Recherche

Vieillesses irrégulières

Extraits

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

L'âme et la vie

Ce choix de textes - plus d'un millier - éclaire et illustre les aspects les plus caractéristiques, les plus accessibles aussi, de la doctrine de Jung. L'ouvrage s'adresse moins au spécialiste qu'au lecteur soucieux de découvrir les perspectives originales qu'ouvre cettre pensée sur les domaines les plus importants de l'existence humaine. Parmi les thèmes abordés, on retiendra l'essence et l'activité de la psyché (l'âme, la conscience et l'inconscient, les archétypes, le rêve), l'homme dans sa vie relationnelle (médecin et malade, l'homme et la femme, jeunesse et vieillesse, l'individu et la communauté), le royaume des valeurs et des choses dernières (la connaissance de soi, la vie de l'esprit, la création, le bien et le mal, le devenir de la personnalité, l'Occident et l'Orient, destin, mort et rénovation, la voie vers Dieu). Le lecteur pourra aussi se laisser guider, à son gré, par les titres plus précis figurant en haut de chaque page et qui en résument le contenu essentiel. Enfin, l'index général des matières et des noms situé à la fin de l'ouvrage en facilitera également une étude plus attentive. L'Ame et la Vie constitue l'introduction la plus riche et la plus sûre à l'une des plus grandes doctrines psychologiques de notre temps.

07/1999

ActuaLitté

Littérature française

Mes bien chers tous

Un homme âgé, Jacques Peyron, vit dans une maison de retraite à la suite d'un mystérieux événement qui l'a privé de l'usage de ses jambes et de l'amour de sa vie. Entre humour et gravité, l'auteure nous fait partager le quotidien de cet homme et de certains pensionnaires qui, pour tromper la vacuité de leur temps et compenser la dure réalité des corps vieillissants, se livrent à quelques facéties et organisent des stratégies ludiques en s'interrogeant sur le monde et la société qu'ils ne comprennent plus tout à fait. Tout en nous montrant la solitude de ces personnes qui se sentent délaissées, elle nous fait découvrir au fil des souvenirs forts et des voyages que cet homme relate et des lettres qu'il écrit à ses proches, ce qu'a été sa vie et ce qui l'a brisée un jour par sa faute. Elle nous dévoile le remords de celui-ci, sa désespérance, puis sa rédemption et son retour à la vie grâce à l'affection retrouvée de ses proches et de ses amis. Dans un style où le jeu a sa place, ce roman qui nous parle de la vieillesse et de la mort nous dit aussi combien l'amour et l'amitié, la création et la passion, les voyages et les rencontres peuvent nourrir un parcours.

01/2018

ActuaLitté

Roman d'amour, roman sentiment

Mon Voisin

"Mon Voisin" est la promesse d'une femme à son seul amour de rendre leur histoire exemplaire et immortelle dans les coeurs des papiers. C'est une histoire humaine sur la volonté d'une femme de prouver son existence et de défendre son droit de vivre et rêver différemment. Depuis son enfance, elle a mené des batailles et des guerres seule. Etre l'enfant d'une femme divorcée signifie être écartée. Dans la rue, à l'école, au travail, elle subissait toute sorte d'intolérance et d'ignorance. Linda, notre héroïne, est l'histoire d'un humain qui a choisi d'être pur, naïf, honnête et sans préjugés. Elle n'a jamais arrêté de se relever après chaque défaite. Un jour, elle a rencontré son voisin Min-Ho. L'amour absolu qui lui a offert a guéri ses blessures et a restauré sa confiance dans le monde. Etant anéantie durant trente-six ans, elle n'avait besoin que de cette confiance et de ce coeur pour déclarer la paix. Mais, comme toujours, le bonheur n'est pas éternel. Elle se trouvait de nouveau seule face à la solitude et la vieillesse. A travers ce roman nous allons suivre cette guerrière dans ses défaites et victoires. Et comment la présence de sage Min-Ho l'a aidé à retrouver la quiétude.

03/2021

ActuaLitté

Actualité médiatique France

Ma vie de soignante en ehpad. En immersion chez ces grands oubliés

Le début de la pandémie a mis les EHPAD et nos aînés sous le feu des projecteurs. Nathalie, 48 ans, est animatrice dans l'un de ces établissements. Elle retrace ici des moments qu'elle a partagés avec les soignants et les résidents, de 2015 à aujourd'hui. Avec pudeur, elle dresse un portrait juste et souvent dramatique du quotidien en maison de retraite, sans manquer de capturer ces instants emplis de bienveillance, d'entraide et de joie qui rendent la vie plus douce à des personnes largement isolées durant leur fin de vie. Ce témoignage revêt l'aspect d'un manifeste, car il n'hésite pas à dénoncer les manquements – voire les fautes graves – de l'Etat envers la population âgée. Depuis bientôt deux ans, de nombreuses polémiques éclatent au fil des récits insoutenables relayés par les grands médias : " On les a condamnés avant même qu'ils ne soient contaminés : ces résidents d'EHPAD qui ont été privés d'hôpital au plus fort de l'épidémie de Covid-19 " (France Info). De nombreuses familles et syndicats ont déposé des plaintes pour dénoncer la mise en danger d'autrui ou encore la discrimination liée à l'âge. Outre ces dénonciations, Nathalie Firminy nous invite à la réflexion sur le traitement et la place que l'on réserve à la vieillesse dans nos sociétés.

04/2022

ActuaLitté

Psychogérontologie

Amitie, amour et spiritualité. Entre philosophie et psychanalyse : chassé-croisé

Amitiés, amour et spiritualité : trois registres affectifs fondamentaux abordés sous le regard croisé de la philosophie et de la psychanalyse. Loin de s'opposer, la philosophie et la psychanalyse s'enrichissent mutuellement et se complètent souvent. Que nous disent-elles de concepts aussi universels que l'amitié, l'amour et la spiritualité ? La philosophie - moderne et contemporaine - qui s'abreuve à l'expérience subjective se rapproche de la théorie psychanalytique, fondée sur le sens, qui naît, s'élabore et évolue à partir du vécu, de la relation et de la clinique. Tel est le point de départ de l'approche de Marion Péruchon. L'amitié n'est pas une, tout comme l'amour et la spiritualité. Il y a des amitiés, des amours et des spiritualités fort différentes les unes des autres, tant ces expériences offrent une grande variété. L'état amoureux, la passion et ses démons, l'amitié dans la vieillesse, le retour de la tendresse avec l'âge, la spiritualité et sa valeur palliative dans le vieillissement ... autant de configurations relevées dans cet ouvrage dont il s'agit de saisir la dynamique. Pour ce faire, l'auteur se centre essentiellement sur l'adulte et la personne vieillissante dont elle est spécialiste. En plus de sa propre expérience de clinicienne, et afin d'étayer davantage son analyse, elle recourt également à de nombreux témoignages puisés dans les oeuvres littéraires.

