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Lydie Parisse

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Sciences historiques

Georges Claude. Le génie fourvoyé

Georges Claude (1870-1960), est sans doute l'inventeur français le plus fécond ; ayant tant marqué son époque de nombreuses et géniales inventions, qui prospèrent encore dans l'industrie contemporaine, comment peut-il être, aujourd'hui, autant ignoré du grand public ? La réponse est à chercher dans les bouleversements du Xxe siècle : " l'homme aux 250 inventions ", qui fut un chercheur infatigable et opiniâtre contre l'avis des scientifiques dominants était mondialement connu et admiré avant le dernier conflit mondial. Elu à l'Académie des sciences en 1924, honoré par quantité d'Universités et d'organismes internationaux, il lança d'innombrables projets. Qu'on en juge ! Il est à l'origine d'Air Liquide (dont la raison sociale demeure : société anonyme pour l'étude et l'exploitation des procédés Georges Claude), des Lampes Claude, de la Société Chimique de La Grande Paroisse, du tube au néon, de nombreuses armes de guerre en 14, de la synthèse de l'ammoniaque par hyperpression, de l'énergie thermique des mers... Les Américains appelèrent ce génie créatif l'" Edison français " ! Cet élève de l'École Municipale de Chimie et Physique Industrielles de Paris, qui fut à la fois électricien, journaliste, physicien, chimiste, ingénieur, économiste, voulu cependant devenir tribun et se noya dans le chaudron hautement toxique de la politique. Le Cassandre des années 30 s'entêta pour soutenir son ami Pétain dans un collaborationnisme suicidaire et se fourvoya dans les excès de l'extrême droite. Ce rival des scientifiques allemands ne voyait alors d'avenir que dans la grande Europe... d'Adolf Hitler. Trop d'intérêts et les déchirements de l'Histoire le condamnèrent à l'oubli. Rémi Baillot, avec la même ténacité que l'inventeur, a reconstitué et cherché à comprendre ce parcours fourmillant d'aventures, de combats et de conquêtes. À l'appui de nombreuses illustrations originales, il a replacé dans l'histoire de la Science et de la politique au XXe siècle, la tragédie passionnante de ce Gaulois intrépide, courageux, savant, inspiré, fier, mais aussi terriblement sourd et follement jusqu'au-boutiste. II sort de l'oubli Georges Claude, ce génie fourvoyé.

02/2010

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Gestion des émotions

Le pouvoir des rituels

Transformer des pratiques ordinaires, quotidiennes - telles que le yoga, la lecture ou la promenade du chien - en rituels sacrés. Des rituels qui nous aident à redonner du sens à notre vie. " Après cinq ans de recherches et des centaines de conversations, je suis convaincu que nous sommes au milieu d'un changement de paradigme. Que ce qui nous rassemblait auparavant en communauté ne fonctionne plus et que les propositions spirituelles des temps jadis ne nous aident plus à prospérer. " - Casper ter Kuile Lire Harry Potter comme s'il s'agissait de la bible, faire une séance de sport en salle, écrire son bullet journal... Peu importe la forme qu'ils revêtent, les rituels sont partout ! Pour Casper ter Kuile, ces pratiques offrent des rituels qui créent le fondement de notre vie spirituelle moderne. Nous sommes en crise. Notre société technologique moderne a laissé une trop grande proportion d'entre nous, peu importe notre âge, dans un sentiment d'isolement et de perte de sens. Les anciennes structures de construction de communauté et de création de sens ne nous soutiennent plus. Mais Casper ter Kuile livre un nouveau message porteur d'espoir : nous ne sommes peut-être plus religieux, mais cela ne signifie pas pour autant que nous ayons perdu toute spiritualité. Aujourd'hui, nous trouvons du sens dans : - Le CossFit, la gym suédoise ou l'aquabike, qui offrent un sentiment d'appartenance ancré dans la responsabilisation et le soutien, de manière semblable aux groupes de paroisse - Harry Potter et d'autres livres à succès, qui offrent des enseignements universels - Les bullet jounals, qui ont remplacé la prière traditionnelle - Les détox digitales, qui offrent des moments de calme en pleine conscience Dans Le pouvoir des rituels, Casper ter Kuile nous invite à approfondir ces pratiques ordinaires en tant que rituels intentionnels qui nourrissent la connexion et le bien-être. Avec sagesse et humour, l'appel au rituel de Casper ter Kuile est finalement un appel à guérir notre perte de lien à nous-mêmes, aux autres, à la nature et à nos identités spirituelles. Le pouvoir des rituels nous rappelle que ce que nous faisons déjà tous les jours compte - et a le potentiel de devenir une puissante expérience de réflexion, de refuge et de sens.

02/2022

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Algérie

Pierre, Feuille, Ciseaux ! Alger, 20 août 1965, la discrète mise au pas de Révolution africaine

Deux mois après la prise de pouvoir armée du colonel Houari Boumédiène, le numéro 134 de Révolution africaine est saisi à l'imprimerie et, en quelques heures, recomposé sous l'oeil de la Sécurité avant d'être, sans que rien n'en paraisse, distribué dans les kiosques. Son directeur, l'ancien dirigeant communiste Amar Ouzegane, qui voulait, documents inédits à l'appui, s'y prévaloir publiquement d'être l'auteur unique de la mythique " Plateforme de la SoummamA ", est contraint à l'exil. L'enquête très attentive conduite sur un épisode de censure aussi audacieux qu'occulte donne l'occasion de revenir sur le rôle joué par l'hebdomadaire internationaliste dans les premières années de l'indépendance pour ceux qui se voulaient " la gauche du FLNA ", et sur les modalités de sa reprise en main par étapes entre 1964 et 1966. Elle interroge non moins vivement la place si contradictoire que le programme adopté à l'été 1956 continue à occuper dans l'imaginaire politique algérien, qu'il ait été controversé dans ses principes mêmes ou soit toujours invoqué tant par un pouvoir en mal de légitimité, que par ceux qui y cherchent, à raison ou à tort, la base d'une refondation démocratique. Elle met aussi en lumière de quelles multiples manières s'est perpétuée jusqu'à nos jours la tentation pour les autorités de substituer leur propre parole à la libre expression des journalistes. A ce titre, comme l'écrit Mohammed Harbi dans sa postface, la lecture de ce livre sera des plus féconde pour quiconque aspire à l'épanouissement d'une société ouverte à la pluralité des cultures, des idées et des croyances. Christian Phéline a notamment publié L'Aube d'une Révolution (Margueritte, Algérie, 26 avril 1901) (2012), Un Guadelopéen à Alger, Me Maurice L'Admiral (1864-1955) (2015), Les avocats " indigènesA " dans l'Alger coloniale (2017), Aurès 1935, photographies de Thérèse Rivière et Germaine Tillion (2018), La Terre, l'Etoile, le Couteau. Le 2 août 1936 à Alger (2021). il a co-dirigé l'ouvrage franco-algérien Défis démocratiques et affirmation nationale, Algérie 1900-1962 (2016) et co-écrit avec Agnès Spiquel, Camus, militant communiste. Alger 1935-1937 (2017).

12/2023

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Design

La syntaxe de l'image. Introduction à la littératie visuelle

Dans cet essai introduisant le concept de "littératie visuelle ", Donis A. Dondis livre une approche précise et documentée des mécanismes en place lors de la lecture d'une image. Par opposition à la littératie verbale, la littératie visuelle peut être comprise comme une forme d'" alphabétisation visuelle" , dans le sens du développement de notre capacité à "lire" et à déchiffrer les images. La Syntaxe de l'image, publié en anglais en 1973, dresse un constat concernant le système scolaire plus que jamais d'actualité. Donis A. Dondis souligne la pauvreté de l'enseignement des études visuelles en Occident et plaide pour le développement d'une véritable "syntaxe visuelle" , aussi rigoureuse que la grammaire. En effet, bien qu'il nous paraisse intuitif de comprendre immédiatement et directement ce que l'on voit, l'autrice démontre ici qu'il s'agît plutôt d'un processus s'apparentant à l'apprentissage d'une langue, avec un alphabet, un lexique et une syntaxe nécessitant un enseignement spécifique. L'autrice étaye ses principaux arguments par des exemples et exercices illustrés, utilisés pour démontrer l'importance des " éléments fondamentaux" intervenant dans la conception d'un objet visuel (le point, la ligne, l'équilibre, etc.), ainsi que les informations qu'ils permettent de transmettre. Ces applications concrètes montrent comment fonctionnent les différentes combinaisons syntaxiques qui composent un travail abouti, et ainsi en renforcer l'efficacité visuelle. Ces exemples simples, illustrés sous forme de schémas et faisant références aux domaines de la peinture, de la sculpture, de l'architecture, de la publicité, du cinéma ou encore de la télévision, permettent d'appréhender de façon claire la teneur de cette nouvelle grammaire. Cet ouvrage traduit pour la première fois en français est devenu un ouvrage de référence dans les pays anglosaxons, mais également hispanophones, depuis sa publication dans les années 1970. Au même titre que Voir le voir de John Berger, La Syntaxe de l'image aspire à devenir classique de la littérature sur la communication visuelle. Cet ouvrage poursuit l'effort entreprit par les Editions B42 visant à publier des ouvrages stimulant notre compréhension du monde par les formes qui le composent.

