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Blondel

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Littérature française

Silence, on ment

En apparence, tout oppose Richard Tessler, l'animateur vedette de Canal Première, qui manie la langue comme une arme de combat, et Hassan Elgann, l'ailier droit de l'équipe de France, au physique de pharaon émacié, le crâne rasé, le verbe rare, soudé à son clan familial dans le 93. En apparence, seulement. Ces deux fauves ont au moins un rêve en commun : Delphine, blonde aux jambes affolantes, aussi cynique que Tessler dont elle ne fera qu'une bouchée. En la raccompagnant chez elle, Richard voit ce qu'il n'aurait pas dû voir : une émeute dans la cité où un enseignant se fait molester puis tombe dans le coma. La police cherche les responsables et surtout leur commanditaire. Richard sera-t-il impliqué ? Alors la bluette entre " happy few " des plateaux télé vire à la série noire. Chacun verra son passé resurgir. On découvrira, au passage, que tout le monde ment. Et se ment. Tessler a effacé toutes traces de ses origines, le clan Elgann flirte avec le banditisme, Delphine est une manipulatrice hors pair. Mais au juste, qui manipule qui ? Avec le brio et la causticité qu'on lui connaît, Gilles Martin-Chauffier ne décrit plus seulement les coulisses du Tout-Paris médiatique, il aborde ici les problèmes de notre société : en fustigeant les " grandes consciences " qui, sous couvert de morale, font des banlieues le théâtre de leurs ambitions, il pose des questions gênantes. Comment s'intégrer à la société française ? Et qu'arrive-t-il quand on s'affranchit des règles ?

09/2003

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Policiers

Les coulisses de la mort

A l'opéra de Strasbourg, on découvre des cadavres dans les placards des studios de danse ! Un grand chorégraphe, Jonel Rose, vieux lion décadent à la crinière blonde et blanche, séducteur, despotique et pervers à ses heures est le centre d'une coterie de danseurs hauts en couleurs. Son épouse, Lucie Delattre, une belle brune aux yeux d'un violet profond, semble s'être fait une raison des frasques, infidélités et même de la bisexualité de son mari. Passions amoureuses, ambition débridée dévorent les étoiles qui gravitent autour de Jonel Rose et se déchirent pour avoir la vedette sur scène et dans le cœur de notre bel indifférent, aussi génial que dépourvu de sentiments véritables... En apparence ! Deux journalistes des Dernières Nouvelles d'Alsace parviennent à pénétrer la compagnie et à nouer avec certains de ses membres des liens de confiance et davantage... Tout cela se termine mal ! L'inspecteur Lantier, sorte de Colombo alsacien, totalement déplacé dans ce milieu se laisse abuser un peu par tout le monde. Il finira par s'orienter dans cet imbroglio de passions et ambitions malsaines, pour révéler - mais un peu tard - la Vérité. Ceux des danseurs qui parviendront à échapper à une mort violente sortiront éclopés de l'aventure. Le lecteur frissonnant de peur refermera le livre avec le sentiment d'avoir été lui aussi baladé mais ce fut une belle échappée dans les coulisses de l'Opéra du Rhin, pas si éloignées, peut-être, des coulisses de tous les théâtres, en tout lieu et en tout temps...

03/2014

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Littérature étrangère

Une veuve de papier

A deux heures de New York, il est une vieille demeure au bord de la mer grise. L'été 1958, Eddie, joli garçon de seize ans, y découvre l'amour dans les bras de la plus belle femme du monde, qui est aussi la plus triste, tandis qu'autour d'eux planent d'innombrables photos, gracieux fantômes de ses fils perdus. Ruth, sa petite fille, s'éveille au milieu de la nuit, et Ted, son mari, rusé joueur de squash et Don Juan balnéaire, écrit des contes pour enfants, des contes qui font peur... Mais l'été finit, au premier vol d'oies sauvages, et la blonde Marion prend sa Mercedes rouge pour abandonner le mari qu'elle n'aime plus, le jeune amant qu'elle n'ose pas aimer, et la fillette à laquelle elle craint trop de s'attacher. Après cette aube nostalgique, nous retrouvons Ruth en 1990, romancière célèbre et redoutable joueuse de squash, mais célibataire anxieuse, qui appréhende le mariage et la maternité. Lors d'une tournée de promotion à Amsterdam, une virée dans le quartier chaud et la rencontre d'une accorte prostituée rousse la confrontent à une aventure tout droit sortie de ses terreurs enfantines. Une veuve de papier a la verve burlesque et parfois polissonne des meilleurs romans de John Irving ; c'est aussi un livre nocturne, sur la part d'ombre dans l'être, le deuil et la mélancolie ; mais c'est surtout un conte merveilleux, où, si le chagrin a la vie longue, l'amour se trouve et se retrouve.

04/1999

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Comédie romantique et humorist

Siri, qui suis-je ?

" Quand Le Journal de Bridget Jones rencontre La Revanche d'une blonde. " Booklist " Il faut croire que je suis le genre de fille qui atterrit à l'hôpital en robe de cocktail un mardi soir, sans pièce d'identité, ni accompagnant. Le médecin dit que j'ai passé les deux derniers jours dans un léger coma, comme Peter Gallagher dans L'amour à tout prix, un film dont je me souviens chaque réplique. Pour ce qui est de mon nom à moi ? Pas la moindre idée. Tout ce que je sais, c'est que je déteste ma coiffure. " Lorsque Mia se réveille dans un hôpital de Long Beach, elle est incollable sur la famille Kardashian-Jenner mais ne sait plus ni son nom ni où elle habite. Heureusement que les réseaux sociaux existent ! Instagram lui indique alors qu'elle vit dans une immense villa dont la façade rose ferait pâlir de jalousie Kylie Jenner. C'est là qu'elle tombe sur Max, un séduisant house-sitter, qui lui explique que la maison appartient en réalité à son petit ami, JP, un milliardaire français. Waouh la vie de Mia semble parfaite ! Mais en remontant son fil Instagram, Max et elle lèvent le voile sur une vérité surprenante... A l'ère où tout va si vite, est-il encore temps pour elle de réécrire son histoire ? " Vous avez aimé The Flight Attendant ? Ce roman est fait pour vous. " E ! Online " Une satire mordante sur l'ère 2. 0. " POPSUGAR " Parfait pour les amateurs de comédies romantiques modernes. " Kirkus Reviews " Amusant et divertissant. " Publishers Weekly