05/2022

ActuaLitté

Littérature Italienne

La farce

Un petit garçon en mal de distraction, un vieux dessinateur débordé par son travail et ses souvenirs, un appartement trop petit comme champ de bataille et la ville de Naples en toile de fond : la partie peut commencer. D'un côté, Mario, quatre ans, dictateur en puissance, amateur d'histoires du soir et détenteur d'un savoir-faire domestique dont il n'hésitera pas à se servir. De l'autre, Daniele, son grand-père, illustrateur célèbre sur le déclin aux prises avec l'angoisse de la page blanche et une commande à rendre sous peu. En guise de terrain d'affrontement, l'appartement du petit Mario, confi é à son grand-père par ses parents, partis à une conférence dont l'enjeu pourrait bien être leur propre mariage. Durant trois jours, nos deux protagonistes vont se livrer à un duel sans merci, entre alliances, rivalités et jeux pas toujours amusants - jusqu'à la farce de trop. Ode tendre à la ville de Naples, satire réjouissante, tableau émouvant de la rencontre de la vieillesse et de l'enfance : Domenico Starnone signe, avec ce presque huis-clos entre le rire et les larmes, un roman doux-amer sur la force des souvenirs. Traduit de l'italien par Dominique Vittoz "Un roman fort et poignant". L'Internazionale "Un maître". Jeffrey Eugenides, auteur de Virgin Suicides

03/2021

ActuaLitté

Photographie

Famille

"La photo du mariage des parents est accrochée à un mur. Celles de la naissance des enfants, de leurs anniversaires, des vacances, sont soigneusement classées dans les albums. Les moments ordinaires, eux, ne sont pas figés sur papier. Ils défilent et imprègnent la mémoire d’une manière inconsciente. Ils sont odeurs, sons, gestes... Chaque membre d’une même famille en aura son propre souvenir, qu’il aura soin d’arranger pour recréer sa propre histoire. En photographiant les détails de la vie quotidienne, j’ai voulu donner une image à cet ordinaire, symptôme d’un temps, d’une société. J’ai observé avec distance le mouvement des corps dans l’espace cloisonné de la maison : tour à tour enchevêtrés puis à la recherche d’intimité et d’isolement. Une question n’a cessé de me poursuivre : quelles empreintes ces moments vécus, parfois subis, au sein de la famille laissent-ils sur l’identité de chacun ? Après avoir photographié différents âges, la cour de l'école (Récréation), l’adolescence en colonie (Un été, publié chez Filigranes), la jeunesse (La Libre circulation des désirs) et la vieillesse en maison de retraite (Les Corps invisibles), elle présente famille, un projet qui, cette fois-ci, l’amène à croiser les générations réunies sous un même toit avec, en toile de fond, cette question : comment se construire individuellement au sein de la famille ?"

01/2012

ActuaLitté

Contes et nouvelles

Le cheval d'Hilaire et autres éclats de vie en Berry

Le galop d'un cheval, un homme armé qui menace de tuer le médecin du village. Voilà tout ce que l'auteure, alors petite fille, savait d'Hilaire. Il reprend vie aujourd'hui sous sa plume, pour enfin comprendre le drame de cet homme trop sensible, confronté à la rudesse campagnarde. Les dix autres "éclats de vie" contés ici plongent le lecteur dans des univers et des époques variés, du 18e siècle à nos jours, avec la condition humaine comme fil rouge. L'auteure fait revivre des personnages dans leur environnement, comme Jean Bierge, curé du Boischaut ou Pierre, le voiturier par eau. Une carte postale ancienne, témoignage d'un accident de dirigeable à Jussy-le-Chaudrier, nous conduit au début du 20e siècle dans la grande aventure des aérostats. Les souvenirs de l'auteure émaillent avec sensibilité plusieurs nouvelles... Ses années d'internat, la vie de son père, négociant en vins en milieu rural ou encore l'accompagnement de sa mère, égarée dans les brumes de la vieillesse. Autant de thèmes, de lieux, de personnages qui façonnent en creux une "chronique d'ici", tissant un lien entre le Berry d'hier et d'aujourd'hui. Ces textes empreints de poésie et de sensibilité, n'omettent jamais, cependant, la dureté d'un monde rural qui n'est pas que "bon vieux temps".

12/2021

ActuaLitté

Sociologie

Vieille peau. Les femmes, leur corps, leur âge

Comment dire aux femmes : " C'est merveilleux de vieillir ! " quand depuis leur plus jeune âge on les met en garde contre les rides et les cheveux blancs ? Quand le spectre de la vieille peau continue de hanter tous les esprits ? Quand, passé quarante ans, les femmes disparaissent littéralement de nos imaginaires, de nos livres et de nos écrans ? Face à ce paradoxe féministe, l'autrice et militante Fiona Schmidt a décidé de prendre le sujet à bras le corps. Plutôt que de vanter les mérites d'une vieillesse fantasmée, de donner des conseils pour " bien veillir " et de fliquer les abus de botox, elle décortique la honte, les humiliations, les silences qui collent au corps des femmes, le double standard sexiste qui pèse sur leur vie, leur sexualité ainsi que leur carrière, et nous entraîne dans une odyssée intime, culturelle et sociale terriblement libératrice où l'on pourra croiser, entre autres, Kim Kardashian, Angelina Jolie, Susan Sontag et Simone de Beauvoir. Sous sa plume drôle et émouvante, " vieille peau " n'est plus une insulte mais un état d'esprit dont nous pouvons toutes et tous nous emparer, jeunes et moins jeunes, non plus pour réfléchir à ce que le temps qui passe nous inflige mais à ce que nous allons bien pouvoir faire du temps qu'il nous reste !

