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Fabienne Henry

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Littérature française

Parti

" Et quand la parole fut au camarade Frédéric Sans, je fus frappé de ses traits tirés, de son teint plâtreux. Je n'avais jamais vu le trac lui altérer autant le visage, il avait un air qui ne lui appartenait pas mais que je reconnaissais, un air que je me rappelai avoir vu à d'autres camarades au moment où ils allaient prendre la parole, Garaudy sur les images du congrès de Nanterre avait cet air, Henri avait eu cet air un jour où il avait passé la tête dans mon bureau pour demander à voir Georges, d'urgence, Charles à un certain Comité central d'après 84, et bien d'autres, en y repensant, tout au long de ma vie militante et à tous les niveaux où elle s'était déroulée, Comité central, comité fédéral, comité de section, cellule, j'avais vu cet air à des hommes et à des femmes, cet air que peut-être j'aurai moi aussi un jour, le masque semble-t-il qui s'imprime sur vous juste avant que vous n'alliez jeter dans la mare le pavé que vous vous êtes lié au cou. Et cela n'avait rien à voir avec votre place dans la hiérarchie, votre éventuelle importance pour l'extérieur, ce masque était le vôtre quand vous vous apprêtiez à vous arracher à l'image de vous jusque-là construite et partagée avec les vôtres pour en dévoiler une autre que, peu à peu, saris eux, malgré eux, contre eux, vous vous étiez mis à nourrir et viser. " François Salvaing est né en 1943. " Parti " est son dixième livre de fiction.

08/2000

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Littérature étrangère

Confession d'un papillon

En 1914, date de la publication de Confession d'un papillon, Korczak, âgé alors de 35 ans, est déjà médecin pédiatre, écrivain et publiciste connu. Deux ans plus tôt, abandonnant l'hôpital, il est devenu directeur de la "Maison de l'orphelin", institution modèle qu'il organisera graduellement en une véritable république démocratique d'enfants. En publiant Confession d'un papillon à la veille de la Première Guerre mondiale, Korczak réalise un projet qu'il semble avoir caressé de longue date. On sait qu'il attachait beaucoup d'importance au rôle des journaux intimes dans la vie de tout un chacun. Il y voyait un excellent moyen d'auto-éducation, tant pour un enfant que pour un adulte et avouait que lui-même tenait régulièrement le sien depuis ses dix ans. Confession d'un papillon se présente en effet sous la forme du journal intime d'un adolescent. Afin de créer un portrait psychologique crédible qui rendrait compte des transformations profondes, tant physiologiques que psychiques, qui font de l'âge pubertaire une période essentielle dans la vie de chacun, Korczak décide de s'inspirer de son propre journal consigné entre 1892 et 1896, dates qui correspondent à ses années de collège et de lycée. Si le narrateur de la Confession d'un papillon ressemble en tous points à Henryk Goldszmit adolescent, l'analyse critique de ce texte faite en Pologne tendrait vers une interprétation selon laquelle sa première partie correspondrait bien au journal authentique du jeune Korczak, légèrement stylisé peut-être, tandis que sa seconde partie, tout en restant largement autobiographique, relèverait davantage d'une création littéraire conforme à la mode littéraire de l'époque.

10/2018

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Sociologie

Communauté. Forum International Communauté Maison de l'Unesco, 9 et 10 novembre 2004

" Communautés ", " communautarisme ", " repli communautaire "... Le terme, dans toutes ses acceptions, a resurgi ces dernières années et fini par envahir l'arène politique et sociale. Au point qu'on ne sait plus exactement ce que " communauté " veut dire : vivre ensemble ou se fermer aux autres ? Fraternité ou conflit ? Réunis en Forum à l'Unesco en novembre 2004, les membres de l'Académie universelle des cultures, et des experts de toutes disciplines, ont travaillé sur cette question. Ils nous offrent aujourd'hui des réponses qui apportent chacune un éclairage singulier. Claude Hagège sur la question linguistique; Marc Fumaroli sur les liens culturels ; Guy Carcassonne sur le lien politique ; Rudolf von Thadden sur le lien religieux; Henri Atlan sur le dilemme posé par une éthique universelle en butte au communautarisme ; Dominique Schnapper sur la communauté des citoyens ; Jacques Le Goff, Mohamed Charfi et Freddy Raphaël sur l'histoire des communautés chrétienne, musulmane et juive ; Alain Touraine sur le passage de la communauté au communautarisme ; Toni Morrison sur l'importance de l'art dans la naissance de la communauté; Wole Soyinka et Sudhir Kakar sur l'intégration ; mais aussi Bernard Stasi, Daniel Picouly, Stéphane Pocrain, Roger-Pol Droit, Bernard Kouchner, Umberto Eco... " L'essentiel, conclut le vice-président de l'Académie universelle des cultures, Jorge Semprun, c'est de retrouver, à travers nos discussions, et même nos affrontements, ce noyau de valeurs démocratiques sans lequel il n'y a pas de communauté ouverte. " Les textes rassemblés ici, en un dialogue foisonnant, passionnant, entre des hommes et femmes d'horizons si divers, sont le signe même qu'une telle communauté, une telle ouverture, à l'heure de toutes les crispations, est encore possible.

07/2006

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Histoire de France

Les photos cultes de De Gaulle

Vous n'avez jamais vu de Gaulle sous cet angle. Malgré sa pudeur extrême. sa carapace et ses réflexes de militaire sévère, le charismatique homme d'Etat apparaît ici sensible, attentif aux autres, galant, charmeur à ses heures mais toujours conquérant, digne et soucieux de la grandeur de la France. Philippe Goulliaud a croisé le Général à deux reprises. Lorsque le premier président de la Ve République se rend en Gironde le 16 avril 1961, le petit garçon bénéficie d'une journée de vacances pour aller l'acclamer à Talence près de Bordeaux. Puis avec sa mère, gaulliste de la première heure, il assiste le 18 juin 1968, après les évènements de Mai, à la cérémonie du Mont Valérien qui commémore la France Libre. Quant à moi, enfant j'entendais déjà à la maison prononcer avec respect et la plus grande estime le nom de "l'ermite de Colombey". Car, du temps du RPF, mon père Henri Théodore Pigozzi, patron de Simca, apportait son soutien au futur président de la République dans sa traversée du désert en lui prêtant une automobile de sa marque. Il eut ensuite l'honneur d'être le constructeur de l'une de ses deux voitures officielles. Ainsi régnait-il chez nous une atmosphère gaullienne et déjà je voulais en savoir plus. Ces clichés sont rares, étonnants, ils témoignent d'une époque sans selfie où les héros ne prenaient pas la pose. Voici un Charles de Gaulle intime, spontané, peu conventionnel. A la veille du cinquantième anniversaire de sa mort nous avons relevé un défi : celui de vous surprendre et de nous émouvoir. Caroline Pigozzi