09/2023

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Religion

Transmettre la foi, est-ce possible ? Histoire de l'Aumônerie catéchuménale 1971-1997

" Le monde bouge, l'Eglise aussi " entendons-nous dire parfois. Les auteurs de ce livre, anciens aumôniers de l'enseignement public, aussi bien femmes et hommes de terrain que responsables au niveau national, ont fait l'expérience dès le début de la décennie 1970 que le " monde des jeunes bougeait ". Ils se sont eux-mêmes " déplacés " afin de tenter de les rejoindre là où ils se trouvaient culturellement. Petit livre en nombre de pages, mais grand et courageux dans la manière d'appréhender la question récurrente et de tenter d'y répondre. " Transmettre la Foi, est-ce possible ? " Tout comme nombre de parents et d'éducateurs se demandent : Comment transmettre nos valeurs à nos enfants ? " Le témoignage qu'ils nous livrent aujourd'hui relate leur démarche tâtonnante et progressive qui les a conduits à passer d'une catéchèse classique à ce qu'ils ont nommé : " Aumônerie catéchuménale ". Ils en font ici la description historique, agrémentée de documents appelés par eux Manifestes, l'un daté de 1973, l'autre de 1977, qui à eux seuls justifieraient la lecture attentive de ce livre tant la démarche est encore pertinente trente ans après. Mais, et c'est là que réside l'intérêt de ce rappel historique : à peine le premier Manifeste a-t-il été publié que le contre-feu était allumé par plusieurs évêques, manifestant que l'Église n'était pas prête à bouger à la mesure des déplacements culturels que connaissaient les jeunes des collèges et des lycées et qu'il fallait prendre en compte si l'on voulait " transmettre quelque chose : " la Foi ", pour les aumôniers ; " les valeurs ", pour les parents et les enseignants eux-mêmes. Cependant l'Église a fini par bouger à travers eux et grâce à eux. Précurseurs en 1973, elle les rejoint aujourd'hui, à petits pas, avec le document de la fin 2006. Cet ouvrage devrait intéresser celles et ceux qui, en ce début du XXIe siècle, animent si difficilement les aumôneries de collèges et de lycées. Mais aussi tous les catéchètes en paroisse et pourquoi pas tous ceux, parents et éducateurs qui sont en charge de la jeunesse.

07/2009

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Histoire de France

L'aube du Moyen Age. Naissance de la chrétienté occidentale, La vie religieuse des laïcs dans l'Europe carolingienne (750-900), 2e édition

Le siècle carolingien a été court. L'ordre politique et social se disloqua et sombra après 880. Ce naufrage ne peut abolir le projet de société que les clercs avaient élaboré. Dans ce schéma, la religion cimentait toute la construction sociale. Par le baptême reçu dans les premiers mois de la vie, l'enfant devient simultanément fils de l'Église et sujet de l'Empire. Tous apprennent le Notre Père et le Credo, symboles d'adhésion à la foi officielle. Les uns ont reçu la tonsure monastique ou cléricale et renoncé au mariage et au monde. Les laïcs se marient, mais désormais ils doivent choisir leur femme en dehors de leur parenté et la garder quoi qu'il arrive. Les nobles, qui ont reçu une éducation militaire et religieuse plus soignée, comme l'a décrite la princesse Dhuoda, conduisent les affaires du monde et font la guerre. Ces grands échappent à l'autorité de leur curé, qui s'exerce sans partage sur les paysans de sa paroisse. Pour eux, la dîme ; messe et repos obligatoires, le dimanche ; communion aux grandes fêtes après des jours de jeûne et de pénitence. L'évêque, le comte et les missi surveillent la pratique. Les récalcitrants sont soumis à la pénitence publique ou excommuniés. Cet aspect totalitaire et coercitif s'avère le plus déplaisant de la chrétienté carolingienne. Mais les germes d'évolution apparaissent. Le développement du culte des saints et des reliques, des pèlerinages, les premières étapes de la piété mariale, constituent autant d'amorces qui s'épanouiront plus tard. Encore fragiles, mais riches de promesses, les balbutiements d'une spiritualité du mariage, les progrès de la confession, la pratique de la communion plus fréquente, autant de germes d'une piété laïque plus personnelle et plus autonome. La chrétienté carolingienne est bien la mère encore rude de la chrétienté médiévale, qui deviendra plus humaine et plus raffinée. Charlemagne apparaît dans la mémoire des hommes l'idéal du prince catholique et son empire, le modèle de la société chrétienne. Il faut attendre saint Louis, pour que les hommes conçoivent un roi plus chrétien et une société plus évangélique.

02/1997

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Poésie

Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien. Suivi de l'Amour Absolu

"Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien peut et doit se lire comme un récit de voyage, la relation d'un long périple qui conduit le savant docteur, expulsé de son domicile, non point vers des pays "imaginaires" mais dans les univers bien réels nés de l'imagination des poètes et des peintres du symbolisme ou de plus loin encore. Des livres, des tableaux, que l'huissier a saisis pour gage de loyers impayés, sont évoqués, insaisissables à jamais, peuplant les îles où le docteur aborde, des êtres, étranges, horrifiques ou séduisants ; ainsi l'impécunieux docteur est riche de toutes les merveilles jaillies de l'art et des rêves des hommes et il converse à chaque escale avec les créatures uniques qui ont le pouvoir de traverser les temps et les mondes. Qu'on remonte aux origines homériques ou celtiques du récit de voyage, toute errance est quête, apprentissage et appréhension de la connaissance, laquelle ne compte que si elle est absolue. Mais le docteur Faustroll, c'est son originalité, est un Socrate à l'envers ; il ne cesse d'apprendre, et de nous apprendre, qu'il sait déjà tout. Sa mort même ne lui fait rien découvrir puisque, dès sa naissance, qui lui donne aussitôt soixante-trois ans, il est déjà au-delà et en dehors des catégories et des dimensions communes. L'Amour Absolu raconte l'histoire d'un homme condamné à mort pour avoir tué sa mère après s'être livré avec elle à des relations incestueuses. On constate aussitôt l'absurdité d'un tel "résumé" qui définirait tout aussi bien un roman naturaliste pimenté de situations vaudevillesques et de grivoiserie (ce qui, au demeurant, n'était pas rare dans la littérature fin-de-siècle). L'équation érotique de Jarry n'est pas aussi simple : la femme est à la fois la mère, la maîtresse, la soeur, l'épouse et la Sainte Vierge car le condamné à mort est Dieu et il lui faut vivre, avant que l'aube paraisse, toute sa genèse et sa passion tel Dieu en son Fils" Noël Arnaud, Henri Bordillon.

06/2005

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Gestion de patrimoine

Avant d’aller dormir sous les étoiles. Le guide pratique des dernières volontés indispensables pour préparer sa mort

Il y a une vie après la mort. Etes-vous prêts ? Nous le savons tous, même si presque aucun d'entre nous n'agit en conséquence... nous allons tous mourir. Quand, où, pourquoi ? Mystère... Seconde vérité : il y a une vie après la mort. Ca aussi, c'est sûr. A ceci près que la seule vie après la mort dont nous soyons assurés, c'est celle des autres. Aussi surprenant que cela paraisse, aucun livre n'avait jusqu'ici enquêté sur ce que les vivants peuvent ou doivent faire s'ils souhaitent anticiper leur existence posthume. Consignes funéraires, directives mémorielles, protection des ascendants et des descendants, préservation d'un patrimoine, la liste des affaires à régler est immense, allant du plus métaphysique au plus concret, de la religion à la comptabilité, du droit des successions aux problématiques notariales, etc. Pouvons-nous réellement anticiper ? Quels interlocuteurs sont susceptibles de nous aider ? Quelles erreurs devrions-nous éviter ? A quel âge ou dans quelles circonstances faut-il envisager de se mettre à préparer notre vie posthume ? Ecrite dans un style éminemment vivant, l'enquête mortelle ici présentée s'enrichit de nombreux témoignages apportés par des professionnels variés. Elle contribue à lever le voile sur LE grand tabou de notre époque ; elle fournit des outils concrets à ses lecteurs ; et elle aide à réfléchir à ce que nous nous refusons souvent à envisager... tant qu'il est temps ! Bertrand Ferrier a été repéré par le grand écrivain et éditeur Jean-Marie Laclavetine à l'occasion du Prix du jeune écrivain dont il a été lauréat en 1997. Depuis, il a écrit ou coécrit avec de nombreux auteurs une trentaine de livres en vingt-trois ans, dont Happy End (Le Rouergue), les Mémoires d'une femme de ménage (Grasset, 15 000 ex. vendus) et L'Homme qui jouait de l'orgue (Max Milo). Il a été bénévole puis formateur pour l'antenne de l'Association pour le développement des Soins Palliatifs (ASP) intervenant auprès du service de médecine interne de l'hôpital Bichat, à Paris. Il est docteur ès Lettres en Sorbonne, titulaire d'un DESS d'édition de Paris-XIII, titulaire des orgues de Saint-André de l'Europe à Paris et, va savoir pourquoi, chanteur.

