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Cinéma

Le cinéma d'Akira Kurosawa

Le cinéma d'Akira Kurosawa : une oeuvre d'une rare violence, ne reculant pas devant la brutalité. Pour le comprendre, Alain Bonfand n'a pas hésité à transposer dans son écriture ce que ce cinéma comporte de folie. Le tissu même de son Livre communique au lecteur, en l'incarnant, la sauvagerie de la gestuelle et du montage de ce cinéaste. Que l'on soit ou non connaisseur de Kurosawa, le texte de Bonfand dégage une extraordinaire autorité. Le savoir n'est pas mis en avant pour lui-même, quoique une évidente familiarité avec la culture japonaise entre ici pour beaucoup dans le sentiment de justesse des analyses. Mais l'essentiel est une étonnante lecture en profondeur, qui fait vivre tout autrement ce cinéma qui n'a souvent été apprécié que pour les plus mauvaises raisons. La construction du livre est limpide. Chaque partie gravite autour d'un centre : la figure, le motif, le phénomène, l'immontrable, la théorie des genres, la magnifique intuition, surtout, de "ce qui aveugle". La guerre est associée au thème surprenant de la "maladie de la terre"; le kamikaze ("vent divin"), à la tuberculose, si importante chez Kurosawa ; l'aveuglement, à la mort et à l'impossible, bien sûr, mais aussi à cent motifs particuliers. Cette pratique à la fois soutenue et légère de l'analyse, ces démonstrations économiques et concrètes de ce que c'est qu'une mise en scène orientée par une puissance figurative libérée de la thématisation, proposent pour finir une thèse fondamentale : l'idée esthétique donne plus que le concept. Il est exceptionnel qu'une monographie d'auteur se situe à ce niveau de pensée, d'écriture et de charme. C'est une expérience emballante, qui donne la sensation d'être emporté "sur un balai de sorcière".

05/2011

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Histoire de France

Kourou 1763. Le dernier rêve de l'Amérique française

Des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants, parcourant les routes de France d'est en ouest pour arriver au port de la Rochelle et de là embarquer pour Cayenne : c'est l'extraordinaire aventure que mit en oeuvre, en 1763, le duc de Choiseul, dans l'idée de faire pièce à la domination anglaise outre atlantique, et de créer en Guyane une colonie idéale d'où serait banni l'esclavage... C'est une histoire d'explorations, d'aventures et d'exotisme. Celle d'une grande découverte, et d'un grand désastre. L'histoire de la fascination exercée par les terres étranges et méconnues de la Guyane, qu'on imaginait, depuis le XVIIe siècle, peuplées d'animaux fantastiques, riche d'une végétation exubérante et nourricière. Une histoire de misère et de ténacité : celles de ces familles de migrants venus du bassin rhénan, Allemands, Alsaciens, prêts à tout quitter pour échapper à la famine ou à la faillite, parmi lesquels les grandes puissances européennes recrutaient usuellement des colons destinés à mettre en valeur les terres les plus inhospitalières. Une histoire de rivalités internationales, entre la France et l'Angleterre, bien entendu, victorieuse de la guerre de Sept ans et triomphante en Amérique du nord, mais aussi entre la France et la Hollande, solidement établie sur les rivages du Surinam. C'est une histoire de clans concurrents dans l'orbite du pouvoir, de faveur et de disgrâce, de rivalités familiales, Turgot contre Choiseul, d'un idéal des Lumières dévoyé. Et pour finir une tragédie, due à l'incurie, à la convoitise des organisateurs, autant qu'à l'épidémie, malaria et typhus, qui eut, au bout de deux années d'efforts et de luttes, raison de ce dernier rêve de gloire atlantique. Cahier couleur commenté.

09/2011

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Littérature étrangère

La nuit de l'infamie. Une confession

" Après avoir tué l'homme aux cheveux roux, je suis allé chez Quinn m'offrir un souper d'huîtres... " Ainsi débute l'extraordinaire confession d'Edward Glyver, fin lettré, bibliophile averti, grand fumeur d'opium et assassin à ses heures. Par une nuit brumeuse d'octobre 1854, près du Strand, à Londres, il vient de tuer froidement un inconnu. Cet acte est la répétition générale du meurtre projeté de celui qu'il appelle son " ennemi ". Edward Glyver se sent promis depuis toujours à un grand destin. Or une découverte fortuite le persuade qu'il a raison. Un grand destin l'attend, assorti d'une influence et d'une richesse immenses. Et la vie qu'il a menée jusqu'ici n'est qu'un mensonge, à commencer par le nom qu'il porte. Désormais il ne doit reculer devant rien pour recouvrer son identité véritable et l'héritage dont il a été spolié à sa naissance. Désormais le meurtre et la duplicité, l'amour, la trahison et la vengeance vont jalonner la route qui le conduit - qui nous conduit - de Londres, la plus grande ville de l'époque, avec sa splendeur et sa misère, jusqu'à Evenwood, la plus sublime, la plus enchanteresse des demeures d'Angleterre. Mais, à chaque pas, un autre le précède et l'entraîne irrésistiblement: Phoebus Daunt, son ennemi mortel. La Nuit de l'infamie reflète une formidable fascination pour l'ère victorienne et ses grands maîtres. Ce livre se rattache aux conventions du roman victorien à suspense, avec son intrigue à rebondissements et à sensations fortes. Il rend hommage au pouvoir de la narration et tient le lecteur en haleine de l'étonnante première ligne à la dernière révélation.

03/2007

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Sociologie

Facebook, la liste et moi

"Facebook, finalement, n'est qu'une liste ! La constatation n'a rien d'extraordinaire, et pourtant cette liste, qui peut évoquer à certains égards le convoyeur hypnotique, aurait effectivement tendance à nous emporter dans sa logique". Tel est le point de départ de cet essai qui, avec justesse et vivacité, se propose de mettre en évidence cette logique et ses effets, particulièrement ceux qui infléchissent notre façon d'être au monde et avec les autres. Cette idée de la liste est venue à l'auteur à la lecture de "Vertige de la liste" d'Umberto Eco. Dans cet essai, paru en 2009, Eco propose une histoire de la liste dans la littérature, de Homère à Perec, qui révèle une fascination singulière et une propension curieuse de l'homme à vouloir énumérer le monde. Rémi Guertin est géographe et n'est pas spécialiste des réseaux sociaux ou de Facebook en particulier. Il a un compte Facebook comme 2, 23 milliards d'individus dans le monde, mais il cherche non pas ici à faire une analyse exhaustive de Facebook, ne s'adressant pas à un lecteur spécialiste, mais tente plutôt de provoquer la réflexion et de mettre en lumière certains aspects restés inaperçus de l'addiction qu'elle engendre. Si, comme d'autres médias sociaux, Facebook a certes son utilité, elle a aussi ses revers qui entretiennent une dévorante soif de reconnaissance, un désir inépuisable et une expectative sans véritable satisfaction. Facebook apparaît en somme comme un miroir grossissant de ce que nous sommes devenus : une masse d'individus banalisés et dépersonnalisés par les prodiges d'une liste dopante. L'infini de la liste nous manipule et tend à nous faire disparaître. Facebook serait-il en train de nous virtualiser ?

