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Littérature étrangère

Acouphène

En 1981, pendant la première guerre du Liban, Pini, diminutif de Pinto, était soldat. A un carrefour, il s’est trouvé nez à nez avec un enfant qui pointait sur lui son rpg, il a tiré, l’enfant est mort. Mais nous n’en sommes pas sûrs. En chacun de nous est enterré un enfant mort. Celui que les adultes tuent en chacun de nous, par temps de paix ou de guerre. Accablé d’un sifflement dans les oreilles, Pini part à sa recherche, mais le souvenir est trompeur, erratique. Nous le suivons au Liban, en 1981, lors de l’opération Litani et des massacres de Sabra et Chatila. Jean Genet y était présent comme témoin visuel. Il était malade, amoureux d’un jeune Palestinien et logé à Beirut par Léïla Shahid. Comment pouvait-il prendre parti ? Que croyait-il savoir de la guerre ? Emmanuel Pinto est aussi metteur en scène, il admire Genet. Mais en quelque sorte, il écrit ce livre en dialogue avec Genet. Et sa démarche, toute en tâtonnements irrésolus, est à contre-courant de celle du film Valse avec Bachir, d’Ari Folman où de puzzle en puzzle, l’auteur recréait le souvenir et l’horreur de la guerre, et la réminiscence de la Shoah, et la grossièreté des soldats israéliens. Chez Pinto, tout est intérieur, délicat, et dans le brouillard. Dans le vacarme de la guerre, la mémoire se brouille, nous dit-il, et il démonte et met en scène ce brouillage. C’est en cela que ce livre est magistral et nous fait entendre une autre voix et une détresse qu’aucune recherche mémorielle ne peut apaiser. Le livre se déploie sur une deuxième partie et un deuxième registre, tout aussi fort que le premier : le mère de Pini, rendue folle par le départ de ses fils au front, s’enferme sur sa terrasse et écrit des lettres à ses fils. Elle les supplie de revenir à la maison sans héroïsme ni bravoure. A mesure qu’elle leur écrit, elle invente et s’approprie un hébreu flamboyant qu’elle ne possédait pas : elle est algérienne et ne sait que l’arabe et le français. Et Pinto bascule avec elle dans la douleur et la folie qui lui rendent la parole dans une langue étrangère. Superbe. Acouphène est un texte d’une écriture magnifique, variée, souple, tantôt lyrique, tantôt urgente, où l’argot côtoie une poésie héritée de la Bible, du Talmud ; le monologue intérieur y est porté à des sommets. C’est un livre brûlant qui fera débat, qui choquera et qui bouleversera, qui donnera à penser.

02/2012

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Histoire de France

Un voyage de Napoléon. 2 avril - 15 août 1808

Ce 2 avril 1808, Napoléon quitte Saint-Cloud et prend la route de Bayonne afin d'y rencontrer la famille royale d'Espagne et régler avec eux – au profit de l'Empire – les problèmes dynastiques de ce pays. La traversée de Saint-Cloud à Bayonne s'effectue à un rythme accéléré et Napoléon,après s'être arrêté quelques jours à Bordeaux,où il est rejoint par l'Impératrice Joséphine, arrive à Bayonne le 14 avril et loge au château de Marrac qu'il a fait acheter, jusqu'au 21 juillet suivant.Dans la nuit du 21 au 22 juillet, il reprend la route en direction de Pau, passe successivement à Tarbes et Auch avant de s'arrêter quelques jours à Toulouse. Et c'est de nouveau une course à travers les départements du Sud-ouest.Montauban, Agen sont visitées. A Bordeaux, il apprend la capitulation de Baylen. Sans attendre,il décide de rentrer à Paris mais ne voulant pas mécontenter les populations des départements de l'Ouest, il décide néanmoins d'en visiter certains. Il passe à Saintes, Rochefort, La Rochelle, Fontenay-le-Comte, Napoléon (Vendée) et s'arrête deux jours et demi à Nantes. Par Angers, Saumur, Tours, Blois et Vendôme, il rejoint Saint-Cloud et assiste le 15 août à Paris aux fêtes données pour la saint Napoléon. Le propos de l'ouvrage est de raconter cette équipée dans les départements de l'Empire. On suit Napoléon pas à pas, dans le quotidien de ce voyage, et presque heure par heure. C'est une reconstitution précise, uniquement basée sur les archives ou les témoignages des contemporains. C'est également l'occasion de percevoir l'état d'esprit des français à l'apogée de l'Empire au moment même où une première lézarde (la capitulation de Baylen) se dessine dans l'édifice impérial. Les réjouissances populaires, l'enthousiasme des villes et des campagnes, les gardes d'honneur, les discours des maires et des préfets forment l'armature de cette étude nouvelle. Dix chapitres composent ce travail suivis d'un appendice qui décrit le passage très rapide Napoléon sur la même route en octobre 1808 et janvier 1809, ainsi que le dernier voyage, triste,qui l'amène à l'île d'Aix d'où il partira pour Sainte-Hélène. Quatre annexes justifient l'étude : l'état des dépenses du service du grand écuyer pour ce voyage, les décrets pris par Napoléon en faveur des villes et des départements traversés ; les gardes d'honneur, formations urbaines paramilitaires qui l'accompagnèrent et enfin une annexe de notices biographiques des personnages rencontrés au long de ces pages. De très nombreuses notes éclairent certains points de la rédaction.

