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Rudy Lainé

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Histoire internationale

La nouvelle puissance américaine

Quel est exactement l'état du monde en ce début de siècle ? Le grand maître des relations internationales en propose une magistrale synthèse. Il passe au crible chacune des grandes régions de la planète, les saisit dans leurs contradictions, les décrit dans leur contexte et leur histoire, à l'heure de l'affirmation de la nouvelle puissance américaine. Il en va ainsi successivement de l'Europe, force montante à l'identité encore fragile et aux alliances incertaines, du continent américain, où l'Amérique latine s'affirme habilement face au grand voisin du Nord, de l'Asie, bien sûr, structurée par le jeu triangulaire entre la Chine, l'Inde et le Japon, du Moyen-Orient encore, où l'Iran, l'Irak et la Palestine fixent des conflits ouverts ou latents aux conséquences considérables, de l'Afrique, enfin, dont les problèmes appellent une vigoureuse réaction de la communauté internationale. L'Amérique domine le monde, et sa puissance nouvelle la place devant un choix : soit céder à la tentation de l'unilatéralisme, soit travailler à l'équilibre des forces dans le cadre d'une politique d'action concertée à long terme. Hégémonie ou leadership ? Idéalisme ou réalisme ? Henry Kissinger, on le sait, appartient à la deuxième école. C'est pourquoi son ambition est aussi, dans ce livre, de définir les modalités pratiques d'une politique étrangère adaptée aux réalités de chacune des régions considérées, à l'heure de la globalisation des économies. Une politique digne de ce nom, où le souci de la sécurité collective aurait sa place au même titre que la défense de l'intérêt national.

03/2003

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Critique littéraire

La bonté, une certaine folie ?

Don Quichotte, Jean Valjean, Monsieur Pickwick et l'Idiot sont des hommes au destin peu commun, des originaux ou des parias qui sont très souvent seuls tout en étant en contact avec la société. Ils ont un comportement inhabituel qui les fait passer pour fous aux yeux des autres. Comment se manifeste leur folie ? Ils se montrent bienveillants envers leurs semblables et tentent de faire triompher les valeurs du Christ : l'amour, le pardon et la paix. Mais c'est le contraire qui se produit car il y a une inadéquation fondamentale entre ces antihéros et la société dans laquelle ils vivent. À la lecture de l'Évangile selon Saint Jean on constate que certains passages semblent s'entretenir de nos quatre personnages : « Ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres. Si le monde vous hait, sachez que moi, il m'a pris en haine avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait son bien ; mais parce que vous n'êtes pas du monde, puisque mon choix vous a tirés du monde, pour cette raison, le monde vous hait. » (Jn 15, 17-19) Youssef Ferdjani plaide donc ici pour la folie. Faire preuve de bonté s'apparente à une forme de suicide puisque les valeurs du Christ sont bafouées dans la société humaine. Cette idée a été développée par plusieurs philosophes : Érasme, Kierkegaard et Nietzsche. Mais ce sont les grands écrivains Cervantès, Hugo, Dickens et Dostoïevski qui ont le mieux donné vie à cette tension entre bonté et folie. Un ouvrage destiné à ceux qui ont pris le parti de la « douce » folie !

10/2015

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Histoire internationale

Giuseppe Mazzini. Père de l'unité italienne

Avec Cavour, Garibaldi et Victor-Emmanuel II, Giuseppe Mazzini (1805-1872) est la quatrième figure tutélaire du Risorgimento italien et il mérite autant qu'eux d'être connu en France pour le rôle essentiel qu'il a joué dans l'histoire de son pays et pour l'héritage politique et intellectuel qu'il a laissé, héritage encore vivace de nos jours. De grandes figures comme Thomas Carlyle, Gandhi, Giovanni Gentile, Thomas Mann, Adam Mickiewicz, Friedrich Nietzsche, Romain Rolland, Carlo et Nello Roselli, Gaetano Salvemini, Alexis Tolstoï, Woodrow Wilson ont écrit sur lui et se sont inspirées de son œuvre ; c'est lui qui a élaboré le projet le plus cohérent et le plus moderne : rassembler l'Italie dans une république unitaire. Ayant passé l'essentiel de sa vie en exil, il est à l'échelle européenne l'un des principaux théoriciens de la démocratie moderne, du nationalisme et de la question sociale, ce qui a fait de lui l'un des adversaires longtemps redoutés de Marx. Ses idées restent actuelles sur de nombreux points : la politique comme religion civile ; les rapports entre les nations et l'union des peuples en Europe ; une conception politique et sociale qui s'efforce de concilier libéralisme, démocratie et socialisme, anticipant sur les conceptions du socialisme libéral. A l'heure où, tout comme nous, notre " sœur latine " tente d'explorer une voie vers la modernité qui lui soit propre, cette passionnante biographie, qui est la première en France mais s'appuie sur l'historiographie italienne récente comme sur une lecture exhaustive et personnelle des écrits de Mazzini, vient combler une lacune en permettant de lui restituer la paternité de ses réflexions et initiatives politiques.

05/2006

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Sociologie

Le politiquement correct français. Espistémologie d'une crypto-religion

Il s'agit ici de comprendre pourquoi par exemple Elisabeth Badinter avait dénoncé le politiquement correct qui faisait accepter la polygamie et les mariages forcés "au nom de toutes les cultures" et du refus d'une "intolérance" supposée. C'était "aller au-dessous du niveau de la mer" avait-elle formulé lors de l'émission de France 2 A vous de juger en janvier 2006 et dont le thème portait sur le fait "d'être français aujourd'hui". Ce (non) débat, jugé "indigne" par d'autres, avait débouché dans ses non-dits et ses refus à la réitération en 2012 du score déjà élevé du FN en 2002. Ce sont ces manques, cette fuite en avant vers la destruction de ce qui permet d'être ensemble - et non pas seulement de vivre ensemble - qui sont ici analysés en des critiques diverses (des saillies) mettant en cause par exemple la théorie dite du "genre", l'effacement de l'idée de nation, de valeur objective, bref, la mise à l'index de tout ce qui ne pense pas de façon gauche, allant de la haine du "riche" à la diabolisation d'Israël... Pendant ce temps, à Tunis, l'on condamne une chaîne de télévision pour avoir diffusé le film Persépolis qui avait illustré la personne de Dieu, et, à Damas, on tue dans l'indifférence quasi générale : a-t-on vu les adeptes du politiquement correct se ruer vers les ambassades de ces deux pays ? Non. Bien entendu. Pourquoi une telle évidence ? C'est ce qu'il nous faut comprendre. Au sens d'expliquer, donc d'évaluer, et non pas seulement de décrire.