05/2021

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Romans de terroir

Un bouquet de fiançailles

Jeantou et Martin convoitent la même jeune fille, Miette Cadet. Comme le veut la tradition à Plantier, le soir du bal, devant tout le village rassemblé, les garçons qui souhaitent se fiancer offrent à leur promise, en guise d'engagement, un bouquet de génépi qu'ils sont allés cueillir quelques jours auparavant. Si Martin est fortuné et sait danser, Jeantou est tout son opposé. Il doit en outre affronter son père qui a choisi la jolie et coquette Barberine. Bien que fortement contrarié, Jeantou ne se résoudra jamais à changer l'amour de son coeur. Il est prêt à tout, même à tenter le diable en grimpant au Fiermont, cette montagne où pousse un génépi exceptionnel et unique, pourvu de fleurs plus grandes et plus parfumées. Tout le monde le sait mais rares sont ceux qui s'y rendent, car le parcours est périlleux et la cueillette dangereuse. Pourtant Jeantou songe que c'est cette Blonde-là qu'il lui faut cueillir, et aucune autre. Miette le mérite ! Ainsi il aura le plus beau bouquet à Plantier et elle ne pourra pas le refuser. Cette décision à la fois folle et insolente déclenchera une belle série d'imprévus et de péripéties qui secoueront le village tout entier. Alysa Morgon nous offre une histoire où se mêlent usages et traditions, larmes et rires, musique et rigodons, montagnes et Méditerranée. A la beauté des expressions issues du terroir s'ajoute un travail singulier et très personnel sur la langue. Le roman d'une conteuse d'exception.

04/2014

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Livres 3 ans et +

Graine de vérité. Kamishibaï

Matériel nécessaire pour une animation : Un kamishibaï, c'est à dire un jeu de planches illustrées racontant une histoire. Un butaï en bois fabriqué artisalement à la maison ou acheté dans un magasin spécialisé est conseillé. Voir un modèle de butaï proposé dans les photos ci-dessus. Il en existe de nombreux modèles artisanaux qui peuvent être de véritables oeuvres d'art. Si vous ne possédez pas de butaï, vous pourrez utiliser le kamishibaï comme un grand livre. Vous rassemblerez votre jeune auditoire autour de vous et présenterez les grandes illustrations aux petites têtes blondes. Ce format A3 est très utile dans les classes de maternelles où toute la classe voit bien les illustrations de l'album. Bien sûr, rien n'empêche d'avoir également l'album en classe pour que les élèves puissent manipuler le livre et revenir individuellement sur le récit. Le kamishibaï (mot japonais signifiant littéralement "pièce de théâtre sur papier"). Le conteur, fait défiler les planches A3 placées dans un butaï. Le texte est écrit à l'arrière des planches ordonnées d'une certaine façon. Le jeune spectateur est ravi d'entendre son histoire contée par un plus grand. Un vrai spectacle à offrir aux petits et aux grands. Lors d'un goûter d'enfants, vous réjouirez votre petit monde avec cette activité originale. Les facéties et fabulations des enfants sont elles graves ? Pierre, petit berger est connu pour ses facéties. Un jour de retour à la maison, il relate à ses parents son étrange rencontre avec le vent. Celui-ci lui a fait de grandes confidences. Ce sont ces confidences qui vont mettre à mal un village entier... .

12/2019

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Littérature française

Le carnaval des vents d'Islande

Port de Gravelines, 1898. Après six mois forcés à terre, à la suite du décès de sa mère, le jeune Pierre Blondeel embarque une nouvelle fois sur la Louise-et-Gabrielle. Au loin, l’Islande et ses eaux poissonneuses. Pour le jeune homme, la pêche à la morue est aussi mythique que vitale : elle fait vivre l’économie locale de Dunkerque et de ses environs. Surtout, en Islande se trouve la délicieuse Soley, aux cheveux roux pâle, qu’il compte bien épouser malgré les frontières de langue, de culture et de distance. Mais une tempête, un naufrage, un autre homme aussi, seront autant de périls qu’il devra affronter. Années 2000, Dunkerque. Raphaël Nemours, parisien pur souche, débarque dans le Nord pour suivre un stage de journalisme, enquêtant notamment sur des pollutions illégales. Accompagné de son amie Agathe, originaire de la région, il va découvrir l’une des plus solides traditions de la ville : le carnaval. Hymne à Jean Bart, déguisements rituels, bière qui coule à flots, rires francs et, bien sûr, le parlé ch’ti… La rencontre avec Antoine, un vieux monsieur charmant, mémoire vivante de Dunkerque, va entraîner Raphaël dans l’histoire de ce Nord méconnu. Antoine, en effet, est le descendant direct des pêcheurs à la morue d’Islande. Passionné par ce passé très riche, volontaire et curieux, Raphaël découvrira peut-être ce qui, vraiment, l’attendait à Dunkerque… Dans ce roman où s’entrelacent deux récits et deux époques, c’est toute une région qui se met à vivre sous nos yeux, avec chaleur, pour dessiner une véritable saga familiale.

05/2011

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Religion

Sommes-nous sortis de la crise du modernisme ? Enquête sur le XXe siècle catholique et l'après-concile Vatican II

A la fin du XIXe siècle et au début du XXe, face à l'effervescence intellectuelle et sociale du monde européen, l'Eglise catholique vit repliée sur elle-même. Se sentant menacée par les remises en cause de la culture moderne, elle campe sur sa doctrine déclarée immuable. De l'intérieur cependant et en France notamment, des chrétiens prennent l'initiative de repenser le christianisme dans les domaines historique, biblique, philosophique, théologique et social. Leur objectif, c'est de faire entrer l'Eglise catholique dans la modernité afin d'actualiser l'Evangile en leur temps. L'historien Louis Duchesne, le bibliste Alfred Loisy, les philosophes et théologiens Maurice Blondel et Lucien Laberthonnière, le scientifique Edouard Le Roy, le militant social Marc Sangnier sont les grandes figures de ce mouvement. Rome prend peur. Les acteurs de cette renaissance prometteuse, que leurs adversaires nomment "les modernistes", sont condamnés, voire excommuniés. Le pape Pie X (1904-1914) met en place dans toute l'Eglise un système de contrôle pour couper court à la résurgence possible du péril "moderniste". Pendant cinquante ans (1914-1960), le catholicisme sera ainsi soumis à une chape de plomb sous les pontificats de Benoît XV, de Pie XI et surtout de Pie XII. La pensée officielle s'impose avec une redoutable fermeté. Les novateurs, notamment les membres des célèbres Ecoles dominicaine du Saulchoir et jésuite de Fourvière, sont les cibles de la nouvelle inquisition. Les théologiens Chenu, Féret, Congar, De Lubac, Fessard, Teilhard sont ainsi destitués et même exilés. La traversée est rude pour tous ceux qui s'essaient à revivifier le catholicisme. Arrive le concile Vatican II initié par Jean XXIII. En dépit d'ouvertures et d'innovations, la doctrine dogmatique et morale sous-jacente demeure en très grande partie traditionnelle. Les questions posées par "la crise moderniste" restent sans réponse. Peu d'années après la clôture du concile, une régression s'opère sous Paul VI et va s'accentuer sous Jean-Paul II et Benoît XVI. Face à cette situation verrouillée et qui le demeure sous le pape François, de pensée classique bien que soucieux d'ouverture aux personnes marginalisées, la nécessaire mutation du catholicisme reste-t-elle possible ? A quelles conditions, les questions des "modernistes" pourraient-elle être prises en considération ?

