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Récits de voyage

Mes barricades mystérieuses. Sur le chemin de Stevenson

"Lorsqu'il entreprit son Voyage avec un âne dans les Cévennes, en septembre 1878, Robert-Louis Stevenson n'avait que vingt-huit ans et il cherchait à fuir le souvenir de Fanny Osbourne. Il est fort douteux que ce périple l'ait aidé de ce point de vue, ou alors d'une façon inattendue, puisqu'il la retrouva dès l'année suivante et l'épousa finalement. Par contre, il garda certainement de son aventure un autre souvenir, déterminant pour sa carrière d'écrivain et ses futures pérégrinations : celui de cette petite ânesse grise et un rien coquine qui l'accompagna courageusement pendant les treize jours d'un voyage qui ne furent pas de tout repos et qui, assurément, changèrent la vie de notre dandy. Quant à moi, je n'ai pas d'ambition littéraire, j'ai un âge nettement plus avancé que Robert-Louis à l'époque, et une besace pleine de souvenirs. J'ai voulu, comme d'autres, suivre les traces de l'écrivain à la faveur d'un changement de vie, désireux de faire le tri dans toutes les réminiscences et tous les fantasmes qui m'occupent, et découvrir de nouvelles pistes. Des milliers de pas pour avancer en chemin, approcher le discernement, dépasser les espoirs portés par chaque jour et entrevoir l'espérance qu'apportera le dernier. Stevenson dédicaça son livre à son ami Sydney Colvin, qui l'avait introduit dans le monde littéraire. Je dédie le mien au personnage d'Alain, présent dans ce récit. Ses réflexions ciselées sur le poids des souvenirs et sur le besoin impératif de se construire en leur tournant le dos pour lutter contre le temps m'ont aidé à apprivoiser les miens. Pour essayer, comme lui, non pas de m'évader mais d'aller plus loin - par moi seul." J.B. Marsaut.

08/2018

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Littérature française

Reims

Reims constitue le deuxième volume de la tétralogie, ou du quatuor, que l'auteur a intitulé "Au pays de l'enfance immobile", dont Orléans paru en aout 2019 était le premier opus, et dont Verdun et Paris seront les troisième et quatrième. Le narrateur s'est enfin échappé du cauchemar familial d'Orléans, il aspire aux plus grandes écoles pour "monter à Paris" mais ses résultats médiocres aux examens de mathématiques le font atterrir à l'Ecole supérieure de commerce de Reims, vécue par lui comme une relégation en troisième division. Ici tout n'est qu'ennui, impuissance, obsession sexuelle jamais assouvie, dérive alcoolisée, débâcle progressive avec une petite bande de paumés masturbateurs et suicidaires qui tournent le dos à la compétition scolaire pour mieux affirmer leur différence. Dans cette course à la vanité paradoxale de l'échec, avec les mots brandis contre les chiffres, la littérature contre les mathématiques, le déclassement contre le classement, la révolte contre le conformisme, la provocation contre la convocation, il va s'agir, à défaut de briller par le succès, de se distinguer par l'ignominie. C'est dans ce volume qu'apparait, chronologiquement, la bande dessinée antisémite infâmante à l'origine de "l'affaire Moix" qui a défrayé la chronique médiatique après la parution d'Orléans. Sur cette bande de pieds nickelés travaillés par la chose littéraire qu'ils ne travaillent pas, plane l'ombre des "Simplistes" qui étaient parvenus à produire des oeuvres belles et profondes à partir de Reims : René Daumal, Roger Gilbert-Lecomte, Roger Vailland et d'autres qui ont illuminé la revue littéraire Le Grand Jeu, là où leurs pâles successeurs ne sont plus capables que d'un tout petit jeu grinçant et misérable. Reims, ou la prolongation de la haine de soi quand la haine des vôtres vous a définitivement incarcéré au "pays de l'enfance immobile"...

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Critique littéraire

"Ôte-moi d'un doute...". L'énigme Corneille-Molière

Corneille a-t-il écrit certaines pièces de Molière ? La question a soulevé, tout au long du XXe siècle, des réactions vives et des protestations offusquées. En 1919, Pierre Louÿs avait affirmé la paternité de Corneille pour les plus grandes comédies de Molière : Tartuffe, Le Misanthrope, L'Ecole des femmes, Dom Juan. Choqué par la polémique qui avait suivi cette révélation, Louÿs avait renoncé à publier le livre qu'il avait mis en chantier sur cette question. Depuis, sa thèse a été combattue par les spécialistes de l'histoire littéraire, sans qu'ils aient pu prendre connaissance de son dossier, qui est reproduit pour la première fois dans cet ouvrage. Cette thèse reposait pourtant sur une vaste enquête sur la poésie et, plus largement, sur l'histoire littéraire du XVIIe siècle. Tous les manuels de littérature indiquent que Corneille et Molière ont collaboré au moins pour Psyché, qui fut signée par Molière seul. Cette collaboration se serait-elle étendue à d'autres pièces ? Les auteurs de ce livre ont jugé nécessaire de reprendre l'enquête à son origine. La biographie de Molière présente de nombreux points obscurs et son œuvre contient de singulières disparités, notamment au niveau du style. Corneille, si l'on prend la peine d'écarter les clichés scolaires et académiques, apparaît comme un grand poète, doublé d'un personnage rebelle et indépendant, parfois mystérieux, et capable de toutes les ironies et de toutes les audaces. Tout en se gardant de conclusions péremptoires ou sacrilèges, les auteurs n'ont voulu que poser ici une question, le plus objectivement possible : Louÿs aurait-il, au moins en partie, vu juste ? Au lecteur de trancher : il trouvera dans ce livre tous les éléments du débat.

10/2006

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Littérature anglo-saxonne

Le nid de colombes. Suivi de Pension allemande

Pension allemande, le premier recueil de Katherine Mansfield, et Le Nid de colombes, le testament littéraire de l'une des plus grandes nouvellistes du XXe siècle sont rassemblés dans ce volume. Les débuts et le testament littéraire de Katherine Mansfield Katherine Mansfield a vécu une enfance assez solitaire, envoyée à 13 ans parfaire son éducation au Queen's College de Londres, dans un certain dénuement. Un premier mariage malheureux, une fausse couche et, à 23 ans, un premier recueil de nouvelles, Pension allemande , une série de courtes nouvelles inspirées par un séjour en Allemagne, tableautins sans intrigue où se devinait l'influence d'Anton Tchekhov. La critique salua son esprit d'observation et son talent satirique. Eternelle insatisfaite, elle ne le laissa pourtant jamais reparaître, portant un regard sans indulgence sur une oeuvre qu'elle jugeait, à tort, immature. Inclut les nouvelles : Allemands à table - Le baron - La soeur de la baronne - Frau Fischer - Frau Brechenmacher assiste à un mariage - L'âme moderne - Chez Lehmann - Luft Bad - Un jour de naissance - L'enfant-qui-était-fatiguée - La dame avancée - L'oscillation du pendule - La flambée. Recueil posthume de nouvelles composées en même temps que celles de La Garden-Party, rassemblées et présentées en 1923 par son mari et collaborateur John M. Murry, Le Nid de colombes contient notamment Le Canari, dernier texte qu'elle ait eu le temps d'achever en juillet 1922, très affaiblie par la pleurésie qui s'était déclarée en décembre 1917, alors qu'elle venait de mettre la dernière main à Prélude. Inclut les nouvelles : La maison de poupées - Voyage de noces - Une tasse de thé - La mouche - Le canari - Histoire d'un homme marié - Ciel serein - Une mauvaise idée - Veuve - Le nid de colombes.

