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Sciences politiques

Cosmopolitisme et réaction : le triangle Allemagne-France-Italie dans l'entre-deux-guerres

e présent volume - qui réunit des contributions de spécialistes de civilisation, de littérature, d'histoire contemporaine, de sciences politiques et d'histoire des relations internationales - a l'ambition de proposer une approche fortement pluridisciplinaire pour l'étude du cosmopolitisme et de ses liens avec l'idée de réaction, en fixant des limites spatio-temporelles bien précises. Sous l'angle chronologique, la période choisie est celle de l'entre-deux-guerres, caractérisée par la coexistence d'aspirations politiques cosmopolites, européistes, libérales, démocratiques, socialistes, réactionnaires et totalitaires. L'un des principaux objectifs de l'ouvrage est de montrer combien les frontières entre ces différentes aspirations s'avèrent parfois plus floues qu'il n'y paraît de prime abord. Du point de vue géographique, voire géopolitique, s'est imposé le choix du triangle franco-italo-allemand, soit des trois grands pays qui, douze ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, en signant le Traité de Rome, créeront la Communauté économique européenne ? ; ce qui pourrait amener le lecteur à s'interroger sur les différences et sur les possibles convergences entre, d'une part, les tendances pro- ou anti-cosmopolites et pro- ou anti-européennes de l'entre-deux-guerres, et, d'autre part, les débats actuels sur les transferts de souveraineté nationale vers l'Union européenne, antichambre d'une gouvernance mondiale et d'un processus de globalisation dont les valeurs sont en crise et deviennent, chaque jour davantage, la cible de critiques dites populistes. Là encore, on ne saurait comprendre ce fossé croissant entre les peuples et leurs élites cosmopolites sans revenir à la source de ces conflits de civilisation.

11/2014

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Histoire de France

Les voyages de François Mitterrand. Le PS et le monde (1971-1981)

Avant d'être élu à deux reprises président de la République, François Mitterrand forgea avec soin sa stature nationale et internationale. A partir d'archives et de témoignages inédits, Judith Bonnin dévoile un pan méconnu de cette activité politique : les 88 voyages à l'étranger du Premier secrétaire du Parti socialiste et candidat à la présidentielle entre 1971 et 1981. Ces voyages sont des circulations politiques hybrides, à mi-chemin entre le tourisme militant et le déplacement diplomatique. A travers leur étude précise, c'est toute une diplomatie de parti qui se dessille, des faisceaux de représentations géopolitiques qui s'esquissent et la genèse de la future diplomatie présidentielle de François Mitterrand qui se donne à voir. A la lumière du renouveau de l'histoire des relations internationales, cette histoire du temps présent éclaire la politique internationale du PS dans sa globalité, à un moment où son internationalisme, comme ses autres marqueurs identitaires, est refondé en rupture avec l'héritage de la SFIO. Cet ouvrage propose, à partir de ces voyages, une interprétation nouvelle du projet socialiste, centré sur l'Europe et appuyé sur une certaine image du monde (" tiers-mondisme ", intérêt pour l'Amérique latine et Israël, anti-américanisme nuancé). Enfin, il renouvelle l'histoire de la politique intérieure française dans une décennie clé, celle des années 1970, et notamment de l'union de la gauche dans le contexte transnational de la fin de la guerre froide. Cet ouvrage est issu d'un mémoire de master, lauréat du Prix de la Fondation Jean-Jaurès 2012 et du prix de publication de l'Institut François Mitterrand 2015.

07/2014

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Critique littéraire

Ecrivains marocains du monde. Volume 7, Espagne, Italie, République Tchèque

Ecrivains Marocains du Monde comporte un grand nombre d'écrivains dans les pays suivants : Angleterre, Allemagne, Belgique, Brésil, Canada, Egypte, Espagne, Etats-Unis, Guinée, Israël, Italie, Jordanie, Océan Indien, Norvège, Pays-Bas, Philippines, Sénégal, Suède, Suisse et Tchécoslovaquie. C'est dire que des Marocains écrivent partout dans la langue du pays où ils résident et qu'ils contribuent par la variété de leurs écrits à redéfinir dans la pensée marocaine l'entité ou la caractéristique nationale qui passe par un élargissement de l'espace géolinguistique. Ce septième volume est réservé aux vingt écrivains suivants vivant dans ces pays : Espagne : Jamila Achaouach Al Hassani, Abdelhamid Bayouki, Esther Bendahan Cohen, Mohamed Chaïb, Lamiae El Amrani, Najat El Hachmi, Saïd El Kadaoui Moussaoui, Mohamed El Morabet, Najat El Mzouri Chekroune, et Laila Karrouch ; Italie : Mounya Allali, Ahmed Bekkar, Hamid Bichri, Mohamed Bouchane, Mohamed Doublali, Rachida El Ansari Zaki, Rita El Khayat, Chaimaa Fatihi et Dalila Hiaoui ; République Tchèque : Omar Mounir. Ces écrivains et écrivains, femmes et hommes, toutes générations confondues, qui écrivent en arabe, en français, en espagnol et en italien, réalisant une variété d'écrits dans différents genres : poésie, récits, romans et nouvelles. Leur production apparaît comme une manifestation exemplaire et singulière sans cesse renouvelée qui vise à mettre en lumière les enjeux intertextuels qui se tissent entre la littérature et l'histoire de l'immigration, à vivifier le dialogue entre cultures et civilisations dans ces différents pays en Europe en vue de concilier les réalités, de souder les continents et d'enrichir la condition humaine en pratiquant à la fois le partage, la connaissance, la reconnaissance et la fraternité universelle.

07/2020

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Histoire de France

La campagne de France. 10 mai 1940

En mai-juin 1940, la France connaît la plus grave défaite de son histoire, un séisme militaire, politique, économique et social d'une ampleur jusqu'alors insoupçonnée. En à peine six semaines, son armée - pourtant réputée après la Grande Guerre comme l'une des meilleures au monde - s'est montrée incapable de faire face à la percée adverse et a subi une humiliation sans précédent. Aux 60 000 à 80 000 soldats tués s'ajoutent les 1 900 000 combattants tombés aux mains de l'ennemi. En outre, à la suite du départ précipité des autorités politiques françaises et de l'exode massif de la population fuyant devant l'avance allemande, l'état de désorganisation du pays est tel que plus aucune administration ni aucun service public ne sont en mesure de fonctionner. Les conséquences à court terme en sont dramatiques : occupation du pays, changement de régime politique et crise d'identité nationale. Le traumatisme à long terme engendré par la défaite pèsera peut-être encore plus lourd en provoquant l'affaiblissement de la nation tout entière et en sonnant la fin de son statut de grande puissance à la face du monde. La défaite de 1940 demeure encore un sujet délicat où mythes et légendes s'entremêlent, contribuant à obscurcir la réalité des faits. Cet ouvrage richement illustré revient de façon précise et chronologique sur les grands événements qui ont scandé ce drame depuis la déclaration de guerre jusqu'aux premières heures de la collaboration, en passant par l'armistice du 22 juin 1940. Une mise au point indispensable, appuyée par une iconographie variée et souvent inédite.