01/2019

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Histoire de France

Morny. Le vice-Empereur

Auguste de Morny (1811-1865) était l'enfant gâté de la fortune. Quand " Morny est dans l'affaire ", ce dandy courtois et raffiné devient un redoutable gagneur : chemins de fer, mines, sucreries, papeteries, journaux, œuvres d'art, coups de bourse, tout lui réussit. Un jour, il se découvre demi-frère de Louis-Napoléon Bonaparte. Leur mère, la reine Hortense, a aimé le beau Flahaut, général d'empire, fils naturel de Talleyrand. Parfait homme du monde, Morny a de qui tenir et possède au suprême degré, comme son grand-père Talleyrand, la pratique des hommes, le scepticisme et le sang-froid, qui vont lui permettre de faire de Louis-Napoléon un empereur : Napoléon III. Le coup d'État du 2 décembre 1851, c'est lui. Ce grand seigneur distingué, membre du jockey Club et amateur de jolies femmes, a (autrefois) combattu en Algérie et ne craint pas d'avoir du sang sur les mains. Victor Hugo le flétrit, qu'importe. Il est ministre de l'Intérieur, ambassadeur extraordinaire en Russie, président de l'Assemblée nationale ; il parraine Longchamp et crée Deauville. Conservateur avisé, il pousse aux réformes et légalise les syndicats. L'homme d'État est aussi un touche-à-tout de talent. Dévoré par le démon du théâtre, il écrit des petites pièces légères et drôles qu'Offenbach met en musique. Financièrement intéressé par l'aventure mexicaine, Morny est devant le véritable empereur des Français sous Napoléon III. A-t-il rêvé d'être un jour chef d'État à part entière, empereur du Mexique par exemple C'est l'un des mystères d'une vie passionnée et haletante, où argent amour et politique se côtoient et s'entrelacent en un détonant mélange de panache et de cynisme.

04/2005

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Couple, famille

L'adolescent malade, ce qu'il faut savoir. Violence des secrets, secret des violences

Toute maladie grave est injuste, et plus encore lorsqu'elle survient au printemps de la vie. L'auteur de ce livre est particulièrement autorisé à en parler. Ce qui aujourd'hui nous paraît évident, l'existence de services d'accueil hospitalier spécifiquement dédiés aux adolescents, ne l'était nullement quand il a entamé sa carrière. Il a eu à militer pour que ce progrès décisif puisse s'accomplir ; il a largement contribué à le rendre possible et a engrangé une expérience unique de médecin sur ce terrain. Il nous livre avec une rare intelligence de l'humain les clés d'une relation thérapeutique positive avec les adolescent(e)s. Ceux-ci, comme les témoignages rapportés le font bien percevoir, ne sont rarement " que " malades : s'ils le sont, c'est dans une configuration particulière où jouent tant les caractéristiques propres à cet âge de difficile métamorphose de la personne que le poids des non-dits, des secrets familiaux et de situations diverses qui peuvent se révéler être de terribles moteurs de souffrance, conduisant au pire au suicide. Tout un travail de rencontre avec l'adolescent(e) doit être mené, qui obéit à des règles, recèle des pièges et confère au médecin, en première ligne du combat thérapeutique, une extraordinaire responsabilité. C'est ce patient cheminement, que Victor Courtecuisse a eu à cœur de nous présenter, avec parfois rappel à l'ordre face à certaines dérives des pratiques. Ce livre s'adresse aux parents concernés, qui y trouveront matière à mieux comprendre le parcours de soin proposé à " leur " adolescent(e), et bien sûr à l'ensemble des professionnels (enseignants, éducateurs, médecins généralistes, pédiatres, gynécologues, psychiatres, psychologues, médecins et infirmières scolaires, travailleurs sociaux, magistrats, policiers) et aussi aux responsables politiques.

11/2005

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Sciences politiques

La démocratie, état critique

Ces dernières années, l'extraordinaire fortune du terme « gouvernance » n'est certainement pas due au hasard, pas plus que la terminologie de l'évaluation et celle de la transparence qui l'accompagnent. « Gouvernance », « évaluation », « transparence » : voilà la nouvelle trinité d'une religion elle-même nouvelle, la religion managériale. Mais cette gouvernance est-elle compatible avec la démocratie ? Ne s'apparente-elle pas plutôt à une technologie gestionnaire qui aurait pour objectif à la fois d'esquiver la démocratie et, à terme, de lui substituer un nouveau paradigme de légitimité ? C'est là l'un des points majeurs que cet ouvrage tente d'élucider.Le paradigme de la légitimité démocratique a été attaqué de trois côtés : par la mondialisation du capitalisme, par des pratiques de gouvernance qui ruinent la dimension publique du politique et par une dérive de la démocratie elle-même, soit la distance qui s'est créée entre « la caste de pouvoir » et les citoyens ordinaires. Au-delà du diagnostic de l'état critique de la démocratie, le présent ouvrage a également pour ambition de montrer par quelles voies en sortir. Yves Charles Zarka est philosophe, professeur à la Sorbonne et à l'Université Paris Descartes. Il dirige la revue Cités (PUF) et a entrepris depuis une quinzaine d'année, entre autres choses, de repenser les fondements des démocraties occidentales. Son travail connaît une large réception internationale. Il a récemment publié Le Monde émergent 1 « Lieux » (Armand Colin), Le Monde émergent 2 « L'inappropriabilité de la Terre » (Armand Colin), Repenser la démocratie (Armand Colin) et Refaire l'Europe (avec Habermas) (PUF). Ont également contribué à ce volume : Gianfranco Borrelli (Naples), Maeve Cooke (Diblin), John Dunn (Cambridge), Franck Fischbach (Nice), Christian Godin (Clermont-Ferrand), Christian Lazzeri (Paris-Nanterre), Paul Mathias (Paris), Jacques de Saint Victor (Paris-Saint-Denis), Stefano Petrucciani (Rome), Jacques Taminiaux (Boston), Francesco Saverio Trincia (Rome), Hans Vörlander (Dresde).