11/2016

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Philosophie

Regards sur la pensée française. 1870-1940

J'ai choisi comme sujet de cours, en cette seconde année de captivité, de dresser un tableau de la pensée française de 1870 à 1940, c'est-à-dire entre deux grands désastres pour la France. Il m'a semblé que cette époque avait été en philosophie une grande époque, non seulement parce qu'elle avait été marquée par de très grands noms et de très hardis efforts, mais encore parce que la philosophie, à l'inverse de ce qui se passait auparavant, avait pénétré dans des domaines qui jusqu'ici ne recevaient qu'un éclairage indirect - je songe à la littérature, l'art, la politique, la religion, la mystique. J'ai pensé qu'après la secousse si douloureuse de 1940, et avant que notre patrie retrouve sa place dans le concert intellectuel des nations, il était nécessaire que nous prenions conscience de notre tradition présente, du mouvement des esprits et des directions vers lesquelles ce mouvement tend. Ces tableaux synthétiques des efforts, ces bilans sont utiles à tous les temps, soit pour faire comprendre aux esprits la valeur respective des diverses pensées, soit pour leur permettre de se mieux saisir en se situant à leur exacte latitude, soit enfin pour faire saisir les lacunes et faire surgir des vocations précises. Le Rapport inimitable de Ravaisson est le modèle du genre, et c'est à lui que nous nous référons, c'est de lui que nous partons. Mais un tableau de ce genre est plus utile encore après les grandes crises. Il n'est pas rare, dans l'histoire, de voir les périodes qui suivent les désastres être fécondes dans le domaine des idées. Le relèvement de l'Allemagne après 1806 s'est fait par l'entremise de Fichte et du réveil simultané de la tradition philosophique et de la tradition nationale. Ce sont les fils de ceux qui avaient souffert en 1870 qui ont fait la France nouvelle ; il est frappant de voir quelle sève montait dans ses hommes qui sont nés autour de 1870, qu'ils s'appellent Poincaré, Pétain, Foch, Clemenceau, ou Barrès, Bergson, Boutroux, Blondel. Là se vérifie encore le mot de Pascal, qu'il faut s'offrir par les humiliations aux inspirations, qui seules font le vrai et salutaire effet.

04/1997

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Littérature érotique et sentim

Couple improbable. Tome 2, Player

Lila Callan a eu une enfance peu conventionnelle - il faut dire que sa mère est propriétaire d'un bordel. Mais elle a beau avoir hérité de ses parents un certain côté loufoque et excentrique, c'est avant tout une femme forte, indépendante et extrêmement intelligente. Le fait qu'elle soit également grande, belle et blonde est un bonus qu'elle n'a jamais cherché à exploiter. Non pas qu'elle soit coincée, simplement, elle préfère les relations sérieuses aux coups d'un soir. Jusqu'à ce qu'elle rencontre Ryan York, et qu'elle commence à en douter. Beau à tomber par terre. Un corps de rêve. Un sens de l'humour contagieux. Et du charme à revendre. Ryan York a tout d'une star de cinéma. Sauf que ce n'est pas le cas. Il a tourné le dos à une carrière sur les grands écrans, préférant devenir le bras droit d'Eric Larsson - son meilleur ami et star hollywoodienne. Sous ses airs décontractés, Ryan est le genre de mec qui s'occupe de tout. Et les femmes ont tendance à se jeter sur lui pour qu'il s'occupe d'elles. Ce qui ne lui pose pas de problème. Pas. Du. Tout. Sauf que son don pour attirer les femmes dans son lit ne semble pas s'appliquer à la charmante Lila. Elle n'arrive pas à savoir si elle va enseigner au player numéro 1 de nouvelles règles, ou bien si c'est elle qui va entrer dans son jeu... Ce qui est sûr, c'est qu'il y aura de l'action.

10/2019

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Littérature française

Le crime de l opera. Tome 1

Le boudoir était tendu de soie bouton d'or, parce qu'elle était brune, cette merveilleuse Julia d'Orcival qui tenait si bien son rang à la tête du grand état-major de la galanterie parisienne. Un feu clair brûlait dans la cheminée, garnie de chenets Louis XVI, des chenets authentiques où s'étaient posés les petits pieds des belles du Versailles d'autrefois. La lueur adoucie d'une lampe en porcelaine du Japon éclairait le réduit capitonné où n'étaient admis que les intimes. On n'entendait pas d'autre bruit que le roulement lointain des voitures qui descendaient le boulevard Malesherbes, et le murmure de l'eau bouillante qui chantait sa chanson dans le samovar de cuivre rouge. Pourtant, Julia n'était pas seule. Près d'elle, à demi couchée sur une chaise longue, un jeune homme, plongé dans un vaste fauteuil, tortillait sa moustache blonde, et regardait d'un oeil distrait une terre cuite de Clodion, représentant des Bacchantes lutinées par des Faunes. L'élégant cavalier ne songeait guère à cette oeuvre d'art, pas plus que la dame ne songeait au splendide tableau de Fortuny qui rayonnait en face d'elle, et qu'elle avait payé une somme folle. Et s'ils se taisaient, ce n'était pas qu'ils n'eussent rien à se dire, car ils s'observaient à la dérobée, comme deux adversaires d'égale force s'observent avant d'engager les épées. Un viveur expérimenté aurait jugé à première vue qu'entre ces amoureux il allait être question de choses sérieuses. Un auteur dramatique aurait flairé une situation.

