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Religion

Pédagogies missionnaires. Traduire Transmettre Transculturer, 32e Colloque du CREDIC Lisbonne 30 août-3 septembre 2011

Conçu à partir de communications faites à Lisbonne au colloque du Centre de Recherches et d'Echanges sur la Diffusion et l'Inculturation du Christianisme (CREDIC) de 2011, avec l'appui du Centro de Histaria de Além-Mar (CHAM), du Centro de Estudos de Historia Religiosa (CEHR) et de la Sociedade de Geografia de Lisboa (SGL), cet ouvrage est amplement ouvert au domaine lusitanien dont il révèle des aspects souvent méconnus : l'apport de la langue portugaise à la naissance de la graphie latine du vietnamien (quôc ngu) ou la naissance et le développement du protestantisme lusophone en contexte missionnaire (Asie et Afrique). Du Brésil et des pays lusophones d'Afrique à l'Extrême-Orient, il s'agit d'un domaine extrêmement varié, dans lequel s'est déployé pendant cinq siècles le génie portugais, porté à l'accommodement, au panachage, au métissage, à tous les empirismes, ce que résume le terme intraduisible de agir com jeito. Même hors du domaine portugais, le champ missionnaire se prête mal à l'esprit de système ou à l'élaboration de théories universelles. Une part de bricolage, au sens le plus noble du terme, intervient toujours dans les processus de christianisation, ce que démontrent amplement les contributions de ce volume dont l'éventail chronologique est aussi ouvert que divers les pays évoqués. La mise en perspective - Traduire, Transmettre, Transculturer - montre amplement que si tous les nouveaux venus d'Europe en Amérique, Afrique ou Asie ont cherché à transmettre, les uns ont jugé décisif et suffisant de traduire, certains cherchant même à imposer leur langue, alors que d'autres, ont jugé indispensable d'aller jusqu'à la transculturation du message qu'ils apportaient. Nées de diagnostics variés et de délibérations difficiles, ces voies diverses sont autant de pédagogies missionnaires. Ces vingt-cinq communications ne pourront qu'achever de convaincre le lecteur que les dogmatismes théologiques ou culturels n'ont point de place dans l'histoire des missions, dans la plupart des cas, mais pas en tous cependant.

08/2012

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Economie

Une nouvelle conscience pour un monde en crise. Vers une civilisation de l'empathie

Jeremy Rifkin propose une lecture fascinante de l'histoire de l'humanité dans une perspective sociale et altruiste. Avec un constat : jamais le monde n'a paru si totalement unifié (par les communications, le commerce, la culture) et aussi sauvagement déchiré (par la guerre, la crise financière, le réchauffement de la planète, la diffusion de pandémies) qu'aujourd'hui. Quels que soient nos efforts intellectuels face aux défis d'une mondialisation accélérée, nous ne sommes pas à la hauteur : l'espèce humaine semble incapable de concentrer vraiment ses ressources mentales collectives pour "penser globalement et agir localement". Ce livre montre que cette déconnexion entre notre vision pour la planète et notre aptitude à la concrétiser s'explique par l'état actuel de la conscience humaine. Nos cerveaux, nos structures mentales, nous prédisposent à une façon de ressentir, de penser et d'agir dans le monde qui n'est plus adaptée aux nouveaux contextes que nous nous sommes créés. L'humanité, soutient Rifkin, se trouve à l'aube d'une étape cruciale. Tout indique que les anciennes formes de conscience religieuses ou rationalistes, soumises à trop forte pression, deviennent dépassées et même dangereuses dans leurs efforts pour piloter un monde qui leur échappe de plus en plus. L'émergence d'une conscience biosphérique et ses conséquences sur notre manière d'appréhender différemment la société, l'économie ou l'environnement sera probablement un changement d'avenir aussi gigantesque et profond que lorsque les philosophes des Lumières ont renversé la conscience fondée sur la foi par le canon de la raison. En retraçant la grande fresque des mutations de notre civilisation, dont le moteur principal est la conscience altruiste de l'être humain, Jeremy Rifkin dévoile des fils conducteurs restés ignorés jusqu'ici. Ces "pages blanches" de l'histoire ainsi mises en lumière nous permettront d'élargir notre conscience afin de relever les défis des décennies à venir.

09/2012

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Spécialités médicales

Paludisme et DDT. Chronique d'une tragédie occultée

L'Afrique fait l'objet d'une hécatombe silencieuse et, au même temps, assourdissante de vies humaines, provoquée par une maladie qui - bien plus que d'autres - dépend des facteurs environnementaux et sociaux : le Paludisme. Selon nombre de scientifiques, le paludisme peut être décrit comme l'infirmité des pauvres par excellence, car 91% des morts provoquées par le plasmodium de la malaria touche l'Afrique subsaharienne et, en outre, 85% de ces décès concerne des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes. La diffusion du paludisme coïncide avec les niveaux les plus bas du développement et du PIB par tête. En principe, des taux de malaria très élevés s'accompagnent avec une absence de sécurité socio-économique pour les populations intéressées, ainsi qu'avec des investissements minimes dans le secteur de la santé publique et une autonomie infime dans les choix économiques. Non seulement la malaria est l'infirmité des pauvres, mais c'est une pathologie qui appauvrit. On calcule qu'on perd chaque année entre 1 et 1,3% du PIB africain, pour des frais et une diminution des profits imputables au paludisme. il faut ici penser aux vies humaines, tout comme aux investissements de capitaux locaux ou étrangers qu'on n'effectue pas dans les aires endémiques de la malaria, à cause des conditions matérielles et sanitaires adverses. Notre histoire concerne une bataille - et nous ne disons pas cela en sens métaphorique, vu le nombre de vies humaines compromises. il s'agit du conflit entre le puissant et fameux DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane), qu'on utilise non seulement pour enrayer le paludisme, mais aussi pour tuer les insectes nuisibles à l'agriculture, et un livre, qu'on continue de lire et d'étudier sans un véritable esprit critique. Au cours des années soixante, cet ouvrage, Printemps Silencieux de la biologiste marine Rachel Carson, a produit, stricto sensu, des réactions fondamentalistes.

06/2010

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Sciences politiques

De la valeur-travail à la guerre en Europe

Les deux premières intentions de cet essai sont d'une part de relancer le débat sur la " diffusion manquée " du marxisme en France à la veille de la Grande Guerre, et d'autre part de proposer une relecture polémique d'un épisode mal connu de l'histoire des doctrines économiques. En effet, la pénétration des 4 doctrines marginalistes dans la France de la Belle Époque ne fut pas un obstacle à l'assimilation des analyses de Marx sur le capitalisme. Les travaux de Vilfredo Pareto, en particulier, vinrent combler les incompréhensions de doctrines économiques marquées par les bouleversements sociaux en cours. À un autre niveau, sur le terrain de la science politique, ces débats accompagnent l'émergence d'un syndicalisme qui met alors en échec la naissance d'une réelle social-démocratie française. Sorte de " compagnon de route " de cette action syndicaliste, Georges Sorel en propose une pensée qui adopte par défaut les thèses marginalistes, mêlées à l'influence de Benedetto Croce et des deux Labriola. Mais c'est paradoxalement pour mieux se recentrer sur la référence au prolétariat des producteurs, dans une glorification du conflit social et des valeurs du combat... Or le déclenchement de la Première Guerre mondiale plongera ces velléités dans la stupeur et l'impuissance apeurée. Comment saisir cette rupture apparente ? Dans le cadre d'un retard historique du capitalisme français, et face à la mutation de la " question sociale ", l'adoption du marginalisme ne laisse-t-elle pas l'analyse politique sans instruments pour comprendre les dynamiques internationales et s'y insérer ? Telle est l'hypothèse centrale de cet essai. La rivalité entre " utilité marginale " et " valeur-travail " renvoie à deux projets concurrents de société. Mais sous le débat économique et politique qui anime la scène européenne, une dynamique propre au champ philosophique est à l'oeuvre : il est déjà question de la dialectique. Mouvement objectif, méthode particulière, scorie métaphysique ? Elle est le point d'orgue de ces divergences passionnées qui font époque.