01/2023

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Littérature française

L'invention du surréalisme. Des champs magnétiques à Nadja

En 1918, un groupe de jeunes poètes traumatisés par la Grande Guerre explore des confins de la psyché et de la création jusqu'alors ignorés. C'est le mouvement du surréalisme dont cet ouvrage retrace la naissance et les premières années. L'année 2020 marque le centenaire de la publication des Champs magnétiques, " première oeuvre purement surréaliste " et moment de rupture majeur dans le domaine de la création littéraire. Ce texte d'André Breton et Philippe Soupault marque en effet la naissance de l'écriture automatique. Cette première exposition consacrée au surréalisme organisée à la BnF est centrée sur les années de jeunesse du mouvement, au moment où, sur les décombres de la Première Guerre mondiale, émerge un besoin radical de liquidation des valeurs passées et de renouvellement des formes d'expression. Le catalogue édité à cette occasion propose des éclairages inédits de ces pages fascinantes et révèle au grand public, avec des analyses neuves, certains des " trésors " de la BnF, comme le manuscrit de travail des Champs magnétiques (1919) ou celui de Nadja, réputé perdu, tout récemment retrouvé (l'une des plus importantes acquisitions patrimoniales de ces dernières années, jamais encore exposé). Si l'accent est mis sur le traitement novateur apporté par le surréalisme à l'écrit et au langage, la place est aussi faite à une grande diversité de supports, afin de rendre compte de la poétique surréaliste dans sa globalité. Les quatre sections - Guerre et esprit nouveau, Rêve et automatisme Manifestes et provocations, Amour et folie : Nadja, l'âme errante - qui rythment l'exposition structurent l'ouvrage, chacune organisée autour d'un document littéraire exceptionnel, auquel répondent tableaux, dessins, photographies, films, costumes, objets. Une vision kaléidoscopique pour restituer l'aventure de cette génération de poètes qui, au lendemain d'une expérience barbare, cria son dégoût pour le monde dans des éclats de rire sauvages.

11/2020

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Critique littéraire

Jean Sénac, poète et martyr

Jean Sénac, fils bâtard d’une modiste espagnole et d’un coiffeur français, est né en 1926 à Béni-Saf, port minier algérien. Il a rapidement voulu être poète et critique littéraire. Dès la fin de la guerre de 39-40, il fonde la revue "Terrasses" et se lie à de nombreux poètes écrivains. C’est à Albert Camus qu’il doit sa première publication, Poèmes, dans la collection "Espoir" chez Gallimard, en 1954, avec une préface de René Char. Entre 1954 et 1962, Jean Sénac s’installe en France, mais participe à la lutte du peuple algérien en restant en contact avec des combattants et en exprimant sa solidarité dans ses poèmes, que publie non plus Gallimard (du fait des positions de plus en plus ambiguës de Camus), mais Subervie. Sénac ne rompra jamais totalement avec Camus, mais polémique, tout comme Jean Amrouche, avec l’écrivain que la guerre d’indépendance déchire. En 1962, il retourne en Algérie, où il prend des fonctions officielles dans l’Union des Ecrivains, et où il est considéré comme algérien. En 1965, il est séquestré par les services secrets de Boumédiène, mais libéré au bout d’une semaine. Simple intimidation. Son homosexualité affichée, sa critique d’une nouvelle Nomenklatura ne plaisent pas. Il est cependant toujours chargé d’une émission littéraire à la radio algérienne. On ne l’en licenciera qu’en 1971. Il est assassiné deux ans plus tard, poignardé dans le taudis où il vivait. On accuse l'un de ses amis, mais c’est un bouc émissaire. Il s’agit probablement d’un assassinat politique. En 1968, Gallimard avait publié Avant-corps, mais la plupart des poèmes de Sénac avaient paru chez Subervie ou de petits éditeurs, avant d’être réunis par Actes Sud.

10/2013

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Littérature étrangère

Les cinq derniers jours du prophète

Ce roman évoque, le récit surprenant de la dégradation psychique d'un être, Rahmi Sônmez, poète révolutionnaire, surnommé " Le prophète ". A travers ce personnage à la fois lucide et perdu, drôle et déroutant, Tahsin Yücel nous donne un kaléïdoscope de la Turquie urbaine de la seconde moitié du XXe siècle. Nous accompagnons alors ledit prophète dans son parcours où, dans un état de semi conscience, voire de schizophrénie, il est persuadé que ses rêves se réalisent alors qu'ils sont en train de s'effondrer. C'est le récit d'une douce folie qu'alimente une quête sociale, identitaire et aussi littéraire, celle qui, pour le narrateur, cimente le tout. Le livre s'ouvre sur la présentation des deux amis inséparables que sont Rahmi Sônmez et Fehmi Gülmez. Leur cheminement individuel nous mène de façon inexorable aux cinq derniers jours d'errance qui incarnent et ponctuent la vie de Rahmi Sônmez au cours de laquelle il aura passé son temps, lui, le poète révolutionnaire - certainement plus poète que révolutionnaire - à vouloir être emprisonné, ce fait étant à ses yeux la seule preuve tangible de la réalité de son identité politique. Cette œuvre littéraire, très proustienne, dans la construction des phrases, a l'immense mérite de montrer une juste image de la Turquie de l'époque enfouie sous le joug étatique. La langue semble évoluer en même temps que le personnage qui passe d'un état de souffrance maximum dans la non réalisation de ses rêves à un état de paix intérieure une fois passé de l'autre côté du miroir ; un miroir souvent déformant quand les femmes désirées, les gardiens de cimetière, les geôliers, les enfants et petits-enfants " luciolisés " par la société de consommation naissante, envahissent de désespoir et de fausses illusions le coeur presque brisé du vieil homme. Ce roman a obtenu le prix Orhan Kemal en 1993.

