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Edward Murrow

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Histoire internationale

L’Europe des surprises. A l'effondrement du Rideau de fer - Parcours de Prague à Moscou.

Ce voyage inédit fascine par ses faits historiques, ses portraits, ses paysages. En choses vues se déploie l'ampleur de l'année 1990, extraordinaire événement politique et culturel : le virage de l'Europe qui suit immédiatement la chute du Mur de Berlin. Le Rideau de fer s'écroule. L'auteur zigzague de Prague à Moscou à travers huit pays où il observe le communisme qui s'effondre, la Tchécoslovaquie se casser en deux, la Pologne ressuscitée sous le souffle de Jean-Paul II, les Baltes miraculés reconstituer leurs Etats indépendants. Moscou enfin, où dans des chapitres forts Gorbatchev et Eltsine s'affrontent en pleine crise économique, dans le climat d'une perestroïka qui approche de son terme. Du même coup l'auteur voit se lever le voile sur des événements d'une extrême barbarie qui, avec migrations forcées, massacres et victimes par millions, ont été postérieurs à la fin de Deuxième guerre mondiale. Et largement ignorés. L'expulsion des Allemands, le retour malheureux des juifs en Pologne, les affrontements entre Ukrainiens et Polonais de diverses obédiences. Avec l'influence décisive de Jean-Paul II, et les aveux de Gorbatchev, le livre dresse l'état des mémoires nationales en 1989 sur la Shoah et sur Katyn. Il démontre la lenteur d'une prise de conscience globale, par l'Europe, de sa propre histoire. Une synthèse se dégage de multiples entretiens passant des plus pauvres aux ministres, des écrivains et musiciens aux savants, jusqu'aux deux plus hautes figures personnellement rencontrées et acteurs de ce bouleversement : le pape et le physicien Edward Teller, créateur de l'Initiative de défense stratégique, le dispositif qui fit exploser l'Union soviétique.

04/2017

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Littérature française

La causalité en histoire

En histoire, la causalité cherche à déterminer les causes des événements historiques. Dans leurs tentatives de comprendre l'histoire, nombre de chercheurs examinent les causes en remontant à partir d'une conséquence constatée1. Par cette méthode, l'historien veut dépasser la simple description d'un événement pour atteindre sa compréhension historique. En effet, pour maîtriser pleinement un fait du passé, il est important d'établir de quelle cause il est issu. De nombreux spécialistes de la recherche soulignent l'importance de cette compréhension par les causes dans la discipline. Ainsi, Marc Bloch affirme que l'historien a besoin de "l'emploi de la relation causale comme outil de la connaissance historique. Edward H. Carr nous dit que dans la profession, les chercheurs "se posent constamment la question du pourquoi" 3 Mais ce n'est bien sûr pas l'unique travail auquel l'historien peut se consacrer. La causalité historique est une problématique importante qui a principalement préoccupé les philosophes de l'histoire ainsi que les épistémologistes4. En effet, la question n'a été que peu "thématisée en tant que telle par les historiens professionnels alors qu'elle a longtemps été un passage obligé des analystes de la connaissance historique et de ses méthodes" . Cet écart entre les "praticiens" et les "analystes" s'occupant de réflexions épistémologiques est conventionnel en histoire et l'impact des théories épistémologiques sur la recherche est souvent minime. François Joseph Charles Simiand, né le 18 avril 1873 à Gières (Isère) et mort le 13 avril 1935 à Saint-Raphaël (Var), est un sociologue, historien et économiste français. Il est considéré comme l'un des fondateurs de l'école sociologique française.

03/2023

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Poches Littérature internation

Pénombre de l'aube. Essai d'autobiographie d'un concept de race

Né métis en 1868 dans le petit village de Great Barrington, dans le Massachusetts, trois ans à peine après la guerre de Sécession qui mit fin à l'esclavage dans les Etats du Sud, William Edward Burghardt Du Bois va devenir l'un des plus importants activistes de la lutte pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis, puis, au fil de ses voyages en Europe et en Afrique, un des initiateurs du panafricanisme. En 1940, à l'âge de 72 ans, il publie, sous le titre original Dusk of Dawn, une récapitulation de sa vie à la lueur du "concept de race", qui a selon lui, avec les colonisations et l'esclavagisme, déterminé les rapports entre les peuples du monde. Tout son parcours l'y a incité : jeune étudiant découvrant la ségrégation dans le Tennessee, premier Afro-Américain à obtenir un doctorat à Harvard - où il suit les cours et les conseils de William James -, producteur infatigable de recherches sur les conditions de vie des Noirs à l'université d'Atlanta, chef en 1905 du Niagara Movement qui donnera naissance en 1909 à la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People), toujours en activité aujourd'hui, créateur du magazine The Crisis, tribune d'idées et arme de combat. Du Bois cependant avait encore vingt-trois années fructueuses à vivre. Il mourra à Accra, communiste et citoyen ghanéen. Traduit pour la première fois en langue française et présenté par Jean Pavans, spécialiste de Henry James, ce document capital, d'une haute tenue littéraire, restitue la pensée de cette figure incontournable de l'histoire noire américaine, avant les combats de Martin Luther King et Malcolm X.

09/2020

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Pléiades

Waverley et autres romans

On tient Waverley (1814) pour le premier roman historique. C'est aussi le premier roman de Walter Scott, et un coup de maître. D'emblée, Scott trouve sa manière ; il ne se perd pas dans le détail des événements - de la bataille de Culloden (1746) il ne montre qu'une escarmouche -, mais s'intéresse aux mours, aux mentalités, aux hommes et aux communautés. Edward Waverley, jeune Anglais qui rejoint le parti Stuart en rébellion contre la dynastie hanovrienne découvre en même temps que le lecteur les Highlands, la vie des clans, le charme orageux des âmes et des paysages. Comme le lecteur, il est séduit. Comme lui, il rêve ce rêve collectif qu'est l'histoire de l'Écosse au XVIIIe siècle. Rêve tragique, folle aventure d'une nation en quête de son intégrité perdue. Le Nain noir (1816), dont l'héroïne persécutée semble sortir d'un roman gothique, se situe après un désastre national, l'Acte d'union entre l'Écosse et l'Angleterre (1707) ; si l'héroïne échappe (grâce au Nain) à un sort peu enviable, les complots jacobites avortent. Le Cour de Mid-Lothian (1818) mêle l'histoire de Jeanie Deans - paysanne simple et sublime qui pour sauver sa sour condamnée à mort fait à pied le voyage de Londres - aux troubles de 1736, qui voient les émeutiers écossais exécuter leur compatriote Porteous, que la reine d'Angleterre avait gracié. Ces romans n'ont pourtant rien de textes militants. L'Écosse des Stuart est une cause perdue, et Scott le sait. Perdue pour l'Histoire, non pour la littérature. Les vaincus de Culloden sont d'inoubliables figures romanesques.