10/2019

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sociologie du genre

L'émancipation sexuelle de la femme

L'émancipation sexuelle de la femme. Madeleine Pelletier Date de l'édition originale : 1911 Féministe, antimilitariste, socialiste, franc-maçonne, autrice et essayiste, Madeleine Pelletier (1874-1939) s'est battue sur tous les fronts pour défendre ses idées, avec une conviction et une force de caractère qui sont la marque des plus grands intellectuels engagés. Née à Paris en 1874 de parents pauvres, au sein d'une famille très nombreuse, Madeleine Pelletier se retrouve presque immédiatement livrée à elle-même. En constant confl it avec sa mère dévote et royaliste, elle fréquente la bibliothèque de son quartier pour s'instruire par elle-même. A l'âge de douze ans, alors qu'elle a quitté l'école, elle fait la rencontre de groupes anarchistes puis féministes, auprès desquels elle va forger sa pensée, mais aussi découvrir le militantisme. En 1897, elle obtient son baccalauréat en autodidacte, poursuit ses études jusqu'à devenir, en 1906, la première femme médecin diplômée en psychiatrie. Elle se consacrera à cette discipline le restant de sa vie, avant d'être à son tour internée contre sa volonté. En parallèle de sa carrière médicale, Madeleine Pelletier s'investit dans divers mouvements pour défendre les idées féministes, socialistes ou encore anarchistes. Elle intègre la franc maçonnerie en 1904 en rejoignant la seule loge autorisée aux femmes, souhaitant leur ouvrir davantage les portes de cette Société. Révulsée par le concept des rôles genrés, elle se met par provocation à porter le pantalon malgré l'interdiction alors en vigueur à l'encontre des femmes. Elle est également une autrice prolifi que qui rédige non seulement des articles scientifi ques mais aussi un grand nombre d'essais en faveur de la cause féministe. Elle défend par exemple en 1909 l'accès aux urnes pour toutes dans La Question du vote des femmes. La maternité étant pour elle à l'origine de l'oppression et de l'asservissement des femmes, elle écrit aussi Le Droit à l'avortement en 1913. Dans L'Emancipation sexuelle de la femme, Madeleine Pelletier plaide pour l'indépendance vis-à-vis des hommes, se scandalise de l'autorité patriarcale, du concept de virginité, de la condition des épouses délaissées, des inégalités conjugales, de l'objectifi cation et de la culpabilisation des femmes. Radicale, déterminée parfois jusqu'à en devenir intransigeante, Madeleine Pelletier soutient avec ferveur et conviction des positions qui sont encore au coeur des débats du XXIe siècle et qui suscitent toujours un dialogue parfois féroce entre conservateurs et progressistes. Ce livre, réimprimé en fac-similé par Hachette-BnF, est identique à la publication originale de 1911 conservée à la Bibliothèque nationale de France. Pour découvrir tous les titres du catalogue, rendez-vous sur www. hachettebnf. fr.

08/2021

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Sociologie

Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes volume 93-1. Fascicule 1

RESUMES Julien Bocholier. - Le "petit Homère" de Chateaubriand Cet article propose une première édition des essais de traduction de Chateaubriand contenus dans son exemplaire de l'Iliade (chants IX à XII) conservé à la Bibliothèque nationale de France (Smith-Lesouëf, 135). Après avoir proposé une datation de ces fragments, autour de 1805, et indiqué leur probable contexte de rédaction, nous examinons d'abord le rapport de Chateaubriand au texte grec, et notamment l'intermédiaire que constituait pour lui la traduction latine contenue dans son volume ; puis, nous étudions, dans Les Martyrs et Les Natchez, les passages susceptibles d'avoir été influencés par les extraits d'Homère traduits par l'auteur. Bénédicte Chachuat. - Note à Lucain, Bellum Ciuile Le vers 43 du chant 7 du Bellum Ciuile est l'un des vers les plus discutés du poème de Lucain : les éditeurs ne s'accordent pas sur le texte à éditer et nombreux sont ceux à avoir tenté de le corriger. Il s'agira dans cet article de montrer d'abord pour quelles raisons le texte transmis par les manuscrits doit être considéré comme corrompu, ce qui aujourd'hui n'est pas admis par tous les philologues. Après avoir localisé et expliqué l'erreur, nous envisagerons ensuite les différentes solutions, jusque-là insatisfaisantes, qui ont été proposées pour remédier à cette corruption. L'étude d'une conjecture inédite permettra enfin de dégager le sens attendu du passage à défaut de pouvoir reconstituer avec certitude le texte de Lucain. Catherine Dobias-Lalou. - Retour sur les contractions e+e du dialecte cyrénéen Dans sa synthèse sur le dialecte cyrénéen publiée en 2000, l'auteur proposait pour la contraction des voyelles brèves moyennes antérieures une explication grapho-phonétique originale qui n'a guère convaincu. Il semble opportun de rouvrir le dossier avec le recul du temps, bien que la documentation nouvelle ait fourni peu d'éléments discriminants. Les exemples les plus nombreux appartiennent à deux types morphologiques, les nominatifs pluriels comme ??? ? ? et les infinitifs actifs comme ??? ? ??? . En réexaminant la place de ces formes dans leurs systèmes flexionnels respectifs, on peut finalement expliquer les uns et les autres par des remaniements morphologiques, phénomène particulièrement développé dans les présents contractes en -? ? . Le dialecte cyrénéen appartient bien au dorien "sévère" . Antoine Foucher. - Les uersus aurei chez Virgile, des Bucoliques à l'Enéide En nous appuyant sur une définition stricte du uersus aureus, nous analyserons dans cet article les structures verbales, phoniques et métriques de ce type de vers dans les trois oeuvres majeures de Virgile pour y montrer l'influence de Catulle, mais aussi les évolutions en fonction des genres pratiqués par Virgile. Nous nous intéresserons aussi aux emplois du uersus aureus dans les oeuvres de Virgile : s'il est vrai qu'il apparaît souvent devant ponctuation forte, plus largement, il contribue à la colométrie virgilienne en s'associant à des structures syntaxiques déterminées, tout comme il est indubitablement associé à des structures ou à des thèmes particuliers, tels que la description. Bruno Helly. - Les datifs en et dans les dédicaces et épitaphes thessaliennes en alphabet épichorique (VIe-Ve s. av. J. -C.) Il est connu que dans les inscriptions thessaliennes des vie et ve s. av. J. -C. en alphabet épichorique, on trouve un datif singulier -? ?? , souvent simplifié en -? ? pour les noms féminins et masculins en /-a/, et un datif singulier -o ? simplifié en -o pour les noms en /-? /. Cependant, dans de nombreuses inscriptions de cette période, en particulier dans les épitaphes, ces datifs ont souvent été interprétés comme des génitifs de substantifs masculins, Un recensement exhaustif de ces inscriptions montre que ce sont bien des datifs qui sont utilisés dans les formules funéraires, associés aux substantifs ??? ? ? , ??? ? ? , ??? ? ??? ? , ??? ? et avec des verbes comme ??? ? ??? , ??? ? ??? ? ou même le simple ??? ? . On peut tirer de l'utilisation de ces datifs en -? ?? /? ? et -o ? /-o des informations non seulement pour l'histoire du dialecte, mais aussi sur la manière dont on exprimait à cette époque le rapport des vivants et des défunts au monument funéraire. Dimitri Maillard. - César et l'apparat royal Quand le 15 février 44, à l'occasion des Lupercales, César se présente vêtu de la toge pourpre et s'assoit sur une chaise curule dorée, le dictateur réactive une tradition selon laquelle ces deux éléments n'étaient associés que pour les anciens rois. Un point vient appuyer cette hypothèse : toge pourpre et chaise curule font partie des insignes de pouvoir offerts par le Sénat aux souverains alliés. Le propos s'attache à démontrer la nature royale de ces dons, qui pourraient se fonder sur un costume antérieur à l'apparat républicain. L'incompatibilité entre la chaise curule et la pourpre est levée par César aux Lupercales ; l'ensemble n'est pas commenté par ses contemporains, du fait du diadème tendu par Antoine ce jour-là, mais César réactivait en fait l'ancien apparat royal. Sophie Minon. - Dérivation en -? ? - ou en -o ? - : critères distributionnels. Le cas des anthroponymes en ??? ? ?? - vs - ??? ? ??? ? , -? ??? ? ? L'objet de cette étude était de vérifier, en prenant l'exemple des anthroponymes composés faits par dérivation en -? ? - ou en -? -, à partir du radical ??? ? °, si les échanges, abondamment représentés dans les composés lexicaux et anthroponymiques, entre les deux voyelles, en position soit de voyelle de jonction entre leurs deux membres, soit de voyelle prédésinentielle, prouvent un caractère interchangeable qui s'expliquerait morphologiquement par différentes formes d'analogies ou bien si d'autres motivations ont pu jouer, voire interférer avec la précédente. S'il est impossible de tirer de conclusions qui vaillent pour la série de noms dans sa totalité (trop de critères interfèrent, y compris celui de la mode, parfois induite par l'existence de tel porteur prestigieux du nom), il n'est du moins guère apparu que le critère aréal/dialectal, dont on a montré qu'il avait joué par exemple dans la distribution de /a : / et de /o/ prédésinentiels pour les composés du lexique, doive être, en revanche, invoqué pour leur distribution dans les anthroponymes en -? ??? ? ? /? ? et -? ? /? ??? ? ? de l'époque alphabétique. Dans la hiérarchisation de ceux qui ont véritablement contribué à la configuration de cette famille de noms, sémantique et pragmatique viennent en premier, et l'accent pourrait avoir parfois contribué au marquage du sens, tandis que certains choix morphologiques sont apparus comme infléchis par le rythme.

