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Baudelaire Rimbaud

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Littérature française

Rencontres douces-amères, sous influence Zen

En constatant le départ précipité de son compagnon Alexandro, Julie avait perdu tout espoir de poursuivre une relation de couple avec celui-ci. Avec deux enfants à charge, elle se retrouvait seule et triste. Comment réagir quand on est déjà dépassé par sa propre problématique existentielle ? Plus qu'une évidence, c'était une urgence vitale de se reconstruire. Pour elle-même, elle se sentait prête à réaliser un travail de cheminement intérieur, par le biais de postures de yoga et de leurs symbolismes. Elle aboutirait à des conclusions pratiques de Zen attitude, pour développer l'harmonie et le calme dans sa vie. Pour les autres, elle désirait continuer ses actions d'entraide sociale, soit dans son entourage immédiat, soit par son projet "Square du coeur" , où elle récoltait des fonds pour les plus démunis. Bibliothécaire dans sa petite ville natale, elle pouvait compter sur une certaine stabilité financière. Par contre, ce qui allait fortement perturber sa vie sentimentale, était l'arrivée inopinée de John, banquier anglais, qui voulait négocier avec les riverains, la construction d'un parking, à la place du square. Et si l'amour, totalement improbable entre les deux, s'invitait dans la négociation ? Tea Bonnaventure vit en Belgique, en région germanophone, où elle exerce son métier de médecin spécialiste. Suite à un accident allergique grave en 2007, elle décide de consacrer une partie de son temps libre à l'écriture, pour partager ses idées d'altruisme et d'empathie. Rencontres douces-amères, sous influence Zen est son quatrième roman aux Editions Baudelaire.

06/2019

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Littérature française

Mes vacances à Morro Bay

On ne s'attendrait pas, spontanément, sous le soleil du littoral californien, à trouver une crêperie picarde où un spécialiste mondial de Baudelaire serait en charge de préparer la soupe à l'oignon. En Amérique, tout est possible, dit-on. Ou serait-ce que, en vacances plus ou moins forcées, l'esprit libre et l'oeil ouvert, Paul Jorion se soit simplement rendu disponible aux rencontres les plus étonnantes, aux situations les plus inattendues ? Car sans doute jamais le mot " vacances " ne retrouve-t-il un sens plus proche de son origine étymologique que quand on est contraint de les prendre sans les avoir planifiées, dans un pays de rêve, certes, mais sans projet. On s'invente des aventures, on magnifie des conversations sans lendemain, mais on mesure chaque jour un peu mieux le peu de place qu'on occupe dans le vaste monde. A moins que, bien sûr, au hasard d'une séance chez une dentiste... Faisant ici ses premiers pas de romancier, Paul Jorion n'en oublie pas pour autant ses qualités d'anthropologue et de sociologue, troussant en quelques phrases des portraits savoureux, observant tout ce dont les êtres humains sont capables pour se faire apprécier de leurs semblables, et s'incluant dans cette étrange danse de séduction avec une autodérision pleine de sagesse. Auteur de nombreux ouvrages, Paul Jorion s'est notamment fait connaître par son regard résolument neuf sur l'économie et la finance, qui lui vaut l'attention d'un très large public.

05/2019

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Philosophie

Sartre et le mystère en pleine lumière

Nous avons tous retenu la leçon de la phénoménologie l'homme n'est pas le prisonnier de ses représentations subjectives, il est directement un "être-dans-le-monde". Toutefois, tout un chacun a, à chaque instant, à choisir le mende, c'est-à-dire à se choisir et à se fonder dans le monde comme une personne unique et singulière au sein de celui-ci. Cette idée implique l'élaboration d'une discipline complémentaire à la phénoménologie, capable de cerner l'homme dans la réalité et la singularité absolues de son projet dans le monde. Méthode que Sartre nomme, en modifiant la pensée de Freud, psychanalyse existentielle. Que la singularité de notre épreuve personnelle du monde soit tout à la fois ce qui nous est le plus accessible, et ce qui, pourtant, échappe constamment à notre connaissance, constitue un paradoxe, un "mystère en pleine lumière", légitimant la formation d'une psychanalyse, non moins paradoxale, de la conscience. Psychanalyse d'un genre nouveau dont Sartre esquisse dans de nombreux textes théoriques la méthode, qu'il mettra lui-même en application dans ses essais biographiques sur Baudelaire, Mallarmé, Genet et Flaubert. Percer l'identité du monde singulier d'un écrivain afin d'enrichir la compréhension de son oeuvre par celle de son élan unique dans le monde, tels sont les résultats auxquels la méthode psychanalytique sartrienne, permet d'aboutir, par-delà la seule méthode héritée de la phénoménologie. C'est à en dégager le sens et à en comprendre la fécondité aussi bien philosophique que clinique et littéraire que se consacre le présent essai.

01/2019

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Beaux arts

Ecrits sur l'art (1867-1905)

Cette édition rassemble pour la première fois l'ensemble des écrits sur l'art que Huysmans publia entre 1867 et 1905, dont 40 textes jusqu'alors inédits en volume. Découvreur de l'Impressionnisme et révélateur de nombreux talents, Huysmans contribua, par sa critique d'art, à l'évolution des idées esthétiques au tournant des XIXe et XXe siècles et à l'émergence de la peinture moderne. Le premier, il a su percevoir l'avenir du courant impressionniste, apprécier ses couleurs vivres et saisir le rôle nouveau conféré à la lumière, comprendre enfin la révolution qui s'opérait brutalement dans la peinture. De l'art flamand et hollandais des XVIIe et XVIIIe siècles (Bosch, Brueghel, Van Dyck, Hals, Rembrandt...) à l'Impressionnisme (Monet, Manet, Degas, Pissarro, Caillebotte, Gauguin, Cézanne, Seurat...), puis du Symbolisme (Whistler, Moreau, Redon, Rops...) à la redécouverte des artistes primitifs (Grünewald, Van der Weyden...), la critique d'art de Huysmans est une promenade à travers les plus riches heures de l'Histoire de l'art. Peintre du langage, Huysmans pulvérise la pensée au delà de toute notion de genre. A la frontière de la critique d'art et de la littérature, ses écrits esthétiques prennent place aux côtés de ceux de Diderot, Stendhal ou Baudelaire et constituent le témoignage singulier d'un esthète du XIXe siècle sur la peinture, en même temps qu'une invitation à relire son oeuvre de romancier à la lumière de sa conception picturale personnelle, à la fois moderne et hors du temps.