03/2006

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Critique littéraire

Décapage N° 45, Automne-hiver 2012

#45 CHRONIQUES Le Journal littéraire avec Serge Joncour qui voyage et termine un livre -ce qui n'est pas incompatible. Regards Olivier Adam évoque sa découverte de Bourdieu et s'attaque à la question sociale en littérature. Romain Monnery, victime de la page blanche, teste deux ateliers d'écriture. Alexis Jenni revient en dessins sur les grands moments de sa publication. A vos idoles Arnaud Cathrine écrit une lettre à Roland Barthes -et n'attend pas nécessairement de réponse.
La Vie secrète des philosophes Vincent Delecroix, qui connaît personnellement quelques philosophes, nous présente Aristote sous un angle nouveau. Les Objets trouvés Alexis Barthet se plonge dans les romans de Roger Nimier afin d'y piocher quelques lettres pas piquées des hannetons. L'Interview imaginaire Alexandre Gouzou converse avec Gombrowicz -qui prend toujours le temps de répondre. La Pause Alban Perinet et Jean-Baptiste Gendarme donnent envie de lire, dans un même élan, David B.
et J. -B. Pontalis. Et moi, je vous en pose des questions ? Benoît Duteurtre répond à quelques questions sans importance mais qu'on espère instructives. LA PANOPLIE LITTERAIRE Véronique Ovaldé se prête au grand jeu de la compilation et de l'introspection pour évoquer en toute liberté ses influences, son écriture, ses lectures. THEMATIQUE Mes souvenirs de promo. Alors qu'un livre chasse l'autre sur les tables des libraires, quelques écrivains racontent un souvenir lié à la promotion de leurs romans.
Avec Edouard Launet, Emmanuel Adely, Patrick Goujon, Philippe Jaenada, Iegor Gran, Jean-Philippe Blondel, Laurent Sagalovitsch, Lydie Salvayre, Yannick Haenel. CREATIONS Cent pour cent inédits Nouvelles et poèmes illustrés de Grégoire Polet, Will Cuppy, Christian Garcin, Didier Retail, Vincent Wackenheim, Thomas Vinau, Clément Bénech.

09/2012

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Vie chrétienne

Capitale

C'est en romancier au grand style que Jonathan Siksou se fait le promeneur de Paris égrenant les lieux et les siècles. Qu'est-ce que voir la sédimentation des âges à travers la destruction et la reconstruction des paysages ? Qu'est-ce que revoir le temps qui passe ? Un événement de la rentrée littéraire. Rues et statues, défilés et bals, décrets et émeutes, crues et incendies, saints et assassins : c'est la France qui, à travers Paris, comme en un kaléidoscope, se diffracte, se déroule et se donne tout en sourires et en larmes dans son éternel quotidien. Qu'est-ce une ville, sinon un livre tissé de livres s'ouvrant devant qui désire déchiffrer les époques, les lieux, les êtres qui l'ont façonnée ? Qu'est-ce voir vivre et mourir une ville, la concevoir siècle après siècle à se construire et à se détruire jusqu'à ne plus savoir ce qu'elle est ? Qu'est-ce le souvenir d'une ville s'il ne fait pas mémoire ? La mémoire d'une ville, si elle ne fait pas histoire ? L'histoire d'une ville si elle ne se fait pas récit ? Qu'est-ce revoir le temps qui passe et qui efface inexorablement la pierre, l'événement, le visage qui ne subsistent plus alors que dans l'écrit ? C'est en écrivain au grand style, précis et libre, ascétique et inspiré, que Jonathan Siksou se fait l'ultime promeneur de Paris, entraînant à sa suite les chroniqueurs qui l'ont précédé et qui ont tout raconté, tout chanté, tout filmé de la ville-lumière. Sauf comment, dans la Capitale, notre passé devient notre présent au point de réduire l'avenir à une nostalgie. Une démonstration littéraire à hauteur de la plus fascinante des villes du monde. Une métaphysique de l'urbanité. Un roman. Le nôtre.

08/2021

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Histoire internationale

La découverte de l'Arabie par les Français. Anthologie de textes sur Djeddah, 1697-1939

Les écrits français sur la ville de Djeddah forment un corpus riche et méconnu. Des auteurs prestigieux comme Alexandre Dumas, Arthur de Gobineau, Victor Hugo, Jules Verne, Paul Nizan, Albert Londres, Joseph Kessel ou Paul Morand y côtoient des dizaines de voyageurs oubliés et des signatures moins célèbres. Sa constitution au XIXe siècle est liée à l'éveil de l'intérêt de la France pour le bassin de la mer Rouge et le pèlerinage à La Mecque, à mesure qu'elle devenait une puissance musulmane. Le consulat de France, ouvert en 1839 à Djeddah, deviendra le port d'attache de voyageurs attirés par une région restée jusqu'alors méconnue par la culture européenne. Ainsi est-ce parle biais de cette ville que les Français découvrirent l'Arabie, sur les plans humain, politique, religieux et littéraire. Elle fut le creuset d'un savoir français aujourd'hui oublié. Cette anthologie exhume les sources françaises de l'histoire de l'Arabie. Elle rassemble, introduit et commente plus de deux cents écrits d'une précision remarquable sur Djeddah, souvent d'une grande valeur littéraire. Ces textes en dressent un tableau évolutif fourmillant de détails sur tous les aspects de sa vie quotidienne, qui permet de suivre son évolution et celle du regard français sur l'Arabie. L'occultation de l'Arabie dans l'imaginaire français dans la seconde partie du XXe siècle a contribué à effacer ces écrits du patrimoine orientaliste, qu'ils relèvent du domaine documentaire, du récit de voyage ou de la fiction. Djeddah y avait pourtant sa place pendant près d'un siècle, en particulier grâce au fameux tombeau d'Eve, qui reliait le patrimoine commun aux grands monothéismes à l'espace symbolique oriental.

02/2019

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Critique littéraire

Le désir monstre. Poétique de Pierre Jean Jouve

Poète de la catastrophe et de l'extase, Pierre Jean Jouve (1887-1976) nous laisse une œuvre poétique, romanesque et critique qui fait coïncider, au prisme de la psychanalyse, le mobile archaïque de la déchirure religieuse et les données d'une modernité proclamant la mort de Dieu. Lorsque Jouve renie ses écrits antérieurs à 1925, dont il juge l'esprit " manqué ", il découvre la doctrine des pulsions et se convertit à une spiritualité du pur amour. A l'écart du monde littéraire, malgré son entrée dans la maison Gallimard grâce à Jean Paulhan, le poète de Sueur de Sang et Aventure de Catherine Crachat explore les vestiges du rêve et les marges de la mémoire collective jusque dans les " détritus du plaisir ". Il place le lecteur sur la scène intemporelle de son propre désir : " Monstre dont riront dans les fauteuils stupides / Ces messieurs-dames qui ne veulent rien savoir " (Moires). Le public ne peut alors qu'opposer une " résistance affective " à cette entreprise littéraire qui refuse toute complaisance. En 1936, l'auteur de Paulina 1880 renonce au roman et se consacre à la poésie (Matière céleste) et à la critique musicale (Don Juan de Mozart, Wozzeck de Berg). Pour faire aimer à l'homme la dissonance qui lui est propre entre le viscéral et le céleste, il radicalise sa volonté de désir et approfondit son abnégation. Le désir est alors monstre d'accepter la perte de ce qui le fait exister : " L'objet n'est rien et le désir est tout, même pas le désir, mais la phrase du désir " (Proses). A cette phrase anonyme du monde, cette prière sans nom, l'œuvre de Jouve se dévoue, car il n'est de salut que dans la transmission du désir.