05/2012

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Littérature étrangère

L'Élève du philosophe

Dans cette ouvre, dont l'écriture apparemment classique dissimule un baroque foisonnant, la grande romancière Iris Murdoch étudie sous un jour nouveau le problème des relations de maître à élève ; et le jeu extraordinairement complexe des rapports humains, dans les circonstances quotidiennes de la vie, se trouve ici dévoilé avec une précision exemplaire. L'histoire se passe dans une station thermale imaginaire et cependant très britannique. Le grand philosophe Rozanov, à la fin de sa vie, revient dans sa ville natale, afin d'y écrire son «grand livre», qui révélera sa «doctrine secrète». Mais il a également d'autres préoccupations, et parmi celles-ci un étrange projet qui place ceux qui l'entourent dans des dilemmes particulièrement délicats. Il y a non seulement George McCaffrey - l'ancien élève de Rozanov, qui demeure fasciné par son maître - mais aussi la mère de George et son frère Tom, ainsi que le Père Bernard : tous se retrouvent enfermés dans le cercle magique de la volonté du philosophe. George, qui s'est choisi lui-même le rôle de la brebis galeuse, espère obtenir le salut et la rédemption ; d'autres personnages, parmi lesquels Stella, sa femme, et Diane, sa maîtresse, voudraient bien «sauver George de lui-même». L'innocence et le désir du salut, la haine et l'exercice magique du pouvoir : telles sont les forces contraires qui animent L'élève du philosophe. C'est une ouvre riche et multiple, où la gravité de la réflexion n'interdit pas la présence d'un humour aussi raffiné que souverain : manifestement nous avons ici affaire à un très grand écrivain au sommet de son art, et qui joue avec aisance de tous les registres.

11/1985

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Pléiades

Mémoires. Tome 7, 1718-1721, Additions au journal de Dangeau

Le temps est passé des grandes espérances : la Banque de Law tourne les têtes, un "exécrable" nonce entretient le feu de l'Eglise de France, le venimeux abbé Dubois vend la monarchie des lys à Messieurs les Anglais et la dresse contre l'Espagne de Philippe V, roi Bourbon, ancien duc d'Anjou ! Bientôt, ce seront le complot de Cellamare, l'étrange composition d'une duchesse de Berry faisant, entre deux quartiers de dévotion, la fête sous la direction de son amant et de la Mouchy ; puis les débuts prometteurs de la "religieuse Tencin". Et l'on verra, par les yeux du Témoin visionnaire, les robes rouges du Parlement s'égailler sous les frondaisons de Pontoise, et la pourpre cardinalice de Dubois annoncer le règne d'un Fleury, fils de rat-de-cave, et le tunnel des années grises. Mais, presque au centre du tableau, plus de lumière que jamais, le lyrisme de la haine, le grand flamboiement : "L'insulte, le mépris, le dédain, le triomphe lui furent lancés de mes yeux jusqu'en ses moelles..." Un premier président abattu, tout le Parlement confondu ; bâtard - Titan redevenu (provisoirement) pygmée -, le duc du Maine est enfin réduit à son rang de pairie. L'implacable Saint-Simon, jubilant, fixe la scène pour l'éternité : tous les critiques tiennent la relation du lit de justice du 26 août 1718, épopée de la justice divine et de sa vengeance, pour le chef-d'ouvre, peinture dans la peinture, d'un artiste de la langue, peut-être ici supérieur à Tacite et, Sainte-Beuve l'avait admirablement compris, supérieur à tout.

09/1987

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Religion

L'esprit et la pensée

En dépit des prouesses de la technologie, les rêves de progrès se brisent face à ce constat effrayant : le chaos règne en de nombreux points du globe, la haine raciale et nationaliste sévit et donne libre cours aux pires barbaries, le doute s'installe dans les esprits quant à l'avenir "radieux" promis à l'humanité. Dans L'Esprit et la pensée, Krishnamurti évoque deux voies possibles pour renverser la situation. La première, la plus classique, consiste à vouloir changer les structures sociales, politiques et économiques. Pour l'auteur, cette voie est vouée à l'échec, car c'est la pensée qui l'inspire. La seconde, plus inattendue, passe par une mutation intérieure qui, elle, procéderait de l'esprit. Mais comment faire la distinction entre esprit et pensée, et en quoi sont-ils liés ? Plutôt que de livrer d'emblée les réponses, Krishnamurti invite le lecteur à observer pas à pas le panorama réel de nos processus mentaux, à voir les succès et les impasses sur lesquels ils débouchent. Il nous fait ainsi découvrir cette deuxième voie, celle où le changement ne se fonde plus sur une action volontariste et collective, mais mise sur une mutation radicale, individuelle, intime, inédite. Jiddu Krishnamurti (1895-1986) est un penseur très à part dans l'histoire des mouvements spirituels. Tout en dispensant son enseignement au cours de multiples conférences et à travers de nombreux ouvrages, il a toujours obstinément refusé toute position d'autorité, laissant à chaque individu la liberté entière d'interpréter son message. " Il est unique ", disait de lui Henry Miller, tandis que George Bernard Shaw le proclamait un " maître spirituel d'exception ".

03/2003

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Sociologie

L'AUTRE. Etudes réunies pour Alfred Grosser

L'actualité a conféré au thème de l'altérité une importance souvent faite de sang et de haine, mais aussi de solidarité et d'affection. Promue par la mondialisation et aiguisée par le "réveil identitaire", les drames du développement ou de la pauvreté, l'idée d'altérité est fédératrice des passions de notre monde contemporain. Offert à Alfred Grosser, ce livre se réfère à son oeuvre qui a poursuivi une longue quête des "identités difficiles", à la rencontre des traditions nationales, religieuses et sociales. Elle l'a fait dans l'ignorance des frontières ; celles qui cloisonnent les disciplines et stérilisent les savoirs. Personne n'ignore que l'individu est toujours situé, mais on sait aussi que rien ne se dit ni ne se fait sans invention à la première personne. Qu'on regarde la scène mondiale ou nationale, qu'on se tourne vers le passé ou qu'on observe le présent, c'est toujours l'acteur qui est au premier plan de l'analyse, avec la certitude que celui-ci se distingue et s'expérimente dans la découverte de l'Autre. Avec la conviction que la science ne se sépare pas de la vie, que la connaissance ne vaut rien si elle ne contribue pas à la recherche de l'universel. Eclairé par cet enseignement, le lecteur trouvera ici l'une des premières synthèses consacrées à la question de l'Autre. Associant la philosophie et la théologie, la science politique et l'histoire, la sociologie et le droit, ces hommages à Alfred Grosser explorent les espaces où se forment et s'expriment les reconnaissances et les exclusions.