02/2023

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Romans de terroir

Le jardin d'Eugénie

Tout le monde l'appelle mademoiselle Léa. Elle force le respect et l'admiration. Les autres filles du village ne la côtoient guère, la trouvant d'une autre époque. Elle ne fréquente pas les bals et aime le travail des champs. Ses bras vaillants retournent la terre aussi bien que ceux d'un gars ! Toujours seule, Léa n'a pour confidente que la maison abandonnée de la vieille voisine Eugénie, de plus en plus envahie par la nature. Un énorme bouquet sauvage qui est aussi devenu le paradis des abeilles, des oiseaux et des renards. Depuis la mort d'Eugénie, elle n'avait alors que 10 ans, elle en a fait son refuge. Elle peut à son aise parler à voix haute, gesticuler, se fâcher, réciter une poésie, mais surtout pleurer. Qu'est devenue Gisèle, son amie d'enfance, la petite blonde aux yeux bleus, qui vivait cachée chez Eugénie et qui a disparu comme elle est venue ? Et François ? Ce prince charmant l'avait soignée alors qu'elle s'était blessée en portant secours à une de ses brebis. Aujourd'hui, il ne lui reste que la mémoire du passé pour meubler sa solitude. Alors, c'est dans cet îlot de calme et de sérénité qu'elle échafaude mille et un plans pour retrouver sa jumelle, car Gisèle est devenue une part d'elle-même, et François, dont elle a gardé le mouchoir de poche. Elle ne connaîtra aucun repos tant qu'elle n'aura pas retrouvé ces deux êtres, qui sauront lui ouvrir le coeur. Elle surmontera les douloureuses épreuves avec un courage, une opiniâtreté et une générosité exemplaires.

05/2012

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Musique, danse

Sylvie Vartan. Le feu sous la glace

Depuis les années soixante, la plus belle pour aller danser porte un prénom : Sylvie. Sylvie, figure de proue myhtiqie du bon vieux temps de feu les Carpentier. Sylvie, présentée en Amérique comme " le plus beau cadeau de la France depuis la statue de la Liberté ". Sylvie, déifiée au Japon, ce pays " porte-bonheur " où elle rencontra son second mari, un jour de 1981. Sylvie, star internationale aux millions de disques vendus, aux milliers de couvertures de magazines, submergée de prix et de récompenses dont une seule pourtant fit sa fierté et aurait fait pleurer son père une étoile et un petit morceau de ruban rouge piqués sur le revers de son tailleur noir, en 1998, dans un salon de l'Elysée. Sylvie, un prénom rond comme le visage des icônes de Bulgarie, son pays d'origine, un hymne scandé sur tous les airs depuis des générations par les admirateurs de " La Blonde ", comme la surnomment affectueusement ses fans. Mais connaît-on vraiment Sylvie Vartan, l'idole des jeunes au féminin ? Que sait-on réellement de son mariage avec Johnny, de leurs ruptures fracassantes et de leurs retrouvailles savamment orchestrées ? Comment a-t-elle traversé toutes les modes, troquant sa panoplie yé-yé pour des extravagances de paillettes ? Pourquoi la reine du music-hall n'a-t-elle jamais triomphé au cinéma ? Après des mois d'enquête, ponctués de rencontres et d'interviews inédites, Emmanuel Bonini dresse, pour la première fois, le portait de feu et de glace d'un mythe qui, depuis plus de quarante ans, fait résonner un refrain bulgare dans le cœur des Français.

03/2004

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Littérature étrangère

Une comédie des erreurs

Dans une petite université au fin fond de la Virginie, une jeune lesbienne idéaliste tombe amoureuse de son professeur de poésie, réputé pour ses frasques homosexuelles. Improbable mais pas impossible - nous sommes au milieu des années 1960 -, quoique peu recommandable. S'ensuivent quelques nuits d'amour torrides, une grossesse inattendue, un mariage à la va-vite, un deuxième enfant pour redresser le tir et, faute d'y parvenir, un ressentiment qui tourne à la haine mutuelle qui se transforme en envies de meurtre. Alors Peggy plaque mari et fils pour disparaître avec sa fille de trois ans dans une cambrousse du sud des Etats-Unis. Elles squattent une bicoque délabrée et vivotent sous les identités usurpées d'une femme noire et de sa fille. La petite Karen est pâle et blonde, et alors ? A cette époque-là et dans ces régions-là, une seule goutte de sang noir dans un arbre généalogique suffit à justifier d'une appartenance à la race considérée jusque peu comme inférieure. Ce qui arrange Peggy, car c'est la planque idéale. Mais échappe-t-on jamais à ses origines ? Les hasards du destin rapprocheront les membres de cette famille ô combien dysfonctionnelle, pour le meilleur et pour le pire. Dans cette comédie inouïe d'audace et d'intelligence, les Blancs sont noirs, les riches sont pauvres, les homos hétéros et vice-versa. Bien-pensants, conservateurs, utopistes, narcissiques, hippies et intellos : tous se croiseront au détour de situations rocambolesques, et personne n'en sortira indemne. Avec Nell Zink, dîtes adieu au mythe américain des années 1960, et ne vous fiez jamais aux apparences.

08/2016

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Littérature française

Le crime de l opera. Tome 2

Le boudoir était tendu de soie bouton d'or, parce qu'elle était brune, cette merveilleuse Julia d'Orcival qui tenait si bien son rang à la tête du grand état-major de la galanterie parisienne. Un feu clair brûlait dans la cheminée, garnie de chenets Louis XVI, des chenets authentiques où s'étaient posés les petits pieds des belles du Versailles d'autrefois. La lueur adoucie d'une lampe en porcelaine du Japon éclairait le réduit capitonné où n'étaient admis que les intimes. On n'entendait pas d'autre bruit que le roulement lointain des voitures qui descendaient le boulevard Malesherbes, et le murmure de l'eau bouillante qui chantait sa chanson dans le samovar de cuivre rouge. Pourtant, Julia n'était pas seule. Près d'elle, à demi couchée sur une chaise longue, un jeune homme, plongé dans un vaste fauteuil, tortillait sa moustache blonde, et regardait d'un oeil distrait une terre cuite de Clodion, représentant des Bacchantes lutinées par des Faunes. L'élégant cavalier ne songeait guère à cette oeuvre d'art, pas plus que la dame ne songeait au splendide tableau de Fortuny qui rayonnait en face d'elle, et qu'elle avait payé une somme folle. Et s'ils se taisaient, ce n'était pas qu'ils n'eussent rien à se dire, car ils s'observaient à la dérobée, comme deux adversaires d'égale force s'observent avant d'engager les épées. Un viveur expérimenté aurait jugé à première vue qu'entre ces amoureux il allait être question de choses sérieuses. Un auteur dramatique aurait flairé une situation.