11/2019

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Critique littéraire

Mélancolies. De l'Antiquité au XXe siècle

Premier paradoxe : la mélancolie, telle que l'Occident l'a conçue, est à la fois redoutable et féconde, folle et géniale, inhibitrice et généreuse. Cette ambivalence, qui la distingue de la simple tristesse comme de nos actuelles dépressions, lui confère un statut très particulier. Maladie peut-être, mais maladie culturelle, elle nourrit la créativité, elle est " le seul sentiment qui pense ". Second paradoxe : si diversement qu'elle se manifeste, et si différentes que paraissent les théories médicales, théologiques ou philosophiques qui tentent d'en rendre compte, il y a une unité et une permanence de la mélancolie. Obstinément, sa longue histoire rappelle que l'homme n'est homme qu'en vertu d'une altération qui le travaille au plus intime. Aussi la présente anthologie commence-t-elle par donner la parole à de grands plaintifs : dans une première section, c'est la mélancolie qui parle, par la voix d'auteurs aussi différents que Sappho et Michel-Ange, Pétrarque et Shakespeare, Chateaubriand et Dostoïevski, Baudelaire et Sartre. La deuxième section met en place, dans une perspective cette fois théorique, les principaux modèles suivant lesquels la mélancolie a été pensée dans notre histoire: il s'agit de dégager, depuis le modèle humoral antique jusqu'au texte fondateur de Freud, les articulations majeures et les ruptures significatives. La dernière section, où sont passés en revue quelques grands thèmes (d'" Acédie " à " Vanité "), se place comme les précédentes sous l'invocation de Rilke : " Un monde naquit de la plainte, un monde où tout fut recrée. "

10/2005

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Critique littéraire

Le lyrisme démocratique ou la naissance de l'éloquence romantique chez Lamartine (1834-1849)

1820. Les Méditations. Le Lac. Qui connaît encore la suite ? Et pourtant. Lamartine n'a pas seulement inventé le lyrisme romantique, il a aussi actualisé sa doctrine poétique dans le domaine le plus éloigné en apparence de ses vallons et coteaux ombragés : dans la politique parlementaire. De 1834 à 1848, puis pratiquement jusqu'à sa mort, il s'est forgé un destin de polygraphe hors pair. Il est devenu simultanément et successivement orateur de la Chambre, historien, journaliste, romancier. Avec pour seule mission d'inventer sur la terre une de ses Républiques imaginaires qui peuplent les manifestes politiques et poétiques dès 1830. Il est le père de la démocratie moderne et nous rappelle à son insu que la politique des gouvernements doit et devra toujours des comptes à la poésie. A-t-il réussi à joindre avec panache et splendeur le poème et la tribune en Février 1848 ? A-t-il au contraire manqué le tournant du désenchantement, dépassé par ses cadets, Flaubert et Baudelaire ? Sans doute, le poète moderne n'a-t-il pas que des succès à son actif. Lyrique par intermittence - successful aurait dit Stendhal -, mais aussi vilipendé, moqué et finalement déchu simultanément de la lyre et du pouvoir, Lamartine est le poète démocratique par excellence. Il dota d'une souveraineté révolutionnaire l'opinion publique, la rumeur, les bruits de la me, les voix du peuple en les consacrant au moyen d'une éloquence démocratique, en inventant un lyrisme de masse : au même titre que ses muses glorieuses et anciennes, en prenant le risque d'y perdre la poésie.

05/2019

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Beaux arts

La promenade du critique influent. Anthologie de la critique d'art en France 1850-1900, Edition revue et corrigée

Dans ces "papiers" choisis de cinquante-six critiques - et pas seulement les plus fameux, tel Baudelaire, Zola ou Huysmans -, les escarmouches et les grandes batailles pour l'art moderne sont là, dans toute leur fureur. Delacroix, Courbet, Manet, Monet, Redon, Seurat, Van Gogh, Gauguin ou Cézanne ont les honneurs de ces pages mais ils ne sont pas les seuls puisque les princes de l'époque s'appelaient Ary Scheffer, Gérôme de Bouguereau. Chaque auteur est présenté, chaque critique est située dans son contexte, pour faire de cette anthologie une synthèse indispensable et un instrument de travail qui restitue sa véritable dimension à un champ d'actitvité déterminant pour l'histoire de l'art de la seconde moitié due XIXe siècle. Seule de son genre en langue française, cette anthologie rend compte compte de la totalité de la période, de son évolution et de ses mutations décisives, en représentant les différentes tendances de la critique conservatrice comme de celle des avant-gardes, dans leurs aveuglements comme dans leurs intitutions les plus pénétrantes. Elle évoque aussi l'ensemble du champ artistique, en incluant, à coté de ceux qui portent sur la peinture des textes sur la sculpture, la gravure, la photographie, les arts décoratifs, ou l'architecture. Du romantisme au Réalisme, de l'Impressionnisme au Symbolisme, les grands artistes du XIXème siècle sont admirés ou discutés par les frères Goncourt, Théophile Gautier, Alexandre Dumas, Edmond Duranty, Pierre-Joseph Proudhon, Joséphin Péladan, Félix Fénéon, Octave Mirbeau, ou Léonce Bénédite, sans oublier la critique au féminin des Claude Vignon, Mathilde Stevens et Marc de Montifaud.

07/2010

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Critique Poésie

L'Inconscient oublié. Le chemin de la poésie et de la raison dans l’esthétique de Jacques Maritain

Thomiste à ses yeux, néothomiste pour les puristes, Maritain est connu surtout pour son oeuvre politique. On connaît moins son esthétique, qui s'ouvre en 1920 avec un premier livre enraciné dans les options aristotéliciennes des Scolastiques. Cette première réflexion se prolonge sur quarante ans d'une enquête approfondie. D'une théorie de l'art il va passer à une psychologie de l'art et de la création travaillée par deux notions centrales : la poésie et la raison. " Y a til une solution vraiment philosophique au débat de la raison et de la poésie ? Peuton montrer que, malgré tout, la poésie et l'intelligence sont de même race et de même sang, et s'appellent l'une l'autre ? " voilà la question qu'il cherche à résoudre. Il lui faut rendre compte de l'acte ou du procès créateur, et affronter la notion d'inspiration. C'est ainsi qu'il va élaborer une " topique " de l'inconscient bien distincte de celle de Freud, avec l'idée d'un inconscient spirituel à la racine unique de toutes les activités humaines, capable de rendre compte de l'activité créatrice, de sa singularité et de sa spécificité. Cette philosophie de la création poétique s'élargit en une philosophie de histoire de l'art qui essaie de restituer la signification des principaux événements de l'histoire littéraire, en particulier le " moment Baudelaire ". Une esthétique ambitieuse qui est aussi un " chemin de poésie et de raison ", selon l'heureuse et perspicace formule de Max Jacob.