10/2012

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Critique littéraire

Histoire de la guerre du Péloponnèse

Thucydide est le premier historien moderne. Né entre 470 et 460 av. J.C., à l'époque où la fin des guerres médiques consacre la victoire des Grecs sur l'Empire perse, il fut le témoin de l'extraordinaire aventure de la démocratie athénienne et de la naissance de la civilisation classique. Contemporain de Socrate, de Sophocle et d'Euripide, il assista au triomphe de la pensée et de l'art grecs. Triomphe qui ne dura qu'une génération puisque, à l'instigation de Sparte, les cités grecques entrèrent en révolte contre l'hégémonie d'Athènes. Cette guerre du Péloponnèse, qui commença en 431 pour s'achever en 404 par la Victoire de Sparte, Thucydide la raconte, saison par saison, en s'appuyant sur une documentation étonnammment exacte. Son récit, dense et sobre, exclut tout merveilleux : les raisons des guerres sont toutes humaines et le monde n'est pas guidé par le destin, mais par la volonté de puissance. Si Thucydide célèbre la grandeur d'Athènes sous Périclès en évoquant la perfection de ses institutions et les plus étonnantes réussites dans le domaine de la pensée et de l'art, il n'échappe pas à l'amer constat éphémère qui ne survit pas aux passions égoïstes et à la ruée des appétits qu'il suscite. Sa leçon n'a cessé d'être méditée, de Xénophon à Tacite, de Machiavel à Nietzsche. Cette édition ajoute à notre traduction, revue à la lumière des derniers acquis de la science, un Dictionnaire de la guerre du Péloponnèse et les réflexions qu'inspira le texte de Thucydide au grand critique Albert Thibaudet qui, au sortir de la Première Guerre mondiale, rédigea sa Campagne avec Thucydide.

03/1995

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Littérature française

Le Faiseur d'étoiles

" La retraite ? Je n'y serai jamais. J'ai quatre-vingt-dix-huit ans. Quatre-vingt-dix-huit ans et toutes mes dents ! Les praticiens disent que c'est le fait d'avoir "travaillé en mâchoire" qui les a rendues si solides. Travailler en mâchoire c'est lorsque nous nous portons, nous-même ou notre partenaire, à la force de la mâchoire. Mon frère et mon oncle, qui avaient cette même spécialité, ont gardé une belle denture toute leur vie, eux aussi. Nous étions trapézistes et l'histoire que je vais vous raconter est la mienne, mais aussi un peu la leur. " A travers des mots vibrant de passion et une mémoire étonnante des détails, Pierre Bergam nous relate avec émotion son extraordinaire parcours, ainsi que celui de son frère, pour entrer dans le cercle circassien sans être des " enfants de la balle ", c'est-à-dire nés de parents artistes. Le travail, les innombrables heures de répétition et le soutien de leur oncle leur permettront, à force d'acharnement, d'aller au bout de ce qu'ils voulaient devenir, de vivre leur amour pour la scène et le spectacle, malgré les difficultés ainsi que les risques du métier. Continuant à transmettre sa passion dévorante en l'enseignant à merveille, Pierre Bergam nous fait partager d'authentiques anecdotes familiales et professionnelles, riches de galas, de rencontres avec des célébrités, mais aussi de récits tragiques, comme les accidents de pistes. Un ouvrage qui nous fait découvrir les coulisses d'un monde de strass et de paillettes, et nous démontre que la persévérance et la ténacité permettent de réaliser les rêves les plus inaccessibles et, aussi, de concrétiser ceux des autres dans une belle aventure humaine.

07/2019

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Histoire internationale

L'agenda du génocide. Le témoignage de Richard Mugenzi, ex-espion rwandais

Analyses et controverses se succèdent sur le génocide des Tutsi et le massacre des Hutu démocrates au Rwanda en 1994, mais souvent loin des réalités du terrain. Cet ouvrage est au contraire le résultat d'une enquête qui nous livre un document de première importance sur l'agenda de ces crimes de masse. Avec le témoignage de Richard Mugenzi, recruté dès le mois d'octobre 1990 comme espion par les Forces armées rwandaises, nous sommes au coeur de la machine politico-militaire préparant le génocide, par lequel des groupes extrémistes espéraient conserver et même renforcer leur emprise, jusque-là sans partage, sur le Rwanda. Les explications de cet ancien agent de renseignement de ce qu'on pourrait appeler le Deuxième Bureau de l'armée rwandaise rappellent que les massacres ont suivi une logique militaire et politique, et que les machettes des miliciens s'appuyaient aussi sur des armes modernes et sur un pouvoir sophistiqué. Ce livre ne se présente pas comme un catalogue de " révélations " proférées par un témoin sorti de nulle part, mais comme le fruit d'un dialogue serré mené par Jean-François Dupaquier, qui connaît lui-même très bien le Rwanda. Les propos de Richard Mugenzi sont resitués dans le contexte de l'époque. Sa biographie extraordinaire ne reste pas dans l'ombre. Il est heureux que ce témoin, interrogé de manière étonnamment négligente par les enquêteurs du Tribunal pénal international d'Arusha, puis par les services du juge Bruguière, puisse s'exprimer sans détour. Ce livre aide à comprendre la logique profonde et l'efficacité redoutable de la machine montée, avec l'appui de militaires français, par les services de renseignement de l'armée rwandaise, acteurs de premier plan de la désinformation et de la propagande raciste déployée à la même époque par les médias extrémistes rwandais.

09/2010

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Histoire internationale

Le nouveau dictionnaire de la civilisation indienne. 2 volumes, Edition revue et augmentée

Ouvrage de référence depuis sa première édition en 1987, le Dictionnaire de la civilisation indienne embrasse les principaux thèmes, concepts, événements, figures historiques et culturelles essentiels à la connaissance d'une nation aussi vaste que complexe. Depuis cette date, l'Inde a connu de tels bouleversements que le regard porté sur le pays par le monde extérieur et par ses habitants eux-mêmes a dû se redéfinir. La patrie de Nehru et d'Indira Gandhi a vu l'arrivée au pouvoir des nationalistes hindous du BJP, et les réformes économiques entreprises dans les années 1990 l'ont transformée en profondeur, y compris dans son tissu social et sa façon d'envisager l'avenir. L'Inde a changé. Et l'Inde est restée la même. La révolution numérique, la mondialisation, le déferlement des téléphones portables et des chaînes de télévision privées n'ont pas entamé la force des traditions et l'attachement à une culture qui plonge ses racines dans une histoire plurimillénaire. Réactualisé par Dave Dewnarain, le dictionnaire de Louis Frédéric donne toute leur place à un grand nombre de figures politiques, de peintres, de musiciens, du Nord comme du Sud, dont l'influence et l'aura à l'intérieur du pays sont à la hauteur de l'ignorance dans laquelle les a longtemps tenus le monde occidental. Il témoigne aussi de l'extraordinaire diversité linguistique de l'Inde (des centaines de langues, dont vingt-deux considérées comme "officielles") et de l'existence d'une littérature parfois ancienne qui s'impose plus que jamais dans la création contemporaine. Ainsi le lecteur pourra se faire une idée plus complète de la richesse et du génie de l'un des plus grands peuples du monde.