12/2010

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Histoire de France

Soubiran, un escroc au renseignement sous Napoléon

Aventurier, provocateur, escroc, espion, séducteur, Paul Emile Soubiran est un des plus étonnants " inconnus de l'histoire ". La Révolution, l'Empire et la Restauration qui ont bouleversé les sociétés et les moeurs ont donné naissance à des traîtres, mouchards et espions dont il est la parfaite incarnation. Soubiran, qui a déserté la Garde nationale en 1793, vit aux crochets de ses trois femmes successives et de ses nombreuses et riches maîtresses. On le retrouve en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Hollande. Beau parleur, poète, à l'aise dans toutes les bonnes sociétés, il est l'agent de Savary et de Fouché. II usurpe l'uniforme de général français, est arrêté, s'enfuit et disparaît de 1800 à 1806. À la Restauration, il exhibe des états de service royalistes et s'attribue une part active dans divers complots antinapoléoniens. II devient capitaine de grenadiers avant de partir en 1807 au Portugal... en mission secrète pour l'empereur ! Emissaire de Napoléon, il rentre dans l'armée d'Espagne. Mais son goût pour l'intrigue a tôt fait de provoquer son exclusion et il se retrouve sans le sou. Intégré dans une unité d'espionnage militaire, il est envoyé en Suède. Capturé par les Anglais, il retrouve à Londres les légitimistes français en exil et part chercher fortune en Amérique. II y extorque de l'argent à la représentation française, se livre à une opération de désinformation contre les Britanniques et couvre une gigantesque escroquerie au détriment de James Madison, le président des Etats - Unis ! De retour en France, il vit encore nombre d'aventures rocambolesques sous la Restauration.

05/2013

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Littérature française

Le coureur de papillons

"Quand je vais à Saint-Malo, et que je m'arrête devant cette porte d'entrée, toujours munie de son battant, je ferme les yeux ; alors, je pousse la porte de ma mémoire !" Malouin d'origine, Gérard Périoux, né le 5 février 1942, est déposé les jours suivants chez une famille nourricière, par Raymonde, sa maman. Il y reçoit amour et tendresse, jusqu'à l'âge de 5-6 ans, période à laquelle sa mère revient, et le reprend. Brimades, vexations, humiliations, coups et sévices sont, dès lors, le lot quotidien du gamin. Placé à 6 ans à l'orphelinat, il mène une vie de petit prisonnier. A 14 ans, sa mère le déscolarise, et l'enfant devient chaudronnier. La dureté du métier n'émeut pas Raymonde, qui ne cesse de lui infliger, avec une rare violence, des coups et de pénibles corvées à l'épicerie familiale. Après une jeunesse chaotique et disloquée, l'adolescent s'engage à 17 ans dans la Marine Nationale, et s'en va voguer sur le "Clémenceau". Revenu à la vie civile, ce marin dans l'âme exerce différentes professions, se marie, a trois enfants. En 1971 sa mère, qu'il n'a cessé d'aimer, décède. Un monde s'écroule ! En 1999, à l'âge de 57 ans, Gérard découvre un terrible secret, secret qui le hante toujours mais qu'il a décidé d'élucider. "C'est devenu obsessionnel, presque insupportable, mais vital. Je suis comme un enfant qui se masque le regard de ses mains pour ne pas affronter une vision terrifiante, mais écarte ses doigts pour voir quand même ! Je veux savoir, simplement savoir".

05/2012

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Beaux arts

Le pont transbordeur de Marseille, Moholy-Nagy

Entre 1903 et 1905, l'ingénieur et industriel français Ferdinand Arnodin (1845-1924), contemporain de Gustave Eiffel, construit un pont transbordeur au-dessus du Vieux-Port de Marseille (il sera détruit par les Allemands en 1944). Arnodin fut l'inventeur de ce système qui permettait de faire rapidement passer des marchandises d'un quai à l'autre sans avoir à interrompre le trafic maritime ; avant celui de Marseille, il avait construit plusieurs ponts transbordeurs, notamment ceux de Rouen, de Bizerte (démonté puis remonté à Brest) et de Nantes. D'une longueur de 239 mètres, le tablier du pont transbordeur de Marseille était tenu par deux pylônes métalliques de 86 mètres de haut ; une nacelle de 120 m2 y faisait l'aller et retour en moins de deux minutes. Un café restaurant s'y trouvait également. Cette installation audacieuse, qui modernisait d'un coup le paysage traditionnel du Vieux-Port, suscita évidemment une polémique. Parmi ses admirateurs, on compte, outre Walter Benjamin, le peintre, sculpteur, cinéaste et photographe hongrois Làszlo Moholy-Nagy (1895-1946) qui, en 1929, après son départ du Bauhaus, réalisa une série de photogrammes du pont transbordeur qu'il qualifia de "véritable miracle de la technique, d'une précision et d'une finesse exceptionnelles". Trois auteurs - l'écrivain et dramaturge François Bon, le spécialiste de l'histoire de la photographie allemande et américaine de l'entre-deux-guerres Olivier Lugon, professeur à l'université de Lausanne, et le philosophe de l'architecture et de l'urbanisme Philippe Simay, professeur à l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Saint-Etienne - proposent ici trois approches de l'une des plus célèbres photographies de cette série.

