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Réception de M. de Paulmy et de M. Gresset, discours. Académie françoise, 4 avril 1748

Extraits

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Religion

La foi décantée

" Les circonstances de la vie m'ont amené à entrer peu à peu en relation avec le monde laïque, agnostique. Un dialogue s'est établi, des engagements en solidarité, des amitiés profondes, sources d'enrichissements importants, non seulement pour mon ouverture à l'humain, à tout l'humain, mais aussi pour ma foi chrétienne, sans cesse appelée à s'épurer, à aller davantage à l'essentiel. Une foi décantée...Plus que jamais, il m'importe à moi, mais aussi à tous les chrétiens comme aux Eglises, de descendre de notre piédestal, pour accepter d'entrer en dialogue véritable, d'égal à égal, avec toutes les instances humaines, afin d'élaborer avec elles les valeurs éthiques qu'appelle la modernité, et collaborer en vérité, et non seulement en paroles, à la construction du devenir humain. A vouloir le faire en isolé, on est infidèle à la vérité de la condition humaine. Dans l'univers présent, de plus en plus à la recherche anxieuse de sens, de mobiles stimulants pour ses engagements humains, la référence transcendante est, parmi d'autres, une voix plus indispensable que jamais. Mais cela exige une manière assez différente, largement nouvelle, de vivre sa foi, de se situer en Eglise. Cette recherche est vitale pour moi. J'ai besoin de voir plus clair dans mon cheminement, d'approfondir ma cohérence. J'ai besoin de dialoguer avec ceux qui, eux aussi, dans la fidélité à leurs racines, cherchent à se situer valablement dans l'aujourd'hui du monde, porteurs du message de Jésus de Nazareth qui, me semble-t-il, garde toute son actualité ".

07/1998

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Actualité et médias

La machination d'Amsterdam

Avant le traité d'Amsterdam, la constitution était la loi suprême du peuple français. Elle ne l'est plus. Les compétences déléguées devaient, d'après notre Constitution, être précises et limitées. Elles ne le sont plus. La souveraineté nationale reposait sur la maîtrise du territoire. Ce principe n'existe plus. La politique étrangère devait être décidée librement. Ce n'est plus le cas. Le peuple français était seul maître de son destin. Il ne le sera plus. La prochaine ratification à la sauvette, sans référendum, du traité d'Amsterdam, scandalise Philippe de Villiers qui n'a pas l'habitude de mâcher ses mots. Il démonte ici le mensonge d'Etat, la machination, que représente selon lui un traité qui abolit la souveraineté nationale et légitime l'activisme totalitaire de Bruxelles. Une France assujettie au diktat " eurocratique ", soumise au super-Etat bruxellois, voilà ce qui nous attend. Oui, avec Amsterdam, tout - immigration, sécurité, vie quotidienne, etc. - sera décidé ailleurs. Et ce déménagement clandestin se prépare dans la plus grande tranquillité.

09/1998

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Religion

Le jubilé, Jérusalem et les pèlerinages

Temps de joie et temps de grâce, le grand Jubilé est un appel à accueillir largement l'amour dont Dieu veut combler chaque personne. L'an 2000, loin des prévisions catastrophiques, nous invite à nous recentrer sur l'événement fondamental de l'histoire humaine : la naissance du Christ, l'Incarnation du Verbe. Chacun s'engage dans la célébration du Jubilé avec tout ce qu'il est : ses espérances et sa situation concrète, pour remettre toute son existence à Dieu venu chercher et sauver ce qui était perdu. Il s'agit d'avancer dans un pèlerinage du cœur, en communion avec toute l'Eglise qui célèbre le don de la Rédemption. Dans ce recueil, figurent les extraits essentiels de la Lettre apostolique Tertio millenio adveniente et de la Bulle Incarnationis mysterium par lesquelles Jean Paul II a voulu préparer la célébration du Jubilé. Y sont jointes des interventions pastorales aidant un approfondissement spirituel. Le pèlerinage constituant souvent un élément marquant du Jubilé, nous lui consacrons deux chapitres. Jérusalem et la Terre Sainte demeurent un but privilégié des pèlerinages. Mais une place importante est également consacrée à Rome. L'ouvrage se termine par la présentation que Jean Paul II fait de son propre pèlerinage.