10/2019

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Histoire de France

L'Edit de Nantes. Chronique d'une paix attendue

Venant après sept édits de pacification, tous éphémères, l'Edit de Nantes suscita peu d'étonnement lors de sa promulgation, comme si rien ne pouvait être acquis dans le domaine de la tolérance. Dans une France où " ceux de la Religion " étaient soumis à mille vexations dans l'exercice du culte et dans leur vie quotidienne, qui aurait pu imaginer que cette paix serait " perdurable " et qu'elle serait, ainsi que le proclamait le texte de l'édit, " le principal fondement du rétablissement de l'Etat en sa première grandeur " ? C'est la gestation de cette paix, depuis longtemps revendiquée par une minorité, que relate ce livre. On y voit comment dans un pays déchiré par des troubles autant civils que religieux, Henri IV et une poignée de sujets ont su apaiser les passions et gagner les Français à l'idée de tolérance. Faire coexister deux religions dans un royaume : l'idée était encore nouvelle en Europe et, pour la réaliser, il faudra toute l'intelligence politique du roi mais aussi la pression des assemblées protestantes. Après des mois de discussions au cours desquelles les députés huguenots et les conseillers royaux font l'apprentissage de l'art de la négociation, le traité est enfin signé. C'est en fait un compromis entre les exigences des uns et des autres, puisque les réformés obtiennent la liberté de conscience et l'égalité des droits mais non l'entière liberté de culte. Au bout du compte, l'Edit de Nantes restitue à l'Eglise romaine sa suprématie tout en assurant aux protestants une place dans le renouveau de la civilisation française.

07/1998

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Poésie

Les Hommes sans Epaules n°31 : Dossier Horizons poétiques de la mort

Dossier : "HORIZONS POETIQUES DE LA MORT" , par Paul Farellier. Pour feu ce vingtième siècle (en sommes-nous encore sortis ? ), la clairvoyance nietzschéenne avait prévu, sans le moindre regret d'ailleurs, qu'il serait "l'âge classique de la guerre, de la guerre savante et en même temps populaire sur la plus grande échelle" . Et de fait, il a livré le monde aux inventeurs de la terreur de masse, avec, pour finale (provisoire ? ), l'Armageddon nucléaire. Au sortir de ces incommensurables épreuves, des voix, en une sorte de refus de transcendance, ont clamé l'impossibilité désormais de toute poésie. Le reste du sommaire de ce numéro est constitué par l'Editorial : "Aux tyrans du monde" , par Christophe Dauphin. Le Poète de la Révolution : "Abou El Kacem Chebbi" , par Christophe Dauphin. Le Poème Rrom : "Etranger non admis" , par Ilarie Voronca. Porteurs de Feu : Michel Butor, par Christophe Dauphin ; Christian Bachelin, par Paul Farellier. Ainsi furent les Wah : Poèmes de Henri Droguet, Jehan Van Langhenhoven, Paul Sanda, Yves Boutroue, Frédéric Auroux, Hafsa Saïfi. Le Poème témoin : "Malik Oussekine" , par Christophe Dauphin. Une Voix, une oeuvre : "François Montmaneix" , par Jean-Yves Debreuille. Hommage : "Pour saluer Jules Supervielle" , par François Montmaneix. Vers les Terres libres : "Joumana Haddad" , par Karel Hadek. Dans les cheveux d'Aoun (proses) : "Points-Feu" , par Jacques Hérold. "Lettre à Robert Momeux" , par Jean Chatard. "Lettre à Alexandre Vialatte" , par Alain Breton. Les Pages libres des Hommes sans Epaules : Poèmes d'Elodia Turki, Paul Farellier, Alain Breton, Karel Hadek. Avec la moelle des arbres : Notes de lecture de Jean Chatard, Paul Farellier, Jean-Pierre Védrines, Alain Breton, Isabelle Lévesque, Jacques Aramburu. Infos/Echos des HSE, par César Birène.

10/2011

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Sciences historiques

La fin du cheval

La fin du cheval n'est évidemment pas celle du cheval comme espèce, mais celle du cheval comme "moteur". Lorsqu'en 1899, Pierre Giffard publie La Fin du cheval, essai historique et polémique illustré par Albert Robida, cela s'inscrit dans un moment où s'impose une bascule technique, économique et sociale quasi définitive dans l'univers industriel de la fin du XIXe siècle : la perte de toute légitimité accordée à la traction animale comme mode de transport. La locomotive, la bicyclette et l'automobile invalident alors inexorablement l'équidé qui, même dans les campagnes, entame un irrésistible déclin. Aussi, Pierre Giffard cultive la nostalgie de cet univers fait de sensations, d'attentes, de gestes ou de désirs grâce auxquels l'homme et l'animal allaient l'amble dans la quotidienneté du déplacement. A sa façon, l'auteur se soumet à la loi du progrès, et la fin du cheval permet ainsi de dessiner et imaginer les locomotions du futur. Placé au coeur de passions politiques, sous couvert de promotions concurrentes du sport cycliste et automobile, objet de la vindicte du Comte de Dion, le père de la marque automobile célèbre, et d'Henri Desgrange, l'inventeur du Tour de France, cet ouvrage, jamais réédité, était devenu introuvable. Souvent cité, plus rarement lu, La Fin du cheval vaut également par les illustrations, tout à la fois nostalgiques et visionnaires, d'Albert Robida. Dès lors, une réédition commentée, reprenant scrupuleusement et le texte de Pierre Giffard, et les illustrations d'Albert Robida, s'imposait pour prendre enfin la pleine mesure d'un ouvrage dont l'enjeu va bien au-delà d'une simple chronique par défaut du progrès.

12/2015

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Littérature française

Plaisir et lecture. Tome 2

Qu'est-ce qui fait courir Cabanis ? Le plaisir... Ici, les plaisirs de la lecture. Plaisir de reconnaître entre toutes la voix de chaque écrivain jamais semblable à aucune autre ; plaisir d'approcher ses secrets : ceux qu'il confie, ceux qu'il révèle sans le vouloir, ceux qu'il cache, car personne ne peut vraiment tout dire ; plaisir de guetter et de débusquer, au tournant d'une phrase, des bonheurs d'écriture. Ainsi Cabanis nous fait signe, nous emmène à la découverte, à la promenade : dans les allées Chateaubriand, les chicanes Henri Guillemin, le massif central Balzac, les souterrains Baudelaire, le maquis Proust où l'auteur s'avance masqué, les bosquets imprévus et charmants de l'habituellement austère Taine, les perspectives (religieuses) du parc Mauriac, la nuit des arbrisseaux d'Aragon - parmi les objets de Robbe-Grillet et les mots de Queneau ("prends ces mots dans tes mains et vois comme ils sont faits"), et jusqu'à piétiner les plates-bandes Pontmartin, soldat inconnu de la critique militante que Cabanis ici tire sévèrement d'un juste oubli. Maintenant, lecteur, à toi de jouer et de prendre ici tes plaisirs : entendre Ia voix unique de l'écrivain, surprendre ses secrets, et quant aux bonheurs d'écrire, on en a mis partout. Cabanis n'a pas écrit pour toi, car, dit-il à la fin de son livre, "l'écrivain ne pense à personne quand il écrit, ce serait tricher. Mais son prochain livre sera ouvert par des mains amies, et ce qu'il a écrit fera rêver quelques têtes et battre quelques coeurs. C'est pourquoi la vie d'un écrivain telle que je l'imagine est une belle vie".