05/2023

ActuaLitté

Cinéastes, réalisateurs

Catherine Breillat, "Je ne crois qu'en moi" - Entretien avec. Entretien avec Murielle Joudet

Catherine Breillat n'a jamais raconté qu'une seule histoire : la sienne, celle d'une jeune fille interdite d'existence qu'on aura, dès l'enfance, coupée en deux, écartelée entre son cerveau et son sexe, marquée par la honte d'être née femme. Elle est devenue cinéaste à une époque où choisir cette vocation consistait à désobéir à tout le monde. Depuis son premier film, Une vraie jeune fille (1975), jusqu'à L'Eté dernier (2023), elle filme pour reprendre ce qu'on lui a volé, pour explorer ce qu'elle appelle l' "infilmable" : cette inépuisable zone grise du féminin où honte, transgression, volupté, dégoût et quête de soi s'entremêlent jusqu'à se confondre. Son oeuvre formule un lancinant "Connais-toi toi-même" , un voyage spirituel qui, pour ses héroïnes, s'articule comme une guerre ouverte avec l'autre sexe. Parler avec Catherine Breillat et l'écouter, c'est obtenir des réponses qui tiennent autant de la leçon de cinéma que de la survie. Murielle Joudet est critique de cine ? ma. Elle a pre ? ce ? demment publie ? Isabelle Huppert - Vivre ne nous regarde pas (Capricci, 2018), Gena Rowlands - On aurait dû dormir (Capricci, 2020), La Seconde Femme - Ce que les actrices font à la vieillesse (Premier Parallèle, 2022) et coe ? crit Hitchcock - La Totale (E/P/A, 2019).

09/2023

ActuaLitté

Littérature étrangère

Regarde, regarde les arlequins !

Dernier roman de Vladimir Nabokov, publié en 1974, trois ans avant sa mort, Regarde, regarde les arlequins ! revêt la trompeuse transparence de l'autobiographie : celle d'un certain Vadim Vadimovitch, écrivain russe émigré qui, parvenu au seuil de la vieillesse, évoque sa vie, sa carrière et son oeuvre à travers ses relations avec les " trois ou quatre femmes " qu'il a épousées successivement. La Côte d'Azur des années vingt et sa jeunesse dorée, le Paris des émigrés et ses conspirateurs, le milieu universitaire américain, ses libéraux et ses snobs, un hôtel de Leningrad, dans les années soixante, avec ses gardiennes d'étage musclées, un lac suisse de carte postale, perfide et pittoresque, servent de décor à un drame aux épisodes contrastés, où surgissent, chatoient et disparaissent tour à tour les grands thèmes nabokoviens _ arlequins venant saluer une dernière fois avant que ne tombe le rideau. Vladimir Nabokov est né en 1899 à Saint-Pétersbourg, dans une famille aristocratique et libérale. Exilé en 1919, il vécut d'abord à Cambridge, où il acheva ses études, puis en Allemagne et en France, qu'il quitta en 1940 pour s'installer aux Etats-Unis. Il y enseigna pendant près de vingt ans, à Wellesley College (1941-1948) et à Cornell University (1948-1958). Après l'immense succès de Lolita, il se retira à Montreux, en Suisse, où il mourut en 1977.

09/1990

ActuaLitté

Droit

Refondre le syndicalisme. Essai et anthologie

" Malgré de nombreux handicaps, le syndicalisme, né de la révolution industrielle du XIXème siècle, s'est progressivement imposé et a largement participé à façonner nos conditions d'existence et celles de nos parents. Il a contribué à faire en sorte que nos droits matériels soient mieux pris en compte pour permettre à chacun de faire face aux besoins les plus vitaux : se nourrir, se loger, subvenir à la vie de la famille, organiser sa vie personnelle, se détendre et se cultiver. Il a fait reculer l'insécurité face aux aléas de l'existence comme la maladie, les accidents du travail, le chômage, la vieillesse, par l'instauration d'un salaire minimum, d'une couverture sociale adaptée, d'un véritable droit à une retraite. Par ses luttes et ses exigences, il a permis que nos conditions de vie soient plus faciles et que certains droits ne se limitent pas à la seule activité professionnelle. Grâce à lui, le droit à l'éducation s'est peu à peu imposé. La scolarité est devenue obligatoire avant toute activité professionnelle. Nous avons gagné en liberté et en autonomie pour nous construire une existence permettant d'alterner vie personnelle, éducation, travail, loisirs, congés, voyages. " Cinq temps pour organiser les textes sur le syndicalisme : Se révolter - Reconnaître - Identifier - Débattre - Se souvenir. Des pages choisies dans les statuts des confédérations syndicales, dans des romans, des essais, des témoignages.

04/2001

ActuaLitté

Beaux arts

Contributions aux Etudes de Touen-Houang. Tome 3

Les volumes de notre série de Contributions se suivent, à des intervalles irréguliers (toute idée de périodicité étant exclue pour de multiples raisons), mais ils ne se ressemblent pas. Celui qui est ici présenté inaugure une collaboration que nous souhaitons durable et prospère avec nos collègues de la République populaire de Chine. Lors d'une mission collective en chine, effectuée en juin 1981, il fut en effet admis d'un commun accord qu'il conviendrait d'instaurer une coopération scientifique aussi étroite que possible entre les spécialistes chinois, ceux particulièrement de l'Institut d'histoire de l'académie des Sciences Sociales de Pékin, et ceux de notre équipe de Paris... Table des matières Introduction aux études de Turfan : Présentation générale des travaux des spécialistes chinois, par MU Shunying et WANG Binghua Les noms du royaume de Khotan, par ZHANG Guangda et RONG Xinjiang Sur la chronologie khotanaise au IXe-Xe siècle, par James HAMILTON Quatre manuscrits sanskrits de Touen-Houang conservés à la Bibliothèque nationale de Paris, par WU Chi-yu Quelques représentations de statues miraculeuses dans les grottes de Touen-Houang, par Michèle SOYMIE Une étude de la date et de la nature du manuscrit wei 79 de la Bibliothèque nationale de Pékin, par TANG Geng'ou Le "voeu de la capitale de l'Est" de l'empereur Wu des Liang, par JAO Tsong-yi En marge de l'oeuvre de Wang le zélateur : deux manuscrits inédits (P. 3724 et S. 6032) du volume sans titre, par Hélène VETCH Les accordéons de Dunhuang, par Jean-Pierre DREGE La cérémonie du Yin-cha-fo d'après les manuscrits de Touen-Houang, par HOU Ching-lang Quelques aspects du grand exorcisme no à Touen-Houang, par Danielle ELIASBERG L'Ecole des Cinq Noms dans les manuscrits de Touen-Houang, par Carole MORGAN Dépassement de l'expérience noétique selon trois courts traités de Madhyamika chinois, par Paul MAGNIN Le Sutra merveilleux du Ling-pao Suprême, traitant de Lao tseu qui convertit les barbares (le manuscrits S. 2081), par Anna SEIDEL