11/1999

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Poésie

Poèmes antiques et modernes ; Les Destinées

"Cet homme, à qui ne manquent ni l'orgueil, ni le courage, ni les faiblesses, ce cour chimérique et tendre, trouble, blessé d'un rien, déchiré dans l'amour comme dans la gloire et l'amitié, ce comte Alfred de Vigny, dernier du nom, a besoin de se raidir et de chercher une armature. Il ne peut, comme l'auteur des Fleurs du Mal, adhérer à sa misère intime dans un chant où chacun de nous se retrouve. Il s'y refuse, il le jugerait indigne, il se contient, il transpose, il fait des "élévations", il "pense". Mais ce grave Penseur est un homme, et non des mieux armés ; cet Esprit n'est heureusement qu'à demi pur. Vienne la grâce : c'est l'aveu, fût-ce dans la transposition ; et c'est le chant, hautain, délicat, percé d'amour, de souvenirs et d'appels, qui nous émeut d'autant plus qu'il s'est longuement étouffé, et qu'il prend, quels que soient ses thèmes et ses modulations, un accent quasi religieux. C'est dans cette mesure que Vigny (dont on connaît l'influence) incarne l'une des plus belles heures de notre poésie et de notre sensibilité. " Marcel Arland.

05/1973

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Littérature française

Arrêt sur image

Claire, la narratrice, est hantée par le souvenir de Camille sa cousine et le temps, encore proche, de leur adolescence. Elles étaient en khâgne à Condorcet. Et là, il Y avait Thomas Frioul, un étrange garçon, fils de Sandra Rellini une star du cinéma italien, célèbre dans les années 60, morte presque oubliée dans des circonstances bizarres. Tandis que Camille s'éprend de Thomas, l'adolescent va s'enfoncer dans la contemplation sans fin de cette belle et désirable actrice d'autrefois, qui n'était pas encore sa mère. Sera-t-il possible à Camille de l'arracher à cette attirance ? Aux deux cousines, cet amour rappelle l'attachement qu'elles éprouvèrent dans leur enfance pour leur oncle, un jésuite que chaque été elles rejoignaient près de Florence, le mystérieux Emmanuel. Ainsi les quatre personnages accordent leur mal de vivre aux paysages de Paris, de la Bourgogne et de la Toscane, ces lieux qui, pour eux comme pour le lecteur, sont autant d'états d'âme. Dans ces pages de la vingtième année, brillent les feux de passions impossibles à dire.

12/1986

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Littérature française (poches)

La Duchesse de Langeais, La Fille aux yeux d'or

Un général d'Empire essaie d'arracher une femme qu'il a aimée au point de vouloir la marquer au fer rouge, au couvent espagnol où elle s'est cloîtrée. Un jeune roué poursuit à travers Paris une inconnue " aux yeux jaunes comme ceux des tigres ", séquestrée par une femme en laquelle il reconnaîtra sa demi-sœur. La passion mystique et charnelle de La Duchesse de Langeais, Lesbos, l'atmosphère étouffante d'Orient où baigne La Fille aux yeux d'or, dédiée au Delacroix des Femmes d'Alger, font de ces deux nouvelles les chefs-d'œuvre du romantisme balzacien. Mais La Duchesse de Langeais est aussi un grand texte politique, impitoyable à l'égard des Bourbons, et La Fille aux yeux d'or contient une analyse de la société parisienne à laquelle les théoriciens de la lutte des classes (et des sexes) n'ont rien à ajouter.