02/2021

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Régionalisme

La Savoie dans la Révolution. Avec les Conventionnels Jean-Baptiste Carelli de Bassy, Ci-devant Comte de Cevins, Baron de l'Empire et Anthelme Marin

La Révolution est entrée en Savoie, portée par une armée française, dans la nuit du 21 au 22 septembre 1792, au lendemain même de Valmy, le jour de l'ouverture de la Convention nationale, veille du jour premier de l'an I de la République. Nous suivons de façon tangible, toutes les phases, en Savoie, de cette période troublée par excellence, comme de celle qui l'a précédée et de celle qui l'a suivie, en compagnie de deux personnages représentatifs dont les actions ont été souvent mêlées. Nous nous transportons avec eux, accompagnés des huit autres députés du Mont-Blanc - le quatrevingt-quatrième département français qui vient de naître - dans ce grand théâtre que fut alors Paris, avec la Convention nationale et le club des jacobins. François Jean-Baptiste Carelli de Bassy, ci-devant comte de Cevins, futur baron de l'Empire, a joué un rôle important en Savoie dès l'entrée des Français dans le duché, et assez effacé à Paris. Nous avons affaire à un personnage ambigu, le type même de l'ambitieux, engagé dans un système, qui a servi, avec des sincérités successives, la monarchie sarde, la Révolution et l'Empire. Sa démarche est celle d'hommes, formant un groupe assez important, placés dans une époque de tempêtes, projetés au sein d'événements dramatiques, qui les dépassent. Anti-héros, dirait-on aujourd'hui, sa biographie, par toutes les situations contradictoires qu'elle révèle, est caractéristique du comportement évolutif, ou à retournements brusques, suivant les circonstances, soit parce que cela répondait à leurs aspirations, ou convictions, soit pour en profiter, soit pour survivre, d'un grand nombre de gens de cette époque, à tous les échelons de la responsabilité. Le présent ouvrage est une contribution à la connaissance des événements, comme de celle des mentalités de ce temps. Ce personnage est ici replacé au sein d'une famille noble aux multiples alliances favorables à une grande élévation sociale, au contact de ses collègues du Sénat de Savoie, de ses frères de loge, de ses amis, de ses relations (dont Joseph de Maistre son créancier), de ses antagonistes, et de ses ennemis qui voulaient le perdre. Anthelme Marin, collègue de Carelli, son compère à la société des Amis de la Liberté et de l'Egalité, en campagne pour le rattachement de la Savoie à la France, tous deux élus par la ville de Chambéry pour siéger à la Convention, partageaient le même appartement à Paris. Ils furent l'objet des mêmes menaces de déchéance en raison de leur modérantisme. La fin de la Convention les sépara. Nous sommes en présence d'un parfait honnête homme animé par le bien public, auteur de propositions des plus sensées et souvent généreuses, capable d'actions courageuses. Ce parallèle permet de présenter, de façon équitable, cette époque de lumière et d'ombre, dans une proportion de ces dernières que chacun appréciera suivant ses goûts et ses orientations sociales ou politiques.

