Recherche

Henry O'Byrne

Extraits

ActuaLitté

Sociologie

Un éternel Treblinka

La souffrance des animaux, leur sensibilité d'êtres vivants, est un des plus vieux tabous de l'homme. Dans ce livre iconoclaste - que certains considéreront même comme scandaleux -, mais courageux et novateur, l'historien américain Charles Patterson s'intéresse au douloureux rapport entre l'homme et l'animal depuis la création du monde. Il soutient la thèse selon laquelle l'oppression des animaux sert de modèle à toute forme d'oppression et la "bestialisation" de l'opprimé obligée sur le chemin de son anéantissement. Après avoir décrit l'adoption du travail à la chaîne dans les abattoirs de Chicago, il note que Henry Ford s'en inspira pour la fabrication de ses automobiles. Ce dernier, antisémite virulent et gros contributeur au parti nazi dans les années 30, fut même remercié par Hitler dans Mein Kampf. Quelques années plus tard, on devait retrouver cette organisation du "travail" dans les camps d'extermination nazis, où des méthodes étrangement similaires furent mises en œuvre pour tétaniser les victimes, leur faire perdre leurs repères et découper en tâches simples et répétitives le meurtre de masse de façon à banaliser le geste des assassins. Un tel rapprochement est lui-même tabou, étant entendu une fois pour toutes que la Shoah est unique. Pourtant, l'auteur yiddish et prix Nobel de littérature Isaac Bashevis Singer (qui a écrit, dans une nouvelle dont le titre de ce livre est tiré, "pour ces créatures, tous les humains sont des nazis") fut le premier à oser la comparaison entre le sort réservé aux animaux d'élevage et celui que les hommes ont fait subir à leurs semblables pendant la Shoah. S'inspirant de son combat, Patterson dénonce la façon dont l'homme s'est imposé comme "l'espèce des seigneurs", s'arrogeant le droit d'exterminer ou de réduire à l'esclavage les autres espèces, et conclut son essai par un hommage aux défenseurs de la cause animale, dont Isaac Bashevis Singer lui-même.

01/2008

ActuaLitté

Biographies

Ximénès Doudan (1800-1872). "Une perle inconnue" suivi d'un choix de lettres

" Une perle inconnue ", disait de lui François Guizot. En ouvrant la coquille bien fermée, on découvre en effet une société, une écriture, une personnalité extraordinaires. En 1876 parurent quatre volumes de Mélanges et Lettres, portant le nom de Ximénès Doudan. Pour Henry James, Barbey d'Aurevilly, Amiel et tant d'autres, ce fut une révélation, qu'il fallut d'urgence rééditer. On évoqua Mme de Sévigné et Saint-Simon. Proust s'empara de l'auteur, qui donna à Swann certains de ses traits. Puis le silence se fit, et Doudan emporta son mystère. Quel personnage pourtant ! Esprit comparable à Voltaire pour Victor Cousin, " directeur des consciences littéraires " (notamment féminines) pour Sainte-Beuve, Doudan, modeste pion de lycée venu de Douai, fut bientôt apprécié du milieu intellectuel et politique qui fréquentait le salon libéral de la duchesse de Broglie, fille de Mme de Staël, et du duc Victor, futur président du Conseil de Louis-Philippe, qui l'avaient recruté comme précepteur et dont il devint l'ami et le confident de la famille durant plus de quarante ans. Infatigable épistolier, il décrit avec lucidité et humour la société parisienne, dont des figures de proue comme Guizot, Rémusat, Mérimée, Tocqueville devinrent des proches, commente l'actualité culturelle et politique, de la mort de Louis XVIII jusqu'à la Commune, juge sans ménagement les livres qui paraissent, et qu'il a tous lus, et leurs auteurs, qu'il connaît pour certains : Kant, Stendhal, Balzac, Hugo, Lamartine, F. Cooper, Musset, Flaubert, G. Sand, Renan... tous y passent, dans un style éblouissant. Laurent Theis reconstitue la destinée de ce " célibataire de l'art ", qui dissimula jalousement sa vie privée, et dresse un portrait sensible du personnage dans son environnement d'une richesse exceptionnelle. Suit une sélection de lettres, pour certaines inédites, choisies pour la variété des sujets abordés, leur importance historique, leur qualité littéraire et leur substance humaine, toutes soigneusement annotées.

02/2024

ActuaLitté

Littérature étrangère

L'empreinte de toute chose

Alma Whittaker naît avec le XIXe siècle, à Philadelphie, d'un père anglais dont le talent de botaniste et la roublardise lui ont permis de faire fortune dans le commerce du quinquina, et d'une mère qui tient de sa famille de l'Hortus Botanicus d'Amsterdam une formidable érudition ainsi qu'une rigueur toute hollandaise. À leurs côtés et au contact des éminents chercheurs qui gravitent autour d'eux, Alma acquiert une intelligence éclectique et la passion de la botanique. En grandissant, elle se passionne pour les mousses puis pour Ambrose Pike, illustrateur de génie. Comme elle, il cherche à percer les secrets du monde qui l'entoure mais, à la logique scientifique d'Alma, il préfère une pensée ésotérique ; un fossé qui les éloignera inexorablement mais poussera enfin Alma à partir à son tour à la découverte du vaste monde. L'Empreinte de toute chose entraîne le lecteur à la découverte d'un XIXe siècle kaléidoscopique, des bas-fonds anglais à la bonne société d'Amsterdam en passant par Philadelphie, Tahiti, Macao ou les cimes des Andes, dans un monde où les terra incognita s'amenuisent de jour en jour. Alma, dotée d'une soif d'apprendre sans pareille, explore ce monde, la nature, la société dans laquelle elle vit et son propre corps - de l'infiniment grand à l'infiniment petit. Ce roman est aussi un gigantesque herbier des types humains : la candide ingéniosité d'Alma, l'impétuosité de son père Henry, la froide sainteté de sa soeur Prudence, la douce folie d'Ambrose, la rigueur de sa confidente Hanneke de Groot, la frivolité fantaisiste de son amie Retta, la calme profondeur du révérend Welles... L'écriture à la fois luxuriante, raffinée et piquante d'Elizabeth Gilbert semble donner vie à tous ces personnages qui racontent un siècle où l'esprit des Lumières permet l'éclosion d'idées nouvelles.

02/2014

ActuaLitté

Lettres classiques

Les illuminations

Les Illuminations sont le titre d'un recueil de poèmes en prose ou en vers libres composés par Arthur Rimbaud entre 1872 et 1875, et publié partiellement en 1886 puis, dans son intégralité, à titre posthume, en 1895. Ce texte demeura entre les mains de Charles de Sivry avant d'être publié. Le titre Les Illuminations évoque un rapprochement significatif et ambitieux, de la part de Rimbaud, avec d'autres fameux recueils antérieurs, représentatifs de la modernité poétique du xixe siècle et du romantisme : les Méditations poétiques (1820) d'Alphonse de Lamartine et Les Contemplations (1856) de Victor Hugo. Nul ne sait avec certitude quelle est la date exacte de composition de ces poèmes en prose finalement baptisés Illuminations : ont-ils été écrits avant, après, ou pendant Une saison en enfer ? L'ordre des cinquante-quatre poèmes en désordre n'est pas plus précis que la chronologie. Quelques-uns de ces textes ayant été recopiés par Germain Nouveau, la question de la transcription ou peut-être la coécriture de quelques "illuminations" se pose également. Enfin, le titre supposé du "recueil" , si recueil il y a eu, demeure une énigme, puisque le mot "illuminations" n'est jamais apparu sous la plume de Rimbaud ; il ne fut suggéré que par Verlaine. On a longtemps cru que les poèmes en prose composant ce recueil avaient été écrits avant Une saison en enfer. Cette idée a été renforcée par le témoignage d'Isabelle Rimbaud qui voulait faire passer Une saison en enfer pour le testament littéraire d'un frère répudiant ses égarements de poète. Ainsi l'oeuvre se terminait sur Adieu, le dernier "chapitre" du livre. Mais depuis 1949 et la publication de l'ouvrage d'Henry de Bouillane de Lacoste (Rimbaud et le problème des Illuminations, au Mercure de France), il est établi que les copies des poèmes en prose contenus dans Les Illuminations sont postérieures à la Saison.