02/2021

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Beaux arts

L'Univers sans l'Homme

L'art a, de manière très spectaculaire, dépeint et décrit depuis deux siècles et demi les forces qui dépassent (et déclassent) l'être humain. Non plus les forces invisibles du divin mais les soulèvements de la nature, l'immensité du temps et de l'espace, les conséquences incontrôlables des avancées scientifiques sur le vivant. Oui, de nombreux artistes - et parmi les plus géniaux, de Turner à Pierre Huyghe et de Claude Monet à Stanley Kubrick - ont montré comment l'homme a senti lui échapper son sentiment de centralité dans le cosmos ; ils ont représenté cette crise essentielle en relativisant sa présence d'une part et en exprimant, d'autre part, les mystères enchantés ou les menaces cauchemardesque de l'univers dans lequel il se meut. Aussi ce livre, qui privilégie la peinture mais fraie aussi du côté de la sculpture ou du cinéma, donne-t-il à voir et comprendre des paysages édéniques et vierges, des beautés végétales et animales, la furie mortifère des éléments, le fantasme d'une civilisation complètement mécanisée, le saut dans l'abstraction, l'âme des choses ou encore l'anticipation de l'Apocalypse... En suivant un parcours chronologique de 1755 à nos jours, il raconte, de manière très accessibles les grands événements historiques (le séisme de Lisbonne, la bombe atomique, etc.), scientifiques (les découvertes de Darwin, la conquête spatiale), personnels (les drames de l'enfance de Friedrich, la crise mystique de De Chirico) qui ont conduit des artistes à montrer ce qu'est, selon la magnifique expression de Baudelaire, " l'univers sans l'homme " .

10/2016

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Faits de société

Du bonheur d'être réac. Apologie de la liberté

Denis Tillinac se veut et se vit "réac" au sens plein du terme : en réaction contre les tendances lourdes de son époque. S'il a soutenu des politiques, notamment son ami Chirac, il n'a jamais appartenu à un parti et jamais renonçé à son indépendance. Comme le "mécontemporain" de Finkielkraut, il se sent totalement en exil dans le monde contemporain. Il le juge trop mercantile, trop mécanique, trop inélégant, trop harcelant, trop immanent. C'est un " réac" métaphysique et esthétique qui fait l'apologie de l'harmonie, de la lenteur, du détachement, de l'intériorité, du jardin secret, de l'ironie, du regret, de l'altitude. Son livre explicite une sensibilité toute en nuances et fait un sort au sens communément admis du mot " réac". Il peut être rétro, passéiste, esthète, élitiste,il ne se polarise pas sur un "retour" politique ou autre. Il démystifie la "modernité" et son couple branché-ringard au bénéfice d'un système de valeurs moins évanescent, moins éphémère. Nostalgique d'un royaume dont il se sent dépossédé, il habite son jardin secret, une thébaïde où se côtoient joyeusement Ophélie et Baudelaire, Saint-Benoît Labre et d'Artagnan, Chateaubriand, Fra Angelico et Van Gogh, Tintin, le roi Pelé, les frères Boniface, Jane Austen, Lampedusa et tant d'autres créateurs. Ce livre séduira les insoumis, les désenchantés et les assoiffés d'idéal de toutes tendances et de tous les âges. Il est peut-être politique, mais au sens noble du terme car il ne propose pas moins qu'une attitude intellectuelle, morale et existentielle.

02/2014

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Poésie

Le fauteuil jaune. Edition bilingue français-anglais

Ce volume vient compléter, avec un choix de poèmes plus récents - dont une grande part sont inédits en anglais -, le premier recueil de poèmes de Stephen Romer paru sous le titre Tribut aux éditions Le temps qu'il fait, en 2007. Il donne au lecteur français une nouvelle occasion de découvrir l'un des poètes anglais les plus "versatiles" et européens de sa génération, dont l'oeuvre se fonde sur un dialogue tour à tour émouvant ou ironique, avec les "phares" que sont pour lui Baudelaire, Nerval, Laforgue ou Valéry. La langue, la culture française a toujours été, il l'affirme dans son avant-propos, la source de son "parlando érotique" , l'aidant à faire face aux "intermittences du coeur" dans des poèmes où l'émotion est scrutée par l'intellect. Mais Stephen Romer n'a pas oublié non plus ses maîtres anglais. Et l'on peut penser à "La chanson d'amour de J. Alfred Prufrock" de T. S. Eliot pour cette forme d'humour subtil, très britannique, qu'il retourne le plus souvent contre lui-même et la figure du poète aux prises avec ses chimères, mais dont il sait aussi se servir pour lancer quelques flèches aux désordres de l'époque, dans des poèmes narquois qui sont autant d'actes de résistance à la langue de bois actuelle. Comme l'écrit l'essayiste Adam Philipps : "Romer est l'un de nos meilleurs poètes contemporains parce qu'à partir de cet héritage complexe, il a su se forger un idiome personnel parfaitement distinct".