04/1968

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Critique littéraire

Nature et Société chez Stendhal. La révolte romantique

En vérité, ce livre constitue un préalable à toute lecture des oeuvres de Stendhal ; à toute lecture des travaux relatifs à Stendhal. Michel Crouzet installe son lecteur dans le temps d'Henri Beyle, multipliant les citations et les appréciations de tous ceux qu'il a lus ; de tous ceux ou presque tous ceux qui ont accompagné la formation de sa pensée. Simultanément, il nous installe dans notre temps à nous, dans les pensées qui nous accompagnent, nous, dans l'élaboration de notre esprit. Cette double focalité, cette dualité des références, cette double actualité (celle de Stendhal, la nôtre) font le relief de ce livre indispensable. Jamais la science, inépuisable, de Michel Crouzet n'est gratuite, c'est-à-dire n'est là pour elle-même, comme une érudition décorative. Chaque référence, une fois analysée ou dans la continuité implacable du texte, possède une triple vérité : en elle-même et par rapport à son auteur, à sa famille spirituelle ; par rapport à Stendhal et, enfin, par rapport à Michel Crouzet, c'est-à-dire à quelqu'un d'aujourd'hui – à vous, à moi. Ce livre, qui nous apporte tant, qui nous apprend tant de choses, nous apporte aussi mille interrogations. A chaque page, l'auteur me prend à la gorge et, sans rien en dire, me contraint à penser, c'est-à-dire à me poser des questions. Non pas les questions banales de la science quotidienne, mais ces cinq ou six grandes questions profondément enfouies qui font de ce livre savant une sorte de livre d'art, de livre de chevet inépuisable... (Pierre Reboul)

10/2019

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Littérature française

Nouveau nouveau recueil. Tome 1

1940-1975 Première et seconde méditations nocturnes. D'un carnet ocre . "... Du vent !". Le beurre. Nioque de l'Avant-Printemps. L'oeuf. Des étrangetés naturelles. Errare divinum est. Proême du petit réveil. L'opinion changée quant aux fleurs. Préface à un Bestiaire. L'âne. Proême du 10 décembre 1959. Noté au Tertre, le 12 décembre 1959. Voici pourquoi j'ai vécu. Nouvelles pochades en prose. 1967-1984 "Eppur, si mu ove !". Pour Marcel Spada. Son nom seul aujourd'hui. Pour Max Bense. Ecrits récents. With and to Hemi Maldiney Cheer up ! Plutôt rien que pas assez. Le petit oiseau qui sortira de la chambre noire sera fusillé. Notes pour mon Picasso-Draeger. Envoi à Henri Maldiney d'un extrait de mon travail sur "La Table". Voici déjà quelques hâtifs croquis pour un "portrait complet" de Denis Roche. Petite machine d'assertions pour aider à l'élévation à son rang de notre Gabriel Audisio. Avant-propos. L'Ecrit Beaubourg. Grand Hôtel de la Rage de l'Expression et des Velléités Réunies. Sans titre. Nous, mots français. Anne Heurgon-Desjardins. In Memoriam Gaëtan Picon. "La Belle Lurette". Petit récit de l'assomption d'un ange qui ne fut d'abord qu'un bottier. Préface à l'édition japonaise de "La Rage de l'Expression". Pour Joan Miro. [Jean Hélion]. Nouvel hommage d'un frère cadet. Bref condensé de notre dette à jamais et re-co-naissance à Braque particulièrement en cet été 80. "Allons plus vite, nom de Dieu, allons plus vite". Préface. Pour André du Bouchet (quelques notes). Braque-Argenteuil. Paul Valéry. Cher André Villers. Notes pour l'éditeur. La Table.

02/1992

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Histoire de France

Troyes 1420. Un roi pour deux couronnes

Le 21 mai 1420 est conclu en la cathédrale de Troyes, entre les rois de France et d'Angleterre, le traité instituant la réunion de leurs deux royaumes sous une seule couronne. Cet accord reconnaît le souverain Lancastre comme l'héritier légitime du royaume des lis au détriment du Dauphin, réfugié à Bourges. Il prévoit également le mariage d'Henri V avec Catherine de France, l'une des filles de Charles VI et d'Isabelle de Bavière. Présenté par ses partisans comme " la paix finale et générale ", le traité sera plus tard dénoncé comme " honteux " par ses détracteurs. Loin de mettre un terme à la guerre de Cent Ans (1337-1453), cet acte diplomatique consacre la suprématie anglaise sur une grande partie de la France, cinq ans après la bataille d'Azincourt. La reconquête progressive du royaume, grâce à l'action conjuguée des capitaines restés fidèles et à l'intervention providentielle de Jeanne d'Arc, rend alors le traité caduc. La fin de la guerre civile, entérinée à Arras en 1435, permet à Charles VII d'engager la pacification des territoires et de devenir finalement le " Victorieux ". Grâce aux contributions d'une soixantaine de spécialistes français et étrangers, ce livre retrace, à travers la Champagne du xve siècle, cette page d'histoire méconnue qui a pourtant profondément marqué les relations franco- britanniques. Jusqu'à cristalliser autour de la guerre de Cent Ans une rivalité savamment entretenue par la littérature, le cinéma, la bande dessinée ou le sport. franco- britanniques. Jusqu'à cristalliser autour de la guerre de Cent Ans une rivalité savamment entretenue par la littérature, le cinéma, la bande dessinée ou le sport.