02/2023

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Littérature érotique et sentim

Colocs (et rien d'autre)

Il paraît que "les opposés s'attirent" . Il paraît que "qui se ressemble s'assemble" . Il paraît que les Jedi préfèrent les blondes. Et il paraît aussi qu'on évite les otites en se fourrant un oignon dans l'oreille. Les proverbes, Ashley s'en méfie depuis qu'elle a eu l'occasion de constater qu'un de perdu, c'était un de perdu. Mais, depuis que Ben est entré dans sa vie et s'est installé dans l'appartement qu'elle partageait jusque-là avec sa meilleure amie, elle en viendrait presque à accepter l'idée qu'elle n'est pas condamnée à passer toute son existence en solitaire. Ben est si drôle, Ben est si touchant, Ben est si... Ben est un ami. Et il doit le rester. L'amour, ça finit toujours mal, et il est hors de question de risquer leur amitié pour une relation sans lendemain. Pour elle, c'est clair, ils sont amis. Et colocs. Et rien d'autre. Mais il paraît que Ben ne l'entend pas de cette façon... "Un très bon roman où les sentiments sont présents, mais avec néanmoins une bonne dose d'humour et de tendresse" - Les livres en folie A propos de l'autrice Révélée par la série phénomène "Dear You" et confirmée par le succès de chacun de ses nouveaux titres, Emily Blaine est devenue, avec plus de 500 000 exemplaires vendus, la reine incontestée de la romance moderne à la française. Bretonne de coeur et parisienne d'adoption, elle envisage l'écriture comme un plaisir et, malgré son succès impressionnant, met un point d'honneur à rester proche de ses lectrices et à ne pas se prendre trop au sérieux.

03/2020

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Cuisine

Green Kitchen pour les kids. Plus de 70 recettes végétariennes testées et approuvées par les enfants

Initier les enfants à la nourriture végétarienne relève parfois d'une véritable épreuve au quotidien. Influencés par leurs copains, trop enclins à préférer pites et frites aux fruits et légumes, séduits par les sirènes de la malbouffe, nos chères têtes blondes au palais formaté jugent parfois bien sévèrement nos tentatives culinaires pour manger sainement. Parents de trois enfants, David Frenkiel et Luise Vindahl aka Green Kitchen ont eux aussi connu bien des difficultés pour faire découvrir à Elsa, Isac et Noah les mille et une subtilités de la cuisine végétarienne. Plus d'une fois, les assiettes conçues et préparées avec amour ont été boudées... Pour éviter les crises et remporter la victoire, les stars de la cuisine veggie ont d'abord appris à bien connaître les habitudes alimentaires de leurs enfants — manger avec les doigts, ne surtout pas mélanger les divers ingrédients d'un plat, jouer avec la nourriture, chaparder un morceau de légume cru sur le plan de travail, s'émerveiller devant un plat coloré... — avant de concocter plus de 70 délicieuses recettes, rapides et simples, restées et approuvées. Repas de fête, snacks, finger food, joyeux desserts... rien n'est trop beau pour leur faire apprécier les légumes, y compris l'ennemi public numéro un : les épinards ! Elaborées pour les enfants, ces recettes n'en plairont pas moins aux adultes grâce aux conseils avisés des auteurs. Adaptables en un tour de main, elles indiquent également comment faire participer les enfants à la préparation des repas. Et en guise de bonus, retrouvez à la fin de chaque chapitre, une recette exclusive pour les laisser jouer les petits chefs ! Santé et bonne humeur au menu — telle est la promesse de ce nouvel opus des Green Kitchen !

08/2019

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Musique, danse

The Who by Numbers. L'histoire des Who à travers leur musique

Pete Townshend – génie torturé et compositeur visionnaire, notable pour ses moulinets légendaires et ses destructions de guitares. Roger Daltrey – bagarreur des rues et chanteur à la voix d'or, précurseur du genre superstar musclée aux boucles blondes. John Entwistle – dit ''The Ox'', bassiste-arrangeur, aux doigts puissants et aux multiples talents, ayant un penchant pour l'humour noir. Keith Moon – ultime rockeur surexcité, batteur virtuose, loufoque et infortuné. Les ''Orrible 'Oo !'' Ils ont démoli leur matériel sur scène, popularisé le larsen de guitare, ouvert le chemin au punk, inventé l’opéra-rock, l'arena rock, et enregistré des disques parmi les plus fascinants de tous les temps. Émergeant de la scène mod rhythm and blues du milieu des années 1960 avec des hymnes adolescents enflammés comme My Generation, les Who étaient les gamins les plus sauvages, énervés et bruyants du lot. Mais, en dépit de la phrase la plus célèbre de Townshend : ''J'espère mourir avant de devenir vieux'', et contrairement à de nombreux rivaux, le groupe s'est attelé à la création d'œuvres plus matures fin des années 1960 et durant les années 1970, avec le succès phénoménal de l’opéra-rock Tommy, de l'album vénéré Who's Next, du chef-d'œuvre mod de Townshend Quadrophenia, et plus encore. Le travail de ces auteurs apporte une différente perspective au long et étrange voyage musical d’un des groupes de classic rock qui compte parmi les plus novateurs et impérissables. Ils reconsidèrent certains trésors des Who les moins connus et apportent un nouvel éclairage sur leurs disques les plus populaires. De I Can't Explain à Tommy, de Won't Get Fooled Again à l'album du come-back, Endless Wire, The Who by Numbers retrace la carrière extraordinaire et captivante des Who, chanson par chanson.

12/2018

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Littérature française

Adieu Tanger. Premier roman

Alia est lycéenne, elle habite Tanger. Chaque jour, elle réalise que son corps dérange dans les rues qu'elle emprunte - elle est déshabillée du regard, sifflée, suivie. Tandis que ses parents croient la protéger en lui conseillant d'être plus discrète, l'adolescente refuse cette injonction à l'invisibilité et veut comprendre les raisons du désir masculin. Alors, Alia commence à se prendre en photo. Dans le secret illusoire de sa chambre, elle pose, s'allonge, se cambre, observe ce corps que les hommes guettent. Si Alia aime secrètement un garçon plus âgé qu'elle, c'est dans les bras de Quentin, un expatrié français de sa classe, qu'elle tombe finalement. Mais loin du fantasme de ses mèches blondes et de quelques accords de guitare, elle découvre que la liberté n'a que peu de poids face à la réputation d'une femme. Pour s'être refusée à Quentin, ses photos se retrouvent sur internet. L'article 483 du Code pénal marocain, condamnant à l'emprisonnement toute forme d'outrage public à la pudeur, ne lui laisse dès lors pas d'autre choix que la fuite. Alia fait de Lyon sa ville d'exil, travaillant comme serveuse dans un restaurant sur la Saône. Désormais réduite à n'être qu'une Arabe aux yeux des Français, elle est finalement rattrapée par le visage de Quentin qui menace de la faire sombrer dans la folie. Devra-t-elle à nouveau tout quitter pour survivre ? Quitter son pays, sa ville, son corps, partir si loin qu'elle doute à présent pouvoir un jour revoir Tanger... Le premier roman de Salma El Moumni raconte le pouvoir destructeur du regard des hommes. De sa plume acérée, la jeune romancière marocaine explore la question du désir, de la dissociation et de l'impossible retour. Une entrée fracassante en littérature.