12/2010

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Histoire ancienne

L'ASIE MINEURE ET L'ANATOLIE. D'Alexandre à Dioclétien, IVème siècle av. J.C. - IIIème siècle ap. J.C.

Longtemps confinés à l'intérieur d'une étroite bande côtière en bordure de l'Egée, les Grecs virent, grâce à la conquête d'Alexandre, s'ouvrir l'immensité de la péninsule anatolienne. La mise en place de nouveaux Etats, la diffusion du modèle civique et des modes de vie helléniques, l'usage quasi exclusif du grec comme langue de communication et de culture finirent par faire de l'ensemble de l'Asie Mineure et de l'Anatolie le plus peuplé et le plus actif des pays grecs. La domination romaine, progressivement imposée depuis le milieu du IIe siècle av. J.-C., s'appuya sur la continuité des institutions et, loin de freiner l'hellénisation, la facilita en restaurant la paix. En sept siècles, pourtant, on est bien loin de parvenir à une quelconque uniformité dans ce vaste ensemble. Ni la géographie, ni l'histoire, ni les traditions culturelles n'y contribuent. Si l'hellénisme s'impose dans les milieux dirigeants, il subsiste, dans les villes et plus encore dans les campagnes, de fortes traditions indigènes qu'exprime le maintien des langues, des noms et surtout des dieux. Cet ouvrage propose une histoire régionale qui, sans négliger les cadres étatiques et les grandes étapes de l'histoire politique, n'est ni une histoire des Etats ni une étude des relations diplomatiques et militaires. Il s'intéresse en priorité aux communautés humaines qui peuplent l'Asie Mineure et l'Anatolie et tente de décrire leur cadre de vie, leur organisation, leurs structures sociales, économiques, culturelles et religieuses. Grâce à l'étude dans la longue durée, il analyse le fonctionnement et les évolutions des sociétés micro asiatiques et anatoliennes, aussi bien dans les anciennes cités grecques de la côte égéenne que dans les nouvelles fondations de l'intérieur, les villages et les tribus montagnardes. Il tente de mettre en évidence les facteurs d'unité, mais aussi les forts clivages qui subsistent entre l'Est et l'Ouest, entre villes et campagnes, entre Grecs et indigènes.

11/1995

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Beaux arts

A l'enseigne de Gersaint. Edme-François Gersaint, marchand d'art sur le pont Notre-Dame (1694-1750)

Rarement un tableau aura autant inspiré critiques et historiens, écrivains et historiens de l'art. La littérature consacrée à L'Enseigne de Gersaint - somptueuse évocation d'un riche commerce de tableaux sous la Régence - est immense. Pourtant, le marchand qui se cache derrière le chef-d'œuvre de Watteau est largement resté dans l'ombre. A-t-il seulement vendu les tableaux et les objets de laque raffinés représentés par le peintre ? Sa boutique présentait-elle quelques ressemblances avec le bel espace décrit par Watteau ? En un mot, Edme-François Gersaint (16941750) est-il le marchand de L'Enseigne ? Fondé sur de très nombreux documents d'archives inédits, ce livre rétablit le véritable visage de Gersaint, marchand d'art et ami de Watteau, mais aussi initiateur des ventes publiques avec catalogue telles que nous les connaissons aujourd'hui, éditeur d'estampes et trafiquant de livres libertins. Visionnaire, Gersaint fournissait à ses contemporains le superflu, chose très nécessaire comme l'on sait. Sa boutique, établie sur le pont Notre-Dame à Paris, était remplie de tout un fourbi de marchandises dont la liste est étourdissante : tableaux, dessins et gravures voisinaient avec les objets de laque, les porcelaines de Chine, le thé vert, les curiosités naturelles, les instruments scientifiques. Fréquentée par d'innombrables amateurs, elle a vu défiler les collectionneurs les plus modestes comme les plus illustres, à l'affût de l'objet rare ou de l'œuvre précieuse. Buffon, la marquise de Pompadour, la reine de Suède comptaient parmi les clients de Gersaint. En imposant sur le marché de l'art français des peintres nordiques peu connus du public, en favorisant l'adaptation des motifs de Watteau dans les arts décoratifs, en promouvant les curiosités naturelles, en particulier les coquillages, et en participant à la diffusion de la création artistique française jusqu'aux confins de l'Europe, Gersaint a écrit une page de l'histoire du goût. Ce travail a reçu le prix Bruno-Pons en 2001.

11/2002

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Histoire de France

Edouard Charton (18078-1890) et le combat contre l'ignorance

Edouard Charton (1807-1890) a connu le succès avec les revues Le Magasin pittoresque et Le Tour du Monde. Il a consacré toute sa vie à la lutte contre l'ignorance, qui était pour lui l'" origine première des inégalités sociales, de tous les désordres et de presque tous les maux ". Cette idée directrice a guidé ses activités dans le monde de l'édition et orienté ses engagements politiques. C'est la première biographie qui lui soit consacré car on s'est jusqu'à ce jour exclusivement intéressé aux publications qu'il a dirigées, limitant sa biographie à son passé saint-simonien et aux quelques temps forts d'une carrière politique au service de ses idées républicaines. L'ouvrage montre, en retraçant son parcours de jeunesse, que l'expérience intense, mais de courte durée, du saint-simonisme ne doit pas occulter l'influence prépondérante de la philanthropie. Si ses amitiés sont saint simoniennes, ses maîtres sont et restent toute sa vie les philantropes du premier xixesiècle. Son ambition d'instruire tout en distrayant trouve sa source dans les responsabilités qu'il a exercées, très jeune, au sein de la Société pour l'instruction Élémentaire. jeune avocat, il a rejoint la Société de la Morale Chrétienne, d'inspiration libérale et protestante, dont il a été, aux côtés de son ami Hippolyte Carnot, un membre actif pendant plus de quinze ans. Les auteurs, embrassant tous les domaines dans lesquels Édouard Charton est intervenu, ont replacé les activités du directeur de publication et les propositions de l'élu républicain dans leurs cadres historiques et intellectuels. Ils ont, par l'étude systématique de son activité parlementaire, mis en évidence qu'Édouard Charton est resté, au sein des assemblées, un homme soucieux de la diffusion des connaissances, intervenant régulièrement dans le domaine culturel et qu'il a, faisant preuve d'autorité morale, de désintéressement et de volonté individuelle, participé pleinement à l'aventure intellectuelle de son temps, avec une constante continuité d'objectifs entre ses choix éditoriaux et ses interventions politiques.