12/1996

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Histoire internationale

MESSAGER EUROPEEN N7

Alain Finkielkraut, Le crime d'être né Karel Kosik, Le Printemps de Prague, la «fin de l'Histoire» et le Schauspieler (Entretien) - Le sourire et la bouche - Victoire de la méthode sur l'architectonique Les chancelleries, le droit des peuples, le sang des hommes Paul Garde, Bosnie-Herzégovine : la spirale de la capitulation Ivan Lovrenovic, Les Croates et la Bosnie Drazen Budisa, «Que la haine n'ait pas le dernier mot dans l'histoire de la Bosnie-Herzégovine» (Entretien) Drazen Katunaric, Marsyas à Paris Roger Rotmann, Comment être munichois Alain Finkielkraut, Le miracle, non l'idylle Communautés de destin Michael Löwy, La nation comme communauté de destin : actualité d'Otto Bauer Jean Larose, Une crise de province Elisabeth de Fontenoy, Quatre-vingt-treize, quatre-vingt-quatorze ou La désolation républicaine Georges Clemenceau, Discours prononcé à La Roche-sur-Yon en octobre 1906 Hommes dans de sombres temps : Simon Doubnov Renée Poznanski, Simon M Doubnov, un historien dans son temps Simon Doubnov, Les pogromes d'octobre et «Les leçons de ces journées terribles» (1905-1906) Le détour par la musique Rémi Stricker, Musique. Mémoire. Machine Enrica Lisciani-Petrini, Philosophie du «charme» de la musique Jacques Dewitte, Obscurité, fidélité et lumière (Sur le Fidelio de Beethoven) Béatrice Berlowitz, An die Musik Hans Jonas, Philosophie. Rétrospective et prospective à la fin du siècle Chroniques Jacqueline Rousseau-Dujardin, A propos de la psychanalyse. Réponses aux questions du Messager européen à propos du symbolique François Ricard, A propos d'un jeune président Elisabeth Altschull, «Europe is back» (L'Europe est de retour) Jean-Noël Gaudy, L'école, les Tartuffes et la modernité

11/1993

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Critique littéraire

Le dossier Kerguelen

Ct des grands navigateurs du XVIIIe sicle qui dcouvrirent les lieux enchanteurs de la Nouvelle-Cythre et moururent en hros comme Cook ou La Prouse, Kerguelen est un des oublis de l'aventure maritime franaise l'ge des Lumires. Parti pour dcouvrir enfin le Continent Austral, cet aristocrate breton n'entrevit que des brumes glaces et une terre inhospitalire qui porte aujourd'hui son nom, mais qui le mena du commandement de ses deux expditions en 1771-1772 et 1773-1774 au Conseil de Guerre qui le jugea Brest en 1775 : de la gloire la dchance, il n'y eut que l'espace de quelques mois. Dans Le Dossier Kerguelen, Loc du Rostu prsente et commente des documents indits ou peu connus. D'abord, la rarissime Relation que Kerguelen publia en 1782 de ses deux voyages ; ensuite, les pices du procs de Brest : les mmoires de Kerguelen et de ses adversaires. Sans vouloir porter un jugement sur un procs qui appartient aujourd'hui l'Histoire, mais qui trace de la marine d'Ancien Rgime dans ses aspects les plus vridiques, et parfois les plus crus, un portrait d'une singulire prcision, l'auteur a tent de ranimer le monde du voyage au long cours : univers d'enfermement et de haine, de complaisances et d'hrosme quotidien ; il y a l des intrigues qu'oserait peine imaginer un romancier et que restituent des textes de littrature brute. On a fait suivre l'ouvrage d'un glossaire maritime et d'un index. Il est illustr, et prcd d'une prface du capitaine de vaisseau Yves La Prairie.

01/1992

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Littérature française

L'Argentina

On l'appelait "Alicia l'Argentina" lorsqu'elle est réapparue au grand hôtel du Palais à Biarritz à la fin du siècle dernier, tentant de mettre fin à ses jours. On disait qu'elle avait été une grande actrice dans son pays, révélée toute jeune par Louis Jouvet lors de sa légendaire tournée en Amérique latine, mais aussi chanteuse de tangos. Mais pourquoi a-t-elle quitté Buenos Aires alors qu'elle y menait grand train et avait épousé un célèbre joueur de polo ? Pourquoi Paris dans le milieu théâtral Argentin des années soixante-dix puis Biarritz ? Quel est le mystère de cette femme qui a choisi le théâtre pour rester en vie alors même que la dictature des colonels fait basculer son destin ? C'est ce combat pour l'art qui la distingue. A Biarritz, elle accepte de rencontrer un jeune cinéaste français, pour une dernière interview filmée... un lien se tisse qui le conduira des années plus tard à se lancer sur les traces du passé d'Alicia pour mieux redécouvrir celle qu'on appelait dans les films réalistes de l'Argentine péroniste : "Alicia la Estrela del Sur". Car sans raison apparente, elle fait de lui l'héritier de son journal intime et d'un appartement, sous condition d'un étrange marché. Marc Bélit nous entraîne dans cette quête et ce double voyage, à la fois biographie imaginaire d'une artiste méconnue et plongée dans l'atmosphère des romans de Sabato ou de Borgès où le réel vacille et l'imaginaire se superpose, faisant de la vie rêvée, une vie plus vivante encore que la vie réelle.