01/1989

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Esotérisme

Livre Jaune n°2. La guerre des francs-maçons

Sous le couvert de l'anonymat, un grand maître de la franc-maçonnerie répond aux questions pointues de Jan van Helsing. On apprend que le torchon brûle et que des membres sont insatisfaits de la situation actuelle dans la franc-maçonnerie. On assiste à une guerre intestine, même si des courants et des points de vue différents ont toujours existé dans la franc-maçonnerie. La pression de la base est actuellement très forte et les opinions qui ne rallient pas la majorité passent souvent à la trappe. Ce processus démocratique est étranger à la pensée maçonnique... La plèbe n'a jamais détenu la sagesse et la connaissance, comme le démontre l'Histoire. Ce fut toujours le privilège d'une minorité qui, selon son bon vouloir, pouvait en faire profiter le peuple, ravi. Il y a beaucoup de "frères" qui, du fond du coeur, vivent et partagent un idéal d'amour absolu du prochain. C'est tout à fait louable ! Mais illusoire ! Et ne mène pas à l'objectif souhaité. Qui veut agir et changer le cours des choses doit être ancré dans la réalité. "Si la franc-maçonnerie perd de sa force et de son leadership par opportunisme, il faut apporter des corrections. Il ne suffit pas de couvrir ses faiblesses sous le manteau de l'altruisme. En tant que francs-maçons, nous sommes aussi de vrais chrétiens dans le sens de l'amour du prochain, mais chacun est franc-maçon pour lui-même. Quand un franc-maçon vise un but élevé, il doit être prêt à être un franc-maçon, même contre lui-même. Il s'agit d'autre chose que de sa propre vanité. La franc-maçonnerie est reliée à une pensée mondiale". Il y a un grand bouleversement, même dans la franc-maçonnerie ! Un grand mouvement se lève en vue de faire éclater les frontières. La franc-maçonnerie états-unienne est très puissante et dominante. Nulle part dans le monde, il n'est indispensable d'être membre d'une loge pour faire carrière. Aux Etats-Unis ou en Angleterre, c'est impensable. Ils sont très dépendants, même économiquement. C'est une volonté de la part des loges états-uniennes et anglaises de déclarer les autres loges illégitimes, voire illégales, parce qu'elles veulent adopter leur propre voie dans l'interprétation des rituels. Heureusement, les loges deviennent de plus en plus autonomes et ne se soumettent plus aux diktats des Anglais, ni à ceux des Etats-Uniens. C'est une guerre déclarée dans l'ensemble de la franc-maçonnerie ! L'ambition première de la franc-maçonnerie a toujours été, depuis ses origines, de libérer les hommes enchaînés par ignorance et cupidité. Même si les gens ont encore l'esprit critique vis-à-vis du Nouvel Ordre Mondial, nous ne sommes qu'une seule et même humanité; le Nouvel Ordre Mondial sera une bénédiction pour le monde, telle est la vision moderne de la franc-maçonnerie. II reste peu de temps pour se faire une idée !

11/2011

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Musique, danse

Symphonie n°1 (conducteur A3). en sol mineur

Méhul est peut-être, sous la Révolution, le Consulat et l'Empire, le seul compositeur français d'envergure à avoir parfaitement compris et assimilé les dernières perfections de la musique de son temps. Formé par un Allemand, puis par un Alsacien, il s'est donné pour but, lors de la composition de ses symphonies, de montrer "qu'un Français peut suivre de loin Haydn et Mozart" . Haydn reste le grand modèle de Méhul ; franc-maçon, celui-ci était membre du Concert de la Loge olympique qui commanda au maître viennois, si populaire alors en France, ses six Symphonies parisiennes. En 1807, au sommet de son art, Méhul a su assurer, au service de l'opéra comique, la réciproque fertilisation des musiques allemande et française et de son propre génie orchestral. La découverte des deux premières symphonies de Beethoven constitue alors le choc qui le conduira, en l'espace de trois années, à composer ses cinq symphonies. La première symphonie, en sol mineur, frappe d'­emblée par ce double constat : sa maîtrise formelle tout d'abord, et l'économie des moyens mis en oeuvre, remarquable chez un compositeur qu'on disait bruyant (absence des trompettes, des trombones, utilisation rare des timbales), au service d'une force expressive évidente. Le premier mouvement est un allegro de forme sonate bithématique ; le premier thème, qui laisse la part belle aux grands intervalles dramatiques et aux arpèges, contient, dans une formule d'accompagnement des basses, le matériau de base (une levée sur un tétracorde ascendant) du deuxième thème, exposé en si bémol majeur. Après le développement, c'est curieusement ce deuxième thème qui sera réexposé le premier, en sol majeur ? ; procédé d'inversion, fréquent chez Méhul, qui permet au mouvement de se clore avec toute la force dramatique du premier thème. Le deuxième mouvement est un andante dont les variations contrastées montrent tout ce que Méhul doit à Haydn. Schumann, en 1838, dira de cette symphonie : "la ressemblance du dernier mouvement avec le premier de la Symphonie en do mineur de Beethoven et des scher­zos de ces deux symphonies est remarquable" . La cinquième de Beethoven et la première de Méhul ne doivent en fait rien l'une à l'autre, ayant été composées à peu près en même temps ; si le menuet de la sympho­nie de Méhul (dont la première partie est confiée aux seuls pizzicatos des cordes) est un scherzo d'esprit très beethovenien, il n'est guère dans la lettre de la cinquième symphonie. En revanche, on comprend mieux comment le thème principal du quatrième mouvement (allegro agitato), avec sa levée de trois croches répétées, a pu frapper Schumann. Ce thème est un moto perpetuo, avec une broderie de la dominante caractéristique du style de Méhul. Le deuxième thème, plus mélodique, par sa brièveté et sa répétitivité conserve la tension dramatique qui parcourt le mouvement entier jusqu'à sa fin. François Bernard

10/2018

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Critique littéraire

Oeuvres morales. Tome 4, Traités 17-19, Conduites méritoires des femmes ; Etiologies romaines ; Etiologies grecques ; Paralleles mineurs, Edition bilingue français-grec ancien