03/2013

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Philosophie

La guerre des civilisations. La culture de la peur, Tome 2

Il n'y a pas de " guerre des civilisations " - du moins pas au sens où celle-ci devrait supposer, comme le pensait Samuel Huntington, un affrontement qui tiendrait à l'" essence " qu'on attribue à chacune d'elles au regard d'une compréhension toujours partielle et partiale, instrumentale et caricaturale de ce qu'on imagine les caractériser. Et pourtant, l'hypothèse d'une impossible coexistence entre des communautés se reconnaissant des " appartenances différentes " ne cesse de revenir sur le devant de la scène et se prête aux manipulations politiques les plus hasardeuses - comme l'est, en France par exemple, l'existence d'un " ministère de l'Identité nationale et de l'Immigration ". Il faut donc en reprendre la réfutation : il n'y a pas d'hostilité (d'essence) entre les civilisations, mais il y a la lutte nécessaire que chacune d'elles mène, en tant que processus, contre la vie pulsionnelle des individus qui se réclament de l'une ou l'autre d'entre elles. Et ce qui se produit alors, c'est la constitution diversifiée des surmoi, dont cette lutte fait son arme principale - et, partout dans le monde, la concurrence des forces politiques, idéologiques et religieuses qui en ont pris le contrôle pour exercer et conserver leur emprise sur la vie. C'est de ces forces que vient le danger, c'est elles qui doivent être contrées. Mais de quel poids pèsent les discours qui se contentent d'en appeler au " dialogue des civilisations " ? Suffit-il d'exiger que les différences soient " tolérées " pour endiguer la violence ? Et si tel n'est pas le cas, comment penser un au-delà de la tolérance ?

03/2010

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 11, Histoire de Guzman d'Alfarache

Avec son Guzman d’Alfarache, adapté du chef-d’oeuvre de Mateo Alemán (1599-1604) d’après la version de Sébastien Brémond (1695), Lesage prend des risques soigneusement calculés : s’il s’aventure plus loin qu’il ne l’a jamais fait sur le terrain des « moeurs basses », c’est en tempérant l’âpreté de son modèle espagnol afin de ménager le goût français contemporain : suppression annoncée dès la page de titre (laquelle équivaut à un manifeste esthétique) des « moralités superflues », édulcoration des épisodes jugés trop crus, interpolation de nombreuses péripéties galantes empruntées à Brémond. Le gueux de Mateo Alemán, galérien philosophe dont le récit autodiégétique est une longue méditation sur sa carrière de picaro, devient un « aventurier espagnol », figure doublement exotique par sa marginalité sociale et son appartenance nationale, conçue comme plus divertissante qu’inquiétante ou édifiante. Conjuguant tonalité cynique et verve plaisante, évocation du concret et évasion dans un ailleurs consacré par une longue tradition littéraire, Lesage ajoute un fripon de haut vol à sa galerie d’anti-héros et ce faisant fournit une contribution originale au courant du « roman naturel » qui traverse tout notre XVIIIe siècle, caractérisé par le recours aux realia et le rejet (ou la parodie) des conventions du haut romanesque. Tandis que Gil Blas de Santillane, l’arriviste heureux, préfigure les ambitieux de la Restauration, Guzman d’Alfarache et ses exploits frauduleux annonce une production plus populaire misant sur le pittoresque des bas-fonds et de la pègre, ce qui fait de son histoire (souvent rééditée à l’époque romantique) un jalon essentiel dans la longue trajectoire du roman de moeurs, et plus précisément dans la représentation des « classes dangereuses » en littérature.

10/2010

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Allemand apprentissage

Le philhellénisme franco-allemand (1815-1848)

L’intérêt qu’éprouvent les Allemands pour la Grèce moderne durant les premières décennies du XIXe siècle est fondé sur le sentiment de leur propre affinité culturelle avec les Grecs anciens. Cet intérêt est aussi lié à un contexte européen plus large et en particulier aux relations franco-allemandes. L’instrumentalisation politique et identitaire de la référence grecque antique fournit les bases du philhellénisme qui culmina durant la guerre d’indépendance grecque (1821-1830) et trouva un prolongement dans la formation, sous contrôle bavarois, de l’État grec et de son idéologie nationale. Trois cas exemplaires éclairent les différentes modalités du philhellénisme franco-allemand et les liens entre ses manifestations esthétiques, scientifiques et politiques. Karl Benedikt Hase, helléniste et inlassable médiateur franco-allemand, associa l’aide quotidienne aux Grecs et un philhellénisme culturel manifesté dans son enseignement à l’École des Langues Orientales. Il participa à des entreprises scientifiques collectives visant à faire progresser les études helléniques et l’éducation du peuple grec. Les recueils de chants populaires néogrecs, dont celui de Claude Fauriel reste le modèle fondateur, contribuèrent à la formation d’un discours sur la régénération de la Grèce et à la genèse des études néohelléniques. Le philologue munichois Friedrich Thiersch servit la cause des Grecs par des articles enflammés, la rédaction d’ouvrages sur la Grèce traduits ou rédigés directement en français et par son néohumanisme pédagogique militant. À travers leurs discours et leurs actions philhellènes, les hommes de lettres reportaient sur la Grèce des idéaux concernant leur propre pays et cultivaient l’espoir d’une nouvelle civilisation européenne, faisant du philhellénisme un des premiers mouvements paneuropéens.

05/2011

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Romans historiques

Ma vie à Saint-Domingue

Ma vie à Saint-Domingue raconte une histoire, des histoires. D'abord celle de Toussaint Louverture, génial stratège et héros de la révolte des esclaves dans l'ancienne colonie française de Saint-Domingue, aujourd'hui République d'Haïti, et que Napoléon fit déporter et emprisonner au fort de Joux où il mourut de froid et de maladie le 7 avril 18oz. Celle aussi de ses enfants, Isaac et Placide, qui furent un temps les hôtes de la France (qui les accueillit comme élèves dans son Institution Nationale des Colonies) avant d'y revenir, six ans plus tard, contraints et forcés, assignés à résidence, au moment de l'arrestation de leur père. Celle de Déguénou, le père de Toussaint, capturé en Afrique et vendu comme esclave. Celle d'Aimé-Benjamin Fleuriau parti de La Rochelle et devenu planteur à la Croix-des-Bouquets, près de Port-au-Prince. À tous ces destins et d'autres encore se mêlent les propres souvenirs de l'auteur dans un système de réminiscences qui entrent en résonance avec l'histoire qu'il s'efforce de mettre au jour afin, nous dit-il, de se la réapproprier, comme si on l'en avait préalablement privé. Car si, dans les circonstances dramatiques qui continuent de frapper Haïti, le projecteur a été soudain braqué sur ce pays, son histoire et les liens particuliers qui l'unirent jadis à la France sont encore trop méconnus. De ce manque ressenti est donc né un petit livre qui n'est en rien celui d'un historien mais plutôt celui d'un voyageur curieux qui aurait provisoirement choisi d'explorer le temps plutôt que l'espace.

