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Pascal Quignard

Extraits

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Littérature française

Sur le jadis

" Le passé est un immense corps dont le présent est l'œil. Ce corps rêve. La voix l'a abandonné. "

09/2002

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Littérature française

Les ombres errantes

" Il y a dans lire une attente qui ne cherche pas à aboutir. Lire c'est errer. La lecture est l'errance. "

09/2002

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Littérature française (poches)

Dernier royaume Tome 4 : Les Paradisiaques

"Nous dépendons de nos lieux plus encore que de nos proches". Pascal Quignard.

03/2007

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Littérature française

Villa Amalia

Loin devant les villas sur la digue, elle se tenait accroupie, les genoux au menton, en plein vent, sur le sable humide de la marée. Elle pouvait passer des heures devant les vagues, dans le vacarme, engloutie dans leur rythme comme dans l'étendue grise, de plus en plus bruyante et immense, de la mer.

08/2007

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Littérature française

La leçon de musique

Pourquoi les femmes ont-elles si peu composé de musique ? Les femmes naissent et meurent dans un soprano qui paraît indestructible. Les hommes perdent leur voix d'enfant. À treize ans, ils s'enrouent, chevrotent, bêlent. Les hommes sont ces êtres dont la voix casse - des espèces de chants à deux voix. On peut les définir, à partir de la puberté : humains qu'une voix a quittés comme une mue. En eux l'enfance, le non-langage, le chant des émotions premières, c'est la robe d'un serpent. Alors ou bien les hommes, comme ils tranchent les bourses testiculaires, tranchent la mue. C'est la voix à jamais infantile. Ce sont les castrats. Ou bien les hommes composent avec la voix perdue. On les appelle les compositeurs. Ils recomposent autant qu'ils le peuvent un territoire sonore qui ne mue pas, immuable. Ou encore ils suppléent à l'aide d'instruments les défaillances et l'abandon où l'aggravement de leur voix les a plongés. Ils regagnent de la sorte les registres aigus, à la fois puérils et maternels, de l'émotion naissante, de la patrie sonore. Ils s'en font virtuoses.

10/2002

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Français

Tous les matins du monde. Fiche de lecture

Venez découvrir Tous les matins du monde de Pascal Quignard, grâce à une analyse littéraire de référence ! Ecrite par un spécialiste universitaire, cette fiche de lecture est recommandée par de nombreux enseignants. Cet ouvrage contient la biographie de l'écrivain, le résumé détaillé, le mouvement littéraire, le contexte de publication de l'oeuvre et l'analyse complète. Retrouvez tous nos titres sur : www. fichedelecture. fr.

08/2021

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Littérature française

L'homme aux trois lettres

" Le tome VIII, Vie secrète, se consacrait à la question "Qu'est-ce que l'amour ?" Le tome IX, Mourir de penser, était consacré à la question "Qu'est-ce que penser ?" Le tome X, L'Enfant d'Ingolstadt, posait la question "Qu'est-ce que la peinture ?" Le tome XI de Dernier royaume, L'homme aux trois lettres, c'est mon "Qu'est-ce que la littérature ?". C'est ainsi que Pascal Quignard présente ce nouveau tome de Dernier Royaume. Il se pose la question de l'art auquel il a consacré toute sa vie. Dans la forme " océanique " qui caractérise ces volumes, il explique le bonheur qu'il a retiré de cette passion qui ne s'est jamais démentie. " Jaime les livres. J'aime leur monde. J'aime être dans la nuée que chacun d'eux forme, qui s'élève, qui s'étire. J'éprouve de l'excitation à en retrouver le poids léger et le volume à l'intérieur de la paume. J'aime vieillir dans le silence, dans la longue phrase qui passe sous les yeux ". Cette déclaration ouvre le nouveau merveilleux opus de Pascal Quignard, sans doute le plus autobiographique.

