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Histoire de l'UNEF (1971-2001). Du "Renouveau" à la "Réunification"

Extraits

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Beaux arts

Deux rencontres avec francis Bacon. 1971-1991

"Je pense que pour moi, l'art que je préfère, c'est vraiment l'art égyptien. Je ne sais pas pourquoi. Je n'arrive tout simplement pas à croire à la mort telle qu'on la percevait en Egypte. Je crois qu'on naît et qu'on meurt, et c'est tout. Mais néanmoins, à partir de leur obsession de la mort, les Egyptiens ont créé les images les plus extraordinaires. " F. B.

08/2019

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Histoire internationale

Une mère en prison ou l'apprentissage de la résistance. Uruguay 1972-1976

Un jour, Viviana Burgos, jeune femme de 22 ans, voit le monde autour d'elle s'effondrer. Idéaliste, pleine d'espoir et un peu naïve, elle se trouve soudain transportée dans le monde des ténèbres des casernes militaires où le régime totalitaire uruguayen des années 1970 enfermait ses prisonniers politiques. Alors son voyage initiatique commence. Seule, enceinte, puis avec son nouveau-né, en compagnie d'autres femmes, mères avec leurs enfants elles aussi, séparée de sa fille plus tard et seule à nouveau, elle réapprend que la force de la source intérieure de chacun reste le seul rempart face à l'éternelle oppression. C'est un "voyage" réel et imaginaire, habité par la souffrance, les illusions et les souvenirs qui se tissent et se mêlent, s'attirent et se repoussent comme les pôles d'un aimant tout au long du récit. En 1978, elle part en exil et commence, avec sa famille, une nouvelle vie à Paris.

05/2017

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Psychologie, psychanalyse

La vague et l'océan. Séminaire sur les pulsions de mort (1970-1971)

"L'océan, mettons que c'est l'espèce humaine. Chaque vague est un individu qui va au maximum de ses possibilités d'expression et qui, à l'acmé de sa force, retombe dans la non-différenciation de la masse de l'océan. C'est cette rentrée dans l'indifférenciation qui représenterait, au moment où s'amorce la chute de la vague, les pulsions de mort". Telle est la métaphore que Françoise Dolto développe pour dynamiser, guider sa réflexion, et transmettre sa pensée. C'est l'étude des enfants et des psychotiques qui l'a conduite à s'intéresser aux pulsions de mort. Elle les analyse, pour la première fois dans ce séminaire inédit, à travers les différentes manifestations que sa pratique clinique lui a permis d'observer : dans leur lien ou leur dé-liaison avec les pulsions de vie, à chaque niveau de structuration de l'image du corps, avant ou après la castration primaire. Les pulsions de mort gravent ainsi, selon leurs impacts, le destin psychique de tout sujet. Françoise Dolto apporte ici une contribution décisive au concept de pulsions de mort introduit par Freud en 1920, dont elle étaye, précise et prolonge la portée psychanalytique.

11/2003

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BD tout public

Les plus belles histoires de Pilotes. Lees années 70, 1975-1979

Un nouveau volume qui rend hommage à tout un patrimoine de la bande dessinée moderne, à travers une génération d'auteurs exceptionnels. Durant la deuxième partie des seventies, le célèbre magazine Pilote continue sa mue sous l'impulsion d'une génération d'auteurs hors norme. Aux côtés de Mézières, de Giraud, de Gotlib, de Fred, de Pétillon, de Druillet, de Bretécher, de Goscinny, de Morris, de Bilal, de Tardi, de Christin, de F'murrr, de Mandryka, de Solé, d'Alexis, de Greg… de nouveaux auteurs font leurs premiers pas : Lauzier, Blanc-Dumont, Boucq, Goossens, Gibrat, Coutelis, Floc'h, Baudouin, J.-C. Denis, Got, Cava, Régis Franc et bien d'autres ! Découvrez l'avènement de la bande dessinée moderne dans ce troisième volume des Histoires de Pilote.

12/2014

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Histoire de France

Le statut de 1961 à wallis et Futuna. Genèse de trois monarchie républicaines (1961-1991)

Rien ne préludait à ce que Wallis et Futuna, découverts respectivement en 1767 et 1616 par un Britannique et deux Hollandais, ne deviennent un territoire d'outre-mer français avant que les frères de la Société de Marie ne s'y installent en 1837. Sous l'impulsion et la ferveur des frères maristes, les insulaires demandent la protection de la France qui est ratifiée en 1888. Wallis et Futuna deviennent alors un protectorat français, oublié et délaissé, dont la seule protection réelle est celle de l'Evangile. En 1959, la guerre d'Algérie pousse le général de Gaulle à revoir le statut de ces " colonies ". C'est une nouvelle histoire pour Wallis et Futuna et ce nouveau statut ne marque pas seulement la fin de la domination " théocratique ", mais l'entrée de ce Territoire naissant dans l'ère de la modernité. Elaboré " sur mesure " par le choix limité que présentait la structure wallisienne et futunienne, le statut de 1961 calque les nouvelles institutions sur les bases de la hiérarchie traditionnelle wallisienne et futuniennc préexistante. Le territoire va très rapidement devenir l'arène des rapports de forces entre la coutume représentée par la chefferie traditionnelle fortement imprégnée de la religion et la modernité incarnée par les représentants de l'Etat. Mais pour Wallis et Futuna, les " oubliés " de la République, l'autonomie n'est pas à l'ordre du jour à la Rue Oudinot, alors que l'obsolescence du statut de TOM commence déjà à se faire ressentir à l'Assemblée territoriale. La France a rarement laissé autant de place à la coutume qu'elle ne l'a fait pour Wallis et Futuna, les derniers archipels à devenir un TOM et les derniers royaumes de la République française.