01/2011

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Littérature française

Koh Chang la victoire perdue

Rénovation ou Révolution nationale ? Un maréchal thaïlandais contre un amiral français. La compétition a-t-elle un sens sous ces cieux écrasés par la chaleur, quand le vieux monde s'écroule sous les coups de boutoir conjugués de l'ordre nouveau hitlérien et du nouvel ordre américain ? Sous le regard intéressé du prédateur japonais en embuscade ? La Thaïlande, pays calme à la population aimable et docile, engagée dans une modernisation à outrance et à qui l'imitation naïve des fascismes en vogue donne des ailes. La " Colonie ", ce territoire où la France n'est pas chez elle mais qui est la France, une France d'Asie, lointaine et isolée, qui se nomme encore l'Indochine et n'obéit plus qu'à ses propres règles, palliant son manque de moyens par l'étalage d'un faste comme jamais auparavant l'occasion ne lui en avait été donnée. Une guerre incongrue dans un conflit qui les dépasse. Alors qu'importe qu'une excroissance tropicale improbable ait offert à la Mère patrie sa seule victoire navale flotte contre flotte des deux guerres mondiales réunies. Ses artisans resteront toujours des pestiférés, aucun navire battant pavillon tricolore ne portera jamais fièrement sur ses flancs le nom de Koh Chang. Dans une époque où les passions ambiguës, flamboyantes dans leur déraison, 1 s'exacerbent, s'exonérant enfin des contraintes communes, la fantaisie et l'excès ne sont-ils pas les derniers repères, l'apogée voluptueux de l'illusion ? Luxe, opium, sexe, domination. Le destin croisé d'un officier de marine français et de son frère d'adoption thaïlandais quand tous les repères s'inversent.

11/2010

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Histoire internationale

Kadhafi portrait total. Entre intervention militaire et insurrection populaire

L'annonce, samedi 25 février 2011, par l'ancien ministre de la justice de Libye, M. Moustapha Abdel Jalil, de la formation à Benghazi d'un gouvernement provisoire représentatif de toutes les provinces du pays et de ses couches socio politiques en vue de piloter la transition de l'ère post Kadhafi a porté le coup de grâce à la légitimité et à la représentativité du Guide de la Jamahiriya. Cet ouvrage trace le "portrait total" de Kadhafi et à travers lui fait le bilan de 42 ans de la "Révolution verte" en Libye. Piètre stratège, piètre tacticien, d'une nocivité vibrionnante, l'homme s'aliénera progressivement et définitivement la sympathie de ses alliés naturels. Il ne devra sa survie qu'à la protection de l'Union soviétique qui pensera compenser par la Libye la défection de l'Egypte post-nassérienne, à la vigilance des services de renseignements est-allemands qui déjoueront de nombreuses tentatives de coup d'Etat fomentés contre lui, ainsi qu'à celle des aviateurs nord-coréens et syriens qui assureront une protection permanente de son espace aérien. La guerre verbale aura été la seule guerre qu'il aura véritablement menée. L'homme a développé une phraséologie outrageusement polémique dans le souci d'accréditer l'idée qu'il menait l'avant-garde du combat contre "l'impérialisme américain" et faire oublier ainsi ses connexions antérieures anglo-saxonnes. En se faisant le héraut de la cause nationale arabe, Kadhafi usait, ainsi que ses médias, d'une terminologie à telle point outrancière que la population avait peine parfois à la décoder. Aujourd'hui, avec l'intervention militaire de la "coalition", il livre son dernier combat.

04/2011

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Sciences historiques

Années 1950. Grandir en Alsace

Les souvenirs livrés par Christian, son enfance alsacienne juste après guerre dans une région à maintes reprises ballottée par l'Histoire, font surgir des portraits d'habitants disparus : celui du garde champêtre, «?crieur public?» qui annonçait son passage en agitant une cloche à bout de bras, celui de l'instituteur, qui exerçait parallèlement la fonction de secrétaire de mairie, ou encore celui du médecin de campagne. Il émerge des replis de la mémoire des travaux agricoles aujourd'hui évanouis comme la traite manuelle des vaches, la cueillette des feuilles de tabac par les enfants ou le ramassage des doryphores. Et puis il y a l'évocation de l'école primaire, avec sa classe unique où le nombre d'élèves variait, selon les années, entre 26 et 36?; l'évocation de la religion et de son chapelet d'offices mais aussi les moments festifs non religieux : la fête du village, avec son bal sur un plancher en bois que l'on savonnait avant les valses, ou la foire annuelle aux bestiaux à la sous-préfecture. On perçoit bien la soumission du paysan aux rythmes des saisons, sa résignation face aux conditions météorologiques.Ce récit est une invitation au voyage dans l'univers de l'enfance, pérégrinations où la résurgence de visages, de sons, de couleurs, d'odeurs, de noms met de la joie au cœur.Marie Elisabeth Clauser, jeune retraitée de l'Education nationale, s'est convertie à la biographie familiale. Elle raconte ici les années 1950, ce récit étant le fruit de nombreux entretiens avec son vieil ami paysan du Sundgau et son épouse.

09/2010

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Beaux arts

Après la guerre

Que représente l'art en France après la Seconde Guerre mondiale ? On a beaucoup parlé de " reconstruction " à propos de cette période, mais le terme limite considérablement le paysage réel car il ne dit rien du désastre, si bien traduit dans les oeuvres d'art qui sont comme l'envers du décor. Encore une fois, ce sont les oeuvres des artistes - dont le métier est de dire l'indicible - qui livrent le plus justement les signes de la libération et de la joie, de la misère et de la colère, de l'amertume, du doute, de la fragilité, du trauma profond, de la mémoire du génocide et de la violence de guerre. L'auteur montre à quel point ces années sont dominées par une forme de liberté étrange où l'art n'a plus à respecter quoi que ce soit après avoir failli disparaître : attaqué, instrumentalisé, censuré par tous les pouvoirs à vocation totalitaire en Europe depuis les années 1920. Que le retour aux origines, l'automatisme et l'expressivité sous toutes ses formes dominent une large part de la production des artistes après la guerre, rien de surprenant. Malgré toute la littérature fondée sur le poncif d'une France raisonnable et cartésienne, l'art est fait d'excès, de fureurs et d'hybridations : il n'est pas plus homogène que cette identité nationale dont l'Etat français sous Vichy avait espéré la " purification ". Il ne répond plus aux traditions usées par la catastrophe qui vient de se produire. Il est comme la réaction contre " les années sordides ", comme les appelait André Pieyre de Mandiargues.