08/2023

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Critique littéraire

Territoires postmodernes. Géocritique de Calvino, Echenoz, Pynchon et Ransmayr

À rebours des thèses structuralistes, ce livre affirme que la littérature parle du monde. Il y a du hors-texte. Cette étude de quatre oeuvres marquantes d'auteurs emblématiques du mouvement postmoderne apporte une contribution importante à la géocritique et aux théories de l'espace qui fleurissent aujourd'hui dans le domaine de la littérature générale et comparée. Le monde, balisé par les lignes imaginaires des géographes et des navigateurs, est sillonné par les migrants, les voyageurs et les armées en campagne. Les frontières quant à elles sont des lignes qui ancrent une identité dans le territoire, et ce sont bien souvent des obstacles infranchissables. L'approche géocritique met en évidence la crise de ces notions dans les descriptions de villes utopiques des Città invisibili d'ltalo Calvino, dans la course folle de l'héroïne des Grandes Blondes, de Jean Echenoz, dans les espaces subjonctifs de la Zone que parcourent les personnages de Gravity's Rarnbow, de Thomas Pynchon, et dans les déserts rocheux du grand roman d'après-guerre de Christoph Ransmayr, Morbus Kitahara. Une fois résolue la très ancienne question de la représentation mimétique qui se trouverait au fondement de toute oeuvre d'art, on peut faire émerger l'idée que dans la fiction récente, les configurations spatiales participent à l'intrigue de façon déterminante. Au-delà de la nostalgie postmoderne pour un monde vaste, qui recèlerait encore une part d'inconnu et serait favorable à tous nos désirs, ces oeuvres instaurent une nouvelle relation à l'espace. Conçu comme un ensemble rhizomatique de milieux et de flux connectés entre eux, le monde entretient avec la littérature des rapports dont les textes du corpus, dans leur variété, permettent de saisir la cohérence.

06/2014

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Littérature française

La pendue de Londres

Allemagne, 1945. L'exécuteur en chef du Royaume Britannique, envoyé en mission, pend la gardienne de camps nazis Irma Grese. Même s'il éprouve un réel dégoût à exécuter des femmes, surtout si elles sont jeunes et jolies, le bourreau fait son devoir : c'est un as dans l'art de la longueur de cordes, un expert dans le temps minuté de la mise à mort. Pourtant, le reste du temps, c'est un homme comme un autre, époux modèle, bon citoyen, qui reçoit aimablement les clients dans son pub londonien « Help the poor Struggler » (Aidez le pauvre type qui se débat !). Avant de partir, à l'aube, appliquer en silence une sentence de peine de mort.Londres, immédiat après-guerre. Ruth Ellis ressemble à Betty Boop, enjouée et désirable, elle plaît aux hommes, et sans doute les choisit-elle fort mal. Mais derrière son sourire et sa bouche trop maquillée, que cache-t-elle ? Qui sait que son père alcoolique l'a violée ? Que son premier fiancé, un soldat, l'a abandonnée, enceinte, avec des rêves en miettes et le cour en breloque ? Dans le Londres charbonneux de l'après-Blitz, à rebours du puritanisme d'une société bien-pensante, Ruth devient entraîneuse dans des bars sombres et rouges : et d'entraîneuse à prostituée, la pente est facile. Un jour, malheureuse, jalouse, violentée, mais toujours belle, et mère de famille, elle tue son amant, un salaud, à bout portant. La voici condamnée à la pendaison. Bourreau, fais ton ouvre ! Et si le bourreau avait une âme ? Et s'il répugnait soudain à supprimer une innocente aux boucles blondes ?Dans ce roman envoûtant, reconstitution en cinémascope d'un Londres luisant de fog et de pluie, de vices cachés et de femmes de petite vie, Didier Decoin alterne la voix du bourreau et de la victime. Une plongée dans l'âme humaine.

05/2013

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Cuisine végétarienne

Cuisiner cru et vivant

Un guide pour découvrir l'incroyable variété gustative de la " crusine ", une alimentation vivante composée d'aliments crus sous toutes leurs formes : jus de légumes, soupes tièdes, pains, crackers et pâtisseries crus, graines germées, laits végétaux, boissons et bocaux fermentés... Mettre plus de vie dans son assiette permet de réconcilier santé, plaisir et gourmandise.

10/2022

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Beaux arts

Symétrie, goût, caractère. Théorie et terminologie de l'architecture à l'âge classique 1550-1800

Malgré la très grande notoriété de certains auteurs, Delorme, Perrault, François Blondel, l'abbé Laugier, Ledoux, Durand, Quatremère de Quincy, la théorie de l'architecture en France à l'âge classique reste un sujet peu traité. Derrière l'étude des ordres d'architecture et des proportions, on oublie souvent l'importance de la terminologie esthétique et critique de l'architecture. En effet, pendant plusieurs siècles, des notions, principes ou termes, tels que symétrie, régularité, bienséance, goût, simplicité, convenance, caractère, etc., ont servi à exprimer les jugements des initiés et des connaisseurs, en même temps qu'elles véhiculaient l'idéal classique. Celui-ci ne se résume jamais dans un seul des principes énoncés, mais résulte toujours d'une interaction entre plusieurs critères dont la position respective varie au long des siècles et des doctrines comme celle des pions sur un échiquier. Ce système mis en place entre le XVIe et le XVIIIe siècle sera seulement bouleversé par l'élargissement hors pair des connaissances à la fin du XVIIIe siècle. Un petit nombre d'édifices exécutés sert de référence constante à la théorie : le Louvre, le château de Versailles, l'église Saint-Sulpice... A partir d'une présentation des types d'ouvrages : dictionnaires, traités sur l'architecture particulière, traités sur les ordres d'architecture..., et au travers d'une série de notices monographiques, consacrée aux termes les plus essentiels de l'âge classique, le livre retrace les glissements sémantiques, souvent subtils, intervenus depuis le XVIe siècle. L'évolution de la société, l'ascension sociale de l'architecture et l'émergence d'une nouvelle classe de commanditaires se répercutent sensiblement sur l'emploi des mots. La naissance du public est accompagnée de l'intégration du goût au vocabulaire critique ; "l'embourgeoisement" conduit à l'abandon de la bienséance. Mais ce n'est qu'avec la Révolution que l'architecture utilitaire l'emporte sur l'architecture à la française. On connaît les conséquences à long terme de l'effondrement de la théorie classique sur la théorie contemporaine de l'architecture : celle-ci s'est perdue au profit d'une historiographie surdotée de concepts. L'architecture contemporaine souffre toujours d'un mutisme — de plus en plus critique depuis 1945 — qui rend indispensable une réflexion sur les origines de la théorie de l'architecture.

