Algérie, souvenirs d'ombre et de lumière. De la guerre d'indépendance à l'exode des pieds-noirs en 1962
Durant quatre années, Jean-Pierre Cômes a pris part à la
guerre d'Algérie dans deux régiments parachutistes, mais
aussi, durant quinze mois, au DOP de Sétif, l'un de ces
organismes ayant pour mission d'obtenir des renseignements
par tous les moyens, torture et exécutions sommaires. Là, il a
pris le risque de refuser d'obéir et de participer à des actes qu'il
considérait comme une faute non seulement morale, mais
aussi politique, refus pour lequel ses supérieurs ont tenté de le
faire éliminer. Ainsi il a pu et su voir la situation évoluer pour
aboutir à la Toussaint sanglante, puis tout au long de cette
guerre, jusqu'au cessez-le-feu. Témoin privilégié, il a voulu
apporter son témoignage alors qu'arrive le cinquantième
anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, témoignage à
propos duquel le professeur Jean-Charles Jauffret, historien,
directeur de master à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-
Provence, lui a écrit : "Je le considère comme l'un des plus
forts (et atypiques) jamais consacrés à cette guerre. Votre livre
qui m'a beaucoup appris, notamment sur la nuit du 25 au 26
mars 1962, devrait être au programme de l'Ecole spéciale
militaire de Saint-Cyr..."En effet, il apporte un éclairage
particulièrement intéressant sur la fusillade de la rue d'Isly :
Jean-Pierre Cômes avait passé la nuit précédente dans Alger, à
la tête d'une compagnie du 3e RPIM a qui y avait été déployée
dans la perspective de la manifestation prévue le 26 mars, à
l'instigation de l'OAS, mais le commandement décida de le
relever pour le remplacer en catastrophe par un bataillon de
tirailleurs algériens, et ce fut le drame.
03/2012