une figure importante reconnue en France et à l'étranger. Originaire d'Agen et ayant vécu toute sa vie à Bordeaux, le Frac Nouvelle-Aquitaine MECA lui consacre une exposition d'envergure afin de déployer toutes les facettes d'une oeuvre dense et complexe, rassemblant aussi bien des oeuvres picturales que photographiques. Cet enjeu monographique intègre les sources d'inspirations et mouvements auxquels participe l'artiste : le surréalisme, le fétichisme ou encore le tantrisme, comme ceux qu'il devance - le queer ; des archives et témoignages inédits ; des affiliations contemporaines (Cindy Sherman, Luciano Castelli, Bruno Pelassy, Betony Vernon...) et d'autres plus historiques (Clovis Trouille, Claude Cahun ou Hans Bellmer...). Cette exposition programmée du 31 mars au 17 sept 2023 coïncide avec l'anniversaire des 40 ans des Frac et la création du Frac Aquitaine qui, dès sa création en 1982, inaugure sa collection en acquérant pour ses premiers numéros d'inventaire une vingtaine d'oeuvres de Pierre Molinier. Pour accompagner cette exposition d'envergure, un ouvrage sera consacré à Pierre Molinier, figure à la fois marginale et tutélaire. Ce livre rassemblera des contributions de Marie Canet qui présentera l'exposition sous la forme d'un avant-propos et de Claire Jacquet qui prendra la forme d'un essai sur la postérité de l'artiste dans le champ de l'art contemporain d'hier à aujourd'hui. L'autrice et co-commissaire de l'exposition Emmanuelle Debur reviendra sur l'histoire fascinante de l'artiste qui, quarante ans après sa mort, questionne toujours. La philosophe, autrice, critique d'art, Géraldine Gourbe nous proposera une relecture de l'oeuvre de Molinier en la rapprochant des figures de Fantômas et d'Irma Vep, avant de la relier à certaines oeuvres de la collection du Frac Nouvelle-Aquitaine MECA à travers la question du portrait, si cardinale dans les oeuvres du maître de l'exhibitionnisme, et de son évolution au fil du temps. Le livre comportera un cahier reprenant l'intégralité des titres de la bibliothèque de Molinier.

06/2023

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Biographies

L'énigme Jean Marquès-Rivière

Cet ouvrage se présente comme la première enquête sur l'auteur Jean Marquès-Rivière (1903-2000) qui fut un acteur de premier plan de la franc-maçonnerie (puis son pourfendeur zélé au sein du Service des Sociétés Secrètes), mais aussi un diffuseur de la pensée théosophique, du spiritisme, de la fraternité des Polaires, du bouddhisme, de la magie tibétaine et de nombreuses expressions liées à l'enseignement du Yoga. Son parcours spirituel très dense et ses engagements politiques extrêmes mettront en lumière la complexité d'un homme, au parcours personnel ponctué de trahisons et de reniements successifs. Qui était-il réellement ? Un esprit bicéphale, capable du meilleur comme du pire. De l'aimable conférencier de la rue Copernic au collaborateur vénéneux, cet "esprit épris de curiosité" du départ, tourné résolument vers la culture asiatique, attiré par les secrets d'une époque ouverte aux mondes fantasmés de l'ésotérisme, sera ensuite bousculé puis emporté par la guerre, au gré d'une expression martiale qu'il ira nourrir de son antimaçonnisme obsessionnel et de son admiration pour Hitler. Une fracture idéologique correspondant à la France occupée dans laquelle il se compromettra en s'incarnant en fanatique, jusqu'à sa condamnation à mort par contumace vécue comme une injustice, sorte de damnation indélébile. Cette biographie ne relève pas de l'hagiographie, ni à contrario d'un essai à charge, elle s'efforce de mettre en lumière des éléments historiques souvent inédits, sans pour autant chercher à le dédouaner de ses actes. Son existence se conjugua au pluriel, derrière une multiplicité de personnalités imbriquées les unes aux autres. L'approche chronologique retenue dans cet essai s'appuie notamment sur de nombreux articles de presse, permettant de l'esquisser au fil d'une actualité française dans laquelle son statut ne cessera d'évoluer, passant de la "une des gazettes" à la disparition totale. C'est dans ce vide, cette sorte d'évanouissement temporel qu'il me fallait m'aventurer, pour découvrir un homme complexe se dissimulant derrière une douzaine de pseudonymes, comme autant de vies secrètes aujourd'hui dévoilées.

09/2021

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Histoire internationale

Histoire de La Ruche, Kabylie, 1937-1975. Le bulletin, curseur d'un mouvement, d'une histoire et d'une société