08/2023

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Sociologie

L'atelier du Tripalium. Non, travail ne vient pas de torture !

Le "Travail" est une question centrale dans notre société et l'un de ses principaux thèmes médiatiques. En pleine mutation, il nous ramène également à nos besoins anthropologiques premiers. Savoir aimer et travailler résumait selon Freud, la réussite de toute vie. Hannah Arendt ajoutant que tout homme désire construire une oeuvre (opera en latin), autrement dit être "ouvrier" de sa vie. Avec cette vaste question, les choses ne sont jamais sereines. Comme les influenceurs les plus en vue, le Travail est adulé ou détesté. Coupable de tous les maux et de toutes les "pénibilités" , il est également celui que l'on pleure lorsqu'on est au chômage. Les travailleurs actuels désirent partir dès que possible à la retraite, mais dès qu'ils y sont, ils entament mille activités. L'oisiveté à l'antique, le droit bohème à la paresse sont remplacés par le workaholisme. Avec le télétravail, le bureau n'est plus nécessaire, pourtant la robe de bure d'où il vient étymologiquement semble toujours à la mode. Fort heureusement, contre tous ces maux, les mots sont là. Ils nous ouvrent des horizons. Ils nous aident à repérer les paradoxes, à comprendre les récits, à formuler les hypothèses. L'une d'entre elles, à titre d'exemple : quand nous disons Je vais taffer et non pas Je vais worker, est-ce parce que nous refusons l'anglicisme ou parce que nous gardons inconsciemment la mémoire du Taf, le butin du corsaire ? En explorant l'éco-système du Travail - ses synonymes, ses antonymes, ses versions étrangères, ses ancêtres ou ses jeunes pousses -, ce livre donnera quelques conseils de tri sémantique. A commencer par celui-ci : gardons la racine indo-européenne qui donne aussi bien en ancien français, Trabs, la poutre du bois qui "travaille" , que Trieb en allemand, la pulsion désirante ou en anglais Travel, le voyage... Mais refusons l'étymologie inventée par les moines du Moyen-Age avec leur fameux Tripalium... Le livre s'attachera ainsi à montrer que le Travail, le plus souvent négatif dans nos représentations, peut être joyeux. Baudelaire avait choisi, lui qui disait : "Le travail est encore la façon la plus amusante de passer sa vie".

05/2024

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Histoire internationale

Le naufrage du Saint-Nicolas. Naufragés, fugitifs et captifs sur la côte nord-ouest de l'Amérique du Nord (1808-1810)

A la fin du mois de septembre 1808, le Sviatoï Nikolaï (Saint-Nicolas), un schooner de la Compagnie russe d'Amérique, quittait Novo Arkhangelsk en Alaska avec à son bord vingt-deux personnes. L'organisateur de cette expédition vers la Nouvelle Albion était le directeur de la Compagnie russe d'Amérique, Alexandre Baranov. Confronté à la raréfaction des animaux à fourrure dans les territoires relevant directement de son autorité, de sorte que les chasses y devenaient moins lucratives, ainsi qu'à l'hostilité de certains Amérindiens, il eut l'idée de faire rechercher le long de la cite nord-ouest de l'Amérique, en direction du sud, de nouveaux espaces où les ressources en fourrures seraient abondantes. Alexandre Baranov prit soin de rédiger des instructions détaillées à l'attention du commandant Boulyguine et de Tarakanov, le subrécargue. Pourtant, en dépit du soin apporté à l'organisation de cette expédition, rien ne se déroula comme prévu et les événements se liguèrent pour bousculer les plans arrêtés par Baranov. En effet, le Sviatoï Nikolaï fut drossé à la côte de la Nouvelle Albion, le 1er novembre 1808. Si, à l'issue du naufrage, les marins du schooner étaient sains et saufs, ils se heurtèrent d'emblée à des autochtones hostiles. Après un premier affrontement avec les Amérindiens, Russes et Aléoutes prirent la fuite en direction du sud, dans l'espoir de rejoindre le lieu où ils devaient retrouver l'autre navire de l'expédition. Les péripéties de cette traque, à l'issue de laquelle les survivants de l'expédition firent réduits à l'état de captifs dans différentes tribus de la péninsule Olympique, dans l'actuel Etat américain de Washington, nous sont connues par le récit de Timofeï Tarakanov. Au début du mois de mai 1810, le brick Lydia mouilla dans les eaux de Neah Bay et son capitaine racheta treize survivants dont Tarakanov aux Amérindiens. Un autre captif, un des Aléoutes du Sviatoï Nikalaï, qui vivait au sud parmi les Chinooks, fut racheté en 1809 par un autre capitaine américain. Mais le jeune apprenti Filipp Kotelnikov, cédé à une tribu lointaine, ne put être libéré. Sept des compagnons de Timofeï Tarakanov avaient trouvé la mort. En juin 1810, les survivants étaient de retour à l'île Sitka.

05/2020

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Littérature étrangère

Uli le fermier

Jérémias Gotthelf est né à Morat dans le canton de Fribourg en 1797 sous le nom d'Albert Bitzius. Gotthelf est un pseudonyme d'écrivain tiré de son premier roman, Le Miroir du paysan ou la vie de Jérémias Gotthelf. Après des études de théologie à Berne et à Gôttingen et quelques éclats de verbe et d'écriture qui freineront sa carrière, il obtient en 1832 une petite paroisse dans une vallée retirée de l'Emmental, à Lützelflüh, qu'il ne quittera plus jusqu'à sa mort en 1854. Dans l'une de ses belles critiques, le jeune Gottfried Keller reprochait à Gotthelf de soutenir l'idée qu'un bon chrétien devait être un riche paysan bernois, bien qu'il n'en fût pas question dans la Bible. Cette affirmation touche un point décisif dans la description que Gotthelf nous fait de l'univers paysan. L'idéalisation qu'il lui a accordée depuis la publication de son roman Uli consiste à vrai dire dans le fait d'avoir décrit la vie parfaite dans le cadre conservateur de la paysannerie emmentaloise. En sa qualité de paysan riche et pieux, Uli finit par devenir un homme heureux. Mais le bonheur qu'il finit par atteindre ne va pas de soi ; c'est au contraire un idéal poétique. Il a bien fallu que la question des rapports entre la vie paysanne et la vie chrétienne, qui avait profondément préoccupé le pasteur de village que fut Gotthelf, devînt un thème central de son œuvre d'écrivain. C'est bien ce qui se produisit avec le roman L'argent et l'Esprit qui est la confession religieuse la plus pure que Gotthelf ait écrite. Un livre qui traite de la sanctification de la vie et de la descente du Saint Esprit, donc une œuvre de la Pentecôte - car il faut entendre l'esprit ici comme l'Esprit saint de la Bible. Gotthelf est considéré aujourd'hui comme un des écrivains majeurs de la littérature européenne du XIXe siècle. Lützelflüh est devenu, par le pouvoir de ses livres, un lieu mythique, le miroir des paysans, le village d'Uli le valet de ferme qui deviendra maître de sa ferme. L'Age d'Homme publie l'œuvre romanesque de Gotthelf dans la nouvelle traduction de Raymond Lauener. Après Uli le valet de ferme et L'argent et l'Esprit, c'est Uli le fermier, Le miroir du paysan et Anne Bäbi Jowäger.

09/2003

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 1

"Je pourrais faire un ouvrage qui ne plairait qu'à moi et qui serait reconnu beau en 2000" : Stendhal tiendra promesse, écrira pour lui-même, tout en songeant à la postérité et aux générations futures. Il vient tard au genre romanesque, à quarante-trois ans seulement, avec Armance. Avant, il a exercé sa plume dans différents domaines. Mais ce sont ses romans qui le distinguent aujourd'hui à nos yeux. Il est considéré comme le premier romancier "réaliste", devançant Balzac d'une courte tête. Peindre l'époque sans verser dans la caricature, être réaliste sans tomber dans le vérisme mort-né, décrire des moeurs vouées à devenir caduques en lorgnant sur l'immortalité : les impératifs d'écriture qu'Henri Beyle s'était fixés pouvaient paraître contradictoires. Pourtant, Stendhal a gagné son pari : il a écrit des romans qui, quoique réalistes, sont passés à la postérité. Le Rouge et le Noir incarne l'accord parfait entre une représentation historique, réaliste, satirique, et une intrigue héroïque transcendant la situation politique et sociale de l'heure. La "chronique de 1830" est entrée dans un éternel présent. Les éditions successives des oeuvres de Stendhal reflètent l'importance toujours plus grande qu'il revêt aux yeux de chaque nouvelle génération. Celle dont la Pléiade publie aujourd'hui le premier volume comptera trois tomes et propose une organisation nouvelle, puisque tous les textes narratifs y sont classés dans l'ordre chronologique de leur composition. Enfin, pourrait-on dire : aussi étonnant que cela paraisse, c'est la première fois que cette disposition, souvent adoptée pour d'autres auteurs, est appliquée à Stendhal. L'usage, jusqu'à présent, voulait que l'on procédât à des regroupements qui, quelle que fût leur pertinence, n'avaient pas été voulus par l'écrivain, mais recueillaient plus ou moins fidèlement l'héritage de son premier éditeur. C'est ainsi, par exemple, que différents textes étaient rassemblés sous le titre de Chroniques italiennes - titre célèbre, mais qui recouvre des réalités bien différentes selon les cas : s'il a songé à réunir les histoires qu'il avait tirées de ses "manuscrits romains", Stendhal n'a jamais élaboré le sommaire d'un tel recueil... Dans les Ouvres romanesques complètes que propose la Pléiade ne figurera aucun recueil "factice". Chaque texte y est publié à sa date, de telle sorte que le parcours fictionnel de l'auteur d'Armance soit - enfin, donc - restitué dans sa continuité et dans sa logique.