Etiologies Romaines : exemples de questions traitées (113 en tout) 1. Pourquoi imposent-ils à la mariée un contact avec du feu et de l'eau ? 2. Pourquoi dans les mariages allument-ils, ni plus ni moins, cinq flambeaux auxquels ils donnent le nom de cierges ? 3. Pourquoi, bien qu'il y ait à Rome beaucoup de temples d'Artémis, est-ce seulement dans celui qui se situe dans le passage appelé Patricius que les hommes n'entrent pas ? 4. Pourquoi, alors qu'aux autres sanctuaires d'Artémis sont clouées comme il convient des cornes de biches, ce sont, à celui du mont Aventin, des cornes de vaches ? 5. Pourquoi ce dont on a faussement annoncé la mort en terre étrangère, au lieu, dans le cas précis d'un retour, de les recevoir à la porte, monte-t-on sur les tuiles du toit pour les faire descendre à l'intérieur ? 6. Pourquoi les femmes donnent-elles à leurs parents des baisers sur la bouche ? 7. Pourquoi est-il défendu pour un mari d'accepter un don de son épouse et pour une épouse de son mari ? 8. Pourquoi est-il défendu aux Romains d'accepter d'un gendre et d'un beau-père un don ? 9. Pourquoi, à leur retour, que ce soit des champs ou de l'étranger, dès lors qu'ils ont une épouse chez eux, se font-ils précéder par quelqu'un pour lui faire voir qu'ils sont là ? 10. Pourquoi, lorsqu'ils se prosternent devant les dieux, se couvrent-ils la tête, tandis que, lorsqu'ils rencontrent des hommes dignes de considération, ils se découvrent si précisément ils se trouvent avoir leur toge sur la tête ? 11. Pourquoi sacrifient-ils à Chronos sans se couvrir la tête ? 12. Pourquoi considèrent-ils Chronos comme le père de la vérité ? 13. Pourquoi sacrifient-ils aussi au dieu qu'ils appellent Honor la tête découverte ? On peut interpréter Honor au sens de réputation ou d'honneur 14. Pourquoi est-ce la tête complètement couverte que les fils portent en terre leurs parents, tandis que les filles le font à tête nue et les cheveux dénoués ? 15. Pourquoi, alors qu'ils considèrent comme un dieu Terminus pour lequel ils célèbrent les Terminalia, ne lui sacrifient-ils aucun animal ? Etiologies Grecques : exemples de questions traitées (59 en tout) 1. Qui sont les pieds poudreux et les directeurs d'Epidaure ? 2. Qui est celle, à Cymé, qui monte un âne ? 3. Qui est Soles, Celle qui allume le feu ? 4. Qui sont, à Cnide, les hommes de la mémoire et qui est le collecteur ? 5. Qui sont les bons en Arcadie et à Lacédémone ?6. Qui est le trieur d'orge à Opunte ? 7. Quels sont les nuages cargos ?8. Qui est pour les Béotiens l'occupant proximal ?9. Qui est le consacrant à Delphes et pourquoi appellent-ils Bysios un de leurs mois ?10. Qu'est-ce que le rescapé du petit bétail ? 11. Qui sont les repoussés à coups de fronde ? 12. Qui était la Charila de Delphes ? 13. Qu'est-ce que la viande de clochard chez les A ? niames ? 14. Qui sont, à Ithaque, les Cliada ? et qu'est-ce que le consommable ? 15. Qu'est-ce que la chienne ligneuse chez les Locriens ?

07/2002

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Littérature étrangère

C'est ainsi

Mécanicien de son état, Patrick Oxtoby, jeune homme taciturne et solitaire, profite d’une douloureuse rupture amoureuse pour fuir enfin un étouffant environnement familial, sa précieuse boîte à outils sous le bras. Invité par un lointain cousin garagiste à venir le seconder dans une petite ville côtière d’Irlande, il a pris une chambre avec vue sur la mer dans une pension tenue par Bridget, une jeune veuve qui entretient, avec les deux autres hommes qu’elle loge, des relations placées sous le signe d’une bonne humeur et d’un marivaudage gentiment frivoles qui suscitent chez le nouveau pensionnaire autant de jalousie que de silencieux mépris. Au garage, Patrick se montre sérieux et appliqué, donnant toute satisfaction à son cousin, un homme bienveillant quoique prompt à le mettre souvent au “chômage technique”, sans plus d’explications. Dès lors, perplexe et frustré, le jeune homme se retrouve à errer, solitaire dans un trou perdu et sinistre totalement dépourvu de distractions, à l’exception du café minable où il noue peu à peu une vague relation d’amitié avec Georgia, la jeune serveuse. C’est ce moment (de doute, d’inquiétude et, bientôt, de silencieuse déréliction) que choisit sa mère pour venir lui rendre, impromptue, une “petite visite”. Tétanisé par l’irruption dans sa nouvelle existence, tout décevante soit-elle, d’une figure maternelle dont il a honte, mais incapable d’exprimer les sentiments qui l’agitent, Oxtoby s’efforce de supporter cette intrusion du mieux qu’il peut cependant que la mère, indiscrète, encombrante, caquète et monologue, retraçant les grandes lignes d’un roman familial sur lequel on comprend aisément que le jeune homme ait désiré tirer un trait aussi définitif que possible. Sa mère enfin partie, Patrick espère retrouver ses marques mais une petite soirée festive organisée un soir par Bridget à la pension sous la pression des deux autres locataires déclenche la catastrophe : heurté dans ses sentiments inconscients pour la jeune femme, écœuré par l’horreur de la vulgarité masculine et l’accablante veulerie féminine dont il croit découvrir un édifiant aperçu ce soir-là, le mutique exilé opère un tragique passage à l’acte. Dans la cellule où il attend son procès, il a pour compagnon un certain Gardam, criminel endurci qui, se sachant “condamné à tuer”, se laisse obséder par l’idée du suicide. Gardam, le dur, considère “Ox” comme un assassin-amateur et se moque des craintes que celui-ci exprime quant au verdict qui va être prononcé à son encontre, incitant le jeune homme à mettre sa foi dans une relative et probable clémence des jurés. Mais, au moment du procès, le jeune homme se voit lâché par ses parents (notamment par son père) qui portent contre lui le plus accablant des témoignages et l’abandonnent à sa descente aux enfers dans l’univers carcéral. Récit bouleversant de l’échec infligé à un individu dans sa tentative désespérée pour changer de vie, C’est ainsi est un roman aussi puissant que perturbant où M. J. Hyland, dans le style épuré et percutant qui caractérise son écriture, met brillamment à contribution l’expérience de juriste et d’avocate qui a été la sienne. Fidèle à l’exploration des territoires de la solitude et de l’inadaptation déjà à l’œuvre dans ses deux premiers romans (Le Voyage de Lou et Dans tes yeux, finaliste du Man Booker Prize 2006) également publiés chez Actes Sud, M.J. Hyland brosse, à travers son protagoniste, le portrait d’une société impitoyable à l’égard des individus dont une longue indigence affective a rendu le langage inaudible, et qu’elle a durablement privés de toute possibilité de rencontrer enfin l’Autre, d’assouvir quelque aspiration que ce soit à faire communauté faute de savoir créer un lien avec leurs semblables.