04/2019

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Littérature française

Whitesand

A l'orée des années soixante-dix dans le Sud de l'Etat du Mississippi, un homme d'une trentaine d'années débarque à Huntsville au volant d'une Mustang dont le bruit déglingué aiguise la curiosité des badauds. Repérant un garage, Ray Harper y conduit son automobile dans l'espoir d'une réparation rapide et peu coûteuse, mais son allure de beau gosse et sa politesse naturelle ne trouvent d'autre accueil en ces lieux que celui réservé aux étrangers. D'un calme remarquable, il ne répond pas au mépris, comprend qu'il n'a d'autre choix que de rester sur place un moment, chercher un boulot et repartir après avoir acheté une nouvelle auto. Se liant d'amitié avec la serveuse du bar principal, Ray va trouver une chambre et du travail, d'abord en ville puis plus longuement chez les frères Ackerman, propriétaires avec leur mère du domaine de Whitesand. Ainsi s'offre à Ray la possibilité d'approcher cette famille dont le passé résonne dramatiquement avec le sien... Lionel Salaün choisit le Mississippi, ses saisons aux fulgurances terrifiantes, ses bourgs paumés étouffés d'ennui et de renoncement, pour faire le portrait d'une humanité divisée. Il éclaire avec empathie des personnages au visage grimaçant de haine, de souffrance ou baigné de bonté, donne à voir l'opacité de leurs mémoires pour peu à peu dévoiler l'énigme et la source de leur histoire commune. L'Amérique stigmatisée par un lourd passé d'injustice sociale et raciale est ici comme en écho ou en miroir aux dangers qui infestent aujourd'hui l'Europe.

03/2019

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Sciences historiques

Mémoires en jeu N° 8, hiver-printemps 2018-2019 : Pourquoi une encyclopédie ?

Dossier : Pourquoi une Encyclopédie ? Les chercheurs, les enseignants et les professionnels des arts, de la culture et de l'information sont de plus en plus amenés à utiliser des mots appartenant au champ de la mémoire et du témoignage. Ces mots sont associés à la religion, à l'histoire et au droit, d'un côté, à la littérature et à l'art, de l'autre, et ils sont également très présents dans les autres disciplines des sciences humaines et sociales et des sciences dites exactes. Ainsi, nombreux sont ceux qui, aujourd'hui, pensent avec le témoignage et sont amenés à prendre en compte les manifestations ou les contextes mémoriels. Mais si l'heure est donc propice à travailler ces concepts et ces notions, à les identifier, les définir, réfléchir sur leur provenance comme sur leurs effets, il est également important de ne pas en remettre à plus tard la critique. Faisant de celle-ci le moteur de cette recherche collective, il s'agit de maintenir une distance vis-à-vis de termes qui, chargés d'émotion et d'histoires, polarisent aujourd'hui pas moins qu'hier des enjeux de pouvoirs intellectuels et / ou politiques, parfois même de simples rivalités de positionnement. Thématiques abordées : La notion de Testimonio en Amérique Latine. Hibakusha : le statut de la victime au Japon et son évolution au XXe siècle. Victime versus Martyr. Confesseurs, martyres et héros. Une définition de la littérature mémorielle est-elle (encore) possible ? Le Discours mémoriel et ses lieux communs. Les mots valises : comment les concepts traversent les frontières. Mémoires hétérodoxes. L'évolution de la "zone grise" . Mémoires, musées et muséographie. Paysage. Histoire orale, mémoire ouvrière. Occupations (amis et ennemis).

04/2019

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Sciences politiques

Les prophètes du mensonge. Etude sur l'agitation fasciste aux Etats-Unis

Outil de décryptage des discours fascistes aussi bien que manuel de résistance, ce livre semble forgé à la flamme des luttes les plus récentes. Longue enquête sur les agitateurs fascistes, menée dans les Etats-Unis des années 1940, il s'inscrit dans le cadre des recherches sur la personnalité autoritaire imaginées par les membres exilés de l'Ecole de Francfort. " Ces étrangers, ennemis de l'Amérique, sont à l'image de ces parasites qui déposent leurs oeufs dans le cocon d'un papillon et en dévorent les larves. " C'est ce genre de propos d'une rare violence, disséminés dans des journaux, pamphlets ou discours, qu'examine Les Prophètes du mensonge, en décryptant les techniques de persuasion et les motifs psychologiques de l'agitation fasciste des années 1940 aux Etats-Unis. Au-delà du contexte américain de cette époque, par une méthode novatrice empreinte de psychanalyse, les auteurs dégagent les thèmes récurrents, schèmes argumentatifs et procédés rhétoriques de cette démagogie pour en révéler le sens implicite et, surtout, la signification politique. L'ouvrage montre comment le malaise social engendré par les sociétés capitalistes modernes est ainsi exploité pour enflammer les esprits, détourner les émotions vers des " ennemis " - l'Autre, le Juif, les Rouges -, cibles faciles d'un discours de haine. L'agitation politique tranche ainsi avec l'activisme progressiste qui, lui, vise à changer effectivement les structures sociales et politiques à l'origine du malaise. Diagnostic cru sur le devenir de la démocratie, Les Prophètes du mensonge démonte les procédés qui étouffent les capacités de jugement et la pensée réflexive. Un manuel de résistance intellectuelle et politique contre la séduction des discours fascistes, d'une brûlante actualité.

04/2019

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Beaux arts

Histoire de la critique d'art

De façon étonnante, il n'existe pas d'histoire récente et complète de la critique d'art. La seule qui fut écrite, celle de Lionello Venturi, date de 1936. En dehors de cet essai général, on trouve des travaux concernant des périodes déterminées, mais aucun qui propose, comme l'ouvrage de Gérard-Georges Lemaire, une histoire des écrits sur l'art depuis les Grecs jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, en Europe et en Amérique. C'est à Denis Diderot qu'il revient d'avoir élevé la critique d'art au rang de genre littéraire à part entière. Cette consécration est le fruit d'une longue histoire qui commence avec l'Antiquité grecque et latine, se prolonge à la Haute Renaissance italienne, puis s'épanouit lorsque la naissance des Salons, à partir de la fin du XVIIe siècle, donne lieu à de libres commentaires des amateurs d'art. Au XIXe siècle, de nombreux écrivains rédigent leurs Salons ou font le portrait des artistes, ces derniers décidant souvent de prendre à leur tour la plume pour faire oeuvre critique. Cette relation étroite entre l'art et la littérature fait tache d'huile dans toute l'Europe et, plus tard, aux Etats-Unis. Au XXe siècle, la critique est profondément enracinée dans les moeurs. Parallèlement aux écrits des écrivains et des artistes, une presse spécialisée émerge et, avec elle, de plus en plus de professionnels. Le genre se diversifie et s'universalise. Cet ouvrage réinterroge, tout en retraçant son histoire, cette aventure de la pensée et du goût qui accompagna le développement de l'art occidental.