02/2003

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Histoire ancienne

Commode

Commode (161-192) est l'un des empereurs romains à la réputation la plus détestable. Dès l'Antiquité, il figure en bonne place dans la liste des mauvais empereurs, fixée par des historiens tous issus de l'ordre sénatorial qui fut persécuté sous son règne. Cette tradition fut relayée à l'époque moderne par des auteurs comme Edward Gibbon ou Ernest Renan, qui firent commencer le processus de la chute de Rome à l'avènement de Commode. Sa destinée fut d'autant plus étonnante que tout aurait dû en faire un empereur modèle : fils de Marc Aurèle, idéal du prince sous l'Antiquité, premier empereur à être "né dans la pourpre", il fut associé dès l'âge de seize ans à l'exercice de la fonction impériale. Mais les difficultés multiples rencontrées au cours de son règne, annonciatrices de la crise traversée par l'Empire au siècle suivant (menaces barbares aux frontières, pandémies, changement climatique), l'obligèrent à affirmer de manière spectaculaire le caractère providentiel du pouvoir impérial. Cette manière très novatrice d'incarner la fonction, qui sera amplifiée par ses successeurs, suscita contre l'empereur de nombreux complots qui aggravèrent le déséquilibre mental du prince. Fondamentalement transgressif, Commode s'identifia à Hercule et, à la toute fin de son règne, s'exhiba en gladiateur. C'est ce dernier aspect que le cinéma a retenu en priorité : l'énorme succès du film Gladiator (1999) de Ridley Scott a contribué à assurer une renommée planétaire à Commode et à façonner l'image, en grande partie mythique, d'un empereur décadent assassiné en pleine jeunesse. Ni réhabilitation ni portrait à charge, cette biographie cherche à replacer Commode dans son contexte. Empereur de temps de crise, par son instabilité et ses excès, il est une figure pleinement en phase avec notre modernité.

11/2019

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Histoire ancienne

Archéologie de la piraterie des XVIIe et XVIIIe siècles. Etude de la vie quotidienne des flibustiers de la mer des Caraïbes à l'océan Indien

Les archives et les documents historiques nous éclairent assez précisément sur la piraterie et ses acteurs au cours des XVII-XVIIIe siècles, période moderne souvent décrite comme l'apogée de ce phénomène le long des côtes d'Amérique, aux Caraïbes ou dans l'océan Indien. Quand la plupart de ces flibustiers restent quasiment méconnus, certains deviennent de véritables personnages emblématiques et historiques ayant marqué leur époque comme Edward Teach plus connu sous le pseudonyme de Barbe Noire, Henry Morgan, William Kidd, Jack Rackham ou Bartholomew Roberts. Leurs prises, voyages, faits d'armes, alliances, morts sont relatés par les conteurs et écrivains contemporains mais aussi par les marins ou chirurgiens les ayant côtoyé. Cependant, les aspects de leur vie quotidienne à bord ou à terre, la connaissance détaillée de leur navire, de leur cargaison et trésor, des lieux de débarquement et cités portuaires restent peu évoqués dans la littérature. L'archéologie de la piraterie de cette période peut être un moyen de mieux appréhender le quotidien de ces gens de mer hors-la-loi. Totalement inédit en France et rassemblant 23 contributions nationales et internationales, cet ouvrage présente a la fois les principaux sites archéologiques liés à la piraterie des XVIIe-XVIII siècles à travers les cas d'épaves (Speaker 1702, Whydah Gally 1717 ou Queen Anne's Revenge 1718) et d'occupations terrestres (vestiges de camps et de défenses côtières) dans l'espace américano-caribéen et l'océan Indien mais également le mobilier archéologique découvert sur ces sites. Enrichie par une large couverture iconographique, ce livre aborde l'étude de la vie quotidienne des pirates grâce aux meilleurs spécialistes des objets (perles, armes, monnaies, vaisselle ou faune) en essayant de dresser les premières synthèses archéologiques tout en s'éloignant du folklore populaire hérité du XIX siècle.

11/2019

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Critique littéraire

Yvain ou le Chevalier au Lion ; Lancelot ou le Chevalier de la Charette. Illustrés par la peinture préraphaélite, Edition de luxe

Composés à la fin du XIIe siècle, Yvain et Lancelot sont les deux oeuvres emblématiques de Chrétien de Troyes. Au fil d'aventures inspirées de la légende arthurienne, les héros de la Table Ronde doivent maintenir le délicat équilibre entre amour courtois et prouesses chevaleresques. Les peintres préraphaélites, notamment Dante Gabriel Rossetti, Edward Burne-Jones ou William Morris, réalisent à la fin du XIXe siècle des oeuvres dont l'intensité, l'émotion et la grâce illustrent admirablement les scènes intimes et épiques des romans de Chrétien de Troyes. C'est l'occasion de redécouvrir au fil d'une promenade enchanteresse deux époques, deux univers unis dans une même quête de valeurs, de beauté et de spiritualité. La recherche de la pureté et de l'émotion, la prééminence du désir et du coeur, la création d'un imaginaire merveilleux et poétique unit Chrétien de Troyes et les préraphaélites au-delà des siècles. Une incarnation intense et poétique des héros mythiques de la légende arthurienne par les peintres préraphaélites. Une iconographie puissante, habitée par le souffle du mythe arthurien, restitue ici toute l'énergie des romans de Chrétien de Troyes, loin de l'inertie des enluminures médiévales. Deux romans d'amour et d'armes, présentés dans une nouvelle mise en page, plus aérée, pour un plus grand plaisir de lecture. Des personnages indémodables : la légende arthurienne inspire tous les arts et tous les âges : de Thomas Malory au XVe siècle au film Lancelot avec Sean Connery, la série télévisée Kaamelot, les Monty Python ou le Merlin de Walt Disney. Au-delà de leur beauté esthétique, le texte et les oeuvres picturales sont emplies de symboles et d'allégories. La contribution de spécialistes reconnus, Philippe Walter et Laurence des Cars, nous éclaire et nous guide pour une lecture multiple de ces chefs d'oeuvres.