08/2020

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Histoire de France

Cocus, même les grands hommes peuvent l'être

Heureux les grands cocus, votre gloire est éternelle... "Apprenez qu'à Paris ce n'est pas comme à Rome, Le cocu qui s'afflige y passe pour un sot Et le cocu qui rit pour un fort honnête homme. ". . La Fontaine Il est autant de sortes de cocus que de porteurs de cornes. On pense tout de suite au personnage de comédie, ridicule ou pathétique, mais de glorieuse figures de la grande Histoire ont aussi appartenu à cette célèbre confrérie. Héros, puissants, princes, rois, empereurs, présidents... Loin d'être tous pauvres et benêts, certains d'entre eux trônent au Panthéon. Molière, Voltaire, Victor Hugo, Napoléon, Henri IV le vert galant lui-même illustrent le clan des cornards. Qui donc a osé leur planter au front les cornes de l'opprobre ? Des femmes libres et audacieuses qui depuis la nuit des temps font cocus tous ces hommes orgueilleux qui pensent les mater. Au temps de la femme soumise, elles sont enjôleuses, intrigantes, amoureuses, audacieuses ou même nymphomanes. Finalement, c'est à ces grandes séductrices, à ces héroïnes passionnées que Pierre Lunel s'est attaché à rendre ici un hommage complice... Pierre Lunel, agrégé de droit romain, est l'auteur de nombreux ouvrages. Il écrit des essais polémiques, des hagiographies de gens d'Eglise L'Abbé Pierre, l'insurgé de Dieu (Stock, 1989), Soeur Emmanuelle, secrets de vie (Anne Carrère, 2000) , des ouvrages historiques. En 2009, il publie Les Amours d'Hollywood et, deux ans plus tard, Kennedy, secrets de femmes aux éditions du Rocher. Il est également l'auteur des textes de l'ouvrage du père Pedro, Akamasoa, rêves d'enfants (Le Rocher, 2014).

05/2015

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Histoire internationale

Un communiste d'Algérie. Vies de Jules Molina (1923-2009)

Ce livre raconte l'histoire d'un inconnu : Jules Molina. Né en 1923 en Algérie dans une famille communiste d'immigrés espagnols, Molina ne quittera l'Algérie qu'à contre coeur, en 1989. Il s'installe alors en France où il mourra vingt ans plus tard, après avoir transmis ses mémoires à ses enfants et petits-enfants. Croisant des réflexions historiques et offrant dans leur matière brute des témoignages écrits et oraux passés et récents, ce livre raconte alors au moins deux histoires. La première est algérienne. Elle est celle d'un communiste qui fut tout à tour un soldat du contingent colonial, un anticolonialiste torturé par l'armée française puis un français naturalisé algérien et participant à la construction du pays. Faisant voler en éclat les visions simplificatrices de l'histoire, le parcours de Molina nous fait découvrir une expérience coloniale parfois faite d'hommes moraux dans un contexte immoral, puis une Algérie indépendante et socialiste portée par le FLN mais aussi par des communistes, lesquels sont d'ailleurs, parfois, des " étrangers ". L'intérêt des mémoires de Jules Molina s'étend également bien au-delà du cas algérien. Car elles racontent aussi, ou peut-être surtout, une histoire des identités militantes contemporaines. Emmenée par un communisme indépendantiste et nationaliste mais toujours internationaliste, la vie de Jules Molina signale combien, pour lui, ses camarades et sa famille, l'engagement social relevait et relève encore de l'humanisme au sens commun du terme : un combat permanent pour un monde au visage humain, ainsi que le déclarait Henri Alleg en 2009 lors de l'enterrement de son ami le plus proche, qu'il appelait encore Julot.

10/2020

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Romans graphiques

Mort à crédit

Mort à crédit c'est l'histoire d'un gamin solitaire, dans le Paris d'avant la Grande Guerre. élevé par des petits-bourgeois qui n'étaient ni riches ni intelligents ni ouverts au monde en marche. et qui se gonflaient pour paraître. pour avoir l'air de, pour ressembler aux riches qu'ils révéraient. Ce petit monde a été décrit par Céline avec une férocité, une truculence et un humour incomparables. qui sont des constantes de toute son œuvre. On y trouvera la démonstration du fait qu'il était incapable de dissocier la représentation de la vacherie des hommes du besoin qu'il avait d'en rire, passant tout naturellement de l'horreur au grotesque de cette manière si française. dénoncée par Beaumarchais, de prendre au sérieux les choses futiles et les vraies tragédies le plus comiquement possible. On y trouvera aussi l'ineffable portrait de Raoul Marquis, dit Henri de Graffigny, ingénieur, aérostier, inventeur, écrivain prolixe, faux marquis et vrai mythomane, dont Céline a fait le très rocambolesque Courtial des Pereires. Chacun connaît le talent et la manière de Tardi, son trait Si particulier et la façon dont il a rendu l'atmosphère tragi-comique de Voyage au bout de la nuit et de Casse-pipe. Il était l'homme qu'il fallait pour illustrer ce livre dans lequel Céline. à force d'outrances. a donné de la société française de son temps une image plus vraie que nature, dans ce langage vivant, moderne et vert, qui a fait scandale, ruais qui vaut à Mort à crédit de n'avoir pas pris une ride et de demeurer l'un des grands romans français du XXe siècle.

12/2008

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Histoire internationale

La légende noire de l'Espagne

Justifiées ou non, les mauvaises réputations ont la vie dure, et il est vrai qu'en se bornant à l'exposé des événements bruts, l'Espagne mérite plus que tout autre pays l'opprobre de l'Histoire et la sévérité des historiens : expulsion des Juifs en 1492 (les Français avaient fait la même chose deux siècles plus tôt) ; répression du protestantisme (où donc la Saint-Barthélemy a-t-elle eu lieu ?) ; répression politique dans les Pays-Bas (les Irlandais ont-ils connu un sort meilleur ?) ; morts troublantes dans la famille royale (Henri VIII, Elisabeth Ier, les rois Valois sont-ils irréprochables de ce côté-là ?) ; aspiration à la domination universelle (ce qui n'a jamais, on le sait bien, intéressé ni la France ni l'Angleterre) ; édification par l'épée d'un empire colonial (ni le Portugal voisin, ni la France et l'Angleterre encore, ni même les Provinces-Unies n'ont jamais eu de Compagnie des Indes ni fait le trafic de bois d'ébène), etc. La vérité toute nue, c'est que la réputation de l'Espagne, sa " légende noire " ont été forgées par la propagande de guerre imaginée de génération en génération depuis le règne de Charles Quint par ses ennemis. Et comme lesdits ennemis ont eu le dessus, les élites espagnoles elles-mêmes se sont laissé inculquer une véritable haine de soi aujourd'hui encore totalement intériorisée ou presque. L'une des preuves de cet état des lieux " historiquement correct " est sans doute que ce soit un historien français, Joseph Pérez, qui doive redresser les erreurs de perspective : l'Espagne ne fut ni pire ni meilleure que les autres puissances européennes.