11/2006

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Théologie

La vie comme nourriture. Pour un discernement eucharistique de l’humain fragmenté

Inspiré du geste chrétien de la "fraction du pain" , ce livre propose un parcours sapientiel autour d'une parabole contemporaine - "la vie comme nourriture" -, grâce à une approche esthético-littéraire des Ecritures Saintes et à une exégèse gastronomique de la culture brésilienne, géographiquement éloignée et curieusement liée à l'histoire de la cuisine française. PRESENTATION Pluralité et fragmentation : voici deux mots fréquemment utilisés dans l'analyse des sociétés contemporaines. Ces expériences personnelles et communautaires sont ambivalentes : positivement, elles sont associées à l'émergence de personnes et de groupes conscients de leur unicité et, négativement, elles sont aussi liées à une indifférence accrue voire à la violence envers ceux qui sont différents, au sein d'une même communauté humaine. Comment pouvons-nous surmonter cet écueil ? Le chemin vers la communion entre une multitude de personnes singulières, tel comme il est proposé par la foi chrétienne, passe par une "conversion eucharistique" , à la manière de Jésus de Nazareth : le don de sa vie comme nourriture, au profit des autres. Inspiré du geste chrétien de la "fraction du pain" , ce livre propose un parcours sapientiel autour d'une parabole contemporaine - "la vie comme nourriture" -, grâce à une approche esthético-littéraire des Ecritures Saintes et à une exégèse gastronomique de la culture brésilienne, géographiquement éloignée et curieusement liée à l'histoire de la cuisine française. Cet itinéraire nous amènera, peu à peu, à un discernement existentiel entre la bonne fraction - qui donne vie et fait grandir la communion - et la mauvaise fragmentation - qui apporte la mort et engendre la division. AUTEUR Francys Silvestrini Adão est prêtre jésuite, professeur de théologie à la Faculté jésuite de philosophie et de théologie (FAJE), au Brésil. Il a préparé a thèse doctorale en théologie au Centre Sèvres - Facultés Jésuites de Paris.

06/2023

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Taoïsme

Le Char de nuages. Erémitisme et randonnées célestes chez Wu Yun, taoïste du VIIIe siècle

Le Char de nuages présente la vie et l'oeuvre de Wu Yun (ca. 715-778), une figure emblématique du taoïsme des Tang (618-907). Si une grande partie de sa production littéraire a aujourd'hui disparu, vraisemblablement sous la pression du clergé bouddhique à l'époque mongole, les textes qui ont survécu éclairent sous un nouveau jour notre compréhension des religiosités lettrées de la Chine médiévale. Cet essai s'articule autour de deux axes. D'une part, l'étude du phénomène érémitique dont on pensait jusqu'alors qu'il avait été définitivement théorisé à l'orée du IVe siècle. Or Wu Yun révèle l'existence d'une troisième voie largement empruntée à son époque ; celle-ci conjugue l'intelligence de circonstance et l'accord avec la nature intime de l'être. Ses textes en sont les développements les plus aboutis. D'autre part, l'analyse des "randonnées célestes" de l'auteur qui nous sont parvenues en intégralité. Wu Yun est le seul lettré taoïste de la Chine médiévale dont on peut mettre en perspective les traités, à vocation didactique, et les poèmes. Cette étude en miroir permet de reconstituer une fonction oubliée de la poésie sidérale, un deuxième niveau de lecture à vocation spirituelle. On s'aperçoit alors que ces écrits ne relevaient pas simplement d'un jeu stylistique et littéraire, ce que l'on considérait jusqu'à présent, mais qu'ils constituaient avant tout de véritables supports de méditation réservés à l'initié. Il s'agissait de pratiques visionnaires, héritées d'une tradition ancienne, destinées à transformer la corporéité de l'adepte par la médiation de l'image intérieure. Ce dernier apprenait ainsi à "marcher dans le Vide" .

09/2021

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Littérature française

Amants féminins ou la troisième

Rémy de Gourmont l'avait appelée l'Amazone (titre du portrait en couverture), Jean Chalon l'a appelée la séductrice, comme dans le titre d'un des livres qu'il lui a consacrés. Natalie Barney, si présente dans le Paris-Lesbos 1900 et la vie littéraire et mondaine du Paris des années 20, 30 et même 40, a laissé derrière elle beaucoup d'inédits, dont ce roman qui appartient à la Bibliothèque Littéraire Jacques Doucet. L'ancien conservateur de ce fonds, son exécuteur testamentaire pour ces inédits, a généreusement accordé à EO l'autorisation de le publier. Américaine vivant en France, elle a écrit en français. Amants féminins ou la troisième est non pas une autobiographie, mais un roman qu'elle a voulu "moderniste", écrit en 1926, inspiré d'épisodes amoureux de sa propre vie, à savoir sa liaison simultanée avec la célèbre courtisane Liane de Pougy et la baronne vénitienne Mimi Franchetti, roman expérimental comme le sujet qu'il développe : la recherche d'une liaison à trois harmonieuse. Mais dans un trio amoureux, n'y a-t-il pas toujours un ou une troisième écarté(e) ? Le chiffre trois est d'ailleurs le chiffre emblématique du roman, aussi bien pour ses personnages que pour la composition en parties et sous-parties. Mêlant prose, dialogues, poésies, citations poétiques d'auteurs divers, s'inspirant même du cinéma pour le montage, le roman est un vrai cocktail des années 20, à la manière de ceux qu'on buvait à l'époque au Select, à Montparnasse. Deux professeures américaines d'université, Chelsea Ray et Melanie Hawthorne, en proposant à ErosOnyx Éditions l'objet de leurs recherches respectives qu'on trouvera dans l'avant-propos et la postface, ont permis d'exhumer cet inédit original que l'Amazone réservait à des temps futurs.

05/2013

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Littérature sud-américaine

Journal. Tome 2, Années françaises 1960-1964

Ce deuxième tome du Journal de l'écrivaine culte argentine Alejandra Pizarnik (dans la traduction totalement inédite de Clément Bondu) porte sur une brève et intense période : les années françaises 1960-1964, comme l'indique le sous-titre que nous avons choisi. Il est important de situer tout de suite les 6 cahiers qui composent cette partie centrale de son Journal car ils ont été tous écrits pendant les années passées en France, presque exclusivement à Paris, par Alejandra Pizarnik. Un séjour qui a particulièrement marqué la jeune femme et l'écrivaine en fleur. Elle a 24 ans quand elle débarque dans la ville lumière et capitale de la littérature, pour poursuivre son rêve et plus grand désir : écrire et être écrivaine - "Mais comment rendre réel mon monologue obsessionnel, comment transmuer en langage ce désir d'être. La vie perdue pour la littérature, à cause de la littérature. Je veux dire, à vouloir faire de moi un personnage littéraire dans la vie réelle, j'échoue dans mon désir de faire de la littérature avec ma vie réelle, puisque celle-ci n'existe pas : c'est de la littérature". Elle travaille à UNESCO, elle s'y ennuie, elle lit, elle écrit, elle fait des rencontres, elle traduit, elle est traduite, elle fait des insomnies, elle rêve, elle essaie de rendre compte de tout ce qui la traverse et qu'elle traverse, et on retrouve ses obsessions et recherches et mots qui parsèment son oeuvre, dans un crescendo forcené. Ce Journal est comme un roman de formation vécu à vif, celle qui l'écrit s'y met en scène, l'écrivaine et son personnage coïncident, comme une invitation au voyage dans le réel de sa vie inévitablement littéraire et intime.