01/1984

ActuaLitté

Théâtre

Saleté

Dans une société en crise, "l'autre" symbolise souvent une menace. Immigré, clandestin ou tout simplement citoyen jeté à la rue par un destin cruel, le "pas comme nous" est cible de toutes nos suspicions. Robert Schneider donne une voix singulière à ces êtres socialement et culturellement désespérés. Un homme entre en scène. Il s'appelle Sad, il est arabe. Il est seul dans son studio de Vienne. Il est clandestin mais pas ouvrier. Il était étudiant en philosophie. Il a fui l'Irak de Saddam Hussein, mais il n'est pas pour autant réfugié politique. C'est un sans-papiers basané qui a laissé un enfant aux yeux noirs quelque part, sa famille et un amour à Bassora, "port épouvantable". Le soir, Sad vend des roses dans les cinquante-huit cafés de la ville. Il ne s'assoit jamais sur les bancs publics car il se sait en situation irrégulière : il se méfie et observe. Saleté, c'est une nuit avec Sad. Il dit ce qu'il entend, ce qu'il ressent mais qui ne s'exprime pas : le regard de l'autre sur la différence de peau, différence d'habitudes et de comportement. Peu à peu, au fil de son récit, il s'enflamme, se révolte et parle par la bouche de ceux qui le jugent et le rejettent "Je m'appelle Sad. J'ai trente ans. En anglais, Sad veut dire triste. Je ne suis pas triste". Sad est tombé adolescent amoureux de la langue allemande à cause de la beauté du mot "Leica". C'est un type qui cogne ses mots contre les quatre murs de son studio viennois, mange du porc, boit du Gin et gagne sa vie chichement. Attention brûlot : ces mots de Robert Schneider, sorte de frère rageur de Thomas Bernhard, sont trempés dans l'acide et dans la honte, et nous font l'effet d'une claque.

09/2014

ActuaLitté

Religion

Le mariage chrétien a-t-il encore un avenir ? Pour en finir avec les malentendus

Le mariage est en crise. Il est ébranlé par l'approfondissement de la logique moderne des droits de l'individu mesurée par les désirs, instables par nature. Le prix de cette insoutenable légèreté est la fluidité des unions et la fragilisation des existences personnelles. Quels défis cette révolution majeure pose-t-elle à l'Eglise, instrument de la miséricorde divine ? Le premier est d'accueillir tous les blessés de l'amour conjugal pour panser leurs plaies et les accompagner sur le chemin de la vie. Pour le pape François, notre époque exige à ce titre une "conversion pastorale" de l'Eglise afin que personne ne s'en sente exclu. Tel est le "changement de paradigme" exposé dans l'exhortation Amoris laetitia sur le mariage et la famille parue en 2016. De là, le second défi : comment intégrer et accompagner ceux qui sont "en situation irrégulière" sans désarticuler la morale et la foi chrétiennes ? Les âpres débats concernant ce changement de paradigme ne sont pas des querelles byzantines réservées à quelques spécialistes. Si "tout est lié" alors le libéralisme de "l'individu total" plonge l'Eglise dans des questions doctrinales et pratiques qui ne sont pas moindres que celles qu'elle a dû affronter à l'heure où le marxisme semblait à beaucoup l'horizon indépassable de notre temps. Comment tenir ensemble l'accueil des personnes et les principes permettant de saisir le mal dont elles souffrent ? Comment tenir ensemble ces deux oeuvres de miséricorde que sont soigner le malade et avertir le pécheur ? Thibaud Collin, né en 1968, marié et père de quatre enfants. Il est agrégé de philosophie. Il a enseigné la philosophie au grand séminaire de Fianarantsoa (Madagascar). Il enseigne actuellement en classes préparatoires au Collège Stanislas, à l'Institut Philanthropos (Fribourg) et à l'Institut de la Théologie du corps (Lyon). Il est engagé depuis plusieurs années dans la pastorale conjugale (Alpha Couple et Forum Wahou !) Il est membre de John Paul II Academy for Human Life and the Family (JAHLF).

05/2018

ActuaLitté

Poésie

Satires. Epîtres. Art poétique

"Sa statue nous a masqué sa vraie stature. Mais il suffit de le relire pour le retrouver vivant presque à chaque page. Il ne s'est en effet guère moins mis dans son oeuvre qu'un La Fontaine, qui, malgré les apparences, ne se livre pas davantage. Il s'y peint à tous les âges, burinant avec une probité scrupuleuse chacun de ses portraits, reflets successifs d'une personnalité fortement accusée, plus complexe qu'il ne paraît de prime abord et qui doit à ses contrastes son puissant relief. Laissant le fabuliste confier à la flexible fluidité des vers irréguliers le libre vagabondage de son âme inquiète, il choisit pour instrument l'alexandrin, dont il se montre un incomparable ouvrier, et dont il sait tirer, à force de travail, une variété presque infinie d'effets. Doué d'une oreille très subtile et très sûre, il combine les sons de manière que chaque mot, mis à sa juste place, prenne, par un système savant d'échos, sa pleine valeur. Le temps paraît venu de lui rendre parmi ses pairs le rang éminent qui lui revient de droit. Nul ne méritait davantage de prendre place dans cette collection. On le croit trop connu, mais on se trompe. Il réserve toujours à son lecteur le plaisir de la surprise. Ce privilège n'appartient qu'aux poètes authentiques et seulement aux plus grands. Il a fixé la norme à partir de laquelle tout devient écart, excroissance, déviation. Qu'on le veuille ou non, l'alexandrin qu'il a forgé reste un peu comme le mètre-étalon de notre poésie. Plus que personne, il a contribué, par son travail obstiné sur les mots, à clarifier notre langue, dont nul n'a mieux senti d'instinct le génie, à lui donner cette sorte d'évidence lumineuse qu'on pourrait appeler le lustre de la raison" Jean-Pierre Collinet.