02/2009

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Vins et savoirs

Esthétique du vin. Conversations pour amateurs

Le vin est un régal et un objet culturel, un prisme pour voir le monde. Ni religion, ni art, ni science, le vin leur est pourtant étroitement lié. Il accompagne les activités qui ennoblissent l'homme, et ce dernier lui porte en retour une attention particulière, des soins parfois démesurés. Ce livre s'intéresse à la passion qu'on voue aux vins, à leur puissance d'évocation, leur beauté et in fine leur valeur. Les auteurs nous emmènent sur les grands lieux du vin et nous initient au terroir, en compagnie de vignerons et de professeurs dont ils sont proches. Orchestré par des passionnés, cet ouvrage restitue des expériences privilégiées, tantôt simples tantôt extravagantes : déjeuner à Lafite avec le Baron Eric de Rothschild ; ouvrir une Romanée-Conti 1957 avec Aubert de Villaine ; faire un tour de jeep dans Bandol avec Guillaume Tari ; contempler le "Déjeuner aux Huîtres" avec le prince Charles-Henri de Lobkowicz ; marcher à Vosne-Romanée en compagnie de Pascal Mugneret ; converser au coin du feu chez Thibault Liger-Belair ; méditer face au couchant avec Ariane de Rothschild... autant de conversations inspirantes. Chacun de ces échanges rend compte d'un monde extraordinaire, à la fois humain et issu de la nature. Avec ce livre comme à travers les activités de leur société Vindême, Aurélie Labruyère et Julien Gacon partagent leur enthousiasme avec les amateurs du monde entier, dans la conviction que le vin est à la fois un objet de culture et de luxe. Ensemble ils transmettent cette culture au fil d'expériences d'exception : dégustations privées, repas mémorables, conférences, fourniture de bouteilles de collections...

04/2021

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Littérature comparée

Mythopoétiques dantesques. Une étude intermédiale sur la France, l'Espagne et l'Italie (1766-1897)

Dès 1854, le poète et historien Jean-Dominique Fuss s'indigne de la "dantomanie" de ses contemporains et reproche aux "dantomanes" un manque de goût et de génie issu d'un excès d'admiration pour le Moyen-Age. L'idée que les appropriations dantesques dans la littérature et les beaux-arts des XVIIIe et XIXe siècles soient inférieures à celles de la (post)modernité a persisté jusqu'à nos jours. Le but de la présente étude est de réajuster l'opinion dominante de la critique en montrant la complexité, l'originalité et la valeur artistique des oeuvres canonisées et non-canonisées qui composent le corpus. Parmi les 'dantomanes' dévalorisés des XVIIIe et XIXe siècles se trouvent des personnalités aussi éminentes que Giacomo Leopardi, Victor Hugo, Gérard de Nerval, Charles Baudelaire, Gustavo Adolfo Bécquer et Emilia Pardo Bazán, mais aussi des artistes, des écrivains et des écrivaines qu'il est temps de sortir de l'oubli, notamment Caterina Franceschi Ferrucci, Sofia Giacomelli, Julio Monreal, Vicente Colorado ou Henri Cantel. Leurs oeuvres sont souvent en avance sur leur temps, faisant ressortir des aspects de la Divine Comédie que la critique n'abordera qu'au XXIe siècle. L'analyse comparatiste et intermédiale permet non seulement de redécouvrir les mythopoétiques dantesques des XVIIIe et XIXe siècles, mais aussi de mieux comprendre les tensions et les apories de la Divine Comédie elle-même, montrant ainsi qu'il faut cesser de considérer les productions dantesques des XVIIIe et XIXe siècles comme de "mauvaises copies" de "l'original", et que la Divine Comédie et ses réappropriations s'éclairent de manière réciproque.

07/2021

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XVIIe siècle

Le Grand Condé. Un exil pour l'honneur

Louis II de Bourbon, passé à la postérité sous le nom de Grand Condé, fut un homme de guerre dont la réputation et le prestige dépassèrent les frontières. Cousin de Louis XIV et prince du sang, il prit les armes contre l'autorité royale pendant la Fronde et passa au service de Philippe IV d'Espagne. Pour cela, il fut déclaré criminel de lèse-majesté par contumace en 1654, déchu de ses titres et privé de ses biens. Après plusieurs années d'exil, il négocia son rétablissement dont les modalités furent précisées dans le traité des Pyrénées. Le jeune Roi Soleil lui pardonna en 1660. A l'origine de cette rupture politique et de cette trahison familiale, il y avait eu une brouille profonde avec Mazarin qui entraîna de lourdes conséquences politiques pour le royaume de France. En racontant de façon inédite la rivalité entre un grand gentilhomme soucieux de son rang et un cardinal-ministre ambitieux prêt à tout pour assurer sa prépondérance politique et sa gloire, Xavier Le Person renouvelle notre connaissance de la période de la Fronde. Xavier Le Person enseigne l'histoire moderne à Sorbonne Université. Membre du Centre Roland Mousnier, spécialiste de l'histoire politique et diplomatique des xvie et xviie siècles, il est l'auteur de "Practiques" et "practiqueurs" . La vie politique à la fin du règne de Henri III (Droz, 2002) et de plusieurs éditions critiques de manuscrits. Crédit de l'illustration : Portrait de Louis de Bourbon, quatrième prince de Condé, surnommé le Grand Condé, par David II Teniers, dit le Jeune, 1653. © RMN-Grand Palais (domaine de Chantilly)/Michel Urtado.

09/2023

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Provence-Alpes-Côte d'Azur

Marseille, sur les traces de Monte-Cristo

Voici la véritable enquête que l'auteur a menée en foulant les pas du plus célèbre évadé de France : Le comte de Monte-Cristo ! En s'appuyant sur des extraits du livre d'Alexandre Dumas, Frédéric Presles retrouve les lieux fréquentés par le romancier lors de son repérage pour documenter son histoire. Il nous les montre tels qu'ils sont devenus dans le Marseille d'aujourd'hui. Il se penche aussi sur la notoriété que son héros a apportée à cette ville où se déroule la trame principale du roman. Comment est né le roman ? Qui sont les héritiers du comte de Monte-Cristo ? Que sont devenus les décors de ce récit d'aventure mondialement connu ? Pourquoi se déplace-t-on de Chine pour visiter le château d'If ? Pourquoi le célèbre cigare a-t-il pris le nom du comte ? Comment le défi Monte-Cristo a-t-il vu le jour ? Peut-on arpenter la cellule de Dantès et découvrir le tunnel qui lui offrira la liberté après quatorze années de détention ? Autant d'explications apportées par les recherches menées par l'auteur et son éclairage de néo-Marseillais sur la cité phocéenne. Frédéric Presles a découvert Marseille et ses décors dignes des plus grands plateaux de cinéma lors d'un tournage consacré à son véritable héros marseillais : Henri-Germain Delauze, le génial créateur de la Comex. C'est après cette rencontre déterminante qu'il a décidé d'y déposer ses valises définitivement. Séduit par cette approche, Franz-Olivier Giesbert, que Frédéric Presles a rencontré lors d'une séance photo, a immédiatement répondu favorablement pour imaginer la préface de ce livre singulier.