08/2021

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Critique Poésie

Poésie pure et société au XIXe siècle

Du romantisme au symbolisme, la " poésie pure ", formule de combat contre toute soumission du langage poétique à des fins instrumentales, tend à s'imposer en valeur directrice au sein du microcosme des poètes : " La poésie n'a pas la Vérité pour objet, elle n'a qu'Elle-même ", affirme Baudelaire en 1857. Pascal Durand s'attache à montrer que cette poésie de plus en plus repliée à l'intérieur de ses propres signes revêt des dimensions sociales spécifiques. Suivant une démarche nourrie de sociologie de la littérature et de rhétorique des textes, il y procède à deux échelles. Tantôt par l'examen de configurations répondant aux dynamiques de différenciation et de coalition du champ littéraire moderne : l'offensive des romantiques contre le formalisme, la doctrine de combat de Leconte de Lisle, le rapport officiel de Gautier sur les " Progrès de la poésie " en 1867, ou le Tombeau à la mémoire du même Gautier orchestré par les parnassiens. Tantôt par des lectures rapprochées, mettant en relief les opérations qui assurent, au coeur des textes, diverses médiations du social : transposition des structures du système poétique chez Mallarmé, mécanisme parodique des " beau comme " chez Lautréamont ou poétique du décor chez Laforgue. De la " forme idée " portée par Hugo à " l'initiative aux mots " chez Mallarmé, en passant par la prose furieuse des Chants de Maldoror, réflexivité faite oeuvre, une troisième perspective se dessine : celle de théories proprement poétiques de la signification dont certains principes continuent de régir notre conception de la poésie.

05/2022

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Littérature française

Œuvres complètes (Tome 9-Bourlinguer - Vol à voile). 9 Bourlinguer - Vol à voile

Bourlinguer : mot inventé par Blaise Cendrars en 1948. Si les dictionnaires n'en conviennent pas encore, tant pis pour la philologie ! Aussi sûrement que modernité attendait Baudelaire pour se déclarer au grand jour et entreprendre son étonnante carrière, bourlinguer est resté dans les limbes de la littérature jusqu'à Cendrars. Le poète a fait mieux que le forger : il l'a signé en publiant sous ce titre qui sonne comme une devise un de ses plus grands livres. Tout au long des années vingt et trente, le verbe apparaît déjà, ici ou là, au fil de ses textes, mais c'est dans le troisième volume des mémoires que la rencontre cristallise. Avec l'évidence entraînante du mythe, il va de soi désormais que Cendrars est le bourlingueur de la littérature francophone. La collection "Tout autour d'aujourd'hui" présente, en quinze volumes, les oeuvres complètes de Blaise Cendrars (1887-1961) dont elle propose la première édition moderne, avec des textes établis d'après des sources sûres (manuscrits et documents), accompagnés de préfaces et suivis d'un dossier critique comprenant des notices d'oeuvres, des notes et une bibliographie propre à chaque volume. Après L'Homme foudroyé (1945) et La Main coupée (1946), Cendrars poursuit l'entreprise de ses mémoires tout en variant la formule : Bourlinguer, en 1948, recueille onze récits, chacun dédié à un port, où l'aventure initiatique et l'arpentage du monde conduisent à un éloge éclatant des magies de la lecture. C'est dans Vol à voile (1932) que s'élabore cette quête du temps perdu.

10/2023

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Esthétique

Des arts qui ne sont plus beaux ou la puissance cachée du laid

Depuis le milieu du XIXe siècle, les o arts qui ne sont plus beaux ont conquis une place toujours plus grande dans l'art et dans l'esthétique. Aujourd'hui la beauté est souvent devenue source de défiance alors que le laid, le kitsch, l'immonde, l'abject font florès et fascinent, interpellent, attirant un public toujours plus nombreux. Mais la réflexion sur le laid est restée souvent superficielle, la condamnation esthétique du laid se doublant souvent d'un jugement de valeur moral. Près d'un siècle et demi plus tard, ce constat reste toujours d'actualité. Car si le beau réunit, le laid, théorisé, voire désamorcé par les post-hégéliens, reste un sujet tabou ou peu central dans l'esthétique alors que depuis Hugo, Baudelaire, Benn, Trakl, Heym et nombre artistes d'avant-garde, il a témoigné d'une puissance expressive, d'une force provocatrice et d'une fonction critique toujours plus puissantes. Cet ouvrage entend rompre avec le tabou de la laideur et refuser l'imbrication de l'esthétique et de la morale pour montrer en quoi la laideur formelle ou artistique constitue un fondement essentiel de la genèse de l'art moderne et du dialogue des arts franco-allemand. Promu comme ingrédient des sentiments mêlés au XVIIIe siècle et du grotesque romantique, comme fondement du réalisme et du naturalisme, puis comme vecteur essentiel de l'expressionnisme, le laid est devenu une catégorie esthétique autonome et le fondement d'une esthétique négative fondée sur la résistance et la provocation.

04/2021

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XIXe siècle

MONDARISO Tome I - Caterina

Caterina est une jeune couturière à la personnalité hors du commun. Depuis sa Vénétie natale, elle entame avec Elena un étrange voyage semé d'épreuves qui la conduira à mêler son destin à celui de la marche des empereurs. Témoin des grands événements qui marqueront l'Europe du XIXe siècle, elle s'interrogera sur le sens à donner à sa vie et sur le mystère de la Foi. Avide de connaissance et animée par la passion, elle vivra dans l'ombre d'un père qu'elle croyait disparu et devra lutter pour la survie d'un fils condamné pour avoir trop aimé... D'après Baudelaire, le romantisme au XIXe siècle était un art moderne empreint d'intimité, de spiritualité et de couleur. Il devait tendre vers l'infini et s'exprimer par tous les moyens que contiennent les arts. Fidèle à cette école de pensée, Mondariso replonge le lecteur dans une époque où tout redevenait possible. Les bouleversements politiques et industriels ayant accompagné ce Grand Siècle allaient bousculer l'existence de bon nombre de personnes. Caterina, jeune couturière d'humble condition, sera l'une d'entre elles. Vous suivrez pas à pas le récit hors du commun de cette jeune femme qui, depuis son petit village de Vénétie, poursuivra un chemin étrange qui la conduira jusqu'aux fastes et aux intrigues de la cour de Napoléon III. Mondariso est un roman historique ; en effet, les aventures qu'il relate s'appuient sur une trame de fond historique authentique qui vous transportera dans l'Europe du XIXe siècle.