02/2012

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Thèmes photo

The Americans I Met

The Americans I Met est un projet combinant photographie et histoire orale. Il rassemble des portraits et des conversations réalisés au fil de rencontres que le photographe Viktor Hübner a vécues lors d'une série de voyages en auto-stop à travers les Etats-Unis. Avec seulement son appareil photo, un enregistreur audio et quelques provisions, il a parcouru 41 Etats et plus de 25 000 km de 2017 à 2019. Tout au long de ses voyages, Viktor Hübner a privilégié les rencontres fortuites et s'est appuyé quotidiennement sur l'hospitalité des personnes qu'il a croisées. Voyageur étranger, il est devenu le témoin oculaire de la vie pratique et spirituelle de nombreux Américains, et le porteur de nombreuses confidences. Ce livre se concentre sur les personnes que Viktor a rencontrées lors de ses voyages, leurs paroles, leurs expériences et, par extension, l'ère Trump dans laquelle elles ont vécu. The Americans I Met, de Viktor Hübner. Le titre est peut-être trop modeste pour l'ampleur du projet et l'ambition qui le sous-tend. Hübner a absorbé et actualisé stylistiquement le travail de photographe comme Stephen Shore, Mitch Epstein, Walker Evans et même Robert Franck, ou de confrères allemands comme Thomas Struth, qui s'est rendu au Yosemite et à El Capitan pour nous montrer la file de voitures garées et de touristes prêts à "cliquer". Mais Hübner a également utilisé les codes de l'art conceptuel et de la performance. Il a établi des règles, mis en place un système, l'a laissé fonctionner et est allé là où le processus l'a mené. Pas de voitures de location, pas d'hôtels, pas de transports publics, pas de réservations sur Internet, pas de relations sexuelles avec les personnes qu'il a rencontrées, juste assez d'argent pour la nourriture et les films et être ouvert à ce que les gens rencontrés avaient à lui dire. Cela semblait risqué, 16 000 miles parcourus entre 2017 et 2019 sous la présidence Trump, lorsque les "guerres culturelles" sont devenues un cri de guerre et que la notion selon laquelle les hautes clôtures font les bons voisins est devenue plus qu'une métaphore. Hübner est l'opposé de Robert Frank. Là où Frank cherchait le thème et le motif, avec des nuances de menace et de révélation, Hübner cherche l'anomalie et l'apparition - l'inexplicabilité soudaine. Il est ouvert à l'absurde, alors que Frank ne l'a jamais été. Cette vision est équilibrée - ou plutôt augmentée - par de nombreux portraits attentifs, où le jugement est mis de côté. La notion de portrait photographique a fait long feu. Mais dans ce livre, les portraits jouent un rôle clé. Ils ralentissent le rythme du voyage et déplacent l'attention des événements vers les personnes, des stéréotypes vers les individus. Tyler, de l'Oregon, vêtu d'une toge héroïque ; Robert, Paris et leur fille de la tribu Nez Perce, allongés ensemble dans une unité de protection ; une coupe de cheveux à domicile avec les Kirkpatricks dans les grands espaces de l'Ouest - ces portraits capturent un sentiment d'humanité, des personnes qui respirent en dehors du cadre. Peut-être les Américains ont-ils vraiment une vie intérieure. Pourtant, la question demeure : qu'a découvert Hübner au cours de ses voyages ? Est-ce simplement ce qu'il a apporté avec lui, les mythes, les icônes de la culture pop, la couverture médiatique sensationnelle et le scepticisme européen à l'égard d'une nation trop puissante pour son propre bien ? D'après ce qu'il a reproduit de ses conversations - lecture essentielle pour les photographies de ce livre - elles semblent confirmer tout ce que l'on pouvait déjà imaginer. Les Américains ont profondément peur, voire se méfient les uns des autres et ils sont armés. Comme Tocqueville l'avait compris il y a bien longtemps, les Américains sont prêts à se méfier - des autres Américains ! Mais si Hübner n'avait découvert que cela, il aurait mis fin à ses voyages bien plus tôt. Ce qui l'a poussé à continuer, c'est une autre chose qui a également émerveillé Tocqueville : l'ouverture et la générosité face à une personne totalement inconnue, l'étranger.

11/2022

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Sciences politiques

Coffre-fort et mafia. La Corse, un nouveau canton suisse?

Un notaire d'Ajaccio, est membre de la direction du Front de Libération National de la Corse. A Il se lie d'amitié avec un confrère suisse. Celui-ci vit dans le canton de Zoug. Il est venu en Corse pour y acquérir une villa sur la côte occidentale dans le golfe de Lava, à quelques kilomètres d'Ajaccio. Ils se rencontrent l'un l'autre fréquemment, soit en Corse en été, soit en Suisse. Une idée naît entre les deux hommesA : la Suisse est riche ; la Corse est pauvre. Situation à laquelle les deux hommes chercheront les raisons et élaboreront des solutionsA : Pourquoi ne pas faire d'une Corse, devenue indépendante de la France, une Suisse maritime ? Les questions se posent alors. Pourquoi la Suisse est-elle riche ; pourquoi la Corse ne l'est pasA ? L'agriculture suisse est pauvre ; c'est celle d'un pays de montagne. Son industrie et son artisanat sont en revanche florissants à l'échelle de la population du pays. Une Corse indépendante pourrait s'inspirer de la fiscalité du canton de Zoug qui est un Etat souverain, libre et démocratique, comme les autres cantons helvétiques, dont la souveraineté locale n'est pas limitée par la Constitution fédérale. Faut-il le rappeler, les cantons suisses sont des entités disposant d'une organisation propre, doublée d'une législation fédérale. Le canton héberge les sièges sociaux de holdings qui dirigent les remontées financières d'autres sociétés et qui en dirigent ou contrôlent les activités. Ces " résidentsA " bénéficient d'une fiscalité cantonale très attractive. A Alors, pour son bien économique, pourquoi ne pas créer une Corse devenant un paradis fiscal à l'image de bien d'autres ? Quatre membres du Front de Libération Nationale (FLNC) de la Corse se réunissent dans un restaurant. Leurs échanges sont interceptés par un membre influent du Zéphyr du large (le "Zéphyr du large" est une "copie" de la "Brise du large" , une organisation mafieuse corse qui a en mains les cordons de la mafia insulaire. Tout va se compliquer : menaces, attentats, etc. Mais l'idée reste que la Corse soit libérée de la tutelle de la France, obtienne son "indépendance" et devienne... un canton suisse. La Suisse accepterait cette transaction enA mémoire reconnaissante à celui qui ébaucha la Confédération helvétique, un Corse : Napoléon Bonaparte. Qu'adviendra-t-il du projet ? L'imagination au pouvoir peut tout et en tous cas beaucoup. Cet ouvrage en est la démonstration, à la fois très sérieuse et inattendue sur bien des points. On y découvre un monde underground dont les intérêts dépassent ceux des Etats, mais rejoignent ceux des grandes entreprises, des banques et des organisations criminelles. "Coffre-fort et mafia" met en scène l'improbable, et pourtant... Comme pour celle de beaucoup d'îles, l'histoire de la Corse est circonscrite dans un contexte qu'explique son isolement. L'influence politique, culturelle, linguistique, confère à ses habitants un mode vie qui crée une mentalité différente de celles des habitants vivant sur un continent. La Corse a été l'objet de la convoitise et de la colonisation de bien des peuples. Dans ce livre, on assiste à un pari incroyable de la Corse, et de sa mafia. Rien, A absolument rien ne justifie cette adhésion de la Corse à la Suisse. Sauf, bien entendu, un événement historique du 19° siècle. L'Acte de médiation survenu le 19 février 1803 dont l'auteur fut un Corse : Napoléon Bonaparte. Reconnaissante à la Corse de cet acte qui faisait la Suisse moderne, le Suisses militeront pour cette adhésion, devant une France débarrassée, comme le disait Bonaparte lui-même d'un poids que l'Histoire lui a donné : La Corse n'est pour la France qu'un inconvénient, une verrue qu'elle a sur le visage. C'est en effet le 19 février 1803 que la France imposait à la Suisse une nouvelle Constitution, laquelle, jetant à bas la République helvétique, allait permettre à la ConfédérationA d'être définitivement sur le chemin de la prospérité. A Michel Warnery, diplômé de HEC à Paris, ancien chef d'une grande entreprise, confronté à la réalité du monde économique et à ses propres règles, franco-suisse vivant à Fontainebleau, ne manque pas d'imagination en cet ouvrage comme dans ses autres livres : "L'Aura des Justes" , "Meurtre à la Grande Loge" , "le Roi du Monde" , "l'Ordre mondial" , etc. Cet ouvrage "Coffre-fort et mafia" , est captivant.