03/2024

ActuaLitté

Généralités

Les grands discours des Prix Nobel de la paix

Ce recueil, réalisé par l'historien Alain Frerejean, réunit les discours les plus marquants des lauréats du prix Nobel de la Paix, depuis sa création en 1901. Autant de témoignages de courage, d'engagement, de sacrifice et de persévérance. Les paroles inspirantes des héros de notre temps Le prix Nobel de la paix a d'abord été réservé à des personnalités ou des institutions qui ont consacré leur énergie à empêcher des guerres étrangères ou civiles, à y mettre un terme ou à en atténuer les désastres. C'est ainsi, par exemple, qu'il a récompensé la Croix-Rouge en 1917. Mais depuis 1953 et Albert Schweitzer, il lui arrive d'être aussi décerné à des défenseurs des droits de l'homme. En cent vingt ans d'existence, il a distingué des personnalités aussi marquantes que Henry Dunant (1901), Woodrow Wilson (1919), Martin Luther King (1964), Willy Brandt (1971), Andreï Sakharov (1975), Anouar el-Sadate et Menahem Begin (1978), Lech Walesa (1983), Elie Wiesel (1986), Mikhaïl Gorbatchev (1990), Aung San Suu Kyi (1991), Nelson Mandela (1993), Yasser Arafat, Yitzhak Rabin et Shimon Peres (1994), Jimmy Carter (2002), Muhammad Yunus (2006), Denis Mukwege (2018)... Ou encore des organismes tels que le GIEC (2007) ou le Programme alimentaire mondial (2020). Cette anthologie présente les discours de 45 lauréats de 26 pays différents, sur quatre continents. La plus jeune est Malala Yousafzai, écolière pakistanaise récompensée en 2014. Certains ont fait preuve non seulement d'humanité et d'énergie, mais d'initiatives extraordinaires. C'est le cas, entre autres, du Norvégien Fritjof Nansen qui, de 1920 à 1922, a procuré une terre d'accueil à 2 millions de personnes expulsées de leur patrie par la guerre mondiale ; de la Kenyane Wangari Maathai qui, avec l'aide d'autres villageoises, a planté 35 millions d'arbres ; ou encore du professeur bangladais Muhammad Yunus, inventeur du micro-crédit, qui a sorti de la plus extrême pauvreté 8 millions de ses concitoyens.

09/2021

ActuaLitté

Généralités médicales

Pierre Le Damany, un grand médecin breton. Souvenirs d'un étudiant en médecine, Rennes (1887-1891)

A la fin du XIX siècle, Pierre Le Damany, fils de cultivateur à Lannion, part à Rennes faire "sa médecine" ; puis il rejoint Paris, reçu au concours de l'Internat. Il revient à Rennes, devient Professeur à l'Hôtel-Dieu, où il fera toute sa carrière, jusqu'en 1940. Il a été l'un des pionniers les plus célèbres du dépistage de la luxation congénitale de hanche, fléau qui a frappé les Bretons, jusqu'à l'écrivain Pierre-Jakez Hélias qui en laissa un témoignage d'enfance édifiant dans son célèbre Cheval d'orgueil. Les descendants de Pierre Le Damany détiennent un trésor, transmis depuis trois générations : le "journal" de Pierre Le Damany, qui raconte son parcours d'étudiant en médecine à la fin du XIXe siècle. A travers ce journal, intégralement transcrit et analysé dans cet ouvrage, et son oeuvre sur la luxation congénitale de hanche, Dominique Le Nen, chirurgien orthopédiste, et Geneviève Héry-Amaud, arrière-petite-fille de Pierre Le Damany, livrent une page passionnante et inédite du grand livre de notre histoire médicale. Un grand récit d'initiation et de science.

05/2020

ActuaLitté

Imagerie médicale

Actualités en échographie de l'appareil locomoteur n°18

On sait que l'échographie MSK est bien adaptée à l'étude des nerfs. On va en avoir la preuve car 8 chapitres leur sont consacrés. Afarine Madani nous apprend l'intérêt de l'échographie pour l'étude des nerfs périphériques en cas de Polyradiculoneuropathie Inflammatoire Démyélinisante Chronique (PIDC), Guillaume Lefebvre pour celle des petits nerfs de la main et du poignet et Guillaume Etievent pour l'étude des branches du nerf sural et du nerf cutané dorsal du pied. David Petrover nous montre comment l'échographie contribue au diagnostic différentiel en cas de suspicion de syndrome du canal carpien. Thomas Le Coroller nous détaille l'écho-anatomie du nerf calcanéen médial et Julien Borne nous apprend à ne pas méconnaitre les torsions nerveuses. Enfin, Paul Michelin analyse le nerf ulnaire du haut en bas et Raphaël Campagna avec l'équipe de Cochin vous montre quel est l'aspect d'une lésion nerveuse traitée par neurotube. Pour le membre supérieur, Raphaël Guillin nous détaille l'échographie de la maladie de Dupuytren et Wassef Khaled celle des ruptures partielles du triceps au coude. Ensuite, Marie Faruch et l'équipe toulousaine nous apprend l'intérêt de l'échographie en cas de traumatisme du coude, Maxime Lacroix nous fait découvrir les kystes intratendineux du poignet et Sylvain Viltart nous montre que le diagnostic de capsulite doit être échographique avant d'être clinique contrairement à ce que pense bon nombre de personnes !! Le membre inférieur n'est pas en reste avec pour commencer Gérard Morvan qui vous fera comprendre beaucoup de choses en vous expliquant la torsion de nos membres inférieurs. Lionel Pesquer vous rappelle l'intérêt de notre technique pour le dépistage des languettes méniscales et Antoine Moraux nous démembre les étiologies du ressaut du tendon distal du semimembraneux. Deux chapitres sont consacrés à un problème d'actualité : Quentin Monzani et Bertrand Dallaudière vous montrent l'aspect post-opératoire de l'entorse de la cheville car de nouvelles techniques chirurgicales ont transformé la prise en charge de ces lésions. Antoine Ponsot nous explique les mécanismes de l'hallux saltans et comment le repérer Avec Amina Fihri, l'équipe de la Pitié vous montre l'importance de l'étude de la bandelette iliotibiale, avec Anne-Sophie Billard, les différents diagnostics à évoquer en cas de douleur de la face plantaire de l'hallux et avec Jean-Louis Brasseur, les nouveaux éléments concernant l'échographie du tendon d'Achille. Il reste un chapitre, et non des moindres, puisqu'il nous servira tous les jours, celui d'Agnes Lhoste qui fait le point sur les anesthésiques locaux en écho-interventionnel. 23 beaux chapitres qui vous montrent l'intérêt de l'échographie MSK !!