09/2021

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Théâtre - Pièces

Dramma giocoso au Dîner de Paris. Verdi et Wagner, une amitié indéfectible

Ici, point de statue du Commandeur, point de Festin de Pierre, puisque tout est farce en ce bas monde, "Tutto nel mondo è burla" ainsi que se conclut le Falstaff de Verdi ; c'est précisément de ce compositeur qu'il est question dans cette comédie en 2 actes précédés d'un prélude. Mais ledit musicien donne la réplique à son ami de longue date, à savoir Richard Wagner. Dramma giocoso au Dîner de Paris Il s'agit ici de la version scénique du Roman-Bouffe éponyme (Le Dîner de Paris paru en août 2017) qui a eu droit à un article de Christophe Rizoud dans ForumOpéra. Cette pièce transforme en acteurs de chair et de sang non seulement les personnages authentiques des 9 lettres apocryphes (Golo Mann, Alma Mahler, Franz Werfel, Siegfried et Cosima Wagner, Arrigo Boito, Emanuele Muzio, Giovanni Boldoni, Sir Francis Seymour Haden, James Whistler et Giuseppina Strepponi), mais aussi Henri Fantin-Latour, en grande conversation avec de célèbres comédiennes du Théâtre-Français qui reviennent juste du Père-Lachaise où elles ont fleuri la tombe de leur consoeur, Mademoiselle Elisa Rachel Félix, la grande tragédienne décédée deux semaines auparavant, ou encore Camille Saint-Saëns, Edgar Degas, Gustave Moreau, Charles Baudelaire, Théophile et Judith Gautier, Hans Christian Andersen et bien d'autres… En fait, on se retrouve devant une galerie de portraits du genre de ceux que réalisait Fantin-Latour dans Un atelier aux Batignolles, par exemple. Pour annoncer le déjeuner que partageront Verdi et Wagner à Paris, deux salonnières reçoivent du beau monde : Cosima et Siegfried Wagner, Arrigo Boito, Franz Werfel et Alma Mahler, Giovanni Boldini, entre autres…

11/2021

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Histoire des idées politiques

Malraux et le Bangladesh

Septembre 1971. Voici cinquante ans, André Malraux s'engageait pour l'indépendance du Bangladesh, dont le peuple et les intellectuels étaient victimes de la répression du Pakistan, auquel ils étaient rattachés depuis la partition du sous-continent indien en 1947. L'écrivain, ancien ministre des Affaires culturelles du général de Gaulle, était-il vraiment prêt, à presque soixante-dix ans, à prendre le commandement d'une brigade de volontaires internationnaux, comme il le dit et l'écrivit à la suite de son "Appel pour le Bengladesh" ? Devant les millions de victimes et réfugiés, le gouvernement provisoire du Bangladesh, installé à Calcutta, avait interpellé la communauté politique et intellectuelle internationale avec le soutien indien. André Malraux, personnellement approché, fut l'un des rares intellectuels français qui répondirent à cet appel au secours ; sa fascination pour l'Inde et la figure de Gandhi l'y rendit sans nul doute plus sensible. Il s'attira ainsi l'admiration de jeunes intellectuels, parmi lesquels Bernard-Henri Lévy, et suscita l'engagement, entre septembre et décembre 1971, de nombreux volontaires. Du 22 au 24 avril 1973, Malraux accomplit au Bangladesh, devenu indépendant à la suite de l'intervention armée de l'Inde, un voyage triomphal, où il fut reçu comme un chef d'Etat. Michaël de Saint Cheron, qui découvrit, fasciné, Malraux à travers le documentaire télévisé sur son voyage de la reconnaissance (réalisé par Philippe Halphen), diffusé le 6 juillet 1973, révèle ici les pièces du dossier restées enfouies durant cinquante ans, et montre comment le Bangladesh occupa une place tout à fait insoupçonnée dans la vie d'André Malraux au cours des années 1971-1974.

11/2021

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Critique littéraire

Saint-Exupéry en Suisse. Fribourg 1915-1917

Et si le Petit Prince devait une part de son existence – à commencer par celle de son géniteur – à l'apaisante Helvétie qu'il parcourra de Genève à Lucerne ? Son créateur, Antoine de Saint-Exupéry, aurait pu s'envoler vers l'Eternité, non pas après avoir donné à l'Humanité l'essentiel de son oeuvre, au coeur de l'été 1944, mais avant même d'en avoir esquissé le moindre trait de plume, en s'engageant prématurément, comme tant d'anonymes et de génies en herbe fauchés par la Grande Guerre. L'enseignement humaniste des Pères marianistes, dont il bénéficia à la Villa Saint-Jean de Fribourg, a selon toutes vraisemblances nourri son oeuvre, comme en témoigne le souffle universel qui remplit les pages de Terre des Hommes. Surtout, les bords de la Sarine représentent l'ultime moment de son enfance. En des temps plus que difficiles, Saint-Exupéry tombe sur cette ville pétrie d'histoire, aussi étonnamment que plus tard l'aviateur égaré dans le désert sur le petit bonhomme qui est peut-être celui qu'il a été dans une autre vie, sur une autre planète du côté de la paisible Helvétie épargnée par la guerre. La recherche originale d'Alain-Jacques Tornare est prolongée par une étude de Jean Rime sur les échos ultérieurs de Saint-Exupéry à Fribourg. Son oeuvre y trouve dès la fin des années 1940 une résonance particulière grâce à l'enseignement de Pierre-Henri Simon, avant que le grand public ne s'empare à son tour de la geste émouvante du Petit Prince. Planétaire, la légende de Saint-Exupéry s'est donc aussi enracinée dans les lieux de sa jeunesse.

04/2018

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Littérature francophone

Bien mal acquis

"Puisque vous êtes en train de visionner cette cassette, c'est que je suis déjà mort et que, à tort ou à raison, vous avez trouvé la caisse. Après avoir entendu ce que je vais vous dire, ce sera à vous de prendre des décisions en connaissance de cause. Quoi qu'il en soit, bon courage à vous". C'est par ces mots que s'ouvre Bien mal acquis... le nouveau roman de Martine Magnin. D'emblée, on a l'impression qu'on va avoir affaire à un polar, mais même si un fait divers est à l'origine de tout ce qui va se dérouler dans ce roman, l'affaire strictement policière passe rapidement au second plan. Dans ce roman choral, quatre personnages nous racontent à tour de rôle leur histoire en lien avec ce drame. - Régis, le garagiste, la conscience perturbée par la découverte de ce magot et de la cassette. - Hortense, belle-soeur de Raymond, le garagiste décédé, naïve et généreuse. - Henri, le mari d'Hortense, trop souvent absent. - Monsieur Fernand, assureur à la retraite tracassé par son dernier dossier, qui fait des Haïkus. On est dans le sud de la France dans le Gard, en Camargue où nous allons suivre ces personnages qui se débattent avec leur quotidien bouleversé. Heureusement, il y a le soleil, les senteurs, l'amitié. Bien mal acquis... est un roman puzzle, dans lequel les pièces s'imbriquent petit à petit. Un roman qui montre que tout le monde peut déraper mais que l'essentiel est d'éviter la sortie de route. Ce livre généreux plein de sensibilité, de suspense et d'humour se déguste avec un grand plaisir.