11/2008

ActuaLitté

Critique littéraire

Mélancolie d'Emmanuel Berl

Henri Raczymow nous propose ici un essai sur Emmanuel Berl dont la figure et l'oeuvre sont aujourd'hui quasiment oubliés. Dans l'introduction, il brosse à grands traits le portrait de Berl et souligne les paradoxes de sa trajectoire (oeuvre irrégulière, engagements politiques, amitiés de tous bords). L'ouvrage est une relecture du parcours biographique de Berl, rappelant notamment la proximité de sa famille avec la famille de Bergson et la figure de son oncle Emmanuel Lange, brillant agrégatif mort prématurément, dont ne cessait de lui parler sa mère et sa grand-mère, et qui hanta son enfance. Très jeune, Berl se révèle grand séducteur et brillant causeur. Dans les années 20, il fréquente Proust mais finit par se fâcher avec lui. Il est proche des surréalistes, et de Breton en particulier - à qui il disputera Suzanne Muzard. De Drieu (avec qui il crée un journal, Les Derniers Jours). De Malraux. De la NRF. Et d'un grand nombre d'autres futurs fascistes et collaborateurs comme Morand ou Bertrand de Jouvenel. Les entretiens menés par d'Ormesson et Patrick Modiano avec Emmanuel Berl sont sur le sujet de précieuses sources. Dans les années 30, il se lance en politique avec le journal Marianne, sans réelle conviction. Dans les années 40, il collabore à la rédaction de l'un des plus célèbres discours de Pétain - on lui attribuera plus tard les formules "Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal" et "La terre ne ment pas". Mais les lois raciales et son mariage avec la chanteuse Mireille, d'origine juive, comme Berl, vont l'obliger à se cacher en Corrèze à partir de 1941. Intéressant projet que de se pencher sur cette figure qui a littéralement traversé le siècle et fréquenté, pour ne pas dire magnétisé, les plus grands écrivains du XXe siècle. Les louvoiements de Berl sont passionnants, tant ils épousent ceux de son pays. Réfléchir à Berl, c'est aussi réfléchir à notre Histoire.

10/2015

ActuaLitté

Littérature étrangère

Palmiro

Avec Palmiro (1986) Luigi di Ruscio signe son premier roman après une déjà prolifique production poétique. Récit autobiographique aux dimensions carnavalesques, Palmiro inaugure ce qui sera la signature littéraire de Di Ruscio : une ironie et une insolence d'un burlesque féroce, une langue crue, à la cadence orale, ponctuée, comme toujours chez lui, de fulgurantes inventions langagières qu'il tire d'une formidable rage de vivre en dépit des désillusions politique. Ici, Di Ruscio met en scène dans une petite ville des Marches, au sortir de la guerre, une galerie de personnages - manoeuvres, joueurs de billards, fonctionnaires du PCI, prostituées, paysans, attendent impatiemment la grande fête révolutionnaire, l'avènement d'une société sans classes. Parmi eux, le narrateur et alter ego de l'auteur, prolétaire désoeuvré, régulièrement rabroué par ses camarades de la section locale "Palmiro" (en hommage au secrétaire général du PCI, Palmiro Togliati) pour militance irrégulière. Notre "Socrate anarchiste", tourne en rond dans l'attente d'une révolution qui semble de plus en plus incertaine. Pourtant, jamais sa curiosité et sa joie de vivre ne le quittent. Il s'immerge dans la bibliothèque municipale, fréquente les bordels et les bals populaires, se délecte de la seule vision d'un amandier en fleurs. Les rencontres amoureuses sont heureuses et libres et l'érotisme toujours festif. Aux aventures du héros se mêle le récit de tranches de vies tragi-comiques de personnages déclassés, souvent haut en couleurs comme le barbier nain Ciocca, partisan et militant paranoïaque, englouti jusqu'aux cuisses dans des bottes de SS volées. Les nantis sont exclus, comme si, pour une fois, c'étaient eux qui comptaient pour rien. La plume alerte de Di Ruscio, sa vivacité, sa capacité à saisir et à dépeindre le burlesque des situations, et le grotesque chez les hommes, sans jamais se départir d'une grande tendresse fait irrésistiblement penser aux comédies italiennes de l'après guerre : Le Pigeon de Mario Monicelli ou Amarcord de Fellini.

01/2015

ActuaLitté

Montagne

L'Alpe N° 102, automne 2023 : Alpes-de-Haute-Provence

A la découverte d'un territoire solaire, qui fut le pays de Giono et d'Alexandra David-Néel. Jusqu'en 1970, le département des Alpes-de-Haute-Provence était désigné sous le nom de " Basses-Alpes ". Or c'est justement aux parties les plus alpines, la haute Ubaye (qui culmine à plus de 3 400 m avec l'aiguille de Chambeyron), le haut Verdon et la vallée de la Blanche que va s'intéresser ce numéro, ainsi qu'à la montagne de Lure. Terre de transhumance et de migrations, ce territoire a cette particularité d'avoir une double identité, alpine et méditerranéenne. Ce numéro tissera ainsi des liens entre amont et aval, Alpes et Provence. Au sommaire : - L'invention d'un département. - Parlez-vous occitan ? Première leçon : apprendre à s'insulter en patois valéian ! - Au coeur de la transhumance. Ou comment la région s'est imposée comme le lieu central de cette pratique pastorale depuis le Moyen Age. - Carnet de fouilles. Zoom sur les découvertes archéologiques récentes. - " Vous êtes ici. " Cinq ans d'immersion dans le triangle Saint-André-les-Alpes - Thorame-Haute - Annot, le long de la ligne de chemin de fer du train des Pignes. Un portfolio signé Eric Franceschi. - L'eau en partage. Sécheresses, crues... L'eau est une ressource irrégulière qu'il a fallu très tôt gérer et partager. - La montagne de Lure sous l'égide de Giono. Le portrait sensible d'un relief battu par les vents. - Salagon ou l'aventure du Musée ethnologique des Alpes-de-Haute-Provence. - Le tourisme des racines. Quand les familles d'anciens émigrants partis aux Amériques reviennent sur les terres de leurs ancêtres en Ubaye... - Hiver en station. Chroniques de ski dans les vallées de la Blanche, du Verdon et de l'Ubaye. - La tête dans le ciel. La longue histoire de l'astronomie dans le département depuis Pierre Gassendi à l'Observatoire de Haute-Provence. - Rêves d'Icare ? Combien sont-ils, ces mordus de sports aériens attirés par les reliefs et les conditions thermiques de ce département vélivole ?