12/2023

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Tourisme étranger

Venise. Histoire, promenades, anthologie et dictionnaire

Ce livre permet au lecteur d'approfondir les aspects de Venise qui lui sont familiers et de lui en faire découvrir d'autres, qu'il ne soupçonne pas. S'il y est bien sûr question de carnaval ou de la Mostra, de Casanova ou de Vivaldi, il évoque aussi des éléments moins connus, s'attachant ainsi à lever le masque de Venise pour en découvrir les mille visages. La volonté de comprendre la complexité " d'un rêve humain qui s'est fait pierre ", à la fois immuable et en perpétuel changement, a déterminé la structure du volume, résultat de deux points de vue convergents : le premier est celui des contributeurs francophones, amoureux de Venise et qui ont fait de l'histoire, de l'art, de la culture vénitienne l'objet de leurs recherches, et le second, d'auteurs et de chercheurs italiens. Deux approches qui se croisent et se révèlent complémentaires. L'une vise à recueillir et, surtout, à accueillir les éléments canoniques du mythe de Venise, et à se laisser conquérir par son caractère exceptionnel et par son charme qui résiste à toute forme d'analyse. L'autre propose un abord plus critique par ceux qui vivent cette ville au quotidien. La première partie relate l'histoire de Venise depuis ses origines. Les auteurs montrent comment cette cité est devenue une nation. 697-1797 : de l'élection du premier doge à la chute de la République, pendant plus de mille ans, la puissance de cet Etat autonome s'illustrera à travers les noms qui la désignent : la Sérénissime, la Dominante... Le mythe de Venise, tel qu'il se forgera au fil du temps, sera d'abord politique. Cette République rebelle ne se soumet ni au pape ni à l'Inquisition, devenue une puissance maritime redoutable. Cette cité régie par ses propres lois, obéissant à ses propres règles, suscite un imaginaire qui fait d'elle la ville de l'amour, de la séduction, de la sensualité. Mais ce mythe s'est aussi en partie nourri du thème de la décadence. Avec le déclin puis la chute de la République en 1797, Venise devient une ville d'histoire dont le passé prestigieux est inscrit dans les pierres, est visible dans les oeuvres d'art mais dont le présent est comme obscurci par une légende mortifère. C'est lord Byron qui, le premier, codifia ce nouvel état d'esprit. On perçoit alors Venise sur le mode de la fin d'un monde : mort à Venise, mort de Venise. Une autre date a depuis conforté cette image : celle de l'inondation du 4 novembre 1966. Evénement pivot qui oblige à tourner la page de la nostalgie pour se consacrer à une seule tâche : sauver la cité du danger qui la menace, intervenir sur la structure par des restaurations et développer des formes d'exploitation touristique de masse qui soient compatibles avec la protection, la sauvegarde et le respect de ce milieu fragile. L'idée de réaliser de pharaoniques travaux pour protéger Venise des marées naît également à ce moment-là et perdure depuis presque un demi-siècle. Les Promenades, qui constituent la deuxième partie du livre, rassemblent des textes consacrés à la lagune, aux quartiers, aux personnages, aux arts, aux traditions et aux moments significatifs de la vie vénitienne. Elles privilégient la subjectivité, l'expérience directe, le rapport parfois physique de l'auteur avec l'espace exploré et raconté et se rapprochent en cela de l'esprit de certains guides culturels ou insolites. Cette partie s'appuie sur des contributions d'écrivains vénitiens, ce qui favorise une description de la ville à la fois plus réaliste et intimiste. Dans les textes de l'Anthologie, la perception subjective de chaque écrivain s'affirme avec plus d'intensité encore. Le choix était délicat tant les écrivains, artistes, intellectuels qui ont fréquenté Venise et ont fait de celle-ci le sujet de leurs réflexions ou le cadre de leur récit de fiction sont nombreux, de Thomas Mann à Proust, Morand, Philippe Sollers et tant d'autres. N'ont été retenus ici que des textes contemporains, écrits en prose par des auteurs nés après 1870 et parmi ceux-ci des textes nouveaux, illustrant la dimension cosmopolite de Venise. Le Dictionnaire offre enfin les éléments nécessaires pour s'orienter dans la vie vénitienne et désignent des réalités spécifiques. Répondant au choix de privilégier la dimension culturelle, plus encore qu'historique, il met en exergue, notice après notice, sur un échiquier alphabétique, les nomenclatures, définitions, personnalités, objets, oeuvres et grands hommes de Venise qui permet au lecteur de tracer son propre parcours.