10/2014

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Ethnologie

Textes sacrés d'Afrique Noire

Comme l'écrit justement Amadou Hampâté Bâ dans sa préface à ce livre admirable, l'Afrique est avant tout la terre de la religion. Non pas d'une religion mystique et abstraite vouée aux grandes questions de la métaphysique, mais d'une religion terrienne, liée à la nature, qui s'exprime à chaque instant de la vie, qui inspire aux hommes et aux femmes chaque geste, chaque parole. Tel est le sens de ce livre, collection de mythes, de chants, d'offrandes, de prières recueillis dans le vaste pays qu'on appelait naguère le Soudan, de l'arabe As-souad, le " pays noir ". Songhay, Peul, Dogon, Mossi, Bambara, Fân, Yoruba de l'Ouest africain, Korona, Bantou, Nuer, Chagga, Hottentots de l'Afrique du Sud et de l'Est, leur parole saisie par de grands voyageurs et amoureux de l'Afrique tels que Germaine Dieterlen, qui collabora avec Amadou Hampâté Bâ et Marcel Griaule, Jean Rouch, le cinéaste de La chasse au lion à l'arc, ou Sir Edward Evans-Pritchard, découvre à nos yeux un pan ignoré de la culture universelle. Elle nous montre la vigueur des mythes, mais aussi l'humour, la poésie, l'imagination des peuples africains, aussi divers dans leur culture que dans leur histoire. Telles les formules magiques songhay " pour s'enfuir à travers les murs ", l'incantation des forgerons peul, la prière des Tutshiokwe du Katanga pour venir en aide aux femmes lors d'un accouchement difficile, le culte de Fa et des Orisa qui se mêle au vaudou des Amériques, l'éloge à Amma, le Dieu des Dogon, ou à Mbedzi, le grand prêtre kalanga du Dieu Mwali, " l'étang d'eau tourbillonnante ". Puissent ces parcelles étincelantes initier le lecteur d'aujourd'hui au trésor spirituel de l'Afrique, le continent trop longtemps oublié.

05/2011

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Ethnologie et anthropologie

Tradition critique. Penser après la rencontre coloniale

" Le plus influent anthropologue vivant " selon la revue L'Homme, et pourtant ignoré en France, Talad Asad est mondialement connu pour avoir amorcé la critique du concept de " religion ". Source majeure de L'Orientalisme d'Edward Saïd et des courants décoloniaux. Cet ouvrage de synthèse inédit rassemble ses articles les plus importants. Anthropologue reconnu dans le monde entier, Talal Asad a été l'un des premiers chercheurs à critiquer les présupposés coloniaux des sciences sociales, dès les années 1970. Son approche anthropologique des sociétés modernes et sécularisées l'a conduit à mettre en évidence l'origine occidentale et chrétienne de la notion de " religion ". Le présent recueil rassemble ses essais anthropologiques les plus marquants. Ils examinent notamment la position de l'anthropologue après la " rencontre coloniale " qui traduit la parole " indigène " dans un langage qu'Asad définit comme intrinsèquement chrétien, et proposent une redéfinition de l'islam comme " tradition vivante " et non comme une religion ou un système de croyance. Alternant questions de méthode, généalogies et sensibilité aux situations concrètes, cet ouvrage fournit une introduction idéale aux propositions d'Asad. On y découvrira une pensée anthropologique exigeante et provocante - héritière de Mauss, de Certeau ou Foucault -, qui a constitué une source majeure des études post-coloniales. Les perspectives comparatistes tracées par Asad rendent sensibles le " provincialisme " de la modernité européenne, les spécificités de son sécularisme et invitent à donner un sens positif et critique à la notion de tradition. L'absence de réception francophone de son oeuvre était une anomalie. Ce livre y remédie, en donnant les moyens de prendre la hauteur nécessaire vis-à-vis de sujets sensibles mais centraux, par-delà les polémiques récentes autour de l'" islamo-gauchisme ".

05/2023

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Histoire internationale

L'Etat profond américain. La finance, le pétrole et la guerre perpétuelle

S'appuyant sur plus de quatre décennies de recherches, Peter Dale SCOTT nous offre une analyse inédite de l'"Etat profond américain", un système informel et méconnu, dont l'influence sur l'Histoire contemporaine est absolument majeure. En dehors du cadre légal, cet Etat derrière l'Etat public conditionne secrètement les politiques officielles de Washington - voire les contredit ou les neutralise. Observateur politique de premier plan, SCOTT décrit le processus de militarisation croissante des Etats-Unis, en particulier depuis le 11 Septembre. Il explique également l'origine de la "dérive sécuritaire" (écoutes et surveillance illégales, détentions massives, usage de la torture, assassinats ciblés) et de l'accroissement des inégalités de revenus que connaît ce pays depuis la guerre du Vietnam. L'Etat profond constitue aujourd'hui un système quasi institutionnalisé dans des agences (comme la CIA et la NSA) qui échappent au contrôle démocratique. Mais il ne se limite pas à ces services secrets, et l'auteur décrit notamment l'influence excessive d'entreprises privées telles que Booz Allen Hamilton (l'ex-employeur d'Edward Snowden) et la SAIC : 70 % des budgets du Renseignement aux Etats-Unis étant aujourd'hui sous-traités. Derrière ce système opaque, où la distinction entre "public" et "privé" semble pour le moins ténue, il retrace l'influence traditionnelle des banquiers et des avocats de Wall Street alliés aux "supermajors", les plus grandes compagnies pétrolières internationales. Il explique ainsi comment les pétromonarchies du golfe Persique, les entreprises de défense états-uniennes et Wall Street ont ensemble et progressivement formé un Etat profond supranational - qui mène des politiques parfois radicalement opposées aux intérêts nationaux des Etats-Unis, de son peuple et de ses institutions. Un travail remarquable qui clôt avec brio la trilogie entamée avec La Route vers le nouvel ordre mondial et La Machine de guerre américaine...