01/2011

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Histoire de France

Journal de l'Elysée. Tome 5, La fin du gaullisme, 1973-1974

Longtemps, Jacques Foccart n'a guère prêté attention aux rumeurs concernant la maladie de Georges Pompidou que pour les démentir. Pourtant, c'est bien une fin de règne que dépeint le conseiller du président dans ce dernier tome de son journal. Formée dès l'élection de Pompidou, la fronde des intégristes du gaullisme est attisée en 1973 par le dessein du chef de l'Etat de ramener le mandat présidentiel à cinq ans. Deux anciens Premiers ministres, Michel Debré et Maurice Couve de Murville, montent au créneau à l'Assemblée nationale et contribuent à faire échouer le projet de révision constitutionnelle... Pour vingt-sept ans. L'autorité du chef de l'Etat s'affaiblit, tandis que le ministre des Finances, Valéry Giscard d'Estaing, qui n'en fait qu'à sa tête, étend parmi les gaullistes le cercle de ses partisans, bientôt grossi des adversaires du dauphin mal aimé du président, Jacques Chaban-Delmas. Au premier rang de ceux-ci, on distingue le Premier ministre, Pierre Messmer, et le jeune ministre de l'Intérieur, l'ambitieux Jacques Chirac. Celui-ci convaincra quarante-trois parlementaires de rallier Giscard au lendemain de la mort de Pompidou. Au jour le jour, l'auteur décrit, comme il les vit, les déchirements de la famille gaulliste : les coups d'épingle de quelques lilliputiens du groupe et les estocades des barons et consorts. En Afrique, domaine réservé de Foccart, comme en France, la période est agitée: en pleine campagne présidentielle, le président Hamani Diori est renversé au Niger, et l'ethnologue Françoise Claustre est enlevée au Tchad. L'élection de Valéry Giscard d'Estaing mettra un terme à la présence de Jacques Foccart à l'Elysée, qui aura duré plus de quinze ans, et à son journal monumental. En cinq volumes, l'auteur du journal de l'Elysée a rédigé les annales méticuleuses de la première période de la Ve République, celle du pouvoir presque sans partage des gaullistes. Il en ressort un tableau saisissant du fonctionnement de l'Etat au sommet, depuis les soubresauts de la décolonisation et de Mai 68 jusqu'au temps d'une gestion assagie dans le contexte européen. On aura mieux compris, à travers ces descriptions et ces dialogues, les façons contrastées de faire l'Histoire, au sein du même cadre institutionnel et idéologique, qui furent celles de Charles de Gaulle et de Georges Pompidou, dont Foccart ne nous a jamais laissés nous éloigner.

02/2001

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Philosophie

La vie la mort. Séminaire (1975-1976)

La vie la mort est l'un des séminaires les plus féconds de Jacques Derrida. En jeu : penser la vie et la mort en vertu d'une logique qui ne poserait pas la mort comme l'opposé de la vie. La pureté de la vie n'est-elle pas, par essence, contaminée par la possibilité même de la mort puisque seul un vivant peut mourir ? interroge d'emblée le philosophe. En renversant la perspective classique, Derrida entreprend d'enseigner à ses étudiants que c'est la mort, au contraire, qui rend la vie possible. En quatorze séances érudites et palpitantes délivrées au cours de l'année 1975-1976, Derrida déconstruit l'opposition traditionnelle entre la vie et la mort à travers des lectures multiples et délibérément pluridisciplinaires, élaborant sa pensée aussi bien au contact de la philosophie (Hegel, Nietzsche, Heidegger) et de l'épistémologie des sciences (Georges Canguilhem), que dans la confrontation à la génétique contemporaine (François Jacob) et à la psychanalyse (catégories freudiennes de pulsions de vie et de mort).

04/2019

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Gestion

L'intuition de l'Afrique. Histoire de I&P (2001-2011)

C'est l'histoire d'une idée simple et généreuse. Un homme en pleine réussite, l'un des associés du prestigieux fonds d'investissement européen BC Partners, décide de tout arrêter et de se reconvertir dans l'appui aux petites entreprises africaines. Il ne connaît pas l'Afrique et pas davantage l'aide au développement. Avec quelques amis et sur leurs deniers personnels, il crée une société financière, nommée Investisseur et Partenaire pour le Développement (IPdev), dont l'objet est d'investir dans des start-up et des petites entreprises en croissance...

01/2018

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Théâtre - Essais

Journal de travail Tome 5 : 1977-1981. De Villeurbanne à Nanterre

Les notes de travail de Patrice Chéreau, sur "Judith Therpauve" , "L'homme blessé" , "Peer Gynt" , et tous les projets qu'il a menés entre 1977 et 1981.