06/2022

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Littérature française

L'amour la mer

"Tout homme, toute femme, qui assigne une fin à l'amour, n'aime pas. Tout être humain ou animal qui fixe un but à l'amour, n'aime pas. Qui impose un contenu, n'aime pas. Qui rêve un foyer, une maison, un enfant, de l'or, une récompense, n'aime pas. Qui court après la réputation, l'ascendant social, le cheval, la voiture, l'honneur, n'aime pas. Qui vise le champion du tournoi, l'intégrité religieuse, la propreté, la délicatesse de la nourriture, l'ordre du lieu, le soin du jardin, n'aime pas. Celui qui prétend s'introduire dans un groupe auquel il n'appartient pas, ne serait-ce qu'atteindre les objectifs les plus sûrs - la mère dans l'homme, le grand-père maternel dans la femme -, n'aime pas. Celui qui recherche la culture, la virtuosité, le courage, l'expérience, la fierté, le savoir, n'aime pas. Dans l'étreinte Dieu et Je sont morts".

08/2023

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Littérature française

Le chant du marais

Paris, XVIe siècle. Au mois de mars, a lieu dans le quartier du Marais un prestigieux concours de chant. Bernon l'Enfant, à la voix cristalline, suscite admiration et jalousie, surtout de son concurrent le plus mortel... Ecrit en 2002, remanié, aiguisé, affûté vingt fois, adapté au théatre en 2005, ce conte à la beauté cruelle révèle au fil d'un voyage en eaux noires et profondes toute la précision de la plume de l'un des auteurs contemporains les plus talentueux et savants du XXIe siècle. Pascal Quignard, véritable chantre du passé et gardien des portes de la mémoire et de la mort, se saisit des coutumes d'époque et de la fureur des Guerres de Religion pour révéler l'incommensurable et intemporelle vérité chez l'homme : la perte de son innocence face aux vicissitudes du temps présent. Séduisant comme le Styx, dangereux comme les voix des sirènes, Le Chant du Marais nous plonge dans les noirceurs des désirs et de la vanité humaine. Une malédiction aux échos doux-amers transcendée par les obscurs et fascinants dessins de Gabriel Schemoul – dédicataire de cette vingtième version – qui s'empare avec maestria de cet univers baroque où charrient natures mortes et apparitions flottantes.

10/2016

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Littérature française

Dernier royaume Tome 12 : Les heures heureuses

Donner une forme imprévisible à sa propre vie et s'y tenir quelle qu'elle soit devenue, tel est le but de l'ascèse. A l'intérieur de l'énigme de chaque vie, chacun devient alors l'indice d'une chance, d'un heur qui est comme tombé du ciel. j'ai eu l'heur de vivre. Bon heur : bonne pioche. Mal heur : mal chance, mauvaise étoile.

08/2023

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Littérature française

Dernier royaume Tome 9 : Mourir de penser

Le neuvième tome de Dernier Royaume est consacré à la pensée. Ainsi Pascal Quignard arrive au coeur de sa quête. Livre après livre, Dernier Royaume cherche à éprouver une autre façon de penser. Un mode de penser qui n'a rien à voir avec la philosophie. Une façon de s'attacher à la lettre, à la fragmentation de la langue écrite, et d'avancer en décomposant les images des rêves, en désordonnant les formes verbales, en exhumant les textes sources. Ce livre explore trois choses. Comment la pensée et la mort se touchent. Comment la pensée est proche de la mélancolie. Comment la pensée s'abrite auprès du traumatisme. Celui qui pense "compense" un très vieil abandon. Ce qui fait le fond de la pensée c'est la mère manquante. De même que le rêve est un sens dont les images désordonnées, condensées, paradoxales, intuitionnent quelque chose qui a précédé le sommeil et qui fait retour en elles, de même la pensée est un sens qui use de mots écrits, retranscrits, retraduits, épluchés, étymologisés, néologisés, lesquels projettent des liens entre des silhouettes éparses, où on s'est jadis perdu.