05/2015

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Sociologie

La fonction linguistique. Le fonctionnement psychologique du langage

Le langage est un moyen de communication propre aux humains, qui leur permet d'exprimer les idées, les émotions et les désirs, par l'intermédiaire d'un système de symboles créés à cet effet. Ces symboles sont produits par ce qu'on appelle les organes de la parole. D'après les travaux d'Edward Sapir, lorsqu'on parle des organes de la parole, il pourrait sembler de prime abord que cela revient à dire que la parole est en elle-même une action instinctive et biologiquement déterminée par avance. Ne nous laissons pas tromper par cette formule simplifiée ; à proprement parler, il n'y a pas d'organes de la parole ; il y a seulement des organes qui sont fortuitement utiles à la production des sons du langage : les poumons, le larynx, le palais, le nez, la langue, les dents, et les lèvres sont utilisés pour la parole, mais ne doivent pas être considérés comme les organes essentiels de la parole, pas plus que les doigts ne sont uniquement les organes propres à jouer au piano, pas plus que les genoux ne sont les organes de la prière. La parole n'est pas une activité simple produite par des organes biologiquement adaptés à cette fonction ; c'est un réseau très compliqué et constamment changeant d'adaptations diverses : du cerveau, du système nerveux, des organes d'audition et d'articulation, tout cela tendant vers un seul but désiré : la communication des idées... Les lois psychologiques que les linguistes mettent à la base des changements phonétiques conditionnés, expriment les actions générales qui règlent le mécanisme du langage et qui interviennent par conséquent dans toutes les langues. Or, ces actions générales dépendent pour une bonne part de facteurs psychiques, de la structure de la conscience et de la répartition de l'attention...

03/2023

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Histoire de l'art

Quand l'art fait des histoires

La cinquantaine de textes qui constitue ce recueil aborde l'histoire de l'art des XIXe et XXe siècles de façon différente selon qu'il s'agit d'analyser une oeuvre en visant la précision documentaire d'une iconographie (L'Evasion de Manet, Cirque de Seurat) ou de présenter un travail exposé parfois pour la première fois (Baselitz, Das Negativ). L'approche critique et l'analyse historique font ainsi partie d'une expérience au cours de laquelle l'idée de l'art moderne représentée par Manet, Degas, Berthe Morisot, Caillebotte, Seurat s'est trouvée confrontée après Picasso ou Pollock, à une nouvelle génération d'artistes, en Italie et en Allemagne. Ce qui ne va pas sans interroger les modalités du jugement, la fonction du style, la teneur même de l'interprétation quand il s'agit de Penck, Immendorff, Lüpertz ou Polke. Quelques textes abordent un état de la pensée (Kessler et Gide, Henri Focillon, Michael Werner) ; d'autres formulent un jugement d'ensemble (Lucian Freud, Francis Picabia, Edward Hopper) ; certains proposent des rapprochements (Nadar en double, Aberrations contemporaines, Kirkeby-Delacroix, A New Spirit in Painting). En fonction d'une diversité et d'une différence qui lui sont fondamentalement adressées, le discours sur l'art est à l'épreuve d'une compréhension qui a pour objet de se prêter à l'histoire sans pour autant s'y confondre. "Quand l'art fait des histoires" invite à considérer le rôle d'un artiste qui fait l'histoire. Il le fait en s'exposant au sens le plus large du terme comme ont pu le faire Van Gogh ou Rouault, Manet ou Cézanne avant eux. Aucun préalable doctrinal ne s'impose. Pour que l'histoire continue, il faut des histoires. Des histoires plus que jamais discontinues.

12/2021

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Histoire internationale

L'impensable rencontre. Chroniques des "Sauvages" de l'Amérique du Nord (récits des premiers contacts)

Au temps des "découvertes" et de l'exploration du monde, navigateurs et voyageurs européens rencontrent des peuples aux moeurs déboussolantes. Certains suscitent leur admiration. Ils en décrivent avec bonheur l'hospitalité, la générosité, l'élégance, la douceur... D'autres en revanche les horrifient : ils sont oisifs, malpropres, agressifs, se mangent entre eux, pratiquent la torture, ont une sexualité débridée... Au Nouveau Monde, continent "imprévu", qui ne figurait sur aucune carte, les visiteurs venus d'Europe s'avouent particulièrement troublés. La radicale étrangeté de ceux qu'ils nomment "Indiens" par erreur, les conduit à se demander s'il s'agit là de vrais humains. A moins qu'ils ne soient des démons ? Ou encore des rescapés de l'Age d'Or ? Le "Bon Sauvage" ne serait-il pas finalement un "affreux Barbare" ? Ces ambiguïtés s'expriment dans de nombreux textes hauts en couleurs, chroniques vécues de ces premiers regards : carnets de voyage, rapports d'expédition, ethnographies sommaires, relevés topographiques et naturalistes... Une même relation de voyage ou de terrain peut exprimer l'attirance, la répulsion, la réprobation indignée des moeurs "indigènes", sans perdre de vue les richesses sonnantes et trébuchantes dont ces êtres étranges semblent détenteurs. Rapacité, mais aussi malaise, flottement, impuissance à traverser l'océan de la différence...Un choix de textes qui permet de saisir les sociétés indiennes quasi intactes, à la veille d'une destruction de très grande ampleur, ainsi que la perplexité des Européens en Amérique du Nord, confrontés pendant quatre siècles d'expansion à diverses populations de ",Sauvages", ainsi qu'on les appelait encore, il y a peu. De Christophe Colomb et Samuel de Champlain à George Catlin et Edward S Curtis, c'est à un formidable voyage dans l'histoire de l'Amérique et de celle des mondes indiens que nous convie Marie-Hélène Fraïssé.