01/2018

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BD tout public

Mode O'Day

Longtemps considérée par les fans de Robert Crumb comme une oeuvre mineure dans sa pléthorique bibliographie, Mode O'Day vaut mieux que sa réputation et mérite largement d'être redécouverte. Avec ce personnage créé au milieu des années 1980 dans les pages du magazine Weirdo - dont il assure la direction éditoriale avec sa femme Aline Kominsky entre 1981 et 1993 - Crumb dresse un portrait au vitriol de l'Amérique de Reagan et de ses chimères, qui n'était que la préfiguration de notre monde actuel, dans lequel les hordes de Donald Trump sont l'aboutissement logique d'un système qui a vu l'homme, prédateur de ses semblables, se transformer en assassin de son propre environnement. Archétype de la femme dopée à la confiance et aux promesses de l'ultra-libéralisme, Mode O'Day est prête à tout pour se faire une place dans le petit monde branché de Los Angeles. Accompagnée de Doggo, un chien désabusé qui a fait de la " lose " une philosophie, et de Porpy, un marsouin condamné à la solitude par sa passion de l'informatique, elle multiplie les tentatives pour accéder à cette célébrité sans laquelle la vie ne vaut pas d'être vécue. Dernier bras d'honneur adressé par Crumb à son pays natal -qu'il quittera peu après pour venir vivre dans une France à ses yeux moins brutale- Mode O'Day conserve toute son acidité et sa virulence. Le volume est complété d'histoires antérieures -dont les très rares strips de Roberta Smith- qui permettent de vérifier que Crumb, contempteur impitoyable de ses semblables, ne s'est jamais trompé sur le destin qui les attendait.

09/2018

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Théâtre

Ces reines qui furent des rois

Au cours des siècles, très peu de femmes ont exercé le pouvoir dans de grands pays. Le plus souvent, celles qui accomplirent cette lourde charge, ne le firent qu'en tant que régentes. Mais les femmes qui ont hérité du pouvoir et qui l'ont exercé, sont exceptionnelles. Jean-Pierre Fouchy, auteur niçois de livres historiques, passionné de théâtre, en écrivant trois pièces, s'est donné pour mission de présenter le destin de reines qui ont commandé aux hommes. Les héroïnes de cette trilogie sont, dans l'ordre chronologique, Jeanne d'Anjou qui a régné sur Naples et la Provence (XIVe), Christine de Suède (XVII) et Catherine II, tsarine de Russie (XVIII). La première pièce, "Jeanne d'Anjou, roi de Naples, comtesse de Provence", fait vivre aux lecteurs les heures claires et sombres d'une femme qui a tout connu, la profusion et le manque, l'amour et la haine, l'espoir et le découragement. Malheureusement, elle mourut comme elle vécut. Avec "Christine, roi de Suède", on découvre le mal être d'une personne moitié Vénus, moitié Mars, véritable "Pallas du Nord ", plongée dès l'enfance dans la politique et qui n'eut de cesse de s'en extraire. "Bons baisers de Catherine de Russie ou Controverse sur l'état de la Russie au temps des Lumières", révèle une "dispute" par livres interposés entre la Grande tsarine et un Français qui, au retour d'un voyage en Sibérie, avait eu l'outrecuidance de rendre publiques ses observations montrant l'archaïsme d'un peuple composé, en grande partie, d'alcooliques syphilitiques, qui opprimait les populations conquises et dont les femmes étaient des esclaves.

11/2018

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Littérature étrangère

Une comédie des erreurs

Dans une petite université au fin fond de la Virginie, une jeune lesbienne idéaliste tombe amoureuse de son professeur de poésie, réputé pour ses frasques homosexuelles. Improbable mais pas impossible - nous sommes au milieu des années 1960 -, quoique peu recommandable. S'ensuivent quelques nuits d'amour torrides, une grossesse inattendue, un mariage à la va-vite, un deuxième enfant pour redresser le tir et, faute d'y parvenir, un ressentiment qui tourne à la haine mutuelle qui se transforme en envies de meurtre. Alors Peggy plaque mari et fils pour disparaître avec sa fille de trois ans dans une cambrousse du sud des Etats-Unis. Elles squattent une bicoque délabrée et vivotent sous les identités usurpées d'une femme noire et de sa fille. La petite Karen est pâle et blonde, et alors ? A cette époque-là et dans ces régions-là, une seule goutte de sang noir dans un arbre généalogique suffit à justifier d'une appartenance à la race considérée jusque peu comme inférieure. Ce qui arrange Peggy, car c'est la planque idéale. Mais échappe-t-on jamais à ses origines ? Les hasards du destin rapprocheront les membres de cette famille ô combien dysfonctionnelle, pour le meilleur et pour le pire. Dans cette comédie inouïe d'audace et d'intelligence, les Blancs sont noirs, les riches sont pauvres, les homos hétéros et vice-versa. Bien-pensants, conservateurs, utopistes, narcissiques, hippies et intellos : tous se croiseront au détour de situations rocambolesques, et personne n'en sortira indemne. Avec Nell Zink, dîtes adieu au mythe américain des années 1960, et ne vous fiez jamais aux apparences.

08/2016

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Poches Littérature internation

La fin d'une liaison

A Londres, par une soirée sombre et mouillée de janvier 1946, Maurice Bendrix, écrivain, rencontre par hasard son ami Henry Miles, diplomate, qu'il n'avait plus vu depuis un an et demi. Henry est marié à Sarah avec qui Bendrix a eu une liaison. Il a rencontré le couple à l'été 1939 et Sarah l'a tout de suite attiré par sa beauté et son air heureux. Après quelques années d'une passion intense, un obus frappe la maison où se sont retrouvés les deux amants. Pendant plusieurs minutes, Sarah croit Bendrix mort. Lorsqu'il réapparaît, Sarah, bouleversée, met brutalement fin à leur histoire sans un mot d'explication. Lors des retrouvailles des deux hommes, Henry confie à l'écrivain rempli de haine qu'il est inquiet. Il a le sentiment que son épouse le trompe. Rongé par la curiosité et la jalousie, Maurice tente de convaincre Henry d'engager un détective privé pour s'assurer de la fidélité de sa femme, mais Henry n'ose pas. Bendrix décide alors d'engager lui-même un détective. Au terme de son enquête, ce dernier lui remet le journal de Sarah. Il comprend enfin le revirement inexplicable de sa maîtresse le jour fatidique de leur rupture. Un des romans les plus autobiographiques de Graham Greene, La Fin d'une liaison est une histoire en trompe-l'oeil sur le tiraillement d'une femme entre son amour illégitime et Dieu. Elle laisse d'abord croire à une passion classique qui s'avère plus grave et complexe qu'il n'y paraît et que chaque lecteur peut interpréter à sa guise.