04/2023

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Critique

Cours de poétique. Tome 1, Le corps et l'esprit 1937-1940

Paul Valéry occupa de 1937 à sa mort en 1945 la chaire de Poétique créée pour lui au Collège de France. Connu jusqu'à présent par de rares témoignages d'auditeurs, cet enseignement a pris dans l'histoire de la critique littéraire la dimension d'un mythe. Sous le nom de poétique, l'écrivain élabore en effet pour la première fois la synthèse du "Système" total de l'acte créateur dont il rêvait depuis sa jeunesse. Son originalité : situer la genèse de l'oeuvre littéraire et artistique non seulement dans l'ordre de la création individuelle, mais également dans un vaste horizon social. Véritable laboratoire de pensée, ce cours expérimental contient en germe une psychologie de la création, une sociologie de l'art et une esthétique de la réception, tout en croisant les interrogations actuelles de la phénoménologie, de la philosophie du langage et des neurosciences. Avec une curiosité sans limites, cet essai d'une anthropologie de la vie de l'esprit se révèle un monument de la pensée du XX ? siècle. Dans ce premier tome, qui couvre les trois premières années du cours, Valéry insiste sur le rôle fondamental que jouent le corps et l'esprit dans la poétique, entendue de façon large comme étude de tous les processus de création. Rien n'échappe à l'analyse : les illusions de la philosophie sont dénoncées, l'utilité de l'art questionnée, l'existence psychique mise à nu. L'entrée dans la Seconde Guerre mondiale donne lieu à des réflexions bouleversantes sur l'avenir de l'Europe et des intellectuels. Paul Valéry et Gaston Gallimard avaient souhaité publier le cours de poétique. Près de quatre-vingts ans après la mort de l'écrivain, voici son voeu exaucé et sa dernière grande oeuvre dévoilée.

01/2023

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Critique

Cours de poétique. Tome 2, Le langage, la société, l'histoire (1940-1945)

Paul Valéry occupa de 1937 à sa mort en 1945 la chaire de Poétique créée pour lui au Collège de France. Connu jusqu'à présent par de rares témoignages d'auditeurs, cet enseignement a pris dans l'histoire de la critique littéraire la dimension d'un mythe. Sous le nom de poétique, l'écrivain élabore en effet pour la première fois la synthèse du "Système" total de l'acte créateur dont il rêvait depuis sa jeunesse. Son originalité : situer la genèse de l'oeuvre littéraire et artistique non seulement dans l'ordre de la création individuelle, mais également dans un vaste horizon social. Véritable laboratoire de pensée, ce cours expérimental contient en germe une psychologie de la création, une sociologie de l'art et une esthétique de la réception, tout en croisant les interrogations actuelles de la phénoménologie, de la philosophie du langage et des neurosciences. Avec une curiosité sans limites, cet essai d'une anthropologie de la vie de l'esprit se révèle un monument de la pensée du XX ? siècle. Paul Valéry et Gaston Gallimard avaient souhaité publier le cours de poétique. Près de quatre-vingts ans après la mort de l'écrivain, voici son voeu exaucé et sa dernière grande oeuvre dévoilée. Dans ce second tome, couvrant les années d'Occupation et la Libération, la réflexion s'élargit aux "oeuvres collectives de l'esprit" . Comment le langage organise-t-il la vie psychique ? Comment fonde-t-il aussi l'existence sociale ? Tandis que les méditations sur la société et sur l'histoire prennent une importance croissante, Valéry livre, la dernière année, son testament intellectuel sur la responsabilité de l'écrivain et sur l'idéal de la littérature.

01/2023

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Littérature française

La Canne De M. De Balzac. .

"La Canne de M. de Balzac" est une nouvelle écrite par Madame Emile de Girardin, une auteure et journaliste française du XIXe siècle. Voici un aperçu de l'intrigue et des thèmes de cette nouvelle : "La Canne de M. de Balzac" est une oeuvre qui rend hommage à l'écrivain Honoré de Balzac, l'une des figures marquantes de la littérature française. La nouvelle raconte une histoire fictive liée à une canne appartenant à Balzac, une relique précieuse qui suscite l'intérêt de nombreux personnages. L'intrigue tourne autour de la canne de Balzac, un objet chargé d'histoire et de symbolisme. Plusieurs personnages, dont des écrivains et des admirateurs de Balzac, sont captivés par la canne et par la mystique qui l'entoure. Cet objet devient le point de départ de rencontres, de discussions et de réflexions sur la littérature, la création artistique et l'héritage de Balzac. La nouvelle explore les thèmes de l'admiration, de l'influence artistique et de la transmission des idées et de la créativité d'une génération à l'autre. L'amour pour la littérature et l'importance de la préservation de l'héritage culturel sont des éléments centraux de l'histoire. Madame Emile de Girardin utilise "La Canne de M. de Balzac" pour célébrer Balzac en tant que figure littéraire majeure de son époque et pour mettre en évidence son impact durable sur les générations futures. La nouvelle offre également une réflexion sur la manière dont les objets tangibles peuvent évoquer des souvenirs et des émotions liés à des personnalités influentes. En fin de compte, "La Canne de M. de Balzac" est une oeuvre qui combine hommage littéraire, exploration de l'admiration artistique et réflexion sur la transmission de l'héritage culturel à travers les générations.

09/2023

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Littérature étrangère

Orange amère

Pour échapper, le temps d'un dimanche d'été, à sa femme enceinte et à ses trois enfants, Albert s'incruste au baptême de Franny, la fille d'un flic qu'il connaît vaguement. Tandis que les invités se laissent gagner par l'ivresse, il succombe à la beauté renversante de Beverly, la mère du bébé baptisé ce jour de 1964. Le baiser qu'ils échangent est le premier des éboulements que subiront leurs familles, à jamais liées. Albert et Beverly se marient et quittent la Califomie pour la Virginie. Chaque été, ils se retrouvent avec leurs six enfants sur les bras — un petit clan plus ou moins livré à lui-même, prêt à tout pour tromper l'ennui. Mais un drame fait voler en éclats cette fratrie recomposée. Des années plus tard, alors qu'elle travaille comme serveuse dans le bar d'un hôtel de luxe, Franny a un soir l'honneur inattendu de servir quelques whiskys à un auteur culte qu'elle révère. Devenue sa compagne, elle lui livre des confidences sur son histoire, dont il s'empare pour faire son grand retour sur la scène littéraire. L'immense succès du roman fait resurgir la tragédie familiale et vient à nouveau chambouler les relations entre les membres de cette tribu éparpillée, soudée par le souvenir, le mensonge, la culpabilité. Et un inaltérable attachement. Conteuse hors pair, ce qui lui a valu aux Etats-Unis une popularité jamais démentie, Ann Patchett livre un roman poignant et tendre sur l'enfance, le mystère de la famille et la persistance des liens. Suivant sur plusieurs décennies k destin de personnages lumineux jusque dans leurs zones d'ombre, elle compose un texte intime et littéraire sur ces histoires qui n'appartiennent qu'à nous.