02/2010

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Sciences historiques

Histoire d'un pionnier de l'informatique. 40 ans de recherche à l'Inria

Si on racontait aujourd'hui à un jeune de vingt ans que l'informatique, il y a quarante ans à peine, était un mot inconnu de presque tous, il aurait de la peine à le croire... Et pourtant ! Quand l'État français décida de prendre cette science naissante à bras le corps, combien d'interrogations, de difficultés et de questionnements cette volonté fit naître... Créer l'Inria fut une aventure inoubliable et exaltante. Depuis le général de Gaulle, soucieux de préserver l'indépendance nationale jusqu'à nos instances actuelles, à chaque fois la place de la recherche française en informatique souleva des questions épiques et passionnantes. Plan calcul, mariage de la recherche publique et de l'entreprise privée, compétition internationale, mécanos industriels, malentendus entre recherche et développement, prise de risque, communication des enjeux et de l'inconnu : l'informatique et particulièrement l'histoire de l'Inria concentrent ces aventures et ces concepts en perpétuelle évolution. Histoire d'un pionnier de l'informatique raconte la vie de ces hommes portés par une passion, celle d'écrire chaque jour le monde de demain, désireux d'être à la fois dans l'instant et dans la durée. À la lecture de ce livre si contemporain, qui nous interpelle à la fois sur les modèles d'organisation humaine et sur la dynamique de la science, le lecteur découvrira également la place des grandes personnalités qui ont façonné l'institut, lui conférant son ouverture et lui donnant des impulsions qui durent encore aujourd'hui. La contribution de l'Inria à l'aventure informatique est essentielle : il était important de s'arrêter quelque peu sur ces quarante années pour apprécier le chemin parcouru.

03/2007

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Littérature étrangère

La ballade de Savva et autres

Un jeune délinquant en fuite, un vieil ermite devenu le guide spirituel et le confident de toute une population, un repris de justice retournant dans sa famille après le camp, des troupeaux de rennes et des traîneaux à chiens dans la toundra... Voilà une image de la Russie qui nous change de la morne grisaille moscovite ! Dans ces quatre nouvelles, écrites et publiées alors qu'il se trouvait encore en U.R.S.S., Vladimir Maximov réussit à lever le voile sur un monde méconnu, celui d'une Russie vagabonde, une Russie de marginaux, de laissés pour compte, de Sibériens luttant littéralement pour sauver leur existence. Quelque chose comme le monde de Jack London transplanté dans la taïga et la toundra sibériennes. Mais qu'on ne s'y trompe pas : ce qui donne vie à ces récits pleins d'aventures, ce n'est pas seulement l'exotisme de ces existences accidentées. La fuite de Savva, les flash-back dans l'existence passée de Mikheï, les rencontres de Gribanov, ne sont pas seulement des voyages dans la taïga et le temps. Ce sont aussi des itinéraires spirituels ponctués d'épreuves, des voyages initiatiques qui se soldent par l'échec et la mort ou par l'accession à la liberté, cette liberté dont nous devinons déjà, dans ces premières ouvres du romancier, qu'elle est religieuse et nationale et qu'elle place chacun devant un même choix. Comme le dit Natalya Gorbanevskaya dans sa préface, "les mots qu'il faut" de Maximov touchent toujours l'essentiel : le bien et le mal. Ils parlent du bien et du mal et non des bons et des méchants.

01/1983

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Religion

STANISLAS FUMET OU LA PRESENCE AU TEMPS

Ecrivain, éditeur, journaliste, Stanislas Fumet (1896-1983) a joué un rôle actif de médiateur dans le mouvement des idées littéraires, artistiques, spirituelles mais aussi politiques de son temps. Son œuvre, en grande partie critique, le portait vers la littérature, la poésie surtout, comme vers l'art ; il devint ainsi l'ami de Paul Claudel, de Pierre Reverdy et de Georges Braque. Avec Jacques Maritain, il fonda à la fin des années vingt la fameuse collection du " Roseau d'or ", qui allait révéler Bernanos, Julien Green, Berdiaeff. L'immédiate avant-guerre le vit s'engager dans le journalisme politique, à la tête de l'hebdomadaire Temps présent. Il fut sous l'Occupation l'une des premières voix de la Résistance et le gaulliste fervent qu'il resta toute sa vie. Toujours soucieux de faire partager son goût des aventures de l'esprit, il se passionna pour les possibilités de la radio, et réalisa dans les années cinquante de nombreuses émissions de prestige. Cet homme de culture et de foi ne cessa d'être un témoin agissant, mais indépendant - présent à son temps, attentif à ce qui le transcende. A l'occasion du centenaire de la naissance de Stanislas Fumet, un colloque a été organisé par la Bibliothèque nationale de France qui venait de recevoir en don l'ensemble de ses papiers et de sa correspondance. Ce volume en reprend les diverses contributions : il présente le parcours historique de Stanislas Fumet, avant d'évoquer son rapport à la culture et à la foi et de laisser à quelques grands témoins le soin d'esquisser son portrait.

10/1999

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Enseignement primaire

Vivre avec le soleil. Activités cycles 1, 2 et 3 - Guide de l'enseignant

Un enjeu : l'éducation solaire à l'école. Développer une véritable éducation solaire des enfants et leur faire adopter des comportements préventifs est devenu une priorité nationale. En France, et plus généralement dans les pays occidentaux, les cancers de la peau et la cataracte progressent d'une manière alarmante. Ils sont la conséquence d'expositions solaires prolongées et répétées depuis l'enfance, sans protection adéquate. Un enseignement transdisciplinaire au service du socle commun de connaissances et de compétences. Conçu par des enseignants, formateurs et didacticiens, ce guide permet à l'enseignant de poursuivre ses propres objectifs pédagogiques dans de nombreux domaines et disciplines : l'éducation aux sciences par une démarche d'investigation mais aussi la maîtrise de la langue, la géographie, la géométrie... Les activités proposées, conformes aux programmes, s'inscrivent dans les champs de l'éducation à la santé, au développement durable et à la citoyenneté. Un guide "Clefs en main". Parmi différents outils développés par La Sécurité Solaire, le guide de l'enseignant propose, au travers d'une progression pédagogique "clefs en main" de faire découvrir aux élèves différents phénomènes liés au Soleil, de leur apprendre à reconnaître les situations à risques et à adopter des mesures de protection efficaces. Un outil d'autoformation. En mettant en oeuvre l'un des modules d'activités proposés, en fonction de l'âge de ses élèves, l'enseignant trouvera dans ce guide un véritable outil de formation et de perfectionnement à la démarche d'investigation. Ce guide comprend : Un module d'activités pour les cycles 1 & 2 ; Un module d'activités pour le cycle 3 ; Matériel fourni : papier sensible aux UV plus fiches photocopiables ; Un éclairage scientifique ; Un éclairage pédagogique.