09/2023

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Réalistes, contemporains

Crayon noir. Samuel Paty, histoire d'un prof

Dans l'après-midi du 16 octobre 2020, Samuel Paty est assassiné par un islamiste tchétchène. Il venait d'avoir 47 ans. Il était père d'un petit garçon. Samuel Paty aimait la musique, le rock des années 80, surtout Sigur Rós, U2, Goran Bregovic, Pink Floyd et Apocalyptica. Il était passionné d'histoire, appréciait la poésie, lisait Baudelaire, Balzac, Maupassant, Zola, Flaubert et Julien Green. Il jouait souvent aux échecs. Au tennis et au ping-pong aussi. Dans la salle des professeurs, il déambulait avec sa tasse "Star Wars" à la main. Ses élèves l'appréciaient pour son enseignement... et pour ses blagues consignées dans un carnet jamais loin de son cahier de classe. Un jour, il avait dit à une ancienne élève : "Je voudrais que ma vie et ma mort servent à quelque chose". Valérie Igounet est historienne, journaliste et directrice adjointe de l'Observatoire du conspirationnisme. Ses recherches se situent au croisement de l'histoire politique et de l'histoire des idées. Spécialiste du négationnisme, du complotisme et de l'extrême droite en France après 1945, elle a publié plusieurs ouvrages sur ces sujets. Guy Le Besnerais dessine depuis l'enfance, expérimente la BD aux Ateliers des Beaux-Arts de Paris et rejoint l'association BD54. Après une carrière d'ingénieur de recherches, il décide de se consacrer à l'illustration en 2021. Crayon noir est son premier roman graphique. Coloriste BD depuis plusieurs années, Mathilda a notamment réalisé la mise en couleurs des Algues vertes (Delcourt, 2019) et de Flic (Goutte d'Or, 2021).

10/2023

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Histoire de France

Voyages et lectures

"Je partage votre admiration pour Louis Veuillot", écrit Alain Decaux à Benoît Le Roux, à la veille du bicentenaire de la naissance, à Boynes (Loiret), le 11 octobre 1813, du "plus grand journaliste du XIXe siècle" (selon Thibaudet). Car Veuillot n'est pas seulement l'ami de Pie IX, l'adversaire de Victor Hugo, le polémiste incarcéré sous Louis-Philippe, interdit sous Napoléon III... Ce fils du peuple est un animateur de presse, un chef de famille éprouvé, un critique sensible à tous les arts. Ne serait-il pas aussi un pionnier de la littérature de voyage ? C'est ce que cette anthologie voudrait montrer, en le suivant à Rome dès 1838, puis en Suisse, en Algérie (avec Bugeaud), et au fond de chaque province, de Strasbourg à Lourdes, de la Bretagne à la Savoie... Il fallait reprendre un à un ses livres, brochures, papiers inédits, et surtout ses lettres, pour reconstituer ses itinéraires, retrouver ses impressions, parfois dans leur fraîcheur première, parfois dans la mélancolie du souvenir... Et combien de rencontres ! Le poète Jasmin dans son échoppe à Agen, Bugeaud sous la tente, Lamartine dans son lit, Liszt, Etex et Overbeck dans les ruelles de Rome ou à Subiaco, Metternich en exil à Bruxelles, Gounod chez la comtesse de Ségur... On n'a pas exclu les voyages dans Paris, jusqu'à l'appartement de Chateaubriand, de Guizot ou de Thiers, au café-chantant ou dans le cortège funèbre de Baudelaire. Ni même certains voyages autour de sa bibliothèque, qui était vaste : Dante, Shakespeare, Mme de Sévigné, Racine, Hugo et tous les contemporains.

10/2013

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Beaux arts

Promenades au Louvre. En compagnie d'écrivains, d'artistes et de critiques d'art

Ce volume propose sur le palais et le musée du Louvre un large éventail de témoignages, parfois savants, souvent enthousiastes ou fervents, quelquefois acerbes. Comment ce géant (ou ce monstre) est-il devenu ce qu'il est ? Comment ses visiteurs l'ont-ils perçu au fil du temps et quels usages en ont-ils fait ? Pour sa plus grande partie, ce recueil se donne aussi pour objectif d'offrir, sur sept cents oeuvres de tous les départements, des textes clairs et éclairants, attachants, surprenants, d'orientations variées, voire adverses, savoureux par leur ton et leurs qualités d'écriture. Les passages retenus sont de ceux qui montrent les oeuvres en renouvelant à leur propos la perception, la sensibilité, la réflexion. Près de cinq cents auteurs prennent ici la parole : écrivains célèbres ou méconnus, artistes, historiens, critiques d'art, poètes, philosophes. Parmi eux : l'inévitable Diderot, l'indispensable Baudelaire, le stupéfiant Huysmans, Gautier l'enchanteur, et Claudel, bien sûr, et Ruskin, Rodin, Rilke, Milosz, Ramuz, mais aussi, dans un rare et nécessaire désordre, Gaston Maspero, Antonin Artaud, Jacques Lacarrière, Jacques Prévert, Daniel Arasse, Yves Bonnefoy... Ils font voir les peintures et les sculptures devant lesquelles ils s'arrêtent. Sous l'effet de leur talent, celles-ci apparaissent de manière inhabituelle. Non pas, une fois de plus, par l'évidence étale des reproductions. Mais grâce à l'art des mots qui, exercé avec ingéniosité, avec acuité et passion, a le pouvoir de révéler ce qu'il décrit, en stimulant l'imagination et en mettant l'esprit en joie.

03/2010

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Critique littéraire

John Milton (1608-1674)

Né en 1608 à Londres, John Milton, après des études à Cambridge, est conduit à renoncer à une carrière ecclésiastique ou universitaire toute tracée pour écrire, il le sait déjà, son œuvre. Il se retire dans la maison familiale, lit des classiques grecs et latins, étudie l'histoire politique et religieuse et compose ses premiers poèmes. Il rédige une série de pamphlets politiques notamment contre l'épiscopat, en faveur de la liberté de la presse et sur le divorce. S'étant rangé du côté des parlementaires contre les monarchistes, il entame une carrière politique, avec des fonctions comparables à celle d'un sous-secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères. Le rétablissement de la monarchie en 1660 le condamnera à une amende et à l'emprisonnement. Gracié, Milton mènera jusqu'à sa mort, en 1674, une vie retirée, consacrée à l'écriture. Mais cet homme connaît un destin extraordinaire quand, devenu aveugle, il entreprend son plus grand poème, Le Paradis perdu, qui sera plus tard traduit par Chateaubriand, encensé par Baudelaire et analysé par Claudel. Sous sa dictée, ses filles et ses secrétaires ont ainsi retranscrit ces milliers de vers ainsi que les autres textes du poète - dont Le Paradis retrouvé et Samson Agonistes. Dans cette biographie extrêmement riche qui révèle un homme politique, puritain et libéral, poète aveugle, époux malheureux, et père prétendument autoritaire de trois filles dont une seule lui survivra longtemps, Armand Himy a traduit et analysé de nombreux textes de Milton, peu connus des lecteurs, et s'est appuyé sur une multitude de travaux de critiques européens et anglo-saxons.