09/2023

ActuaLitté

Littérature française

Les laids

La littérature est-elle un art visuel ? La peinture a-t-elle pour vocation de raconter quelque chose ? La plume qui sert à dessiner peut-elle également produire du texte, du récit, et vice-versa ? Ce sont ces questionnements qui, bien que non complètement formulés, sont à l’oeuvre dans mon travail de plasticien, dans ce roman, mais aussi dans chacune de mes peintures. Les portraits qui ont donné naissance à cette fiction sont des suspensions dans mon activité d’atelier, des pauses, rares et irrégulières, au long d’une dizaine d’années. Le dessin à la plume ne m’est plus aussi familier qu’il le fût un temps. Il y a trente ans, c’était mon mode d’expression principal, puis la peinture et la gravure se sont imposées à sa place, comme naturellement. Le texte, surtout la forme poétique, a lui aussi été mis de côté, en attente, à l’affût, toujours intime, privé (de quoi ?). Ces personnages se sont multipliés avec pour point commun leur laideur apparente, critère que je m’étais imposé, en question : l’imperfection comme idéal esthétique. Leur nombre ayant atteint approximativement celui de mes années, un rouage, jusque-là inédit, s’est enclenché, l’envie de raconter avec des mots en lieu et place d’images, de raconter qui ils sont et pourquoi ils sont apparus, de les raconter avant tout à moi-même, mais avec l’objectif conscient de les rendre accessibles à un public plus large, plus réceptif à un univers comme le leur lorsque celui-ci est figuré dans l’esprit du lecteur plutôt que dévoilé aux yeux du spectateur. Peu à peu, les voix, les descriptions des lieux, m’ont fourni le matériel pour poursuivre jusqu’au dénouement, accrochant au passage toute sorte de sentiments, de bribes de rêves, de mini-récits, de souvenirs, de pans d’Histoire. De leurs combinaisons, plus ou moins hasardeuses, naissait une cohérence qui en suggérait d’autres, un peu comme lors de la réalisation d’un toile dans laquelle chaque élément, chaque forme ne serait pas là sans la présence de toutes les autres qui l’appellent et l’entourent. Le réel n’est-il pas fait d’accidents, d’incertitudes, qui finissent par se répondre et s’éclairer les uns les autres ?

10/2013

ActuaLitté

Histoire de France

Les corps francs de 1814 et 1815. La double agonie de l'Empire, les combattants de l'impossible

Du Moyen Âge à nos jours, des troupes irrégulières (corps francs, partisans, francs-tireurs, résistants, etc.) ont secondé les armées officielles. Interceptant vivres, armes et courriers, tendant des embuscades, attaquant les arrière-gardes, leurs actions de guérilla n'ont toujours eu qu'un objectif : inquiéter l'ennemi. On se souvient encore des corps francs du conflit franco-prussien de 1870. Suite aux décrets du 8 janvier 1814 et du 22 avril 1815, pour freiner l'invasion étrangère, Napoléon délivra des brevets de colonel à ceux qui levaient à leurs frais des corps francs, créés dans toute la France mais surtout aux frontières de l'Est, armées de bric et de broc, regroupant d'anciens militaires (dont des retraités et des invalides), des déserteurs, des civils de tous âges. Leurs effectifs s'étoffèrent avec l'arrivée de douaniers et de gardes forestiers. Indisciplinés par nature, les corps francs devaient affronter la méfiance des administrations et la réticence des populations locales qui craignaient des représailles. Leurs chefs venaient d'horizons fort divers. Des opportunistes voyant là une occasion de gagner du galon, des pillards sans foi ni loi, mais aussi de fervents bonapartistes ainsi que des patriotes voulant à tout prix repousser l'envahisseur. Les actions de ces corps francs furent à l'image de leurs chefs. La seconde Restauration chassa sans pitié ceux auxquels on reprochait d'être restés fidèles à l'Empereur. Des têtes tombèrent. Certains de ces combattants s'exilèrent pour échapper aux cours prévôtales et aux assises. D'aucuns, forts de leur expérience, offrirent leurs services aux démocraties naissantes, de la Grèce à l'Amérique du Sud. La grande épopée du Premier Empire et ses héros ont éclipsé ces soldats de l'ombre, ces résistants de la dernière heure. Même si leur action est restée limitée, il convient de rendre hommage à ces combattants de valeur, tels que Damas, Frantz, Viriot, Brice, Simon, Wolff, etc., qui eurent le courage de tenter Y impossible ! Exhumer ces délaissés de l'histoire, dresser un panorama de leur recrutement et de leur combat, tel a été l'objectif des auteurs qui, durant des années, ont conduit des recherches rendues difficiles par la rareté des archives ou des récits déformés s'apparentant à des légendes. L'aventure éphémère des corps francs appartient de plein droit à la tragédie de la fin de l'Empire.

07/2011

ActuaLitté

Littérature française

Les Centenaires

A la résidence Les Centenaires on y vient pour finir sa vie. Un monde clos, dans un cadre méridional et ensoleillé où la vie des vieux pensionnaires s'égrène lentement, scandée par la routine des repas, des siestes, des attentes de visites et des querelles, sans oublier les "activités". Véra et Marcel y vivront leurs dernières années. Au fil de ses visites régulières, leur fille fait le récit minutieux, presque clinique et poignant, de ces vies qui s'amenuisent inexorablement. Elle s'acharne à recueillir, à faire resurgir et à comprendre des pans de ce qui fut leur vie, d'autant que ce récit de la grande vieillesse s'articule sur l'irréparable drame qui a frappé la lignée maternelle, tout entière engloutie dans la Shoah. Seule survivante, Véra sera libérée in extremis de Drancy. Hantée par ce crime, elle est assiégée par la disparition des siens jusqu'au seuil de la mort. On découvre aussi qu'à travers cette recherche scrupuleuse, se trouve le défi à relever : survivre aux survivants. Le dialogue entre Véra et sa fille court tout au long du récit et conduit cette dernière à s'interroger, alors qu'elle n'a pas été élevée dans la religion, sur le judaïsme dont elle est, de fait, partie prenante. A travers l'histoire familiale restituée par la narratrice, se profile l'Histoire d'un peuple toujours menacé d'anéantissement, sous la nouvelle bannière de l'antisionisme.