10/2023

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Portugal

Des femmes en armes. Histoires de luttes dans le Portugal de la dictature (1970-1974)

Dans les années de l'après-1968, alors que la jeunesse du monde entier se révolte, des jeunes femmes venus d'horizons politiques et sociaux très différents prennent les armes au Portugal. La dictature de Salazar dure depuis plus de quarante ans. Dans ce contexte marqué par la violence des guerres coloniales, la naissance des Brigades révolutionnaires en 1970 marque la recherche de nouvelles formes de luttes. Ce livre donne la parole à des femmes qui trouvèrent dans ce mouvement leur manière de participer à l'effervescence des années qui préparèrent la révolution du 25 avril 1974, avec tout ce qu'elle entraîna d'expériences nouvelles et de libérations.

02/2022

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Théâtre - Essais

Journal de travail. Tome 4, (1974-1977)

Suite des carnets de Patrice Chéreau (1944-2013), acteur, scénariste, metteur en scène de théâtre et d'opéra, réalisateur, il a joué un rôle majeur sur la scène artistique et culturelle européenne durant plus de quarante ans.

02/2022

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Faits de société

Les Petites Annonces de Libé. 1973-1981

Emblème de "l'esprit Libé" des années 1970, les petites annonces ont connu un succès foudroyant auprès des lecteurs du journal et acquis une réputation sulfureuse. Gratuite et totalement libre, cette rubrique a su donner la parole à ceux qui voulaient "changer la vie" et refléter les désirs d'une époque impertinente. Les fantasmes les plus inattendus y côtoient les rêves de vie en communauté, et les appels à la solidarité se mêlent aux anathèmes contre la société. Déclarations de militants, de libertaires, de libertins ou d'amoureux cachés, ces textes revendicatifs et sarcastiques, coquins et comiques, ressuscitent avec légèreté les aspirations profondes de la génération post-soixante-huitarde. - "J. H. camerounais aimerait trouv. J. F. non raciste pour sortir ens. Ecr. à David Yomb 51 r. Panoyaux 75020 Paris" - "Ouv. Homosexuel 26 ans culpabilisé très malheureux ch. Contact av. homosexuels ou bisexuels Claude Guichard 3 rue du Capitaine Ferber 75020 Paris" . (1ere annonce homo parue dans un journal) - "Immigré cherche femme pour simuler mariage. Ecrire Libération (Z. D. 27 rue de Lorraine Paris 19°)" - "Ch. Compagne n'ayant pas peur de merder dans la boue, pour vivre en village communautaire. Frayt Christian 17 Route de 40 sous Poissy 78". - "Rech. Camarades guevaristes, castristes pour éch. Nos idées, correspondre. ELINEAU Roland 251 cité Jean Yole. La Roche S/Yon". - "Ch. Local dans 13° pr centre contracept inf. sexuelle avortements. Ecr. M. Claude Rousse, 19 r. Vergniaud Paris 13°". - "Urg. ch. Local même très petit pour comité de base soutien aux luttes révol. Peuple chilien. Pas trop cher et même gratuit. Marc FORESTIER 11. r. Edouard Manet 75013 Paris. "

05/2007

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Sciences politiques

Sortie de crise. Kippour 1973, Vietnam 1975

En présentant les transcriptions inédites de ses conversations téléphoniques pendant deux crises majeures - la guerre du Kippour, en 1973, et la fin de la guerre du Vietnam, en 1975 -, Henry Kissinger nous invite dans les arcanes de la politique internationale, là où, pour le meilleur et pour le pire, s'élaborent les stratégies et se résolvent les conflits. Autant, lors de la guerre du Kippour, la "diplomatie du téléphone" fait merveille, autant les derniers jours du conflit vietnamien se soldent par une terrible tragédie. En 1973, surpris, en pleine affaire du Watergate, par l'attaque des Egyptiens et des Syriens contre Israël, Henry Kissinger tente de convaincre ses interlocuteurs - parmi lesquels Sadate, Golda Meir, Kurt Waldheim ou encore Anatoly Dobrynine, l'ambassadeur soviétique - du bien-fondé de sa politique. Tout en confirmant le soutien indéfectible des Etats-Unis à Israël, il s'agit d'éviter de remettre en selle l'URSS au Proche-Orient et de conduire l'Egypte à reprendre le chemin de la paix. Ce sera une réussite. En revanche, deux années plus tard, les dernières semaines de la présence américaine au Vietnam tournent au désastre. Malgré tous les efforts du Secrétaire d'Etat, la grande majorité des alliés des Américains à Saigon seront finalement abandonnés à leur terrible sort. Une leçon inoubliable de diplomatie et de gestion des sorties de crise.

05/2005

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Littérature érotique et sentim

L'été du renouveau

Ellis Broad n'avait jamais imaginé finir père célibataire avant ses vingt-neuf ans. Ses attentes concernant son avenir se sont évaporées lorsque son mari a demandé le divorce, le laissant seul avec leur bébé de six mois. Après le divorce, Ellis travaille à domicile dans sa petite entreprise de graphisme afin de pouvoir s'occuper de son fils à plein temps. Jusque-là, tout semble lui réussir, sauf quand Zane Hadlin débarque dans sa vie. Zane est tout ce qu'ELlis peut désirer, mais tout ce qu'il craint aussi. Ancien membre d'un gang, Zane a changé de vie après la mort de son frère aîné lors d'une fusillade. Aujourd'hui artiste, Zane ouvre la voie à Ellis sur tout ce qu'il a raté. La seule ombre au tableau, c'est que l'ex-mari d'Ellis n'est pas tout à fait parti. Sans parler des lourds secrets du passé de Zane qu'il n'est pas prêt à affronter.