01/2019

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Histoire internationale

1914, ruptures et continuités

L'année 1914 fut un big-bang à l'origine d'une accélération folle et d'une effervescence sans précédent. Comment les intellectuels et les artistes ont-ils appréhendé le déclenchement de la Première Guerre mondiale ? Quel regard ont-ils porté sur l'événement ? Tandis que les philosophes européens diagnostiquent une crise de la civilisation occidentale, des visions eschatologiques s'emparent des penseurs russes. En Espagne, les clivages politiques préfigurent la guerre civile entre franquistes et républicains. Le très pacifiste journal L'avenir de la Manche bascule dans la ferveur nationaliste, pendant que les compositeurs français crient sus à la musique "austro-boche". Une enquête socio-littéraire Don Quichotte à Paris et dans les tranchées fait du poilu le nouveau chevalier des temps modernes. En France, l'expérience combattante des écrivains bouleverse le rapport de la littérature au réel. Au Portugal, l'avant-garde littéraire explose autour de la figure multiple de Fernando Pessoa. Quant au poète russe Volochine, adepte de l'anthroposophie, il annonce la fin de la civilisation matérialiste dans son poème Harmaguédon. L'Irlandais James Joyce, en écrivant Ulysses, invente le roman moderne. Ivan Cankar, ravagé par le cauchemar d'une Europe en ruine, entrevoit pourtant la renaissance de la Slovénie. L'année 1914 ne cesse de questionner tout au long du siècle qu'elle inaugure. En 1971, l'ouvrage L'année 1913 recompose le paysage artistique à la veille de la guerre. Dans son roman 14, écrit à l'occasion du centenaire, Jean Echenoz entretient la mémoire du conflit en explorant les déchirures profondes qu'il provoqua. L'année 1914 se tient en équilibre entre rupture et continuité, face à des questions sans réponse, la destruction du monde et la pérennité de l'homme.

05/2016

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Vie des saints

Saint Pie X

POINTS FORTS 110 ans après sa mort, une redécouverte accessible à tous du grand pape réformateur Une préface et des annexes inédites pour éclairer l'écriture et la réception d'un chef d'oeuvre biographique Le dernier témoignage littéraire et chrétien de René Bazin ARGUMENTAIRE Quels sont la vie, l'oeuvre et l'héritage du plus grand pape du début du XXe siècle ? Quelle fut sa lutte contre le modernisme ? Pourquoi fut-il l'apôtre de la communion fréquente ouverte aux plus jeunes ? Comment sut-il affronter la persécution religieuse liée à la loi de séparation des Eglises et de l'Etat, votée par les radicaux français en 1905 ? René Bazin ressuscite ici, d'une plume alerte, la destinée hors du commun de saint Giuseppe Melchiore Sarto (1835-1914), issu d'une humble famille vénète, son âme d'élite, son enseignement, ses réformes et ses combats, notamment pour la paix à la veille du premier conflit mondial. Préface du cardinal Robert Sarah Annexes de Wilfrid Paquiet et du général Jacques Richou AUTEUR Juriste et homme de lettres, René Bazin est né à Angers en 1853. Journaliste au Figaro, au Journal des débats et à L'Echo de Paris, il est l'auteur de nombreux romans parmi lesquels La Terre qui meurt (1899), Les Oberlé (1901), et Le blé qui lève (1907). Ses biographies demeurent des références historiques. Elu à l'Académie française en 1903, il meurt en pleine gloire littéraire le 19 juillet 1932, père d'une famille de huit enfants. Via Romana a publié Contes merveilleux, Souvenirs d'enfant, Contes et paysages de province, Magnificat puis, en 2015, Fils de l'Eglise, visages de saints, et, en 2016, Petite vie de Charles de Foucauld.

08/2023

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Philosophie

Visite dans l'Hadès

La façon singulière dont il traite son objet et sa qualité littéraire font de ce livre tout autre chose qu'un livre de plus sur la Shoah. Sa publication vient, en outre, enrichir la connaissance que le public français a de l'oeuvre d'Anders. La traduction de Besuch im Hades permet de faire connaître une autre partie de ce qu'Anders appelait son "encyclopédie du monde apocalyptique", sur les camps d'extermination nazis. Ce texte, paru en Allemagne à la fin des années soixante-dix et inédit en français, est une tentative originale et courageuse de compréhension et d'interprétation des deux événements essentiels du XXe siècle que sont "Auschwitz" et "Hiroshima". A la différence d'Hannah Arendt (Les Origines du totalitarisme, 1951) ou de Raul Hilberg (La Destruction des Juifs d'Europe, 1961), Visite dans l'Hadès parle des camps d'extermination sans en parler. Anders évoque, à travers les exemples de ses parents ou d'Edith Stein, la volonté d'assimilation des Juifs allemands avant 1933, en expliquant les effets de la Shoah sur la ville et la région de Wroclaw, mais il évoque cela indirectement. Le propos est de mieux décrire l'état d'esprit dans lequel se trouvaient les Juifs allemands que les nazis ont projetés d'exterminer, ainsi que les effets de la Shoah sur la ville et la région de Wroclaw. La qualité scientifique et la dimension incontournable de cet ouvrage se trouve dans la confrontation de la philosophie andersienne à la Shoah, ainsi que dans la quête sentimentale et personnelle de l'auteur. Sa qualité littéraire tient au style d'Anders qui confirme une fois de plus qu'il est non seulement un grand philosophe, mais également un grand écrivain.