10/2019

ActuaLitté

Critique littéraire

Sophocle. La condition de la parole

La parole selon Sophocle vient d'une violence originelle qui nourrit sa dualité : elle est parole de la vie, expression immédiate du vouloir-vivre, et discours du monde, représentation construisant l'ordre social. Ainsi s'ouvre en tout échange la possibilité d'un conflit entre ces exigences opposées, qu'il revient aux rites sociaux de juguler, mais qu'un héros de tragédie peut provoquer. Ce conflit apparaît dans les sept tragédies conservées de Sophocle (Ajax, Les Trachiniennes, Antigone, oedipe roi, Electre, Philoctète, Oedipe à Colone). En lui se dressent les deux versants de la parole : cris, plaintes, pleurs, gestes du corps souffrant, d'un côté ; préjugés, jugements, doctrines, plaidoyers, de l'autre. Une division si forte peut déconsidérer, voire renverser l'ordre social, dénoncé comme fictif ou même illusoire. La crise des croyances reçues et des valeurs partagées, la ruine des représentations communément admises constituent la pire catastrophe qui puisse avoir lieu parmi les hommes. Ce désastre, le présent essai lui donne un nom prestigieux : "le tragique" , rétablissant sur de nouvelles bases ce grand concept éducateur. Jérôme Thélot est professeur à l'Université de Lyon. Il a publié de nombreux ouvrages, parmi lesquels : Poétique d'Yves Bonnefoy (1983) ; Baudelaire. Violence et poésie (1993) ; Au commencement était la faim (2005) ; L'Idiot de Dostoïevski (2008) ; Les Avantages de la vieillesse et de l'adversité. Essai sur Jean-Jacques Rousseau (2015). Il a aussi traduit Le Voyageur chérubinique d'Angelus Silesius, et le Woyzeck de Büchner.

09/2019

ActuaLitté

Récits de voyage

De Bruxelles à Alger

Les années ont passé, et à présent, aux portes de la vieillesse, l'heure du bilan est arrivée, des souvenirs enfouis au plus profond de ma mémoire resurgissent et se bousculent dans ma tête, ils me reviennent provoqués par ce long travail de recherche, de documentation et d'écriture. J'étais loin d'imaginer que près de soixante ans plus tard j'écrirai mon histoire, c'est une étrange sensation que de se livrer à des inconnus dont on ne sait rien, est-ce de l'impudence, une forme de narcissisme ou tout simplement le besoin égoïste de se libérer de cette expérience qui m'a marqué comme elle a marqué près de deux millions de gamins, certains diront que c'est une forme de thérapie pour en finir une fois pour toutes avec ce traumatisme, je ne sais pas, c'est possible ; au départ je souhaitais transmettre mon vécu à ceux qui me sont proches, puis tout s'est emballé et je me sens un peu dépassé, emmené dans un tourbillon. Je croyais l'avoir oublié ce passé, en fait on n'oublie rien inconsciemment l'homme occulte une période de sa vie, il se protège tout simplement. S'il me fallait absolument trouver un côté positif à cette aventure, je dirais que l'amitié, l'esprit de corps et la confiance entre les hommes de tous grades de la compagnie sont primordiaux dans ces moments-là

06/2019

ActuaLitté

Poches Littérature internation

Le fils du concierge

Il s'appelait Zissis ; c'était le ?ls d'un concierge du voisinage. Un grand gars pataud avec les cheveux huileux, et moi je devais faire de cet escogriffe une créature ornée d'une brosse de porc-épic. Naguère, je me souviens, c'était un enfant réservé, poli, toujours premier à l'école ; de ce temps-là il m'appelait Monsieur. Maintenant c'était Evri tout court. Dans ses yeux s'était allumée une lueur curieuse ; il voulait, paraît-il, être un homme - comme si quelqu'un y avait fait obstruction. La nouvelle de Ménis Koumandaréas s'organise autour d'incidents survenus dans le salon de coiffure d'Evripidis (Euripide) et des histoires qu'il raconte à ses clients. La mort plane autour du jeune Zissis, le fils d'un concierge des environs. Mais est-il bien celui qu'il prétend être? ? et qui est ce vieil homme qui apparaît et qui affirme être son père alors que son propre fils s'est tué dans un accident de moto? ? de quel drame le concierge est-il le témoin? ?... Toute la tension du récit est là, dans ce huis-clos absurde. Cette fable sur la vieillesse, le temps, la mort, nous renvoie à la vanité des choses d'ici-bas. Les dessins de Michel Barzin, avec leur fausse légèreté, accentuent ce tragique et entrent en résonance avec le destin du Concierge, de Ménis Koumandaréas (assassiné fin 2014 pour quelques billets de banque) et de la Grèce actuelle.

09/2015

ActuaLitté

Sociologie

La vérité vous libérera, mais d'abord elle vous mettra en rage. Réflexions sur l'amour, la vie, la révolte

" Quelque part entre la poésie et le journalisme se trouve le pays magique des citations. Elles peuvent être factuelles ou fantaisistes, personnelles ou politiques, venir de l'université ou de la rue, mais elles sont toujours assez courtes et pertinentes pour imprimer l'esprit". Depuis ses jeunes années en tant que journaliste activiste, Gloria Steinem a toujours su manier la langue pour forger des slogans : ceux qui disent tout en peu de choses, qui inspirent, qui réconfortent, qui rassemblent. Pendant des décennies, les bons mots de Gloria ont aidé des générations de femmes à prendre leur vie en main. Tirées de ses écrits de ses discours mais aussi de ses amies, ce florilège rassemble ainsi ses meilleurs citations sur les sujets qui comptent : le patriarcat et l'importance de se libérer des conventions mais aussi la vieillesse, le travail, le bonheur... Entre réflexion, et poésie, La Vérité vous libérera mais d'abord elle vous mettra en rage vous fera rire et vous donnera envie de soulever des montagnes ! Un livre atemporel, à partager sans modération. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Karine Lalechère. A propos de l'auteur Gloria Steinem, aujourd'hui âgée de 86 ans, est une activiste féministe américaine. Journaliste, écrivain, elle a fondé le magazine Ms. et, avec Jane Fonda et Robin Morgan, le Women's Media Center, une organisation qui se bat pour rendre les femmes plus visibles dans les médias.