06/2016

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Littérature étrangère

Le figuier

La construction en 1966 d'un nouveau Collège à Getxo, au Pays basque, fait ressurgir l'histoire de Rogelio Ceron, cet homme solitaire arrimé à un terrain isolé et au seul figuier qui y pousse depuis la fin de la guerre civile. Rogelio Ceron est un ancien phalangiste, de ceux qui, à la nuit tombée, allaient de maison en maison débusquer les " rouges " pour les fusiller sans autre forme de procès. Au cours d'une de ces " expéditions " punitives, Ceron est marqué par le regard de haine que lui jette un enfant, Gabino, à qui il vient d'enlever son père et son frère. Le phalangiste se persuade aussitôt que cet enfant finira par le tuer. Le lendemain, Ceron s'aperçoit que les deux corps ont été enterrés sous un monticule de terre où a été plantée une pousse de figuier. Il se transforme alors, rompt avec les phalangistes, pour se consacrer à la mission tacitement ordonnée par l'enfant, de veiller le figuier. Il est persuadé que l'enfant et lui sont liés par le destin. Pourtant, pendant trois décennies, Rogelio et Gabino n'échangent pas un mot. Le silence est un personnage de plus dans cette tragédie. A l'image du silence des familles des victimes de la guerre civile qui ont enduré quarante ans d'un exil intérieur, sans pourvoir exprimer leur douleur. Rogelio et Gabino représentent les deux Espagne, mais au fil des années, ils sortent peu à peu du cadre initial de chacun de leurs camps. Le figuier incarne l'oubli impossible, le souvenir vivant et silencieux. Le figuier pousse et ses racines se nourrissent des morts de la guerre.

01/2016

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Philosophie

Heidegger, les Juifs, la Shoah. Les Cahiers noirs

Ecrit dans le sillage de la publication récente des Cahiers noirs, ce livre dit l'urgence et la nécessité de relire aujourd'hui la philosophie de Heidegger. Dans sa préface à l'édition française, Donatella Di Cesare écrit :" J'espère que ce livre ne sera jugé qu'après avoir été véritablement lu jusqu'à la fin. Nous sommes dans une période où la complexité est mal supportée [...]. Ce livre prend en considération ce que Heidegger écrit sur les Juifs et sur le judaïsme dans les Cahiers noirs publiés jusqu'à présent, qui couvrent la période de 1931 à 1948. L'antisémitisme est la grande nouveauté de cette oeuvre [...]. Il ne peut en aucune façon être minimisé, pas plus qu'il ne peut être nié [...].Il n'a rien d'un sentiment, d'une haine qui va et vient, et qui peut être circonscrite à une seule période. Il a une provenance théologique et une intention politique. Dans le cas de Heidegger, il revêt également une dimension philosophique. L'adjectif "métaphysique" n'atténue pas l'antisémitisme. Il en indique au contraire la profondeur. Il s'agit d'un antisémitisme plus abstrait et en même temps, pour cette raison, plus dangereux qu'une simple aversion. Mais "métaphysique" renvoie aussi à la tradition de la métaphysique occidentale. Dans son antisémitisme métaphysique, Heidegger n'est pas isolé : il s'inscrit dans le sillage des philosophes, de Kant à Hegel et à Nietzsche. J'ai brièvement reconstruit une sorte d'histoire de l'antisémitisme dans la philosophie allemande qui aide à contextualiser et à comprendre quelques stéréotypes et concepts que Heidegger reprend."

02/2016

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Psychologie, psychanalyse

Amor, mon Amour, my Love

" AMOR, mon amour, my love…” est le titre d'une chanson dont l'expression émotionnelle de l'interprète d'alors avait dû m'échapper et que l'actualité, de ce début 2016, m'a donné l'occasion d'y repenser en m'étonnant de l'apparente " facile " escalade mentale pouvant conduire un jeune adulte, probablement animé d'une haine quotidienne et contenue vis-à-vis de l'Autre, jusqu'à son comportement de fanatique assassinant sans aucune émotion apparente… Qui peut devenir subitement assassin s'il n'est pas manipulé et facilement manipulable, dont du fait de son cerveau " vide " ? L'Etre humain… cet éternel craintif ! … crédule car, dans l'incapacité d'expliquer rationnellement les " mystères " de ce qui nous apparaît comme étant une réalité – notre Univers, cette " Voie lactée " au-dessus de nous têtes - … et la mythologie y a trouvé sa raison d'être sur tous les Continents : Le Japon posé sur le dos d'un dragon… donnait une explication aux tremblements de terre à répétition… Jupiter, Dieu du Ciel, de la Foudre et du Tonnerre des romains était censé abriter ses ateliers derrière les nuages… L'Etna lui-même devait être l'emplacement souterrain des forges de Vulcain, Dieu du Feu et des Forgerons des romains… Le Loch NESS en Ecosse, logerait " Nessie ", son monstre… Le Yéti serait " l'abominable homme des neiges " de l'Himalaya restant toujours difficile d'accès… … Actuellement, avec la vulgarisation des connaissances scientifiques sur l'Univers, comment a bien pu naître cette présente addiction aux drogues – cannabis, cocaïne… Est-ce une recherche de performances en tous domaines ? Est-ce en pensant réveiller une confiance en Soi perdue ?

10/2016

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Photographie

Photoquai 2015 - 5e biennale des images du monde. We are family

Créée en 2007 par le musée du quai Branly, la biennale Photoquai présente au public international des artistes dont l'oeuvre est inédite en France. Les quatre premières éditions ont fait découvrir plus de deux cents photographes venus chaque année d'une trentaine de pays différents. Photoquai présente des expositions accessibles gratuitement sur les quais de la Seine, en face du musée, ainsi que dans les jardins attenants. La manifestation propose par ailleurs un dispositif mettant en réseau à la fois des institutions parisiennes partenaires - au premier rang desquelles les galeries d'art contemporain dédiées à la photographie contemporaine -, des espaces de débat avec des professionnels de l'image (écoles d'art, agences et collectifs photographiques, éditeurs internationaux...), des projections, des lectures, etc. Saluée dès sa première édition pour sa pertinence et son originalité, Photoquai poursuit sa mission fondamentale : mettre en valeur et faire connaître des photographes dont l'oeuvre reste inédite ou peu connue en France ; susciter des échanges, des croisements de regards sur le monde. Si les éditions précédentes de Photoquai présentaient des photographes contemporains non occidentaux, en 2015, Frank Kalero propose d'ouvrir le champ géographique et d'élargir la sélection au monde entier, considérant que "les enjeux sociaux, politiques et culturels qui ont inspiré la création de Photoquai sont des sujets globaux, tous interconnectés". Il choisit ainsi d'inscrire le dialogue des cultures dans des "croisements géographiques, mais aussi mentaux et sociaux". Les quarante photographes et leurs oeuvres sont sélectionnés et présentés par Azu Nwagbogu (Afrique), Michket Krifa (Moyen-Orient), Kevin Wy Lee (Asie), Lisa Faktor (Fédération de Russie), Claudi Carreras (Amérique latine), Louise Clements (Monde et nouvelles interactions).