01/2018

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Religion

Vérités et mensonges historiques. Croisades, Cathares, Inquisition, Espagne royale et catholique, conquistadors, protestantisme, guerre d'Espagne 1936-1939

Toute notre Histoire reste à réécrire. Défigurée par deux siècles d'historiographie partisane et d'idéologie dominante foncièrement antichrétienne, dénigrée par des médias incultes, qui ne voient qu'obscurantisme et fanatisme dans la Civilisation Chrétienne, cette Histoire revue et corrigée par la Pensée Unique était devenue l'Empire du Mensonge. Car tout est bon pour nos champions du dénigrement : amnésie entretenue des masses quant à leur propre culture, conspiration du silence sur les atrocités commises par les ennemis de l'Eglise, haine masochiste de nos propres racines, exécration suicidaire du passé, autoflagellation permanente à base d'interminables repentances, voire mensonges éhontés. Dans cet ouvrage richement documenté, l'auteur a voulu mettre un terme à un tel déluge de propagande et d'idées reçues. Réfutant méthodiquement les légendes noires les plus tenaces sur l'Histoire de l'Eglise et des Monarchies, il montre que les Croisades, loin d'avoir constitué une injuste agression, furent un réflexe de survie et d'autodéfense face à un Islam fanatique et conquérant ; que les hérétiques cathares ne furent pas de tendres brebis innocentes ; que l'Inquisition, loin d'avoir été conduite par des moines obscurantistes sadiques, fut un modèle précurseur de procédure judiciaire, et prononça un nombre très réduit de peines capitales ; que les Rois d'Espagne s'érigèrent en constants protecteurs de Juifs, de Maures et d'Indiens, que la Conquête et l'évangélisation de l'Amérique hispanique, aux antipodes d'une barbare entreprise d'intolérance et d'oppression, furent un extraordinaire travail missionnaire au service des Indiens, et met en lumière, pour finir, le fanatisme sanguinaire des Réformés Protestants aux XVIe-XVIIe siècles, ainsi que les atrocités massives des Républicains espagnols lors de la Guerre-Civile de 1936-1939.

03/2018

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Beaux arts

La géométrie de l'amour. Espace, temps, mystère et sens à propos d'une petite église ordinaire

Dans cette nouvelle étude menée avec brio, l'auteure maintes fois primée Margaret Visser entraîne le lecteur dans l'exploration fascinante d'une petite et banale église, SantAgnese fuori le mura, à Rome, pour en révéler toute la signification et redonner du coup ses lettres de noblesse à un tourisme plus attentif et passionné. Pour expliquer l'édifice, Visser ratisse large, faisant appel à l'histoire, à la théologie, à l'anthropologie, à l'histoire de l'art et à ses techniques, à l'iconographie, à l'hagiographie et au folklore. L'ouvrage se termine là où il a commencé : au tombeau d'Agnès, jeune fille de douze ans assassinée il y a mille sept cents ans et dont les restes reposent sous l'église. C'est en raison de ce tombeau qu'on a édifié l'église, qui en retour a préservé la mémoire de la mort d'Agnès. L,e désir de trouver des réponses à ses questions, comme voyageuse, mais aussi en tant que croyante et anthropologue du quotidien, a poussé Visser à se lancer dans l'écriture de cet ouvrage singulier et lumineux. Avec son talent extraordinaire pour donner vie et sens aux objets en apparence ordinaire, Visser révèle les richesses spirituelles, culturelles et historiques qui sont celles de toute église. Le symbolisme de l'agneau, la fascination chrétienne pour les vierges, la signification du martyre, les catacombes, l'histoire des reliques — voilà autant de sujets que Visser explore suivant une approche originale qui conjugue sagesse, intelligence et savoir. Plus encore que dans la plupart des édifices profanes, toutes les composantes d'une église sont chargées de sens et traduisent une intention. Visser part ici à la découverte de ce qui cherche à s'exprimer, à travers les détails et les nuances infimes comme dans les grands déploiements.

04/2015

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Romans historiques

Il faut tuer Chateaubriand ! suivi de Itinéraire de Paris à Jérusalem (voyage d'Egypte) par François-René de Chateaubriand

En quelques lignes, dans son Itinéraire de Paris a Jérusalem, Chateaubriand raconte un étrange épisode : il essuie une salve de coups de feu alors qu'il descend le Nil en felouque. A-t-on cherché à tuer Chateaubriand, et pourquoi ? A partir de cette mention fugace, Dominique Baudis échafaude un extraordinaire roman d'aventures autour des soldats perdus de l'Expédition d'Egypte. L'histoire épouse le destin chaotique de Déodat Durau, enfant trouvé, élevé par un cordonnier de Toulouse et persécuté par son faux frère jusqu'à ce que le citoyen colonel Dupuy, jeune héros de la Révolution, le prenne sous sa protection. Devenu officier d'ordonnance de Dupuy, il le suit aveuglément. Ce sera d'abord Toulon et l'embarquement avec le général Bonaparte qui seul connaît la destination de cette expédition ; la prise de Malte où Déodat perdra son pucelage... avec une nonne vierge ; Alexandrie où ils débarquent avec 35 000 hommes ; puis le triomphe de Bonaparte aux Pyramides, la révolte du Caire, la mort de Dupuy, la peste à Jaffa, les savants, les belles esclaves achetées par les officiers... Bonaparte part en abandonnant son armée en 1799. Déodat réduit en esclavage sera revendu d'une ville à l'autre : Damas, Alep, Bakou. On le traîne enchaîné à travers le Caucase entre mer Noire et mer Caspienne... jusqu'à ce que le Pacha Méhémet-Ali, qui vient de monter sur le trône d'Egypte, l'achète. Il le rebaptise " Abdallah de Toulouse " et le charge de trouver d'autres Français perdus pour les réunir sous son commandement. Ibrahim de Tarascon, Selim d'Avignon, Youssouf de Picardie, Gamal de Rodez, Anouar de Carcassonne, deviennent ainsi les " Français du Pacha ". Ce sont leurs aventures, leurs amours et leurs intrigues qui pèseront cinq ans plus tard sur le destin de François René de Chateaubriand...

04/2003

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Jardinage

André Le Nôtre. Biographie

André Le Nôtre ? Un nom connu de tous, associé à un siècle, le XVIIe, à un roi, Louis XIV, à un art, celui des jardins. Même si la légende est belle, ce petit-fils de jardinier du roi et fils de dessinateur des jardins de Sa Majesté n'a jamais été cet homme que l'on dit parti de rien, bêche et chapeau à la main. Héritier de deux charges royales et d'une clientèle prestigieuse, Le Nôtre développe ses talents en se frottant aux esprits cultivés de son temps avant de devenir contrôleur général des Bâtiments, Arts et Manufactures de Louis XIV. Protégé des Guise et des Orléans-Longueville, proche des milieux précieux et scientifiques, formé par Vouet, influencé par ses rencontres avec Poussin et le Bernin, Le Nôtre sert soixante-cinq années durant plusieurs générations de monarques et de particuliers. Gaston d'Orléans, les Condé, Guillaume III d'Orange mais aussi Fouquet ou l'ensemble du clan Colbert : rebelles au pouvoir royal, ennemis de Louis XIV ministres et courtisans, tous font appel à lui. Son intelligence hors du commun, sa force de travail surprenante et son équipe de praticiens, liée à sa famille depuis des décennies, lui permettent de conquérir le plus exigeant : Louis XIV. Sa passion pour la grandeur et son obsession pour le naturel marquèrent profondément l'ensemble de ses réalisations, renouvelant de manière féconde l'art des jardins. Connaisseur de l'antique et collectionneur acharné de modernes, il a enrichi notre patrimoine national en léguant au roi les chefs-d'oeuvre de sa collection. Le Nôtre, qui cultivait les paradoxes, réussit le tour de force d'acquérir "de la gloire et de l'honneur" tout en demeurant simple et libre. Dans cette biographie richement documentée, Patricia Bouchenot-Déchin nous retrace avec brio l'extraordinaire histoire d'un homme qui inspira le monde entier.