01/2023

ActuaLitté

Encyclopédies de poche

Blaise Cendrars. L'or d'un poète

«Tout enfant, très souvent, je brûlais dans mon berceau: je prenais feu comme une allumette et il ne restait de moi qu’un petit tas de cendres noires toutes entortillées.» Toute sa vie, celui qui naquit Frédéric Sauser, en Suisse, en 1887, brûlera une énergie inépuisable, pour créer l’une des grandes oeuvres de la littérature du XXe siècle. Enfant fermé, difficile, Freddy Sauser suit ses parents à Naples avant de rentrer en Suisse, où l’école buissonnière et sa passion pour la lecture, de Jules Verne à Tolstoï, de Nerval à erasme font de lui un fort mauvais élève. A seize ans, il quitte sa famille et part pour Moscou. A Saint-Pétersbourg en 1905, il est secrétaire d’un joaillier et se mêle aux milieux révolutionnaires. C’est là que le futur poète commence à écrire. Ce sont des années de formation, marquées par son premier amour, Hélène, qui périra par le feu. A Berne, en 1908, il reprend des études et rencontre Féla Poznanska, l’étudiante polonaise qui deviendra sa femme et la mère de ses trois enfants. Dans la misère, sous les toits, à Paris, à Bruxelles, puis à New York, il travaille à la recherche de son écriture, vivifiée en profondeur par le monde moderne. Il écrit Pâques à New York et invente son nom nouveau: Blaise Cendrars. A Paris en 1912, il rencontre les artistes dont la quête s’apparente à la sienne, poètes comme Apollinaire puis Reverdy ou Soupault, peintres comme Chagall, Léger ou Robert et Sonia Delaunay. Coup de tonnerre dans le ciel de la poésie, il écrit et publie, avec les couleurs de Sonia Delaunay, dans une forme nouvelle et inégalée depuis, le «premier livre simultané»: la Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France (1913). Eclate la Première Guerre mondiale: engagé volontaire, Cendrars perd sa main droite. Dans l’effervescence du Paris de l’après-guerre, Cendrars est écrivain et poète, critique d’art, éditeur audacieux, assistant metteur en scène avec Abel Gance, réalisateur à Rome, ou encore librettiste de ballets. En 1924, il part pour le Brésil, qui deviendra une de ses sources d’inspiration. Le poète se fait prosateur et de 1925 à 1930 publie ses grands romans: L’Or, Moravagine, Le Plan de l’Aiguille, Dan Yack. Il fait ensuite l’expérience du grand reportage, puis publie trois livres de nouvelles. En juin 1940, désespéré par l’occupation allemande, il s’exile à Aix-en-Provence. Après trois années de silence et de vie contemplative, il reprend la plume, écrit L’Homme foudroyé, La Main coupée, Bourlinguer, Le Lotissement du ciel. Terrassé par une attaque d’hémiplégie en 1958, le poète à la main coupée tente encore d’écrire avec sa «main amie» paralysée. Il meurt le 21 janvier 1961.

01/2011

ActuaLitté

Monographies

Voir mourir Valentine

Vers 1908, un peintre rencontre celle qui deviendra d'abord son modèle, puis sa maîtresse. Lui, suisse, marié, cinquante-cinq ans, s'appelle Ferdinand Hodler. Elle, française, divorcée, de vingt ans sa cadette, s'appelle Valentine Godé-Darel. Leur relation, d'amour et de haine, de liberté et de dépendance, donne naissance à une fille. Nous sommes en 1913. Valentine est alors déjà malade. Un cancer. Ferdinand Hodler s'installe souvent à son chevet. Il l'accompagne dans une lente, mais irrémédiable agonie, qui s'achève le 25 janvier 1915. Les jours suivants, il reviendra la voir morte. Et la peindre. De cette exprience, il a laissé un cycle magistral. Quelque trente peintures, cent vingt dessins, plus d'une centaine de pages de carnets. Sans compter ce qui a été volontairement détruit. Cet ensemble constitue l'une des plus grandes et bouleversantes contributions à l'art moderne européen. Le présent ouvrage en apporte une nouvelle fois la démonstration. "La mort a la beauté de la vérité. [... ] Voilà pourquoi elle m'attire. C'est elle, c'est sa grandeur, que je vois à travers ces traits qui furent aimables, aimés, adorés, et qu'elle envahit. Elle les accable de souffrance, mais en quelque sorte elle les dégage peu à peu, elle leur donne leur plus haute signification. C'est la mort qui a mis, pour moi, sur certains visages leur beauté véritable". Deux volumes reliés cartonnés sous coffret. Préface de Pierre Rosenberg, de l'Académie française. Textes de Gilles Ambresin, Vincent Barras, Diana Blome, Jean-Nicolas Despland, Marina De Toro, Margaux Farron, Niklaus Manuel Güdel, Caroline Guignard, Cécile Oppliger et Anne-Sophie Poirot, sous la direction d'Anne-Sophie Poirot et de Niklaus Manuel Güdel. Ferdinand Hodler, né en 1853 à Berne et mort en 1918 à Genève, est l'un des plus célèbres peintres suisses. Son oeuvre, d'abord marquée par le réalisme et le symbolisme, puis par l'art nouveau, fait partie des contributions majeures à l'éclosion des avant-gardes du XXe siècle. Considéré de son temps l'égal de Klimt et de Rodin, il est aujourd'hui moins connu du grand public. Il a participé - et a souvent remporté des médailles - à la plupart des grandes expositions internationales de son 'poque : l'Exposition universelle de Paris en 1900, la Sécession de Vienne en 1904, l'Exposition internationale des beaux-arts de Rome en 1911, et même l'Armory Show à New York en 1913. Son oeuvre, interrogeant les phénomènes de rythme, de symétrie et de répétition dans la nature, a fortement influencé plusieurs générations de peintres et reste à ce jour un monument de l'art européen.

02/2023

ActuaLitté

Critique littéraire

Georges Haldas. L'invisible au quotidien

La lecture du dossier " politique " de Georges Haldas conservé aux Archives fédérales à Berne, point de départ de cet ouvrage, a fait ressortir par contraste à l'interlocuteur de ces entretiens la vraie présence de l'écrivain. Les rapports des inspecteurs, plus il s'y plongeait, plus vain, inconsistant, lui apparaissait leur contenu. Les raisons de cette surveillance sur plus d'une quarantaine d'années ne transpiraient jamais dans les documents "officiels", qui les avait commandés, qui les supervisait?, et leur utilisation éventuelle restait inconnue. Seul régnait, reflété dans la première partie de cet ouvrage, état de meurtre, un climat de lourde suspicion à l'endroit de celui qui était considéré comme trop à gauche, donc dangereux, pendant la période de chasse aux sorcières communistes qui avait caractérisé l'après-guerre. Mais comment lui reprocher, sans tomber dans le ridicule, ses déclarations politiques qui encourageaient les hommes à se consacrer à la paix? A travers les propos rapportés par les fonctionnaires scribouillards, apparaissent avant tout les traits d'un personnage enclin à témoigner sa sympathie pour les plus défavorisés. Georges Haldas, en définitive, n'a jamais été un homme d'action mais, tout simplement, "un homme qui écrit", selon l'expression qu'il affectionne. Quelles actions retenir dès lors contre cet être inoffensif ? Par contrecoup, ce fichage absurde conduisit l'interlocuteur insensiblement à se nourrir d'éléments bien plus essentiels, abordés dans ses conversations avec Haldas. Une eau précieuse irrigua soudain le désert des lignes fixées dans les classeurs fédéraux. Elle portait la voix d'un écrivain habité par la graine qui illumine sa vie quotidienne, cherchant à créer un pont entre le dedans et le dehors des êtres rencontrés en transcrivant le plus fidèlement possible leurs résonances en lui. Ainsi se précisa peu à peu son cheminement vers l'écriture, depuis ses premiers balbutiements à la sortie du collège jusqu'à ses formes les plus abouties et qui dessinèrent les contours, sujet de la deuxième partie, état de poésie, auquel lui est indissolublement attachée la fraternité obscure des vivants. Une parole démarquée d'une surveillance policière, libre alors de ses mouvements, se développa, toute d'inspiration, de nature à rendre l'homme plus ouvert à son intériorité, à mille lieues du monde matériel qui écrase notre société assoiffée de biens de consommation. Elle prit son envol dans état de résurrection, troisième et dernière partie, pour devenir nourricière, christique, traduisant les questions fondamentales de la vie, de la mort, etc., et d'où germèrent, bien plus tard, ces entretiens, accompagnés d'extraits de textes souvent inédits, dédiés à tous ceux pour qui l'imprévisible, l'infini, l'invisible gardent un sens. Comme l'écho du miracle que constitue chaque jour pour nous tous le simple fait d'exister, sur cette planète, sans savoir pourquoi.