04/1986

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Littérature étrangère

Dora la dingue

"Je ne sais pas comment, mon père s'est mis dans la tête que j'avais besoin d'un psy", se demande Ida, adolescente en crise qui décide un soir de se raser le crâne avant de passer à table, au grand dam de son père, volage et égoïste, et de sa mère, dépressive et alcoolique, qu'elle surnomme M et Mme Pharmazombie. Ida, ou plutôt Dora comme l'ont rebaptisée ses amies, double clin d'oeil à Dora l'Exploratrice et à la Dora de Freud, jeune patiente hystérique que le célèbre Sigmund a soignée en 1901, se voit ainsi obligée d'aller consulter un psychanalyste, qu'elle surnomme ironiquement Sig. Et Sig a du pain sur la planche car Dora souffre de toux persistante, d'évanouissements intempestifs et d'aphonie psychosomatique au moindre geste d'affection ou de désir à son égard. Gênant, surtout lorsque Obsidienne, amie dont Dora est secrètement amoureuse, tente de l'embrasser. Petite sueur du Tyler Durden de Fight Club, Dora conçoit l'analyse comme un combat de boxe mental qu'elle doit absolument remporter, et à chaque uppercut psychanalytique du vieux Sig, Dora riposte en prenant des poses lascives pour le déstabiliser. On suit hilare, choqué et fasciné, les aventures de Dora et ses amis (Obsidienne, mystérieuse Amérindienne ; Marlene, transsexuel rwandais féru de littérature érotique ; Little Teena, rouquin gay de 141 kilos, et Ave Maria, blonde maigrichonne s'exprimant uniquement par vocalises) qui lancent des raids artistiques dans les centres commerciaux ou prennent en filature Sigle psy en le filmant après avoir émietté 5 viagras dans sa tisane. Roman classique sur l'adolescence ? Bien au contraire... Dora la Dingue est un concentré de folie, un hymne aux décalés, aux névrosés du monde entier, dont Dora est l'électrique et inoubliable porte-parole.

10/2013

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Policiers

Elvis et la vertu

« Il n’y avait donc pas un témoin à Largos à m’avoir vu au bras de cette jolie blonde d’à peine quarante ans ? Personne n’ayant aperçu le vieux Jon Ayaramandi ivre mort, au petit matin, errant la gueule cassée et les poings éraflés, semant l’effroi parmi les honnêtes gens ? Etais-je trop vieux pour le rôle ? C’est ce que tout le monde semblait penser. "Pas lui, pas ce vieil homme aux cheveux blancs." Est-ce que ça me vexait ? Ouais. Est-ce que ça m’arrangeait ? Encore plus. Ça faisait même sacrément mon affaire. » Où l’on retrouve les personnages hauts en couleur de Du son sur les murs, premier roman remarqué de Frantz Delplanque : Jon Ayaramandi, le papy tueur débonnaire, rocker dans l’âme et véritable juke-box vivant, la belle Perle, sa fille Luna, les Gitans et Valentin, le célèbre chanteur des Fucking Puppets… Cette fois, des cadavres tombent du Ciel. Du Ciel ? Avec une capitale ? C’est bien ce qu’on veut nous faire croire. Tiré une nouvelle fois de sa paisible retraite, dont il profitait pour écrire ses Mémoires d’assassin professionnel, Jon part à la chasse aux intégristes catholiques qui s’en prennent aux musiciens qu’il aime. Aidé de ses amis gitans, et d’une bombe sexuelle prénommée Mylène, la coiffeuse de Largos, il va sillonner le Sud-Ouest en Lamborghini Murcielago, des flingues plein les poches et la rage au cœur. Miracle : entre les Pyrénées et l’Atlantique, les morts se multiplient bientôt comme des petits pains. Pas de pitié pour la calotte, nom de Dieu ! Drôle et vif, énergisant, irrespectueux, si ce n’est d’une écriture millimétrée, ce deuxième roman de Frantz Delplanque devrait élargir un lectorat qui ne demande que ça.

01/2013

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Littérature française

Cordelia la Guerre

«Elle est soleil et pluie et autre chose, c'est la toute-puissante Cordelia qui réunit la pluie que portent les héros sur leurs épaules (héros qu'on voit, par exemple, enfourcher des chevaux blancs et galoper dans les nuits d'inondation) et le soleil que portent les mêmes (canicule, fardeau saignant et adoré), elle est la toute-puissante qu'on ne regarde ni de face ni de près, elle est celle qui ne dit mot puis pleure puis dit père, comme un caillou. Qui rencontre des hiboux poignardés dans les forêts sur les troncs des arbres. Il y a autre chose. Elle dit autre chose. Elle dit : femmes, femmes, mes soeurs. Elle est toute blonde, porte un corsage décolleté et une robe blanche, Cordelia qui avance dans les forêts touffues accompagnée d'hommes d'armes, ses larmes sont des diamants et ses sourires des perles ; une douleur comme la sienne. La femme sans honte et toute blanche dans la forêt. La femme homme-soldat.» «Une furie ramassée dans le corps et l'image d'un oiseau. Mettons-nous en route. Suivons l'oiseau de nuit qui est venu de jour. Il est venu pour nous.» Une voiture en feu, une amnésique, de mystérieux rubis, et la guerre sourde qui balaie tout sur son passage. Cordelia la Guerre est un roman en feu, multiple, ambitieux qui, tout en jouant avec les codes du roman policier, de l'épique et du mythologique, propose une relecture contemporaine du Roi Lear. Il nous emmène dans un tourbillon dont le souffle met au jour la matière d'un monde qui s'effondre. C'est en réalité notre contemporain qui se joue sous nos yeux, et Marie Cosnay en révèle toute la densité sociale et politique.