10/2014

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Critique littéraire

Les origines tragiques de l'érudition. Une histoire de la note en bas de page

Le texte persuade, les notes prouvent. Telle est, pour la tradition, la double dimension de l'écriture de l'histoire. Mais qui donc a inventé la note en bas de page ? A la fois forme littéraire du savoir et déchet qui déforme le récit romanesque de l'historien, la note en bas de page raconte souvent l'autobiographie refoulée des savants. En retraçant l'évolution de la note ne bas de page, Anthony Grafton veut comprendre le destin de l'érudition moderne en proposant une histoire générale des savoirs écrits. Il veut découvrir où, quand et pourquoi les historiens ont adopté la forme spécifique d'architecture narrative qui est la leur aujourd'hui. Arme des pédants, plaie des étudiants, bête noire des " nouveaux " historiens émancipés, la note en bas de page apparaît dans ce livre comme une ressource propre, riche d'une histoire surprenante. Avec humour, Anthony Grafton montre combien les bas de page racontent les laboratoires occultes du savoir. Il propose ainsi une encyclopédie de l'incongru autant qu'une satire de la bêtise moderne. Ensuite, plus gravement, l'auteur s'interroge les moyens de faire preuve de la vérité en histoire, et donc sur la fausseté possible des affirmations de l'historien : on assiste alors, par notes interposées, à la guerre des sources et à la revanche des archives. Parmi les héros de cette histoire : Athanasius Kircher, Pierre Bayle, Edward Gibbon, les philosophes Hume, Kant, Hegel, et Léopold von Ranke, le brillant historien allemand, souvent crédité, à tort, d'être l'inventeur de la note érudite moderne. Truffé d'intrigues, d'indices et de révélations inattendues, ce livre introduit à l'analyse intellectuelle des " bas de page ", une histoire qui fut souvent reléguée dans les arrière-cours et les arrière-pensées de l'histoire littéraire de l'esprit humain.

07/1998

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Photographie

Tina Modotti

La jeune Tina nait en 1896 près de Venise, dans une famille très pauvre, qui se trouve contrainte d'émigrer aux Etats-Unis pour survivre. Tina fascine tôt par sa beauté et sa forte personnalité : engagée à son arrivée comme ouvrière dans le textile, elle devient mannequin puis actrice, mais préfère la vie de bohème de San Francisco où elle rencontre le célèbre photographe Edward Weston. Le couple part s'installer au Mexique : ils parcourent le pays, photographiant les paysans et la vie quotidienne, fréquentent le milieu artistique de Mexico - Diego Rivera, Frida Kahlo. Profondément touchée par la misère du peuple mexicain, Tina s'engage auprès des communistes et fait ainsi la connaissance de Julio Antonio Mella, le fondateur du parti communiste cubain, dont elle tombe follement amoureuse. Mais, seulement quelques mois après, il est assassiné en pleine rue. Trainée dans la boue pour sa vie "dissolue", Tina est bientôt emprisonnée, puis expulsée du pays. Une vie d'errance commence alors, Berlin, puis Moscou. Tina se radicalise. En adhérant à la pensée soviétique, elle entre littéralement en religion : plus d'amis, plus de photos, plus d'art, une vie de clandestinité. A la fin de la guerre, lorsqu'elle souhaite rentrer, les Etats-Unis la refoulent vers le Mexique où elle passera les deux dernières années de sa vie, fuyant tous ses anciens amis. L'ancienne égérie des artistes à l'allure de vieille dame n'a que 48 ans lorsqu'elle meurt d'une crise cardiaque à l'arrière d'un taxi... à moins qu'elle n'ait été assassinée ? Avec l'exactitude de la biographe et le souffle de la romancière, Bernadette Costa-Prades nous entraîne dans le bouillonnant Mexique post révolutionnaire et l'Europe tourmentée des années 30, pour nous faire découvrir une femme libre et fascinante.

10/2015

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Essais

Pourquoi les gens photographient

Le photographe américain Robert Adams a publié plusieurs textes théoriques en marge de sa pratique. Why People Photograph, paru chez Aperture en 1994, constitue l'un de ses ouvrages critiques les plus influents. Pourquoi les gens photographient en est la traduction française inédite et est enrichie d'une préface signée de l'auteur, spécialement écrite pour cette nouvelle publication. L'ouvrage rassemble une sélection d'essais et de textes à propos des oeuvres de divers photographes parmi lesquels Ansel Adams, Eugène Atget, Dorothea Lange, Susan Meiselas, Michael Schmidt, Paul Strand, Edward Weston et leurs publications respectives. Le corpus de textes porte également sur différents genres, époques et sujets photographiques tels que l'expérience de l'espace dans l'Ouest américain pour les paysagistes du xixe siècle, mais aussi des thèmes plus concrets comme les liens entre collectionneurs et photographes, ou comment vivre de sa pratique photographique. Robert Adams aborde également son thème de prédilection, qui sous-tend tout son travail, celui des questions environnementales et de la protection de la planète. Ces essais sont illustrés d'une trentaine de photographies et peintures reproduites en noir et blanc. Dans un style direct, libéré du jargon académique, le lecteur appréciera l'attention que porte Robert Adams à l'expérience du quotidien, ses petites joies (un essai est consacré aux chiens et à la photographie) et avant tout à l'importance de l'art dans nos vies. Comme il l'écrit les photographes " peuvent ou non vivre de leur photographie mais elle les rend (tous) vivants ". Quatrième titre de la collection TXT, créée en 2018, Pourquoi les gens photographient apporte un regard nouveau sur la photographie et sa pédagogie, dans un ouvrage inédit en langue française.

09/2022

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Histoire des idées politiques

La violence politique vue par les historiens du Moyen- à l'Extrême-Orient

Dans l'imaginaire européen subsistent des relents de l'orientalisme dénoncé par Edward Said, avec à la clé une dichotomie implicite entre, d'un côté, un " Moyen-OrientA " volontiers perçu comme le terrain par excellence de la violence politique, voire comme le foyer de fanatismes congénitalement dressés contre toutes les valeurs les plus chères à l'Occident et, de l'autre, un " Extrême-OrientA " où tout ne serait qu'ordre et beauté, luxe, calme et prospérité. Or, ces deuxA représentations opposées relèvent pourtant d'un même type de fantasmagorie dont cet ouvrage, fruit d'un colloque qui s'est tenu en 2022 au Collège de France, se propose de montrer le caractère anhistorique et idéologique. Un premier colloque (juin 2019) avait déjà tenté de montrer l'illusion d'optique et les préconceptions orientalistes qui font encore croire à une Chine " harmonieuse ", à un Japon " esthétique " ou à une Inde " non violente ". A A AA l'inverse, l'Orient arabe apparaît aujourd'hui comme une " terre de sangA " d'où rayonne la violence sous forme de terrorisme dans les autres régions du monde. Les événements récents montrent bien que ce n'est pas une réputation usurpée. Pourtant la violence n'est pas innée dans cette région mais le produit d'une série de facteurs dont la convergence aboutit à la constitution de systèmes autoritaires de plus en plus conservateurs et kleptocratiques, jouant sur l'antiterrorisme pour justifier la répression des oppositions. Or, ce diagnostic porté sur l'Orient " moyenA " n'épargne pas totalement l'Orient " extrême " qui donne à première vue l'impression d'un monde relativement moins agité et plus prospère. A quel prix certains poids lourds de la région, à commencer par la Chine, maintiennent-ils sur leur population, notamment leurs minorités, un semblant d'ordre et de stabilité?