10/1976

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Pléiades

Oeuvres. Tome 3, Les Pléiades. Nouvelles asiatiques. La Renaissance

Le tome III de cette édition offre au lecteur trois ouvres maîtresses de Gobineau, dont les dix dernières années furent sans doute, au plan intellectuel, les plus fécondes de sa vie. En 1872, l'auteur de l'Essai sur l'inégalité des races humaines a cinquante-six ans ; accablé, comme Flaubert, par la bêtise universelle, il se veut, plus que jamais, le héraut du désespoir. Mais l'heure n'est plus aux grandes constructions théoriques ; c'est par la fiction que Gobineau entend désormais prolonger sa réflexion : le roman des Pléiades, le recueil des Nouvelles asiatiques, les scènes historiques de La Renaissance sont des projections dans l'imaginaire des thèses autrefois exposées sous forme d'essais. Ainsi, dans Les Pléiades, s'exprime l'obsession de la décadence où s'enfonce l'humanité. Au sein de la médiocrité, quelques êtres hors normes, les "fils de roi", sont les champions d'une cause qu'eux-mêmes savent perdue. Modèles inaccessibles, ils ne peuvent faire échapper l'univers à la déchéance promise. Qu'on ne s'y trompe pas, cependant : Gobineau, à qui Barbey d'Aurevilly reconnaissait "de l'ironie, de la contradiction, du paradoxe", se soucie peu de démontrer systématiquement. Les Pléiades est aussi un roman d'amour fou, l'une des Nouvelles asiatiques transpose dans une atmosphère de Mille et Une Nuits l'aventure sentimentale que l'auteur est en train de vivre, et La Renaissance, réinvention passionnée d'une période exceptionnelle, peut prendre des aspects d'émouvante confidence : à sa mort, en 1882, Gobineau laisse une des plus grandes ouvres du romantisme flambloyant. Lors de l'établissement de cette édition, on a eu accès, aussi souvent qu'il a été possible, aux manuscrits autographes de l'auteur ; textes sûrs, donc, auxquels s'adjoint une annotation précise. Notons enfin que le plus large public pourra désormais lire La Renaissance qui était, depuis plusieurs dizaines d'années, pratiquement introuvable.

03/1997

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Littérature française (poches)

Les dimanches d'un bourgeois de Paris et autres nouvelles

Que fait un petit-bourgeois parisien, célibataire, le dimanche en 1880 ? Désoeuvré, il s'ennuie. Aussi notre héros décide d'aller s'aérer à la campagne, dans cette banlieue parisienne encore assez méconnue des lecteurs, que peignent les impressionnistes, entre déjeuner sur l'herbe, bal populaire, partie de pêche et canotage. Tous les dimanches, ce sera pour lui une véritable expédition. Ignorant les codes qui régissent les loisirs dominicaux, le héros se condamne à être le dindon de la farce : il se perd en chemin, se soûle malgré lui, se fait moquer par les femmes... Chaque sortie dominicale le renforce dans son ridicule et dans sa solitude. Véritable petit roman-feuilleton, aussi drôle que Bouvard et Pécuchet, Les Dimanches d'un bourgeois de Paris sont une condamnation sans appel du conformisme, de ce bon sens qui confine à la bêtise, caractéristique du bourgeois au XIX ? siècle. Ce volume contient également dix autres nouvelles ou chroniques journalistiques de Maupassant mettant en scène des petits-bourgeois célibataires ou des petits fonctionnaires, qui montrent combien ces figures obsèdent l'auteur ; trois chroniques qu'il consacre à Flaubert et Zola, ses maîtres ; et des textes de trois autres auteurs sur les mêmes thèmes : nouvelles de Huysmans, entrées du Dictionnaire des idées reçues de Flaubert, extraits de M. Prudhomme d'Henri Monnier, l'archétype du bourgeois ridicule.

05/2020

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Littérature française (poches)

Partition amoureuse

«Quatre hommes, quatre notes. Toi un do, première note de la gamme comme alpha est la première lettre de l’alphabet. Manuel est un sol aux accents inquiétants, la dominante de la gamme de do. Pierre est un long ré tourmenté. Hadrien ne serait-il pas mon la, note de référence, celle dont un chef a besoin pour diriger un orchestre, celle qu’il me faut désormais pour apprendre à diriger ma vie ?»T R Margaux, célèbre chef d’orchestre, décide, à l’approche de ses 40 ans, d’inviter à dîner les hommes qui ont le plus compté pour elle. C’est l’occasion d’un bilan, le moment d’assumer les échecs du passé afin de mieux savourer ses bonheurs présents. Avec lucidité, Margaux dresse l’inventaire de sa vie amoureuse, comme elle le ferait sur une partition, chacun de ses amants apportant sa cadence. Tatiana de Rosnay excelle dans un art : celui de raconter des histoires. Chloé Aeberhardt, Libération.