08/2013

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Histoire de France

Journal d'un interné. Compiègne, Drancy, Pithiviers 12 décembre 1941 - 23 septembre 1942

Benjamin Schatzman est arrêté le 12 décembre 1941, au cours de la rafle dite des " notables " juifs. Alors âgé de près de soixante-cinq ans, il est interné successivement dans les camps de Compiègne, Drancy et Pithiviers, avant d'être déporté à l'Est via Drancy. " Benjamin Schatzman est un des rares internés à tenter de surmonter cette tragédie par une stratégie double : pour conserver un état de santé acceptable et pour ne pas se laisser aller, il se fixe une hygiène personnelle de vie. Pour transcender la situation et en quelque sorte la maîtriser, il décide, après quelques semaines d'apathie où il n'a pas encore accepté la permanence de la condition dans laquelle il est impliqué, de tenir un journal scrupuleux sur son état physique et moral et sur les événements de ce camp où, jour après jour, les gens s'affaiblissent, s'amaigrissent et souffrent sous la torture de la faim, du froid et du manque de médicaments que nécessitent l'âge et la santé de la plupart des notables arrêtés. Il s'agit d'un texte tout à fait extraordinaire. Le seul de son espèce à rassembler des spécificités à nulles autres comparables un homme d'une haute élévation intellectuelle et morale, un scientifique éclectique, doté d'une grande culture générale qui se voit supplicié et qui décrit minutieusement les étapes de son supplice, ballotté entre le désespoir et l'espoir, tout en contraignant son esprit à réfléchir intensément, à analyser avec lucidité les raisons des persécutions que subissent les internés de Compiègne l'antisémitisme, la désorganisation de l'Europe. Cet immense texte impose le respect pour cet homme, dont nous savons que quelques mois plus tard il trouvera la mort soit dans le convoi à destination d'Auschwitz soit dans une chambre à gaz.

05/2006

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Récits de voyage

Le ciel sera mon toit

Enfant, on rêve de traverser de vastes forêts, de remonter des rivières mystérieuses, de franchir des cols au-dessus des nuages, de se perdre dans l'immensité des montagnes; on rêve d'y rencontrer des chasseurs, des caravaniers, et pourquoi pas de belles inconnues ; on rêve d'apprendre leur langage, de partager leur vie, de forger avec eux des amitiés aventureuses. Ces rêves, Eric Valli, bercé par les récits des grands voyageurs, les a réalisés dès son adolescence. Tout au long de ses périples himalayens, il n'a jamais cessé de rédiger des carnets de route, qui forment la matière première de ce livre. Le ciel sera mon toit perpétue avec chaleur et intrépidité la tradition des Bruce Chatwyn, des Nicolas Bouvier, et nous fait découvrir des peuples ignorés parfois même de leurs voisins. Valli n'hésite pas à partager, des mois voire des années durant, les habitudes de vie souvent très rudes des gens qu'il a décidé de rencontrer. ll participe ainsi à la transhumance des yacks porteurs du sel des grands lacs tibétains vers les basses vallées du Népal, il court les forêts avec les chasseurs de musc ou de miel : des mois de voyage dans le froid extrême, au cours desquels le danger et la précarité scelleront des attachements profonds. On reste frappé par l'extraordinaire obstination dont Eric Valli fait preuve, ne se laissant jamais abattre par un refus, un échec, un accident de parcours. Il semble animé d'une force qui le dépasse et le pousse sans cesse en avant. Voyageur avant d'être photographe, il ne cherche pas le cliché spectaculaire, mais le partage authentique. Cette générosité donne à ses textes un souffle, une fraîcheur, un charme incomparables.

05/2006

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Poésie

Les Soliloques du pauvre. Suivi de Le Coeur populaire

Gabriel Randon, dit Jehan Rictus, né en 1867 et mort en 1933, connaît une enfance difficile et conflictuelle, il quitte l'école vers quatorze ans, vit de petits métiers divers et commence à fréquenter le milieu des artistes et anarchistes de Montmartre. Menant une vie précaire, sans-logis pendant un temps, il fréquente à vingt-deux ans le monde des clochards et des vagabonds, expérience cruciale qui lui inspirera le meilleur de son oeuvre littéraire. Il a vingt-huit ans quand il entreprend en effet de donner la parole au petit peuple des rues et des déclassés dans des poèmes entièrement écrits dans sa langue, l'argot parisien. Ce sera Les Soliloques du pauvre qu'il fait connaître en les disant lui-même dans les cabarets montmartrois, au Chat noir notamment. Livre inclassable, sans équivalent dans l'histoire de la poésie, ce recueil qui connaît un succès immédiat en raison de sa force lyrique, de sa puissance oratoire et de sa maîtrise prosodique est sans doute, après Villon et avant Prévert ou Queneau, un des rares exemples d'une poésie qui use de la langue populaire et il préfigure d'une certaine façon le rap contemporain. Nous y avons adjoint le recueil Le Coeur populaire, écrit dans la même veine. C'est Nathalie Vincent-Munnia, universitaire spécialiste de la littérature populaire du XIXe siècle, qui a établi l'édition de ces deux recueils et le glossaire qui permettra au lecteur d'aujourd'hui de se familiariser avec l'argot truculent de Rictus. On trouvera à la fin du volume un lien vers l'enregistrement que fit Rictus de ses poèmes chez Polydor en 1931, extraordinaire document sonore disponible sur le site de la BNF.

11/2020

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Décoration

Cartier. Styles et stylos

Les instruments d'écriture, qui naquirent en Mésopotamie il y a cinq mille ans, connaissent aujourd'hui la plus radicale des révolutions technologiques. De l'antique pointe de roseau au clavier de l'ordinateur, ces outils pour compter, commercer, enseigner, transmettre et aimer, reflètent les civilisations comme aucun autre objet. Il y a mille façons de raconter leur histoire. Invité par Cartier - créateur d'objets d'écriture depuis 1868 - à évoquer cette légende, François Chaille s'est d'abord plongé dans les archives de la maison à Paris, Londres et New York. Dans ces vénérables registres où sont notés les noms de clients illustres et conservés dessins et photos, il a trouvé de quoi retracer toute l'histoire des objets d'écriture, depuis l'origine. Et les archives recèlent bien d'autres trésors, qui permettent d'évoquer aussi bien la nostalgie du porte-plume que la sensualité des matières précieuses de certains stylos ou la noblesse d'un papier à lettres. De ces archives ressurgit l'air du temps des années folles, à des princes tels l'Aga Khan, des hommes d'affaires tels John Pierpont Morgan, des femmes du grand monde telles Mona Bismarck, et surtout des écrivains, tels Guitry ou Kipling. En même temps se révèle l'extraordinaire savoir-faire de Cartier, qui sut répondre aux exigences de ces acheteurs de stylos avec la même créativité que la maison accordait aux somptueux joyaux. Enfin, pour décrire les temps présents, de la naissance des stylos Must au succès des Diabolo de Cartier d'aujourd'hui, François Chaille a quitté les archives pour rencontrer des créateurs bien vivants, dans les ateliers de la maison. C'est la passion de grands professionnels qui se lit ici, pour comprendre comment se conçoivent les plus beaux stylos du siècle nouveau.