09/2020

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Historique

Gign 1973-1976. De la naissance d'un groupe à la mission Djibouti

La seule BD qui retrace avec réalisme et minutie les débuts du groupe et leur première grosse intervention à Djibouti. Après la multiplication des prises d'otages dans les années 1970, notamment pendant les JO de Munich, la France réagit en créant une unité d'intervention d'élite, le GIGN. A sa tête, le commandant Prouteau. Dans cette BD, c'est la fantastique aventure humaine des débuts du groupe que vous découvrirez, ainsi que leur première grosse intervention : la prise en otage de 31 enfants de militaires français et de 2 adultes dans un car scolaire, près de Djibouti. Un travail de retranscription historique ultra-réaliste et minutieux, validé et soutenu par le commandant Prouteau lui-même, des anecdotes parfois inimaginables sur la mise en place du groupe et le récit haletant de la mission périlleuse de Djibouti : plongez en immersion totale au sein de ce groupe d'intervention, unique au monde.

09/2023

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Comics divers

Tarzan L'intégrale des Newspaper Strips Volume 3 : 1971-1974

Russ Manning qui s'est illustré en produisant les adaptations en BD des romans d'Edgar Rice Burroughs se voit confier la création des pages de Tarzan qui paraissent chaque jour dans la presse depuis le 7 janvier 1929, avec comme condition que celles-ci soient en harmonie avec la vision du créateur. Assisté de Bill Stout, Mike Royer et Dave Stevens, qui deviendront des dessinateurs réputés, Manning illustre 9 histoires complètes en noir et blanc et 22 histoires en couleurs. L'action couvre l'ensemble des mondes créés par Burroughs : Afrique équatoriale et saharienne pleine de mystère, mais aussi les mondes perdus de Pal-ul-don aux animaux préhistoriques, Opar la cité atlante oubliée dirigée par la séduisante reine Lâ, Pellucidar le monde au creux de la Terre, Xuja la cité des fous, des mondes pharaoniques surgit du passé... Ce volume couvre la période 1971-1974 et représente 6 aventures complètes. Cette édition souple est proposée à un prix accessible à tous.

10/2021

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Histoire internationale

S'évader. Une autre histoire de la justice, de 1791 à nos jours

Vidocq, Albertine Sarrazin, Spaggiari, Mesrine, Nadine Vaujour, Antonio Ferrara, Redoine Faïd et d'autres moins starisés... Voici une autre histoire de la justice : celle qui s'écrit à travers les évasions, parfois rocambolesques, parfois désespérées, de ces hommes et de ces femmes qui, de tout temps, ont refusé de se soumettre à l'enfermement. Derrière chaque évasion se cache une histoire humaine, et donc unique. Mais toutes témoignent d'une facette du système carcéral à une époque donnée et permettent de décrypter son évolution depuis la réforme pénale de 1791 qui supprimait — dans un grand élan révolutionnaire — les châtiments corporels au profit de la privation de liberté. De la prison modèle en passant par les maisons de correction ou les bagnes, c'est à l'institution même que s'intéresse cet ouvrage, retraçant le débat qui a fait de l'enfermement le principal moyen de châtiment. On y retrouve la morale du Second Empire, l'utopie de la Troisième République, l'humanisme de la franc-maçonnerie, l'implacabilité des temps modernes. Au nom de l'ordre établi... On s'est toujours évadé. Et pourtant, les évadés sont toujours repris. Simple question de temps, le pouvoir ne supportant pas le camouflet d'une évasion. Alors pourquoi le font-ils ? Qu'espèrent-ils de ces folles cavales ? Que nous disent-ils de notre justice ?

07/2020

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Sociologie

La race tue deux fois. Une histoire des crimes racistes (1970-2000)

A partir d'une enquête sur la dénonciation et le traitement législatif des crimes racistes commis contre des immigrés et des descendants d'immigrés maghrébins durant les années 1970, 1980 et 1990, cet ouvrage restitue une histoire trop méconnue et éclaire le débat sur l'existence d'un racisme structurel en France. La confrontation inédite des données mobilisées permet de replacer cette notion dans la trame de violence ouverte par la colonisation. Fondamentalement, ces données mettent en évidence un racisme qui fait système au sein de la société française en se manifestant aussi bien à l'échelle individuelle qu'institutionnelle. Rachida Brahim a constitué une base de données de 731 crimes racistes entre 1970 et 1997. Sous l'expression "crime raciste" , on relève des cas d'homicides, de coups et blessures et des destructions de biens. On distingue des violences idéologiques, commises par des sympathisants ou des militants d'extrême droite, des violences qui mettent en scène des voisins, des commerçants, des vigiles, mais aussi des violences d'Etat qui sont davantage le fait de fonctionnaires et notamment de policiers. Lorsqu'on écoute les personnes qui ont dénoncé ces violences, des crimes emblématiques de 1973 aux plus récentes affaires qui ont émaillé l'actualité, un même leitmotiv revient. Il repose sur l'idée selon laquelle la race tue deux fois. Elle tue une première fois en raison de la violence induite par la catégorisation raciale et une deuxième fois en raison du traitement de cette violence. A la croisée de l'histoire de ces crimes et de la réflexion sur le racisme, Rachida Brahim nous offre ici un ouvrage saisissant sur une histoire qui demeure souterraine et refoulée. Des grandes ratonnades de 1973 dans le sud de la France aux crimes policiers des années 1990 en passant par les crimes racistes jalonnant les années 1980, cet ouvrage nous invite à prendre la mesure de cette histoire à l'heure où l'action de la police continue chaque année à être à l'origine de plusieurs morts, comme ont pu le rappeler les combats menés pour onbtenir vérité et justice pour Amine Bentounsi, Lamine Dieng ou plus récemment Adama Traoré.