04/2016

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Linguistique

Etudes de Linguistique Appliquée N° 2/2022 : Binarité et opposition

Avant-propos. - La binarité : des astronomes aux linguistes par Jean PRUVOST Introduction par Huy Linh DAO et Danh-Thành DO-HURINVILLE Grand et petit, de simples antonymes ? par Jan GOES Dans cette contribution, nous analysons l'antonymie de petit et de grand, souvent considérée comme un fait incontestable. Nous montrerons que cette antonymie s'exprime d'une façon légèrement différente selon l'emploi de ces deux adjectifs : en effet, grand et petit ne sont pas seulement des adjectifs de dimension ou de quantité, mais ils peuvent également être utilisés de façon métaphorique pour obtenir des effets mélioratifs, péjoratifs, minimisants ou encore affectifs. Il s'avère qu'ils ne sont pas nécessairement antonymes dans ces emplois métaphoriques et que, quand ils le sont, cette antonymie est subjective. Le sens contraire à travers les deux bases lexicales -ma et -j ? en ikwere par Sylvester N. OSU Il n'est pas rare de considérer, du moins intuitivement, deux unités prises dans une langue comme ayant entre elles un rapport de sens contraire. Sans s'appesantir sur le bien-fondé d'une telle considération, cet article tente d'apporter une illustration supplémentaire de ce phénomène dans sa complexité à travers deux racines verbales -ma et -j ? de la langue ikwere (parlée au Nigeria). Ces racines participent à la construction d'unités dont les sens (beauté et laideur physique et/ou morale) s'opposent. Toutefois, l'examen d'une série d'exemples révèle qu'une telle opposition de sens n'est pas systématique et constante, elle connaît des limites. Revisiter le couple passé simple et passé composé : entre complémentarité et contrastivité par Danh-Thành DO-HURINVILLE En dépit d'une rivalité presque millénaire entre le PS et le PC, ces deux tiroirs continuent à fonctionner ensemble dans la presse française contemporaine, car ils entretiennent des relations tantôt complémentaires, tantôt contrastives. Dans leurs relations complémentaires, sont examinées les structures narratives binaire, ternaire, et complexe. Dans leurs relations contrastives, le PS est étudié dans des positions démarcatrices (titre, début, fin d'un texte). Est également analysée la distribution de ces tiroirs dans les phrases indépendantes (à thèmes constant, linéaire, différent), et dans les phrases complexes, où afin de créer un effet contrastif, le PS est utilisé dans la subordination (conjonctive ou relative), alors que le PC est employé dans la principale. Quand le subjonctif tend à se substituer à l'indicatif par Kogh Pascal SOME En dépit d'une rivalité presque millénaire entre le PS et le PC, ces deux tiroirs continuent à fonctionner ensemble dans la presse française contemporaine, car ils entretiennent des relations tantôt complémentaires, tantôt contrastives. Dans leurs relations complémentaires, sont examinées les structures narratives binaire, ternaire, et complexe. Dans leurs relations contrastives, le PS est étudié dans des positions démarcatrices (titre, début, fin d'un texte). Est également analysée la distribution de ces tiroirs dans les phrases indépendantes (à thèmes constant, linéaire, différent), et dans les phrases complexes, où afin de créer un effet contrastif, le PS est utilisé dans la subordination (conjonctive ou relative), alors que le PC est employé dans la principale. Complément verbal direct et indirect : continuité et rupture par Chérine Fathy MAHMOUD ELFAKHARANY On peut considérer qu'il y a continuité entre le verbe et son complément lorsque celui-ci est direct, et rupture entre les deux, par la préposition, en cas de construction indirecte. L'hypothèse soutenue ici est que la préposition établit en fait une "double continuité" , d'une part en complétant ou prolongeant le sens du verbe, et d'autre part en faisant le lien entre l'acception verbale ainsi précisée et le complément. L'illustration porte sur des verbes qui peuvent se construire directement ou indirectement avec la préposition sur. Propositions d'analyse de structures sans sujet, dans des phrases complexes en français, à travers deux exemples : le lien marqué ou non par et, et la présence ou l'absence de en devant un verbe en -ant par Dominique KLINGLER Cet article porte sur deux structures du français et leur intégration syntaxique dans la phrase. La première structure est celle de deux propositions, jointes ou non par "et" (P1 (et) P2), partageant le même sujet. Nous envisageons le cas de la réduction du sujet opérée par "et" , c'est-à-dire la possible reprise ou non du sujet dans P2. Nous nous demandons si les liens entre P1 et P2 sont de même nature en l'absence de "et" , et en l'absence de reprise du sujet. Le même type de raisonnement est adopté pour une structure différente mettant ou non en jeu "en" préposé à un verbe en -ant (en V-ant). En l'absence d'unités telle que "et" et "en" , unités de nature différente, qui reçoivent diverses interprétations et / ou se limitent à une seule, nous discuterons le degré d'intégration des propositions en postulant une corrélation syntaxe-sémantique, sans laisser la prépondérance à l'un ou à l'autre de ces aspects. Sur la syntaxe des constructions corrélatives en wh- en vietnamien contemporain : binarité et continuum par Huy-Linh DAO Cette contribution se propose de passer au crible la syntaxe d'un type de constructions corrélatives en vietnamien, celles qui sont caractérisées par la présence d'un terme wh- dans la protase et d'un corrélat (pro)nominal dans l'apodose. Nous montrons qu'elles suivent deux scénarii dérivationnels distincts. Les corrélatives dont l'apodose contient le démonstratif médial n ? y semblent présenter un degré de binarité plus strict que les autres. Leur protase est analysée comme formant un constituant avec n ? y avant de se déplacer vers une position de Topique dans la périphérie gauche de l'apodose. N ? y ne se comporte pas comme un pronom de type E, contrairement aux autres démonstratifs médiaux et aux expressions formées à base de ceux-ci. COMPTE RENDU DE PUBLICATION BIOBIBLIOGRAPHIE DES CONTRIBUTEURS

07/2022