11/2000

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Poésie

Infecté pat l'amour

Il y a chez Ionut Caragea du Julien Green, à la fois dans son sentiment religieux et sa "raison" d'amour. Le poète dans "une prière sans voix / transformée en larmes" ne cesse néanmoins de dire dans "une grande vague de mots" , et ce pour décortiquer sa vie, ses souvenirs et son futur à travers sa descendance : "pardonne-moi, mon enfant / de t'avoir enlevé du ciel / et ramené / dans ce monde malade / et mauvais" . Surgit la vie, malgré tout, dans un monde que l'auteur a fui un temps avant de le retrouver. Emergent l'hérédité immédiate et surtout immémoriale, l'histoire de ses ascendants et de ses héritiers. Mais aussi les nuits de l'homme et la peur du noir et son océan où plongerait le monde s'il n'existait pour un tel poète sa foi. Grâce à elle, et au delà des traces mortifères, existe un unique paradis sur terre : l'amour. Pour l'Autre. (Jean-Paul Gavard-Perret) Assister à la relecture des poèmes d'"Infecté par l'amour" fut une expérience extraordinaire, car il s'agissait d'assister à la renaissance linguistique d'un chef d'oeuvre. Un chef d'oeuvre qui s'est dévoilé peu à peu sous mes yeux, avec ses nombreuses facettes mais surtout sa grande cohérence, de poème à poème... Je dirais que ce recueil évoque un prisme ; l'oeil du poète nous l'a offert, par le don notamment de sa douleur, une souffrance profondément mystique, qui ferait aisément penser à la crucifixion magistrale du poète afin que nous puissions trouver par chaque côté cristallin d'où nous contemplons, ressentons et comprenons un même fil d'or censé mener vers l'évolution de l'humanité. (Marine Rose)

09/2020

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Littérature française (poches)

Le Bavard

Publié en 1946, remanié lors d'une nouvelle édition en 1963, Le Bavard, pure contamination des mots les uns avec les autres, étend cette contagion avec une rage qui offre peu d'exemples à l'ensemble des protagonistes du drame, gagne à sa cause délétère les figures mêmes de l'auteur et du lecteur, provoquant de la sorte un rare et extraordinaire malaise. Il ramasse de la façon la plus éprouvante et la plus sarcastique la destruction, le saccage, le désir de silence autant que l'envie de perdre et de mourir. Il rappelle à la mémoire les interminables et prodigieux jeux vains, obligatoirement perdants, du désaveu, auxquels la langue dans laquelle il s'enferme oblige parfois, en le terrorisant, un enfant qui fait vœu de se taire. Enfin il révèle un désir plus général et plus obscur : désir d'une médiation pour elle-même, dénuée de toute fin. Véhicule qui ne véhicule plus rien, que rien ne subordonne que lui-même, qui se consomme totalement en soi autant qu'il consume avec intensité les forces qui le sous-tendent. Telle une offrande. Le caractère exemplaire, presque " catégorique ", qu'un tel écrit présente est renforcé par la violence, qu'on peut dire désastreuse, qui le porte. Au sein de ce récit qui reproduit et détruit en effet intensément des textes célèbres de H. von Kleist et de F. Dostoïevski, c'est la langue même qui se résout en retournant ses armes contre elle-même, qui se porte en avant et s'expose dans le dessein insensé de perdre définitivement la bataille. Qui s'escrime à défaire, à détruire les fonctions dont les sociétés et les cultures la prétendent porteuses. Défi et carnage.

06/2006

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Littérature française

Les Ours et le collier de la princesse. Histoire d'une famille de montagnards au pays du Mont-Blanc (1920-1960)

Une histoire extraordinaire nous conduit du 19e au 21e siècle, en suivant les pas d'une famille de montagnards du Pays du Mont-Blanc. C'est la vie rude de l'alpage, au sommet de tout, sur les hauteurs de Megève, sans route, ni électricité, ni téléphone durant les trois mois d'été avec les troupeaux et les enfants en bas âge. Ces générations de paysans, heureux d'accomplir leur tâche, aimaient la terre et leur vie de liberté. La nature faisait vivre la famille. Dans les fermes, la fenaison, la moisson, la batteuse, rythmaient les saisons. Les longues processions des rogations sollicitaient le Ciel pour donner des récoltes abondantes. L'hiver venant, les enfants en galoches foulaient la neige pour rejoindre l'école du village, en bandes joyeuses. Puis la guerre arriva, les conscrits furent enrôlés, le STO devint obligatoire...alors les montagnards refusèrent et devinrent réfractaires. Prisonniers, ils s'évadèrent. Les enfants des villes trouvèrent refuge et nourriture dans les fermes. Au village des juifs furent dénoncés et raflés, des règlements de compte aboutirent à des drames. Puis la vie reprit son cours et tout changea. De riches banquiers impulsèrent une dynamique touristique de haut standing au Mont d'Arbois. Les princesses et artistes se montraient sur les pistes. L'argent des riches villégiateurs apporta une manne nouvelle. Les rapports entre citadins fortunés et paysans vivant en partie en autarcie, créèrent un choc de civilisation déclenchant un bouleversement de la vie locale. Le cheval de labour transporta les skieurs en traîneaux, le paysan devint moniteur de ski, le commerçant construisit un hôtel... Tout au long de ce récit, le lecteur pourra vivre avec intensité ces histoires qui ont marqué la vie des montagnards.