02/2016

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Poésie

Matière solaire ; Le poids de l'ombre ; Blanc sur blanc

Eugénio de Andrade est actuellement le poète le plus populaire au Portugal et, après Pessoa, le plus traduit dans le monde. Il est aussi l'un de ceux qui a su imposer sa singularité en traversant la "galaxie Pessoa" sans demeurer dans la dépendance de ce fabuleux champ d'attraction mentale. Aux vicissitudes, aux drames, aux terreurs de l'identité et du manque d'être, il a substitué l'évidence du désir. Il a inventé un langage du corps, musical et ascétique, sensuel et cristallin, qui transmet, instant après instant, sa façon d'être au monde. Les doigts jouent avec la lumière de marsla mort n'a pas de prise sur le corpslorsqu'on tient le soleil endormi dans ses bras. Le corps, pourtant, est un dieu périssable, et ayant célébré cette "matière solaire" de la beauté physique, Eugénio de Andrade éprouve "le poids de l'ombre" qui, à l'approche du crépuscule, vient parfois ralentir l'élan. Alors, avec une admirable simplicité, il sait doter sa nostalgie des accents de la lucidité, mais sans jamais renier son credo initial : C'est ce qui t'aveugle, le soleil de la peau... Cet éblouissement reste sa vraie lumière.

05/2004

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Histoire ancienne

ECONOMIE ET FINANCES AU XIXEME SIECLE. Guide du chercheur 1789-1870

La recherche en histoire s'apparente parfois à une épreuve d'obstacles imposés, entre fonds d'archives inaccessibles ou dispersés, lacunes irrémédiables ou seulement apparentes, bibilographie trop abondante ou incomplète. En histoire économique, le problème se pose en termes plus cruels encore : une série de catastrophes (incendies, destructions) a multiplié les embûches sur le parcours du chercheur. C'est la raison d'être de la collection des guides du chercheur, conçue par le Comité pour l'Histoire Economique et Financière de la France. En quatre volumes du Moyen Age à nos jours, la série s'est fixée pour ambition d'accompagner le chercheur en histoire économique et financière dans le dédale des archives, de l'aider à préparer son voyage en lui indiquant les sources disponibles, leur lieu de conservation, les types de documents qu'on y trouve et la bibliographie qui s'y refère. Ce deuxième volume paru est consacré à une période trop lontemps négligée - le XIXe siècle si riche en découvertes potentielles - et fourmille d'ingénieuses pistes de recherches. Didactique et maniable, le Guide du chercheur d'Arnaud de Maurepas deviendra, à n'en pas douter, l'instrument de travail indispensable au chercheur, débutant ou confirmé.

09/1998

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Religion

LA MYSTIQUE RHENANE. D'Albert le Grand à Maître Eckhart

La mystique rhénane d'Albert le Grand à Maître Eckhart La mystique rhénane est le fruit d'une théologie spécifique inaugurée par l'enseignement d'Albert le Grand à Cologne dans les années 1250. Grâce à lui, l'école dominicaine allemande, dont on commence à peine à mesurer l'importance, a bénéficié de larges apports grecs et arabes, que les dissociations modernes entre "scolastique", "mystique" et "philosophie" ont, le plus souvent, occultés. Le but de ce livre est de redécouvrir les catégories médiévales et de donner dans cet esprit une première vue d'ensemble des hommes, des doctrines et des concepts qui ont fait de la théologie rhénane un moment fondateur dans l'histoire de la philosophie.

03/1994

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Littérature française

Les règles

Zélie ne jouait pas le jeu dans les règles. On dit d'elle qu'elle a le diable au corps. A quatorze ans et demi la voici à confesse devant un vieux prêtre. Le temps des règles est venu, c'est-à-dire des principes, de la politesse, du savoir-vivre, l'âge adulte. Elle ignore la réflexion. Assassiner, adorer, dire la messe - son occupation favorite -, brûler, violer, ça oui, mais aussi chérir, guetter, souffrir. Sa confession contraint le missionnaire à se poser de monstrueuses questions : la femme a-t-elle une âme, le mal peut-il être innocent et le royaume des Cieux ouvert aux petits enfants ?

09/1974

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Pléiades

Correspondace. Tome 3

"On ne peut contester à Marie de Rabutin Chantal, marquise de Sévigné (1626-1696), le titre de plus célèbre épistolière de France. Ses lettres écrites d'un ton libre et d'un style inventif nous introduisent dans sa familiarité et dans celle de son siècle. Si les lettres à sa fille, Mme de Grignan, nous la montrent mère passionnément attentive, on ne peut négliger le rôle qu'elle joue de témoin, souvent spirituel et amusé - mais aussi depuis l'affaire Fouquet, parfois inquiet et réprobateur -, des petits et grands événements du règne de Louis XIV". Jacques Prévot.