02/2024

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Roman d'amour, roman sentiment

Raison et sentiments. Grands caractères

L'amour est-il une affaire de tête ou de coeur ? Argent et mariage sont les deux sujets de ce premier roman de Jane Austen. Pour Elinor et Marianne Dashwood, c'est le temps de grands changements : leur père vient de mourir et l'héritier du domaine où elles vivent, fils d'un premier mariage de leur père, ne leur laisse que peu de choses pour subvenir à leurs besoins. Par raison, Elinor aide sa mère à trouver un nouveau logement à la hauteur de leurs moyens à l'autre bout de l'Angleterre, dans le Devon. L'occasion de changer d'environnement, mais aussi de créer de nouvelles relations. Marianne, dont le romantisme et la vivacité charment le secret colonel Brandon, tombe bientôt profondément amoureuse du jeune et impétueux John Willoughby, rencontré dans des conditions très romanesques. Elinor, dont les dispositions sont plus prudentes et mesurées, cache avec soin la profondeur des sentiments que lui inspire Edward Ferrars, l'aîné des frères de sa désagréable belle-soeur, dont elle a fait la connaissance à Norland, et qui vit à Londres chez sa mère. L'une et l'autre doivent ensuite faire face à des déceptions et des trahisons. Leurs qualités communes cependant - discernement, constance et intégrité face aux mauvaises intentions des autres - la profonde affection qu'elles se portent et la force de caractère d'Elinor vont leur permettre d'affronter, un peu plus difficilement pour Marianne toutefois, les épreuves qui se présentent. Dans une société vaine où toutes les relations semblent tourner autour de l'argent, des rentes et de la dot, les soeurs Dashwood offrent une fraîcheur et une spontanéité qui contraste avec la sécheresse et le matérialisme de la plupart de leurs contemporains. Une édition en grands caractères pour une lecture plus facile.

02/2023

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Art du XXe siècle

Robert Guinan. Chicago, en marge du rêve américain, Edition bilingue français-anglais

Originaire de Watertown, une petite ville du nord de l'état de New York, Guinan achève ses études secondaires en 1951. Son service militaire dans les forces aériennes en 1953 le conduit en Lybie et en Turquie. En 1959, il s'installe à Chicago pour y suivre à l'Art Institute des cours d'histoire de l'art, de peinture et de photographie. Il se met à peindre dans le style de l'expressionnisme abstrait et du Pop Art qui dominent alors la scène artistique. Dès 1965, il s'en détourne en réalisant des tableaux-objets où le collage est introduit. A partir de 1970, il adopte un style réaliste, prenant désormais essentiellement pour modèle des déshérités, quelle que soit l'origine, le plus souvent des noirs, issus des anciens ghettos et des quartiers pauvres de Chicago. Le public français connaît la peinture de Guinan depuis le printemps 1973, date de sa première exposition à la galerie Albert Loeb à Paris. Il reste cependant isolé dans son propre pays. Profondément attaché à Henri Toulouse-Lautrec et à Edgar Degas, il s'inscrit dans la lignée d'Edward Hopper. Mais alors que ce dernier met en scène des personnages anonymes, Guinan peint des portraits, s'intéressant à la vie de ses modèles et se liant d'amitié avec eux. L'ouvrage présente une cinquantaine de peintures, scènes de bars, paysages urbains, portraits et scènes de rue et de métro, auxquelles s'ajoutent une quinzaine de dessins et deux séries de lithographies, l'une sur le thème de l'esclavage, l'autre inspirée par des poèmes de guerre du grand poète anglais Wilfred Owen, pacifiste, mort sur le front quelques jours avant l'armistice de la guerre de 1914-18.

06/2023

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Histoire ancienne

Recueils de William Gell. Pompéi publiée et inédite (1801-1829)

C'étaient deux recueils de dessins non signés et intitulés respectivement Pompéi published et Pompéi unpublished, conservés dans les archives de la bibliothèque de l'INHA. D'un trait sûr, précis, élégant, ils reproduisaient, documentaient les rues, les maisons, les peintures, les monuments de Pompéi et présentaient la ville telle qu'elle était encore dans la première décennie du XIXe siècle, telle qu'on ne la reverra plus aujourd'hui. Par un heureux hasard de la recherche, Hélène Dessales, archéologue spécialiste de Pompéi, identifia enfin qui en était le mystérieux archéologue dessinateur : William Gell, l'auteur du premier ouvrage de référence à révéler Pompéi à l'Europe, en 1817, que des antiquaires comme Jean-François Champollion, John Gardner Wilkinson, Thomas Young ou Eduard Gerhard considéraient comme un pair, mais aussi un homme de lettres, ami de Walter Scott, de Thomas Moore et dont Lord Byron écrivait dans sa satire sur les Bardes anglais : "Que les dilettantes nous disent les tours de Dardanie / Mais la topographie, je la confie à Gell, le classique." Les deux recueils sont ici reproduits dans leur intégralité pour la première fois tels qu'ils ont été constitués par leur auteur, avec leurs 370 croquis inédits pour la plupart, les commentaires en sont transcrits et traduits.

05/2020

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Littérature française

Tapis rouge

Le meilleur film que vous ayez jamais lu ! Imaginez un pays lointain aux mains d'un dictateur sanguinaire qui retient en otage le fils du ministre français de la Culture. Prenez sa fille, Oksana, une diva de la téléréalité aussi sexy que folle furieuse, dont le rêve est de décrocher la palme d'or à Cannes. Ajoutez un haut fonctionnaire gaffeur, prêt à tout pour récupérer l'otage, et qui se retrouve dans un champ de mines avec des barbouzes en embuscade. Pimentez le tout avec Gérard Depardieu en guest star, Jean-Pierre Mocky en conseiller technique, Poutine et Erdogan dans les seconds rôles. Vous obtiendrez un film tellement désastreux qu'il a tout pour devenir culte ! Surtout quand Michel Houellebecq et Jean-Luc Godard entrent dans la danse... Entre OSS117 et l'Homme de Rio, le tout mâtiné d'une pointe de Blake Edwards, Eric Garandeau, ancien président du CNC et ancien vice-président du festival de Cannes, réussit le casting du siècle. Satire burlesque et savoureuse de la société du spectacle, ses coulisses, sa débauche, Tapis rouge tend un miroir impitoyablement drôle à une époque piégée par sa propre image. "Avant c'était le chaos, maintenant c'est le bordel. ". .