09/2006

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Littérature française

Nous arrêterons le soleil

" Si le soleil est bourgeois, nous arrêterons le soleil ", proclamaient les bolcheviks vainqueurs, en se lançant à la conquête du monde. En 1987, la fin de l'aventure est proche, mais les Tchécoslovaques, épuisés par vingt ans de normalisation, ne l'imaginent pas encore. A Karlovy-Vary, qui fut autrefois Karlsbad, un festival de cinéma réunit Jiri Serecka, cinéaste qui n'a plus le droit de filmer, et son ami français Charles Bragat, un producteur fauché qui aide les dissidents depuis plusieurs années. Autour d'eux, il y a des Russes, chers camarades et colonisateurs, des gens de l'Est, hésitant entre révolte et nécessité de survivre, de vieux routiers du stalinisme, un étrange Américain qui dirige le casino, des policiers et des touristes allemands, futurs vainqueurs de l'affaire. C'est le moment où Alice Ferrier, fille de communistes qui croit avoir oublié ses origines, vient les rejoindre. Elle passe à l'Est pour la première fois. Elle consent enfin à se souvenir : le temps heureux des communistes dans les années cinquante, les chambres de bonne, lit diffusion de L'Huma, les bombes de l'OAS. Dans ce monde du soupçon où chacun subit et pratique le secret, la manipulation et le mensonge, le lien le plus puissant reste celui qui unit, comme les Atrides, les membres de la famille communiste. Ils ont beau s'affronter, Alice Ferrier, fille de communistes parisiens, Jean Boursier, son ami d'enfance, devenu permanent et marié à une Russe, Jiri Serecka, fils d'un dirigeant du Parti qui a participé aux purges, partagent une histoire commune. Leur Culpabilité, leur nostalgie et leur absence d'innocence n'appartiennent qu'à eux. Nous arrêterons le soleil est d'abord un roman du temps : le temps mythique de l'enfance, le temps des villes d'eau de la Mitteleuropa, le temps rêvé des communistes, tombé, avec le mur de Berlin, un soir de novembre 1989.

08/2002

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Beaux arts

Figures du génie dans l'art français (1802-1855)

Si le XVIIIe siècle avait développé l’idée du génie comme une faculté possédée ou non par un artiste, c’est véritablement au cours de la première moitié du XIXe siècle que s’opère une redéfinition profonde de ce concept via l’incarnation de l’idée : le poète ou le peintre devinrent ce génie. Cette évolution du terme fut conditionnée par la diffusion du savoir, mais aussi par les bouleversements politiques au lendemain de la Révolution française. La société du Consulat, régime d’origine militaire en quête de pacification, nécessitait d’autres formes de «grandeurs» que les seuls hauts faits militaires ; la figure de l’artiste d’exception répondait parfaitement à ce nouveau type de modèles glorieux et intégrait de fait les murs du Salon, les carrefours, où les pages des revues illustrées. L’objet du présent ouvrage est ainsi d’identifier les différents codes de représentation permettant de rendre compte du caractère exceptionnel de l’artiste figuré. Depuis l’Antiquité, la solution la plus fréquemment choisie était le recours à l’allégorie, ou à la muse, afin de symboliser la discipline dans laquelle l’artiste s’illustrait. A partir du XIXe siècle, la personnification du génie devait nécessairement rénover cette tradition ainsi que celle, plus générale, de l’image de l’artiste. Il s’agit donc dans cet essai de discerner les typologies de représentation mises au point par les artistes de la génération romantique pour susciter la vénération des génies anciens et présents par la peinture et l’estampe populaire. Dans une approche pluridisciplinaire, l’impact visuel des théories artistiques, mais aussi politiques, sociales, philosophiques, ou même médicales du temps sont autant de pistes empruntées afin de décrypter l’émergence des mythes usuels associés à l’esprit créateur tels la précocité de l’artiste, son amour inconditionnel de la grâce, la souffrance intérieure ou la légendaire folie de l’artiste.

01/2016

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Musique, danse

Tout Bach

Johann Sebastian Bach (1685-1750) : son nom suscite l'admiration, son art provoque l'émerveillement. Le cantor de Leipzig serait ainsi l'" Homère de la musique ", une " cathédrale éternelle" qui "domine les siècles ", voire, selon le mot célèbre de Cioran, le "cinquième évangéliste". La figure inégalable d'un compositeur tout au service de son art et du Très-Haut. Un miracle, oui, mais aussi un mystère. Son oeuvre, d'une richesse, d'une diversité et d'une ambition inouïes, ne connut pas une grande diffusion à son époque et conserve encore de nombreuses zones d'ombre. Qu'on y songe: une cantate, une seule vraisemblablement, parmi les trois cents composées, fut publiée de son vivant; près d'une centaine seraient perdues ! S'intéresser à Bach, c'est donc, tout d'abord, rechercher la vérité derrière la légende. Les auteurs de ce Tout Bach ont ainsi eu à coeur de revenir aux sources et d'expliquer les contextes. Découvrir et prendre la (dé)mesure de l'auteur de la Passion selon saint Matthieu, c'est également accepter d'explorer un univers aux limites proprement infinies - et l'on ne pense pas seulement à toutes les personnes qu'il a côtoyées, à tous les interprètes, à tous les musiciens, philosophes ou exégètes qui ont contribué à sa fortune posthume. Pour peu que l'on renonce d'emblée à une ambition d'exhaustivité qui tiendrait de la gageure - historiens et musicologues, inlassablement, font état de nouvelles découvertes -, un dictionnaire, dans lequel il est aussi agréable de se perdre que de se retrouver, nous a paru la forme la plus appropriée pour cerner la dimension du mythe comme de l'homme, de l'oeuvre comme de sa portée. Cet ouvrage aux quelque 800 notices se veut donc une manière d'état des lieux, une porte d'entrée dans l'univers de Bach et une façon de partager ce qu'il avait de plus précieux, sa joie. Bertrand Dermoncourt.

11/2009

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Histoire ancienne

Les fouilles de la cathédrale Saint-Pierre de Genève. Les édifices chrétiens et le groupe épiscopal

Au terme de trente années de recherches, Charles Bonnet et son équipe du Service cantonal d'archéologie ont mis en évidence la naissance d'une ville par la permanence d'un lieu de culte sur la colline qui domine les rives du lac Léman et du Rhône, dès le IIe siècle avant Jésus-Christ. Dans le premier volume, intitulé "Le centre urbain, de la protohistoire jusqu'au début de la christianisation", c'est la permanence cultuelle qui a été décrite, du lieu de refuge de l'oppidum celte, en passant par la "Genua" romaine jusqu'à l'élévation du centre urbain au rang de "civitas" sous l'Empire. Ce deuxième volume fera découvrir l'adaptation en lieu mémoriel, de la fin de l'administration romaine jusqu'à l'affirmation durable du pouvoir épiscopal. Car la diffusion du culte chrétien a eu ses exigences. Les réformes liturgiques qui s'en suivirent ont nécessité de nombreuses adaptations sous forme de transformations d'atrium, de multiplication de bâtiments cathédraux, d'aménagements de salles de réceptions, de cryptes ou de sépultures, d'installations de baptistères et de rotonde, voire de modifications de nef et d'absides pour arriver à l'établissement de l'édifice romano-gothique actuel. Après avoir voyagé dans les couches les plus profondes du sous-sol de la cathédrale Saint-Pierre et avoir traverse les différents niveaux d'occupation du noyau urbain, le lecteur y aura perçu les temps forts de la christianisation à Genève. Il aura survécu aux guerres burgondes du Ve siècle, admiré le renouveau artistique carolingien du IXe siècle et participe à la couverture "d'une robe blanche d'églises" dans l'Europe de l'An mil. Par leur souci de préserver une source documentaire précieuse et de transmettre, par une approche plurielle, des résultats qui ont été mis en relation avec cent quatre-vingt sites archéologiques du bassin méditerranéen, ces deux ouvrages montrent, s'il était encore nécessaire, que l'archéologie raccommode les lacunes du passé, là où les documents écrits manquent.