01/2021

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Théâtre

Journal de travail. Tome 3, 1972-1974 L'Invention de la liberté

Acteur, scénariste, metteur en scène de théâtre et d'opéra, réalisateur, Patrice Chéreau (1944-2013) a joué un rôle majeur sur la scène artistique et culturelle européenne durant plus de quarante ans. En 1972, il quitte le Piccolo Teatro de Milan pour rejoindre le TNP de Villeurbanne. C'est un moment de liberté artistique, intellectuelle et politique. Le metteur en scène peut se consacrer exclusivement à ses créations. Il s'essaye à la réalisation audiovisuelle et s'intéresse à la psychanalyse. Nourri par sa lecture de Jean Starobinski (L'Invention de la liberté, 1700-1789, Skim, 1964), il ne cesse de réfléchir aux moyens dont un groupe ou un individu en situation disposent pour conquérir et affirmer leur souveraineté. Les notes réunies dans cet ouvrage concernent ses mises en scène de Massacre à Paris de Christopher Marlowe, Tallet scènes d'une révolution allemande de Tankred Dorst, La Dispute de Marivaux, Les Contes d'Hoffmann de Jacques Offenbach et Jules Barbier, ainsi que la réalisation du court métrage Le Compagnon et l'adaptation cinématographique de La Chair de l'orchidée. Ce volume inclut les écrits relatifs à des projets inaboutis tels qu'Antoine et Cléopâtre de Shakespeare, la reprise de Lulu de Frank Wedekind, Lucio Silla de Wolfgang Amadeus Mozart ou encore La Gioconda d'Amilcare Ponchielli et Arrigo Boito. Il contient les premières traces de l'implication de Patrice Chéreau à la mise en scène de L'Anneau du Nibelung de Richard Wagner. Ce livre est le troisième d'une série de six volumes consacrée aux notes du metteur en scène, issues des archives du fonds Patrice Chéreau conservé à l'IMEC.

05/2019

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Travail social

L’Action publique dans les domaines des matières culturelles,de 1970 à 1974

Coordonné par Roland de Bodt, directeur de recherche, cet ouvrage est publié à l'initiative de l'Observatoire des politiques culturelles, à l'occasion du cinquantième anniversaire de la création de la Fédération Wallonie-Bruxelles. De près de six cents pages, cet ouvrage est avant tout un outil de travail géant, une somme de données historiques sur les politiques culturelles mises en place durant les cinq premières années d'existence de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il en offre une vision panoramique, détaillée et transversale, enrichie de témoignages et regards rétrospectifs d'acteurs culturels, de l'époque ou actuels. Cette vision inédite oblige d'ouvrir des perspectives sur les politiques culturelles à venir. Complété de photos et oeuvres d'artistes de l'époque, d'annexes et d'un index, de ADAMO (Salvatore) à ZWICK (Jacques).

09/2023

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Littérature française (poches)

Trilogie de l'homme devant la guerre : Les Ames grises ; La Petite Fille de Monsieur Linh ; Le Rapport de Brodeck. Suivi de Jean-Bark

Les Ames Grises Prix Renaudot 2003, Grand Prix des lectrices de Elle 2004, Meilleur livre de l'année 2003 pour le magazine Lire. «Exempte du moindre pathos, l'écriture de Philippe Claudel est d'une virtuosité et d'une beauté stupéfiantes. Son propos humaniste n'en est que plus fort.» Delphine Peras, L'Express. La Petite Fille de Monsieur Linhprix Europeen Euregio 2006.» Une réussite unique et flagrante.» Gilles Pudlowski, Le Point. Le Rapport De Brodeck Prix Goncourt des lycéens 2007, Prix des libraires du Québec 2008,Prix des lecteurs du Livre de Poche 2009, Independent Foreign Fiction Prize 2010.»Avec un art certain du récit oral et du suspense, Philippe Claudel excelle à rendre les mille bassesses humaines et les mille nuances de la nature, dans un style charnel, terrien.» David Fontaine, Le Canard enchaîné. Ainsi que Jean-Bark, l'hommage de l'auteur à son éditeur disparu, Jean-Marc Roberts.

09/2015

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Critique littéraire

Papiers inédits. De Dada au surréalisme (1917-1931)