01/1978

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Littérature française

Ego, ego

Qui suis-je ? J'ai très mauvais réputation, je fais des miracles, je meurs à trente-quatre ans, je ressuscite régulièrement, et je suis célibataire. Qui suis-je, si ne ne suis pas celui que vous croyez ? Après plus de trois mille ans d'absence, l'assassin d'Agamemnon revient sur les lieux de son crime et les lieux du souvenir. On ne reste pas impunément loin des projecteurs sans vouloir rectifier sa légende, dénoncer les complots, ou régler quelques très vieux comptes. Le temps d'une vie, le Palais de Mycènes retrouve ses stucs, ses ors et ses fantômes : Sa Majesté Clytemnestre, son chat persan, ses plumes d'autruche et ses visions étranges, Princesse Electre en pleine crise d'adolescence, le bel Oreste, et Pylade le méchant sont conviés pour un ultime bal masqué. C'est l'histoire d'Egisthe, le Petit Prince de Mycènes aux yeux bleus. C'est l'histoire d'un prince charmant, amoureux d'un autre prince charmant, dans un Palais enchanté. C'est l'histoire éternelle. C'est une histoire de dieux, de destins, avec ce qu'il faut d'amour, de bagarre, de sang, de meurtres et de champagne millésimé. Egisthe le Magnifique est de retour.

09/1998

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Critique littéraire

Critique N° 617, Octobre 1998

L'art est un objet critique de la sociologie : parce qu'il est investi des valeurs mêmes - singularité et universalité - contre lesquelles s'est construite la tradition sociologique, il incite, plus que tout autre domaine, à opérer des déplacements qui affectent non seulement la sociologie de l'art, mais l'exercice de la sociologie en général. Il est donc temps d'observer non plus ce que la sociologie fait à l'art, mais ce que l'art peut faire à la sociologie dès lors qu'on prend au sérieux la façon dont il est perçu par les acteurs. Ainsi se redistribuent les approches méthodologiques et théoriques, permettant de revenir sur des habitudes mentales ancrées dans une tradition sociologiques qui n'est encore le plus souvent qu'une idéologie du social - une socio-idéologie. Même s'ils n'ont pas lu le chef d'oeuvre d'Agatha Christie, Le Meurtre de Roger Ackroyd, de nombreux lecteurs, surtout parmi les amateurs de romans policiers, connaissent le procédé qui l'a rendu célèbre et croient pouvoir affirmer : l'assassin est le narrateur. Mais est-ce si sûr ? Comment se fier à un texte où les contradictions abondent et qui s'organise autour d'un récit unique, celui du prétendu criminel ? Et qui peut dire qu'Hercule Poirot, dans son euphorie interprétative, ne s'est pas lourdement trompé, -laissant le coupable impuni ? Roman policier sur un roman policier, cet essai, tout en reprenant minutieusement l'enquête et en démasquant le véritable assassin, s'inspire de l'oeuvre d'Agatha Christie pour réfléchir, avec l'aide de la psychanalyse, sur ce qui constitue la limite et le risque de toute lecture : le délire d'interprétation.

09/1998

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Pléiades

OEUVRES DIVERSES. Tome 1

Les Contes drolatiques, écrivait leur créateur, sont un « livre concentrique » dans une « ouvre concentrique ». À plusieurs reprises, Balzac a souligné que les deux massifs de La Comédie humaine et des Contes drolatiques appartiennent à un domaine commun et relèvent d'une conception unique. Dans une lettre à Mme Hanska du 26 octobre 1834, où il décrivait déjà l'architecture à triple assise du monument romanesque en cours d'élaboration, il ajoutait : « Et, sur les bases de ce palais, moi enfant et rieur, j'aurai tracé l'immense arabesque des Cent Contes drolatiques. » Il proclamait ainsi l'étroite solidarité entre deux projets d'ensemble animés d'un même souffle créateur, et qui lui étaient également chers. La critique de l'époque, cependant, n'a pas répondu à son espoir : les Contes drolatiques furent mal accueillis. Les aspérités d'un langage archaïque, composite, en partie artificiel, les audaces d'une invention souvent gaillarde, parfois obscène, entraînèrent des réactions de refus ou de rejet, tantôt violentes, tantôt dédaigneuses, ou d'une indulgence condescendante à l'égard d'un écrivain qui certes, pensait-on, avait encore en chantier des ouvres sérieuses, mais qui, apparemment, éprouvait le besoin de se délasser et de se divertir. C'est seulement au XXe siècle que, par étapes successives, les Contes drolatiques ont pu être mis à leur rang, au sein de la création balzacienne, dont l'unité est constante à travers la multiplicité de ses visages.