04/2014

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Religion

Islam et Christianisme dans la Prophétie

Le livre "Islam et Christianisme dans la prophétie" dévoile une remarquable prophétie biblique. Le monde va connaître de grands changements ! Serez-vous prêt ? Les grands titres de l'actualité sont sans équivoque. Notre monde est au bord d'un précipice, d'un changement cataclysmique extraordinaire. Le conflit entre les deux grandes religions du monde, l'Islam et le Christianisme, approche rapidement de son point culminant et il ébranlera le monde entier. En effet, la rapide expansion islamique a transformé le visage de l'Europe de l'Ouest ; la crainte du terrorisme et d'une guerre sainte hante les esprits américains, alors que de multiples conflits font rage au Moyen-Orient. Que se passera-t-il ensuite, et quand ? A une époque d'imprévisibilité permanente, comment pouvons-nous vraiment savoir ce que le futur nous réserve ? Après une décennie de recherches approfondies, Tim Roosenberg, orateur international, présente une nouvelle étude stupéfiante des prophéties bibliques et démontre que la parole de Dieu ne passe pas sous silence le rôle de l'Islam dans ces derniers jours. ISLAM ET CHRISTIANISME DANS LA PROPHETIE explore soigneusement le mystérieux livre de Daniel, les chapitres 11 et 12 en particulier, et dévoile un tableau fascinant de la prophétie concernant le Catholicisme, le Protestantisme, l'Islam et les Etats-Unis. Il examine leur rôle passé, présent et futur dans le conflit final qui est à nos portes. Cette édition révisée comprend les nouveaux développements dramatiques qui ont été prédits dans la première édition de ce livre. En cours de route, Tim Roosenberg nous donne les réponses essentielles pour survivre à la guerre sainte à venir, réponses qui vous donneront une confiance complète en la parole de Dieu, et la foi dans les promesses de Jésus-Christ.

08/2018

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Musique, danse

Chantons nos nouvelles régions de France

Chantons nos nouvelles r... de Roland Tèche fait mieux que tenir ses promesses. Mu par la volonté de déjouer les effets de l'actuelle obsolescence programmée des choses et des actes qui embrume nos mémoires, le musicien poète fait surgir du fond de nos mémoires des souvenirs dont il nous fait découvrir à quel point ils nous sont chers. Mieux, en replaçant dans le jus de leur territoire et de leur temps d'origine, ces musiques et chants qu'il fait revenir à nos lèvres, il nous ouvre des horizons qui éclairent notre temps, notre façon de penser, de voir, de vivre aujourd'hui. Par les effets de son patient et considérable travail d'historien et d'ethnologue (voire d'ethnomusicologue) que met en voix le conteur érudit qu'il est, Roland Tèche fait de Chantons nos nouvelles r..., un voyage aussi léger que profond, au pays de la musique, de la poésie, de l'histoire de notre pays. C'est tout naturellement qu'il nous fait savoir comment naquirent les instruments, comment évoluèrent les formes musicales dont les danses développèrent l'espace, comment les musiciens et paroliers façonnèrent notre manière de percevoir et exprimer l'amour, la joie, la tristesse, la vie et la mort, le temps qui passe, l'histoire qui court. En une mise en abîme extraordinaire, Roland Tèche nous fait découvrir : les chants, danses, fêtes et coutumes, les musiciens célèbres, les personnages réels ou légendaires qui font l'âme et le sang d'une région. Mieux encore, d'une partition à l'autre, toujours accompagnées de leur livret, c'est à jouer d'un instrument parfois délaissé depuis l'adolescence qu'il nous invite, pour en faire vivre la musique et en faire partager le chant.

11/2020

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Littérature étrangère

L'étrange mémoire de Rosa Masur

Pour son sept cent cinquantième anniversaire, la petite ville de Gigricht en Allemagne décide de favoriser l'intégration des étrangers : 5 000 marks sont offerts à ceux d'entre eux qui auraient quelque chose d'intéressant à raconter. Rosa Masur, quatre-vingt-douze ans, vieille Juive russe à qui on ne la fait pas et dotée d'un sens de l'humour à toute épreuve, se porte candidate. Elle a une anecdote. L'anecdote du siècle. Ce siècle, justement, elle l'a vécu de bout en bout, avec tous ses coups bas, ses tressaillements, ses révolutions, ses guerres mondiales, ses drames, ses tragédies. Petite Juive dans un village biélorusse où les pogroms ne sont jamais loin, jeune fille émancipée dans la Leningrad des années 1920, ouvrière dans une usine textile par moins 20 degrés (à moins 25 le travail en extérieur est interdit), puis employée comme traductrice de l'allemand, directrice de "colonie de vacances" sous les bombes allemandes de l'été 1941... Pendant l'interminable siège de la ville, mère de deux enfants, elle en est réduite à faire du bouillon avec la colle du papier peint, alors que ses voisins dévorent leur canari, ou pire ; après la guerre elle doit batailler avec les pires bureaucrates pour que son fils puisse étudier, l'antisémitisme étant entre-temps revenu à la mode. Sorcières, apparatchiks, soldats, cannibales, passeurs, commères, tous les personnages du XXe siècle défilent dans une épopée terriblement vivante, menée tambour battant par une femme extraordinaire, drôle, intelligente, et qui n'a pas froid aux yeux. Même face à Staline. Vladimir Vertlib écrit là un grand roman russe, énergique, fascinant, qui vous entraîne à sa suite aussi sûrement que le cours de l'Histoire.

02/2016

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Beaux arts

LES BRONZES DE RIACE. Le maître d'Olympie et les Sept à Thèbes

Les bronzes de Riace sont deux splendides statues qui furent découvertes par un plongeur au large de la côte de Calabre durant l'été 1972. Originaux grecs de l'époque classique, ils firent l'objet d'une longue restauration au laboratoire d'archéologie de Florence (1975-1980), qui leur a redonné une miraculeuse vitalité. C'est, depuis la découverte du Doryphore de Polyclète, au XVe siècle, le témoignage le plus extraordinaire de la sculpture grecque qui nous soit parvenu. Conservés aujourd'hui au Museo Nazionale de Reggio de Calabre, ces deux inconnus, désignés par les noms énigmatiques de Bronze A et de Bronze B, posaient bien des questions. Si les archéologues tombaient d'accord sur leur âge (entre 470 et 450 av. J.-C. pour le Bronze A et avant pour le Bronze B), il n'y avait d'avis unanime ni sur le sujet ni sur les auteurs ni sur le contexte artistique dans lequel ils avaient été conçus. Paolo Moreno retrace ici l'itinéraire passionnant des découvertes qui ont permis de redonner aux Bronzes A et B un nom et une histoire. S'appuyant à la fois sur les recherches scientifiques des archéologues, les connaissances des historiens de l'art grec et sur la littérature antique, il parvient à des conclusions convaincantes : les deux statues, qui n'auraient pas été réalisées par les mêmes fondeurs, sont l'œuvre de deux immenses artistes de l'âge classique, Alcamène, célèbre pour avoir réalisé les sculptures du fronton du temple de Zeus à Olympie, et Hagéladas, auteur du Bronze A, célèbre sculpteur d'Argos. La découverte scientifique redonne vie au mythe dans cet exposé très riche où le lecteur découvre, à la lumière de grands textes grecs, que les splendides bronzes de Riace représentent les héros du siège de Thèbes.