Grand couturier, mécène perspicace, Jacques Doucet constitua dans les années vingt une Bibliothèque Littéraire d'une richesse unique. Aragon, qui fut son conseiller, y figure par de très nombreux manuscrits. On lira ici tous ceux qui restaient inédits pour la période 1917-1931 : correspondance avec Doucet lui-même, protecteur indulgent que le poète ombrageux finit par rejeter, - lettres à des destinataires aussi divers qu'Adrienne Monnier, Tzara, Max Jacob, Natalie Barney..., - échanges fascinants avec André Gide, - journal d'une amitié rompue avec Jean Cocteau, - lettres de Jean Paulhan... Et tout un éventail de textes inédits ou retrouvés : critiques destinées au mécène, billets d'humeur suscités par l'actualité littéraire, etc. Ces écrits nés aux carrefours de multiples rencontres recréent par leurs échos mutuels une étonnante unité. Ils sont une mine de documents pour l'histoire d'une période charnière, de Dada au surréalisme. Ils enrichissent la biographie d'Aragon de maints jalons fiables, et nuancent un portrait complexe, où s'allient fragilité et confiance en soi, sensibilité théâtrale et souveraine insolence, optimisme et désespoir. Lettres ou chroniques attestent le même bonheur d'expression, la pensée naît frémissante au fil de la plume, car " nous ne pensons rien que nous ne l'ayons écrit au préalable " - ceci proclamé cinquante ans avant les Incipit. Epistolier charmeur ou griffu, lecteur incisif, polémiste étincelant dans la vindicte ou l'éloge : tout l'arc-en-ciel du premier Aragon, d'Anicet au Traité du style, se déploie dans ces pages.

11/2000

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Philosophie

Naissance de la biopolitique. Cours au collège de France (1978-1979)

Le cours prononcé par Michel Foucault au Collège de France de janvier à avril 1979, Naissance de la biopolitique, s'inscrit dans la continuité de celui de l'année précédente, Sécurité, Territoire, Population. Après avoir montré comment l'économie politique, au XVIIIe siècle, marque la naissance d'une nouvelle raison gouvernementale - gouverner moins, par souci d'efficacité maximum, en fonction de la naturalité des phénomènes auxquels on a affaire -, Michel Foucault entreprend l'analyse des formes de cette gouvernementalité libérale. Il s'agit de décrire la rationalité politique à l'intérieur de laquelle ont été osés les problèmes spécifiques de la vie et de la population : " Etudier le libéralisme comme cadre général de la biopolitique. " Quels sont les traits spécifiques de l'art libéral de gouverner, tel qu'il se dessine au XVIIIe siècle ? Quelle crise de gouvernementalité caractérise le monde actuel et à quelles révisions du gouvernement libéral a-t-elle donné lieu ? C'est à cette tâche de diagnostic que répond l'étude des deux grandes écoles néolibérales du XXe siècle, l'ordolibéralisme allemand et le néolibéralisme de l'Ecole de Chicago - unique incursion de Michel Foucault, tout au long de son enseignement au Collège de France, dans le champ de l'histoire contemporaine. Cette analyse met en évidence le rôle paradoxal que joue la " société " par rapport au gouvernement : principe au nom duquel celui-ci tend à s'autolimiter, mais cible également d'une intervention gouvernementale permanente, pour produire, multiplier et garantir les libertés nécessaires au libéralisme économique. La société civile, loin de s'opposer à l'Etat, est donc le corrélatif de la technologie libérale de gouvernement.

10/2004

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Histoire internationale

La politique étrangère de Jimmy Carter (1977-1981). De la Moralpolitik à la fin des illusions

La politique étrangère de Jimmy Carter a suscité beaucoup d'espoir. S'appuyant sur une vision humaniste et sur le respect des droits de l'Homme, elle a déployé une diplomatie des valeurs en rupture avec la Realpolitik de ses prédécesseurs. Cette Moralpolitik était aux yeux de Carter le moyen d'offrir au monde une voie nouvelle et de redorer l'image des Etats-Unis. Elle a connu d'indéniables succès (Amérique latine, Chine, Moyen-Orient), a enregistré des résultats décevants (URSS) et de retentissants échecs (Iran). Entouré d'une équipe en rivalité permanente, et confronté aux réalités du moment, le 39e président des Etats-Unis a laissé le souvenir d'une politique étrangère chaotique et désordonnée, d'une insuffisance de leadership, et d'une absence de ligne claire. Il n'en a pas moins laissé une trace aujourd'hui injustement oubliée qui pourrait être une perspective d'avenir pour un monde apaisé. Un livre clair et convaincant qui permet à chacun de mieux saisir les enjeux passés et présents de la politique étrangère américaine.

01/2021

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Histoire de France

Les années Giscard. 1978-1981 : les institutions à l'épreuve ?

Ce livre vient clore une série déjà riche de plusieurs ouvrages et reposant sur un dialogue entre un homme politique ayant notamment exercé la magistrature suprême et des historiens dont la période de spécificité englobe les années 1970. Il s'agit, en effet, sur un sujet d'histoire proche, de faire progresser la connaissance historique en organisant la confrontation entre les analyses des chercheurs, nourries des sources déjà disponibles, et le témoignage des acteurs, en l'occurrence le président et son entourage. Jamais, jusque-là, le grand témoin présent à un colloque d'historiens n'avait occupé d'aussi hautes fonctions politiques. Ce type de rencontre, dans le respect du statut de chacun, témoins et historiens, fournit indéniablement une valeur ajoutée en connaissance historique, à condition, bien sûr, que soient respectées les règles de recueil d'un tel matériau et qu'il soit admis que le témoignage ainsi recueilli est une source parmi d'autres, à recouper comme telle. Le lecteur, de la sorte, trouvera dans ce livre un exemple concret des méthodes des historiens du temps présent.