11/2012

ActuaLitté

Ménopause

La révolution ménopause

Face à la ménopause, sujet encore tabou comme l'était celui des règles, beaucoup de femmes restent désemparées. Ce livre leur apporte des réponses pour entrer dans ce nouvel âge en étant plus fortes, accompagner les transformations (physiques, psycho-émotionnelles, du regard de la société) et se libérer du poids de la ménopause. Par une psychologue et nutritionniste. Chaque année, 400 000 nouvelles femmes sont ménopausées en France et 100 % des femmes le seront un jour ou l'autre. Pourtant, le sujet est si peu abordé par les médecins généralistes que beaucoup " tombent " en ménopause en étant dans l'ignorance de ce qu'elles traversent réellement et de ce qu'elles pourraient mettre en place pour que cette entrée dans une nouvelle ère soit plus fluide. Elles ne savent pas à qui parler des désagréments qu'elles éprouvent, de leur anxiété et de leurs légitimes interrogations face à cet événement qui induit des changements corporels et psycho-émotionnels. Puisant dans les études les plus récentes et dans sa pratique quotidienne auprès des femmes qu'elle accompagne en tant que psychologue et nutritionniste, Laurence Haurat apporte dans ce livre des réponses pour aider les femmes à identifier clairement ce qui leur arrive et bien vivre leur transformation sans la subir. Elle leur offre des clés pour se libérer du poids que la société veut leur faire porter, des perturbations liées aux modifications corporelles et des bouleversements psychologiques auxquelles elles ont à faire face. Avec cet ouvrage, Laurence Haurat souhaite participer, non pas à la banalisation - il n'y a rien de banal dans la ménopause - mais à la normalisation de ce sujet pour qu'il s'intègre de manière plus naturelle dans la vie des femmes. Ma révolution ménopause veut faire sauter les freins qui empêchent les femmes d'appréhender sereinement leur ménopause, d'en parler en toute liberté et de redevenir actrice de cette profonde transformation. Une " révolution " autour de trois axes, pour comprendre les changements et s'en libérer : Changements corporels : les désagréments inhérents à la ménopause (prise de poids, cellulite, bouffées de chaleur, relâchement des tissus...) et les ressources pour atténuer ces effets (alimentation/nutriments à favoriser, hydratation, activité physique, TSH...) Changements psychologiques : les signes et symptômes des chamboulements psy (sommeil altéré, humeur vacillante, libido en berne, peur du vieillissement...), et les clés pour les identifier et s'en libérer (méditation, sophrologie, autohypnose, lâcher-prise, travail sur soi...) Changements dans le regard de la société : le tabou de la ménopause et l'image amoindrie que la société renvoie aux femmes de plus de cinquante ans (diktats esthétiques, invisibilisation, jeunisme...), et les pistes pour se libérer de ce poids (comment assumer, oser en parler, cultiver la sororité entre femmes...)

09/2023

ActuaLitté

Sociologie

Femmes sous surveillance. Quelques mots sans fard sur la condition des femmes

Figure intellectuelle majeure en Suisse alémanique, Iris von Roten et son ouvrage phare, Frauen im Laufgitter, restent méconnus du public francophone. Cette traduction inédite accompagnera les célébrations du cinquantenaire de droit de vote des femmes organisées un peu partout en Suisse en 2021.

Vie professionnelle, amour et sexualité, charge maternelle, travail domestique, droits politiques: voilà les principaux sujets auxquels Iris von Roten (1917-1990), intellectuelle suisse du XXe siècle, consacre sa vaste fresque de « la condition des femmes » à son époque.

Loin de se limiter au combat pour le suffrage féminin, cette avocate et journaliste tenait à exposer l’aspect systémique de l’oppression des femmes. Par sa véhémence et son intransigeance, elle s’est attiré les foudres aussi bien des représentants de la domination masculine que des groupes féministes de son époque.

Dans une langue aussi furieuse que grinçante, son livre fait l’état des lieux des droits des femmes, dépeint les humiliations et les luttes du quotidien, et imagine une société épanouissante et égalitaire.

En livrant une étude approfondie des rapports de domination, Femmes sous surveillance renseigne autant sur les mécanismes d’hier que sur les problématiques contemporaines. Par sa radicalité, ce manifeste nourrit la pensée féministe et apporte une contribution significative aux questions et combats d’aujourd’hui.

Paru en 1958, cet ouvrage a d’abord fait scandale avant de sombrer dans l’oubli pendant quelques décennies. Cette première traduction française, réalisée par Camille Logoz, est une façon de rendre honneur à cette figure incontournable de l’histoire des idées en Suisse. C’est surtout l’occasion de se confronter à ses arguments puissants, sa réflexion complexe et sa parole percutante.

Iris von Roten (1917-1990) grandit à Bâle. Après des études de droit à l’Université de Berne, elle se présente en vain à de nombreux postes. Devenue rédactrice du Schweizer Frauenblatt, la publication officielle de l’Alliance des sociétés féminines suisses, Iris von Roten s’attaque avec une plume acerbe et une argumentation précise aux ennemis du mouvement féministe.

Après avoir passé son brevet d’avocate, elle dirige un cabinet d’avocat en Valais avec Peter von Roten, qu’elle avait rencontré pendant ses études et épousé en 1946. Son œuvre principale Frauen im Laufgitter. Offene Worte zur Stellung der Frau, qui paraît en 1958, est violemment critiqué en raison de son caractère radical (y compris par les féministes de l’époque), la poussant à se retirer du débat public.
Camille Logoz vit à Lausanne et travaille comme traductrice littéraire. Elle a notamment traduit Jusqu’au bout des rêves. Katharina von Arx et Freddy Drilhon de Wilfried Meichtry (Editions Cabédita, 2020). 

Dossier - Nouvelles têtes : les éditeurs suisses jeunesse et BD la jouent collectif

09/2021

ActuaLitté

Romans graphiques

La divine comédie d'Oscar Wilde

Le 30 novembre 1900, Oscar Wilde meurt, à 46 ans seulement, dans une chambre miteuse d'un petit hôtel rue des Beaux-Arts à Paris. Il avait été emprisonné cinq ans plus tôt pour homosexualité, et l'intégralité de ses biens avaient été saisis. Après deux ans de travaux forcés, une fois libéré, il avait quitté l'Angleterre pour Paris, sous une fausse identité, où il a vite sombré dans la déchéance. Démuni, alcoolique, il n'a plus écrit une seule ligne. Antithèse de cette fin de vie misérable, l'existence du dramaturge et poète irlandais a été conçue comme une oeuvre d'art. Il considérait en effet sa vie comme le lieu de son génie, tandis que son oeuvre n'était que celui de son talent. Wilde a toujours aimé se regarder dans le miroir de La Divine Comédie, jusqu'à en comparer des passages à des épisodes de sa propre vie. Sa mort, image du drame implacable d'un homme ayant tout eu et tout perdu d'un coup, n'est en outre pas sans rappeler le huitième cercle de l'Enfer de Dante, le Malebolge. Sous le pinceau virtuose de Javier de Isusi, dans une ambiance crépusculaire rehaussée par de superbes lavis sépia, se déroule l'inexorable descente aux enfers d'Oscar Wilde : dans les méandres de nuits parisiennes, entre alcool, voyous et prostitués, ou lors de rencontres avec Gide, Toulouse-Lautrec, les frères Machado et les rares amis qui ne l'avaient pas abandonné. Le récit de la chute du poète s'interrompt parfois pour donner voix et corps aux autres protagonistes de la tragédie qui se joue, à travers de brefs entretiens imaginaires délivrant anecdotes et impressions personnelles. Javier de Isusi ne se borne donc pas au rôle de biographe scrupuleux à l'ouverture de son petit théâtre sur la scène duquel défilent les trois dernières années de la vie d'Oscar Wilde. Il se pose en investigateur, interrogeant l'homme et l'oeuvre. Qui était cet écrivain déchu qui, quelques années plus tôt, outrait les conformistes avec ses phrases assassines et ses élégants paradoxes ? Le personnage Wilde avait-il fini par engloutir son créateur ? Pour quelles raisons avait-il cessé d'écrire à sa sortie de prison ? Tentant d'éclaircir ces quelques mystères, Javier de Isusi fait petit à petit tomber le masque du poète. Il dresse un portrait d'homme sans filtre tout en livrant un récit passionnant sur l'art et la vie, la morale et le plaisir, l'être et le paraître. Le 22 octobre 2020, Javier de Isusi s'est vu décerner le prestigieux Premio Nacional del Cómic, sous le parrainage du ministère de la Culture espagnol, pour La Divine Comédie d'Oscar Wilde.