11/2020

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

Fin de vie en établissement gériatrique

L'entrée en institution n'est pas un événement banal dans une vie, ni pour celui qui la vit, ni pour celui qui prend la décision de l'imposer à l'autre. Rares sont les personnes âgées qui décident en toute liberté d'entrer en Unité de Soins Longue Durée. Les établissements, souvent insuffisamment pourvus en personnel qualifié, ont un fonctionnement quotidien très exigeant où le temps est compté. La personne qui prend la décision d'y placer un parent est en quête de sécurité pour ce dernier et de reconnaissance pour l'accompagnement qu'il a effectué jusque-là. Ses représentations de la vieillesse et de la mort, son angoisse devant ces représentations, son appréhension de la perte d'un être aimé à qui il a donné quelques mois ou plusieurs années de sa vie, viennent renforcer ses attentes lors du passage à l'institution. Son mal-être rencontre celui des soignants journellement confrontés à l'usure que provoque la fréquentation des personnes psychiquement et physiquement dépendantes, à l'insatisfaction de soi, à la pression du rythme de travail, à la répétition des tâches, à la proximité de la mort... Le choc de ces deux mondes en souffrance nécessite un cadre spécifique pour que l'institution remplisse sa mission avec bienveillance. La mort, menace constante, demeure la toile de fond de la vie quotidienne de ces institutions, où l'on vient pour y vivre en attendant d'y mourir dans la grande dépendance.

03/2010

ActuaLitté

Littérature française

Une enfance gasconne

"Parler de son enfance ; tous les auteurs l'ont fait, au seuil de leur vieillesse, de Tolstoï à Pagnol. J'approchais la soixantaine, je n'avais pas trop à me plaindre de ma vie, faite, comme pour la plupart, de réussites et d'échecs ; un quotidien simple de professeur de français dans un collège rural d'une petite ville du Lot-et-Garonne, qui m'avait adopté, dont j'avais adopté les élèves, souvent excellents, malgré leur milieu modeste. Cela correspondait précisément à mon idéal d'enseignant d'abord dévoué aux plus humbles. Avant que les souvenirs les plus marquants ne s'estompent dans le brouillard d'une mémoire déjà un peu moins sûre, où les événements passés, selon les jours et l'humeur, seraient embellis ou noircis, j'éprouvais le besoin pressant de retrouver certains épisodes de mes premières années, de les transcrire comme un témoignage, un dernier message lancé telle une bouteille à la mer, avant l'ultime silence". Dans ce récit romancé d'une enfance faite de grandes joies et de petites peines, nourrie de la terre et des champs vallonnés de la Gascogne, sa terre natale, Richard Gubert aborde aussi comme un questionnement ses origines espagnoles et ses racines gasconnes, dont sa grand-mère maternelle fut la figure tutélaire. Renaît alors une époque révolue, celle des années 50 et 60, époque dite des Trente Glorieuses, que l'on découvre comme une "leçon pour aujourd'hui" .

05/2023

ActuaLitté

Esotérisme

Encyclopédie des symboles

Figures extraordinaires, images mystérieuses, constructions fantasmagoriques, fantasmes, mais aussi éléments directement issus de la réalité : les symboles fascinent, déroutent et peuvent parfois donner l'impression que l'on participe d'un monde énigmatique et proche de l'irrationnel. En fait, ils sont l'un des matériaux premiers de la conscience et relèvent autant du rêve que d'un vaste fonds culturel. De là l'importance qu'il y a, aujourd'hui, d'en fournir un relevé encyclopédique aussi riche et aussi complet que possible. L'ouvrage révèle l'arrière-scène des mots les plus communs et aussi celle des cultures. Ainsi le blanc, symbole de virginité en Occident, était signe de mort chez les Aztèques et reste de nos jours encore signe de deuil ou de vieillesse en Chine. L'arbre, quant à lui, représente la création dans la plupart des cultures. Comme l'échelle, marque de la communication entre les hommes et Dieu chez les chrétiens, devient celle de la connaissance dans un rite écossais de la franc-maçonnerie... Par une iconographie abondante, des centaines d'articles synthétiques et précis, des milliers de termes expliqués, cet ouvrage devrait aiguiser la curiosité du lecteur et l'inciter à réfléchir sur cet inépuisable ensemble de figures qui constituent et nourrissent l'univers symbolique. L'Encyclopédie des symboles s'adresse à la fois au curieux, à l'amateur de découvertes et de rêves, et au spécialiste désireux de parfaire ses connaissances. Un ouvrage de référence.

11/2000

ActuaLitté

Histoire internationale

Hindenburg. L'homme qui a conduit Hitler au pouvoir

Hindenburg (1847-1934), président de la République de Weimar pendant dix ans, porte la responsabilité d'avoir appelé Hitler au pouvoir. Mais loin d'être une erreur de vieillesse, cette décision est dans le droit-fil de toutes ses positions antérieures. Elevé dans le culte de la grandeur et de la toute-puissance de l'Allemagne, il n'a jamais répugné à tomber dans l'excès voire l'extrémisme. Couvert de gloire (largement usurpée) au début de la Grande Guerre alors même qu'il était déjà à la retraite, Hindenburg a ensuite constamment abusé de son image pour exercer le commandement suprême et surtout s'immiscer dans les affaires politiques, quitte à desservir les institutions et les personnes qu'il révérait pourtant le plus, rompant avec ses amis les plus proches et plaçant l'empereur Guillaume II lui-même dans des impasses. Pur produit de la caste des Junkers, il intrigue pour pousser les chefs militaires et politiques à la démission. Il impose la guerre sous-marine à outrance et refuse toute paix de compromis. Hindenburg a pris une large part aux malheurs de l'Allemagne et a été, après la guerre, le grand champion de la fiction du "coup de poignard dans le dos", l'argument massue des nazis pour fanatiser les foules allemandes. A partir d'une documentation de première main, le grand spécialiste des mondes germaniques qu'est Jean-Paul Bled donne ici la première grande biographie en français de cet homme largement néfaste.

09/2020