06/2010

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Foucault

La société punitive. Cours au Collège de France (1972-1973)

La société punitive Cours au Collège de France (1972-1973) Prononcées en 1973, ces leçons sur la "société punitive" examinent la façon dont se sont forgés les rapports de la justice et de la vérité qui président au droit pénal moderne, et questionnent ce qui les lie à l'émergence d'un nouveau régime punitif qui domine encore la société contemporaine. Ce cours, supposé être préparatoire à Surveiller et Punir (1975), se déploie au-delà du système carcéral, englobant l'ensemble de la société à économie capitaliste, au sein de laquelle s'innove une gestion particulière de la multiplicité des illégalismes et de leur imbrication. Cet essai brasse un matériel historique jusque-là inédit, concernant l'économie politique classique, les Quakers et "Dissenters" anglais, leur philanthropie - eux dont le discours introduit le pénitentiaire dans le pénal -, puis la moralisation du temps ouvrier. Michel Foucault livre par sa critique de Hobbes une analyse de la guerre civile, qui n'est pas la guerre de tous contre tous mais une "matrice générale" permettant de comprendre le fonctionnement de la stratégie pénale dont la cible est moins le criminel que l'ennemi intérieur. Michel Foucault (1926-1984) Il est l'un des plus grands philosophes du XXe siècle. Son oeuvre est traduite dans le monde entier. Edition établie sous la direction de François Ewald et Alessandro Fontana, par Bernard E. Harcourt, revue par Arianna Sforzini pour la présente édition

01/2023

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Philosophie

La société punitive. Cours au Collège de France (1972-1973)

"L’organisation d’une pénalité d’enfermement n’est pas simplement récente, elle est énigmatique. Qu’est-ce qui pénètre dans la prison ? En tout cas, pas la loi. Que fabrique-t-elle ? Une communauté d’ennemis intérieurs". C’est en ces termes que Michel Foucault dénonce, dans ce cours prononcé en 1973, et que viendra compléter, en 1975, son ouvrage Surveiller et punir, le "cercle carcéral". La Société punitive étudie ainsi comment les sociétés traitent les individus ou les groupes dont elles souhaitent se débarrasser, c’est-à-dire les tactiques punitives, mais aussi la prise de pouvoir sur le corps et sur le temps et l’instauration du couple pénalité-délinquance. Michel Foucault retrace l'histoire des "tactiques fines de la sanction" dont il distingue quatre modalités : exiler ; imposer un rachat ; marquer ; enfermer. C'est dans la seconde moitié du XVIIIe siècle que se développe une "science des prisons" à fonction corrective et que se construit un discours sur le criminel et son traitement possible, donnant naissance à un schéma de société qui vise à l’absolu du contrôle et de la surveillance. L’ajustement entre le système judiciaire et le mécanisme de surveillance (l’organisation d’une police), entre l’émergence de la richesse et la pratique des illégalismes, entre la force corporelle de l’ouvrier et l’appareil de production s’accomplit ensuite au tournant du XIXe siècle. Foucault démontre donc que ce sont les instances de contrôle para-pénal du XVIIe et du XVIIIe siècle qui ont abouti, in fine, au fonctionnement de la prison, visant à l’élimination du désordre, au contrôle de la distribution spatiale des individus, de leur emplacement par rapport à l’appareil productif. La Société punitive finit par poser la question, cruciale aux yeux du philosophe, de la validité intrinsèque de la loi pénale. A-t-elle vocation universelle ou se limite-t-elle à la douteuse applicabilité d’une somme de décrets ?

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Droit

Droits du travail, emploi, entreprise. Mélanges en l'honneur du Professeur François Gaudu

Professeur à l'Ecole de droit de Paris 1 - Sorbonne François Gaudu nous a quitté le 3 janvier 2012, à 59 ans . Sa vie fut bien trop courte, elle ne fut jamais petite. Agrégé d'histoire en 1977 , il entreprend des études de droit puis rédige sa thèse sous la direction de Gérard Lyon-Caen "L'emploi dans l'entreprise privée : essai de théorie juridique" . Docteur d'Etat en 1986 , nommé maître de conférences à Paris I - Sorbonne en 1987 il est reçu en 1988 3° au concours d'agrégation de droit privé Nommé à l'université du Maine , il participe à compter de 1992 à la fondation de celle de Cergy-Pontoise Nommé à Paris I - Sorbonne en 1996 , il dirige le D. E. A de droit social devient membre de son Conseil d'Administration et assume la direction de l'UFR 26 "Etudes Juridiques Générales" entre 2002 et 2011 Il a rédigé avec Raymonde Vatinet le "Traité des contrats de travail : contrats individuels , conventions collectives et actes unilatéraux" (LGDJ 2001) Puis en 2006 son manuel de "Droit du travail" (Dalloz) Ce parcours de brillant juriste ne lui a jamais fait oublier ses préoccupations premières. Comment mieux faire fonctionner cette société qui se replie sur elle-même ? Entre 1983 et 1998 , il est rapporteur du Comité "Droit , changement social et planification" au Commissariat Général au Plan De 2009 à 2012 , Président de l'Association Française de droit du travail . Quelques titres d'articles parus dans la revue "Droit social" évoquent cet esprit ouvert , mais pas béant "Quelques incidences du changement de phase démographique" (Dr. soc. 2005. 35) ; "Libéralisation des marchés et droit du travail" (Dr. soc. 2006. 505) ; "La Sécurité sociale professionnelle, un seul lit pour deux rêves" (Dr. soc. 2007. 393). "Erosion ou refondation du droit du travail ? " (Dr. soc. 2008. 267). "La religion dans l'entreprise" (Dr. soc. 2010. 65) . Ses nombreux amis , français et étrangers (François Gaudu était passionné de droit comparé , en particulier du droit du travail allemand , américain , mais aussi chinois) offrent ces Mélanges à sa femme Elizabeth , et à ses enfants Guillaume, André, Jenny et Victor .