02/2005

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Histoire de France

La guerre d'Indochine : L'enlisement. L'humiliation. L'aventure

" Quand j'arrive à Saigon comme correspondant de guerre en 1948, je découvre une Indochine installée dans le Moyen Age à mitraillettes et à piastres, sous l'étiquette de l'Union française... C'est l'enlisement. Sur la frontière, dans les montagnes au nord du Tonkin se poursuit la vraie guerre contre les réguliers d'Ho Chi Minh. Elle est loin de tout, et on n'en parle pas. Partout ailleurs on fait la " guerre heureuse " contre la Résistance. C'est la guérilla, bien plus cruelle que les batailles qui se déroulent sur les confins de la Chine. Mais, en même temps, c'est la " bonne vie " et la prospérité pour tout le monde. L'existence quotidienne, c'est le sang, la mort, la volupté, la fatigue, la paresse, la grande vie. Les combattants se sentent des " seigneurs " et les hommes d'affaires nagent dans l'abondance. Les deux camps compressent et tuent la population selon les techniques de la " persuasion ". Les nhaqués sont l'enjeu essentiel. Mais, quand ils ne sont pas suppliciés, ils s'épanouissent, ils profitent de tout... L'Indochine de 1948 c'est un échiquier aux pions innombrables mais presque immobiles. On ne devine pas encore qu'elle deviendra le théâtre où tous ces éléments vont se nouer dans une action aussi tendue et dépouillée qu'une tragédie grecque : le rideau tombera quelques années plus tard sur Dien Bien Phu. " Après ce ne sera plus l'Indochine mais le Vietnam. Les Américains auront remplacé les Français et une autre tragédie se jouera dans ces mêmes décors. Mettant son fabuleux talent de conteur au service de l'Histoire, Lucien Bodard fait revivre tous les acteurs de cette tuerie, Giap, De Lattre, Bao Daï et les autres, les sans-grade. Les lieux sont là aussi, héroïques comme Cao Bang, Dien Bien Phu, la R.C.4, ou pittoresques, amers et drôles comme la Saigon du trafic des piastres, des jeux, de la drogue et des étreintes faciles. Au-delà d'un récit aux mille facettes, l'histoire de la guerre d'Indochine des Français est aussi celle d'une passion désordonnée où notre innocence s'est perdue. Cette passion est au cœur des trois livres mythiques de Lucien Bodard, " L'Enlisement ", " L'Humiliation ", et " L'Aventure ", que nous réunissons intégralement dans ce volume pour la première fois.

07/1998

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Régionalisme

DECOUVRIR LES PARLERS DE SAVOIE

Les participants du Groupe de Conflans - amateurs et professionnels réunis - qui ont pendant plusieurs années préparé en commun ce petit guide, vous invitent à découvrir les richesses des parlers savoyards à travers le patois des localités qu'ils connaissent le mieux. Ce petit livre permettra, nous l'espérons, à tous ceux d'entre vous qui le souhaitent, de découvrir leur propre parler ou celui de leurs parents, de leurs amis, de leur village d'adoption et si le cœur vous en dit de laisser une trace écrite ou enregistrée qui donne une idée authentique du patois que vous aimez. Dans ce but, il vous offre, non pas des recettes toutes faites, mais quelques outils éprouvés : • Notamment une graphie simple, celle proposée de longue date par le groupe de Conflans. • Un exemple de grammaire (pris à Macôt) pour éclairer les formes des mots patois saisis dans le discours. • Et quelques idées pour commencer l'inventaire des richesses du vocabulaire de votre parler par domaines ou champs sémantiques. Pour ce faire, des exemples significatifs sont pris à travers toute la Savoie : la neige à Sixt, les plantes à Termignon, les noms de lieux aux Contamines-Montjoie, la maison à Cordon, la paroisse et la commune à Saint-Martin-la-Porte, le maréchal-ferrant à Saint-Ferréol, les foins à Entremont, l'alpage à Saint-Jean-de-Belleville, la moisson dans l'Albanais, la vigne à La Côte-d'Aime, les abeilles à Saxel, la forêt à Macôt et l'affouage à Saint-Maurice-de Rotherens. Avec ces exemples, tous donnés en graphie de Conflans, sont aussi transcrits des extraits de recueils de Jean-Paul Brusson, de J. Dupraz et du Chanoine Ratel. Ce petit livre vous offre en outre, toujours en graphie de Conflans : • des textes, comprenant deux contes, une randonnée et une chanson, recueillis ou édités à l'origine par Jean-Marc Jacquier (avec la MJC de Viuz-en-Sallaz), Alice et Charles Joisten, André Martinet, Anne-Marie Vurpas, avec une poésie d'Amélie Gex ; • des formulettes enfantines - devinettes, incantations, virelangues - complétant la collecte d'Aimé Constantin (Littérature orale de la Savoie, Annecy, 1882) ; • une liste de plus de 700 mots communs établie à partir des enquêtes de l'Atlas linguistique du Jura et des Alpes du Nord (ALJA) ; • de nombreuses cartes illustrant la variété des sons et des mots de Savoie • une bibliographie choisie des ouvrages sur la langue et la culture savoyarde.

10/1994

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Ouvrages généraux

Le souffle de la raison. Le défi des stoïciens

Nous sommes à nous-mêmes notre propre solution. Voici la leçon en apparence simple, mais complexe à mettre en oeuvre, que nous donnent les philosophes stoïciens de l'Antiquité. Dans notre époque avide de quête de sens, ils sont à la mode. L'autrice nous aide à cheminer dans le dédale de leur puissante pensée, par-delà les contresens et les fantasmes. Entre pandémie et pénurie, guerres et crises en tous genres, nous n'en finissons pas de chercher un but à nos existences, et de tenter de trouver les conditions et les moyens de l'atteindre. Le stoïcisme, tradition philosophique qui a vu le jour au III e siècle avant notre ère et qui a traversé les siècles, parle à notre temps. Les penseurs qui l'incarnent, de Zénon à Marc-Aurèle, nous offrent une philosophie de l'existence efficace mais très exigeante, en nous intimant d'agir plutôt que de gémir. Christelle Veillard nous fait découvrir les vérités stoïciennes qui " nous sautent à la figure ", le chemin que ces philosophes dessinent pour nous aider à vivre, et le défi qu'ils nous lancent en nous proposant d'être portés par le souffle de la raison. Sa plume alerte et pleine d'humour, tout en ne cédant rien à la facilité, nous rend cette pensée limpide. Elle nous dévoile un modèle d'une grandeur inégalée, loin des clichés de passivité et d'égoïsme, qui lui sont si souvent attribués. Le stoïcisme peut nous réveiller, nous faire prendre conscience des choses et adopter finalement des attitudes différentes, quitte à nous battre contre nous-mêmes à chaque instant. Comment vivre vraiment, sans " mal faire " ou " ne rien faire " ? Comment éviter les écueils du regret, de la paresse ou de la distraction ? Comment appréhender le temps et la mort ? Comment faire de soi une " citadelle imprenable " tout en restant ouvert aux autres ? Comment se recentrer sur soi, tout en s'engageant sur la scène du monde ? Comment prendre soin de son âme, tout en vivant parmi les autres, dans la cité, mais aussi dans la nature ? Que signifient le bien et la vertu ? Autant de questions existentielles auxquelles les philosophes stoïciens ont apporté des réponses. L'autrice nous les dévoile et nous les décrypte, nous permettant d'y voir un peu plus clair sur la vérité du monde.