09/2014

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Littérature française

Dernier royaume Tome 6 : La barque silencieuse

" Les romans imaginent une autre vie. Qu'est-ce qu'une autre vie sinon une autre intrigue ? Le large existe."

09/2009

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Philosophie

Rhétorique spéculative

" J'appelle rhétorique spéculative la tradition lettrée antiphilosophique qui court sur toute l'histoire occidentale dès l'invention de la philosophie. J'en date l'avènement théorique, à Rome, en 139. Le théoricien en fut Fronton. L'expression courante : ôC'est un littéraireö n'est pas une insulte. Elle est dotée de sens. Elle renvoie à une tradition ancienne, marginale, récalcitrante, persécutée, pour laquelle la lettre du langage doit être prise à la littera. Cette tradition oubliée est la violence de la littérature. "

12/1995

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Littérature française

Abîmes

" Qu'on n'oublie pas que je ne dis rien qui soit sûr. Je laisse la langue où je suis né avancer ses vestiges et ces derniers se mêlent aux lectures et aux rêves. "

09/2002

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Littérature française (poches)

Dernier royaume Tome 5 : Sordidissimes

" Les terreurs ne ressemblent pas aux bêtes qui les provoquent. Les affects n'ont pas les traits des ouragans dont la menace les effraie. Les blessures ne ressemblent pas aux armes. Les tristesses ne ressemblent pas aux mots. "

03/2007

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Littérature française (poches)

Petits traités. Tome 2

Les Petits traités ne sont ni des essais ni des fictions. Cela n'entrait dans aucun genre. C'étaient de courts arguments déchirés, des contradictions laissées ouvertes, des mains négatives, des apories, des fragments de contes, des vestiges. Je ne retenais que ce qui du temps était rejeté par l'Histoire tandis qu'elle prétendait écrire sa grande narration mensongère. Je ne retenais des livres des Anciens que ce que la Norme expulsait des littératures du passé pour asseoir son autorité collective et académique. J'ai toujours aimé les choses désavouées. C'est presque devenu une seconde nature. On regarde de haut ce qu'on méprise alors que le trésor qui reste du monde humain est peut-être ce qu'il a rebuté.

11/2002

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Littérature française (poches)

Albucius

Ce livre exhume un trésor composé de romans érotiques romains non pas inconnus, mais abandonnés dans le mépris ou l'ombre pour des raisons morales, esthétiques et scolaires. Ce sont les Mille et Une Nuits du monde romain sous la dictature de César et au début de l'empire. La vie de Caius Albucius Silus - la vie du plus grand et du plus singulier des romanciers d'alors - sert de conte-cadre. Ces cinquante-trois intrigues judiciaires, rudes, sanglantes, sexuelles, déclamatoires peuvent tour à tour être rapprochées des grands dialogues de Pierre Corneille, des romans noirs de Donatien de Sade, ou de la poésie objectiviste de Charles Reznikoff.

02/2004

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Littérature française (poches)

Le lecteur

Un récit dont les protagonistes sont le narrateur et un personnage disparu, auxquels il faudra sans doute ajouter le lecteur de ce livre dont le sujet est le pouvoir destructeur de la lecture. Car lorsque le narrateur s'interroge sur la disparition mystérieuse de ce personnage, nous devons comprendre qu'il s'agit de la sienne propre, et aussi de la nôtre. En effet, en lisant un livre, nous nous abandonnons tous à une sorte de jeu mortel où la personnalité s'abandonne et se perd. Tel est le point de départ original de cette haute méditation sur la lecture, et ses effets ambigus. Mais cette réflexion est menée à travers une oeuvre qui finit par constituer elle-même une aventure poétique et romanesque, le roman du lecteur dévoreur et dévoré.