03/2009

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Sciences historiques

L'enseignement de l'histoire de France de l'Ancien Régime à nos jours

Traitant de l'enseignement de l'histoire en France de ses premières ébauches jusqu'à nos jours, ce livre soulève des questions majeures. Celle de la place et de l'identité de l'histoire enseignée. Quand et comment s'implante-t-elle dans les établissements secondaires puis à l'école primaire ? Comment y acquiert-elle son autonomie disciplinaire par rapport à l'instruction religieuse et à l'étude des "humanités" ? Quels horaires, quels coefficients et, plus généralement, quelle considération lui sont accordés ? Celle des finalités qu'on lui assigne. L'histoire est une discipline dont le caractère politique est particulièrement net, tant par les sujets qu'elle aborde que par la relation intime et complexe qu'elle entretient avec la mémoire nationale. Comment se décline, au fil du temps, cette finalité politique ? Quels autres objectifs l'enseignement de l'histoire se voit-il fixer ? Celle des programmes. Qui les rédige ? Comment sont-ils construits ? Quelles périodes, quels territoires, quels aspects de la vie des hommes du passé privilégient-ils ? Quelles instructions sont données pour leur mise en oeuvre ? Celle des rapports que l'histoire scolaire entretient avec l'histoire universitaire. Dans quelle mesure les problématiques, les méthodes et les avancées historiographiques de la recherche se diffusent-elles dans les programmes, instructions, manuels scolaires et dans les pratiques des enseignants ? Celle, enfin, de ce qui se passe en cours d'histoire et de l'impact de ces cours sur les élèves. A travers ces questions, c'est bien l'élaboration d'une identité culturelle collective qu'on verra à l'œuvre, et les débats politiques et intellectuels qui l'accompagnent.

02/2003

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Actualité et médias

La bulle de la République. Enquête sur le Sénat

Le Sénat, chambre dite " haute " de la démocratie parlementaire française, est un drôle d'endroit, une " bulle " au sein de la République, en plein centre de Paris mais loin des fureurs de la ville. L'endroit est superbe, les rémunérations et les avantages en tous genres sont royaux. Il s'y livre des combats feutrés dans une ambiance florentine qui contraste avec l'agitation médiatique de l'Assemblée nationale. Le grand public n'est pas témoin des tractations et des trahisons auxquelles donne lieu en particulier l'élection du président du Sénat. Luxe, calme et volupté. Confidentialité et... inutilité ? Certains dirigeants, scandalisés par cette " bulle " dont ils voyaient bien les défauts ont tenté en vain, au fil des temps, de réformer une institution dont ils discernaient mal les services qu'elle rendait à la République. Tous, du général de Gaulle à Lionel Jospin, s'y sont cassé les dents. Si le Sénat a la peau si dure, c'est qu'il sert les intérêts de la classe politique. Refuge pour les recalés du suffrage universel ou les mis en examen, maison de retraite de luxe pour hommes politiques sur le déclin, sas de décompression entre deux campagnes, il rend bien des services. Pour la première fois, le fonctionnement, les dysfonctionnements, les zones d'ombre et la culture particulière du lieu sont passés au scanner par un journaliste connaissant tous ses secrets et n'hésitant pas à mettre les pieds dans le plat - pour parler, par exemple, de l'influence des francs-maçons, des complicités contre-nature, du rôle des lobbyistes ou des avantages consentis aux élus comme au personnel...

02/2006

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Histoire internationale

Byzantins, Ottomans, Roumains. Le sud-est européen entre l'héritage impérial et les influences occidentales

Avant que la réaction nationale fasse des Balkans, tels que les temps modernes les ont connus, une terre dévastée par des guerres fratricides, l'Europe du Sud-Est existait seulement comme une région des Empires byzantin et ottoman. On a attribué à cet héritage la situation souvent mise au jour où l'Église et l'État ont partie liée et où les institutions fragiles ne peuvent s'affranchir du système de la clientèle. Mais cette image est démentie par les progrès d'une recherche qui tâche d'expliquer comment et quand les différences par rapport à l'Occident en sont arrivées à dominer les esprits. Contrairement au chemin habituel qui conduit de la réalité à l'idée qu'on s'en fait, pour le Sud-Est de l'Europe, longtemps réduit à un rôle passif, les lignes suivies par le développement de l'État ont été retracées par la politique occidentale dont l'exemple a toujours agi ici, tandis que le comportement des collectivités obéit aux exigences inexorables de l'État. De sorte que les circonstances particulières de l'histoire des pays roumains, pour autant qu'on puisse les dégager de la texture des événements, sont le plus souvent la réplique d'un scénario qui a été d'abord appliqué en Occident et dont les autres pays sud-est européens offrent des variantes. Afin de mieux reconnaître la solidarité des Roumains avec cette région, ce livre éclaire les exemples que leur histoire, depuis le Moyen Âge jusqu'à la fin du siècle des Lumières, présente de diverses influences qui ont marqué politique, culture, religion et sensibilité.

07/2006

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Critique littéraire

Livres pillés, lectures surveillées. Les bibliothèques françaises sous l'Occupation

On sait l'ampleur des pillages des collections, d'art en France par l'occupant nazi. Nul n'ignore plus l'existence des listes Otto - recensant les auteurs, juifs ou antinazis, qui devaient être à jamais bannis de tout catalogue - et que le syndicat des éditeurs français appliqua dès les premières heures de l'Occupation avec un zèle certain. Personne, avant Martine Poulain, ne s'était inquiété du devenir des bibliothèques dans la France de 1940 à 1944. Une France qui est à la fois celle de l'occupant nazi et celle du régime de Vichy. A la différence des archives des ministères (Guerre, Affaire, étrangères, Intérieur, justice) et des musées, peu de bibliothèques publiques sont l'objet du pillage par l'occupant, à l'exception des alsaciennes et des mosellanes, germanisées et propriétés du Reich. Le vol de masse, nazi mais aussi vichyste. frappe, dès juin 1940, les bibliothèques institutionnelles - juives, slaves, maçonnes - mais aussi privées, celles des premiers ennemis du Reich (les grandes familles juives, les Allemands exilés, les hommes politiques du Front populaire). Puis le pillage accompagne ordinairement les rafles. Plus de dix millions de livres prennent le chemin de l'Allemagne. Martine Poulain a constitué une première liste des personnes spoliées de leur bibliothèque - près de 1 700 noms. Le régime de Vichy, de son côté, surveille les livres, les bibliothèques et les lecteurs, sous la houlette d'une Bibliothèque nationale devenue le parangon de l'ordre nouveau, instrument de la collaboration d'Etat aux mains de Bernard Faÿ. Ce dernier mène une lutte obsessionnelle contre la franc maçonnerie sous couvert d'un " Musée des sociétés secrètes ".