06/2021

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La vie quotidienne

Le ti-pou d'Amérique. Mieux le comprendre pour mieux intervenir

Ah ! Le ti-pou d'Amérique. Fascinante créature à la fois adorable et mauditement gossante qui a le don de nous pousser aux limites de notre patience ! Pourquoi Maxime-Henri prend-il 75 heures pour s'habiller même si ses vêtements sont prêts à être enfilés ? Pourquoi Simone-Fleur fait-elle une crise au moment d'aller dans le bain et en fait-elle une autre pour ne pas en sortir ? Pourquoi Lili-Soleil oublie-t-elle la consigne qu'elle comprenait très bien il y a 0,24 seconde ? D'où viennent les crises, le refus de partager, les interminables routines prédodo, la découverte de son corps, l'impulsivité ou l'angoisse de séparation ? Tant de questions... A l'opposé des guides populaires qui donnent les mêmes trucs à tout le monde, ce livre drôle, bienveillant, déculpabilisant, un brin rentre-dedans et formidablement pratique permet de cerner le besoin caché derrière le comportement de son ti-pou. Comment ? En invitant les parents à se poser d'abord cette grande question : " Qu'est-ce que je vois quand mon enfant fait ça ? ". Le ti-pou d'Amérique propose une approche dépourvue de jugement qui valide que c'est tough en sivouplait la parentalité. Et qui normalise le ressenti du parent même si c'est sa responsabilité de comprendre son enfant pour mieux intervenir auprès de lui. Alors, on met nos idées préconçues à la poubelle et on prend notre enfant par la main, là où il est et non là où il devrait être selon Internet (ou la belle-soeur dont le ti-pou est teeelllement parfait).

12/2022

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Romans policiers

Quand l'horreur est humaine - Éléonore

"Notre société a perdu son humanité, Eléonore. Ce monde n'est plus le mien. Je n'y ai plus ma place. J'ai fait le choix de ne pas y rester. Je voudrais que vous expliquiez tout ceci à ma famille, Eléonore, je voudrais que mon épouse refasse sa vie, qu'elle donne un père sans doute plus courageux à nos enfants. Dites-leur que je les aime. Henri est à nouveau assis, ses mains cachent son visage, il pleure". Née d'un père italien, Françoise François grandit à Sedan, dans une fratrie compo¬sée de cinq frères et une soeur. Elle bâtit sa carrière dans le domaine médical. Tout d'abord, elle est secrétaire de labora¬toire à l'hôpital militaire de Cherbourg en 1982, avant d'obtenir le concours de l'école d'infirmière. Après avoir validé son diplôme avec succès, elle se ma¬rie et fonde une famille. Elle devient ensuite soignante au service des grands brûlés à Percy. Elle étudie alors la psychologie tout en étant soignante en pneumologie, cancérologie et soins palliatifs toujours à l'hôpital Percy. Après que plusieurs de ses collègues se sont suicidées, elle s'intéresse à la souffrance au travail. Expert judi¬ciaire dans son domaine de prédilection, elle est réguliè¬rement appelée pour faire part de son expertise sur des affaires policières et juridiques. Plusieurs années après, elle crée la Maison "Souffrance et Travail 78" . A présent, elle choisit de partager son expérience en s'inspirant des cas rencontrés au cours de sa carrière à travers un roman : Quand l'horreur est humaine - Eléo¬nore.

02/2023

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Critique littéraire

L'Année Stendhalienne N° 13/2014 : Racine et Shakespeare

Marie Parmentier, Introduction - Michel Guerin, De quoi Shakespeare est-il le nom ? - Gaëlle Loisel, Stendhal au carrefour des débats romantiques européens : généalogies de Racine et Shakespeare - Laure Leveque, Racine et Shakespeare ou le Contre Racine de Stendhal - Béatrice Didier, Viva la liberta ! Mozart et la querelle du romantisme - François Vanoosthuyse, Situation de Racine et Shakespeare - Olivier Bara, Racine et Shakespeare, manifeste pour la jeunesse - Sylvain Ledda, Racine et Shakespeare : des spectacles dans un fauteuil - Xavier Bourdenet, Divergence générique et complémentarités génétiques : De l'Amour et Racine et Shakespeare (1821-1823) - Nicolas Diassinous, Enjeux de l'alexandrin dans la conception stendhalienne de l'illusion théâtrale - Etienne Beaulieu, Régimes d'historicité romantiques dans Racine et Shakespeare - Henri Scepi, Stendhal et le rire comme expérience - Maurizio Melai, De la politique au théâtre: un coup de pistolet nécessaire ? - Yves Ansel, Racine et Shakespeare, pamphlets tout à fait démodés ? VARIA : Michel Arrous, Stendhal néoclassique ou les « pouvoirs de la sculpture » - Sascha Lüthy : Méprise en miroir : Armance - Nicolas Allard, Anges et démons dans Le Coffre et le revenant - Claire Deslauriers, A propos des etc, etc de Stendhal - Jean-Jacques Labia, Le vert et le rose : Stendhal lecteur d'Auguste Lafontaine - René Bourgeois, Un grand commis de l'État : Edouard Mounier / NOTES ET DOCUMENTS : Jacques Houbert, Le Certificat du Général Michaud : un document controversé. Trois lettres inédites de Stendhal. Troisième supplément à la Correspondance générale de Stendhal.Contribution à l'histoire du stendhalisme 3. - Andrea Schellino, Fabrice del Dongo et le nebieu d'Asti CHRONIQUE : Philippe Berthier / CARNET CRITIQUE : Laure Leveque, Philippe Berthier, Yves Ansel, Hélène de Jacquelot, Jean-Jacques Labia, Béatrice Didier, François Pichot

11/2014

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Grandes réalisations

Le Château Royal de Blois

Véritable " laboratoire d'essai " architectural, le château de Blois réunit autour d'une même cour quatre châteaux, quatre époques. Le château de Blois témoigne d'une histoire architecturale longue et complexe, réunissant autour d'une même cour quatre châteaux, quatre époques : la forteresse médiévale avec la salle des Etats et la tour du Foix ; l'aile gothique de Louis XII, construite à la fin du xve siècle, qui révèle une préciosité inédite et une ornementation luxueuse ; l'aile de François Ier, d'inspiration italienne et caractéristique de la première Renaissance française, avec l'imposant escalier monumental en vis et la grandiose façade des Loges ; enfin l'architecture classique du xviie siècle de l'aile Gaston d'Orléans, avec sa façade extérieure sobre, qui cache à l'intérieur la coupole de François Mansart et son extravagante cage d'escalier. Le château porte donc la trace de ces expérimentations architecturales variées, les nouveaux bâtiments s'imbriquant à chaque période dans les précédents. Les auteurs retracent l'histoire exceptionnelle de ce château et expliquent certains événements marquants, dont le " coup de majesté " du roi Henri III qui fit assassiner le duc de Guise en 1588 dans ses propres appartements. Le portfolio témoigne ainsi de ces nouvelles façons de concevoir l'espace bâti au fil des siècles ainsi que de la richesse des trois musées abrités au sein même du château : le musée archéologique dédié à l'actualité des fouilles ; le musée lapidaire lié à la restauration ; le musée des Beaux-Arts réunissant des oeuvres d'art allant du XVIe siècle au XIXe siècle (peinture, sculpture et arts décoratifs).