10/2014

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Littérature française

Dernier royaume Tome 7 : Les désarçonnés

« Tout mythe explique une situation actuelle par le renversement d'une situation antérieure.Tout à coup quelque chose désarçonne l'âme dans le corps.Tout à coup un amour renverse le cours de notre vie.Tout à coup une mort imprévue fait basculer l'ordre du monde et surtout celui du passé car le temps est contnûment neuf. Le temps est de plus en plus neuf. Il afflue sans cesse directement de l'origine. Il faut retraverser la détresse originaire autant de fois qu'on veut revivre. »

09/2012

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Littérature française

La Réponse à Lord Chandos

Il y a une clé qui ne sèche jamais. Il s'agit de la clé qui déverrouillerait l'origine. La clé de la chambre interdite. On ne sait si elle est tachée de sperme ou de sang. On hésite toujours.

01/2020

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Beaux arts

La nuit sexuelle

Quand on sonde le fond de son cœur dans le silence de la nuit on a honte de l'indigence des images que nous nous sommes formées sur la joie. Je n'étais pas là la nuit où j'ai été conçu. Une image manque dans l'âme. On appelle cette image qui manque " l'origine ". Nous cherchons cette image inexistante derrière tout ce qu'on voit. Je cherche à faire un pas de plus vers la source de l'effroi que les hommes ressentent quand ils songent à ce qu'ils furent avant que leur corps projette une ombre dans ce monde. Si derrière la fascination, il y a l'image qui manque, derrière l'image qui manque, il y a encore quelque chose : la nuit. Il y a trois nuits. Avant la naissance ce fut la nuit. C'est la nuit utérine. Une fois nés, au terme de chaque jour, c'est la nuit terrestre. Nous tombons de sommeil au sein d'elle. Comme le trou de la fascination absorbe, l'obscurité astrale engloutit et nous rêvons en elle. Et si c'est par la nuit qui est en nous, interne, que nous nous parlons, c'est dans la nuit externe, quotidienne, qui semble à nos yeux venir du ciel, que nous nous touchons. Enfin, après la mort, l'âme se décompose dans une troisième sorte de nuit. La nuit qui régnait à l'intérieur du corps se décompose à son tour dans un effacement que nous ne pouvons anticiper. Cette nuit n'a plus aucun sens pour s'aborder. C'est la nuit infernale. Ainsi y a-t-il une nuit totalement sensorielle qui précède l'opposition astrale du jour et de la nuit. Nous procédons de cette poche d'ombre. L'humanité transporta cette poche d'ombre avec elle, où elle se reproduisit, où elle rêva, où elle peignit. Elle pénétra irrésistiblement dans les grottes obscures où elle tourna son visage vers des écrans blancs de calcite sur lesquels des images involontaires surgissaient et se mouvaient par la projection de la flamme d'un flambeau. Des millénaires passent: Elles continuent de défiler dans des salles étranges, édifiées dans le sous-sol des villes, où la ténèbre n'est plus divine mais produite artificiellement. Pascal Quignard.

09/2007

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Beaux arts

Angoisse et beauté

Les fantasmes qui nous hantent n'attendent pas pour conduire nos actions que nous y consentions. Ils n'attendent pas après le langage (qui n'envahit la tête que vingt-sept mois après notre conception, que dix-huit mois après notre naissance, qui nous quitte chaque nuit, avant de nous abandonner complètement dans la mort). Les fantasmes déterminent les jours, les rencontres, les heures, les gestes. Ils les contraignent. Ils présagent en silence. Ils s'imposent à nos mains, à nos voix tout à coup. Les nuits s'imposent à nos jours. P. Quignard