03/1990

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Littérature française

Oeuvres de jeunesse

Tel un prisme réfractant sa pensée et sa production ultérieures, les œuvres de jeunesse de madame de Staël présentent à la fois des essais théoriques et de brefs romans. Parmi les premiers, les lettres sur les ouvrages et le caractère de Jean-Jacques Rousseau révèlent ses opinions philosophiques. Admiratrice du penseur genevois, elle établit avec lui un dialogue critique d'un genre nouveau, soumettant une à une les œuvres du romancier-philosophe, et au premier chef les confessions, à une analyse pénétrante. L'essai sur les fictions résume quant à lui ses conceptions esthétiques en matière littéraire : elle privilégie " la seule peinture des mouvements du cœur ", à l'instar de Rousseau, Fielding et Richardson. Loin de s'en tenir à ses théories, la fille de Necker les applique : elle n'avait pas vingt ans qu'elle avait déjà écrit ses nouvelles. Les principales se déroulent dans le cadre pré-romantique de lointains exotiques. Partout, dans ces récits tragiques d'aventure, de passion et de sacrifice, les héroïnes tombent, innocentes victimes d'un monde d'hommes qu'elles surmontent cependant grâce à leur grandeur d'âme. Dans ces premières œuvres, c'est tout l'art et la pensée de l'inspiratrice de romantisme français qui déjà se révèle.

09/1997

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Pléiades

Théâtre complet. Tome 1

De Marivaux, on ne voit souvent qu'un aspect, une formule dont il reste la victime. On ne le trouve pas sérieux. Il passe de la malice à la tendresse, de l'esprit à l'émotion, des valets aux princes, des cours innocents aux vieilles débauchées. Pourtant, analyste du cour, moraliste, peintre des milieux les plus variés, Marivaux sait nous toucher par une sensibilité qui ose prendre une forme plus rare - qui n'avoue pas son nom ou semble l'ignorer. Son théâtre consiste à faire surgir et à rendre lumineux ce qui se cache sous la routine et les convenances. Marivaux est un inlassable inventeur d'épreuves. On pourrait fort bien voir en lui quelque suprême manipulateur. Marivaux explore les zones indistinctes entre le rêve et la réalité, les instants de théâtre dans le théâtre et ceux où plus personne ne sait très bien si tel personnage fait semblant ou non. Proche de Pirandello, qui a construit son ouvre sur la proclamation du triomphe du théâtre sur la vie et du caractère universel du masque, Marivaux, dramaturge, reste, encore aujourd'hui, à découvrir.

02/1993

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Pléiades

Oeuvres poétiques

"Lamartine (1790-1869) a été député sous Louis-Philippe et à la tête du gouvernement provisoire en 1848. Mais ce sont ses Méditations (1820) qui ont été une révolution. Loin des images criardes et des cassures cabotines, son langage invente la transparence musicale. Ses recueils lyriques, ses épopées (Jocelyn) et jusqu'à ses proses restent en pleine nature en même temps qu'à l'intérieur de l'âme. Personne ne sait mieux nous faire prendre conscience de cette fuite du temps dont nous sommes tissus. "Mes jours déclinent comme l'ombre". " Jean Grosjean.

04/1997

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Littérature française (poches)

La Maison Nucingen. Précédé de Melmoth réconcilié

Le conte fantastique Melmoth réconcilié est une oeuvre charnière dans la création de Balzac, par ses liens avec La Peau de chagrin et Le Père Goriot. La Maison Nucingen est l'histoire d'une faillite truquée qui procure à son auteur une des premières fortunes de Paris. Qu'est-ce qui rapproche ces deux textes, a priori si dissemblables ? L'argent, ou plus exactement l'action en Bourse. On spécule, on se ruine, on s'enrichit, grâce à la Bourse. Le lecteur se croit transporté dans un temps beaucoup plus proche, car les règles du jeu ne sont pas très différentes. C'est tout l'art de Balzac, historien et romancier des moeurs, qui se retrouve dans ces deux récits, où l'amour de l'argent règne en maître.