02/2023

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Religion

Un prêtre français assassiné au Brésil (1936-1989)

Né dans le Jura en 1936, prêtre du diocèse de Saint Claude en 1963, Gabriel Maire y a exercé son ministère dix-sept ans. D'abord en paroisse à Dole, en même temps qu'il était aumônier de lycée ; puis à Saint Claude comme vicaire à la cathédrale, avec un engagement dans la pastorale ouvrière et dans l'animation d'un quartier populaire. Pleinement inséré dans ces engagements en France, pourquoi Gabriel est-il parti en Amérique latine en 1963 ? Un départ qui ne doit rien au hasard mais se présente comme le fruit de deux enracinements. L'un dans sa foi vivante en la personne de Jésus ; l'autre dans son engagement politique à travers le "Mouvement populaire des citoyens du monde" qu'il avait lui-même créé. Cette double dimension de sa vie lui a fait très vite envisager d'aller là où il y avait moins de prêtres que dans sa région d'origine, le Jura. Sa destination - l'Amérique latine - est aussi le fruit de sa rencontre avec Dom Helder Camara, évêque de Recife au Brésil. Ces deux lignes de force et cette rencontre vont marquer sa présence au service des plus pauvres du Brésil, pour les aider à retrouver leur dignité et à devenir responsables de leur vie. Il s'y est investi pour la justice sociale au point de devenir insupportable - au sens le plus strict du terme - pour ceux qui écrasaient le peuple et qui finirent par le faire assassiner après neuf ans de présence dans les favelas. Pour l'essentiel, ce livre reprend les écrits de Gabriel. D'abord, ceux qui éclairent son action en France et ses raisons de partir au Brésil (1e partie). Puis l'ensemble des circulaires qu'il envoya régulièrement à sa famille et à ses nombreux amis du Jura (2e partie). Enfin, quelques documents qui retracent l'impact de sa vie et de sa mort dans le diocèse de Vitoria, et la lutte de ses amis au Brésil et en France pour faire reconnaître sa mort comme un assassinat, et non un crime crapuleux, comme les commanditaires et la justice locale ont voulu le présenter. Le dernier chapitre de ce livre est signé par Guy Aurenche, avocat français, ex-président de la Fédération internationale de l'ACAT et aujourd'hui président du CCFD-Terre Solidaire.

12/2013

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Catharisme

Histoire de l'hérésie des Albigeois. Légendes et mystères autour de la persécution des cathares

Le terme "albigeois" a servi, dès le milieu du XIIe siècle, à désigner les hérétiques du Languedoc, bien que l'Albigeois ne paraisse pas, aux yeux des historiens modernes (qui ont continué à user de cette appellation devenue traditionnelle), avoir été le principal foyer de l'hérésie. Dès 1146, Geoffroy d'Auxerre signale que le populus civitatis albigensis est infesté par l'hérésie. Le concile de Tours en 1163 parle des hérétiques albigeois (haeretici albigenses) et en 1183, Geoffroy de Vigeois nomme albigeois les hérétiques combattus en 1181 par le légat Henri d'Albano avant le siège de Lavaur. Pierre des Vaux-de-Cernay nomme le récit de la croisade à laquelle il a participé Historia Albigensis. Et dans le prologue de sa chronique écrite entre 1250 en 1275, Guillaume de Puylaurens dit que son oeuvre est "l'histoire de l'affaire vulgairement appelée albigeoise par les Français, car elle a eu pour théâtre la Narbonnaise et les diocèses de Narbonne, Albi, Rodez, Cahors et Agen" . An 846. La mort de Charlemagne a laissé un empire morcelé, un monde à l'agonie où le pouvoir de Rome ne tient plus qu'au prestige d'un trône. Au coeur d'une curie rongée par les complots, le pape Serge II refuse pourtant de voir périr l'oeuvre de Dieu. Alors que les barbares assiègent la cité, il conclut un pacte avec d'obscurs émissaires et s'engage à protéger un ordre d'élus appelés à restaurer la foi. Deux siècles plus tard, les premières communautés cathares voient le jour en Languedoc. Par la parole, la volonté et l'exemple, les "Parfaits" redonnent espoir en la parole sacrée et le pays entier, saisi par la ferveur, se détourne bientôt des églises pour embrasser la nouvelle religion... La croisade contre les albigeois, prêchée par le pape Innocent III contre les hérétiques cathares et vaudois du Languedoc et contre les seigneurs et villes qui les soutenaient, a duré de 1209 à 1229. Elle a été menée d'abord par des seigneurs de la France du Nord avec des armées internationales, puis par le roi de France Louis VIII. Cette chronique traduite et commentée avec talent est une vraie merveille littéraire qui s'avère indispensable à tous passionné d'histoire méridionale et occitane et du catharisme.

06/2021

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Anglais apprentissage

LA VIERGE ET LE GITAN : THE VIRGIN AND THE GIPSY

When the vicar's wife went off with a young and penniless man the scandal knew no bounds. Her two little girls were only seven and nine years old respectively. And the vicar was such a good husband. True, his hair was grey. But his moustache was dark, he was handsome, and still full of furtive passion for his unrestrained and beautiful wife. Why did she go ? Why did she burst away with such an éclat of revulsion, like a touch of madness ? Nobody gave any answer. Only the pious said she was a bad woman. While some of the good women kept silent. They knew. The two little girls never knew. Wounded, they decided that it was because their mother found them negligible. The ill wind that blows nobody any good swept away the vicarage family on its blast. Then lo and behold ! the vicar, who was somewhat distinguished as an essayist and a controversialist, and whose case had aroused sympathy among the bookish men, received the living of Papplewick. The Lord had tempered the wind of misfortune with a rectorate in the north country. [...] "Lorsque la femme du pasteur s'enfuit avec un jeune homme sans le sou, le scandale ne connut pas de bornes. Ses deux fillettes n'avaient que sept et neuf ans respectivement. Et le pasteur était un si bon mari. Certes, il avait les cheveux gris, mais sa moustache était restée noire, il était bel homme et brûlait encore d'une passion furtive pour sa belle épouse immodeste. Pourquoi était-elle partie ? Pourquoi s'était-elle arrachée à lui, dans un tel éclat de dégoût, comme un grain de folie ? Personne n'apporta de réponse. Seules, les dévotes dirent que c'était une mauvaise femme. Cependant que certaines femmes de bien gardaient le silence. Elles comprenaient, elles. Les deux fillettes ne comprirent jamais. Blessées, elles jugèrent que c'était parce que leur mère les tenait pour quantité négligeable. Le vent du malheur qui est censé être bon à quelque chose balaya de son souffle les habitants de la cure. Puis, miracle, le pasteur, qui avait une certaine éminence comme essayiste et polémiste, et dont la situation avait su émouvoir certains intellectuels, fut nommé à la paroisse de Papplewick. Le Seigneur avait adouci l'ouragan du malheur par un bénéfice de recteur dans le nord du pays. " [...]

02/1993

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Religion

Rencontres avec le Père Jozo

L'histoire commence en Herzégovine. A l'âge où tous les enfants rêvent de devenir pilotes ou pompiers, Joseph (Jozo) ne désire qu'une chose : devenir prêtre ! Son plus cher désir réalisé, il va travailler de manière infatigable à faire connaître ce qui, pour lui, est le centre de sa vie : la Parole de Dieu. Fin juin 1981, sa vie bien réglée va être complètement bouleversée par un événement absolument incroyable : la Vierge Marie a commencé à apparaître à Medjugorje, la paroisse dont il est le curé! Tout d'abord persuadé que ces apparitions ne sont que le fruit de l'imagination malade d'une bande de gamins ou, pire, une manière déguisée des communistes pour ridiculiser la ferveur populaire, il va bénéficier d'une expérience spirituelle intense qui fera bientôt de lui un fervent défenseur des messages de la Vierge. Après avoir subi les geôles communistes et les vexations liées à son soutien aux apparitions et aux voyants, le père Jozo devient malgré lui une figure emblématique du renouveau spirituel commencé dans ce petit village de Bosnie-Herzégovine au début des années quatre-vingt. Au fil des pages, vous découvrirez comment un homme, dans un village perdu au fin fond de la Bosnie-Herzégovine, est devenu un grand prêcheur, un homme qui, par son amour fou de Jésus, vous fait changer votre vie en vous incitant à prendre la décision la plus courageuse qui existe : permettre à Dieu d'habiter dans votre coeur, dans votre vie, pour devenir apôtre ! Témoignage vivant, fort, émouvant, inoubliable, ce livre d'entretiens est le fruit d'un travail réalisé entre mai 2000 et fin 2002. Sabrina Covic-Radojicic a été pendant des années la traductrice du père Jozo à l'occasion de rencontres avec les pèlerins, lors de retraites spirituelles ou encore durant des voyages apostolique. Elle connaît la fascination des fidèles pour cet homme étonnamment discret qui, pour la première fois, se livre ouvertement au fil d'entretiens enregistrés et retranscrits dans ce livre. Egalement auteur et traductrice d'une quinzaine d'ouvrages sur Medjugorje, elle donne des témoignages aux quatre coins du monde et anime le Centre de Paix Sakramento qu'elle a fondé à Medjugorje, afin de faire connaître au monde l'Amour de Dieu par les Message de la Vierge.