03/2019

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Philosophie

La limite de l'utile

Ecrit durant la guerre, c'est-à-dire en même temps que L'Expérience intérieure ou Madame Edwarda par exemple, La Limite de l'utile est généralement considéré comme le témoignage d'un travail commencé quinze plus tôt et comme une première version, abandonnée, de La Part maudite que Bataille publiera enfin en 1949. C'est le cas, mais en partie seulement. Mieux vaudrait dire que c'est un autre état de La Part maudite, transitoire, plus proche des grands thèmes des textes des années 1930 : de la "Notion de dépense" et de L'Anus solaire entre autres. En quoi La Limite de l'utile - dont c'est ici la première édition séparée - est sans conteste moins "raisonnable" ou "assagi" et plus subjectif et troublant que La Part maudite ou La Souveraineté. "Chacun de nous est alors chassé de l'étroitesse de sa personne et se perd autant qu'il peut dans la communauté de ses semblables. C'est pour cela qu'il est nécessaire à la vie commune de se tenir à hauteur de mort. Le lot d'un grand nombre de vies privées est la petitesse. Mais une communauté ne peut durer qu'au niveau d'intensité de la mort, elle se décompose dès qu'elle manque à la grandeur particulière au danger."

05/2016

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Anglais apprentissage

Stories of Mystery. Nouvelles fantastiques anglaises

De cet âge d'or de la littérature fantastique que fut le XIXe siècle- de Hoffmann à Pouchkine, de Mérimée à Edgar Poe...- bien des trésors sont à découvrir ou à redécouvrir. Les six nouvelles anglaises et américaines rassemblées ici en font partie, soit que leur auteur demeure méconnu comme James Hogg (1770-1835) soit que sa célébrité s'attache à d'autres genres d'écrits, ce qui est le cas de Charles Dickens ou d'Arthur Conan Doyle. Le choix proposé nous invite d'autre part à explorer les sources multiples du fantastique. Dans une expédition d'enfer, le monde du rêve nocturne et celui de la veille se mêlent inextricablement. Le cœur révélateur, d'Edgard Poe, nous plonge au cœur de la folie entre un assassinat et un aveu également incompréhensibles. Chez Dickens mais aussi chez Ambrose Bierce, l'isolement extrême d'un homme semble expliquer ses terreurs, jusqu'au moment où un fait surgit qui les justifie. Stevenson prépare le fantastique par le macabre. Conan Doyle nous y amène au fil d'une enquête des plus rigoureuses. Mais quel que soit le terrain choisi, chacune de ses nouvelles illustre une règle d'or : l'effet produit sur le lecteur procède d'une exceptionnelle maîtrise du récit et de la progression dramatique.

06/1998

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Cinéma

Les subversifs hollywoodiens. L'esprit critique du cinéma grand public

À partir de 1945, l'Amérique tente de diffuser sa culture et son mode de vie à l'ensemble de la planète. Elle utilise à cette fin une arme de persuasion massive : Hollywood. Religion, famille, libéralisme, ordre, volontarisme, réussite individuelle, les grands studios reçoivent ainsi pour mission de glorifier les valeurs les plus chères aux États-Unis. Columbia, Paramount, Universal et autres studios parviennent-ils pour autant à museler les cinéastes contestataires ? Jean-Philippe Costes décrypte les œuvres de ces metteurs en scène qui ont refusé l'esprit de système. Howard Hawks et George Cukor démythifient l'amour et ce sanctuaire des bonnes mœurs qu'est le domicile conjugal ; Quentin Tarantino souligne la totale absurdité de la vie, bousculant ainsi une Amérique qui confie depuis toujours sa destinée à Dieu ; David Fincher appelle à l'insurrection contre le capitalisme exubérant qui écrase les plus modestes ; Blake Edwards se moque de l'idéal égalitaire ; Stanley Kubrick filme la longue agonie de l'Homme pour mieux enterrer l'humanisme... En décryptant les œuvres ambivalentes de vingt-neuf des plus talentueux cinéastes d'Hollywood, le présent ouvrage met en relief ce cinéma qui frappe de plein fouet les fondements de cette Amérique bien-pensante.

10/2015

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Littérature française (poches)

La Ronde des âges

L'été venu, un groupe de jeunes et de moins jeunes se retrouve chez Viviane Vanderelle, la grande créatrice de mode, dans son manoir saintongeais où elle dispense une hospitalité généreuse. S'y rendent de beaux top models des deux sexes, mais aussi Camille, qui vient de perdre un mari âgé, un grand professeur de médecine, François Maureuil, un Autrichien, Werner Schrenz, ami de feu l'époux de Camille, Frédéric, le jeune héritier du cognac Lanzac. Il y a aussi Hugues, homosexuel vieillissant, amoureux d'Edwards, et également un voisin de campagne, le richissime Roger Vincent, qui vient de perdre sa vieille mère et qui a décidé de se remarier avec la toute jeune aide-soignante de celle-ci... C'est au cours de la noce, dans l'île de Ré toute proche, que les désirs s'enflamment et que ce qui ne paraissait qu'un jeu, du flirt sans conséquence entre les uns et les autres, devient passion, drame et même fureur... Jusqu'au retour... faut-il dire à la réalité ? A la raison ? A la morale ? Mais quelle morale ? Disons plutôt à un certain équilibre entre les générations, quand s'éteignent, autour des piscines, les derniers grands feux de l'été.