11/1999

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Religion

De lumière en lumière. Vie de la Bienheureuse Chiara Badano

" Maman ! Les jeunes sont le futur ! Je ne peux plus courir, mais je voudrais leur passer le flambeau comme aux Olympiades. Les jeunes n'ont qu'une vie, et cela vaut la peine de bien la dépenser ". Voilà le message que Chiara Badano (1971-1990) laisse aux jeunes. Sa vie a été brève, mais elle l'a vécue dans une continuelle ascension. Douée, intelligente, belle, sportive, c'était une jeune fille normale, et pourtant extraordinaire dans sa manière de vivre le quotidien. Adhérant très tôt au mouvement des Focolari, Chiara a découvert en Dieu Amour l'Idéal de sa vie. Cette découverte l'a comblée de joie, une joie contagieuse qu'elle rayonnait autour d'elle. Une tendresse innée l'attirait vers les petits, les gens simples, les pauvres. Elle envisageait d'être pédiatre en Afrique. Lorsque la maladie frappa à sa porte, Chiara, abandonnée à la volonté de Dieu, est allée à la rencontre de Jésus avec l'amour d'une épouse : " Si tu le veux, Jésus, je le veux, moi aussi ". Surnommée Chiara " Luce ", elle communiqua sérénité et paix à tous ceux qui l'approchaient, les soutenant et les réconfortant. Béatifiée le 25 septembre 2010, " Chiara Luce, par son exemple d'une vie chrétienne authentique, est une lampe qui ne peut rester cachée sous le boisseau. Dans son humilité, elle n'a jamais voulu se mettre en avant, mais désormais, elle ne peut pas être ignorée. A travers elle, Dieu répand sa lumière, renouvelle la foi. ranime l'amour, ouvre les coeurs à l'espérance et invite à l'imiter ". La jeune Chiara Badano nous offre le témoignage d'un oui inconditionnel à l'amour de Dieu. Un oui qui traverse toute sa vie et qui lui a donné la force de transformer sa maladie en un chemin de lumière vers la vraie Vie.

03/2011

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Sciences politiques

Vies de mafia

« Nous avons voulu raconter la mafia, faire entrer le lecteur dans cet univers surréaliste et incompréhensible pour un étranger, en suivant des morceaux d’existences, en racontant des gens qui vivent, travaillent, tuent, souffrent. Si l’on trouve facilement des ouvrages didactiques sur la mafia, sa mondialisation ou son histoire, on en trouve plus rarement sur la mafia vue de l’intérieur, racontée sous un prisme humain. La mafia, ses soldats, ses vies brisées, ses vies de film, au service du crime ou au service de l’État… C’est l’idée de cet ouvrage, à mi-chemin entre la littérature et le journalisme : plonger le lecteur dans ce monde totalement à part dont la réalité, secrète, ancestrale ou d’une modernité étonnante, lui est étrangère. Raconter les gens qui combattent sur ces terres de l’Italie du Sud, du témoignage exceptionnel d’un tueur repenti de Cosa Nostra, qui confesse plus de cent homicides, aux juges à la vie sacrificielle et blindée… Car c’est une guerre qui se joue au quotidien, là-bas, et qui n’intéresse plus seulement l’Italie mais aussi l’Europe et le monde, où la mafia étend ses tentacules. Tous deux journalistes, nous avons, au fil de nos reportages et de nos rencontres avec des destins d’exception, été si souvent frappés, bouleversés, que nous avons eu envie de les retranscrire dans ce livre documenté, fondé sur des faits et des personnages réels, des documents judiciaires, et assumant parfois une part de fiction. À travers ces histoires conçues comme des nouvelles, ce livre vise aussi à dessiner, en creux, l’esprit des organisations mafieuses et leur extraordinaire ascension, de la mère et mythique Cosa Nostra à la ‘Ndrangheta calabraise, encore très méconnue et devenue pourtant, aujourd’hui, la mafia la plus puissante d’Europe. » Henri Haget et Delphine Saubaber

04/2011

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Manga

Vie de Mizuki Tome 2 : Le survivant

Le succès sans commune mesure de la bande dessinée au Japon, son ancrage dans la société, sa forme unique et ses thèmes de prédilection, s'expliquent une fois placés en regard de l'Ere Showa (1926-1989). Les biographies des pionniers du manga, de Vie de Mizuki de Shigeru Mizuki à Une vie dans les marges de Yoshihiro Tatsumi, témoignent autant de l'explosion d'un art populaire que de cette période parmi les plus complexes de l'histoire du Japon. La Vie de Mizuki rappelle qu'en un peu plus d'un siècle, cet archipel presque exclusivement constitué de villages de pêcheurs s'est mué en l'une des plus grandes puissances industrielles mondiales. Entre-temps, un élan de modernité et de nationalisme a emporté ses hommes vers la guerre, avant de rapatrier les survivants sur une terre occupée, en perte d'identité, en marche d'industrialisation forcée, démunie de son armée et de son besoin de produire de l'énergie. Cette société qui n'aurait plus besoin de se défendre ni de se nourrir allait accoucher d'une forme d'expression naturellement enfantine, mais d'une richesse indéniable : le manga. Shigeru Mizuki, cet artiste qui a ressuscité le goût du folklore au Japon, incarne plus que quiconque cette édifiante réaction artistique face au poids de l'Histoire : celle d'un homme qui a perdu un bras au combat et rentre dans son pays pour donner vie à un courageux fantôme à qui l'on a volé un oeil. Récit d'un destin hors du commun, témoignage unique sur la mutation d'un monde, Vie de Mizuki est une extraordinaire fresque romanesque qui embrasse un siècle de chaos et d'inventions.

08/2013

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Musique, danse

Gustav Mahler

Lors de sa publication en 1979, le premier tome du Gustav Mahler d'Henry-Louis de La Grange fit sensation. Le compositeur du Chant de la Terre sortait à peine d'un purgatoire qui, en France, s'apparentait à une ignorance quasi absolue ; deux autres tomes, plus volumineux encore, en 1983 et 1984, achevaient cette révélation d'une œuvre extraordinaire, d'un génie de la musique à la vie captivante et pathétique, dont les immenses symphonies allaient rapidement entrer au répertoire de tous les orchestres symphoniques du monde. Destin étonnant d'un créateur qui souhaitait que son œuvre reflète " la création tout entière " et que lui-même devienne " un instrument dont joue l'univers ". Le succès de cette biographie rendait nécessaire une nouvelle étape. Les trois mille huit cents pages de l'édition originale ne pouvaient convenir à tous les nouveaux adeptes de Mahler et la nécessité se faisait sentir d'une édition plus brève et synthétique, mais nullement schématique, où l'on retrouvera l'essentiel de l'ouvrage. En même temps que le parcours magnifique d'un musicien, issu d'un obscur village de Bohême, qui deviendra le chef de l'Orchestre philharmonique de New York, ce livre retrace une page d'histoire, celle de la musique à l'orée du XXe siècle en Europe centrale et surtout à Vienne. En une décennie de direction à l'Opéra, Mahler suscite enthousiasme et controverses passionnées. Son union avec Alma Schindler et les drames de sa vie familiale contribuent à sa célébrité. Par son œuvre qui s'enracine dans le romantisme finissant, et ouvre les voies d'un langage nouveau, aussi bien que par son rayonnement personnel, il est une figure majeure de Vienne, creuset d'une mutation des sensibilités artistiques et intellectuelles qui nous fascine encore.

09/2007