10/2003

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Critique littéraire

Le passé défini. Tome 8, 1962-1963

Les deux dernières années de la vie de Cocteau sont placées sous le signe de la mort. menaçante. pressentie, sans être véritablement redoutée pour autant, car c'est la mort des autres qui le blesse surtout - celle de Francis Poulenc notamment. Dès janvier 1962, il se préoccupe d'être inhumé à Mille dans la chapelle Saint-Blaise qu'il a décorée. L'autre grand sujet de ce journal est sa rupture avec Francine Weisweiller. Parce qu'il confesse à plusieurs reprises ses doutes sur son art, il semble que son jugement soit devenu moins définitif, moins cassant. Certes, on décèle encore sous sa plume des rejets aussi catégoriques qu'immotivés -Saint-Exupéry. Claudel, Mallarmé- mais nombre d'écrivains et d'ouvrages ont droit à des éloges marqués -Baudelaire, Conrad-. "Comme un journal posthume est agréable on la politesse et la réserve n'existent plus", avoue-t-il en juin 1963. Mais si l'on retrouve la même liberté de ton et d'allure que dans les volumes précédents, on a le sentiment d'une plus grande volonté d'équilibrer coups (le gueule et coups de coeur. Avec ce huitième volume s'achève, trente ans après la sortie du premier, la publication du Passé défini. Ce qui prévaut pour nous est l'image d'un homme qui, loin de gommer ses contradictions, y puise l'essence même de sa vérité et qui n'a cessé de poursuivre le mensonge, l'hypocrisie, la futilité, la légèreté, considérés comme autant de péchés dont on l'a si souvent accusé.

11/2013

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Critique littéraire

Laboratoire de catastrophe générale. Journal métaphysique et polémique 2000-2001

" Le post-humain de ce début de XXIe siècle est donc un simple animal doué de raison. Il est le sursinge capable très bientôt d'interconnecter les cellules de son cerveau avec des machines logiques à hautes performances. Bref un chimpanzé jouant avec une machine à écrire. Autant dire que ses probabilités de produire ne serait-ce qu'une ligne de Shakespeare, ou de Baudelaire, résistent à tous les ordres de grandeur. Car avant de produire le post-humain, encore faudrait-il savoir former un homme. Certes, l'humanité est foutue, elle a le choix entre des cultures sans sociétés - donc sans (bio)politique - et des nations sans cultures (donc sans métaphysique) ; entre des individus aux solitudes inutiles, massifiées, et des communautés aux droits et aux rituels absurdes ; entre l'intensification des pouvoirs de surveillance cyberphotonique et de contrôle génétique de la Machine et le retour aux "âges d'or" proto-industriels ; entre le vidéodrome totalitaire et l'émeute hyper-spectaculaire ; entre le simulacre et le néant. Mais ce que le Centre de Commandement métalocal et hyper-corporatif entreprend désormais, c'est l'extension du contrôle dans le théâtre cellulaire et biotopique interne des individus, désormais nœuds coextensifs du réseau des nano-machines, vecteurs fissiles de la communication publicitaire totalisée, micronisée, cybernétique et iconique. Aussi l'individu en quête de liberté créatrice ne pourra faire l'économie d'une méthode de survie de la conscience conçue comme accélérateur de particules, et comme technique d'espionnage biopolitique : évasion, invasion, illusion, simulacre, contre-mesures, localisation, globalisation, virus, anti-virus. Guérilla métacritique. "

10/2001

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Beaux arts

Sade. Attaquer le soleil. Exposition, Paris, Musée d'Orsay, du 14 octobre 2014 au 25 janvier 2015

"Le propos de cet ouvrage est de montrer comment, avant d'avoir une importance majeure dans la pensée du XXe siècle, l'oeuvre du Marquis de Sade a induit une part de la sensibilité du XIXe siècle, quand bien même le personnage et ses idées y auront été tenus pour maudits. Car, si Baudelaire, Flaubert, Huysmans, Swinburne, Mirbeau. sans parler d'Apollinaire, s'y sont référés à titres divers, tout porte à croire que la force de cette pensée est aussi d'avoir rencontré, révélé, voire provoqué, ce qui agite alors en profondeur l'expression plastique, concernant autant l'inscription du désir que son pouvoir de métamorphose. C'est l'image du corps en train d'être bouleversée de l'intérieur, annonçant une révolution de la représentation. Que ce soit évident chez Delacroix, Moreau, Böcklin., ce qui est en jeu n'est pas sans inquiéter aussi Ingres, Degas ou Cézanne et bien sûr Picasso. Et cela tandis que Félicien Rops, Odilon Redon, Alfred Kubin se rapprochent d'une expression restée jusqu'alors marginale (curiosa ou folie), avant que le surréalisme, se réclamant de Sade, ne reconnaisse le désir comme grand inventeur de forme. A retrouver ce cheminement, il sera possible de mesurer combien à dire ce qu'on ne veut pas voir, Sade aura incité à montrer ce qu'on ne peut pas dire. Ou comment le XIXe siècle s'est fait le conducteur d'une pensée qui, incitant à découvrir l'imaginaire du corps, va amener à la première conscience physique de l'infini", Annie Le Brun.