08/2015

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Techniques d'écriture

Ecrire, écrire, écrire

Je me retourne et parcours la distance qui me sépare de cette enfant à la frange blonde. Je la vois qui écrit. Elle forme des lettres. Sa chaise est serrée contre la table ronde de la salle de classe, non loin de la fenêtre qui donne sur la cour de l'école entourée d'une haie et d'une grille et remplie d'enfants qui jouent. Elle est seule assise dans la salle commune, elle se rapproche encore de la table en tirant sa chaise. Les avant-bras posés. Le corps penché, le dos rond. Elle forme des lettres, lentement. Où commence l'écriture ? Dans quel endroit de l'enfance, dans quelle partie du corps (est-ce la main crispée sur le stylo ou le cou penché sur le cahier ? ) ou de l'espace (contre la table ? dans la lumière ? dans la pénombre ? ), dans quel lieu de l'imaginaire, dans quelles histoires, quels personnages ? Et de quoi se nourrit-elle ? de souvenirs, de mémoire, de rencontres, des autres, des oeuvres anciennes ou contemporaines, des livres ? L'écriture est d'abord un geste par lequel on tente de saisir le réel qui parfois se dérobe ou se brouille ? Ou bien tente-t-on de le fuir ? C'est un souffle qui emporte, un élan ? ou le retrait en soi le plus profond ? En une série de courts chapitres, Sally Bonn décrit des pratiques concrètes et les objets de l'écriture, visite des musées ou des pièces d'écrivains (Proust, Walser, Mallarmé) et regarde des images ou des graffs à la recherche de ce qu'elle pense être le secret de l'écrit. Et ainsi nous donne-t-elle à son tour la trace la plus fragile et la plus sensible qui soit : le livre.

02/2022

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Littérature française

La Tour ou un chien à Chinatown

Les Olympiades. C'est là, autour de la dalle de béton de cet ensemble d'immeubles du Chinatown parisien que s'est installée la famille Truong, des boat people qui ont fui le Vietnam après la chute de Saigon. Victor Truong chérit l'imparfait du subjonctif et les poésies de Vic-to-Lou-Go (Victor Hugo). Alice, sa femme, est fan de Justin Bieber mais déteste Mitterrand, ce maudit " communiste " élu président l'année où est née leur fille Anne-Maï, laquelle, après une enfance passée à rêver d'être blonde comme une vraie Française, se retrouve célibataire à 40 ans, au désespoir de ses parents. Cette tour de Babel de bric et de broc, où bruisse le murmure de mille langues, est une cour des miracles aux personnages hauts en couleurs. Voilà Ileana, la pianiste roumaine, désormais nounou exilée ; Virgile, le sans-papier sénégalais, lecteur de Proust et virtuose des fausses histoires, qui squatte le parking et gagne sa vie comme arnaqueur. On y croise aussi Clément, le sarthois obsédé du Grand Remplacement, persuadé d'être la réincarnation du chien de Michel Houellebecq, son idole. Tous ces destins se croisent, dans une fresque picaresque, faite d'amours, de deuils, de séparations et d'exils. La Vie mode d'emploi de Perec est paru en 1978, quand les Olympiades sortaient de terre. Comment Perec raconterait-il le Paris d'aujourd'hui ? Ce premier roman de Doan Bui tente d'y répondre, en se livrant lui aussi à une topographie minutieuse d'un lieu et de ses habitants. L'auteure y décrit la France d'aujourd'hui, de la coupe du Monde 98 aux attentats de 2015 dans un roman choral d'une drôlerie grinçante.

01/2022

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Littérature étrangère

Octobre

Mercia Murray est une femme de cinquante-deux ans qui vient d'être quittée. Nous le savons, elle aussi, d'ailleurs, cette situation pour le moins banale équivaut à une forme de mort... Son coeur est en mille morceaux, elle verse un nombre incalculable de larmes et se repasse chaque geste, chaque mot prononcé sur le moment en quête d'une ambiguïté possible. Cela ne révèle aucun indice qui aurait pu lui échapper... L'homme qui a parlé et agi n'était pas le Craig qu'elle connaissait, c'est un inconnu. Ce qui devrait signifier que son chagrin a quelque chose d'irréel, sauf que cela n'empêche pas les larmes de couler et son coeur d'exploser. Effondrée, Mercia s'interroge. Professeur de littérature à l'université de Glasgow, elle vient de loin, d'Afrique du Sud. Métisse, née sous le régime de l'apartheid, elle a eu un parcours exemplaire, fait de brillantes études, obtenu un poste prestigieux. Est-ce à cause de ses origines, de sa couleur de peau, que Craig est parti ? Lui qui, elle l'apprend vite, va avoir un enfant d'une jolie Ecossaise blonde. Alors, où est sa place ? Sa vraie place ? On est en octobre, l'automne en Ecosse, le printemps «au pays» - mais est-ce encore tout à fait le sien ? Recevant une lettre de son frère qui ressemble à un appel au secours, elle décide de repartir au moins pour une longue visite, de renouer avec ses racines. De trouver où elle peut se dire vraiment «chez elle». Mercia ira d'espoirs en déconvenues, de découvertes en interrogations, un peu à l'image de cette Afrique du Sud qui se cherche encore, entre progrès, certes, mais aussi flambées de violence.

09/2015

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Littérature française

Les brasseurs de la ville

Port-au-Prince. Une famille négocie sa survie au jour le jour. Il est maîtrepelle sur un chantier, portefaix au dos labouré par des sacs de farine ; elle est marchande ambulante de serviettes, repasseuse chez les messieurs célibataires du quartier, n'hésitant à se donner à eux car sinon " la chaudière ne monterait pas le feu ". Cinq enfants. Leur fille aînée, Babette, adolescente, est leur seul espoir : elle a son brevet, leur offrira un gendre riche car elle est belle, " longues jambes, un large bassin qui donne de l'ampleur à ses fesses rondes et hautes ". Sa mère la rêve en Shakira. Un certain M. Erickson se présente un jour, bien plus âgé qu'elle, très riche. Et surtout généreux pour la famille qu'il installe dans une confortable maison. Cet homme mystérieux pourvoit à tout. Mais pourquoi métamorphoset-il Babette en blonde dont " les cheveux se secouent et ne perdent pas leur pli ", au point que le quartier la nomme dorénavant la Barbie d'Erickson ? Sa mère constate, désolée : " ma fille n'est plus ma fille ". Qui est-il réellement, ce personnage louche aux trois maîtresses, vivant dans une luxueuse maison barricadée, entouré de gardes du corps ? En " putanisant " Babette, ses parents semblent s'être engagés sur une voie aux multiples périls, dont ils pressentent avec effroi qu'elle est sans retour. Dans Les brasseurs de la ville, épopée à travers les quartiers pauvres de Port-au-Prince, du matin au soir, chacun des multiples personnages invente ses propres pas pour danser avec sa croix. Evains Wêche signe un talentueux premier roman qui met en lumière la lutte du peuple contre la déchéance et la mort, un peuple qui brasse la ville entre les bruits et les fureurs où s'entremêlent des histoires de courage, d'amour et de folie.

01/2016