11/1989

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Policiers

La valse des ombres

Francesca Pena a dix-neuf ans et tout pour elle : elle est parvenue à entrer à la New York University sur dossier malgré des origines modestes et a obtenu une bourse d'honneur. Elle est belle, exubérante, et même si elle fréquente désormais les jeunes filles de la haute société, elle n'a pas oublié d'où elle vient. Elle se consacre d'ailleurs activement au bénévolat en s'occupant d'enfants défavorisés. Seulement, au lendemain d'une soirée arrosée entre copines, la jeune femme disparaît. On retrouve son corps lardé de coups de couteau huit jours plus tard. Mauvaise rencontre ? Crime passionnel ? Qui a pu vouloir supprimer un être aussi délicieux ? L' inspectrice Darlene O'Hara a décidé qu'elle en ferait son affaire, même si sa hiérarchie voit tes choses d'un autre oeil. Mais elle va rapidement s'apercevoir que derrière cette façade très - trop - lisse se cachent de bien sombres secrets...

06/2009

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Esotérisme

Le mythe d'Hiram et l'initiation de maitre maçon. L'histoire de la Reine du matin et de Soliman, prince des génies

Gérard de Nerval, l'un des plus grands écrivains français, s'est passionné pour l'initiation et la Franc-Maçonnerie. Au coeur de son monumental "Voyage en Orient" se trouve développée la légende de maître Hiram, de Salomon et de la reine de Saba qu'il prétend avoir recueillie auprès d'un conteur du Caire. En réalité, Nerval a rassemblé les éléments fondamentaux du mythe maçonnique révélés au grade de Maître et donne ainsi la version la plus complète de ce grade tel qu'il est encore vécu aujourd'hui. Il nous a donc semblé opportun de mettre en lumière cet aspect original de la démarche nervalienne afin de pouvoir aborder ce texte somptueux sous l'angle initiatique.

01/2018

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Histoire internationale

La Russie au temps de la Grande Catherine

Si le règne de Catherine II constitue une phase décisive de l'histoire de Russie, presque tous les auteurs qui se sont intéressés à l'impératrice ont donné jusqu'à présent plus d'importance à la femme amoureuse qu'à la souveraine. Ce n'est pas le cas d'Isabel de Madariaga qui, elle, analyse le rôle déterminant que joua Catherine dans les grandes réformes de l'administration et des structures sociales, en mettant l'accent sur sa participation à l'essor culturel de la Russie. Despote éclairée, lors de la " grande Instruction " elle tente de renouveler les anciennes institutions datant du tsar Alexis, se lie d'amitié avec Diderot, mais dans le même temps organise la répression de la révolte de Pougatchev, lance les guerres contre l'Empire ottoman, décide les partages de la Pologne... cet ouvrage situe Catherine au centre de sa cour et des personnalités politiques et militaires qui l'entourèrent, tels que les frères Orlov, Nikita Panine, et, surtout, le prince Potemkine, dont le rôle est interprété ici d'une façon nouvelle. Grâce à une impressionnante documentation, Isabel de Madariaga redonne ainsi à la Russie du XVIIe siècle sa réelle dimension, que des portraits partiels ou partiaux de l'impératrice nous avaient jusqu'alors souvent cachée.

03/1987

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Ethnologie

Mythes et rites bantous Tome 2 : Rois nés d'un coeur de vache

"Cette étude du mythe de la royauté sacrée au Rwanda et chez les Swazi prend ses sources dans les récits fondateurs que l'auteur nous invite à décrypter. Chaque roi apporte une "nouvelle pierre" à l'édifice symbolique. La royauté sacrée, d'origine céleste ou terrestre, participe à la lutte et à l'unité des contraires, essence du réel. Une structure temporelle est fixée par l'action magique du rituel. Toute atteinte à l'intégrité du roi menace l'équilibre de la nature. Admirable analyse d'un monde peu connu, ce livre offre une ample matière à réflexion pour cette histoire des symboles et des signes qu'un Claude Lévi-Strauss appelle de ses voeux." Bulletin Gallimard n° 309, oct. 1981.