04/2021

ActuaLitté

Photographes

Biarritz Paradiso

Biarritz n'est pas qu'une station balnéaire, c'est un théâtre ouvert sur le monde sauvage, un cinéma d'apocalypse en même temps qu'une terre d'élection pour les épiphanies. Un paradis paradoxal, en somme, qui porte sa propre nostalgie tout en donnant accès au fameux "sentiment océanique" cher à Freud, c'est-à-dire à une promesse métaphysique. Claude Nori s'y est installé en 1999 pour y être heureux et en faire son territoire rêvé qu'il photographie, doublé d'une nostalgie créative. La dolce vita italienne qu'il a maintes fois mise en avant dans ses livres se manifeste quelquefois sur les plages bordant l'océan comme un mirage étincelant. Biarritz devient alors Paradiso. Mais c'est Jacques-Henri Lartigue qui a inspiré la plupart de ses images. L'été, il se baignait tous les jours sur la plage du Port-Vieux. Un siècle plus tard, Nori perpétue la tradition, de même qu'il traque l'ombre de son aîné dans ses propres images, marchant sur ses traces, entre l'Hôtel du Palais et le Rocher de la Vierge, photographiant les petits miracles qui survivent à l'épreuve du temps. Des gestes, des reliques. Un fragment d'éternité fixé dans un sourire adolescent, la complicité d'Isabelle, la femme aimée ou la voussure d'un homme contemplant les vagues. Les deux ont finalement porté la photographie à son plus haut degré de délicatesse et d'incandescence, archivant les joies simples de l'enfance, les accélérations du présent, la griserie des bains de mer et la folle beauté des instants vulnérables. Pour Claude Nori, la vocation de capter la vie au présent est moins un témoignage d'insouciance qu'une façon élégante et polie d'enregistrer la disparition en cours. Erwan Desplanques se joint au livre afin de célébrer les deux artistes tout en évoquant ses jeunes années à Biarritz où il découvrit son métier de journaliste et sa vocation d'écrivain. Né en 1980, il a publié trois livres aux éditions de L'Olivier, dont L'Amérique derrière moi, prix Récamier 2019. Il est également commissaire d'exposition et critique littéraire à Sud-Ouest. Claude Nori photographe, écrivain à ses heures et quelques fois cinéaste a inventé la Photobiographie et ne cesse de surfer sur les vagues de son existence à la recherche d'épiphanies liées à l'enfance, aux amours balnéaires, aux flirts d'un été italien dont plusieurs de ses livres se font l'écho. En 2011, il avait déjà publié Jours heureux au Pays basque aujourd'hui introuvable. A travers ses nombreux albums, Jacques Henri Lartigue (1986-1894) relata avec des images d'une grande liberté formelle et des textes vifs et poétiques sa vie familiale, la société mondaine de la Belle Epoque, les premiers temps de l'aviation et l'ambiance sensuelle des lieux de villégiature où il séjournait les beaux jours. Biarritz Paradiso est également le titre d'une exposition organisée à la galerie Arrêt sur l'image, à Bordeaux, en septembre 2023.

09/2023

ActuaLitté

Histoire de France

Le Siècle des Platter. Tome 2, Le voyage de Thomas Platter (1595-1599)

On n'a pas oublié l'extraordinaire réussite sociale et intellectuelle de Thomas Platter (dit le Vieux, 1499-1582), mendiant et berger des montagnes suisses devenu imprimeur et professeur, notable de la ville de Bâle, non plus que celle de son fils Felix (1536-1614), étudiant à Montpellier, grand médecin et collectionneur. Emmanuel Le Roy Ladurie a conté leurs aventures et leurs pérégrinations dans Le Mendiant et le Professeur. A son tour, le même Felix offre un demi-siècle plus tard à son jeune frère Thomas (1574-1628) de semblables études à Montpellier et un voyage d'initiation dans le sud et l'ouest de la France, le nord de l'Espagne (ainsi que les Pays-Bas et l'Angleterre), comme lui-même l'avait fait et raconté au temps du roi Henri II. Thomas II Platter a reçu une éducation soignée et une véritable culture ; tout au long de son itinéraire, le futur médecin, excellent latiniste et bon connaisseur des Écritures, se tourne avec un égal intérêt vers l'histoire et les lettres, vers la botanique et les monuments, vers le droit et la toponymie, vers les paysages et l'économie tant rurale qu'urbaine ; les hommes, avec leurs coutumes et leurs usages particuliers d'un lieu à un autre, le passionnent plus encore. Réformé et fier de l'être, citoyen de l'une des citadelles du protestantisme européen, il est d'une ouverture d'esprit surprenante pour son époque : sa modération envers les " papistes ", son admiration (feutrée) pour les collèges jésuites et sa bienveillance pour les façons de vivre des juifs d'Avignon, sa francophilie (presque constante), son regard quasi ethnologique sur les populations rencontrées, bref son absence générale de préjugés donnent au texte qu'il rédigera quelques années plus tard une liberté de ton unique ; il réunit aussi une considérable somme d'informations et d'observations sur la France d'Henri IV (les ruines morales et matérielles de trente ans de guerres religieuses et civiles sont bien visibles). La relation du périple est d'une richesse, d'une finesse et d'une saveur telles qu'Emmanuel Le Roy Ladurie a cette fois préféré donner la parole à son héros au moyen de la traduction intégrale du texte du voyage en France du Sud et en Catalogne (traduction effectuée en commun avec Francine-Dominique Liechtenhan). En incomparable spécialiste des sociétés méridionales et en analyste de l'Etat moderne, il introduit cette œuvre et l'éclaire de notes et de commentaires abondants où trouvent à s'exercer ses talents d'historien à l'universelle curiosité. La biographie de Thomas le Vieux et celle de Felix, le récit de Thomas le jeune forment un panorama sans équivalent sur tout le XVIe et les débuts du XVIIe siècle en France et en Europe - ce second volume le prouve à l'envi -, et c'est à bon droit que l'on peut parler de " siècle des Platter " pour désigner les accomplissements de cette illustre famille bâloise.