10/2018

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Littérature française

Dernier royaume Tome 10 : L'enfant d'Ingolstadt

"Qu'est-ce que je cherche, tome après tome, dans Dernier Royaume ? Une autre façon de penser à la limite du rêve. Une façon de s'attacher au plus près de la lettre, à la fragmentation de la langue écrite, et d'avancer en décomposant les images des rêves, en désordonnant les formes verbales, en exhumant les textes sources. Quelle étrange falsification a lieu dans le rêve ? Dans le dessin qui naît sous les doigts ? Dans le langage qui gémit ? Dans la pensée qui hallucine ? Dans la musique même ? Quel est ce mystérieux fantôme ou appelant ? Ce dixième tome de Dernier royaume n'a qu'un sujet : le faux qui fait le fond de l'âme. Le fond de l'âme hallucine. Le langage dédouble ses fantômes. Tous les arts élèvent des mondes faux. Même la dépression est un rêve. L'art dès son origine témoigne activement d'un passé présent : d'un rêve actif qui passe les générations et remanie ce qu'il fait revenir. L'art de la préhistoire est une référence fondamentale pour toutes les populations humaines actuelles. C'est le véritable patrimoine. Ce sont peut-être même les seules traces d'un fond universel qui s'est dispersé avec la curiosité territoriale propre à l'espèce et l'éparpillement des langues qui sont impuissantes à offrir d'aussi saisissantes archives originaires au fond des mots dont elles usent". Pascal Quignard

09/2018

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Littérature française (poches)

Une journée de bonheur

"Tout le monde – du moins à l'occident de ce monde – se souvient de ce fragment de vers que Horace a écrit dans son XIe Ode : Carpe diem. Cueille, extirpe, arrache le jour. Je veux comprendre ce beau vers mystérieux : pourquoi songer à cueillir le jour ? Ne vaudrait-il pas mieux vivre le moment qui passe, plutôt que l'arracher à l'intérieur des heures qui se suivent ?" Pascal Quignard

03/2017

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Littérature française

Princesse Vieille Reine

Le Nom sur le bout de la langue a été créé par Marie Vialle le jeudi 12 mai 2005, à Paris, au théâtre de la Bastille. Sonate de trois contes. Triomphe du Temps a été créé par Lam Truong et Marie Vialle le vendredi 29 septembre 2006, à Lyon, au théâtre des Subsistances. Sonate de quatre contes. Princesse Vieille Reine sera créé par Marie Vialle le jeudi 3 septembre 2015, à Paris, au théâtre du Rond Point. Sonate de cinq contes. * Princesse, vieille reine, tel est le destin des femmes. Cinq contes. Cinq merveilleuses robes : une longue tunique franque, une robe de soie de Chine longue et souple, un kimono japonais tout raide, un manteau de fourrure immense, une robe à crinoline Napoléon III. Plus le souvenir de la fourrure d'un chat et celui d'une robe en serge noir d'enfant. Robes sans pareilles, ostentatoires, un peu trop volumineuses, modifiant le corps à chaque fois complètement, dont on sait quel il est, puisqu'on l'a vu, en chemise, tout mince, avant qu'il revête ces soies, ces toiles, ces cotons et ces peaux, se farde, se contemple, se coiffe devant un grand miroir absent. Mais les âmes changent avec les étoffes, les époques, le temps qu'il fait, les rôles qu'on joue, les fonctions que l'on occupe, les masques que l'on porte, les âges, les situations, les liens, les désirs. C'est tout ce qui reste de Peau d'âne. Un vieux sac, bien réel, au fond de la scène, bien visible même s'il est sombre. Il est plus grand qu'un corps humain. On pourrait d'ailleurs loger un corps humain à l'intérieur de cette grosse outre faite dans une sorte de cuir marron foncé, ou noir, derrière lequel il est possible de se dissimuler, de vivre, de se changer, de déposer ses masques, de suspendre ses robes, de délacer ses chaussures. Une table plus ou moins réelle, côté cour, où travailler, manger, lire. Le cadre d'un grand miroir vide, complètement imaginaire, côté jardin. Le bord de scène est une rive abrupte, le bord d'un gouffre dangereux, au-delà duquel sont assemblés des animaux hostiles.