10/2008

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Musique, danse

Les conflits de la musique française (1940-1965)

1940 : Olivier Messiaen compose en captivité le Quatuor pour la fin du temps. 1965 : Et exspecto resurrectionem mortuorum, commande d'État pour commémorer les victimes des deux guerres mondiales, est jouée en la cathédrale de Chartres devant le général de Gaulle, président de la République. En ce quart de siècle où Olivier Messiaen est passé du statut de compositeur " révolutionnaire " à celui de musicien " officiel ", la France aura connu sa période historique et sociale la plus conflictuelle, et la vie musicale son époque la plus tumultueuse, la plus troublée, la plus sectaire, mais peut-être aussi la plus diverse et la plus inventive. Après la nuit de l'Occupation, la révélation soudaine des musiques interdites par le nazisme, la montée en puissance du système dodécaphonique, l'invention de la musique concrète, l'apparition du disque microsillon, du magnétophone et de la bande magnétique sont autant de signaux d'une mutation en profondeur, à la mi-temps du siècle, des pratiques d'écoute et des techniques de création musicales, figées depuis des décennies dans des règles apparemment immuables. L'électronique entre en jeu, l'espace sonore se multiplie avec l'apparition de la stéréophonie, la disposition traditionnelle de l'orchestre est remise en cause... À ces chamboulements inquiétants, les tenants du système tonal opposent une résistance farouche, et le milieu musical français, dans cet intervalle de vingt-cinq années, offre, entre Société nationale et Domaine musical, l'image d'une redoutable guerre de tranchées, d'un combat sans merci entre " anciens " et " modernes ". En trois étapes, " musique occupée ", " musique libérée ", " musique éclatée ", ce livre retrace la trajectoire singulière de cette période foisonnante et belliqueuse.

05/2001

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Critique littéraire

Journal. Mémoires de la vie littéraire Tome 3, 1887-1896

Le 16 juillet 1896, à Champrosay, chez ses amis Daudet, Edmond de Goncourt, âgé de soixante-quatorze ans, succombe à une congestion pulmonaire. Douze jours plus tard, il avait évoqué dans son Journal son dernier dîner avec Robert de Montesquiou, le chef des odeurs suaves, l'ami de Mallarmé, de Verlaine, de Gallé, de Proust. Selon les termes de son testament, les cahiers manuscrits de ses Mémoires de la vie littéraire devaient être scellés pour vingt ans, puis déposés à la Bibliothèque nationale pour être "consultés et livrés à l'impression". Pourquoi cette prudence ? Edmond n'avait-il pas lui-même tiré de son Journal neuf volumes d'extraits, publiés de 1887 à 1896 ? Des extraits soigneusement triés, car "dans un Journal comme celui que je publie, la vérité absolue sur les hommes et les femmes rencontrés le long de mon existence, se compose d'une vérité agréable - dont on veut bien ; mais presque toujours tempérée par une vérité désagréable - dont on ne veut absolument pas". C'est la crainte de cette vérité désagréable qui poussa l'Académie des Goncourt - malgré de nombreuses protestations - à demander à différents ministres l'interdiction de communiquer le manuscrit du Journal jusqu'à une date récente, et ce n'est qu'en 1956 que fut publié le texte intégral, à l'exception de "quelques précisions, suppressions imposées par les nécessités légales", que nous avons pu rétablir dans la présente édition. Plus d'un siècle après la mort d'Edmond, certains portraits que nous livrent les Goncourt des hommes politiques de leur temps, certains jugements portés sur les moeurs de leur siècle gardent leur pouvoir de provocation, voire de scandale.

02/2014

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Sciences politiques

Banlieue de la République. Société, politique et religion à Clichy-sous-Bois et Montfermeil

L'agglomération de Clichy-sous-Bois et Montfermeil a été rendue célèbre dans le monde entier depuis qu'en sont parties les émeutes de l'automne 2005. On sait moins que cette banlieue enclavée, qui concentre des populations cumulant des handicaps sociaux et culturels, accueille aujourd'hui le plus important Programme de rénovation urbaine de France, témoignant d'un important effort de solidarité nationale. Comment les habitants de l'agglomération voient-ils la cause des difficultés que vivent la plupart d'entre eux ? Se sont-ils organisés pour fairer face à l'adversité et envisager l'avenir ? Comment cohabitent des populations d'origines très diverses, de l'habitat social aux zones pavillonnaires ? Que peut faire l'école pour éduquer et socialiser des jeunes générations fragiles en provenance des pays les plus déshérités du continent africain ? Comment assurer la sécurité, en liaison avec un nouveau commissariat, et quelles leçons tirer des émeutes ? Comment les jeunes commencent-ils à s'engager significativement en politique ? Quelles sont les incidences sur les équilibres électoraux à venir ? Comment la religion, l'islam en premier lieu, a-t-elle pris une importance sociale de premier plan, après la désindustrialisation et l'effondrement de la culture ouvrière ? Grâce à une enquête d'une année, entre l'été 2010 et l'été 2011, autour d'entretiens approfondis avec cent personnes, Banlieue de la République donne la parole à ceux qui, aujourd'hui en marge, sont au coeur de l'avenir de notre société. Ce constat sans concession permet d'explorer, à partir des échecs comme des réussites, les voies d'un débat politique central pour la France de demain.