01/2012

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Musique, danse

Guide de la musique de Beethoven

Situer chacune des œuvres d'un compositeur, en connaître les conditions d'écriture, de réception, de diffusion est une des préoccupations majeures de tout mélomane, qu'il soit instrumentiste amateur ou tout simplement auditeur attentif cherchant à être éclairé. Et, par delà la connaissance des œuvres dans leur singularité, la prise en compte de chacune d'entre elles dans la succession de leur composition n'est-elle pas la voie royale pour accéder à une certaine intimité avec le compositeur - construire, en quelque sorte, pour soi même, sa biographie créatrice ? Élisabeth Brisson présente ici l'ensemble des œuvres composées par : Beethoven, éclairant leur genèse et leur aboutissement par de multiples points de vue : située dans le contexte personnel (affectif, intellectuel, esthétique...) vécu par le créateur, chacune d'entre elles est présentée et commentée dans sa forme et son contenu ; la réception qui l'a accueillie du vivant de son auteur est ensuite évoquée par la recension de la presse et des témoignages contemporains ; une grande place est accordée également à la correspondance entretenue par Beethoven, qui permet de mesurer ses préoccupations quotidiennes. On voit ainsi comment sont menés de front, au jour le jour, l'écriture de monuments ou de petites pièces. L'auteur, qui prend en compte les recherches les plus récentes, nous montre le compositeur sous des aspects fort divers : le musicien assignant à l'art la mission d'élever l'humanité vers le Beau et le Bien, l'être déchiré par des mouvements du cœur contrariés est également un tacticien qui, confronté à une réalité sociale qu'aucun de ces prédécesseurs n'a connue, manœuvre habilement auprès des éditeurs, des mécènes, des institutions pouvant lui apporter leur appui. Cet ouvrage nous donne à voir l'atelier où ont été conçus des - chefs-d'œuvre qui, frappant de stupeur et d'admiration leurs premiers auditeurs, ont imprimé une marque décisive sur la musique de l'aveulir.

04/2005

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Critique littéraire

La Bible imprimée dans l'Europe moderne

Les Bibles imprimées sont non seulement les témoins des mentalités religieuses des éditeurs et des imprimeurs de l'époque, mais aussi des objets physiques. Ce recueil de communications rédigées par des spécialistes de domaines très divers reflète ces deux aspects de la recherche actuelle. Certaines de ces études permettent ainsi de déchiffrer, à travers la composition typographique des bibles hébraïques ou polyglottes de Venise, d'Alcalá, de Paris et d'Anvers, les principes de critique que suivaient leurs rédacteurs. D'autres recherches s'attachent à restituer la vie des ateliers d'imprimerie au XVIe siècle et les enjeux économiques auxquels ils étaient soumis. D'autres encore étudient le rôle qu'a pu jouer la Bible dans l'éducation de la jeunesse en Europe et dans la formation de la mentalité puritaine de la Nouvelle-Angleterre. Une communication évoque les perquisitions menées dans les couvents d'Italie afin d'y traquer les bibles en langue vernaculaire, une autre la promulgation des premières lois de censure de la librairie en France. Quant à la diffusion de la Bible de la Réforme, elle est ici analysée dans ses diverses recensions théologiques et ses multiples variations suivant les pays — en Allemagne, à Genève et en Angleterre, Etats largement acquis à la Réforme, mais aussi en Italie, en Espagne, en Hongrie et en Pologne, pays restés ou redevenus catholiques —, à partir des versions imprimées de plus en plus savantes que rédigeaient des théologiens réformés et auxquelles des traducteurs catholiques puisaient sans vergogne. En illustrant le texte de la Bible, les graveurs cherchaient soit à en éclairer le sens, soit à l'embellir de scènes édifiantes, voire, parfois, d'une Bethsabée voluptueuse. En Allemagne et en Finlande, la fonte typographique choisie pour les bibles devint un symbole qui aida à la création de la conscience nationale. Ainsi, la Bible parlait à un public plus vaste que celui des érudits.

12/1999

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Critique littéraire

Histoire de la poésie française. Tome 5, La poésie du XIXe siècle Volume 2, Naissance de la poésie moderne

La Poésie du XIXe siècle, cinquième tome de l'histoire générale de la poésie française des origines à nos jours, se compose de deux volumes : Les Romantismes et Naissance de la poésie moderne. Histoire de la poésie, mais aussi histoire des poètes. "J'ai tenté, écrivait l'auteur dans la préface générale (cf. La Poésie du Moyen Age), de tracer des portraits, souvent en laissant parler le créateur lui-même, parfois en ayant recours à ses proches. Il fallait exprimer cette entité, le Poète, dire sa place dans la société de son temps, ses possibilités d'expression et de diffusion, ses barrières, ses interdits, son mode de vie et ses moyens d'existence [... ], ses lieux de réunion, ses chemins, les opinions le concernant, ses succès et ses revers, son destin littéraire. " Le XIXe siècle est le temps des renversements, des révolutions incessantes, bientôt des éclatements, mais ce volume fait corps avec ceux qui l'ont précédé. Romancier (d'Alain et le Nègre aux Noisettes sauvages en passant par Les Allumettes suédoises), Robert Sabatier est aussi le poète de cinq recueils, des Fêtes solaires à Icare et autres poèmes. Il a choisi de raconter l'Histoire de la poésie française pour mettre en évidence cette chose si précaire en nos heures, mais éternellement salvatrice, qui se nomme Poésie. Il faut lire l'Histoire de la poésie de Sabatier ; on comprendra à quel point la poésie, ce jeu en apparence superflu, tient dans la société le rôle de tels corps ou anticorps sans lesquels l'organisme n'existe plus (Michel Cournot, Le Nouvel Observateur) Une sorte de genèse de la poésie française (Marion Renard, Le Monde) Un explorateur passionné (Matthieu Galey, L'Express) L'entreprise est exemplaire (Georges Jean, La Quinzaine littéraire) Le dessein de Robert Sabatier : la générosité (Hubert Juin, Le Magazine littéraire) Une mise en situation des oeuvres et des hommes (Jacques Jaubert, Le Figaro) La poésie française a son monument littéraire (F. de Comberousse, France Soir)

10/1990

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Critique littéraire

Correspondance. 1902-1913

Lorsque Rainer Maria Rilke naît à Prague en 1875, Rodin a déjà trente-cinq ans. Fort de ses premiers succès, il est en passe de s'imposer, en quelques décennies, comme l'un des sculpteurs les plus talentueux et innovants de son époque. De son côté, le jeune Rilke se destine tôt à l'écriture, et publie dès 1896 ses premiers recueils de poèmes. Peu après avoir découvert l'oeuvre de Rodin, notamment grâce à son épouse, la sculptrice Clara Westhoff, il reçoit la commande d'un livre sur l'artiste et se rend à Paris pour le rencontrer. Pour la première fois rassemblée, cette correspondance retrace, de 1902 à 1913, la relation entre deux hommes a priori dissemblables : le jeune poète désargenté maîtrisant encore mal la langue française et le sculpteur au faîte de son art et de sa gloire, à la tête d'une véritable entreprise chargée de la diffusion de son oeuvre. Rilke donne du "Maître" à Rodin et analyse son oeuvre dans de longues lettres, tandis que les réponses du sculpteur sont lapidaires, sans pourtant dissimuler son affection pour le jeune poète. De 1905 à 1906, Rodin engage Rilke comme secrétaire et l'héberge à Meudon. Une brouille survient, puis se dissipe. Ils renoueront des rapports soutenus entre 1908 et 1911, à l'hôtel Biron, futur musée Rodin, que Clara Westhoff fait découvrir à son mari. Le poète a beaucoup publié, il est reconnu - ils sont désormais sur un pied d'égalité. Considéré en Allemagne comme le "gardien à la porte rodinienne" , Rilke affirmera plus tard que c'est grâce à Rodin que Paris aura longtemps été le seul point d'attache dans sa vie de déraciné. Cette correspondance dessine un échange émouvant, à la croisée des générations, des disciplines artistiques, des langues et des cultures, entre deux personnalités hors du commun, et témoigne, avant l'heure, d'un véritable esprit européen.