06/2014

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Religion

Dictionnaire des saints imaginaires et facétieux

Loin des pompes de l'Eglise, se presse une cohorte nourrie - mais restée largement occultée - de saints et de saintes soit purement imaginaires, soit substitués à des saints et saintes officiels. Créées tantôt dans un esprit facétieux, tantôt avec un sérieux absolu, c'est par centaines que furent inventées jadis et naguère, par nos ancêtres chrétiens, ces phalanges sacrées de sans-grade, " travailleurs obscurs " de la sainteté issus des profondeurs des terroirs. Faisant concurrence à ces créations populaires, certains auteurs lettrés, manieurs de " langue verte " ou encore dévots et suppôts des confréries badines et bachiques, ont, à partir du Moyen Age, inventé ou popularisé d'autres saints imaginaires, facétieux ou substitués. De multiples passerelles existent d'ailleurs entre ces deux groupes et, bien sûr, les saints officiels et patentés. Résidant dans le clair-obscur des églises, des terroirs et des cœurs, aussi bien qu'entre les pages peu connues d'auteurs célèbres ou d'illustres inconnus, ces saints méritent incontestablement, par l'authenticité charnelle et spirituelle qui les lie au " menu peuple " et à l'invention poétique, d'être redécouverts par les publics les plus divers. Certes, tout Français qui se respecte connaît encore sainte Nitouche ou saint Glinglin. Certains connaissent même saint Frusquin, voire - dans les milieux ouvriers - sainte Touche, qui marque ou marquait le " jour de la paye ". Mais que sait-on au juste de saint Goulipias, sainte Caquette, saint Langouret, sainte Guenille, saint Braillard, sainte Pissouse, saint Grelottin, saint Patouillat, sainte Troussecotte, saint Foulcamp, saint Tappedont... ? Tous ces personnages aux noms à la fois truculents et savoureusement descriptifs sont invoqués tantôt sérieusement et avec la plus intense ferveur, tantôt par pure malice. Ce dictionnaire te convie donc, lecteur musardier ou systématique, à flâner au sein de l'imaginaire populaire et lettré, et à découvrir une sorte de sous-continent, prodigieusement luxuriant, en marge de ce qu'un critique a appelé l' " immense forêt vierge " des vies de saints. Au fil de ses détours, on pourra décliner la litanie des péchés capitaux (gourmandise, luxure, paresse...), chiner à travers le " bric-à-brac " des petits saints relégués dans un mont-de-piété délicieusement désuet, mais aussi découvrir l'âpre réalité du corps malade ou souffrant et égrener l'éphéméride de la terre avide de rosée céleste ou balayée à tous vents par les saints atmosphériques (section 11).

08/2002

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Religion

Naissance d'un vieux prêtre

Il en va des prêtres comme des époques. Maurice Gruau, ordonné en 1955, est un de ces prêtres que le Concile Vatican II et le mouvement de 1968 ont particulièrement bouleversés. Comment faire quand on parle araméen, grec, latin, que l'on a fait une thèse sur Origène, que l'on aime le rock, la peinture contemporaine, et que l'on a décidé de rester "Curé de Campagne" ? Il reste la psychanalyse et les sentiers ouverts par le Christ et éclairés par Lacan. Naissance d'un vieux prêtre – dont on ne boudera pas le titre – est le récit de vie de cette génération. Maurice Gruau sous forme de petits chapitres nous fait voir comment d’un gamin né à Château-Gontier, élevé à Paris, replanté en Mayenne puis dans l’Yonne, est sorti ce vieux prêtre à nouveau parisien qu'il est devenu. Le prêtre appartient à une institution mais demeure un mystère à lui-même au point que les événements qui jalonnent sa vie ont tous un goût de transfiguration et restent liés à un mystère qui trouve sa résonnance dans cet étrange ministère à vie. Il y a ici du Bernanos qui, mieux que les thèses des théologiens, essaye de redire l'absolu inclassable de toute foi : "Les étapes que je vais tenter de décrire m’ont conduit, pour rester fidèle à la parole séductrice de Jésus de Nazareth, à habiter quantité de lieux nouveaux : après le marché aux chevaux de Vaugirard, le séminaire de Laval, le lycée du Sacré-Coeur de Mayenne, les presbytères de Connée, du Bourgneuf et d’Ernée, l’évêché de Laval, l’Université de Haute-Bretagne, une douzaine de paroisses bourguignonnes, l’Université Paris VII, le journalisme avec Dimanche en paroisse et Aujourd’hui Dimanche, l’aumônerie des prisons, la gérance d’une cordonnerie et d’une fabrique de cakes, la présidence d’un groupement régional de salles de cinéma et celle d’une association vouée à l’informatique, une fraternelle amitié avec nombre de francs-maçons, un amour pourtant interdit, de profondes et durables amitiés, l’affection de plus jeunes qui m’adoptèrent comme leur frère, leur père, leur parrain ou leur grand-père et d’autres encore. Tous ont contribué à la naissance du vieux prêtre atypique.

11/2012

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Psychologie de la santé

La pandémie de la Covid-19. Comment concevoir et soigner avec les incertitudes ?

Traiter de la pandémie de la Covid-19 au moment où nous ne savons strictement que peu de chose relève d'une gageure. Pire, le peu de choses que nous pensions connaître laisse libre cours à des apories diverses entraînant ainsi des querelles corporatistes où chacun fait le prêche pour sa propre paroisse. Toutes et tous s'y mêlent, tout s'entremêle, s'affronte et se confronte ! Les quelques propos recueillis dans cet ouvrage auprès des professionnels de santé et des résidents des Etablissements d'Hébergements pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD), ainsi que dans d'autres institutions hospitalières et autres lieux de vie témoignent de la gravité de la situation sanitaire à différentes échelles. Que révèlent alors ces propos ? A quels sens se piètent-ils ? En quoi, interrogent-ils nos pratiques ? Plus que des simples mots, il s'agit ici des récits qui, d'une part, mettent au jour des vécus singuliers et des imaginaires collectifs où affleurent les questions sur les représentations sociales de la maladie et les angoisses qu'elle génère, tant du coté des soignants que des patients, telles : la question de la mort et du deuil, la question du rapport à soi et à l'autre, la question du lien et de l'attachement ; la question du temps à travers le triptyque, le temps d'avant, pendant et après la Covid-19 ; le tout, en articulation avec les temporalités du confinement, du déconfinement et du couvre-feu. Les regards pluridisciplinaires portés par des professionnels venant de tous les horizons, apportent de la sève dans la compréhension systémique de la problématique de la pandémie de la Covid-19. Ils visent en fin de compte à l'optimisme pour retrouver des moments d'espoir, en capitalisant toutes les ressources humaines, médicales, technologiques et sociales pour une prise en charge efficiente de la pandémie, ainsi que pour un éveil des consciences afin de continuer à faire humanité ensemble. Charlemagne Simplice Moukouta, docteur en psychopathologie et psychologie clinique, est maitre de conférences habilité à diriger des recherches (HDR) en psychopathologie clinique et psychologie interculturelle a l'université de Picardie Jules Veme à Amiens. Il exerce aussi dans le service de Psychogériatrie de l'Etablissement de Santé Mentale de la Picardie. Il est auteur de plusieurs publications indexées et ouvrages dans les domaines de la psychiatrie, de la psychopathologie clinique et de la psychologie interculturelle.

04/2021

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Littérature française

Le jardin des absents

Il y a le soleil, la mer, les maisons aux ocres juteuses, les musiques et les danses. Ce pourrait être un village de vacances. Il s'en faudrait de très peu... Et c'est là, au bout du monde, que Joden se réveille un matin. Que lui est-il arrivé ? Est-il fou ? malade ? et qui hurle à voix basse au fond du jardin ? Sans rivage et sans mémoire, Joden se débat dans l'angle mort de sa vie. Alors, survient Agna qu'il n'a jamais cessé d'aimer. Elle est désormais son seul lien avec le passé, mais, changée et meurtrie par les épreuves, acceptera-t-elle de se sauver avec lui ? Autour d'eux, des hommes et des femmes jouent à s'aimer et s'inventent un passé glorieux sous le regard impassible des gardiens. La parade sociale, dérisoire et nostalgique, ne sert qu'à masquer la vacance des esprits et des coeurs. Pour quelle faute, tous ces hommes, doivent-ils subir un éternel été de paresse et d'oubli ? Ainsi qu'une enquête policière, le récit progresse avec une logique implacable de découverte en découverte au rythme de Joden, de ses expériences et de ses tentatives d'évasion. Ce climat à la fois tragique et sensuel provoque un étrange malaise. Sont-elles vraiment si rares ou si lointaines, ces prisons, parfois délicieuses, du plaisir, de l'irresponsabilité ou de l'oubli collectif ? Et, certains matins, ne nous réveillons-nous pas comme exilés de nous-mêmes ? On reconnaît ici l'ampleur et la variété des thèmes qui donnaient déjà aux Gens de Misar leur puissance, leur richesse d'évocation. Nicole Avril, mieux que quiconque, sait rendre vivant le mystère, présent le rêve, intense et émouvant le plus subtil des mythes. Elle nous entraîne, avec ce Jardin des Absents, dans un univers romanesque d'une insolite grandeur. D'abord professeur, Nicole Avril abandonne la pédagogie pour la comédie. Quelques tentatives au théâtre et à la télévision avant de réussir enfin, en 1972, à concilier ses aspirations littéraires et son désir de création par la publication de son premier roman Les Gens de Misar qui obtiendra le prix des Quatre Jurys, la consécration du Livre de Poche et prochainement celle du cinéma. En 1973, elle tourne en Inde un film pour la télévision : Auroville. En 1975, elle écrit Les Remparts d'Adrien, bientôt suivi par Le Jardin des Absents.