06/2014

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Littérature anglo-saxonne

Romans et récits (1979-1991)

"Tu tires des récits de tes vices, tu rêves des doubles pour tes démons" : c'est ainsi que Nathan Zuckerman, la créature de papier de Philip Roth, décrit son entreprise d'écriture dans La Leçon d'anatomie. Apparu sous la plume de l'écrivain Peter Tarnopol dans Ma vie d'homme (1974), ce double assumé du fictif Tarnopol et de Roth, lequel les invente tous deux en vertu d'un processus de création fait de reflets et de répliques, prend pour ainsi dire vie dans le premier cycle romanesque qui lui est consacré, Zuckerman enchaîné. Cette série de romans - une trilogie et son épilogue - offre à Roth l'occasion d'exposer les métamorphoses de la subjectivité. Elle met en scène quatre moments-clefs de la carrière de Zuckerman : la relation de l'aspirant écrivain avec son mentor (L'Ecrivain fantôme, 1979) ; le romancier devenu une célébrité et la victime de son succès (Zuckerman délivré, 1981) ; l'homme souffrant de douleurs mystérieuses en pleine crise de la quarantaine, rattrapé à la fois par la complexité de sa vie amoureuse et sexuelle et par la mort de ses parents (La Leçon d'anatomie, 1983) ; l'homme de lettres privilégié face aux intellectuels de l'Europe de l'Est communiste (L'Orgie de Prague, 1985). On retrouvera Zuckerman dans La Contrevie (1986), un "labyrinthe de miroirs" (Philippe Jaworski), et un chef-d'oeuvre de virtuosité, qui est en quelque sorte la réponse de Roth au postmodernisme américain incarné notamment par Thomas Pynchon. Un brouillon donne à penser que le roman aurait pu être intitulé Tu dois changer ta vie ; "Tout peut arriver, et c'est précisément ce qui arrive : tout". Pendant la période de création couverte par ce volume, Roth explore la frontière poreuse entre réalité et fiction. S'il occupe le devant de la scène jusqu'en 1986, Zuckerman n'est pas l'unique alter ego de l'auteur. Emerge en effet un nouveau personnage (de fiction ? ) nommé Philip ou Philip Roth. Il dialogue avec Zuckerman dans Les Faits (1988), sous-titré "Autobiographie d'un romancier" ; avec des femmes dans Tromperie (1990), roman tout entier construit en dialogues - "la bande-son d'un roman sans images" , selon Ph. Jaworski -, tandis que Patrimoine (1991), récit de la maladie et de la mort du père (non plus celui de Zuckerman, celui de Roth), est présenté comme "Une histoire vraie" . Les faits seraient-ils enfin débarrassés de leur gangue de fiction ? A la fin de la lettre que le Roth des Faits écrit à son lecteur Zuckerman, il admet que les "faits" sont en réalité des souvenirs déjà retravaillés. Ses expériences personnelles et son passé ne prennent forme et sens qu'une fois racontés. Et c'est à un personnage de fiction, l'inévitable Zuckerman donc, que Roth confie le soin de porter un jugement sur son manuscrit "autobiographique" . L'autobiographie est sans doute "le genre le plus manipulateur dans toute la littérature" , estime Zuckerman. C'est le moins que l'on puisse dire. Toute tentative de figer la frontière entre

02/2022

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Cinéma

Dernières chroniques cinématographiques 1977-1979

Au Nouvel Observateur et au " Masque et la Plume", sur France-Inter, Jean-Louis Bory fut un ardent défenseur du nouveau cinéma. On retrouve dans chacune de ses phrases sa voix et son enthousiasme. Alors que tant de critiques hésitent à regrouper leurs articles qu'ils jugent trop liés à des événements déjà passés, ce livre démontre de façon évidente que la critique peut ne pas vieillir. Ces textes, publiés dans Le Nouvel Observateur de 1977 à 1979 et inédits en volume, rejoignent, à juste titre, l'œuvre littéraire de Jean-Louis Bory. Même style, même jaillissement, même regard sur la société. De même que les critiques de François Truffaut, Jean-Luc Godard, Claude Chabrol sont déjà des créations, les articles de Jean-Louis Bory existent en eux-mêmes. Ils s'imposent à nous comme des " short stories ". Les " histoires " de Bory défient ainsi le temps en nous parlant de films majeurs: Providence de Resnais, Casanova de Fellini, L'Homme qui aimait les femmes de Truffaut, Padre Padrone des frères Taviani, Une journée particulière d'Ettore Scola, Un ami américain de Wim Wenders, Le Diable probablement de Bresson, L'Œuf du serpent de Bergman, La Petite de Malle, Le Goût du saké d'Ozu, Intérieurs d'Allen, Nosferatu de Herzog... " Une critique enthousiaste de Bory sur un film déclenchait automatiquement la venue dans les salles du Quartier latin d'un public qu'on pouvait évaluer à près de 50 000 personnes dans les années 70. Ce qui déterminait Bory, devant les films comme devant les gens, c'était la passion. La passion totale, incontrôlée ". YVES BOISSET

10/2000