03/1982

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Littérature française

Née Rostopchine

Dès les premières années de son enfance marseillaise, Emilie Fayolle a constamment préféré la collection des souvenirs et des images à l'éclat trop vif du réel. A cet univers clos de la contemplation et de l'attente, son amie Laure Sabran oppose la rigueur triste des dénégations et le mouvement vers les êtres, Robert, l'engagement politique loin de toute subjectivité et enfin le psychanalyste Serge Prigogine, la fascination d'un monde vide. Ce Serge, qu'elle aurait pu épouser jadis, qu'elle a laissé se rapprocher de Laure, elle le retrouve en 1966 mais leur liaison est interrompue par la mort accidentelle du médecin. Par cette disparition s'est engouffré en elle tout le néant de l'univers et son système intérieur s'effondre. A quoi bon vivre si Dieu n'existe pas ? Pourquoi parler puisque les mots n'ont jamais fait revenir personne ? Comment en prendre son parti ? "Les malades mentaux accusent", disait naguère Serge. Aurait-il pu guérir Laure qui, un jour de mars 1968, passe de l'autre côté, celui du silence et du refus ? Qu'aurait-il dit en mai 1968 ? Et le 21 août 1968 ? Que reste-t-il de lui à part quelques images dans les rêves ? Si Dieu n'existe pas, la Répétition est impossible. Et c'est sans doute avec Robert qu'Emilie terminera cette décennie mélancolique. Il y a plusieurs façons de mourir à soi-même.

09/1980

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Pédagogie

Organiser des formations. Former, organiser pour enseigner

Le calcul mental, à l'école élémentaire, reste indispensable à la connaissance des nombres. Il nécessite une progression structurée dont les étapes sont définies par des objectifs clairs et se traduisent par des exercices gradués en difficulté. L'auteur propose donc tout d'abord des conseils méthodologiques permettant d'animer les séquences de calcul mental au cycle 3 puis une progression du CE2 et CM2, accompagnée de commentaires pédagogiques visant à préciser les objectifs, les étapes à franchir et le lien entre les diverses notions : - multiplier par 10, 100, 1 000 - ordre de grandeur des nombres - multiplications et divisions mentales - ordre sur les nombres décimaux - addition et soustraction des décimaux - multiplication et division des décimaux (...) Enfin, une série de jeux sur les nombres complète cet ensemble d'exercices.

11/1991

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Littérature française

La cérémonie des adieux. Suivi de Entretiens avec Jean-Paul Sartre

""Alors, c'est la cérémonie des adieux ? " m'a dit Sartre, comme nous nous quittions pour un mois, au début de l'été. J'ai pressenti le sens que devaient prendre un jour ces mots. La cérémonie a duré dix ans : ce sont ces dix années que je raconte dans ce livre". Simone de Beauvoir.

11/1981

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Pléiades

Oeuvres. Tome 2, De la démocratie en Amérique

Dans La démocratie en Amérique de 1835, Tocqueville brosse le tableau de la seule véritable société démocratique de son temps ; il en décrit la réalité et en analyse, avec une lucidité confondante, le devenir. Puis il lit : Pascal, Montesquieu, Rousseau nourrissent les réflexions d'où sort, en 1840, la seconde Démocratie. Le nouveau livre, dont l'Amérique est moins le sujet que la toile de fond, définit le type idéal de la démocratie et les perspectives offertes à cette idée dans les sociétés modernes. Il veut répondre aux interrogations d'une époque. Mais cent cinquante ans plus tard, alors que les circonstances qui avaient suscité ces interrogations ont disparu, questions et réponses conservent leur pertinence. L'enjeu était considérable. Il le demeure. Les survivants de 1793 avaient de la peine à concevoir que la démocratie pût déboucher sur autre chose que la tyrannie du peuple. Tocqueville, "aristocrate vaincu et convaincu que son vainqueur a raison" (Guizot), ne se voile pas la face : il évoque le péril du despotisme administratif, qui fait des individus les esclaves du pouvoir ; il peint les dangers de l'individualisme, d'où naît le désintérêt pour la chose publique ; mais surtout il rompt avec l'idée que les mêmes causes produisent toujours des effets analogues : il délivre un message d'espoir. Son ouvre, qui révèle la nécessité et la fragilité des équilibres démocratiques, est une leçon pour aujourd'hui.

02/1992

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Poches Littérature internation

BONIFAS

L'inoubliable portrait d'une femme " pas comme les autres ". Dans une petite ville de province, et dans un autre temps, sa singularité condamne la Bonifas à être solitaire, moquée, haïe, persécutée. Mais voici la guerre de 1914, l'invasion. La Bonifas y trouve l'occasion de sublimer ses qualités viriles. Devenue une héroïne, elle termine dans les honneurs une existence faite d'élans inapaisés, de frustrations, de regrets inavoués.

02/1979