10/2014

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Critique littéraire

Envois & Dédicaces

Envois et Dédicaces constitue une réflexion sur le don du livre, qu'il se manifeste par un ex-dono, un envoi manuscrit ou une dédicace imprimée. Si cette dernière a été étudiée à propos de tel ou tel auteur, il nous manquait encore une réflexion d'ensemble sur celle-ci. Quant à l'envoi, jugé marginal et mondain, il n'a guère été abordé, hormis par les bibliophiles. On en trouvera ici un " bref traité " qui en souligne toute la richesse. Pas plus qu'il n'existe d'éléments insignifiants dans la vie psychique, ainsi que Freud nous l'a appris, il n'existe dans le livre de détail dépourvu de valeur. La modernité s'est intéressée longuement à la signature, beaucoup moins à l'envoi et à la dédicace, parce qu'elle estimait la littérature intransitive. Elle transite cependant et s'adresse à quelqu'un. Et ce qui semble à première vue accessoire joue un rôle non négligeable, sinon capital, dans la constitution du sens d'un livre. Telle est l'hypothèse d'Envois et Dédicaces, et son pari. Sa première partie, " Perspective cavalière " s'interroge, entre autres, sur la position en tiers du lecteur ainsi que sur la place de la dédicace, premiers mots d'un livre qui se révèlent souvent aussi ses derniers mots. La seconde, " Couleurs locales ", examine la façon dont quelques auteurs se sont appropriés ce geste : un musicien, Bach, et cinq écrivains, Voltaire, Hugo, Baudelaire, Montherlant, Goffette, ce dernier nous offrant, en guise de conclusion, un poème inédit adressé " à ceux qui partent ".

06/2010

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Petits classiques parascolaire

Le sonnet

Le sonnet est la forme la plus répandue dans la poésie française. Très codifié, il fut notamment utilisé par les poètes de la Renaissance pour exprimer leurs sentiments mélancoliques et célébrer l'amour. Cette anthologie permet une traversée poétique du XVIe siècle à aujourd'hui à travers une soixantaine de textes. La chronologie couvrira le mouvement de la Pléiade et présentera donc les grands poètes de la Renaissance (Du Bellay et Ronsard, bien présents dans l'anthologie). Le sonnet : 14 = 8+6 = 4+4+3+3. Entendez par là quatorze vers répartis en deux quatrains (strophes de quatre vers) suivis de deux tercets (strophes de trois vers), voici la formule poétique que le XVIe siècle jugea idéale. Cette forme fixe a donné des chefs-d'oeuvre et continue à être aimée des poètes, car comme l'écrit notre contemporain Jacques Roubaud : " Un sonnet, c'est un objet d'art ? - De plus en plus. " Au fil du recueil : préparation à l'oral : 2 explications de textes ; préparation à l'écrit : 1 commentaire de texte. Le dossier est composé de 8 chapitres : histoire littéraire : les poètes de la Pléiade ; le sonnet et son temps ; la fabrique du sonnet ; les mots importants du sonnet (amour/aimer ; mort/mourir ; satire ; lyre) ; la grammaire ; groupement de textes : A la découverte d'autres formes poétiques : Charles d'Orléans, "Le temps a laissé son manteau", François Villon, "L'Epitaphe Villon", Charles Baudelaire, "Harmonie du soir", Comte Ferdinand de Gramont, "Autour d'un étang", François Le Lionnais, "La LiPo (Le premier Manifeste)" ; prolongements artistiques et culturels ; exercices d'appropriation.

09/2020

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Poésie

Poèmes

"Les raisons pour lesquelles Mallarmé fut captivé par la poésie de Poe ne semblent pas évidentes quand on passe d'une oeuvre à l'autre : chez l'Américain, un climat morbide, souvent funèbre, une atmosphère vaporeuse et spectrale, l'amour désincarné pour un fantôme ; chez le Français, la concupiscence animale du Faune, la hantise de la beauté féminine bien vivante et bien charnelle, ou la sensualité refoulée d'Hérodiade, les scintillements de diamants, de cristal, de métaux précieux dans d'autres poèmes. Ce sont deux mondes apparemment inconciliables : l'un, hyperboréen, brumeux, évanescent ; l'autre, méditerranéen, ensoleillé, où même l'hiver (celui du Cygne, celui d'Hérodiade) a la splendeur concrète des gemmes. Pourtant, à y regarder de près, on découvre des analogies, des ressemblances entre Poe et le Mallarmé de la première période, celle qui va de 1862 à 1865, la période baudelairienne de Apparition, Soupir, Les Fleurs, Brise marine : la prédilection pour certains mots ou assemblages de mots (angélique, langueur, blancs sanglots, blancheur sanglotante, blancheur sibylline, blanche nue, marais livide...), leur arrangement selon des rythmes savants, un certain préraphaélisme de forme. Mallarmé admirait chez le poète américain la science des sons, la musique, et, comme Baudelaire, la magie incantatoire. Il voyait en lui un "cas littéraire absolu", un artiste qui avait répudié les contingences de la vie pratique pour se consacrer exclusivement à la poursuite de la beauté, non point seulement la beauté formelle, mais la beauté idéale dont les choses visibles ne sont que les signes ou les symboles" Jean-Louis Curtis.

05/1982

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Littérature française

Le livre amoureux du soir

"Longtemps, très longtemps, j'ai partagé mes goûts littéraires avec les auditeurs de France Inter. Ce furent sur ces ondes, de beaux moments de vie, de forts instants d'actualité littéraire et de découvertes d'écrivains. Longtemps, très longtemps, je n'ai plus eu le temps, le loisir, de lire les classiques, ma vie était occupée par la littérature d'actualité. Souvent l'été pourtant, j'ajoutais au choix de romans actuels quelques ouvrages plus anciens. Ainsi, il ne s'est pas passé un été sans que je relise un roman de Stefan Zweig, quelques pages de William Blake, sans que je furète dans Les Carnets de Léonard de Vinci, dans le théâtre de Shakespeare ou dans plus étonnant Le Livre des Tables de Victor Hugo. Puis vint le temps de la dernière émission de radio et de mes adieux aux auditeurs. Le moment, toutes ces soirées désormais libres à relire toutes les pages cochées à même mes livres au crayon à papier. Alors le temps d'une année, j'inscrivis dans mes carnets les phrases de ces auteurs, d'Oscar Wilde à Platon, de Lucrèce à Nietzsche, de Maupassant à Flaubert, de Pierre Louÿs à Anaïs Nin, de Charles Cros à Baudelaire, de Rilke à Andrea Lou Salomé... Voici ces extraits, aimés, adorés, lus, relus, certains si essentiels, si prés de nous, d'autres si intrigants, déconcertants. Ils sont comme la nourriture de l'heure que l'on pourrait nommer "le moment du coucher". La nuit fut ma vie, le soir l'est devenu avec ce livre amoureux..." Brigitte Kernel.