08/2015

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Littérature française

Critique du jugement

Kant publie Kritik der Urteilskrafi en pleine Terreur. Le «pouvoir d'évaluation» — la Beurteilung — plonge ses racines dans la «crainte du regard de l'autre». Je ne juge plus rien. J'ai jugé pendant vingt-cinq ans (de 1969 à 1994). Puis je me suis désengagé de tous les gages que je recevais des institutions qui m'avaient jusque-là engagé. Alors je n'ai plus eu d'autres ressources que la vente de mes livres. Aussitôt j'ai perdu toute hiérarchie (de nature artisanale) à l'intérieur de ce que j'écrivais et j'ai égaré toute anticipation (plus thématique que technique) dans les lectures que je faisais. Tout à coup, je commençai une étrange vie qui avait totalement renoncé au jugement. On ne trouvera pas ici une critique de la presse, de la télévision, des jurys, des comités de lecture, des cours, des tribunaux, des enfers. On trouvera une critique du jugement.

03/2015

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Littérature française (poches)

Sur l'idée d'une communauté de solitaires

Le propre de Port-Royal pour moi, c'est l'invention passionnante - même si elle est difficilement concevable pour l'esprit - d'une communauté de solitaires. Pascal Quignard

03/2015

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Musique, danse

La haine de la musique

"Quand la musique était rare, sa convocation était bouleversante comme sa séduction vertigineuse. Quand la convocation est incessante, la musique repousse. Le silence est devenu le vertige moderne. Son extase. J'interroge les liens qu'entretient la musique avec la souffrance sonore."

11/2002

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Littérature française

L'amour, la mer

"Tout homme, toute femme, qui assigne une fin à l'amour, n'aime pas. Tout être humain ou animal qui fixe un but à l'amour, n'aime pas. Qui impose un contenu, n'aime pas. Qui rêve un foyer, une maison, un enfant, de l'or, une récompense, n'aime pas. Qui court après la réputation, l'ascendant social, le cheval, la voiture, l'honneur, n'aime pas. Qui vise le champion du tournoi, l'intégrité religieuse, la propreté, la délicatesse de la nourriture, l'ordre du lieu, le soin du jardin, n'aime pas. Celui qui prétend s'introduire dans un groupe auquel il n'appartient pas, ne serait-ce qu'atteindre les objectifs les plus sûrs - la mère dans l'homme, le grand-père maternel dans la femme -, n'aime pas. Celui qui recherche la culture, la virtuosité, le courage, l'expérience, la fierté, le savoir, n'aime pas. Dans l'étreinte Dieu et Je sont morts".

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Littérature française

Compléments à la théorie sexuelle et sur l'amour

"Naissant, ne parlant pas, sans force, projeté dans les airs, nu, pleurant, surgissant dans l'orée du soleil. ". . Qu'est-ce que les anciens Romains entendaient par enfance ? Pourquoi, chez les anciens Grecs, le premier des dieux est-il Chaos, avant même le ciel et la nuit ? Qu'est-ce que le sommeil ? Qu'est-ce qu'une énigme ? Que veut dire Tirésias dans sa réponse alambiquée sur l'immense plaisir que ressentent les femmes ? Quelle est l'origine du mot sex ? Qu'est-ce qu'un fantôme ? Une sirène ? La Lorelei ? Psychè ? Hérô ? Comment la vie intra-utérine se prolonge-t-elle dans la vie atmosphérique sans y trouver de fin ? Pourquoi l'expérience humaine serait-elle bornée par le langage alors qu'il lui a fallu l'apprendre ? En quoi son destin serait-il voué à la vie en société ? Pascal Quignard est né en 1948 à Verneuil-sur-Avre (France). Il vit à Paris. Il a écrit entre autres Vie secrète, Le sexe et l'effroi, La nuit sexuelle, Angoisse et beauté, L'amour conjugal, Dans ce jardin qu'on aimait, L'amour la mer, Les Heures heureuses.

01/2024