08/1977

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Humour

Comment j'ai sauvé le président. Farce et attrapes de la Sarkozie

Le quinquennat de Sarko n’est pas celui que l’on croit. Le pire était à tous les coins de rue, sans que personne ne le sache. Heureusement, un homme a déjoué toutes les chausse-trappes dressées sur la route du président : Paul Scaron. Paul Scaron ne ressemble à rien. Ou plutôt : n’était sa gouaille parisienne et son appétit pour les bonnes choses de la vie, il ressemble à n’importe quel conseiller de la République. Costume gris – voire bleu marine, les jours de fantaisie –, chemise claire, cravate assortie et Weston. Il en a servi d’autres. Et non des moindres. Mais avec Sarko, ce n’est pas pareil. Lui, il L’a fait. Il L’a façonné, jour après jour, jusqu’à L’installer tout en haut, au firmament de la République, au Palais de l’Élysée. Paul Scaron n’a pas ménagé sa peine. Tout à la fois espion et communiquant, garde du Corps et fournisseur de corps, intriguant et comique-troupier, haineux et amoureux, Paul Scaron a été un exceptionnel valet de la République : « Je suis l’homme à tout faire du président, son valet de chambre, son valet de pied, son clown, son cador. Il suffit qu’il me sonne pour que j’apparaisse, il suffit qu’il me jette pour que je m’évanouisse, qu’il me soufflette pour que je me volatilise. Je suis le souffre-douleur, le paillasson, la carpette, j’ai vocation à faire tapisserie, à ce qu’on me marche dessus. Mais c’est pour mieux me nourrir des vices de la cour, de ses tourments, de ses caprices. Rien de ce qui s’y dit, rien de ce qui s’y prépare, rien de ce qui s’y manigance ne m’est étranger. Je suis là pour parer les mauvais coups, les flairer, les monter. On me croit bon bougre condamné à une vie de soumission, on se trompe, je suis un homme de mission. » Paul Scaron a tout vu, tout entendu, tout su. Aujourd’hui, alors que le suffrage universel menace d’abattre le président, il lui revient de dire la vérité sur le quinquennat de Sarkozy, de révéler les pièges. De raconter comment, de la Lybie aux États-Unis, de la Corse à Disneyland, il s’est démené pour sauver le président. Le sauver des terroristes, de ses ennemis politiques mais plus encore de ses femmes. Dans cette farce du pouvoir, tout est évidemment vrai, puisque ses auteurs ont tout inventé. Ou presque.        

02/2012

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Sciences historiques

Ligne Maginot du desert. La défense du limes républicain. La ligne Mareth. Sud-tunisien 1934-1943

Contrairement à la Ligne Maginot, la Ligne Mareth est une fortification française très peu connue. Située dans le sud-tunisien à hauteur de Mareth, à la la latitude de l'île de Djerba, cette ligne fortifiée a été envisagée dès 1934 pour mettre la Tunisie, alors protectorat français, à l'abri d'une attaque brusquée venue de Lybie (colonie italienne). S'appuyant sur le cours d'un oued dont les rives escarpées ont été aménagées en obstacle antichar, elle comporte une ceinture au sud de Gabès, mais surtout, de part et d'autre de Mareth, 49 points d'appui fortifiés totalisant 124 ouvrages bétonnés de tous types, des mots Matmata à la mer, sur 35 kilomètres. Elle est complétée par la défense de Ben Gardanne, ville- frontière, et par des ouvrages destinés à empêcher le contournement par l'ouest, près de Tatahauine, au Ksar El Hallouf et à Bir Soltane (ouest de Médénine). Implantée à l'Initiative du commandant Rime-Bruneau, réalisée par le Génie avec la seule énergie de la main d'oeuvre militaire dotée de moyens matériels modestes, elle n'en est pas moins bien conçue. Opérationnelle, mais n'ayant pas été attaquée par les troupes fascistes de Mussolini en 1940, la Iigue fortifiée fut démilitarisée. Elle devait être réarmée et âprement défendue quelques années plus tard par les troupes de l'Axe affrontant Ia 8e armée britannique. Après12 années d'exploration intense, Jean-Jacques Moulins et Michel Truttman, deux spécialistes de la fortification, ont minutieusement relevé les positions encore visibles sur le terrain malgré l'absence de cartes actuelles précises et les aléas d'un trekking dans le Sud. En outre, après de patientes recherches dans les archives militaires, plus d'une trentaine de familles de témoins de la conception, de la construction, de l'occupation et de la défense de cette ligne fortifiée, ont permis de conférer à cet ouvrage une grande richesse, notamment au travers de témoignages étonnants et de photographies inédites. On y découvrira des reportages de photographes amateurs ou professionnels, comme André Papillon ou Victor Sebag, mais aussi des photos d'une branche de la famille de l'écrivain Elsa Triolet. C'est ainsi toute une tribu qui, à l'appel du désert, quitta Paris, et vécut près de Mareth au milieu des troupes, puis remit en culture le champ de bataille après la reddition des forces de l'Axe. Incontestablement, ce livre apporte du neuf ! Il donnera à tous l'envie de mieux comprendre cette période méconnue de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, mais aussi de se rendre sur le terrain.

01/2018

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Littérature française

Nevermore

La narratrice de ce nouveau roman de Cécile Wajsbrot, une femme, traductrice, s'isole à Dresde pour traduire "Le temps passe" , partie centrale de La Promenade au phare, de Virginia Woolf, dans laquelle la romancière anglaise tentait d'écrire le temps pur en évoquant ses effets : la dévastation progressive d'une maison devenue inhabi- tée. Tandis que nous la voyons habiter peu à peu le texte et les lieux, et s'immerger dans les arcanes de la traduction, les fantômes qui peuplent la ville étrangère et ses propres fantômes intérieurs ne tardent pas à resurgir et à se mêler à son travail. Ainsi le thème de la dispari- tion récente d'une amie écrivain dont le souvenir la hante s'entretisse au journal dans lequel elle note au jour le jour - comme on ne l'avait sans doute jamais fait jusqu'ici dans une fiction-, les réflexions qui naissent des tâtonnements, des doutes suscités par la progression de son travail et par la tentative de s'approcher au plus près de la créa- tion d'un écrivain d'une autre époque, dans une langue autre. La lecture-commentaire de ce texte sur la dévastation du temps et la vie de la traductrice dans une ville jadis dévastée de la guerre ne font qu'un, sont intimement liés, retentissent sans cesse l'un sur l'autre. Un peu comme dans Mémorial, où, relatant un voyage en Pologne sur les traces de sa famille, elle parvenait à rendre une voix aux âmes des disparus, Cécile Wajsbrot réussit ici à rendre parfaitement justes, naturelles, les soudaines apparitions de l'amie disparue : on est trou- blé, ému, la grande réussite du roman est qu'à aucun moment cela ne paraisse forcé. Comme souvent, dans cette oeuvre, des thèmes secon- daires viennent s'intercaler en contrepoint ou même au sein du récit principal et en accroître la résonance. Il en va ainsi des pages qui évoquent la High Line, à New York, pour évoquer un autre type de métamorphose engendrée par le passage du temps. Mais il faudrait citer aussi d'autres leitmotive : ainsi la catastrophe de Tchernobyl, qui est comme une accélération à plus grande échelle de la dévastation décrite dans "Le temps passe" ; ou, a contrario, un thème qui tra- verse tout le récit comme l'image même du rôle de l'écrivain, ou de sa traductrice : celui des cloches (et, plus généralement, de la musique) qui avertissent de l'imminence du désastre ou, après que celui-ci a eu lieu, subsistent comme les derniers vestiges d'une vie humaine dans les villes englouties.

02/2021

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Religion

Nous sommes ton Eglise. Propositions pour une catéchèse en communauté

La Commission Interdiocésaine de Catéchèse, sous la présidence de Mgr Guy Harpigny, évêque de Tournai, cherche à promouvoir une pastorale catéchétique d'ensemble dans les quatre diocèses francophones belges, dans la ligne des options catéchétiques fondamentales précisées par la conférence épiscopale belge dans la lettre Devenir adulte dans la foi (2006). A l'intérieur de cette Commission, un groupe s'est réuni depuis 3 ans, sous la présidence de Joël Rochelle (Namur), pour réaliser des outils catéchétiques nouveaux à destination des communautés locales. La catéchèse est l'affaire de toute la communauté chrétienne. C'est vrai dans l'implication de catéchistes issus de la communauté, mais ce l'est tout d'abord dans l'indispensable souci que doit avoir la communauté, ses pasteurs et tous ses membres, de vivre une catéchèse permanente. La catéchèse communautaire est adressée à tous les membres de la communauté, quel que soit leur âge : les paroissiens habituels, les nouveaux arrivants dans la paroisse, les divers "demandeurs" (baptême, confirmation, préparation à la première communion, mariages, funérailles...), mais aussi les personnes qui viennent de vivre un sacrement, un événement (joyeux, douloureux), une étape... Les propositions pour une catéchèse en communauté formulées ici sont destinées aux paroisses, unités pastorales et doyennés. Ce premier cahier fait partie d'un ensemble de cinq catéchèses communautaires à paraître dans les deux années prochaines. Chaque catéchèse communautaire est centrée sur une thématique et une dimension essentielles de la vie chrétienne : Ecriture Sainte, tradition dogmatique, liturgie et sacrements, vie morale, vie de prière. Mais à chaque fois, la richesse cohérente du mystère chrétien est bien manifestée. Le thème choisi ne peut laisser indifférent. Il conviendra bien pour une catéchèse communautaire en début d'année pastorale. Car il y a bien des manières de parler de l'Eglise : du dedans ou du dehors, avec bienveillance ou de façon critique, comme une communauté humaine ou comme un "grand machin". Les médias nous en offrent un large échantillon, régulièrement. Il y a bien des manières aussi de vivre en Eglise, selon l'idée que l'on s'en donne, selon la compréhension que l'on en a, et selon l'expérience que l'on en fait. Eglise : c'est un mot, mais c'est surtout une réalité multiforme, complexe, qui a traversé vingt siècles, depuis son surgissement dans les propos et les gestes du Seigneur Jésus. En choisissant parmi deux portes d'entrée et deux parcours distincts, la communauté chrétienne (re)découvrira que "nous sommes l'Eglise du Christ".