04/2005

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Musique, danse

Les symphonies du Nouveau Monde. La musique aux Etats-Unis

"Je ne considère pas le titre d'Amériques comme purement géographique, mais comme symbole de découvertes - de nouveaux mondes sur terre, dans le ciel, ou dans l'esprit des hommes", écrivait Edgard Varèse. Le rôle qu'ont joué les Etats-Unis dans la constitution d'une nouveauté en musique est l'objet de cet ouvrage. On y voit que le Nouveau Monde, en se fondant sur sa culture populaire, a maintenu des liens plus ou moins étroits avec l'ancien. L'émancipation progressive se réalise dans l'oeuvre de compositeurs fondateurs (Charles Ives, George Gershwin notamment) ainsi que dans la création d'un genre spécifique, la comédie musicale, qui se développe jusqu'à Hollywood et rayonne dans le monde entier. A la suite de Gershwin et Copland, Leonard Bernstein réalise l'idéal d'une synthèse entre genre populaire (jazz, musical) et musique savante. Les échanges sont incessants : terre d'immigration, les Etats-Unis accueillent de nombreux musiciens (interprètes ou compositeurs) victimes des totalitarismes : des Américains viennent se former en Europe ; des Fondations commandent des oeuvres qui enrichissent le répertoire. La modernité du langage s'exprime également sous diverses formes, d'Elliott Carter à John Cage, jusqu'aux plus récents John Adams, Philip Glass ou Steve Reich.

01/2014

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Psychologie, psychanalyse

Freud étudiant

Après Freud adolescent, Florian Houssier poursuit sa présentation du jeune Freud. Avant d'entrer à la faculté de médecine de Vienne, le nouveau bachelier se plonge dans l'étude du français et de la philosophie. Sa vie sentimentale et sexuelle est réduite à sa plus simple expression. Plus tard, la relation à distance avec sa fiancée, Martha Bernays, s'accompagne d'un fantasme de possession. Toutefois, son amour du monde des livres et du langage écrit éveille son intérêt pour la recherche d'une vérité humaine. Poids du legs parental, de la nécessaire réparation d'une famille dans la gêne, et difficultés récurrentes à trouver de l'argent, fin de sa longue relation avec Eduard Silberstein, son principal ami d'adolescence, fascination pour les duos mère-fille, quête d'identifications masculines et surinvestissement de la vie psychique font partie des traits mis en évidence par l'auteur. Il souligne combien cette période est celle de basculements essentiels dans la vie de Sigmund Freud. En psychanalyste formé à l'étude de l'âme humaine et en biographe s'appuyant sur des archives sûres, Florian Houssier nous fait comprendre comment ces années ont conduit l'étudiant Sigmund Freud à devenir l'inventeur d'une nouvelle science de l'homme.

05/2019

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Beaux arts

Cosa mentale. Art et télépathie au XXe siècle

Loin de rester une obscure fantaisie paranormale, la télépathie ne cesse d'intriguer les artistes tout au long du XXe siècle jusqu'à nos jours. Cosa mentale propose de relire l'aventure de l'art moderne à travers leur fascination pour une transmission directe de la pensée et des émotions. Sous cet angle, le projet de l'avant-garde est moins de défaire le grand mensonge illusionniste de la peinture que d'inventer une nouvelle relation, plus immédiate, entre l'artiste et le spectateur. En s'appuyant sur quelques grandes figures de la modernité, d'Edvard Munch à Sigmar Polke, en passant par Auguste Rodin, Oskar Kokoschka, Frantisek Kupka, Odilon Redon, Marcel Duchamp, Vassily Kandinsky, Pablo Picasso et bien d'autres, cet ouvrage montre comment la télépathie aura une influence inattendue sur la naissance des premières formes d'abstraction ou, dans l'entre-deux-guerres, sur un surréalisme obsédé par le partage collectif de la création. Omniprésente dans l'univers de la science-fiction, elle refait surface dans l'art psychédélique et conceptuel des années 1960-1970, avant de resurgir aujourd'hui dans l'univers d'artistes contemporains, tels Fabrice Hyber, Tony Oursler, John Baldessari, Marina Abramovié, envoûtés par les technologies de la "connaissance partagée" et l'essor des neurosciences.

10/2015

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Histoire internationale

Orages d'Europe. Souvenirs 1899-1950

Portant un nom allemand, appartenant à une famille installée en Cour- lande mais polonaise de coeur et d'alliances, le comte Alexandre de Plater-Syberg (1899-1981) est le témoin direct de la disparition des barons germano-baltes chers à Eduard von Keyserling, de la Révolution russe puis de la guerre soviéto-polonaise de 1919-1921. Pris dans la tourmente de la Seconde guerre mondiale, où il assiste de Varsovie à l'invasion de son pays, il s'indigne du sort réservé aux juifs enfermés dans le ghetto et tente d'être médiateur lors de l'insurrection de la ville en 1944. Plusieurs fois arrêté par la Gestapo, transféré en Silésie, Alexandre de Plater-Syberg parvient à se réfugier, avec sa famille, dans la Bavière que les troupes américaines libèrent bientôt. Comprenant très tôt que l'Union soviétique compte mettre son pays en coupe réglée, il s'établit en France. Enseignant dans différents collèges religieux, celui qui est devenu le chanoine de Plater-Syberg finit sa vie dans son presbytère nivernais, à Verneuil. Qu'ils décrivent la vie des cadets du tsar, le chaos dans Petrograd insurgé ou le terrible quotidien dans Varsovie occupée, les souvenirs de Mgr de Plater-Syberg sont une contribution lucide et émouvante à l'histoire de l'Europe contemporaine.

11/2016

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Policier-Espionnage

Les aventures de Blake et Mortimer Tome 28 : Le dernier espadon. Edition de luxe

Sur une route d'Angleterre, une voiture roule en direction de l'aéroport militaire de Hasley. A son bord, le major Rupert Humbletweed, chargé d'une mission secrète pour le gouvernement britannique. Au Centaur Club, à Londres, le capitaine Francis Blake dîne d'un roastbeef trop cuit avec son ami, le professeur Philip Mortimer. Il lui confie une opération de la plus haute importance : se rendre au Pakistan pour modifier le code d'activation des Espadons stockés dans la base de Makran, afin de permettre leur transfert jusqu'à Scaw-Fell, en Angleterre. Blake, qui vient de prendre la direction du MI 5, doit ensuite partir pour l'Ulster : d'après l'un de ses agents, l'IRA préparerait un complot d'envergure contre l'Angleterre... Premier scénariste à avoir repris les aventures de Blake et Mortimer, avec L'Affaire Francis Blake, Jean Van Hamme imagine une suite à l'album inaugural de la série, Le Secret de l'Espadon, qu'il avait découvert lors de sa parution dans Tintin. Vibrant hommage à Edgard P. Jacobs, ce Dernier Espadon est servi par le graphisme très "jacobsien" de Teun Berserik et Peter van Dongen, les dessinateurs de La Vallée des Immortels.

12/2022