09/2015

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Sociologie

L'inscription des sociétés non occidentales dans la modernité

Que l'Occident ait forgé la modernité, et qu'il y soit parvenu à travers une trajectoire singulière, cela n'est pas contestable. Pour autant, cela veut-il dire que la modernité est par essence occidentale et ne peut être reconstruite ni réinventée ailleurs ? L'inscription des sociétés non occidentales dans la modernité est en cours. Cependant, la nature concrète et le rythme de cette inscription dépendent pour chaque société des caractéristiques acquises au cours de son parcours historique et des circonstances dans lesquelles elle a été confrontée à la modernité. Proposant une lecture d'ensemble du mouvement historique, ce livre, à la fois essai et ouvrage de synthèse, est fondé sur une conception de la modernité comme ordre humain particulier, distinct de ceux qui l'ont précédé, mais tout aussi marqué d'ambivalences et de contradictions, induisant à la fois de nouvelles possibilités et de nouvelles contraintes pour les humains. L'auteur trace d'abord le portrait des types de société (ordres primitif, néolithique et prémoderne) qui ont précédé la modernité. Il aborde par la suite la modernité comme la conjonction de trois processus : la formation et la démocratisation d'Etats-nations, l'essor d'une économie capitaliste et l'individualisation des rapports sociaux. Il analyse enfin les conditions nécessaires pour que s'amorcent et évoluent ces processus constitutifs et examine les défis que cela pose à quatre ensembles géopolitiques qui constituent autant de cas de figure distincts dans leur rapport à la modernité : l'Amérique latine, l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, l'Asie méridionale et l'Asie orientale, ainsi que l'Afrique subsaharienne.

06/2015

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Littérature française

A la recherche d'un destin réparé

« Je lui ai parlé du pouvoir sans partage de Soltana, pas même avec notre père Raïs, de ses décisions sans appel, de mon désespoir et de ma tentative de suicide après qu'elle m'eut arraché mon bébé des bras. Je l'ai informée de la haine que notre mère nourrissait envers toutes les femmes, et en particulier envers ses propres filles qu'elle réprimandait et stigmatisait sans cesse, car porteuses de seins, de cuisses et de postérieurs, parties honteuses et impures du corps humain parce que vouées à appartenir à de potentiels courtisans, perdues à jamais pour elle, et sur lesquelles elle savait qu'elle n'aurait ni pouvoir, ni impact. [...] Et lorsque Soltana se rendit compte de son impuissance, ai-je expliqué à Aïcha, mon amie secrétaire, face à ce qu'elle ne pouvait jamais réaliser – nous arracher à notre destin de femmes faites pour nous unir à l'homme –, elle s'est donné la mort. » Entre solidarité et rejet, force et déraison, espoirs et blessures, "À la recherche d'un destin réparé" questionne maternité, féminité et filiation à travers les voix et trajectoires d'une mère et de ses cinq filles. Et plus précisément encore, ce sont les fractures terribles entre ces sœurs et Soltana, sorte de soleil noir qui règne sur ce texte, que creuse et sonde ce roman polyphonique qui va devoir remonter aux traumatismes de la mère et les embrasser pour mieux les exorciser. Une fresque à la fois dure et sensible, pleine d'éclats et pudique, pour un roman orchestré avec tact et précision par R. Nait-Saada.

06/2015

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Philosophie du droit

Le concubinage : entre droit et non droit

Si le système juridique favorise le pluralisme des couples, avec la consécration du mariage, du pacte civil de solidarité (PACS) et du concubinage ; s'il conforte un droit commun du couple, corrélativement, il entretient une hiérarchie entre les différents couples. Il oppose d'un côté les unions de droit, représentées par le mariage et le PACS, bénéficiant de multiples droits, et de l'autre, le concubinage, qualifié d'union de fait. A cet égard, les concubins sont privés de nombreux droits voire d'un statut juridique. Certes, le 15 novembre 1999, le législateur a introduit une définition dans le Code civil l'article 515-8. Mais ce seul article peut-il suffire, vingt ans après, à continuer à régir le concubinage ? Ce présent ouvrage, regroupant en grande partie les actes du colloque "Le concubinage, entre droit et non-droit" qui s'est tenu à Corte les 10 et 11 octobre 2019 à l'Université de Corse Pasquale Paoli, et complété par de nouvelles participations, a pour ambition de réfléchir à l'enrichissement des dispositions juridiques en matière de concubinage. A l'aube du XXIe siècle, ne serait-il pas opportun de reconnaître un statut minimum au profit des concubins et de l'introduire dans le Code civil, à t'image de nombreuses législations étrangères ? Ont contribué à l'ouvrage : Sophie Atsarias-Dumas, Jean-Christophe Barbuto, Sonia Ben Hadj Yahia, Anne-Marie Caro, Julie Caillot, Sophie Dumas-Lavenac, Yann Favier, Marie Gayet, André Giudicelli, Florence Guillaume, Florence Jean, Guillaume Kessler, Xavier Labbée, Raymond Le Guidec, Jean-Jacques Lemoutand, Marie-Laure Papaux van Delden, Laurent Pellizza, Fabienne Tainmont, Alex Tani, Alice Tisserand-Martin, Aline Vignon-Barrault.