05/2000

ActuaLitté

Critique littéraire

Correspondance 1928-1968

En 1928, un autodidacte de 28 ans adresse à La NRF le manuscrit d'un roman, Zig-Zag. L'auteur, abandonné par son père, a couru les rues d'une très vieille ville du Midi pour y épier la vie et l'amour, a perdu sa mère à 12 ans et a dû faire toutes sortes de petits métiers pour survivre. Il est passé aussi par le syndicalisme, le Parti communiste et vient de faire son entrée à Monde, hebdomadaire de gauche dirigé par Henri Barbusse... "Considérez-vous comme accueilli à la NRF", lui répond d'emblée Jean Paulhan. Il est vrai que Jean Paulhan et Marc Bernard sont nés à Nîmes à seize ans de distance : 1884 et 1900. Le premier, dès 12 ans, a été emmené vers Paris par son père, bibliothécaire et philosophe, et ne retrouve le Gard de son enfance que de loin en loin. Le second est presque prisonnier de sa ville natale, vers où les difficultés matérielles, les contraintes de l'Histoire, mais aussi le goût de la vie simple le font toujours revenir : même après ses prix Interallié en 1934 (Anny), Goncourt en 1942 (Pareils à des enfants), Marc Bernard garde en ligne de mire les Nîmois, dont il observe les ambitions et les illusions (Les Exilés, 1939 ; La Cendre, 1949 ; Une journée toute simple, 1950). A Paulhan qui lui avoue "Je donnerais cher pour qu'il y ait beaucoup de révolutionnaires comme toi", il ne cache guère certaines conversions radicales : "Je crois qu'il faut en finir avec ce chantage sentimental sur la Russie. Il ne leur reste plus qu'à accumuler toutes les saloperies possibles et imaginables pour dire ensuite : si vous publiez la moindre ligne contre nous, vous attaquez la révolution". Passent Romain Roland, Henri Calet, Jean Blanzat, Jacques Chardonne, Gaston Gallimard... Viennent Madrid et Barcelone dans les années trente, puis la Seconde Guerre mondiale, pendant laquelle les errements de Bernard sont patiemment raisonnés par Paulhan. Avec sa "bien-aimée" Else, juive autrichienne, Marc Bernard doit se cacher en Limousin, où il se lie avec le photographe Izis : les portraits que celui-ci réalise en 1945 figurent dans ce livre (grâce à son fils, Manuel Bidermanas). "Mon petit Marc", "Mon petit Jean" : c'est ainsi que les deux écrivains s'interpellent encore à 84 ans et 68 huit ans passés. Le plus âgé n'a jamais renoncé à être le conseiller littéraire de l'autre, qui, de son côté, l'a toujours lu avec attention : "C'est terrible, ces grands sujets, écrit Jean Paulhan en janvier 1965. Il me semble que les gens modestes (comme nous) devraient se demander, avant de se lancer : "Mais moi, qu'est-ce que je puis apporter de différent, que je sois seul à dire?" et n'en pas démordre". Toutes leurs lettres n'ont pas été retrouvées, mais les 461 présentées ici montrent la courbe de leur amitié : une amitié différente, et qu'ils ont été les seuls à dire ainsi.

11/2013

ActuaLitté

Littérature française

Les mémoires d'un rat

Si Le Feu, d'Henri Barbusse, restera à jamais le chef-d'oeuvre de la littérature émanant des tranchées, ces Mémoires d'un Rat, d'une facture que l'on pourrait dire "plus légère", n'en resteront pas moins la plus remarquable des fables imaginées dans un contexte similaire. Qu'il soit un simple rat, et qu'il s'appelle Ferdinand, par quelque bizarrerie du soldat qui l'adopta et en devint le maître, ne change rien à la réalité décrite.
Et, si les rats ne sont pas, contrairement aux hommes, destinés à la vie éternelle, bien que leur complexion physique ne les éloigne pas de ce que sont les hommes, du moins Ferdinand sait-il porter la grande acuité de son regard sur les comportements de ces humains, qui sont capables de se battre, et de mener une guerre à mort, non pour leur intérêt, et pas même pour leur plaisir, mais pour ceux de leurs dirigeants.
Ainsi que l'écrivait Anatole France, qui préfaça ce livre, "On croit mourir pour la patrie. On meurt pour des industriels et des banquiers." Ces Mémoires d'un Rat, qui soulignent tant le meilleur que le pire de notre condition humaine, s'avèrent un rappel salutaire de ce que vivre signifie. Sa réédition par Théolib revient à vous souhaiter une excellente raterie. Pierre-Yves Ruff

01/2020

ActuaLitté

Critique littéraire

Marie Kalergis-Mouchanoff, née Nesselrode. Itinéraires et correspondance de la Fée blanche

L'histoire de Marie KALERGIS née NESSELRODE est évoquée avec une précision révélatrice dans la biographie de Constantin PHOTIADES qui s'est plongé dans les archives de sa famille. Elle fut une pianiste virtuose mondaine, une beauté idéale et séduisante qui unissait la distinction aristocratique et la plus subtile compréhension des mouvements de la pensée, des variations de la politique internationale et de l'idéal artistique du 19e siècle. Marie LIPSIUS (LA MARA) fut l'éditrice des lettres de Mme KALERGIS à sa fille, qui nous font découvrir la personnalité très attachante d'une mère prévoyante soucieuse de l'éducation de sa fille et de son entrée dans le monde, tout autant que l'intimité d'une femme qui, toute brillante, douée et généreuse qu'elle fût, dissimulait derrière le paravent d'une apparente sérénité une profonde insatisfaction intérieure et une touche de mélancolie indélébile. Les dernières années de sa trop courte vie, elle endura les tortures d'une longue maladie qui finit par l'emporter avant qu'elle pût réaliser son rêve d'assister à la première bayreuthoise du Ring de son ami Richard WAGNER. Ces textes jusqu'ici difficilement accessibles sont à nouveau disponibles grâce à ce recueil dans lequel Luc-Henri ROGER les a réunis avec quelques autres témoignages d`époque qui nous font revivre la fabuleuse histoire de la fée blanche.

12/2019

ActuaLitté

Histoire de France

Le général Bertrand. Grand-maréchal du palais et compagnon de Napoléon pour l'éternité

En cette année célébrant le 250ème anniversaire de la naissance de Napoléon, comment ne pas évoquer celui dont il fut le compagnon le plus proche, le plus fidèle, le plus désintéressé aussi. Homme de confiance, de conscience, homme de toutes le missions, Depuis la première campagne d'Italie jusqu'à cette île du bout du monde où il ferma les yeux du grand capitaine à Sainte-Hélène, Henri Gatien Bertrand a vécu près de 25 ans dans l'ombre de son maître avec un exceptionnel dévouement, avec discrétion, modestie. Tant au sein de la cour impériale, qu'aux armées, ou en exil, Bertrand a servi sans sourciller bien que tiraillé entre les devoirs de sa charge et l'amour fusionnel qui le reliait à son épouse Fanny, un couple exemplaire qu'aucun évènement n'a pu ébranler. Honoré, distingué par la qualité de ses services, ses faits d'armes, Bertrand n'a jamais voulu en tirer gloire. Après la disparition de l'Empire, Bertrand, homme d'engagement, de convictions humanistes, s'est penché sur le sort des esclaves, s'est fait le chantre de la liberté de la presse. Napoléon avait dit à Sainte-Hélène : "Bertrand est désormais identifié à mon sort, c'est devenu historique". La prédiction s'est vérifiée. Porté à le rejoindre par la volonté du peuple français, Bertrand repose aux Invalides.