06/2013

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Actualité et médias

L'OEIL DU POUVOIR. Volume 1, Les affaires de l'Etat, 1981-1986

" Ce livre est le résultat de circonstances imprévues qui m'ont obligé à un exercice de mémoire que je n'aurais sans doute pas entrepris spontanément en temps ordinaire. Pendant onze ans aux côtés de François Mitterrand, dont dix à suivre les dossiers les plus délicats et confidentiels concernant notamment l'ordre public, la police, l'espionnage, le terrorisme et les affaires sensibles, je n'ai cessé de faire en sorte que les informations destinées au pouvoir exécutif pour son usage interne restent l'apanage de l'Etat, à moins que le responsable politique concerné n'en décide autrement de son plein gré. Pourquoi briser aujourd'hui un silence si jalousement observé pendant dix ans de service actif à l'Elysée, et près de sept ans après que j'ai cessé ma collaboration avec François Mitterrand ? Par nécessité, née d'une douloureuse constatation. Mis en examen depuis plus de quatre ans dans l'affaire dite des " écoutes téléphoniques de la cellule de l'Elysée ", je n'ai cessé, tout au long de l'instruction, de me heurter à une coalition hétéroclite d'intérêts et d'ambitions partageant, pour des raisons différentes, un objectif commun : celui de cacher ou de travestir la vérité. La mémoire appelle la mémoire. De fil en aiguille, je me suis convaincu qu'il était désormais de mon devoir de livrer mon témoignage. Au moins pourrait-on juger sur pièces, et non pas dans l'enchaînement instantané des affirmations sans preuves que l'actualité colporte en distillant des révélations qui n'en sont pas, en biaisant avec les faits, largement par ignorance ou par paresse, hormis au sein d'un petit cercle qui, tirant les ficelles, agit par malignité, soucieux de préserver à la fois son image et son commerce. Pour ce qui est des thèmes de mon récit, ils sont d'une grande orthodoxie. Qu'il s'agisse de la remise en ordre de la police en 1983, de l'affaire des Irlandais de Vincennes ou de celle de Greenpeace, il n'y a pas grande originalité dans ce choix. Davantage, j'espère, dans la façon de les traiter, en m'attachant à apporter un témoignage émanant de l'intérieur du pouvoir. Je l'ai fait dans le souci de démonter et d'expliquer les mécanismes de traitement de ces dossiers difficiles lorsqu'on est " de l'autre côté du miroir ", celui qui est dérobé à la vue des observateurs et des commentateurs, bien souvent du seul fait qu'il obéit à une logique qui n'a rien à voir avec celle que ces derniers entendent privilégier. " G.M.

05/1999

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Littérature française

Contes et légendes de Bretagne. Tome 2, Les bienheureux ; L'enfer et les demons ; Les revenants ; Les suppôts du diable

"Ce deuxième recueil de Contes et Légendes qui diffère complètement du premier par les sujets et les commentaires, n'aura pas épuisé la matière, tant s'en faut. [...] La terre des Chevaliers de la Table ronde et de Roland restera longtemps le domaine du merveilleux. On ne lui enlèvera pas sa physionomie étrange, son originalité saisissante, sa nature tourmentée, et ses habitants auront beau changer d'habitudes, ils garderont au fond de leur âme un petit coin de ciel bleu où ils aimeront à se réfugier aux heures d'énervement, de lassitude et de nostalgie, et où ils enten­dront chanter la voix enchanteresse des fées. N'y aurait-il plus place dans le monde que pour l'uniformité et la banalité, filles du progrès moderne; la poésie et le rêve seraient-ils bannis de partout qu'ils trouveraient ici un asile sûr, à l'abri de barrières protectrices. Sauvegardée par une langue qui prétend vivre, en dépit de la guerre sourde ou déclarée que mènent contre elle des gouvernements à courtes vues et des intelligences bornées, la légende ne saurait interrompre le cours de ses gracieuses fictions. Il suffira d'aller glaner aux bons endroits pour récolter à pleines gerbes. Je les ai cherchés d'abord dans mon pays natal du haut Morbihan, parmi les paysans de l'Argoet, puis je suis descendu parmi les marins de l'Arvor. J'ai étendu mes investigations jusque chez les Bretons-Gallos, chez les Cornouaillais, les Léonards et les Trégorois, et à mesure que je m'en allais engrangeant, il me semblait que les épis se multipliaient davantage..." (extrait de la Préface, édition originale de 1919). Les Contes & légendes de Bretagne (1914, 1919, 1922) et les Nouveaux Contes & légendes de Bretagne (1922, 1925), sans compter les onze fascicules qui les précèdent, publiés entre 1903 et 1914 (et partiellement repris dans les Contes et Nouveaux Contes), font l'objet de cette nouvelle édition, entiè­rement recomposée qui comprendra 6 tomes. François Cadic, (1864-1929), né à Noyal-Pontivy (Morbihan), prêtre, pro­fesseur d'histoire, écrivain et folkloriste qui a consacré toute sa vie à recueillir contes, légendes et chansons de Bre­tagne. Il crée, en 1897, l'association la Paroisse bretonne de Paris et rapidement le journal du même nom où seront publiés, initialement, la plupart des contes et légendes de Bretagne. Avec François-Marie Luzel, il est aujourd'hui considéré comme un des collecteurs majeurs de la littérature orale de la Basse-Bretagne.

11/2017

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Littérature française

Un long voyage ou l'empreinte d'une vie Tome 26 : Le rêve en miettes

Au terme de sa saison 1955, Louis a rejoint Nadine, non plus dans leur sordide logement du village, mais dans une petite maison flambant neuve, la Quinta, construite sur la terrasse supérieure de leur terrain si bien placé ; en bas, la vallée, à l'horizon, l'Estérel, et au-dessus, l'azur immense. Pour elle, Louis a payé de sa personne, ô combien ! Mais du papier bleu l'y attendait : le jugement de son divorce d'avec Henriette, qui lui impute tous les torts. Le recours : Jenny, une de ses voyageuses, infirmière de nuit chez une avocate parisienne de renom (tome 25). A la Quinta, l'électricité vient d'être installée. Avec l'eau sur l'évier - auparavant il fallait monter les seaux -, c'est presque le grand luxe. Pour le reste : l'immatériel, le curé de la paroisse l'apporte à Louis sous la forme d'une chronique de son sacerdoce auprès des mécréants d'Esclarmont. A charge pour lui d'en faire un véritable roman. Par prudence, le prêtre ne signera pas, la moitié des droits d'auteur lui suffira. Louis se prend au jeu, et après des mois d'un labeur qui exalte sa spiritualité, l'oeuvre est soumise à un éditeur parisien. Mais celui-ci hésite, et finit par renoncer, effrayé par les conséquences d'un tel brûlot sur l'Eglise. Si Louis s'en désole un moment, Nadine en est secrètement satisfaite : un succès, et son Louis trop courtisé, auraient constitué pour elle une menace. Nouvelle saison 1956. Cette fois, Louis écope du voyage ininterrompu, sans repos intermédiaires. Conditions si dures qu'il se décide à proposer ses services au Tourisme Français, une agence établie de longue date, qui s'empresse d'accepter son offre pour la prochaine saison. Auparavant, le pavillon au fond de la terrasse est sorti de terre, ouvrage d'un nouveau maçon à la réputation d'un coureur de jupons, et aux yeux bleus qui feraient la beauté d'une femme. Autre bonne nouvelle : l'appel du jugement de divorce a renversé les torts, et Louis conserve la garde d'Armel, leur fils de quatorze ans. Cette félicité va cependant être troublée par l'influence délétère sur Nadine d'une postière retraitée, qui lui apporte les livres d'un gourou allemand dont elle s'entiche. Avec pour effet le déclin de l'emprise intellectuelle et morale que Louis a toujours eue sur sa maîtresse. La saison 1957, particulièrement longue, va encore élargir la fêlure...

01/2022