02/2012

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Histoire de France

Cahiers secrets de la Ve République. Tome 1, 1965-1977

" Le lecteur ne trouvera ici que des choses vues, des événements vécus, des rencontres, des conversations au fil des jours. Je n'ai à aucun moment voulu faire œuvre d'historienne. D'autres s'en sont chargés, se chargeront demain de retracer l'histoire de la Ve République, du général de Gaulle à Nicolas Sarkozy. Ici, il ne s'agit que de journalisme, avec tout ce que ce mot contient d'immédiat, d'incomplet, de personnel, de subjectif. " Quant aux lieux dans lesquels la plupart des propos rapportés dans ces pages ont été recueillis : il s'agit de l'Assemblée nationale le plus souvent et, plus largement, de ce quadrilatère "microcosmique" où, entre Matignon et l'Élysée, le Palais-Bourbon et celui du Luxembourg, entre les Finances et la Justice, ministres et commis de l'État se surveillent du coin de l'œil, se sourient mais ne se pardonnent rien. Des congrès politiques, en marge des longs discours prononcés à la tribune par les uns tandis que les autres, dans les couloirs, se chargent de distiller leurs vérités. Des rédactions, enfin, où chacun échange son dernier tuyau. Car ces chroniques sont aussi, d'une certaine façon, celles des amis et amies journalistes qui m'ont accompagnée tout au long du parcours. " Cette histoire commence donc dans l'été 1965. La première élection du président de la République au suffrage universel doit avoir lieu dans six mois. A gauche, le maire socialiste de Marseille, Gaston Defferre, s'est porté en première ligne. En retrait, François Mitterrand attend. A l'Elysée, le Général ne se sent pas menacé... "

11/2007

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Histoire internationale

Histoire des Albanais. Des Illyriens à l'indépendance du Kosovo

Les Illyriens, peuple indo-européen très ancien dans les Balkans, furent christianisés très tôt, comme les Grecs, dès les premiers siècles. Soit bien avant les Slaves, arrivés tardivement dans la région et évangélisés seulement autour du Xe siècle. Sous la domination turque, leurs descendants, les Albanais, s'avérèrent pourtant les moins réfractaires à l'islamisation (deux sur trois environ se firent musulmans). L'éveil tardif de la conscience nationale chez les Albanais est la conséquence de leur division religieuse. Cela leur fut fatal lors du démembrement de l'Empire ottoman en 1913. Le Kosovo, haut lieu de la lutte pour l'indépendance de l'Albanie, fut alors attribué à la Serbie. Les Albanais musulmans étaient souvent considérés comme des " Turcs " ; les chrétiens de rite orthodoxe grec, comme des " Grecs " ; quant aux catholiques, dans la région de Shkodër, il était tentant de voir en eux des " Latins ", voire des " Serbes albanisés ". L'histoire des Albanais au XXe siècle fut particulièrement douloureuse : négation de leurs droits nationaux sur la moitié des territoires albanophones avant la Seconde Guerre mondiale, installation de régimes de terreur dans l'Albanie d'Enver Hoxha, comme dans la Yougoslavie de Tito, dès la fin de la guerre. Ils furent victimes d'un nouveau malheur après l'effondrement du communisme : les exactions du régime " rouge-brun " de Milosevic qui ne furent arrêtées que par l'intervention militaire de l'OTAN en 1999. Les Albanais ont aujourd'hui l'espoir d'être réunis, comme les autres peuples balkaniques, au sein de l'Union européenne. Cela passe par l'indépendance du Kosovo qui devrait être reconnue dans le courant de l'année 2006.

05/2006

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Encyclopédies de poche

Casanova. Histoire de sa vie

Synonyme de séducteur ou d’aventurier, Casanova est avant tout un artiste, qui s’est voué aux mots. Il manie les langues : le vénitien et l’italien, le latin et le grec, puis le français, l’espagnol et possède même quelques rudiments de langues lointaines et mystérieuses pour abuser les badauds. Il est homme de théâtre, directeur de troupe, mais aussi magicien, joueur, alchimiste, savant parfois, bibliothécaire pour finir. Il raconte sa vie comme nul autre, puis finit par l’écrire. À travers les milliers de pages de l’Histoire de ma vie, réinvention de soi, autofiction comme nous disons aujourd’hui, roman des plaisirs et des rêves d’un Vénitien à la chasse au bonheur, Casanova nous entraîne à travers l’Europe du XVIIIe siècle : celle des cours aristocratiques et des arrière-cours populaires, dans un monde où le jeu est plus important que le travail, la séduction que la famille, le bagout que le savoir. Prisonnier ni du passé ni de l’avenir, il est épris du présent et nous donne une superbe leçon de vie. Un nouveau chapitre de l’histoire du casanovisme s’est ouvert à la fin de 2010 avec l’achat par la Bibliothèque nationale de France de l’ensemble manuscrit resté deux siècles dans les coffres de l’éditeur Brochkaus, en Allemagne. Une édition critique devient possible, elle est confiée à La Pléiade , qui fera mieux comprendre l’aventurier, sans pourtant jamais épuiser les ressources romanesques de son existence. Sa vie s’est déroulée entre réalité et invention, sa postérité s’est étendue entre un texte, toujours mieux connu, et un mythe, toujours déplacé, toujours renouvelé.

10/2011

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Histoire de France

Le naufrage. 16 juin 1940

Etrange théâtre, ce 16 juin 1940, que la ville de Bordeaux devenue la capitale improvisée d'une France déjà largement envahie par les troupes hitlériennes : trois conseils de ministres en vingt-quatre heures, présidés par deux chefs de gouvernement successifs, Paul Reynaud et le maréchal Pétain, l'un à bout de résistance, l'autre usé par l'âge et décidé à arrêter les combats. Un monde s'écroule au milieu d'un immense exode et d'un chaos indescriptible. Une république se meurt dans une indifférence quasi générale. Ce moment dramatique, écrit Eric Roussel, marque la vraie rupture de 1940, non seulement parce que tout un pays bascule alors dans l'inconnu, mais surtout parce que cette journée révèle, en miroir, les causes immédiates et lointaines, politiques autant qu'intellectuelles, culturelles et morales, d'une défaite qui, au fond, n'est pas si étrange. Récit d'un naufrage prévisible, ce livre interroge également à frais nouveaux les failles méconnues et les faiblesses parfois insoupçonnées de cette IIIe République finissante qui va expirer à Bordeaux dans le tumulte, l'incertitude et, pour beaucoup, l'inconscience de la partie terrible qui se joue alors; il retrouve les grands protagonistes de ce drame et d'autres visages moins connus ; il en restitue les opinions, les engagements, les passions, les arrière-pensées... Mais dans ce chapitre si sombre on entrevoit aussi, portés par une prescience et une détermination inespérées, les germes d'une régénération politique nationale et d'une configuration inédite des rapports entre les peuples européens : le 16 juin aura été l'école de deux hommes aussi exceptionnels que différents, Charles de Gaulle et Jean Monnet.

10/2009