05/2014

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Littérature française

Vers les confins

20 ans après l'écriture et deux ans après notre réédition de La Traversée des monts noirs, son oeuvre littéraire majeure jusqu'alors, Serge Rezvani nous en propose la suite dans son dernier texte : Vers les confins. Celui-ci peut cependant se lire indépendamment du premier. Il en reprend essentiellement les personnages ainsi que le mode d'écriture singulier qui substitue l'oralité du dialogue à tout élément descriptif et narratif, lesquels ne sont présents qu'à travers les paroles des uns et des autres. Il n'y a donc pas tant une action à résumer que la mise en scène d'une conversation continuée commentant avec ironie et provocation le destin humain à partir d'une relecture critique de la Bible et de ses mythes dans le cadre historique du désert des Esséniens. Au fil du voyage mystérieux qu'accomplissent les personnages, les développements de ces mythes sont suivis jusqu'à leur retentissement actuel tout en passant par une interprétation de la peinture du Tintoret. La fin, sans fin, entraîne vers le fantastique. Ce récit polyphonique et enlevé conduit le lecteur de surprise en surprise, alternant jouissance verbale (traits d'esprit, joutes spirituelles, évocations drôles ou terribles, contes) et profondeur de pensée. Un livre confondant d'intelligence, d'invention et de poésie, qui ne se prend jamais au sérieux, se plaçant constamment sous le signe du jeu : jeu du langage, jeu des récits que les hommes se tiennent à eux-mêmes, ce jeu fût-il tragique dans ses conséquences historiques et morales. Assurément, le chef-d'oeuvre littéraire de Serge Rezvani. Et sans doute un des grands livres de notre époque. Un troisième volume est envisagé par l'auteur, qui viendrait clôturer dans une trilogie les deux premiers voyages.

01/2014

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Critique littéraire

Les espaces intimes féminins dans la littérature maghrébine d'expression française

Le choix de traiter des espaces intimes de la féminité dans la littérature maghrébine de langue française s'est imposé au vu des changements historiques de grande envergure qui se sont produits ces dernières années au sein des sociétés maghrébines, et dans le monde arabe en général, avec l'avènement de ce qu'on a coutume d'appeler maintenant "le printemps arabe". Ces profondes mutations nécessitent une étude du statut de la femme dans ces sociétés, tel qu'il se manifeste dans la production littéraire. Ce volume se propose de faire le point sur le statut de la femme au Maghreb, tel qu'il est métaphorisé dans le système littéraire ; certaines thématiques reviennent comme un leitmotiv dans la majorité des essais, témoignant ainsi de leur centralité et de leur pertinence, chaque contribution apportant un éclairage différent sur la question et oeuvrant à une mise au point susceptible d'élaborer une synthèse des modélisations diverses et plurielles de la femme en tant que sujet et objet narratif, et donc discursif', de cette même littérature. Ce n'est pas pur hasard, mis à part les essais sur Ben Jelloun et Zaoui et quelques références à d'autres écrivains-hommes de renom, comme Dib, Feraoun, Boudjedra, si tout le volume manifeste, principalement, les expressions variées de l'écriture féminine d'origine maghrébine, qui connaît un grand essor ces dernières années, autant au Maghreb que sur le territoire français. Ces romancières oeuvrent, non seulement à la réappropriation de la parole féminine, mais aussi à un redressement historique, puisque la part de la femme dans les mouvements et guerres de libération avait été occultée par les hégémonies installées dans ces pays au lendemain de la colonisation.

11/2014

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Sociologie

Rabindranath Tagore, sentinelle d'une inde nouvelle

Loin de l'hagiographie, cet ouvrage, composé d'une dizaine d'articles, s'interroge sur l'impact que le poète bengali Rabindranath Tagore (1861-1941) a eu sur le monde littéraire, artistique et politique. Il aide à comprendre comment ce penseur et réformateur social, la "grande sentinelle", ainsi que l'appelait Gandhi, mit en garde l'Inde et l'humanité tout entière contre les dangers du grégarisme, et prépara et accompagna avec intelligence et courage ses compatriotes sur les chemins de la liberté, de la démocratie et de la modernité. Y est étudié Tagore l'idéaliste, l'humaniste tenté par la politique, qui tissa avec des intellectuels occidentaux des liens qui, parfois, s'effilochèrent à cause, certes, de soucis de communication, de l'évolution des positions qui mena à des clivages d'opinion, mais surtout parce que ce fut une période où la pensée évolua sans répit et où la grandeur des hommes se lisait dans leur capacité à réagir pour éviter le chaos. Dans ce contexte d'entre-deux-guerres et de pré-indépendance nationale, Tagore sut réagir et rappeler chacun à ses responsabilités. Tout en poursuivant son oeuvre plurielle (littéraire et socio-éducative), il se rallia finalement à Gandhi. Sur le plan personnel, il se tourna tardivement vers la peinture et devint un artiste prolixe et décomplexé qui se fit découvrir en France. Comme l'intégralité de son oeuvre nous renvoie à l'enfance, ce collectif s'achève sur un clin d'oeil à la naissance et à la renaissance, la sienne et celle de l'Inde, pour inciter à la (re)lecture d'ouvrages dont l'universalité et la contemporanéité offrent des clés pour un meilleur entendement de l'époque actuelle.

05/2011

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Critique littéraire

Une culture autre. La littérature à Lyon (1890-1914)

Alors que le milieu du XIXe siècle avait vu, dans la culture et dans l'expression littéraire comme en politique, le triomphe du centralisme jacobin, réduisant la " province " à n'être qu'une France de second rang, la déroute - provisoire - du rationalisme progressiste après la chute du Second Empire et la crise du naturalisme vont conduire, un peu partout, à l'éclosion d'une vie littéraire sensible aux grands mouvements intellectuels et esthétiques qui marquent alors l'Europe. Bien différente de la poussée régionaliste qui avait illustré les années 1850-1870, il s'agit souvent d'une culture d'inspiration spiritualiste ou intimiste qui va donner lieu, en particulier dans la région lyonnaise, à la création de nombreuses " jeunes revues " et à l'émergence de vagues successives de jeunes auteurs. L'héritage de Verlaine, les relations entre le symbolisme et les musiques de Wagner ou de Debussy comme avec la philosophie de Bergson sont perçus à Lyon sans passer par l'influence des groupes parisiens. Il en résulte, dans la ville, une inspiration poétique totalement renouvelée qui se combine parfois avec la veine populaire issue du courant chansonnier. Un peu plus tard l'élan spiritualiste se traduira par des romans à tendance éthique dans la ligne du post-naturalisme d'un Huysmans. Mais ces vagues diverses, qui ont chacune une originalité (par exemple, celles qui sont marquées par l'unanimisme ou le futurisme) ne débouchent pas sur un mouvement durable. Beaucoup de jeunes auteurs sont partis pour la capitale, où, le plus souvent, ils ne connaîtront pas le succès escompté et, après l'interruption de la guerre, cette " culture autre " de la région lyonnaise prendra des orientations bien différentes, en particulier sous la forme du roman.