11/2018

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Cinéma

La culture cinématographique du mouvement ciné-club. Une histoire de cinéphilies (1944-1999)

Aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, les ciné-clubs s'organisent autour d'un mouvement social et culturel sans précédent qui s'étend rapidement à toute la France. S'inscrivant dans le prolongement des premières expériences cinéphiles des années 1920 et 1930, ils fusionnent désormais avec les réseaux et les idéaux de l'éducation populaire. Dès lors, ce mouvement devient l'un des principaux lieux d'épanouissement d'une culture cinématographique aux ramifications multiples et aux formes d'expression diverses. Empruntant à l'histoire sociale et culturelle des représentations et à la sociologie de l'expertise, cet ouvrage se propose d'étudier le mouvement ciné-club entre 1944 et 1999 en s'intéressant en premier lieu à son "modèle structurel" (réseaux associatifs et fédérations) et son statut juridique (réglementation non commerciale). A ce cadre spécifique s'ajoute un "modèle culturel" qui se construit autour d'un corpus cinématographique de référence et s'exprime à l'occasion des séances du ciné-club en suivant un schéma précis : présentation du film, projection et discussion entre les animateurs et les adhérents de l'association. Ces différents éléments constituent un "modèle ciné-club" , dont l'observation permet d'analyser la diffusion d'un savoir "légitime" au sein d'un espace spécifique et d'étudier son application effective dans ce même espace, en le confrontant aux goûts et aux pratiques des animateurs et des adhérents. Le présent ouvrage tente ainsi de définir la culture cinématographique des ciné-clubs, en étudiant la constitution et l'expansion de ce mouvement d'éducation populaire "par et pour le cinéma" au sein duquel coexistent quatre générations de cinéphiles qui se croisent ou se succèdent durant plus d'un demi-siècle. Ces interactions entre une multitude d'acteurs, d'objets et de pratiques permettent d'évaluer les écarts entre les discours du sommet (fédérations de ciné-clubs) et les pratiques effectives à la base du mouvement (animateurs et adhérents). Elles questionnent ainsi l'émergence d'une "cinéphilie ciné-club" , véritable "cultivation" commune d'une culture cinématographique partagée.

09/2017

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Décoration

Le commerce du luxe. Production, exposition et circulation des objets précieux du Moyen Age à nos jours

Il est peu de questions qui aient donné lieu à un aussi grand nombre de controverses que celle du luxe. La raison en est simple. Cette expression ne désigne pas une chose déterminée ; elle a au contraire un sens mobile et relatif et s'applique, selon les temps et selon les lieux, à des objets toujours différents (...). Il n'existe guère un seul article parmi ceux qui sont regardés aujourd'hui comme indispensables à l'existence, ou une seule amélioration d'une nature quelconque, qui n'ait été dénoncé à son apparition comme une superfluité inutile ou comme étant en quelque sorte nuisible." Dictionnaire encyclopédique universel de Camille Flammarion, 1894-98 ("Consommation"). La notion de luxe a souvent été condamnée par les moralistes et contestée par les économistes. Or l'identité distinctive du luxe, construction culturelle, économique et sociale qui repose sur la rareté, le savoir-faire, la provenance ou la convoitise, défie les définitions univoques. L'ouvrage entend revenir sur cet objet historique problématique en posant la question de la production, de la diffusion et de la consommation des objets de luxe - l'intérêt heuristique du marché du luxe est bien de mettre au premier plan la question des circulations et des connections -, et en analysant la spécialisation progressive d'un commerce qui concourt à l'embellissement de la personne ou du cadre de vie. Les contributions qui le composent sont issues d'une manifestation scientifique interdisciplinaire organisée à Lyon en 2012, qui était largement ouverte d'un point de vue chronologique, spatial et disciplinaire. Le luxe a souvent été cantonné aux productions des beaux-arts ; il s'agit ici d'en montrer la richesse et la diversité et d'observer comment se sont progressivement mis en place des marchés spécialisés. L'ouvrage développe trois approches spécifiques : la circulation spatiale du luxe (marchands et marchandises), l'économie du luxe (concevoir, produire, vendre), les circulations sociales du luxe (luxe et demi-luxe).

12/2015

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Développement durable-Ecologie

Il faut continuer de marcher. Mémoires

Voici un homme dont on ne soupçonne pas les innombrables vies, les multiples désobéissances dont son parcours atypique a été jalonné. Fils d'un grand résistant (dont l'une des fausses identités utilisées pendant la guerre, "Monsieur Allain", lui donnera son prénom avec deux L), Allain Bougrain Dubourg va, au grand dam de ses parents, rompre avec un parcours scolaire attendu, une vie familiale bourgeoise et confortable. A la porte de chez lui, sans même un baccalauréat en poche, il prend les grands chemins. Il est avant tout, sans se l'avouer encore, un esprit libre : fruit d'une éducation très ferme, toujours poli et mesuré, il désobéit dès que son instinct le lui commande. L'appel de la vie, de la nature et des animaux, est déjà le plus fort. Commence une vie de bohème : Allain donne des conférences sur les reptiles dans des lycées, joue les apprenti-dresseur d'ours et de chimpanzés, part sur les routes avec une sorte de zoo ambulant, son "Pavillon de la nature"... Ses échecs lui apprennent autant que les réussites. C'est par hasard qu'il échoue à la télévision, avec d'autres saltimbanques et autodidactes comme Michel Drucker, Patrice Laffont... L'insoumission ne le quitte pas. Il continue de désobéir à ses producteurs, menant des reportages-commandos sur les violences faites aux animaux, pouvant intercepter un télégramme qui aurait empêché la diffusion d'une de ses émissions... C'est lors d'une de ses missions de sauvetage qu'il fait la rencontre de Brigitte Bardot, avec qui il continuera le combat et entretiendra une relation amoureuse durant plusieurs années. Plus tard, c'est avec la chanteuse Jeane Manson qu'il aura une fille. Mais c'est évidemment aussi un destin politique et militant pour la défense des animaux, de la vie sur terre en général, aux côtés des plus grandes figures, Jacques-Yves Cousteau, Théodore Monod, Paul-Emile Victor, Nicolas Hulot... et dans tous les gouvernements, que ce soit sous Giscard d'Estaing, Mitterrand, Sarkozy ou Hollande...

10/2015

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Sociologie

L'indifférence à la haine. Racisme et antisémitisme

Dès le mois de mai 2014, l'actualité se fit de plus en plus pressante, pour ne pas dire plus oppressante encore, lorsqu'il fut question de terrorisme, d'antisémitisme, de racisme et d'extrémisme. Des mouvements djihadistes déferlaient, les barbares semaient la haine, la désolation et la mort. Des centaines de djihadistes français et européens se trouvent actuellement en Syrie. Qu'adviendra-t-il lorsqu'ils reviendront ? Nous savons ce qu'il en a coûté aux journalistes de Charlie hebdo, à des policiers et à des juifs assassinés par des islamistes. On sait également ce qu'il advint à Copenhague, à Tunis, à Garissa, au Kenya, lorsque la folie meurtrière s'est abattue sur des civils. Les condamnations ont-elles été suffisantes ? Dans une cinquantaine de pays, surtout au Proche et Moyen-Orient (Irak, Syrie, Pakistan, Yémen), mais aussi en Libye, qu'ils soient catholiques, protestants, coptes ou de toute autre confession, les chrétiens sont discriminés, pourchassés, emprisonnés, torturés, assassinés. Et les réfugiés ? Victimes de guerres civiles, de massacres, de viols, ils fuient. Et nous, ne devrions-nous pas avoir honte de nous taire ? D'ignorer le plus souvent ? D'être indifférents ? Comme le disait Martin Luther King : "Ce qui m'effraie, ce n'est pas l'oppression des méchants, c'est l'indifférence des bons". Et puis, il y a l'antisémitisme et le racisme, d'autres cancers qui sévissent ici ou là. Les juifs de France en savent quelque chose. L'antisémitisme est porté par différents hommes de main, quelques provocateurs, illuminés et haineux, en quête de respectabilité et de beaucoup de publicité. Enfin, l'Internet offre à cette propagande répugnante un moyen considérable de s'exprimer en toute impunité. Aujourd'hui, la diffusion de la haine à une échelle internationale s'effectue essentiellement par ce vecteur. Les textes publiés par Marc Knobel témoignent de cette horreur. Ils sont aussi un cri contre l'oubli, la haine et l'indifférence.