11/2019

ActuaLitté

Histoire de France

Histoire passionnée de la France. Edition revue et corrigée

Conjuguant la profondeur de l'historien et l'esprit de synthèse du journaliste, Jean Sévillia nous raconte avec talent et passion la grande Histoire de la France, des origines à aujourd'hui. A l'heure où certains semblent avoir honte de notre passé, il fait le choix d'insister sur ce qui nous honore et ce qui nous unit, même dans les pages difficiles de notre Histoire, afin de souligner le caractère exceptionnel de notre pays, si riche en événements et en figures de proue - convoquant Clovis, Charlemagne, Saint Louis, Jeanne d'Arc, Henri IV, Richelieu, Louis XIV, Napoléon, Charles de Gaulle et jusqu'à nos présidents de la République. Oscillant de crises en révolutions, la France a toujours su surmonter ses divisions pour se réinventer et inspirer le monde, que ce soit par ses idées et ses sources - les racines chrétiennes, l'humanisme de la Renaissance, les Lumières, les intellectuels du XXe siècle - ou par ses modèles politiques successifs : la monarchie forte, l'Empire, les républiques parlementaire puis présidentielle. La richesse et la beauté des nombreuses illustrations forment l'écrin de ce grand récit, personnel, vivant et exhaustif, accessible à tous et qui comble une lacune. Le plaisir d'apprendre en élevant l'esprit insuffle la conviction de la permanence d'un destin français, et, partant, les raisons d'espérer.

11/2019

ActuaLitté

Beaux arts

Toulouse-Lautrec. La perte et le don

A la fin du XIXe siècle, le descendant de l'illustre lignée du Comte de Toulouse, choisit délibérément la marge. L'artiste réside sur la Butte Montmartre, alors le repaire anarchisant de la première avant-garde parisienne. Outre les bohèmes en tous genres, s'y côtoient, au cirque, dans les cabarets et les cafés-concerts interlopes, au Chat Noir, au Moulin Rouge, peintres, écrivains, musiciens, chanteuses et danseuses dont nombre d'entre eux - et surtout nombre d'entre elles - devinrent légendaires. Caustique, volontiers bouffon, auto-dérisoire, affligé d'une disgrâce qui le rend sinon impotent du moins handicapé, Henri de Toulouse-Lautrec est fasciné par l'audace gestuelle et la liberté de moeurs de celles qui se livrent corps et âme à la scène. Ses oeuvres phares, où se conjuguent le dessin et la peinture, consacrent les noces transgressives de l'art populaire, (les caricatures, les illustrations pour la presse, les estampes, les affiches), et l'art pictural le plus novateur. L'auteur relate, de sa naissance à sa mort, la biographie intérieure - quelquefois à la 1re personne du singulier - et extérieure de HTL qui symbolise " le peintre du Paris de la nuit et des petites femmes de Pigalle ". Décédé à 37 ans, suite à l'excès de l'alcool, il s'affirme comme l'un des précurseurs révolutionnaires de la peinture moderne.

09/2019

ActuaLitté

Théâtre

Diane. Edition bilingue français-anglais

Now regrettably obscure, Nicolas de Montreux published prolifically in various genres during the 1590s (under the anagrammatic pseudonym of "Olénix du Mont Sacré"). He produced most of his work in Nantes under the patronage of Philippe-Emmanuel de Lorraine, Duke of Mercoeur, when the latter was Governor of Brittany — hence the frequent political cast of his writing, since Mercoeur was the ultimate hold-out for the ultra-Catholic Holy League against Henri IV. Yet Montreux also contributed significantly to the diffusion in France of Italian-inspired romantic pastoral, and his comedy Diane, whose title evokes the Diana of Montemayor, was his major dramatic composition in this vein. First appended to the third volume of his popular Bergeries (Tours, 1594), which otherwise mingle prose and verse, Diane recalls Italian models : Tasso's Aminta, Guarini's Il Pastor Fido, the commedia dell'arte. It displays exuberant theatricality in pushing towards absurdity its inevitable theme — the disruptive power of terrestrial love, which is finally aligned with that which brings harmony to the universe. Magical intervention is the means ; multiple marriages mark the end. The overlap with Shakespeare's romantic comedies, especially A Midsummer Night's Dream (1595-96), offers a special rationale for translating Montreux's work into English. Besides an Introduction exploring the play's contexts and affiliations, the volume includes an annotated edition of the French text, unpublished since Montreux's era.

08/2019

ActuaLitté

Beaux arts

Le goût de l'Orient. Georges Marteau collectionneur

En 1916, l'ingénieur Georges Marteau, associé puis codirecteur de la firme Grimaud, lègue sa collection aux musées nationaux. Celle-ci se situe à la croisée de trois univers : les cartes à jouer, le japonisme et l'art du livre persan. Représentatifs de l'itinéraire singulier de leur propriétaire, emblématiques de l'esprit d'une époque qui s'enthousiasme pour les arts de l'Orient, les trois pans de cette collection, aujourd'hui dispersés entre différentes institutions françaises, sont réunis dans cet ouvrage, qui présente une sélection d'oeuvres de la Bibliothèque nationale de France, du musée du Louvre, du musée Guimet et du musée des Arts décoratifs. L'art du livre persan, qui passionna Georges Marteau durant les dernières années de sa vie, y tient une place particulière. Au début du XXe siècle, l'engouement d'un petit milieu de marchands, d'amateurs et de savants, dont Georges Marteau faisait partie, contribua à la reconnaissance et à l'étude de cet art, mais entraîna malheureusement le démembrement d'un certain nombre d'ensembles. Quelques pages, conservées par la Sackler Gallery of Art à Washington, ayant appartenu au joaillier français Henri Vever et formant des paires avec des pièces du legs Marteau conservées au Louvre, témoignent de cette dispersion, qui, aussi irréversible soit-elle, se trouve ici momentanément effacée.

06/2019

ActuaLitté

Poches Littérature internation

Le coeur aventureux

Aucun livre dans toute l'œuvre d'Ernst Jünger ne le représente de façon aussi complète et surprenante que ce Cœur aventureux écrit avant 1938. De tous les pays où il a vécu, cet esprit infiniment curieux du réel et du rêve nous apporte ici ses plus rares trouvailles, recueillies avec une patience d'entomologiste mais aussi avec l'émerveillement d'un artiste pour qui la réalité est le répertoire des correspondances entre l'homme et le monde, ainsi que le suggère l'épigraphe, prise au mystérieux Hamann : " Je retrouve en tous lieux / la semence des choses / qui sont dans ma pensée. " La profusion de la vie se disperse en notations brèves, intenses, qui couvrent tout le champ de la perception, le visible et l'invisible, et où surgissent çà et là des figures qui hanteront l'œuvre future. Nous sommes ici au carrefour de toutes les routes de l'esprit et du cœur, à l'écoute de la totalité. "Et ce que j'entendais, sur cette île perdue, c'était le chant de l'homme - cette chanson qui tout ensemble éclate avec orgueil et supplie bien bas." Henri Thomas. Cet ouvrage a paru pour la première fois en Allemagne en 1929. Le texte reproduit dans cette collection est celui que l'auteur avait révisé en 1938.

01/1979

ActuaLitté

Sciences historiques

Histoire de Chartres. Tome 2, Des origines à la révolution de 1848

Notre premier volume a été consacré à l'histoire de la patrie chartrainedans les temps anciens ; nous avons raconté la lutte héroïque des Carnutes contre la domination romaine ; la seule autorité des faits nous a permis de démontrer que Chartres, illustre entre les villes de la France féodale par la puissance de ses comtes et la splendeur de sa basilique, le fut aussi par la prospérité de son commerce. Il nous reste à dévoiler le triste tableau de sa décadence. Comme toutes les villes de province, Chartres périt lentement avec la féodalité qui en avait fait une capitale. Les orages politiques qui devaient pousser la France vers la centralisation du pouvoir par l'abdication forcée des libertés et de l'indi-vidualité provinciales, retentirent violemment à Chartres. Assise aux portes de Paris, notre cité ne pouvait échapper à aucune des catastrophes de ces époques de remaniement social ; elle fut prise et reprise au XVe siècle par les Armagnacs et les Bourguignons, les Français et les Anglais, assiégée deux fois au XVIe siècle par les huguenots du prince de Condé et de Henri IV, tiraillée en sens divers au XVIIe siècle par les petites passions de la Fronde. Cette seconde période de l'histoire chartraine présente donc encore des parties incidentées et son étude nous paraît digne du plus grand intérêt.