Les cent vingt-neuf numéros du bulletin de La Ruche, consultés pour les besoins de cette étude, ont permis une meilleure connaissance de cette association féminine érigée en terre kabyle par des Soeurs missionnaires. A la fin des années trente, quatre villages pionniers ouvrent la marche de La Ruche. Ils seront rejoints progressivement par les autres postes, où se sont implantées les Soeurs, pour que le mouvement arbore le nom de La Ruche de Kabylie. l'indépendance de l'Algérie induira, entre autres changements, une nouvelle appellation : La Ruche d'Algérie. Le volet éditorial de La Ruche est particulièrement dense. Le journal de l'association, dit bulletin et paru pour la première fois en 1940, portera aussi les trois noms. organe permanent au contenu évolutif ; le bulletin avait des r8les prédéfinis : support pédagogique qui consolide la formation et lien qui permet des échanges entre adhérentes de différents villages. Par son contenu et sa longévité de trois décennies, il se trouve remplir aujourd'hui d'autres r8les que ceux qui lui étaient assignés : il est le miroir qui reflète l'intérieur d'un rucher où des fillettes et des jeunes filles, majoritairement musulmanes et chrétiennes pour d'autres, reçoivent une formation à la fois respectueuse des traditions et ouverte sur le monde extérieur il dévoile le milieu environnant et particulièrement les changements qui affectent le monde féminin de 1940 jusqu'à 1975, année où le mouvement ferme définitivement ses portes. il est aussi ce curseur qui permet de tracer une Histoire, bien qu'incomplète, d'un mouvement unique dans les espaces algérien et africain, concernés par la mission d'évangélisation menée par les missionnaires d'Afrique. Enfin, ce fascicule de 17 à 20 pages, a figé l'image du milieu kabyle (écologique, culturel, sociétal, linguistique...) par des textes et dessins, décrivant le travail artisanal local, les activités en rapport avec la terre, la transcription du parler kabyle telle qu'adoptée par les missionnaires et le parler local entre autres aspects. il constitue aujourd'hui un substrat riche en informations que des chercheurs pourraient analyser pour élucider des questions d'ordre culturelles, sociologiques ou linguistiques.

03/2019

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Poésie

Essart

Quelle est cette terre que Gabriela Mistral cherche à essarter, à défricher ? Celle de son Chili natal, de la Cordillère des Andes, des légendes Mayas ? Ou la terre des exils et des ombres ? Essart est un livre mystérieux ; on lit ces poèmes comme on marche sur une terre ouverte, dont on embrasse les sommets du regard, cheminant au plus près d'une parole dense et profonde, rustique et mystique. Gabriela Mistral hisse ses poèmes vers la fable, au moyen d'une langue bruissante d'hommes et de dieux, de traditions et de légendes, de dialectes archaïques. Nous sommes séparés, Mistral nous rassemble dans la circulation interne d'un pouls, d'un sang à la pulsation puissante qui a le mouvement d'un fleuve. On se perd dans un "hallali de pierres roulées" , au milieu des iguanes et des tortues, des cerfs et des colombes, avec cette étrange impression d'être "toujours blessé, jamais chassé" . Essart opère une transfiguration de l'enfance en odeurs, des fantômes en brumes, des hommes en paysages, des visages en fables, des peuples en fleuves, des corps en zodiaques et des dieux en rêves, en une lumière qui mystifie tout. Dans ces poèmes où vivre et mourir, dans cette confession plus vaste que soi, des profusions de monde aux "quarante points cardinaux" tiennent dans un mot, dans une langue habitée, c'est à dire peuplée de souvenirs, de charmes, de fleuves, d'oiseaux et de fleurs, de disparitions et d'esprits, vaste comme un horizon ou un ciel étoilé. Cette voix qui nous soulève vers la liberté, nous berce entre les épiphanies et les pleurs avec "le pur rythme tranquille des vieilles étoiles" semble ne jamais vouloir interrompre son chant, ne jamais briser le sortilège et c'est ce qui nous tient, nous emmaillote à ces lignes : la crainte d'une magie dissipée, le retour brutal sur la terre vide et nue, inconsolables de la fable. Aussi nous ne quittons ni les anges, ni le rêve de cette poésie qui "regarde le monde aussi familièrement que si elle l'avait créé".

08/2021

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BD tout public

La cicatrice

LA CICATRICE par Gilles Rochier Dans La cicatrice, Gilles Rochier se penche sur la vie d'un jeune couple de trentenaire, Denis et Sophie, partagé entre le travail, la rénovation d'un appartement et la vie familiale. Denis et Sophie vivent en région parisienne, travaillent dans de grandes entreprises : peu de temps pour communiquer, pas de nuage non plus. Un jour, Denis remarque une cicatrice sous son bras dont les causes lui échappent totalement. Accaparé par une vie professionnelle intense qu'il semble mener sereinement, c'est avec discrétion et obsession que Denis va tenter d'obtenir de la part de son entourage des indices et des bribes d'explications sur l'origine de cette cicatrice. C'est le début d'une introspection, d'un retour sur soi et son passé qui commence. Après le succès de son précédent ouvrage paru en 2011, TMLP (Prix révélation 2012 au Festival International de la bande dessinée d'Angoulême, Prix des Lycéens et apprentis Iles de France, Maison des écrivains 2012, Prix des Lycéens et apprentis Région PACA, Centre régional du livre, 2013), Gilles Rochier nous propose de nouveau une histoire dense et à fleur de peau, où le tragique point dans les interstices du quotidien. L'auteur Je découvre le monde du fanzine. Le fait de faire de la bande dessinée, sans avoir besoin des gros éditeurs me ravit, Envrac naît en septembre 1996. J'y raconte des histoires qui me sont arrivées dans mon quartier en faisant intervenir quelquefois des amis sans tomber dans les clichés classiques de la banlieue. J'essaye de parler juste, mais déjà je sais pertinemment que les histoires que je raconte sont très très loin de ce qui se passe réellement dans les banlieues de nos jours. J'essaye de toujours rester en action. La journée, j'écris, je m'occupe de mes enfants et j'attends que la nuit tombe pour dessiner... je peux pas trop avant. Je tente de monter des projets de réinsertion par la bande dessinée, la narration graphique moderne. Grâce à mon éditeur et à cette nouvelle visibilité, je vais me confronter au public "empêché" (prison, HP, hôpital), à celui des écoles etc.

03/2014