11/2016

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Poésie

Je t'écris de Bordeaux. Blessures et refleurissements, Edition bilingue français-italien

Poète, romancier, essayiste, dramaturge, Conte est aujourd'hui l'une des plus grandes voix de la littérature italienne. Son oeuvre a été découverte en France grâce à deux traducteurs : Jean-Baptiste Para a traduit L'Océan et l'Enfant (1989) et deux autres recueils de poésie en 1994 et 2002 ; Monique Baccelli a traduit deux romans en 2007 et 2008. Puis, étrangement, plus rien. C'est ainsi que l'un de ses plus grands recueils, Ferite e rifioriture, prix Viareggio 2006, n'a jamais été traduit ici. Livre pourtant largement écrit en France (Bordeaux, Nice...) et marqué par la littérature française : le texte central est un long monologue imaginaire de Baudelaire à l'île Maurice en 1841 ! Mais surtout puissant livre symphonique, chant d'amour à la vie menacée : menacée sur la planète par la folie destructrice de l'homme comme, chez le poète, par la venue de l'âge. "Il n'est pas possible, déclarait Conte dans une interview, de dire "Il faut sauver la nature" si l'on ne change pas la perception même de la nature. La nature n'a pas de langage propre mais je pense qu'elle trouve un langage à travers nous". C'est ce langage de la matière et du corps qui est au coeur du livre. Langage d'humilité et de tendresse, lucide et démuni : "Oh vie, je t'en prie /aie avec moi la main /légère. /Ne t'acharne pas contre qui t'a aimée /tant et sans raison, / comme doit aimer toujours celui qui aime".

04/2022

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Critique

Un été avec Colette

Pourquoi Colette ? Un grand écrivain, c'est aussi un écrivain qui crée des mythes, qui renouvelle notre mythologie. " Créer un poncif, c'est le génie ", disait Baudelaire. Colette a créé quatre mythes : Claudine ; Sido, Gigi, et Colette, elle-même, grand écrivain national, monstre sacré. Admirée par Simone de Beauvoir, pionnière de la transgression et de la provocation, elle fait souffler dans ses romans ce vent de liberté qui nous manque tant aujourd'hui. Antoine Compagnon décline toutes les facettes de Colette, des plus connues ou plus secrètes. De Claudine, sa première héroïne, dont son mari, Willy, s'appropria la paternité, signant de son propre nom les textes de son épouse et récoltant le succès et l'argent à sa place. Sido, inspirée par sa propre mère, sans doute sa plus belle invention romanesque. En passant par Gigi, son double littéraire charmante, légère, heureuse en amour et en mariage – à l'opposé de sa créatrice qui fuira " l'homme, souvent méchant " et trouvera refuge auprès des femmes. De sa Bourgogne natale à la présidence de l'académie Goncourt – elle qui n'avait aucun diplôme –, Colette ne fut jamais là où on l'attendait et emmena la littérature là où personne d'autre n'avait osé aller. Plus accessible que Proust, plus moderne que Gide, Claudel ou Valéry, Colette réussit la prouesse d'être à la fois lue dans les écoles et d'avoir conçu une oeuvre toujours aussi sulfureuse. Lire Colette aujourd'hui, c'est embrasser le XXe siècle dans toute son extravagance, grâce à un style qui n'a pas pris une ride.

05/2022

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Littérature anglo-saxonne

La genèse d'un poème

La genèse d'un poème se compose d'un préambule de Baudelaire introduisant la méthode de composition par E.A. Poe de son poème Le Corbeau, qui parut dans le Graham's Magazine en 1846. Poe y dévoile l'art, la manière et le contexte mental dans lequel le célèbre poème fut conçu. " Mon dessein est de démontrer qu'aucun point de la composition ne peut être attribué au hasard ou à l'intuition, et que l'ouvrage a marché, pas à pas, vers sa solution, avec la précision et la rigoureuse logique d'un problème mathématique. " Suivent des textes critiques de Poe sur le théâtre, le roman et le conte ayant pour exemples des œuvres aussi diverses que celles d'Euripide, Shakespeare, Defoe, La Motte Fouqué, Hawthorne ainsi qu'un article intitulé Les contes de Poe manifestement de la main de l'auteur lui-même, paru dans l'Aristidean en 1845 et dont les arguments font écho aux idées avancées dans La genèse d'un poème qu'il est en train de rédiger à la même époque. Cet article n'a jamais été réédité aux Etats-Unis et reste inédit en France. Cette collection se propose de mettre à la disposition du lecteur les textes confidentiels des auteurs entrés dans la légende des Cahiers de L'Herne. Des textes courts, mais qui présentent souvent un nouveau visage de leur auteur. A diffusion confidentielle, ces textes avaient d'abord été sélectionnés pour les fameux Cahiers. L'Herne souhaite leur rendre l'hommage qu'ils méritent en leur consacrant cette collection.

06/2023

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Littérature française

Eloge du métèque

Quel point commun entre les Hébreux, Martin Eden, Romain Gary, la muse de Baudelaire Jeanne Duval, Modigliani, Hercule Poirot ou les rôles interprétés par Ava Gardner ? Tous sont des métèques. Un mot qui, en Grèce antique, désigne simplement celui qui a changé de cité, avant de devenir une insulte sous la plume de Charles Maurras puis d'être réhabilité par la chanson de Georges Moustaki en 1969. Le métèque prend alors cette signification d'autre par essence, d'étranger générique. C'est ce mot, aujourd'hui un peu désuet, qu'Abnousse Shalmani vient revaloriser. Car le métèque est en réalité bien plus qu'un mot. C'est la figure de transfuge par excellence : cet autre aux semelles de vent, qui sait qu'il devra repartir un jour, celui qu'on ne peut jamais enfermer dans un seul lieu ou une seule identité, voué à intriguer, voire à effrayer, à trouver une embuche dans le regard de l'autre. Celui qui vit dans une identité mouvante, perpétuellement en exil, qui procure une authentique liberté pour peu qu'on se donne la peine d'essayer de l'habiter. Cet essai élève le métèque au rang d'esthétique à part entière, celle du pas de côté. Dans ce voyage littéraire et cinématographique, l'auteure nous fait visiter son Panthéon personnel, d'Hérode à Salman Rushdie, d'Esmeralda à Albert Camus. Un éloge au souffle ample, qui résonne particulièrement aujourd'hui dans son "amour des sans-frontières, des sans-pays, des sans-terres" , une ode à l'imaginaire.

10/2019