12/2010

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Philosophie

Correspondance

Publiée pour la première fois en français dans son intégralité, la correspondance complète de Soren Kierkegaard est un document singulier, qui dévoile des aspects méconnus de l'un des philosophes majeurs du XIXe siècle. A la fois véritable texte littéraire et mise en oeuvre concrète de ses idées philosophiques, elle éclaire sous un jour nouveau la relation toute particulière entre l'homme et son oeuvre, et constitue l'illustration vivante de la singularité de l'approche du philosophe danois. Elle révèle aussi combien la pensée de Kierkegaard est finalement, et paradoxalement, une pensée non pas de l'angoisse et du désespoir, mais bien du don et de la joie. En lisant ces lettres, on comprend mieux la relation tourmentée de Kierkegaard à sa fiancée Régine, l'une de ces grandes histoires d'amour passée à la postérité littéraire autant par son incompréhensible rupture que par l'influence qu'elle a eue sur son oeuvre. On y perçoit l'indéfectible union qui le liait à son seul ami, Emil ; on découvre aussi un Kierkegaard tendre et drôle, comme dans l'étonnant échange avec ses neveux et nièces, un Kierkegaard empreint de sollicitude quand il s'adresse à sa belle-soeur alitée ou à son cousin handicapé, un Kierkegaard tour à tour ludique, enjoué, sarcastique ou venimeux... Ecrire à quelqu'un, pour Kierkegaard, ce n'est pas discourir sur des idées, qu'elles soient les siennes ou celles des autres : écrire a toujours chez lui une portée éthique. Comment toucher sans violenter, édifier sans forcer ? Traversée par l'inlassable travail de l'esprit pour coïncider avec lui-même, dans l'ouverture à autrui, chaque lettre semble remettre sur le métier la difficile question de l'aide qu'un individu peut et doit apporter à l'autre.

12/2003

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Critique littéraire

Ma vie

A neuf ans, Marcel Reich-Ranicki quitte la Pologne pour Berlin. En guise d'adieu, sa maîtresse d'école lui dit : " Tu pars, mon fils, pour le pays de la culture. " Mais aux yeux du jeune Marcel, le " pays de la culture " comporte bien des zones d'ombre. Ce sentiment ambivalent le poursuivra toute sa vie : le bonheur qu'il doit à la littérature, à la musique et au théâtre allemands semble indissociable de la barbarie. En 1938, jeune bachelier, Reich-Ranicki subit, le sort de nombreux juifs. Chassé d'Allemagne, il est enfermé avec les siens dans le ghetto de Varsovie où il connaît les pires humiliations : " Nous avons sans cesse tenté d'oublier notre malheur et de refouler notre peur. La poésie était notre asile, la musique notre refuge. " Avec sa femme, Tosia, il survit à l'enfer, par hasard et de manière dramatique : ils parviennent in extremis à s'échapper. Marxiste dans la Pologne d'après-guerre, Reich-Ranicki est le témoin accablé du sort réservé par les vainqueurs communistes aux juifs ayant survécu à l'Holocauste. De retour en Allemagne, en 1958, il devient critique pour l'hebdomadaire Die Zeit, et fait rapidement autorité dans le monde des lettres. En dépit de cette notoriété, il se sentira toujours en marge, éternel étranger. Des écrivains du " Groupe 47 " aux milieux journalistiques, de Bertolt Brecht à Anna Seghers, en passant par Elias Canetti, Thomas Mann, Böll, Frisch, Grass et bien d'autres, Reich-Ranicki esquisse un tableau haut en couleur de la vie littéraire allemande. Cette autobiographie révèle un critique lucide, un conteur de tempérament et un témoin incorruptible du siècle : Ma vie est à la fois un récit d'apprentissage, une chronique, un essai littéraire, une fresque sociale et une confession privée.

03/2001

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Critique littéraire

Les origines tragiques de l'érudition. Une histoire de la note en bas de page

Le texte persuade, les notes prouvent. Telle est, pour la tradition, la double dimension de l'écriture de l'histoire. Mais qui donc a inventé la note en bas de page ? A la fois forme littéraire du savoir et déchet qui déforme le récit romanesque de l'historien, la note en bas de page raconte souvent l'autobiographie refoulée des savants. En retraçant l'évolution de la note ne bas de page, Anthony Grafton veut comprendre le destin de l'érudition moderne en proposant une histoire générale des savoirs écrits. Il veut découvrir où, quand et pourquoi les historiens ont adopté la forme spécifique d'architecture narrative qui est la leur aujourd'hui. Arme des pédants, plaie des étudiants, bête noire des " nouveaux " historiens émancipés, la note en bas de page apparaît dans ce livre comme une ressource propre, riche d'une histoire surprenante. Avec humour, Anthony Grafton montre combien les bas de page racontent les laboratoires occultes du savoir. Il propose ainsi une encyclopédie de l'incongru autant qu'une satire de la bêtise moderne. Ensuite, plus gravement, l'auteur s'interroge les moyens de faire preuve de la vérité en histoire, et donc sur la fausseté possible des affirmations de l'historien : on assiste alors, par notes interposées, à la guerre des sources et à la revanche des archives. Parmi les héros de cette histoire : Athanasius Kircher, Pierre Bayle, Edward Gibbon, les philosophes Hume, Kant, Hegel, et Léopold von Ranke, le brillant historien allemand, souvent crédité, à tort, d'être l'inventeur de la note érudite moderne. Truffé d'intrigues, d'indices et de révélations inattendues, ce livre introduit à l'analyse intellectuelle des " bas de page ", une histoire qui fut souvent reléguée dans les arrière-cours et les arrière-pensées de l'histoire littéraire de l'esprit humain.

07/1998

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Critique littéraire

Mallarmé. Du sens des formes au sens des formalités

Mallarmé : son nom n'en finit pas d'irradier la conscience littéraire. Une œuvre à la fois mince et d'une profondeur inquiétante. Des poésies dont la radicalité formelle reste sans égale. Des proses qui fascinent autant qu'elles déroutent. Un chef-d'œuvre, le Coup de Dés, dans lequel mots et espacements s'ordonnent aux grands rythmes cosmiques. Et pourtant cet adepte déclaré de l'action restreinte fut aussi poète de circonstance, journaliste de mode, chroniqueur culturel, critique d'art engagé dans la cause de l'impressionnisme. D'un côté, un poète métaphysicien. De l'autre, un observateur des rituels de la vie culturelle et sociale. Ces deux Mallarmé n'en font qu'un et le pari est ici de montrer que le sens des formes s'est doublé, chez lui, d'un sens des formalités, c'est-à-dire d'une conscience aiguë des ressorts sociaux qui régissent la littérature. L'œuvre se voit ainsi placée sous le signe d'une étonnante réflexivité critique, en ce qu'elle porte à son comble la logique d'autonomisation du champ littéraire moderne tout en problématisant le principe de fiction dont dépend l'enchantement esthétique. Au miroir du texte mallarméen, c'est tout l'univers symbolique l'ayant rendu possible qui se donne à voir, dans un rapport fait de distance et de participation aux cérémonies de la littérature. Retracer la genèse de l'esthétique mallarméenne, lire de très près les textes dans lesquels celle-ci s'est accomplie, faire valoir à la lumière d'une expérience exemplaire que dans la forme la plus fermée au social c'est encore un principe social de fermeture qui se manifeste, tels sont les enjeux du présent ouvrage, indiquant aussi la voie d'une sociologie de la littérature avec les écrivains.

05/2008