11/2015

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Actualité médiatique internati

Le serment d'hypocrite

Profitant de la crise du Covid-19, la médecine allopathique foule au pied le plus grand de nos principes républicains : la liberté ! Marc Menant démonte dans cet essai coup de poing les travers de cette médecine en reprenant son histoire, point par point, et en dénonçant ses impostures ! " Quel bouleversement ! En 2021, la médecine a profité de la crise du Covid-19 pour s'arroger la prééminence sur les grands principes de la République dont le plus noble, le plus ambitieux et le plus emblématique d'entre eux : la liberté ! Du haut de son outrecuidance, la médecine allopathique refuse, contrairement aux autres sciences, le principe de la remise en cause qui finit toujours par affaiblir, voire abolir, les théories les mieux établies. Telle une vérité absolue érigée en religion, elle porte au firmament son précepte des microbes et des maladies ennemies à combattre par des vaccins et molécules de synthèse. Science des sciences, la médecine est certaine que sans ses avancées, l'humanité croupirait miteuse et décharnée, ravagée par des myriades de virus et autres bactéries. A croire que seuls les ânes bâtés s'esclaffent aux tirades du Knock de Jules Romains : " La santé n'est qu'un mythe, un état précaire qui ne laisse rien présager de bon [... ] On ne soigne pas assez [... ] Les gens bien portants sont des malades qui s'ignorent [... ] ". Et que dire des bien portants étiquetés " asymptomatiques " par les sommités de la Faculté ? Drame vécu par les trois-quarts des contaminés devenus responsables de la diffusion de la maladie alors qu'ils n'en développent aucun symptôme ! Les grands pontes de la médecine se sont obstinés à proclamer ces " malades clandestins " dangereux pour autrui, coupables d'un indéniable délit " d'illusion de bonne santé " ! Un délit heureusement évitable par la vaccination, garantissent les infectiologues... Un travers endémique, parmi d'autres, de la médecine et de ses hâtives et définitives conclusions que j'entends démontrer dans cet ouvrage en reprenant, point par point, l'Histoire de la médecine allopathique et en dénonçant ses impostures ! "

04/2022

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Art contemporain

Depuis ces épaules

Après L'Ile des morts, Cinabre invite Nicolas Lefebvre et Camille Zisswiller à laisser libre cours à leur imagination à partir de l'oeuvre de leur choix. Les deux artistes ont élu Saint Christophe de Konrad Witz (vers 1435, Kunstmuseum Basel) comme point de départ de leur processus créatif. Confrontant l'écriture de fiction à l'exploration visuelle, l'oeuvre publiée dans Depuis ces épaules interroge les rapports possibles entre un motif pictural ancien et une compétition sportive d'aujourd'hui. --- Ce que contient le livre La nouvelle nous plonge dans les pensées de son narrateur, en pleine course de trail. La description de son monde intérieur est prolongée par des illustrations colorées, constituant des visions rêvées du paysage de montagne que le narrateur traverse - mais n'y a-t-il vraiment qu'un seul narrateur ? Le tout est réalisé à quatre mains et produit sous forme d'un livre à collectionner. --- Ce à quoi ressemble le livre 17 x 22,8 cm à la française, intérieur imprimé à 4 couleurs sur 96 pages de papier Muncken Lynx de 150 grammes, couverture imprimée à 4 couleurs et 1 fer à chaud holographique sur du papier Wibalin Natural Amethyst de 130 grammes contrecollé sur du carton de 2 mm, cahiers cousus et brochés. --- Lefebvre Zisswiller Par le biais de la vidéo, de la photographie et de l'écriture, Camille Zisswiller et Nicolas Lefebvre construisent un travail commun et interrogent le mythe à travers des modes de récits oscillant entre réalité et fiction. Formés à l'histoire de l'art, aux techniques et aux modes de diffusion de l'image, leur recherche questionne le rapport texte-image dans un large spectre, à travers des réalisations allant de l'objet livre à l'installation d'art contemporain. Ces dispositifs tentent d'approcher le réel " par surprise " dans un intervalle entre l'écriture et ce qui est formulé au-delà du langage. --- Une publication initiée par les éditions Cinabre, diffusée et distribuée grâce à Archibooks.

03/2021

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Presse, audiovisuel

Le droit de l'information et de la communication. Des principes et des actes

Dans un langage tout à fait simple et accessible, cet ouvrage retrace de manière élaborée et rigoureuse, en s'appuyant sur les lois, règles, jurisprudence et situations inédites, les droits et les devoirs liés à l'exercice en public de l'information et de la communication, aussi bien pour les destinataires que pour les producteurs de médias. A tous les niveaux de l'organisation sociale, dans tous les cercles d'influence et pour tous corps de métiers, quel que soit l'endroit où l'on se trouve sur la planète Terre ou la nature de l'information et communication en jeu, il est possible, avec cet ouvrage, de voir et de comprendre comment doivent être structurés, organisés, protégés l'usage de l'information et de la communication ainsi que son traitement et sa diffusion, qu'elle soit commerciale ou gratuite, publique ou privée, de façon à ne pas heurter les libertés et les devoirs de tous et de chacun. Difficile de ne pas le recommander aussi bien qu'aux chercheurs dans le domaine du Droit, des Sciences de l'Information et de la Communication qu'aux personnes désireuses de connaître et comprendre comment et par quelles modalités les droits d'informer et d'être informés font le ciment de la stabilité et de l'harmonie collectives. Vindicien V. KAJABIKA est enseignant et chercheur en Sciences de l'Information et de la Communication. Il enseigne plusieurs cours à l'Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 et à l'Université Paris 8. Ses charges de cours multiples en Sciences de l'Information et de la Communication, années après années, lui ont permis d'élargir sa spécialité dont notamment cet ouvrage de Droit de l'Information et de la Communication, fruit des recherches et longues interactions avec ses étudiants de l'Université Paris 10 Nanterre - La Défense et de l'Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis.

04/2021

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Essais généraux

Nature

En redonnant du crédit à l'idée que nous faisons partie d'un monde vivant, les pensées de l'écologie accompagnent aujourd'hui une recomposition de l'idée de nature, lourde de conséquences politiques et qui ébranle en profondeur les croyances et les valeurs de l'Occident moderne. Pour se repérer dans ce vaste chantier philosophique, cet ouvrage propose quelques balises. Après des études de philosophie et différents postes dans l'édition, Baptiste Lanaspeze, l'auteur de ce livre, a créé en 2009 Wildproject à Marseille, une maison pionnière dans la diffusion des pensées de l'écologie et de la philosophie environnementale. Dans une époque de prolifération parfois cacophonique des discours sur l'écologie et la crise en cours, ce livre a été conçu comme une boussole pour s'orienter. C'est aussi une tentative de synthèse d'une vie intellectuelle, professionnelle, psychologique et politique. Tout en s'appuyant sur des lectures et références philosophiques et scientifiques non occidentales en grande partie et muries depuis une vingtaine d'années (citons notamment l'historien powatan Jack Forbes, l'écologue japonais Kinji Imanishi, l'historien camerounais Achille Mbembe ou encore la philosophe et écoféministe indienne Vandana Shiva), le texte témoigne aussi d'une trajectoire, du mouvement d'une génération. En redéfinissant la nature comme la société des vivants, les pensées de l'écologie nous invitent à penser nos organisations sociales non pas comme une prérogative spécifiquement humaine, mais comme des prolongements des sociétés animales et végétale. Nos sociétés humaines ne transcendent pas les autres sociétés terrestres, mais y sont intégrées, elles en découlent, et elles lui sont redevables. Tout en s'adossant à l'idée d'un sens ancien de la nature comme " monde vivant dont nous faisons partie ", il s'agit cependant ici de " recharger " l'idée de nature par les avancées des pensées écoféministes et décoloniales. Il s'agit même d'un enjeu majeur pour l'auteur : " une lutte écologiste conséquente est nécessairement décoloniale ; et inversement ".