11/2019

ActuaLitté

Sciences historiques

Etonnantes histoires d’Oysonville, un village beauceron

Comprendre l'histoire d'Oysonville c'est comprendre celle de la Beauce et plus largement de la France et des Français. Ce petit village qui a perdu un peu de son âme avait une certaine importance autrefois. Sa seigneurie rayonnait dans la région et certains maîtres du château ont brillé soit par leurs actes locaux soit par leurs rôles dans l'histoire de France. Oysonville n'existerait pas sans le défrichement de la mythique foret des Carnutes pour exploiter cette terre de Beauce, grenier des Romains puis des Capétiens puis de la France. Face aux dangers, les villageois ont dû construire des murailles et probablement utiliser de mystérieux souterrains. Au fil des années, toute une organisation locale se mettra en place autour du seigneur, du clergé et des agriculteurs : aubergistes, tonneliers, boulangers, fabricants de bas, meuniers, médecins, et même des femmes qui avaient le don de prophéties. Oysonville a vu passer d'illustres personnages : le roi Henri IV, la fondatrice des Carmélites, l'aumônier de la reine mère, Marie de Médicis, des poètes, un précurseur de l'aéronautique et même des célébrités plus contemporaines comme Sacha Distel. Les moulins et les mares ont disparu, les curés, les seigneurs, les chevaux, les vaches, les moutons, la laine, la vigne aussi. Un à un, les petits commerçants ont tous fermé... Aujourd'hui, l'histoire d'Oysonville est probablement devenue sa principale richesse.

12/2013

ActuaLitté

Développement personnel - Orie

Vivre pleinement malgré

Douze "grands patrons" , chacun dans sa spécialité, font ici le point des nouvelles connaissances médicales. La rédaction de ce livre a été décidée par quelques membres de l'Académie nationale de Médecine. Si la confiance dans les progrès de la médecine est justifiée, ils ont pensé qu'il était de leur devoir de ne pas en cacher les limites. Même quand il y a, en partie, échec, le malade vivant, mais difficilement, le médecin conserve son rôle essentiel : son activité, sa bonté peuvent alors compenser les manquements de son art. On en trouvera ici des exemples. Au sommaire : Vivre avec son hérédité, par le professeur Jacques Ruffié ; Vivre avec l'atome, par le professeur Pierre Lépine ; La vie des mal-voyants, par les professeurs Paul Brégeat et Guy Offret ; Vivre avec le coeur d'un autre, par le professeur Charles Dubost ; Vivre sans reins, par les professeurs Jean Crosnier et Jean-Louis Funck-Brentano ; Vivre sans larynx, par le professeur Jean Leroux-Robert ; Le cancer et vous : malade et médecin, par le professeur Raymond Latarjet ; Vivre mieux avec son hypertension artérielle, par le professeur Philippe Meyer ; Propos sur l'obésité, par les professeurs Gilbert Dreyfus et Henri Bricaire ; Vivre avec son rhumatisme, par Stanislas de Sèze et Marc de Sèze ; Vivre son âge avancé, par le professeur Paul Bastenie ; De rigoureux combats : retarder la mort, par le professeur Jean Bernard.

04/1984

ActuaLitté

Critique littéraire

Une jeunesse viennoise. 1862-1889, autobiographie

Traduit de l'allemand par Nicole et Henri Roche "On ne vit vraiment qu'une chose : vieillir. Tout le reste, ce sont des aventures". Lorsqu'il entreprend en 1915 de rédiger son Autobiographie, Arthur Schnitzler a plus de cinquante ans. Il interrompt son récit à sa vingt-huitième année, avant la célébrité. L'aventure de l'adolescent recoupe le destin de Vienne dans sa décadence fin de siècle, dans sa "Joyeuse Apocalypse". Frappons à la porte du jeune Arthur : pas de délectation morose ici, mais des souvenirs racontés avec l'ironie et le cynisme qui siéent si bien à cet éternel sceptique : le père, célèbre laryngologue, vaniteux et superficie ; la médecine qui rend le jeune homme hypocondriaque ; les improvisations théâtrales en famille, les premières tentatives littéraires ; les camarades de lycée puis d'université, toujours au café, réunis pour jouer aux cartes et discuter littérature ; les soirées mondaines et les bals populaires ; la valse des "fiancées" : la prude Else, la blonde Anni, la frivole Thérèse, la romantique Charlotte, l'inaccessible Olga... La "jeunesse viennoise" de Schnitzler, c'est l'avant-goût, teinté de nostalgie, de la dolce vita. Les familiers de l'auteur de Thérèse, de Mademoiselle Else, de Terre étrangère se délecteront de rencontrer ici les modèles qui ont inspiré les personnages de la fiction. Les autres trouveront l'un des meilleurs sésames pour pénétrer dans le sanctuaire viennois.

02/1987

ActuaLitté

Littérature française

Résister. Histoire secrète des années d'Occupation

Jacques Baumel appartient au très petit nombre de Français qui, dès la défaite de 1940, cherchèrent à prolonger le combat contre l'occupant. Durant l'hiver 40-41, il rejoint Henri Frenay, fondateur du plus important mouvement de résistance, Combat. Quatre années durant, il vivra en clandestin, réussissant à échapper aux innombrables arrestations qui déciment les combattants de l'ombre. Le récit qu'il brosse de cette existence constitue un témoignage aussi inattendu que précieux. Devenu secrétaire général des Mouvements Unis de Résistance (MUR), Jacques Baumel organise la plupart des réunions où s'affrontent les hommes et les thèses qui dessinent le futur visage de la France : conflit entre Moulin et Frenay sur la place de la résistance intérieure par rapport aux Français libres de Londres ; conflit entre Moulin et Brossolette sur le retour des partis au sein du CNR ; conflit entre les MUR et la résistance communiste. Véritable histoire secrète de la Résistance, le témoignage de Jacques Baumel multiplie les révélations, les portraits sans complaisance, et permet de comprendre, de l'affaire de Caluire à l'assassinat d'Henriot, la nature des débats qui contribuèrent à façonner la France de la Libération. Fait "Compagnon de la Libération" par le général de Gaulle, Jacques Baumel lui est resté fidèle tout au long de sa vie politique.

03/2017

ActuaLitté

Cinéma

Léon Moussinac, un intellectuel communiste

Léon Moussinac (1890-1964) est un des intellectuels communistes français majeurs de la première moitié du XXe siècle. Critique de théâtre, de cinéma, des arts décoratifs, ses réflexions s'inscrivent dans le courant de l'Art social. Après avoir endossé des responsabilités éditoriales dans nombre de revues, puisqu'il est secrétaire de rédaction d'Art et Décoration, rédacteur en chef de Comoedia illustré, il crée la rubrique cinématographique du Mercure de France puis celle de l'Humanité. Aux côtés d'Henri Barbusse et de Paul Vaillant-Couturier, il s'engage dans des actions de démocratisation culturelle et artistique, tels les Amis de Spartacus, premier ciné-club de masse, ou l'Association des Ecrivains et des Artistes Révolutionnaires, organisation qui prélude au rassemblement des intellectuels contre le fascisme. Arrêté pour ses opinions politiques en 1940, libéré en 1941, il entre en Résistance. Aux lendemains de la Guerre, devenu directeur d'écoles supérieures (l'IDHEC et l'EnsAD), Moussinac poursuit une œuvre personnelle, publiant des recueils de poésies, des romans ou nouvelles, des ouvrages consacrés aux arts décoratifs, au cinéma et au théâtre.Cet ensemble, dirigé par Valérie Vignaux, avec la collaboration de François Albera, associe un volume d'études et une anthologie de textes. Il a l'ambition et l'originalité d'aborder sans hiérarchie les différents domaines dans lesquels Moussinac a oeuvré.

02/2015