02/2021

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Littérature étrangère

Racaille. La véritable histoire d'Ertan Ongun

" La meuf au téléphone, elle a carrément kiffé le scoop, d'autant que c'était plutôt calme en ville. Du coup, on s'est bougés là-bas. On a joué les bad boys turcs, on a pris une sale gueule. Elle, elle nous sort : allez-y, racontez. Moi, je fais : y a pas grand-chose à raconter, dites dans votre papier qu'il s'est rien passé d'exceptionnel. Voilà ce qui est arrivé : une meuf turque s'est fait fracasser, on va pas tolérer ça ; aujourd'hui, c'est cette meuf, demain, c'est ma mère qui va y passer, ça marche pas. Écrivez dans votre journal que si ça recommence à Kiel, on retourne toute la ville, on réduit tout en bouillie. Maintenant, c'est fini. On nous fait ça une fois, deux fois, mais y a un moment où c'est trop et là, votre ville, on la nique. La meuf, elle était scotchée, elle s'est sûrement dit : putain ! Ils ont la haine, ces métèques ! [...] La meuf a tout retranscrit, que c'était juste un avertissement, que ça, c'était rien du tout mais que si ce genre de truc recommençait, on démolirait Kiel complètement. Sur ce, y a eu deux trois juges des enfants dont le mien, et encore deux trois autres enfoirés, bref des connards de gros bourges, le préfet de police, des procureurs de la République, des éducateurs sociaux, tout le gratin quoi, qui se sont retrouvés et ont pondu un speech à propos de syndrome, de causes, blablabla, de phénomène social, de violence et tout. Eux aussi, ils voulaient nous mettre la main dessus. "

01/2004

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Phytothérapie, aromathérapie

Le langage perdu des plantes. L'importance écologique des plantes médicinales pour la vie sur Terre

L'auteur met en lumière, d'un côté, l'avalanche de produits chimiques relargués dans la nature, sans le savoir, par les consommateurs de médicaments chimiques et de cosmétiques, avec des incidences profondes sur la nature, et par conséquent aussi en retour sur l'être humain (qualité de l'eau, de l'air, des aliments, apparition de nouvelles maladies...). D'un autre côté, ce livre nous montre l'intelligence du vivant, dont l'être humain moderne est déconnecté tandis que cette intelligence, pourtant, fabrique le monde depuis plusieurs milliards d'années, quotidiennement, au coeur d'un dialogue permanent entre tous les êtres. Les plantes et leur langage ont accompagné la création de la vie sur Terre et ont énormément apporté à la vie des premiers êtres humains, notamment dans le domaine de la santé. Mais peu à peu le dialogue s'est rompu et finalement les êtres humains en souffrent, sans en prendre conscience. Cependant, quelque chose est en train de se produire sur l'ensemble de la planète : de plus en plus de personnes aujourd'hui font des démarches de retour à la terre, de soins par les plantes... Une époque se termine, une nouvelle commence... Nos capacités endormies se réveillent naturellement, celles que nous avions encore lorsque nous étions des bébés et des jeunes enfants. Peut-être vous en souvenez-vous ? Pour nous aider, l'auteur nous propose également quelques exercices forts simples à pratiquer. Toutefois, nous pouvons vous le dire : la lecture de ce livre est déjà en elle-même un véritable médicament naturel... Puissions-nous attraper la liane que nous tend l'auteur !

12/2022

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Romance sexy

Je t'aime ! Non attends, je te hais !

Victoria et Owen sont des rivaux acharnés. Nora et Luke sont amis en ligne. Qui pourrait croire que ces deux couples ont quelque chose en commun ? De toutes les décisions que la brillante avocate Victoria Clemenceaux a jamais prises, une inoubliable aventure d'une nuit avec son adversaire Owen Pohl est soit la pire... soit la meilleure. Une chose est sûre : ces rivaux de longue date ne vont pas laisser leur attirance torride les empêcher de gagner la plus grande affaire de leur carrière. Heureusement, Victoria et Owen ont quelqu'un à qui parler de leurs ennemis jurés. Mais ils sont loin de se douter que leurs "amis" en ligne, Nora et Luke, sont ceux-là mêmes qu'ils détestent dans la vraie vie. Alors que Nora et Luke se rapprochent en ligne et que Victoria et Owen ont du mal à résister à leur indéniable attirance, la frontière entre amour et haine s'estompe. Lorsque la vérité éclatera, leur alchimie en ligne fonctionnera-t-elle dans le monde réel, ou leur rivalité constante brisera-t-elle leur lien ? #MF #RomanceContemporaine #EnnemiesToLovers #RencontreEnLigne --- "Une magie totale pour Je t'aime ! Non attends, je te hais ! L'humour d'Elizabeth Davis a fait de cette romcom torride et fougueuse un délice à lire... un must pour les fans des romcoms de Nora Ephron ! " DENISE WILLIAMS "Intelligent, sexy et féministe, Je t'aime ! Non attends, je te hais ! est une délicieuse lettre d'amour aux amis d'Internet et à Nora Ephron. Elizabeth Davis vient de devenir un auteur à acheter d'office pour moi". ANNETTE CHRISTIE

02/2023

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Ouvrages généraux

Qui a trahi Anne Frank ?. « Le livre reconstituant le puzzle d'une enquête hors norme. » Le Point

"Le livre reconstituant le puzzle d'une enquête hors norme". Le Point L'histoire d'Anne Frank et de son journal est tristement célèbre. Les hypothèses sur l'identité de l'informateur ou de l'informatrice qui révéla sa cachette aux SS ont été aussi nombreuses que peu concluantes. Soixante-dix ans après les faits, une équipe internationale s'est donné pour mission de découvrir la vérité. Scientifiques, historiens, policiers ont reconstitué, minute par minute, les semaines précédant l'arrestation des Frank, à l'aide de milliers de pages d'archives, de l'intelligence artificielle, de tests ADN et d'interviews de témoins directs ou indirects. D'une trentaine de scénarios possibles, ils n'en retiendront finalement qu'un seul. Au-delà de la restitution d'un travail analytique et historique titanesque, Rosemary Sullivan brosse le portrait saisissant d'un Amsterdam au coeur de l'Occupation. Traduit de l'anglais (Canada) par Samuel Todd et Carole Delporte. A propos de l'autrice Rosemary Sullivan est canadienne et autrice d'une quinzaine d'ouvrages. La fille de Staline, traduit en vingt-trois langues, a remporté le prestigieux prix Plutarque de la meilleure biographie en 2016 et a été finaliste des prix PEN/Bograd et National Book Critics Circle ; La villa Air-Bel a été récompensé par le prix de la Société canadienne Yad Vashem pour l'Histoire de l'Holocauste. Elle est professeur émérite à l'université de Toronto et a enseigné au Canada, aux Etats-Unis, en Europe, en Inde et en Amérique latine. " Après une enquête de six ans, le coupable aurait été trouvé, un livre raconte cette histoire rocambolesque. " Le Figaro

01/2023