05/2022

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Afrique sub-saharienne

Mémoires d'un dirigeant burundais dans une période bousculée - (1965-1985)

L'auteur du présent ouvrage, propose une voie de sortie des violences cycliques du Burundi. Ce texte, témoin de son engagement politique au cours de la période 1965-1985, est doublé d'une réflexion sans équivalent et très particulière. Artémon Simbananiye est sans doute le seul des hauts responsables de cette période qui soit encore en vie. Cet éclairage historique montre combien l'auteur n'a pas été épargné par ces manipulations politiciennes et comment son recul et discernement lui ont permis de transcender tout clivage ethnique. Dans le même temps, il savait qu'il n'avait pas le droit de passer sous silence les leçons politiques qu'il avait acquises. Ses mémoires pour l'histoire témoignent de sa maturité politique. Cette transformation n'aurait pas pu se réaliser si, après sa carrière politique, Artémon Simbananiye ne s'était pas consacré pendant trente ans à une mission spirituelle : une oeuvre de réconciliation des citoyens de son pays. Il a su transcender les animosités inhérentes à tout parcours politique et, baigné par l'amour universel, il s'est livré à l'action spirituelle de diffusion de pardon. C'est dans cet esprit qu'il propose un système politique démocratique capable d'éradiquer toute politique génocidaire et soutenu par une véritable réconciliation entre tous les ennemis d'hier et d'aujourd'hui. Les amis de la vérité, jeunes et plus âgés, qui veulent sortir des sentiers battus et approfondir davantage leurs recherches trouveront à travers cet ouvrage des boulevards de réflexion. Artémon Simbananiye a été successivement Ministre de la Justice, Ministre Délégué à la Présidence de la République chargé du Plan, Président du Conseil d'Administration de l'Université officielle du Burundi, Ministre des Affaires Etrangères, Président du Conseil des Ministres de l'O. U. A. , Ministre de l'Education nationale, Ambassadeur du Burundi aux Nations Unies, Président du Conseil du PNUD, Ambassadeur en Ethiopie et à l'O. U. A. et Coordinateur national du Ministère chrétien pour la réconciliation du Burundi.

02/2023

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Urbanisme

Regards sur le paysage urbain

Dans l'imaginaire commun, la notion de paysage demeure fermement attachée au monde rural. A contrario, il reste complexe de définir ce que pourraient constituer les paysages urbains. Ce processus, auquel contribue l'émergence des sciences sociales et leurs conversations avec les champs artistiques et littéraires s'intensifie avec le développement des imaginaires et des techniques de diffusion des représentations de la ville, que ce soit par la gravure, la photographie, l'imprimé à bas coût ou le roman populaire, puis par le cinéma, la vidéo et les modélisations 3D. Ces représentations des paysages urbains disent les usages comme les systèmes de dominations, la formalisation des paysages coloniaux autant que l'hégémonie du paysage-marchandise dans la ville capitaliste, mais aussi les paysages de loisirs ou ceux façonnés par les revendications d'un droit à la ville. Ouvrage collectif sous la direction de Lise Lerichomme (Artiste et enseignante-chercheuse en arts plastiques à l'Université de Picardie Jules Verne et au Centre de recherches en arts et en esthétique de l'Université d'Amiens) et Sophie Suma (maîtresse de conférences contractuelle en Histoire culturelle de l'architecture et de la ville à l'Institut national des sciences appliquées (INSA Strasbourg) et docteure en arts visuels et architecture, elle enseigne également les études visuelles et le Design à la Faculté des Arts de l'Université de Strasbourg). Contributions de Daniel Payot ("Regards et légendes de paysages") ; Lise Lerichomme ("Paysages sociaux") ; Katrin Gattinger ("Le mobilier urbain comme figure d'ajustements artistiques du politique" ; Guillaume Bonnel ("La ville invisible") ; Caroline Guittet ("Construire la mémoire sociale des paysages urbains : quel photographe pour quelles représentations ?? ") ; Bruno Steiner ("Le paysage à l'essai à Strasbourg : entre grand récit manifeste et explorations situées") ; Sophie Lapallu ("Comment vivre en ville ?? Quand l'art descend dans la rue : les Street Works") ; Sophie Suma ("Le mall comme paysage") ; Vivien Philizot ("Le Colorama de Kodak et la construction du regard dans le paysage urbain" ; Sarah Calba et Olivier Crocitti ("La tâche de Sketch-up").

04/2022

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Musique, danse

La pratique de l'opéra en Afrique

Après une cinquantaine d'années de gestion autonome des pays africains par les Africains eux-mêmes à l'issue des indépendance, et à l'examen de l'exemple du Cameroun qu'il tente de généraliser sur les autres pays africains, l'auteur du présent ouvrage qualifie le développement économique et social africain d'éphémère tant que les questions éthiques ne seront pas prises à leur juste mesure par les gouvernants dans toutes les tentatives de formulation et de mise en oeuvre des stratégies y afférentes. La promotion, la valorisation et la renaissance de la pratique de l'opéra en Afrique en général, et de l'opéra rythmique d'Afrique en particulier, pourraient apporter leur pierre à la construction de la maison Afrique. A l'appui de sa conviction, l'auteur se réfère à la forte corrélation qui existe entre la dynamique culturelle et le développement, étant donné que les problèmes éthiques relèvent surtout du registre culturel. Les valeurs éthiques dans la culture pouvant conduire jusqu'à la spiritualité. Cette dernière faisant toujours référence à la rectitude de l'âme. Porteuse d'un message spirituel dans toutes les grandes traditions culturelles, la musique en général et l'opéra ou le chant lyrique en particulier sont alors des donations éphémères d'un sens évanescent en première analyse, mais ultime en deuxième approche, suffisamment fort pour qu'en soient durablement marquées des âmes dont la texture, et la tessiture, s'apparentent après tout à celles des sons. L'auteur passe donc en revue, tout au long de l'ouvrage, l'essentiel des valeurs éthiques que véhicule l'opéra, en espérant leur acquisition et leur internalisation par les Africains, si nécessaire par la pratique de l'opéra, dans l'espoir d'un développement plus harmonieux de leur part. Il conclut enfin par la présentation de la transcription musicale d'un chant lyrique oral africain - Les Amants des veuves (Njap Makon) - pour en faciliter la diffusion et le partage en Afrique et dans le monde.