06/2021

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Arts et traditions populaires

Get Busy. Anthologie

Fanzine de rap, magazine de société, émission de web TV, quelle que soit sa forme, Get Busy a toujours été irrévérencieux, ironique et provocateur. Toujours sincères, les pages de Get Busy sont un patchwork improbable de candeur, d'acuité et de subversion bon-enfant. Visionnaire, courageux et souvent à contre-courant, Get Busy a un fil rouge : son ton ! Libre, impétueux, parfois arrogant et terriblement drôle, le style de Get Busy à fait de cet hydre à cinq têtes, de ce phénix médiatique, un objet de culte unique en son genre. Cette anthologie vient célébrer trente années de publications aussi sporadiques que mémorables à travers une série d'interviews à la saveur incomparable. ENTRETIENS AVEC : BENOIT POELVOORDE, ALBERT DUPONTEL, ALAIN CHABAT, THIERRY ARDISSON, JOSE BOVE, JACQUES VERGES, FREDERIC TADDEÏ, DAVID DUFRESNE, ERIC & RAMZY, JAMEL DEBBOUZE, DIEUDONNE, ANDRE POUSSE, DOMINIQUE ZARDI, HENRI COGAN, CHARLIE BAUER, FRANCOIS MARCANTONI, MARVIN HAGLER, LILIAN THURAM, MICHEL PLATINI, SOCRATES, JULIA CHANNEL, LAETITIA, JEAN-PIERRE ARMAND, MARC DORCEL, IAM, NTM, DEE NASTY, DJ MEHDI, CUT KILLER, DOC GYNECO, KENZY, PASSI & STOMY, MARY J. BLIGE, ICE CUBE, GANG STARR, BLACK MOON, HIJACK, MODE 2, SNOOP DOGG, KRS ONE, NAS, ET MEME... CASIMIR DE "L' ILE AUX ENFANTS" . Inclus : - Préface d'Alain Chabat - 42 entretiens exceptionnels - Entretien de Sear par Mouloud Achour (Clique TV) - Tribune du premier lecteur par Franck Annese (Society, So Foot...) - Documents inédits, photos originales, témoignages rares... Chronologie : - 1990 - 1995 / Get Busy, l'ultime fanzine - 12 numéros - 1998 - 2000 / Authentik, le magazine de NTM - 3 numéros - 2001 - 2003 / Get Busy, le magazine - 7 numéros - 2016 - 2018 / Get Busy Show, web TV - 17 épisodes - 2019 - 2021 / Get Busy - Clique TV, web TV - 20 épisodes

11/2021

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Comptabilité

Les services financiers dans un monde digital. Défis juridiques d'aujourd'hui et de demain

La finance n'échappe pas au mouvement de digitalisation, avec ses applications mobiles, ses bitcoins, sa blockchain, son trading algorithmique déjà pratiqué par les salles de marché depuis un certain nombre d'années, ses initial coin offerings (ICOs), qui viennent mettre à mal toute notre législation sur l'appel public à l'épargne, et ses robo-advisers. Au-delà des problèmes sociaux qui se profilent à l'horizon, de nombreuses questions juridiques se posent d'ores et déjà. Les auteurs de cet ouvrage se penchent sur quelques questions-clés suscitées par ces évolutions. Catherine Olivier évoque d'emblée le rôle du juriste de banque dans ce nouveau monde. Isabelle Riassetto étudie l'impact du conseil en investissement automatisé (robo-advisers) sur la protection du client, renforcée par la directive 2014/65/UE. Henri Wagner fournit les clés pour appréhender les nouvelles méthodes de levée de fonds au travers d'ICOs et en étudie les potentielles incidences en droit luxembourgeois. Joseph Delhaye se penche sur la compatibilité de la digitalisation des services bancaires avec les nouvelles obligations imposées aux banques, en particulier en matière d'identification de leurs clients. Susanne Goldacker présente plus particulièrement une vision des grandes évolutions en matière de services de paiement et des nouvelles réglementations qu'elles ont engendrées. Enfin, Max Braun analyse à la fois le rôle et la place des money mules dans diverses formes de fraudes en ligne, et les aspects préventifs et répressifs de la législation de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. Un bel éventail de réflexions rassemblé dans ces Actes de la journée de l'ALJB sur la finance digitale.

06/2019

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Littérature française

Bris de mémoire

"Sa maman le savait, il l'aimait plus que tout au monde, il avait vu comme elle avait souffert, il avait pleuré quand elle avait été malheureuse et il avait participé, heureux, à ses instants de bonheur. Mais parfois, Henri repensait à certains moments de sa jeunesse et là, il lui en voulait profondément. Jusqu'à ce jour-là, cependant, il avait su se taire, faisant la part des choses, par respect. Pourquoi, tout à coup, avait-il cru opportun de lui déverser tout cela, de lui poser des questions auxquelles elle n'avait pas pu répondre ? Près d'un an après, il s'en voulait et ne savait pas bien comment renouer le dialogue. Il savait qu'elle l'attendait, assise devant un programme télévisé qu'elle ne regardait pas, la main posée sur le téléphone, le cœur guettant l'arrêt d'une voiture devant sa porte. Lui, garé à cinq cents mètres à peine de chez elle, ne se décidait pas à franchir cette distance si courte qui lui permettrait de la serrer encore dans ses bras". Alliant intrigue et romance, "Bris de mémoire" nous entraîne dans l'univers de Julia. Issue d'une famille juive, elle a participé à l'exode lors de la Deuxième Guerre mondiale. Loin de toute vérité historique, cette période enfouie dans sa mémoire va refaire surface. Le fil de ses souvenirs fera resurgir des moments heureux et réveillera d'anciennes rancunes pour enfin éclairer le présent. Une question cependant reste sans réponse. Jusqu'à la fin de l'histoire, le lecteur pourra s'essayer à découvrir la vérité. Celle-ci en surprendra plus d'un.

03/2014