09/2010

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Sociologie du travail

Le travail éthique dans les professions indépendantes

Des chauffeurs de taxis aux céramistes d'art, en passant par les livreurs à vélo, praticiens en médecine chinoise et courtiers en assurance, cet ouvrage porte un regard inédit sur le travail éthique des professions indépendantes. La vie ou la mort, la quête de justice... Pour un cercle restreint de professions établies et " prestigieuses " (magistrat·es, médecins, etc.), les contenus éthiques de leur activité sonnent comme une évidence. Qu'en est-il pour des professions caractérisées a priori par leur quête de reconnaissance et leur utilitarisme, et à ce titre éloignées de toute autorité morale ? Des chauffeur·es de taxi aux céramistes d'art, en passant par les livreurs et livreuses à vélo, les praticien·nes en médecine chinoise ou les courtiers et courtières en assurance, cet ouvrage porte la focale sur les mondes professionnels de l'indépendance. Il met en lumière comment l'activisme de ces travailleurs et travailleuses se déploie en faveur de la formalisation et de la diffusion d'une éthique professionnelle appelée à définir un idéal de métier cohérent auprès de leurs pairs, et de l'ensemble de la société. Clémentine Comer est postdoctorante Inrae-Irisso. Ses recherches se situent à la croisée de la sociologie des professions, de l'action publique, de l'engagement et des études de genre. Elle travaille actuellement sur les recompositions économiques de la médecine vétérinaire en élevage. Bleuwenn Lechaux est maîtresse de conférences en science politique à l'université Rennes 2 et membre d'Arènes. Ses recherches s'inscrivent dans les domaines de la sociologie politique (action collective, inégalités et discriminations), des études de genre et des professions artistiques, en France et aux Etats-Unis. Pierre Rouxel est maître de conférences en science politique à l'université Rennes 2 et membre d'Arènes. Au confluent de la sociologie politique et de la sociologie du travail, ses recherches portent sur les transformations des formes d'engagement et de mobilisation dans les entreprises multinationales.

05/2023

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Sciences politiques

Osons l'utopie ! Le fol été des communautés

Que font-ils là ? Quinze hommes et quinze femmes au coeur d'une vallée de mille hectares (garrigue, broussaille, bois et herbes folles : de la friche !). Ils se connaissent à peine mais ils sont venus pour un projet commun. Les flics, postés sur les crêtes, les observent à la jumelle. Surveillance constante. Contrôler les allées et venues, les visiteurs. Cette communauté compte plusieurs agitateurs politiques. Les RG leur ont transmis des fiches détaillées. Les ordres viennent de haut. Ça doit être important... En attendant, rien à signaler. Ils retapent les bâtiments. Les filles, juchées sur le toit de la grange, se passent des paquets de tuiles. Elles ont chaud. Elles ont ôté leurs tee-shirts. Pas gênées. Elles sont belles. Mission agréable ! En 1971, des centaines de communautés naquirent et s'implantèrent en Europe, dernière vague du mouvement hippie, né dans les années 1960 aux USA. Flower-power, "Faites l'amour, pas la guerre !", c'était bon pour nos amis d'Outre-atlantique, mais ici, en France, nous n'avions pas digéré l'échec de 1968 et la reprise insolente de la réaction. Certains voulaient radicaliser la lutte (les Brigades rouges, Action directe, la RAF de Baader-Meinhof), d'autres jugeaient l'affrontement suicidaire et préféraient le contournement : vivre tout de suite, en parallèle, ce que le pouvoir politique nous avait refusé. C'était la ligne non violente, majoritaire, du mouvement des communautés. Alors on se demande de quoi Pompidou et sa clique avaient peur ? Ils avaient peur d'une alternative susceptible de devenir crédible. D'un désordre qui s'organise. En 2011, ils ont toujours la même peur ! Toujours la même répulsion à l'encontre de ce qui dévie de leur logique d'exploitation, de production, de consommation, de croissance indéfinie, de concurrence sauvage, de déshumanisation toujours plus grande de la société... Leur plus grande crainte, c'est la diffusion d'une autre pensée, d'autres modèles, de nouveaux rêves. Hier comme aujourd'hui, un peuple qui rêve est incontrôlable. Alors, oui... Osons l'utopie !

05/2011

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Essais

Revue d'histoire des sciences humaines N° 39, automne 2021 : Savant cinéma. Lieux, itinéraires, expérimentations et réalisations autour de 1945

Pendant la Seconde Guerre mondiale, et dans les années qui suivent la Libération, émergent en France nombre d'institutions qui sont aujourd'hui encore des piliers de l'enseignement, du financement et de la diffusion du cinéma. L'après-guerre est aussi la période durant laquelle vont se fortifier de nouvelles conceptions et pratiques savantes du film. L'acceptation du septième art en tant que fait de culture, la distinction entre théoriciens, critiques et cinéastes, l'éclatement des panoramas nationaux ainsi que la prise de conscience de l'existence d'approches plurielles constituent le terreau d'un renouvellement de la théorie cinématographique. Cette transformation s'accompagne d'une présence croissante des réalisations audiovisuelles à l'université et de l'émergence de réflexions propres à certaines disciplines que l'on regroupera à partir des années 1970 sous l'appellation "sciences humaines et sociales" . Ce dossier thématique vise à interroger les conditions par lesquelles se sont forgés les savoirs disciplinaires sur le film et le cinéma (en sociologie, psychologie, anthropologie, géographie, philosophie, sciences de l'éducation, etc.). Il part de l'hypothèse que c'est par la socialisation au sein de lieux très divers mais contigus que se sont forgés les personnalités et les tempéraments de ceux qui, par la suite, seront reconnus comme des savants cinéastes ou des savants oeuvrant au développement du cinéma comme outil et objet de recherche. Qu'est-ce que l'après-guerre et la Libération ont fait aux pratiques et aux savoirs cinématographiques ? Par qui et par quoi étaient-ils réellement constitués ? Quels sont les affinités et les rapports de force qui l'ont structuré ? Pourquoi certaines personnalités ont été oubliées par nos disciplines ? Combinant les approches consacrées à des itinéraires de personnalités et des débuts de carrière, des dialogues théoriques, des lieux, des expérimentations, des films, les articles réunis contribuent à une approche contextuelle et à une histoire inclusive et circonstanciée des sciences humaines et sociales attachée aux savoirs cinématographiques et filmiques.

12/2021

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Sports

Une école d'équitation à la fin de la Renaissance. Le traité inédit du sieur de Lugny (1597)

Composé en 1597 par le sieur de Lugny alors qu'il était écuyer du gouverneur de Saumur Duplessis-Mornay, "L'ordre que doit tenir le cavalier envers ses écoliers" est le second traité d'équitation écrit par un Français. Révélés récemment par la découverte de sept manuscrits issus de bibliothèques allemandes et scandinaves, Lugny et son traité étaient jusqu'ici parfaitement inconnus. Louis de Chardon, sieur de Lugny (1557–vers 1618), gentilhomme tourangeau et huguenot, appartenait à une famille au service de Renée de France, duchesse de Ferrare. Après avoir été employé successivement par le maréchal d'Aumont et par Duplessis-Mornay, il exerça ses talents comme maître d'équitation auprès des étudiants de la puissante " nation germanique " de l'université d'Orléans. L'étude du personnage et de son oeuvre permet de renouveler notre regard sur ce moment clef où l'on vit la France – auparavant pleine d'Italiens – se remplir d'écuyers français transmettant cet art équestre qui, en pleine " crise " d'identité nobiliaire, assurait à la fois la continuité des exigences de la vertu chevaleresque, et l'introduction des nouvelles valeurs du paraître selon le modèle curial. La diffusion de ce traité, orientée surtout vers le Saint-Empire, confirme la vivacité – aux côtés de la littérature équestre imprimée depuis 1550 – d'une circulation de l'écrit manuscrit à laquelle participeront finalement plagiaires et autres " voleurs de textes ". Avec la circulation en Europe des traités, les académies d'équitation constituent l'autre vecteur essentiel du transfert culturel depuis l'Italie. Lugny et son livre offrent ici l'occasion de réexaminer la conception classique d'institutions dont l'origine reste obscure du fait de la rareté des archives. Au tournant du XVIIe siècle, le sieur de Lugny, écuyer freelance, témoigne de la rude concurrence à laquelle se livraient écuyers italiens ou nationaux pour satisfaire la demande des jeunes nobles étrangers sur les itinéraires du Grand Tour.

08/2019